Catégorie : Santé et solidarité (Page 1 of 10)

« Permettre l’accès aux soins »

Difficultés d’accès aux soins, enjeux de la prévention ayant trait aux pathologies et aux addictions, Paris est confronté aux mêmes défis en matière de santé que le reste du pays, dans un contexte de vieillissement de la population et de révolution de la médecine. Quant à la question de la santé environnementale, elle est majeure compte tenu des niveaux de pollution auxquels la population parisienne est quotidiennement exposée. Les élus parisiens du MoDem ont beaucoup œuvré en la matière au cours de la mandature écoulée : soutien à l’installation des jeunes médecins afin de lutter contre la désertification médicale en secteur 1 et développement de la “smart santé” pour améliorer l’accès aux soins, exigence d’adosser la salle de consommation à moindre risque à une structure hospitalière pour une meilleure prise en charge sanitaire. Si des avancées ont été permises, il reste beaucoup à faire pour faire progresser la santé des Parisiens.

Béatrice Lecouturier à propos de la création d’une cartographie des points de santé pour les PMR (personnes à mobilité réduite)

Madame la Maire, 

Mes chers collègues, 

Un jour ou l’autre dans notre vie, nous serons tous confrontés à des problèmes de mobilité réduite. Rappelons que 80%, ça été dit déjà, 80% des handicaps, blessures, problèmes de santé sont invisibles. Il nous revient donc de rechercher des solutions pour faciliter les déplacements quotidiens des personnes à mobilité réduite et parvenir à l’effectivité de leurs droits. 

Certains établissements médicaux, souvent anciens, ne sont pas encore adaptés pour accueillir ces personnes et il est crucial de prendre les mesures qui conviennent. 

L’égalité en matière de soins de santé ne se mesure pas uniquement en nombre de prestations médicales disponibles non. Elle repose également sur une information claire et transparente sur les centres médicaux, tant privés que publics, qui leur sont accessibles.

C’est pourquoi le groupe MoDem propose par ce vœu la création d’une cartographie des points de santé accessibles aux personnes à mobilité réduite, qui pourrait leur permettre de planifier leurs déplacements de manière plus efficace, plus facile, en identifiant des centres de santé, des cliniques ou même des pharmacies qui seront équipés pour les accueillir sans encombre. 

Cette initiative touchera directement la qualité de vie de nos concitoyens les plus vulnérables. Je veux parler des personnes âgées, des personnes en situation de handicap, ou de tout individu confronté à des problèmes temporaires de mobilité, qui doivent faire face à des défis considérables lorsqu’il s’agit d’accéder à des services de santé essentiels. Il est donc de notre devoir, en tant que collectivité, de veiller à ce que l’accès aux soins médicaux ne soit pas entravé par des barrières physiques.

Il est important de souligner que des outils existent déjà dans ce domaine, comme l’annuaire de l’accessibilité des cabinets que l’on trouve sur le site du gouvernement santé.fr. Ces initiatives démontrent clairement l’efficacité de la cartographie interactive pour améliorer l’accès aux services de santé.

C’est ce que vous nous demandons Madame l’adjointe au handicap.

Maud Gatel à propos de l’Expérimentation d’une Sécurité sociale de l’alimentation à Paris

Mes chers collègues,

Vous l’avez rappelé Madame la Présidente, l’importance vitale d’une alimentation saine et équilibrée tant pour la santé que pour notre environnement. 

L’alimentation est en effet un pilier essentiel de notre bien-être, de notre santé et de notre qualité de vie. Elle joue un rôle majeur dans l’explosion des maladies chroniques non transmissibles. Et ces pathologies touchent en premier lieu les personnes les plus précaires. 

Les causes en sont connues : multiplication de l’offre d’aliments transformés, de produits souvent riches en sucres ajoutés, en gras saturés et en additifs. L’augmentation des maladies cardiovasculaires, des cancers, du diabète et de l’obésité souligne bien les conséquences de ces choix alimentaires sur le bien-être. 

Il est temps donc de privilégier des options plus saines pour préserver notre santé à long terme mais également de les rendre accessibles. Et c’est le sens des mesures prises dans les offres de restauration collective, amplifiées par la loi Climat et résilience, mais également l’accent mis sur l’éducation au goût, importante pour donner dès le plus jeune âge, les bons réflexes. 

Alors qu’on estime que 16% de la population française est en situation de précarité alimentaire et déclare n’avoir pas toujours assez à manger, quitte à sauter des repas, s’ajoute la difficulté d’accéder à des produits frais, de saison, locaux, et bon marché. Même si, et ça a été rappelé, l’aide alimentaire a été doublée en 3 ans. Cela reste insuffisant notamment en raison de l’inflation. 

