Catégorie : Santé et solidarité (Page 1 of 10)

« Permettre l’accès aux soins »

Difficultés d’accès aux soins, enjeux de la prévention ayant trait aux pathologies et aux addictions, Paris est confronté aux mêmes défis en matière de santé que le reste du pays, dans un contexte de vieillissement de la population et de révolution de la médecine. Quant à la question de la santé environnementale, elle est majeure compte tenu des niveaux de pollution auxquels la population parisienne est quotidiennement exposée. Les élus parisiens du MoDem ont beaucoup œuvré en la matière au cours de la mandature écoulée : soutien à l’installation des jeunes médecins afin de lutter contre la désertification médicale en secteur 1 et développement de la “smart santé” pour améliorer l’accès aux soins, exigence d’adosser la salle de consommation à moindre risque à une structure hospitalière pour une meilleure prise en charge sanitaire. Si des avancées ont été permises, il reste beaucoup à faire pour faire progresser la santé des Parisiens.

Maud Gatel à propos du désamiantage des écoles publiques à Paris – Conseil de juillet 2023

Merci beaucoup Madame la Maire, 

Les chiffres ont été rappelés : 70% des écoles maternelles et élémentaires parisiennes contiennent de l’amiante.  Alors interdite depuis 1997 en raison de son caractère cancérogène, l’amiante demeure dans de trop nombreux établissements parisiens construits antérieurement. Bien sûr, depuis 1997 les diagnostics Techniques Amiante sont élaborés conformément à la loi et les situations les plus dangereuses ont été traitées. 

L’objet de notre vœu est de communiquer un état des lieux précis des dossiers techniques d’amiante pour chaque école parisienne et de préciser pour chacune le plan et le calendrier de désamiantage. Ces éléments sont, en effet, essentiels tant pour les professeurs, les agents de la ville, les enfants et leurs parents, mais également pour tous les personnels amenés à effectuer des travaux dans ces établissements. 

Nous saluons le fait que vous ayez repris à votre compte la demande de publication en annonçant la création d’un espace en Open Data permettant d’avoir accès à toutes les données, comme nous apprécions la transparence dont vous avez fait preuve sur le sujet notamment en répondant aux journalistes de Vert de Rage sur la situation réelle de la présence d’amiante dans les écoles parisiennes. Vous avez également annoncé la mise en place d’un comité de pilotage sur le modèle de celui pour le plomb pour intensifier les efforts, tant mieux. 

Mais vous ne pouvez pas vous décharger sur autrui de vos responsabilités. En quasiment 30 ans, seul un quart des écoles et collèges ont été traités. C’est bien évidemment insuffisant, nous n’avons que trop tardé. C’est la raison pour laquelle nous maintiendrons notre vœu. 

Je vous remercie. 



Béatrice Lecouturier à propos de l’accessibilité universelle et du handicap – Conseil de juillet 2023

Madame la maire,

Mes chers collègues,

Stephen Hawking, brillant physicien britannique qui souffrait d’une grave maladie invalidante, disait « le handicap ne doit pas être un handicap ». 

Cette formule choc met pourtant en évidence toute la difficulté à mettre en œuvre une politique d’inclusion et d’accessibilité pour les personnes porteuses d’un handicap dans une ville comme Paris.

Nous ne pouvons que nous féliciter collectivement d’une volonté de la Ville de Paris à vouloir faire avancer les choses. Comme vous le savez, notre groupe centriste Modem a toujours été sensible à ces questions de handicap et d’accessibilité et porteur de nombreuses propositions au sein de cette assemblée. La question du handicap est dans notre ADN politique.

Si nous saluons un certain nombre de mesures comme la transversalité du handicap dans les différentes directions de la Ville, les échos que nous recevons du terrain sont malgré tout beaucoup moins enthousiastes.

En premier lieu, l’accessibilité à l’espace public. 

L’accès des personnes porteuses d’un handicap moteur ou autre, relève souvent du parcours du combattant pour se déplacer à Paris. Des trottoirs surchargés, une voirie mal entretenue, un manque de civisme des automobilistes et des deux roues, les vélos compris, sont autant de peurs et d’insécurité à se déplacer dans notre capitale pour les personnes handicapées.

Je note d’ailleurs dans cette communication dans le chapitre « engagement de toute une ville pour l’accessibilité », l’espace public est le moins bien pris en compte dans les mesures prises alors que se déplacer est la première des libertés .

Pour Nicolas Mérille, conseiller national accessibilité pour APF France handicap, il pointe un « sacré retard, notamment sur la voirie, alors que la mairie de Paris en est, pour le coup, pleinement responsable. Un travail qui aurait dû être actualisé depuis 2009 à Paris. »

Vous promettez d’y remédier et nous y serons particulièrement attentifs. Ces demandes sont des demandes que nous portons depuis le début de la mandature et qui ont toujours été refusées.

