Au fil de l’histoire, l’élargissement de Paris fut le fruit de sédimentations successives, par fusion avec les anciens bourgs limitrophes, Montmartre, Ménilmontant… Un nouvel élargissement de Paris au-delà de ses frontières actuelles semble inéluctable. Pour autant, le rapprochement de Boulogne, Ivry, Aubervilliers, Neuilly et Paris ne peut ni se décréter, ni s’imposer aux habitants sans consultation, ni préparation, d’autant plus à l’issue d’un mandat au cours duquel les tensions avec nombre de nos voisins n’ont eu de cesse d’être exacerbées. Le MoDem considère également, de longue date, qu’il faut décentraliser aux arrondissements une partie des compétences de la Ville de Paris. C’est le cas de la gestion des politiques de proximité, telles que la propreté, mais également de l’octroi et du contrôle des subventions aux associations locales ou encore un pouvoir de codécision dans les questions d’urbanisme.
Au moment des conclusions des assises du stationnement, vous aviez indiqué prévoir une augmentation du nombre de places de livraison, de 1000 places et j’avais d’ailleurs salué cette annonce. En effet, si nous sommes absolument favorables à la suppression des places de stationnement en voirie, nous avons bien conscience de la nécessité pour les professionnels de disposer de plus de places de livraison notamment au regard des difficultés structurelles et conjoncturelles qu’ils traversent.
Or il apparaît que très régulièrement des places de livraison disparaissent. C’est le cas en raison de travaux, mais c’est aussi le cas en raison des terrasses estivales alors qu’il avait clairement mentionné dans le règlement, le RET qu’on a voté l’année dernière, que toute installation de terrasse estivale n’était pas envisageable. Dès lors et au regard des annonces que vous avez faites sur l’augmentation de 1000 places de livraison, nous souhaitions par ce vœu vous demander un état des lieux de la création de ces 1000 places de livraison au regard donc des suppressions diverses et un plan de déploiement de cette stratégie.
D’abord, je souhaite vraiment me réjouir de la tenue de ce débat, central pour notre ville, au carrefour des sujets d’urbanisme, de mobilité, de développement économique, d’environnement et de gestion de la voirie. Il y a dix ans, ce sujet n’intéressait que peu et depuis, la donne a changé. Les besoins ont explosé, notamment en lien avec l’évolution des modes de consommation, l’explosion du e-commerce et plus récemment celle de la livraison alimentaire à domicile.
Avec des externalités négatives majeures pour la ville, qu’il s’agisse de l’attractivité pour les professionnels, des congestions diverses et puis du bruit, de la pollution atmosphérique ou encore de l’insécurité routière.
Alors vous nous présentez, Monsieur le Maire, un plan articulé autour de six axes : foncier et immobilier logistique, partage de l’espace public, conditions sociales des livreurs, offres de proximité et transition écologique. Alors, comme vous proposez des clauses de revoyure régulières, je vais me permettre quelques remarques.
D’abord s’agissant de renforcer le maillage. Autant j’avoue un scepticisme réel sur les micro hub dont celui installé tout récemment rue de Réaumur, autant je salue la mobilisation des parkings souterrains comme hub logistique, disposition que nous applaudissons de nos voeux depuis longtemps.
En matière de soutien des professionnels, alors, on le sait, il y a un retard important de la transition écologique des utilitaires. C’est la raison pour laquelle il est vraiment nécessaire d’accroître le soutien aux professionnels pour assurer la transformation du parc, soit en électrique, soit en hydrogène. Et je reprendrai les propos de Nicolas Genté s’agissant de la sous-dotation majeure de la Ville de Paris en matière de bornes de recharge électrique. Je me réjouis aussi que vous annonciez un renforcement du maillage. Et puis s’agissant de l’accession à tous les professionnels, y compris ceux de la grande couronne, à PRO Mobile, je voulais juste attirer votre attention sur la nécessité de réellement prendre en considération tous les codes NAF, pour que l’ensemble des professionnels puisse vraiment être concerné.
Régler les conflits d’usage. Ils ont d’ores et déjà lieu et ils ne cesseront de se multiplier avec l’accroissement du nombre de vélo cargo sur les pistes cyclables. Alors d’abord il s’agit d’adapter les pistes et puis de renforcer la sensibilisation et la verbalisation pour combattre les comportements inciviques et dangereux pour les autres usagers de l’espace public.
Adapter les véhicules du parc de la ville : compte tenu du risque que présentent les véhicules lourds, et notamment les véhicules professionnels, nous vous demandons d’équiper chaque véhicule du parc de la Ville de dispositifs angles morts pour prévenir les accidents, notamment avec les cyclistes.