Et puis l’alimentation a un coût : elle a un coût environnemental et elle doit avoir un prix, celui du juste prix pour le travail de nos agriculteurs et c’est le choix qui a été fait avec les lois Egalim. A la fois pour récompenser le travail de nos agriculteurs mais également préserver nos sols et les paysages. 

Ainsi, la mise en place d’une Sécurité sociale de l’alimentation peut être un sujet intéressant, néanmoins, la proposition que vous nous faites aujourd’hui nous interrogent, et plusieurs points de vigilances sont à soulever. 

Le premier et ça a été dit : l’expression “Sécurité sociale de l’alimentation” alors qu’il s’agit d’une expérimentation locale. 

Sur le plan financier ensuite. Les programmes de sécurité sociale alimentaire nécessitent des investissements très substantiels pour garantir une portée significative et un résultat réel, pour un nombre de bénéficiaires relativement faible. 

A la lecture de l’exposé des motifs nous nous interrogeons sur le complément de financement qui devra être apporté si certains membres de ce dispositif ne peuvent plus cotiser. 

Cela risquerait de compromettre l’efficacité des efforts déployés par les autres cotisants. Et si  tel était le cas, il faudra nécessairement envisager une dépendance financière accrue du dispositif à l’égard : de la Ville de Paris pour combler les déficits.

Autre point de vigilance : le choix du calendrier de la phase d’expérimentation pour les 100 Parisiennes et Parisiens volontaires par arrondissement juste après les Jeux olympiques. Nous craignons que la mise en place de ce dispositif soit biaisée au regard du moment auquel il intervient. 

Dernier point de vigilance, cela porte sur l’évaluation du dispositif. Votre exposé des motifs ne mentionne à aucun moment les indicateurs ou les critères retenus pour justifier et peut être pérenniser cette expérimentation. La mise en perspective des enseignements reçus mérite d’être au minimum communiquée. Et il nous semble important de réaliser une étude de cas tant sur l’analyse des profils qui auront participé, que sur les modalités propres au fonctionnement d’une caisse commune d’alimentation à mettre en perspective avec la situation géographique, sociale et économique. 

Car pour mémoire, le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire est bien plus important que le nombre d’utilisateurs de l’aide alimentaire. 

C’est la raison pour laquelle si nous saluons le principe de cette proposition, nous restons sur notre fin sur les modalités et c’est la raison pour laquelle nous nous abstiendrons. 

Maud Gatel à propos des punaises de lit

 

L’augmentation de la prévalence des punaises de lit a été démontrée et documentée par une étude de l’ANSES dévoilée au mois de juillet dernier. Et bien évidemment on le sait, c’est un enfer pour les personnes qui sont concernées avec des conséquences tant physiques que psychologiques, sociales et financières.

Alors les raisons sont connues, c’est la plus grande résistance aux insecticides, c’est l’évolution de nos modes de vie, les voyages internationaux et l’augmentation, dont je me réjouis, de la seconde main.

Alors à la fois cette augmentation de la prévalence et la proximité de l’accueil de 15 millions de visiteurs doit nous obliger à agir.

D’où ce vœu, demandant une campagne de sensibilisation à destination à la fois de l’opinion publique mais également des différents acteurs que sont les bailleurs, les voyagistes, les hôteliers, les institutions culturelles de tout ordre pour faire connaître les bons gestes car nous avons tous un rôle à jouer dans la prévention face aux punaises de lit.

Alors Monsieur le Premier adjoint, vous avez vous-même indiqué que les bonnes pratiques n’étaient pas assez connues, notamment s’agissant de l’enlèvement des encombrants. 

Donc je ne doute pas que vous donnerez un avis favorable à mon vœu.

Alors ces derniers jours on a entendu beaucoup de choses concernant le traitement des punaises de lit et je voudrais profiter de ce vœu pour revenir sur un certain nombre de points.

Le gouvernement a présenté en mars 2022 un plan, notamment en lien avec une organisation, une gouvernance, un recensement et la commande de cette fameuse étude de l’ANSES. Et désormais les responsabilités, depuis la loi ÉLAN, sur la prise en charge financière de désinsectisation, est claire entre bailleurs et locataires. 

De nombreuses collectivités territoriales se sont emparées de ce plan. Je pense au département de la Seine-Saint-Denis ou encore la ville de Nice, parce qu’effectivement la dimension financière ne doit pas être un frein pour se débarrasser des punaises de lit. Et évidemment si c’est un frein c’est aussi matière à une augmentation de l’infestation. 

Donc il est essentiel que l’on puisse mieux sensibiliser les agents du CASVP, qui aujourd’hui ne le font vraiment pas de manière systématique, quand il s’agit d’aider les plus fragiles d’entre nous.

Je vous remercie.

Maud Lelièvre à propos du financement d’unités de soins pour des personnes sourdes et malentendantes

 

L’accès à la santé des personnes sourdes et malentendantes est un droit fondamental, mais force est de constater qu’aujourd’hui il est trop restreint.