Deuxième sujet, ce sont les ERP, les fameux établissements recevant du public. J’aimerais vous donner 2 chiffres :

  • 2957 ERP à Paris
  • 1325 accessibles

Soit moins de la moitié des ERP à Paris accessibles aux personnes porteuses d’un handicap. Comment voulez-vous parler d’accessibilité universelle quand une ville comme Paris n’a pas encore la totalité de ses ERP accessibles aux personnes en situation de handicap ?

Stéphane Lenoir, coordinateur du Collectif handicaps, qui regroupe une cinquantaine d’associations, le dit :  ”Il n’y a pas de négociations possibles en matière d’accessibilité. La France, les collectivités et les gestionnaires ou propriétaires d’ERP doivent respecter les obligations législatives et réglementaires ! Cela nécessite des investissements qui doivent être programmés dans un calendrier le plus serré possible. » 

Notre groupe Modem, Démocrates et Écologistes, est à l’origine de la mise en place d’heures silencieuses dans ces ERP. Même si nous nous félicitons que vous la repreniez dans votre communication, force est de constater que les mises en place dans les établissements publics sont pratiquement inexistantes. Nous ne pouvons que vous encourager à les multiplier et à accélérer surtout leur mise en place.

Enfin, s’il est bien un domaine où le handicap s’efface et l’émotion reprend ses droits, c’est bien dans le domaine culturel, et je salue d’ailleurs le travail de Carine Rolland et de Paris Musées qui sont des acteurs très actifs en la matière. 

Petit bémol néanmoins concernant l’accueil en bibliothèques : 57 bibliothèques méritent mieux que 5 pôles « sourds » et 2 pôles « lire autrement ». 

Je souhaiterais également mettre en lumière la politique très volontariste de la Philharmonie de Paris pour les spectateurs porteurs d’un handicap notamment psychique avec les spectacles Relax.

De nombreux défis concernant le handicap restent encore à relever à l’aune des Jeux Olympiques : les transports ou l’accueil hôtelier notamment.

Ce grand rendez-vous sportif doit être l’occasion pour notre capitale de montrer au monde entier que les personnes en situation de handicap ont toute leur place à Paris lors de ces jeux mais surtout dans leur vie quotidienne d’habitant de Paris.

Votre communication est pleine de bonnes intentions pour les accompagner. Mais plus que de bonnes intentions, toutes les personnes porteuses de handicap nous le disent : Nous attendons des actes concrets. Nous les attendons avec eux. 

Je vous remercie.



Maud Lelièvre à propos de la santé publique et la lutte contre les inégalités – Conseil de juillet 2023

Merci Madame la Maire, mes chers collègues,

Le dispositif Paris Med’, qui fut créé en 2016, ne pouvait à lui seul répondre aux besoins en termes de santé de la population résidant en Ile-de-France, en témoignent notamment les chiffres actualisés par l’Assurance Maladie et cartographiés par l’APUR. 

Pour toutes les professions de santé et selon les arrondissements, les écarts de densité médicale à Paris s’échelonne de 37 à 289 professionnels pour 10 000 habitants et les spécialités, au-delà des chiffres, ne correspondent pas forcément à la sociologie des habitants et à leurs besoins.

De plus, les études de l’APUR le démontrent, de nombreux Franciliens n’habitant pas à Paris, sont contraints, du fait d’une offre de santé encore plus insuffisante sur leur territoire, d’aller se soigner dans Paris. IRM, orthophonie, kinésithérapie, dentisterie, autant de parcours du combattant faute d’une voix de territorialisation de proximité pour chacune des villes du territoire francilien.

Ainsi, je ne peux que saluer l’initiative de renforcer et d’améliorer le dispositif Paris Med’ afin d’encourager et de renforcer le maillage de professionnels de santé à Paris. Il est essentiel pour notre capitale d’attirer et de fidéliser de jeunes médecins, en mettant les moyens nécessaires, notamment pour leur installation, mais également les spécialistes, car, au cours de cette dernière décennie, nous avons perdu plusieurs centaines de généralistes et de spécialistes.

Pour autant, les annonces de cette communication restent faibles et ne sont pas à la hauteur des enjeux de santé du territoire parisien.

Il est d’abord regrettable que la santé des personnes âgées, des aînés, ne soit pas abordée. C’est un sujet pourtant essentiel compte tenu du vieillissement de la population parisienne : les projections prévoient 25 % de seniors à Paris en 2040. Faudra-t-il être en bonne santé, jeune et sans enfant pour vivre demain à Paris ?

