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« Renforcer les pratiques amateurs »

Une politique culturelle municipale doit créer les conditions d’émergence d’une culture populaire et permettre à chacun, notamment les amateurs et semi-amateurs, d’accéder à un espace d’enseignement et d’expression artistiques. Les Parisiens ne doivent pas seulement être des consommateurs de spectacles et d’expositions ; ils peuvent devenir des acteurs de cette politique culturelle, par un renforcement des pratiques amateurs, voire des co investisseurs, notamment de la rénovation du patrimoine, avec des dispositifs de mécénat innovants. Pratiquer un art, c’est également être en capacité de mieux en apprécier ses illustrations. Renforcer les pratiques amateurs de qualité, c’est donc également permettre d’augmenter le public des diffusions culturelles.

Béatrice Lecouturier à propos des subventions à la Philharmonie de Paris

Monsieur le maire, 

Mes chers collègues, 

Je profite de cette délibération pour saluer la politique culturelle déployée par ce vaisseau amiral de la culture parisienne; je veux parler de la Philharmonie de Paris.

En 2023, ce sont plus de 1,4 millions de visiteurs qui sont allés à la Philharmonie avec un taux de 85% pour les concerts. 

Autre bonne nouvelle : le rajeunissement spectaculaire du public. En 2023 le jeune public de moins de 28 ans a augmenté de 57% par rapport à la période avant Covid.  Cette progression a été favorisée par une stratégie tarifaire volontaire très avantageuse avec 8 euros le concert en abonnement et 10 euros à l’unité. 

Alors comment expliquer ce succès culturel qui semble à part dans le paysage parisien ? Exigence artistique, pluridisciplinarité et souci de la transmission comme l’indique son directeur Olivier Mantei.

Une programmation exigeante de concerts qui s’appuie sur des fondamentaux, avec les plus grands solistes et orchestres internationaux, et qui attire un public de connaisseurs mais qui a séduit également tout un nouveau public moins expert.

Une ouverture vers un jeune public issus des quartiers populaires de la ville, les fameux concerts Démos et l’inclusion de spectateurs en situation de handicap sont de réels succès alors que ces publics n’ont pas toujours leur place dans le monde feutré de la musique classique.

Mais on ne va pas seulement à la Philharmonie pour écouter un concert. On y va dans ce lieu, qui devient de plus en plus un lieu de vie où l’on visite une exposition, on emmène ses enfants à la cité de la Musique, on va au restaurant, on passe du temps dans cet espace où il se passe toujours quelque chose.

Un vent nouveau souffle sur la philharmonie, un vent de démocratisation de ces publics, sans se couper de son ambition artistique. 

Un vrai projet politique, sociétal et social, donc que construit la philharmonie et que la Ville de Paris doit s’honorer d’accompagner et je vous remercie. 

Béatrice Lecouturier à propos du budget 2024 de la Ville de Paris

Merci monsieur le maire, 

Mes chers collègues,

Je vais intervenir sur le volet culture du budget 2024.

Alors si nous nous réjouissons tous de voir enfin une augmentation du budget culture à Paris, on en avait perdu l’habitude depuis 3 ans, cette hausse ne reste qu’une éclaircie dans un ciel de plomb.

Le budget de fonctionnement de la culture s’élève donc à 178,2 millions d’euros soit une augmentation de 6% par rapport à 2023.

Alors vous vous réjouissez chère Carine Rolland de cette hausse inédite en nous rappelant en commission l’ambition forte de la Maire de Paris à mettre, ou plutôt, de remettre la culture au cœur de ses priorités.

Nous aimerions partager votre enthousiasme mais malheureusement cette augmentation n’est rien de plus qu’un juste rééquilibrage des subventions que vous avez allègrement diminué aux établissements culturels parisiens sur les 3 trois derniers exercices budgétaires. 

L’exemple le plus emblématique restant la Philharmonie de Paris où la subvention de fonctionnement avait diminué de près de 5 millions d’euros passant de 11,2 millions à  6,7 millions en 2022.

Nous ne pouvons donc qu’approuver l’augmentation de la subvention, qui retrouve son niveau de 2020 dans ce budget 2024 à ce grand établissement culturel aux résultats de fréquentation impressionnants avec plus de 1,4 millions de spectateurs en 2022. 

Les musées sont le 2ème poste de dépenses culturelles avec un budget de 58,4 millions d’euros et je crois que nous pouvons tous saluer ici la réussite de Paris Musées avec à sa tête sa directrice Anne Sophie de Gasquet. 