Et puis faire appel à l’innovation. Vous avez évoqué l’expérimentation liée aux aires de livraison connectées dans le centre de Paris. Je voulais aussi insister sur le fait que, en matière de smart city, la question de la logistique urbaine est évidemment un enjeu majeur. J’en veux pour preuve le projet Interlud de l’Ademe qui propose partages d’expériences et applicatifs numériques. Via l’innovation, je pense qu’il est encore possible d’améliorer l’utilisation des aires de livraison.
Et puis je voudrais parler en dernier ressort du sujet des dark stores, qui nous avait valu, lors du dernier Conseil, un petit débat. Je remarque que les propos du premier adjoint tenus lors de la conférence de présentation de cette stratégie a démontré, a posteriori, ce que j’indiquais encore lors du précédent Conseil, c’est-à-dire que la Ville de Paris dispose d’absolument tous les leviers pour autoriser ou interdire les dark stores dans notre ville. Ce qui n’empêche pas, évidemment, que dans le cadre du prochain PLU on puisse renforcer ces dispositions. En tout état de cause, la lutte contre les dark stores est totalement compatible avec le soutien à la stratégie logistique.
Dans votre intervention, vous avez rappelé la genèse de ce projet et je vais me permettre de le rappeler également, mais à ma manière. En 2019, le groupe PRG avait suggéré la mise en place d’une MIE sur la question du téléphérique et, à l’issue de plusieurs mois de travaux, une quarantaine de recommandations ont été présentées, notamment par Éric Azière qui avait la chance de rapporter cette mission d’information. Se fondant sur des constats partagés de la nécessité à agir pour la santé publique et donc lutter contre le bruit et la pollution auxquels expose cet anneau urbain de 35 kilomètres de long, la MIE proposait notamment une instance de concertation obligatoire entre les collectivités territoriales au regard du caractère stratégique du périphérique pour la région capitale. Elle proposait également un chemin pour apaiser le trafic d’ici 2024 à travers notamment l’expérimentation de voies réservées dans le cadre des JO. Et puis, elle proposaitune ambition pour transformer le périphérique à horizon 2030. Autant de propositions qui ont été, sur tous ces bancs, applaudies.
Ces recommandations de la MIE furent suivies d’une communication sur le périphérique que vous avez présentée, Madame la Maire, en décembre 2019. Cette communication prévoyait la transformation du périphérique en un véritable boulevard urbain comprenant des voies dédiées aux mobilités douces et propres, des traversées piétonnes, un projet paysager urbain, des réductions globales du trafic motorisé, et une réduction massive de la pollution environnementale et sonore. Bref, le copier-coller de ce que vous nous proposez aujourd’hui dans cette nouvelle délibération. Alors trois ans plus tard, qu’est-ce qui nous donne ce sentiment d’être dans un film Un Jour sans fin ? Nous sommes au même point, voire même en recul, puisque l’expérimentation de la baisse de la vitesse sur le périphérique a été renvoyée sine die. Parce qu’en trois ans, vous avez été incapables de créer les conditions de la concertation, pourtant indispensable pour aménager un tel dispositif à rayonnement régional à horizon 2030.
Et puis on parle beaucoup de 2030 mais on ne parle pas d’aujourd’hui. Or, le périphérique se pense pour aujourd’hui et pour demain. La communication rappelle à juste titre les conclusions du GIEC. Mais qu’avons-nous fait ces trois dernières années qui viennent de s’écouler ? Ces trois dernières années, qu’avons-nous fait en termes de santé publique, pour protéger les riverains exposés à des pollutions jusqu’à six fois supérieures aux normes édictées par l’OMS et en matière de lutte contre le bruit ? Qu’avons-nous fait des études votées en 2019 ? Qu’avons-nous fait, comment avons-nous protégé les habitants, notamment ceux qui font du sport aux abords immédiats du périphérique ? En 2030, les voitures thermiques seront interdites à la circulation. Le sujet du bruit et de la pollution sera donc moins prégnant. C’est pour aujourd’hui qu’il faut agir : de nouveaux revêtements, des murs anti bruit, lutter contre la congestion. Travaillons résolument sur le court terme, au bénéfice de la santé des Parisiens et des Franciliens, concernés par des taux bien trop élevés en matière d’exposition aux polluants.