Je tiens à rappeler que le groupe MoDem, a tenté à plusieurs reprises de mettre ce sujet à l’ordre du jour du Conseil de Paris, avec notamment un vœu déposé au Conseil de juin dans le cadre du PLU, demandant l’augmentation du nombre de places en EHPAD à Paris, vœu rejeté par la majorité. Nous avons également en février 2022, dans le cadre de notre niche, demandé que la présence d’animaux dans les EHPAD parisiens soit rendue possible de façon concrète, car les conditions de résidence dans cette dernière partie de vie est une question de dignité et de bien-être pour les personnes âgées. Qualité, végétalisation, activités, soins, devraient faire partie de nos priorités dans ces établissements.

Cette communication indique que la Ville de Paris prévoit une « planification de la hausse des effectifs médicaux et paramédicaux ». Cette préconisation va dans le bon sens, mais encore faudrait-il que cette prévision permette de compléter le maillage d’offres de services de soins en assurant le recrutement et l’installation de nouveaux professionnels sur le territoire parisien. Madame la Maire a évoqué tout à l’heure l’orthophonie, là encore un nouveau parcours du combattant pour les familles, bien souvent les mères, trop souvent les mères, qui, faute de professionnels pour des raisons de loyers trop chers, doivent accompagner leurs enfants ou se heurtent à de longues listes d’attentes avant de pouvoir trouver des solutions.

Là encore, nous avions fait des préconisations précises dans le cadre de la MIE santé. Je tiens également à rappeler que le groupe MoDem avait fait voter en 2015 un vœu relatif à l’instauration de logements tremplins destinés aux internes en médecine. Ce vœu prévoyait qu’en échange d’un accès facilité à un logement social, les internes s’engageraient à exercer à Paris. Cette proposition a été adoptée à l’unanimité, mais elle n’a jamais été mise en place. Cela aurait pu notamment résorber une partie du problème auquel nous sommes confrontés aujourd’hui. Il serait nécessaire que cette proposition, au-delà de la communication, soit remise à l’ordre du jour.

Cette communication comporte aussi une lacune assez forte en matière de santé mentale des Parisiens, notamment des adolescents et des enfants. La crise du COVID a mis en exergue la difficulté, notamment pour les plus jeunes, de vivre à Paris, de vivre dans des logements trop petits, d’affronter une société complexe, compliquée et anxiogène.

Nous avons également fait des préconisations dans le cadre de la MIE santé, il est urgent que cette question soit remise à l’ordre du jour pour l’ensemble de la population, mais vital pour les enfants et les adolescents quand les services d’accompagnement psychiatrique et psychologique de l’ensemble des établissements publiques sont en surcharge plus qu’ailleurs.

Enfin dernier point, sur la question de la santé environnementale, Paris est tenue de faire mieux. Peut-être en commençant par reprendre les préconisations de la MIE « Paris à 50°C » afin de limiter les risques sanitaires causés par les effets de vague de chaleur en végétalisant massivement l’espace public et en adaptant les logements afin que ceux-ci ne deviennent pas des amplificateurs des inégalités socio-économiques. Mais la Ville doit aussi agir sur les pollutions, la pollution lumineuse de l’espace public parisien, la pollution sonore la nuit. Car redonner à la nuit sa tranquillité, sa vocation de repos va dans le bon sens pour améliorer la santé publique. 

Face aux défis qui se présentent devant nous, il devient impératif d’élaborer un plan d’actions plus ambitieux, plus concret et plus efficace afin de répondre de façon urgente aux difficultés des Parisiens dans le but de réduire les inégalités de genre de d’âge dans l’accès aux soins.

Je vous remercie.

Pierre Casanova à propos des morts au travail – Conseil de novembre 2022

Alors trois mots, le profit, le droit, l’observatoire.

Le profit. Alors liée la recherche du profit avec les accidents du travail, en trois minutes nous n’aurons pas le temps d’épuiser le sujet, je ne suis pas sûr qu’il n’y est pas d’accidents du travail en Corée du Nord, à la Havane, en Chine, au Viet Nam, au Laos, autant de pays qui condamnent le profit. 

 

Deuxième point : le droit. Alors, on partage ici au centre totalement l’intention évidemment et on s’associe à tout ce qui peut protéger davantage le sort des travailleurs. Pas que les travailleurs j’ai envie de vous dire d’ailleurs tous les Français, quel que soit leur rang social, pour moi, tout accident du travail est regrettable. Et la mission évidemment de l’État, des législateurs et des élus est de diminuer cette mortalité au travail. 