Ce succès est dû à une programmation riche comme l’exposition actuelle de Nicolas de Staël au Musée d’Art moderne de la ville de Paris, un programme varié, audacieux parfois et je pense notamment aux expositions sur les peintres nordiques au Petit Palais.

Ils étaient 2,13 millions de visiteurs en 2022 à avoir fréquenté l’un des 14 musées de la ville de Paris. C’est bien. 

Car ce sont bien les expositions temporaires payantes qui amènent les publics avertis et non pas les expositions permanentes gratuites supposées ouvrir les musées à des publics éloignés de la culture. 

Une réflexion serait donc à mener sur la diversité des publics fréquentant le réseau des musées de la Ville de Paris.

Concernant le budget patrimoine de la ville de Paris.

Dans le Budget 2023, le patrimoine avait subi une baisse de 19%. 

Cette année, nous ne retrouvons pas d’augmentation compensant cette baisse. Le patrimoine parisien reste encore le parent pauvre du budget culture avec un budget des dépenses de fonctionnement de 5,4 millions d’euros. Un manque évident d’ambition politique à entretenir un patrimoine qui accuse déjà de nombreuses marques de délabrement. 

Alors chers amis écologistes, vous qui souhaitez la fin des bâches publicitaires sur les édifices lors des travaux, sachez que sans cette manne financière, la ville, notre ville ne pourrait pas réaliser des travaux comme ceux de l’église de la Madeleine, ceux de Notre Dame de Lorette ou encore celle de la Trinité. Aujourd’hui le mécénat et les bâches publicitaires sont des recettes indispensables à l’entretien de notre patrimoine parisien.

Notre capitale a un potentiel immense et sous exploité de son patrimoine historique. Il faut absolument le valoriser en encourageant la création artistique, concevoir des évènements pour que les Parisiens retrouvent un intérêt et une fierté à vivre à Paris. C’est ce que notre groupe a souhaité faire en faisant adopter à son initiative une politique de valorisation du petit patrimoine au sein de ce conseil en cette année 2023. 

Rénover notre patrimoine c’est une nécessité, ce n’est pas un coût, c’est un investissement. 

Alors où est votre politique culturelle à faire rayonner la ville de Paris Madame la Maire ? Où est la mobilisation des énergies et des investissements monter des projets artistiques d’ampleur internationale ? Où est la volonté de remettre du beau dans notre capitale ?

Malheureusement, votre budget culturel n’est pas au rendez-vous alors que le monde entier s’apprête à venir à Paris pour les Jeux Olympiques et Paralympiques.

Je profite enfin de cette discussion budgétaire pour dire à nouveau tout notre soutien aux bouquinistes parisiens qui vont voir leurs boîtes démontées au moment des JO. Nous attendons de la ville de Paris qu’elle prenne toutes ses responsabilités pour les aider à traverser cette épreuve difficile. 

Je pense également aux jardins de Notre Dame afin que la raison l’emporte enfin sur le projet, sur un projet inacceptable de destruction des jardins autour de la cathédrale.

Il n’est jamais trop tard pour revenir sur un projet qui n’aurait aucun sens, ni patrimonial, ni écologique, ni de mémoire pour cet espace autour d’une Notre Dame qui a retrouvé toute sa majesté.

Je vous remercie. 

Pierre Casanova à propos du rapport de la CRC sur la gestion du théâtre du Châtelet

 

Madame la Maire,

Plus tôt dans l’après-midi, une collègue me disait : « Vous parlez toujours d’économie mais vous ne dites pas où, vous ne dites pas quels fonctionnaires ». Je pense qu’elle sous-entendait qu’on frime sur les économies mais qu’en fait on n’y croit pas, qu’on ne le fait jamais.

Alors j’allais lui répondre : « Mais lisez le programme du Mouvement Démocrate sur Paris » puis, au fond, j’avais tort. Ce qu’il faut lire tout simplement ce sont les rapports de la Chambre régionale des comptes. C’est bien puisque c’est transversal, un socialiste, un communiste, un écologiste, quelle que soit la couleur peut se retrouver dans les écrits de la Chambre régionale des comptes.

Que dit la chambre régionale des comptes ?

Alors moi je déteste ces procès a posteriori, une fois que le directeur a quitté ses fonctions, 5 ans après on le traîne dans la boue et puis tous ensemble on va dire du mal de Madame X ou Monsieur Y… Ce n’est pas mon propos.