Trop peu de médecins, que ce soit à l’hôpital ou en libéral, par manque d’accompagnement, de savoir-faire, ou de moyens, pratiquent des consultations en langue des signes françaises.

S’il existe plusieurs moyens de communiquer avec une personne sourde ou malentendante, il est indéniable que la pratique de la langue des signes est l’unique moyen de communication qui permet à une personne atteinte de ce handicap de comprendre l’intégralité d’une conversation.

La non pratique de la langue des signes française par les médecins et les personnels de santé représente une barrière à l’accès aux soins, et cela a des conséquences sur la santé de ces derniers dans la mesure où le manque de compréhension globale, par un patient sourd et son médecin, peut avoir des effets sur une consultation et porter des risques en matière sanitaire.

Pour aller plus loin, au-delà des simples consultations médicales, le traitement de pathologies lourdes se voit entravé dans la mesure où le seul moyen de traiter les problèmes d’addictions ou les problèmes psychologiques passe par la parole.

Les personnes sourdes et malentendantes ont donc des besoins spécifiques, trop peu répandus sur le territoire parisien. Seule une unité d’information et de soins des personnes sourdes est présente de façon permanente à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. L’inclusion des personnes en situation de handicap est un sujet qui tient très à cœur au groupe MoDem, Démocrates et Écologistes et l’accès au soin doit être absolument plus inclusif.

C’est pourquoi nous avons rédigé et proposé ce vœu qui comportait un certain nombre de dispositions, notamment une campagne de sensibilisation à destination des divers centres de santés, libéraux ou non, le financement en partenariat avec l’AP-HP, qui est prêt à le faire, de nouvelles unités d’information et de soins des sourds dans les hôpitaux parisiens, ainsi que la mise en place de groupes de paroles spécifiques.

Nous avons lu avec attention votre vœu bis, le vœu présenté par la majorité qui nous semble représenter une première étape intéressante dans le sens de notre demande. Je rejoins donc vos propositions et espère que nous pourrons mettre en place ces propositions qui sont contenues dans ce vœu dès le mois prochain, afin de régler de façon très rapide ce problème de santé publique.

 

Maud Gatel à propos du désamiantage des écoles publiques à Paris – Conseil de juillet 2023

Merci beaucoup Madame la Maire, 

Les chiffres ont été rappelés : 70% des écoles maternelles et élémentaires parisiennes contiennent de l’amiante.  Alors interdite depuis 1997 en raison de son caractère cancérogène, l’amiante demeure dans de trop nombreux établissements parisiens construits antérieurement. Bien sûr, depuis 1997 les diagnostics Techniques Amiante sont élaborés conformément à la loi et les situations les plus dangereuses ont été traitées. 

L’objet de notre vœu est de communiquer un état des lieux précis des dossiers techniques d’amiante pour chaque école parisienne et de préciser pour chacune le plan et le calendrier de désamiantage. Ces éléments sont, en effet, essentiels tant pour les professeurs, les agents de la ville, les enfants et leurs parents, mais également pour tous les personnels amenés à effectuer des travaux dans ces établissements. 

Nous saluons le fait que vous ayez repris à votre compte la demande de publication en annonçant la création d’un espace en Open Data permettant d’avoir accès à toutes les données, comme nous apprécions la transparence dont vous avez fait preuve sur le sujet notamment en répondant aux journalistes de Vert de Rage sur la situation réelle de la présence d’amiante dans les écoles parisiennes. Vous avez également annoncé la mise en place d’un comité de pilotage sur le modèle de celui pour le plomb pour intensifier les efforts, tant mieux. 

Mais vous ne pouvez pas vous décharger sur autrui de vos responsabilités. En quasiment 30 ans, seul un quart des écoles et collèges ont été traités. C’est bien évidemment insuffisant, nous n’avons que trop tardé. C’est la raison pour laquelle nous maintiendrons notre vœu. 

Je vous remercie. 



Béatrice Lecouturier à propos de l’accessibilité universelle et du handicap – Conseil de juillet 2023

Madame la maire,

Mes chers collègues,

Stephen Hawking, brillant physicien britannique qui souffrait d’une grave maladie invalidante, disait « le handicap ne doit pas être un handicap ». 

Cette formule choc met pourtant en évidence toute la difficulté à mettre en œuvre une politique d’inclusion et d’accessibilité pour les personnes porteuses d’un handicap dans une ville comme Paris.

Nous ne pouvons que nous féliciter collectivement d’une volonté de la Ville de Paris à vouloir faire avancer les choses. Comme vous le savez, notre groupe centriste Modem a toujours été sensible à ces questions de handicap et d’accessibilité et porteur de nombreuses propositions au sein de cette assemblée. La question du handicap est dans notre ADN politique.