 

Mais c’est mon point sur le droit, à condition de le faire en utilisant sa plume en tremblant comme disait Montesquieu, je me souviens de deux grands juristes de gauche, deux progressistes, toujours vivants, Lyon-Caen et Badinter, qui ont commis il y a sept an un très savant ouvrage – je connais rien au droit du Travail, j’en parle en toute humilité – ils disaient ; le problème du droit social français est qu’il est pavé de bonnes intentions mais qu’il est souvent d’une intelligibilité médiocre, et d’une utilité incertaine. 

 

Le problème qu’il y a avec notre droit social c’est qu’il est d’application parfois difficile, je ne parle pas de travail clandestin, je ne parle pas du port du casque et de tout ce qui protège la vie. Je parle du lot quotidien d’une administration, d’un journal, L”Humanité par exemple, de tout employeur français, qui parfois peut avoir des difficultés à interpréter le droit du Travail et qui parfois peut être condamné aux Prud’hommes, quel que soit son discours politique. 

 

Et bien pour cette raison, je pense que l’article 3 quand il dit qu’il faut “pouvoir rompre le contrat de travail en cas de manquements au droit social ou au droit pénal” gagnerait à être précisé. On parle ici bien sûr de manquements au droit social de nature à mettre en péril la vie ou la santé de l’employé. On ne parle pas de la dimension ou du caractère ou de l’affichette au restaurant d’entreprise qui indique la porte de secours ou que sais-je. 

 

Troisième point si vous me permettez de finir ma chère collègue, je n’ai plus que 60 secondes. L’observatoire. Pour moi, le bon observatoire, et c’est moi en même temps, ce sont les syndicats. je ne pense pas utile de créer un nouveau machin, on a déjà assez comme ça en France d’autorités, d’hautes autorités, de conseils indépendants, d’autorités administratives indépendantes, pour en créer un cinquième, un sixième. 

 

Moi je crois, pardonnez-moi, à l’inspection du Travail, aux syndicats, et ma foi pourquoi pas aux élus dont c’est la mission d’observer les lacunes éventuelles, les améliorations à faire au droit du Travail et à la condition des travailleurs. 

 

Voilà pourquoi, autant je soutiens l’objectif poursuivi, autant il me semble que la manière de le poursuivre gagnerait à une nouvelle réflexion pour le rendre plus efficace. 

Béatrice Lecouturier à propos du Schéma séniors parisiens 2022-2026 – Conseil de novembre 2022

Madame la Maire, mes chers collègues,

Tout d’abord, permettez-moi de remercier Véronique Levieux de nous avoir transmis des chiffres très détaillés sur la situation des séniors à Paris.

Ces chiffres nous démontrent l’importance des politiques que nous devons déployer dans les années à venir. En effet, s’il est une population qui augmente à Paris, ce sont bien les plus de 60 ans. Aujourd’hui ils représentent 22% de la population parisienne. En 2030, ils représenteront 1/3 des Parisiens.

Et ce chiffre doit être mis en corrélation avec la diminution constante des jeunes et des familles qui quittent massivement la capitale. Oui, il faut nous réjouir d’avoir une ville riche de ses personnes âgées qui doivent trouver toute leur place, mais attention, car ce vieillissement de la population parisienne est inquiétant et doit nous interpeller pour les années à venir. C’est pour cela que nous vous avons régulièrement alertée à ce sujet madame la Maire.

Pour en revenir à votre schéma parisien, les axes proposés nous semblent tout à fait louables et de bon sens mais leur déclinaison s’apparente à un catalogue de mesures pléthoriques et je préfère à titre personnel me concentrer sur 10 mesures efficaces plutôt que 60 qui ne seront pas appliquées.

Beaucoup de choses sont déjà faites pour les personnes âgées à Paris en matière d’accompagnement, et je veux saluer l’action des CCAS dans nos arrondissements. Et pourtant, tant restent encore isolés, dépendants, exclus d’ une ville trépidante où il ne fait toujours bon d’être vieux.

Être âgé dans une ville, c’est surtout revoir ses priorités. C’est d’avoir à sa disposition de bons moyens de mobilité pour se déplacer. Je rappelle que le passe Navigo d’Ile de France Mobilité est à moitié prix pour toutes les personnes de 62 ans sans activité professionnelle à quoi s’ajoute le passe Paris Seniors qui s’applique sous condition de revenus.

Mais la marche est le premier mode de déplacement des personnes âgées qui est un véritable parcours du combattant entre l’état dégradé de la chaussée et des trottoirs, les vélos, les trottinettes et autres objets roulants, les automobilistes peu scrupuleux vis-à-vis des piétons.

Cette année, monsieur Jeanneté le rappelait, sur les 15 piétons décédés, 11 d’entre eux avaient plus de 60 ans. Ils représentent 43% des piétons gravement blessés. Un piéton de plus de 75 ans court un risque 4 fois plus élevé d’être tué qu’un piéton de 45-64 ans. Donc la sécurité des personnes âgées devrait être la priorité de ce schéma sénior alors qu’il propose peu de mesures concrètes.