Et, oui, nous devons avoir une vision pour 2030, articulée autour de la transformation du périphérique mais surtout dans une démarche concertée. C’est la seule condition pour avancer. Or, trois ans après cette communication, vous n’avez toujours par créé les conditions de la concertation avec les collectivités territoriales, la région et l’État. Il suffit de voir la réaction des uns et des autres. Et puis vous n’avez pas non plus tranché, et d’ailleurs les débats à l’instant viennent de le montrer, sur votre politique d’urbanisme sur le périphérique. Prise entre un impérieux besoin d’argent pour combler votre trou budgétaire qui vous pousse à bétonner à outrance ; et un discours vert qui ne convainc plus personne face aux abattages d’arbres. Prenons le périphérique pour ce qu’il est : une autoroute urbaine, avec un million de déplacements quotidiens, qui irrigue l’ensemble de la région capitale, utilisée à 80% par des non-Parisiens, avec des conséquences en termes de santé publique pour les Parisiens et les habitants de la petite couronne. Travaillons ensemble pour élaborer des études d’impact sur les reports de circulation. Pourfinancer des offres de transport alternatives : ne reproduisons pas les quais rive droite et l’abandon du projet de tram bus à haut niveau de service. Pour accompagner la transformation du parc automobile à l’échelle métropolitaine ou régionale : pourquoi dès lors attendre l’automne pour présenter les mesures d’accompagnement à la transformation du parc automobile ? Pour lutter contre les congestions via l’expérimentation de la baisse de la vitesse, et la réflexion autour de la suppression des entrées et sorties sur le périphérique. Et puis végétaliser la zone, en commençant par un moratoire sur tout abattage d’arbres à proximité.
Et faisons de la transformation du périphérique une opportunité pour recoudre la fracture que constitue cet anneau qui encercle Paris pour élargir la capitale.
Je veux moi aussi vous parler du Champ de Mars, de votre projet et de la vie des riverains alentours. Cet espace vert majeur dans le paysage parisien fait partie des emblèmes de la capitale.
Un public nombreux – près de 20 millions de personnes chaque année – déambule dans ce lieu classé depuis plus de 70 ans, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco.
Vous le savez, le groupe MoDem s’est toujours opposé au projet d’aménagement des abords du Champ de Mars.
Le travail avec les associations de riverains (Passy Seine, XVIe Demain, les Amis du Champ de Mars, l’Association des riverains du Trocadéro et de la Tour Eiffel) avait notamment permis de confirmer que ce projet pharaonique n’avait d’écologique que le nom.
Malgré la désapprobation de l’opposition, l’inquiétude des associations, plus rien ne semblait envisageable pour contrer ce projet. Les Verts ayant décidé de s’en satisfaire. Mais désormais, plus personne ne connaît la fin de l’histoire !
Aussi, madame la Maire, ma question abordera deux aspects. Le premier porte sur votre projet qui dure depuis plus de quatre ans. Le temps passe et rien ne se passe, même si j’ai bien compris par vos réponses précédentes que le vieux projet est enfin abandonné à notre grand soulagement.
Qu’en est il donc de celui qui va peut-être voir le jour, différent, si l’on en croit la presse, avec un problème financier quand même à la clé, car il est question d’être moins ambitieux, mais pour un coût plus élevé.
Alors, entre info et intox, entre rumeurs et Twitter, entre polémiques et non-dits, il serait temps de dire clairement les choses,de raconter la vraie histoire.
Abattage d’arbres ou non ? J’ai cru entendre tout à l’heure que non.
Constructions nouvelles ou non ? Visiblement plus.
Réaménagement des abords de la tour Eiffel pour mieux gérer les flux ou non ?
Les habitants du secteur, en fait, les Parisiens dans leur ensemble, aimeraient savoir quel sera l’avenir de ce patrimoine collectif dont nous devrions tous pouvoir être fiers. Le second aspect de ma question, si j’ai encore le temps, relève de la vie quotidienne des Parisiens, celle qu’ils subissent et qui accentue leur mal être.
Je passe sur les problèmes des pelouses complètement dégradées, sales, alors même que celles des Tuileries ou du Luxembourg, à peu près de même taille, sont dans un état impeccable, c’est donc loin d’être impossible.
En revanche, je ne passerai pas sur les problèmes de sécurité. Les chiffres sont clairs : la délinquance a considérablement augmenté et au-delà des nuisances, ce sont des problèmes de violence en constante augmentation. Les effectifs ont été très largement augmentés sur le terrain et on ne peut que s’en féliciter.
Je vais d’ailleurs profiter de cet instant pour saluer notre nouveau préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, parfaitement mobilisé sur ces sujets et celui du Champ de Mars en particulier. J’en veux pour preuve les heures que vous avez passé lundi soir avec les riverains dans le 7ème.
Les Parisiens, les habitants du quartier comme les touristes, ne doivent pas avoir peur de se promener, quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit. Ils ont aussi besoin de savoir, de comprendre. Ils veulent de la clarté, de la transparence dans les projets. Ils veulent retrouver le plaisir de vivre dans un lieu qu’ils affectionnent, un quartier qu’ils aiment, et cela en toute sécurité.
Vous l’avez compris, madame la Maire, nous attendons des réponses sur la gestion du présent comme sur les projets d’avenir.
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