Que dit ce rapport ? Il dit au fond que les organes de contrôle ont fait défaut. Il dit que des spectacles qui ne rencontraient pas leur public ont coûté tantôt 500 000 tantôt 1,4 M d’euros. C’est l’argent du contribuable. C’est l’argent de la culture. Il n’est écrit nulle part qu’aimer la culture cela veut dire aimer, les déficits, le gâchis, la fraude, le vol, la bêtise… Non, c’est l’inverse ! Si on aime la culture, on aime des institutions culturelles qui sont bien gérées.

Puisque les organes de contrôle n’ont pas bien fait leur travail, que peut-on faire pour qu’à l’avenir ils le fassent mieux ? Je dis cela avec toute la bienveillance qu’il faut avoir pour Madame Roland qui, d’abord n’est pas responsable de ce qui s’est fait à cette époque et deuxièmement qui a juste titre je pense remporte beaucoup de suffrages ici car quelles que soient les tendances elles répond toujours aux questions avec compétence et honnêteté.

Alors que peut-on faire pour l’avenir ? Peut-être qu’il faudrait faire attention à ce que les membres des conseils d’administration aient des vraies compétences financières. Essayer de nommer indépendamment des copinages politiques ou des préférences et, quand on les nomme donner davantage de pouvoir de contrôle à ces administrateurs en s’assurant de leur indépendance.

J’appartiens à un groupe qui a,  très longtemps, et qui continue pour certains de ses membres, réclamé la fin des jetons de présence. Je ne suis pas sûr que ce soit le sujet principal. Le vrai sujet c’est que les membres des conseils d’administration, indépendamment de la question des jetons de présence, devraient avoir des pouvoirs de contrôle plus important de telle sorte que si un spectacle s’avère générer un déficit une année, l’année suivante le responsable de ce déficit soit soumis à un contrôle plus attentif pour que cela ne se renouvelle pas, que l’on n’ait pas besoin d’attendre un licenciement coûteux et tardif.

Pourquoi attendre si tard ? Il y a une culture, non seulement du déficit mais du contrôle mou dans ces organes qui fait qu’ils doivent être absolument changés.

Deuxième chose, la Chambre régionale des comptes dans ses conclusions paraît timide. Elle ne parle pas du vrai sujet. Le vrai sujet c’est, est-ce qu’il ne faudrait pas réfléchir à diminuer les charges fixes, pour qu’il y ait plus d’argent pour la culture, de ces théâtres. On en a deux qui se font face, est-ce qu’il ne faut pas réfléchir – et Madame Rolland connaît mieux le sujet que moi elle me corrigera peut-être – à mettre dans un pot commun toutes les fonctions supports. Peut-être qu’on y réfléchit déjà et à ce moment-là j’approuverai évidemment ces remarques.

Est-ce qu’on peut imaginer billetterie commune, responsable du personnel commun, paie commune, sécurité commune, logistique commune, communication commune… Tout cela dans une optique de dégager des marges de manœuvre financières, puisque ,encore une fois, il s’agit de la culture et de l’argent des Parisiens.

Voilà ce que nous inspire au groupe centriste ce rapport de la Chambre régionale des comptes.

Merci de m’avoir écouté.

Maud Gatel à propos du maintien des bouquinistes lors des JOP 2024

 

Les bouquinistes, âmes de Paris, se sont sentis abandonnés par la Ville. Alors ce vœu de l’exécutif, il arrive tardivement et il est incomplet. 

C’est une addition de choses. D’ailleurs le vœu va à l’encontre des erreurs qui ont été faites : c’est la carte professionnelle sur 10 mois au lieu de 12, c’est la convocation à une réunion qui est censé être « de concertation » mais qui est une réunion « d’information », c’est l’absence de proposition alternatives et c’est la disparition des services de la ville depuis fin juillet laissant les bouquinistes sans réponse depuis un mois et demi.

Alors M. le Préfet de police, je veux saluer l’initiative que vous avez prise de mettre tout le monde autour de la table la semaine dernière en proposant des tests de montage et de démontage. 

Je pense aussi utile d’évaluer l’état de toutes les boîtes et le nombre précis de boîtes qui devraient être concernées. Bien sûr la sécurité, la prévention du risque terroriste, vous l’avez rappelé, et la gestion des foules est une impérieuse priorité.

Les bouquinistes sont très constructifs avec des propositions, notamment le fait de sceller leurs boîtes, vous y avez répondu M. le Préfet.