Notre groupe avait pourtant été porteur de nombreux vœux pour améliorer la sécurité des piétons à Paris, vœux qui ont toujours été rejetés par votre majorité.

Cette vulnérabilité à laquelle sont confrontés les séniors dans l’espace public les pousse même à réduire leurs déplacements, renforçant leur isolement.

L’isolement, voilà bien aussi un défi à relever à Paris où la moitié des personnes de plus de 75 ans vivent seules. Toutes les études le démontrent, le lien social permet de bien vieillir. Le lien numérique s’est lui aussi imposé dans notre société excluant violemment certaines personnes âgées des formalités de la vie quotidienne les plus élémentaires. Je veux parler de consulter son compte en banque, remplir des formulaires pour des renouvellements administratifs ou tout simplement pour sa ligne téléphonique : tout cela devient un enfer pour nombre de personnes âgées qui préfèrent renoncer à ces démarches.

Lutter contre l’isolement, c’est aussi avoir le réconfort d’un animal de compagnie auprès de soi lorsque l’on est dans un Ehpad. C’était l’objet de la délibération proposée par notre groupe l’année dernièe. Or aujourd’hui, aucune avancée de la mairie de Paris sur le sujet.

Et puis ce qui manque surtout dans votre communication, c’est la création d’un guichet unique vers lequel chaque personne âgée peut s’adresser quelque soit son problème. Car c’est bien là le problème : c’est l’accès à l’information. Oui il existe des solutions bien souvent proposées à nos séniors, mais ils ne savent pas toujours à qui s’adresser. Un point unique de renseignement très compétent sur tous les sujets serait le meilleur service à rendre à nos aînés.

Enfin les seniors, ce n’est pas que la fragilité. C’est aussi une ressource précieuse d’énergie et de richesse pour notre ville. Je pense notamment à toute la silver économie qui doit être encouragée à Paris mais qui n’est pas évoquée dans votre communication.

Bien vieillir, c’est faire ce que l’on faisait jeune mais différemment. Bien vieillir, c’est rester connecté, autonome, intégré socialement. C’est aussi vivre dans un environnement sécurisé et accueillant. Mais ça, c’est la politique que vous mettez en œuvre à Paris madame la Maire et ça dépasse le schéma sénior.

Je vous remercie.

Pierre Casanova à propos de la politique du handicap – Conseil de juillet 2022

Merci madame la Maire,

Donc ma question porte sur la politique du handicap à Paris.

Alors, évidement je n’accablerai pas un bilan quelconque parce que je suis parfaitement conscient que l’adjoint qui était en charge de ce dossier a quitté ses attributions il y a 15 jours et Monsieur Galvani est un ami et un garçon très sympathique et il n’est pas là pour se défendre donc je ne vais pas critiquer d’une quelconque manière le bilan. Et Madame Komitès vient d’être nommée et comme beaucoup d’entre nous elle donne beaucoup de cœur à ce sujet et il n’y a pas de motif pour lui faire un quelconque procès d’intention.

Je voudrais simplement faire quelques remarques si vous me le permettez. 

La situation du handicap à Paris est souvent l’objet de discours, parfois d’action politique mais pas toujours à la hauteur de l’enjeu. Je prendrai trois exemples. Si je regarde les transports en commun qui ont été pendant longtemps en slogan de ceux qui luttaient contre les transports individuels même propres, on constatera qu’une seule ligne de métro à Paris intramuros est véritablement accessible aux personnes à mobilité réduite. Je devrais mentionner en plus des personnes à mobilité réduite tout simplement les personnes âgées. Mes parents, ça n’intéresse personne mais je le dis parce que j’y tiens, ne peuvent plus prendre le métro parce que les escaliers et les escalators, pour eux, sont une épreuve souvent sanctionnée de chutes, ça fait beaucoup de parisiens si on regarde la démographie de la ville.

Deuxièmement, les difficultés avec un handicap sensoriel sont malheureusement encore trop nombreuses dans notre paysage urbain. Enfin, la multiplication anarchique des travaux, je dis ça sans polémique, se fait malheureusement trop souvent sans prendre en compte la question du passage même rapide de la population frappée d’un handicap qu’elle soit motorisée ou non motorisée et je tenais à le dire.

Si on regarde du côté des institutions, des établissements, la maison départementale des handicaps n’est pas toujours à l’abri des critiques. Deuxièmement, les établissements recevant du public sont très loin malheureusement de l’objectif d’accessibilité universelle.

Vous savez, avec le centre, depuis longtemps, depuis bien avant votre humble serviteur s’est emparé de ces questions-là. Maud Gatel, l’an passé avec l’unanimité de vos suffrages avait soumis à votre honorable assemblée un vœu sur le dispositif des “heures calmes” et je me permets, madame l’adjointe, de vous poser deux questions. 

