Monsieur le Maire,
Mes chers collègues,
Mes chers collègues,
La communication qui nous est présentée aujourd’hui se donne pour objectif de dresser un bilan de l’action municipale en matière d’accessibilité. Elle affiche une ambition louable que nous partageons au MoDem qui revendique un engagement sans faille. Pourtant, cet engagement n’est pas celui que nous constatons dans les faits. Car si la liste des dispositifs est longue, impressionnante sur le papier, l’attente pour les citoyens concernés est loin d’être celle de la réalité vécue. Il y a une vraie différence entre votre bilan aujourd’hui et de ce que nous constatons, que ce soit en matière de retard cumulé, de renoncement successif ou d’angle mort de cette politique du handicap.
Il semble utile de revenir sur quelques exemples. Alors peut-être pour commencer celui des quartiers d’accessibilité augmentée présentés comme une innovation structurante, innovante qui devait inclure les commerces, les hôtels, les services essentiels. Ces quartiers se sont quand même beaucoup réduits à de simples parcours qui relient des équipements municipaux déjà accessibles parfois même sans nouveaux travaux. Sur le terrain, la réalité, elle, est quand même très différente de la communication. On a quand même beaucoup de trottoirs dégradés, des difficultés de déplacement sur des trottoirs, des aménagements incomplets qui rendent ces tracés aujourd’hui et ces itinéraires difficiles, parfois impraticables. Et ce qui est d’autant plus préoccupant, c’est que les remarques, les alertes qui avaient été formulées par les conseils locaux du handicap qui ont été associés à la conception de ces dispositifs, donc qui les connaissent bien, n’ont pas été prises en compte.
C’est une déception. C’est une déception pour les usagers. C’est une déception globale. On aurait pu être plus innovant. Un certain nombre de choses ont été ratées. Quand on ne fait pas bien le bilan, on a quand même du mal à dépasser les difficultés. Alors, ce qui est souvent présenté, c’est que nous sommes face à une ville ancienne qu’on ne peut pas et ça sert beaucoup à justifier l’inaction. Moi, j’ai quand même à l’esprit un certain nombre d’autres villes européennes qui ont les mêmes contraintes que nous, l’Espagne notamment, et qui ont su allier modernité dans des bâtiments historiques, dans des rues historiques, pavés, contraintes et arrivées à faire en sorte que les villes soient accessibles à la majorité de leur citoyens en situation de difficultés mobile.
L’accessibilité également qui pose problème, c’est quand même celle de la mobilité de transport en commun qui, au même point depuis des années, la ville n’assume pas sa part de responsabilité sur la coordination, l’impulsion de ce chantier pourtant essentiel. Et quant au cheminement piéton là qui nous incombe entièrement, il y a une absence de continuité, une saturation des trottoirs, des cohabitations qui sont dangereuses qu’on a pointé à plusieurs à plusieurs reprises sur les mobilités douces qui sont largement ignorées alors que il suffit pas d’avoir des trajets qui fonctionnent sur le papier, il faut que ça puisse être réel, ça conditionne la vie des personnes en situation de handicap, mais bien au-delà la vie des personnes qui sont vieillissantes, les plus âgées, elles seront de plus en plus nombreuses demain. Nous manquons une capacité d’adaptation.
Moi je voulais rappeler que depuis le début de mandature avec notre groupe Modem, nous avons déposé à chaque Conseil de Paris des propositions concrètes en matière de handicap, d’accessibilité. Je vais pas les lister mais la cartographie des points de santé accessibles, le financement des consultations en langue des signes, le renforcement des bibliothèques accessibles, la création d’heures calmes, la formation des agents municipaux à l’accueil des personnes en situation de handicap et cetera parce que pour nous c’est un sujet prioritaire important. Ma collègue Béatrice Lecouturier l’a longtemps, l’a souvent fait à différentes reprises et partagé par l’ensemble de notre groupe.
La majorité des propositions, elles ont été rejetées que ce soit dans le budget ou ailleurs, elles ont été minimisées, reprises de façon édulcorée et aujourd’hui, on est face à une ville qui ne respecte même pas ses obligations réglementaires. Donc l’objectif à défaut, c’est quand même plus celui de 2015, même plus celui de 2026, mais c’est faire en sorte qu’on trouve les moyens pour que Paris, dans Paris, chaque geste, chaque espace, chaque interaction soit pensé pour garantir à toutes et à tous une pleine participation de la vie collective. En tout cas, il est temps de réinventer la ville.