Désormais le dialogue est ouvert et je ne doute pas que cela permettra de trouver une solution. Les Jeux Olympiques, comme les Jeux Paralympiques, ne peuvent se passer des bouquinistes.

Je vous remercie.

Maud Gatel à propos de la dénomination d’une école Agnès Varda (14ème) – Juin 2023

Madame la maire, chers collègues,

Née à Ixelles, en Belgique, Agnès Varda fut une pionnière de la Nouvelle Vague. Remarquée dès son premier long-métrage, La Pointe courte, elle monta les marches de Cannes quelques années plus tard avec son deuxième long-métrage, Cléo de 5 à 7. En 2017, elle fut la première réalisatrice française à recevoir un oscar d’honneur pour l’ensemble de sa carrière.

De Hollywood à la rue Daguerre. Car Agnès Varda était intimement liée au XIVe arrondissement. Quand on demandait à Agnès Varda où elle habitait, elle répondait, non pas Paris, mais Paris XIVème. Plus exactement dans la fameuse maison rose de la rue Daguerre.

C’est grâce à notre collègue Eric Azière que nous étudions aujourd’hui cette proposition de donner à l’école élémentaire Boulard le nom d’Agnès Varda. Et je voudrais l’en remercier, tant Agnès Varda est liée au XIVe arrondissement et plus précisément le quartier Daguerre. Agnès Varda vivait rue Daguerre depuis les années 50, dans une petite maison rose et faisait partie de la vie du quartier. Elle avait même décidé de rendre hommage à sa rue, en décidant en 1975 de filmer au plus près sa rue, ses voisins et commerçants, en tournant Daguerréotypes entre le numéro 70 et 90 de la rue.

C’est donc avec beaucoup d’enthousiasme que nous voterons cette délibération à l’initiative d’Eric Azière pour renommer l’école Boulard du nom d’Agnès Varda. A proximité immédiate de la place Jacques Demy. Et de la fresque en son hommage.  

Je vous remercie.

Béatrice Lecouturier à propos du renouvellement du Plan Paris Lecture, voeu porté par l’Assemblée citoyenne

Madame la maire, mes chers collègues, chers membres de l’Assemblée Citoyenne,

Je vais intervenir au nom de notre groupe Modem, Centre et Démocrates sur le vœu relatif au Plan Paris Lecture et ma collègue Maud Gatel parlera ensuite sur le code de la rue.

Je vous remercie sincèrement de vous être emparés sur un sujet fondamental non seulement pour la ville de Paris mais aussi pour notre pays tout entier.

Alors oui, vous avez raison, la lecture est un axe central pour lutter contre les inégalités scolaires et sociales. Elle est un outil d’émancipation, de réflexion, de compréhension, bref, la lecture c’est la liberté.

Or, lorsque nous considérons les chiffres de l’Education Nationale sur le niveau de lecture des élèves, nous ne pouvons qu’être inquiets. Le niveau de lecture des élèves de CM1 est en baisse et la France est reléguée à la 34e place du classement sur 50 pays selon l’étude du Programme international de recherche en lecture scolaire. 

C’est donc très tôt qu’il leur faut donner le goût de lire, à travers des livres, oui, mais aussi à travers des appareils numériques.

 Et il revient aux politiques éducatives de ne laisser personne sur le chemin.

La lecture est la base pour gommer les inégalités sociales. Il existe tant d’exemples d’hommes et de femmes qui se sont extraits de leur milieu social par la lecture. Et il faut refuser le déterminisme social dans la réussite scolaire.

Toutes les propositions que vous faites vont dans le bon sens pour un plus grand rayonnement de la lecture à Paris et nous vous rejoignons tout à fait dans vos propositions.

Cependant, la ville de Paris doit appliquer une réelle politique volontariste sur le plan lecture. Nous avons parlé juste avant votre arrivée de vous accueillir du périscolaire et de la qualité du recrutement de ses animateurs. Je crois beaucoup à un goût partagé de la lecture dans les temps périscolaires, en complément du travail des professeurs qu’il faut saluer dans notre assemblée.

 Mais une qualité des ateliers périscolaires sur la lecture ne se fera que par des animateurs motivés, formés et professionnels ce qui n’est pas encore le cas aujourd’hui ou pas assez.

Vous parlez à juste titre du rôle que doivent tenir les bibliothèques à Paris. Elles sont en effet le premier accès à la culture. Franchir la porte d’une bibliothèque, c’est ouvrir la porte sur le monde infini du savoir. Les professionnels des bibliothèques font un travail remarquable pour éveiller les enfants à la lecture.