Quelle est la politique de la ville en matière de handicap ? Nous connaissions le projet de 2017 à 2021, qu’en est-il de celui de demain ? Qu’en est-il du calendrier de ce projet ?

Maud Lelièvre à propos du Plan d’Amélioration de l’Environnement Sonore – Conseil de juillet 2022

 

Nous revenons et délibérons aujourd’hui sur le Plan d’Amélioration de l’Environnement Sonore qui a déjà été évoqué en octobre dernier et pour lequel je ne rappellerai pas un ensemble de considérations.

Ce plan présente un ensemble d’actions à effectuer, de mesures à adopter sur les activités et comportements notamment nocturnes des franciliens parmi lesquels un certain nombre qui nous concerne, particulièrement en tant qu’élue du neuvième arrondissement : terrasses annuelles et estivales pour évoquer les questions de tapage nocturne. Il fait également référence au label « livraisons silencieuses » pour les chantiers et pour les livraisons, on trouve également une charte etc etc. Notons également la référence sur la maîtrise des engins de la propreté de Paris.

Pour être élue dans le 9ème arrondissement, c’est un sujet que je connais bien et qui fait l’objet de nombreux échanges avec les habitants et également de nombreuses plaintes. 

J’aimerais commencer par un exemple concret et peut-être voir dans quelles mesures les remarques que nous faisons aujourd’hui peuvent-être prises en compte, pas seulement pour le compte-rendu mais peut-être pour quelque chose de plus concret.

Dans le cadre de la participation de la ville de Paris à l’expérimentation de contrôles automatisés du niveau d’émission sonores en mouvement prévus par la loi LOM : loi d’orientation des mobilités. Madame la maire du neuvième arrondissement Madame Delphine Bürkli avait en février 2022 demandé à la directrice de la voirie et des déplacements, l’installation d’un troisième dispositif parisien de mesure dans le neuvième dans la droite lignée de ceux de rue Cardinet dans le 17ème et de rue d’Avron dans le 20ème identifiés par le CEREMA. Non pas pour en revendiquer un absolument dans le 9ème mais parce que cela semblait stratégique au regard du positionnement de l’arrondissement et de la nécessité de faire des évaluations sonores liées aux déplacements des Parisiens.

Nous n’avons reçu à cette demande, aucune réponse : ni de la mairie de Paris, ni de la Direction de la voirie et cela n’a pas été pris en compte. C’est un exemple, je crois, représentatif des défauts qui peuvent être portés par ce plan.

Nous avons relevé un certain nombre de contradictions notamment en ce qui concerne les terrasses éphémères. Depuis 2020, par le truchement des premières terrasses éphémères, la Ville de Paris a créé et multiplié des sources de nuisance sonore que l’on pouvait comprendre à l’époque dans un contexte économique, mais sans trouver les correctifs nécessaires. Il y a eu, toujours sur la même période, plus de chantiers sur l’espace public, plus de nuisances sonores, apportant également pollution et colère des différents usagers. Enfin, pour revenir sur la consultation publique, je ne serai pas aussi laudative. Je sais que la période, comme mes collègues précédents, n’a pas été facile. Elle a été, pour de nombreuses familles, une période particulièrement complexe et il était difficile d’organiser une consultation publique Mais on ne peut pas se référer simplement à cette consultation publique car, malheureusement, nous n’avons que trop peu de retours sur l’ensemble des desiderata des habitants sur cette période. 

Alors, peut-être trois choses pour conclure. La première est qu’il serait sans doute nécessaire dans le plan de revenir sur les questions, qui sont des questions de nuisance mais également liées à la mission vélo sur l’évitement des livraisons en double file, source d’embouteillages et de klaxons. Nous avons, d’une part ce plan, d’autre part la mission vélo qui augmente parfois ses externalités négatives en faisant des choix qui obligent les déchargements en pleine voie par manque d’espaces réservés et multiplient, finalement, ces nuisances sonores que nous pointons aujourd’hui. 

Deuxième sujet, celui du tapage nocturne. Nous en subissons particulièrement les conséquences, dans notre arrondissement, entre AirBnb, établissements et autres.Et la concertation ne suffit pas. Bien au contraire, il faudra sans doute trouver d’autres mesures collectives.

       Enfin, sur les chantiers et, après ce que nous avons subi dans le 9ème arrondissement pendant trois ans rue de Navarin, il serait bon qu’il y ait bien plus qu’une simple charte mais également des contrôles lorsque les chantiers dérapent. Il est absolument insupportable pour les gens, notamment ceux aujourd’hui qui télétravaillent à longueur de journée mais également élèvent des enfants, de devoir subir ces chantiers. 

Pour toutes ces raisons, nous nous abstiendrons à cette étape sur le plan mais nous resterons attentifs au développement et aux propositions qui pourront être faites. Merci.

Béatrice Lecouturier à propos des proches aidants – Conseil de juin 2022

Monsieur le maire, mes chers collègues,

 

Mettre en lumière la situation des aidants, c’est aborder la question de la dépendance dans notre ville. En France, la famille est la pierre angulaire de la prise en charge à domicile des personnes en situation de fragilité ou de perte d’autonomie en raison de l’avancée en âge ou d’un handicap. C’est cette grande armée, de plus de dix millions d’aidants, valeureux et courageux, qui mettent leur vie entre parenthèses pour aider un conjoint, des parents ou en enfant en situation de dépendance. En France, la société utilise l’aidant, mais ne le reconnaît pas assez. La morale collective considère normal de s’occuper de ses proches quand ils sont malades. Or, les aidants ont leur limite : le sentiment de culpabilité, d’être le dernier rempart pour aider celui ou celle qu’on aime, entraîne inexorablement les aidants à l’épuisement moral et physique, à gérer une énorme charge mentale en plus de tout le reste de la vie quotidienne. Et pourtant, heureusement que les aidants sont là, car c’est bien grâce à eux que le maintien à domicile est possible. Et c’est bien le maintien à domicile qu’il faut encourager et promouvoir, comme 80% des Français le souhaitent. Heureusement, et même s’il reste encore énormément à faire, une reconnaissance à leur égard se fait jour peu à peu. Depuis 2017 les choses ont bougé : création d’un congé proche-aidant avec une indemnisation de 58 euros nets par jour pendant trois mois, un don de RTT à un collègue aidant ou proche en perte d’autonomie, déploiement de maisons de répit, expérimentation du relayage, où un professionnel de santé prend le relai pendant six jours, 24 heures sur 24, qui permet un repos de l’aidant pendant cette parenthèse. Mais ces mesures ne sauraient en rester là. Elles doivent être poursuivies et amplifiées, et tout ce qui va dans ce sens va dans le bon sens. C’est pourquoi votre délibération est intéressante parce qu’elle met à l’honneur les aidants à Paris, où le parcours  du combattant y est peut-être encore plus difficile pour eux qu’ailleurs. Solitude des grandes villes, temps de transport important, difficulté de trouver les informations, manque de considération pour les personnes âgées et pour ceux qui les aident.

 

Les aidants font trois demandes principales : un droit au répit, des moyens financiers supplémentaires, et aucun reste à charge pour l’aidant. Une porte d’entrée unique qui les guide vers l’ensemble des dispositifs existants. Et c’est là, il me semble, sur ce dernier point que vous auriez dû insister. En effet, les mairies d’arrondissement, qui sont la meilleure entrée pour rassurer, guider et simplifier le parcours du combattant des aidants. Une formation et une sensibilisation des personnels serait le meilleur service à leur rendre.
Enfin, un dernier mot sur tous ces mots sur tous ces jeunes qui sont arrachés effectivement comme vous l’avez souligné Monsieur, de l’insouciance de leur vie pour les plonger dans leurs responsabilités lourdes pour leur jeune âge. Ils sont 700 000 jeunes aidants en France et 70% d’entre eux présentent des troubles anxio dépressifs. 

Pendant la période covid, de nombreux jeunes ont été perdus de vue par l’éducation nationale. Ils étaient nombreux, ils étaient devenus des aidants à temps-plein, les empêchant de poursuivre leurs études correctement.

Il y a donc un travail indispensable, de reconnaissance et de soulagement à faire auprès de ces jeunes. Nous voterons donc bien évidemment cette délibération pour mettre à l’honneur ces millions d’hommes et de femmes qui ont vu leur quotidien bouleversés du jour au lendemain. 

Pour 54 d’entre eux, ils ne sont pas au courant qu’ils sont des aidants, et le plus souvent “elles” d’ailleurs. puisque dans 2 cas sur 3 l’aidant est une femme. Ils et elles font seulement ce que leur cœur dit de faire en s’occupant d’une personne de leur famille devenue vulnérable. Aujourd’hui ces aidants ont des droits, il faut leur faire savoir, il faut les accompagner, il faut aider les aidants. 

Je vous remercie.

Béatrice Lecouturier à propos de la Stratégie parisienne handicap 2022-2026 – Conseil d’octobre 2022

Nous attendions depuis longtemps cette communication sur le handicap qui est une question fondamentale pour notre ville. C’est enfin chose faite et nous vous remercions.