Et je regrette cependant que vous n’ayez pas du tout abordé l’élargissement des horaires des bibliothèques et leur ouverture le dimanche.

Lors de notre Mission d’évaluation des politiques d’éducation artistique et culturelle, de nombreuses directrices de bibliothèques nous ont dit combien le rôle des familles était important dans le goût de la lecture pour  leurs enfants. Toutes les études le montrent. La lecture c’est une histoire de famille où les parents lisent des histoires à leurs enfants, occasion d’ échanger et de développer leur langage par la lecture.

Et les familles, elles souhaiteraient pouvoir partager ces temps de culture et de lecture le dimanche. Mais le dimanche, les bibliothèques sont fermées à Paris sauf 9 qui sont ouvertes.

Alors je me souviens que le dernier plan d’action sur la lecture à Paris en 2018 mené par Bruno Julliard demandait l’élargissement des horaires d’ouverture des bibliothèques, comme le préconise d’ailleurs le rapport Orsenna sur la lecture, ainsi que l’ouverture dominicale de 10 bibliothèques.

Le pari n’est pas tenu. Le débat n’avance pas, même si nous le réclamons très souvent et nous le regrettons encore une fois.

Alors mes chers collègues, nous voterons bien évidemment votre vœu en émettant tout de même certaines interrogations sur la réelle capacité de la Ville et de ses mesures à faire évoluer les choses si la mairie de Paris ne prend pas en compte les vrais problèmes qu’elle refuse de mettre en place. Mais nous serons au rendez-vous à vos côtés pour faire un bilan de ce nouveau plan lecture.

Je vous remercie.

 

 

 

 

Béatrice Lecouturier à propos du Budget de la culture pour 2023

Madame la Maire,

Mes chers collègues,

La ville de Paris ne va pas bien. Tout le monde le reconnaît et ce n’est un secret pour personne. La culture sera donc sacrifiée sur l’autel de votre mauvaise gestion avec un budget en baisse de 4,8 millions dans un secteur déjà durement touché par la pandémie et désormais impacté par l’inflation.

Et pourtant, s’il est un budget qui devrait être sanctuarisé, c’est bien celui de la culture et du patrimoine parisien, plus encore dans la période d’incertitudes que nous connaissons.

La plupart des crédits alloués aux grands établissements culturels comme la Philharmonie ou le Théâtre de la Ville baissent. Ceux de la création artistique et du patrimoine baissent aussi. Il ne reste guère que les musées parisiens réunis dans Paris Musées qui tirent leur épingle du jeu avec un budget stable à 57,3 millions et que nous pouvons féliciter pour la qualité de leur programmation qui a attiré plus de 4 millions de visiteurs à fin octobre.

La machine culturelle parisienne est bien rouillée avec :

  • un Théâtre de la Ville qui réouvrira enfin ses portes au public en septembre 2023. (Après 7 ans de travaux, nous n’y croyions plus.)
  • un théâtre du Châtelet qui se cherche toujours un directeur artistique depuis 2 ans après le départ retentissant de Ruth Mackenzie,
  • des conservatoires qui perdurent leur tirage au sort des inscriptions qui   devait être temporaire,
  • de trop rares bibliothèques ouvertes le dimanche qui privent de nombreux Parisiens d’ un accès élémentaire à la culture.

Bref, une gestion culturelle besogneuse, sans souffle et sans ambition pour une ville comme Paris à l’image de ce budget en baisse qui prouve bien que la culture, quoi que vous en disiez, ne fait pas partie de vos priorités.

Heureusement que de grands investisseurs privés ont encore une ambition culturelle pour notre ville, en témoignent les millions de visiteurs à la Bourse du Commerce, la fondation Louis Vuitton ou l’Atelier des Lumières.

Ce qui chagrine le plus dans votre budget culture est la baisse du budget patrimoine.

Même s’il faut saluer un léger mieux sur l’entretien de certaines églises notamment les tableaux, et il faut saluer à cet égard la volonté de Karen Taïeb et les très bons services de restauration de la Ville de Paris, vous baissez le budget patrimoine alors que vous devriez au contraire l’augmenter.

Chaque Parisien assiste à des travaux cache-misère réalisés au dernier moment, répondant à une urgence absolue du manque d’entretien de notre patrimoine parisien :

Pont des Arts rafistolé, inquiétudes sur l’état de la Tour Eiffel, une place de la Concorde en dégradation, un mobilier urbain non entretenu, autant de sujets d’inquiétude sur la pérennité de ce que nous allons laisser aux générations futures.