Alors, rendre une ville inclusive, c’est une question d’humanité, une éducation à l’altérité, une acceptation de la différence. C’est une richesse pour notre société qui se morcelle et ne respecte plus.

Chacun doit se sentir concerné pour faire avancer les choses, chaque Parisien, chaque administration.

Cette question cruciale, maintes fois mise à l’honneur,  montre pourtant que les moyens mis en place restent toujours insuffisants. Le handicap, tout le monde en parle, mais les réalisations ne sont toujours pas au rendez-vous.

Alors j’aimerais partager votre enthousiasme, madame la Maire, sur la situation du handicap à Paris. Mais sur le terrain, les échos nous remontent moins positivement.

Notre groupe se félicite de la transversalité du traitement des questions liées au handicap auprès de chaque délégation de la Ville de Paris. Un point annuel nous paraît cependant insuffisant dans la temporalité. C’est un sujet qui doit être évoqué entre toutes les directions de la Ville de Paris, de manière beaucoup plus régulière.

La variété des handicaps, qu’il soit moteur ou mental, renforce la complexité de réponse d’engagement des politiques publiques. L’accessibilité aux personnes handicapées est une priorité depuis l’arrêté du 8 décembre 2015. Or, force est de constater que moins de la moitié des ERP à Paris ont fourni une attestation d’accessibilité en 2022.

Un environnement qui n’est pas accessible exclut, vous l’avez très bien dit madame la Maire, et pourtant, la première des accessibilités, ce sont bien les transports et notamment à Paris, l’accessibilité au métro.

L’accessibilité au métro reste le maillon faible pour les personnes handicapées. 17 ans après la promulgation du texte de 2005 lancé par Jacques Chirac, Paris demeure pourtant l’une des grandes villes au monde ou le réseau de métro est le moins accessible, alors que Los Angeles ou Washington le sont à 100 %.

Alors oui, c’est compliqué de rendre accessible un réseau de métro historique. Oui, c’est un défi d’ampleur. Mais oui, il existe des solutions modulables d’accessibilité, comme se concentrer sur quelques stations où il y a beaucoup de correspondances. Île-de-France Mobilités a fait de réels efforts en ce qui concerne les aménagements d’escalators, de sonorisation des quais ou des rames.

Mais la Ville de Paris, qui participe au financement d’Île-de-France Mobilités, a elle aussi une responsabilité et doit avoir une volonté de monter en puissance dans la modernisation des stations de métro, plutôt que de rejeter en permanence la faute sur la Région. Car c’est ensemble que l’on avance.

Les Jeux Olympiques seront un accélérateur évidemment, et le pourcentage des stations accessibles devrait être accru. Au total, la RATP promet 21 nouvelles stations de métro totalement accessibles aux utilisateurs de fauteuils roulants d’ici 2024. 

Une ville inclusive, c’est aussi une ville qui s’adapte. Notre groupe a été à l’initiative d’un vœu de la mise en place des heures silencieuses, dans les administrations et bâtiments de la Ville de Paris, pour garantir aux personnes handicapées, notamment aux personnes atteintes de troubles autistiques, à venir faire leurs démarches dans un environnement calme et sécurisant.

Nous sommes heureux de constater que vous reprenez cette idée dans votre communication pour encourager les commerces à le faire. Mais il faudrait aussi que la Ville de Paris se l’applique à elle-même.

Alors, madame la Maire, pourrions-nous avoir un bilan de la mise en place de ces heures silencieuses ? Quelles sont les administrations ou les bâtiments municipaux qui appliquent cette mesure ? Nous ne le savons pas et nous vous réitérons notre souhait d’être associé à cette mise en place.

Enfin, la question du handicap chez les enfants recouvre plusieurs problématiques. Leur inclusion dans le milieu scolaire, qui s’améliore, mais qui reste encore insuffisant pour de nombreuses familles, comme nous l’avons dit déjà hier. Cette inclusion passe par l’amélioration du statut des AESH, indispensable pour une continuité de l’accompagnement de l’enfant. Pour mémoire, ce sont 300 AESH qui ont démissionné durant l’été 2022, soit 10 %, laissant de nombreuses familles en détresse.

Même si chaque petit pas est important pour faciliter la vie de plus de 200 000 Parisiens et Parisiennes porteurs d’un handicap, la tâche reste immense pour leur offrir un cadre de vie qui leur fasse oublier leurs difficultés à trouver leur place dans notre ville.

Alors, je voudrais rendre hommage à toutes les associations qui se battent quotidiennement pour faire valoir les droits à toutes les personnes fragilisées par un handicap.

Mais nous aurons en réalité vraiment gagné notre bataille lorsque notre regard aura changé sur le handicap. Et là dessus, nous sommes tout à fait d’accord avec vous, madame la Maire. 

Je vous remercie.



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