Cette baisse du budget patrimonial est d’autant plus préoccupante que notre ville va bientôt accueillir des millions de touristes en 2024 à l’occasion des jeux Olympiques et Paralympiques. Quel visage de Paris allez-vous donner au monde entier ?

Alors que notre ville recèle de trésors enviés de tous, vous ne donnez pas à la ville les moyens de les entretenir.

Alors que le gouvernement présente un budget culturel en hausse de 7%, que la région sanctuarise son budget culture à 100 millions, on retiendra, malheureusement que Paris baisse son budget culture.

Vous avez choisi la culture comme variable d’ajustement à votre budget.

Les Parisiens et le monde de la culture le regrettent.

Je vous remercie.



Béatrice Lecouturier à propos des activistes écologistes dans les musées parisiens – Conseil de novembre 2022

 Mains collées sur les cadres de la Maja nue et la Maja vêtue de Goya à Madrid ou encore sur le somptueux Lacoon au musée du Vatican. Hier encore, un liquide noir a été projeté sur une oeuvre de Klimt à Vienne. 

Ces actions savamment mises en scène par des militants écologistes ont choqué très largement le monde pour remettre la question climatique au centre du débat.

L’art devient donc la nouvelle cible, une mise en danger inconsidérée de chefs d’œuvre. S’attaquer aux musées et aux œuvres célèbres, c’est s’attaquer à l’idée même de la création, à la liberté de tous les publics qui se déplacent dans les musées pour admirer ces chefs d’œuvre, c’est s’attaquer à l’émancipation que nous proposent l’art et la culture.

Au-delà des motivations de ces jeunes activistes, ils sous-estiment largement la fragilité de ces œuvres inestimables et se réfugient derrière l’idée que ces tableaux sont protégés par une vitre. 

Mais cela n’enlève en rien à la gravité de l’acte et  à la volonté de dégrader une œuvre d’art. Cela s’appelle du vandalisme. La volonté de détruire une image pour sa valeur financière, parce qu’elle évoque le pouvoir ou qu’elle attire tous les regards.

Or, c’est une erreur que de vouloir opposer art et lutte contre le réchauffement climatique. 

La France a été épargnée jusqu’à présent par ce mouvement mais des messages sur les réseaux sociaux nous laissent penser que certains collectifs sont prêts à agir quand ils le souhaiteront. Je rappelle que le code pénal français prévoit dans la loi du 15 juillet 2008, que la destruction, la dégradation ou la détérioration d’un immeuble ou d’un mobilier classé ou inscrit au titre des monuments historiques constitue un délit. La peine encourue est de 7 ans d’emprisonnement et de 100 000 euros d’amende.

La ministre de la culture a déjà demandé aux musées nationaux de renforcer les mesures de sécurité pour parer à ces actes de dégradation.

Alors que les voix du monde de l’art s’élèvent de Paris à New York pour condamner ces actes de vandalisme, madame la Maire condamnez-vous également ces actes et pouvez-vous nous dire quelles mesures préventives de protection ont été prises dans les 14 musées parisiens pour protéger les chefs d’œuvre que la ville de Paris possède ?

Maud Gatel à propos d’un hommage à Pierre Soulages – Conseil de novembre 2022

Madame la Maire,

Pierre Soulages, le créateur de l’outre-noir, celui qui a su sublimer le noir grâce à la lumière s’est éteint à l’âge de 102 ans le mois dernier. 

Né à Rodez, les paysages des Causses lui ont donné le goût de la peinture. 

D’abord fraîchement accueillie, sa peinture est bientôt célébrée et plébiscitée dans le monde entier. Ce ne sont pas moins de 110 musées qui présentent aujourd’hui ses œuvres. 

Si l’attachement à ses terres aveyronnaises est connu de tous, la place de Paris dans son œuvre l’est en revanche beaucoup moins. Or, il a eu différents ateliers, soit dans le 14e arrondissement rue Schoelcher ou rue de la Tombe-Issoire, ou dans le 5e arrondissement rue Galande ou rue Saint-Victor. 

C’est la raison de ce vœu par lequel nous demandons qu’en accord bien évidemment avec sa famille, une plaque puisse être apposée sur l’un ou plusieurs de ces ateliers dans lesquels il a su sublimer le noir.

Je vous remercie.

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