Si nous saluons un certain nombre de mesures comme la transversalité du handicap dans les différentes directions de la Ville, les échos que nous recevons du terrain sont malgré tout beaucoup moins enthousiastes.

En premier lieu, l’accessibilité à l’espace public. 

L’accès des personnes porteuses d’un handicap moteur ou autre, relève souvent du parcours du combattant pour se déplacer à Paris. Des trottoirs surchargés, une voirie mal entretenue, un manque de civisme des automobilistes et des deux roues, les vélos compris, sont autant de peurs et d’insécurité à se déplacer dans notre capitale pour les personnes handicapées.

Je note d’ailleurs dans cette communication dans le chapitre « engagement de toute une ville pour l’accessibilité », l’espace public est le moins bien pris en compte dans les mesures prises alors que se déplacer est la première des libertés .

Pour Nicolas Mérille, conseiller national accessibilité pour APF France handicap, il pointe un « sacré retard, notamment sur la voirie, alors que la mairie de Paris en est, pour le coup, pleinement responsable. Un travail qui aurait dû être actualisé depuis 2009 à Paris. »

Vous promettez d’y remédier et nous y serons particulièrement attentifs. Ces demandes sont des demandes que nous portons depuis le début de la mandature et qui ont toujours été refusées.

Deuxième sujet, ce sont les ERP, les fameux établissements recevant du public. J’aimerais vous donner 2 chiffres :

  • 2957 ERP à Paris
  • 1325 accessibles

Soit moins de la moitié des ERP à Paris accessibles aux personnes porteuses d’un handicap. Comment voulez-vous parler d’accessibilité universelle quand une ville comme Paris n’a pas encore la totalité de ses ERP accessibles aux personnes en situation de handicap ?

Stéphane Lenoir, coordinateur du Collectif handicaps, qui regroupe une cinquantaine d’associations, le dit :  ”Il n’y a pas de négociations possibles en matière d’accessibilité. La France, les collectivités et les gestionnaires ou propriétaires d’ERP doivent respecter les obligations législatives et réglementaires ! Cela nécessite des investissements qui doivent être programmés dans un calendrier le plus serré possible. » 

Notre groupe Modem, Démocrates et Écologistes, est à l’origine de la mise en place d’heures silencieuses dans ces ERP. Même si nous nous félicitons que vous la repreniez dans votre communication, force est de constater que les mises en place dans les établissements publics sont pratiquement inexistantes. Nous ne pouvons que vous encourager à les multiplier et à accélérer surtout leur mise en place.

Enfin, s’il est bien un domaine où le handicap s’efface et l’émotion reprend ses droits, c’est bien dans le domaine culturel, et je salue d’ailleurs le travail de Carine Rolland et de Paris Musées qui sont des acteurs très actifs en la matière. 

Petit bémol néanmoins concernant l’accueil en bibliothèques : 57 bibliothèques méritent mieux que 5 pôles « sourds » et 2 pôles « lire autrement ». 

Je souhaiterais également mettre en lumière la politique très volontariste de la Philharmonie de Paris pour les spectateurs porteurs d’un handicap notamment psychique avec les spectacles Relax.

De nombreux défis concernant le handicap restent encore à relever à l’aune des Jeux Olympiques : les transports ou l’accueil hôtelier notamment.

Ce grand rendez-vous sportif doit être l’occasion pour notre capitale de montrer au monde entier que les personnes en situation de handicap ont toute leur place à Paris lors de ces jeux mais surtout dans leur vie quotidienne d’habitant de Paris.

Votre communication est pleine de bonnes intentions pour les accompagner. Mais plus que de bonnes intentions, toutes les personnes porteuses de handicap nous le disent : Nous attendons des actes concrets. Nous les attendons avec eux. 

Je vous remercie.



Maud Lelièvre à propos de la santé publique et la lutte contre les inégalités – Conseil de juillet 2023

Merci Madame la Maire, mes chers collègues,

Le dispositif Paris Med’, qui fut créé en 2016, ne pouvait à lui seul répondre aux besoins en termes de santé de la population résidant en Ile-de-France, en témoignent notamment les chiffres actualisés par l’Assurance Maladie et cartographiés par l’APUR. 

Pour toutes les professions de santé et selon les arrondissements, les écarts de densité médicale à Paris s’échelonne de 37 à 289 professionnels pour 10 000 habitants et les spécialités, au-delà des chiffres, ne correspondent pas forcément à la sociologie des habitants et à leurs besoins.

De plus, les études de l’APUR le démontrent, de nombreux Franciliens n’habitant pas à Paris, sont contraints, du fait d’une offre de santé encore plus insuffisante sur leur territoire, d’aller se soigner dans Paris. IRM, orthophonie, kinésithérapie, dentisterie, autant de parcours du combattant faute d’une voix de territorialisation de proximité pour chacune des villes du territoire francilien.

Ainsi, je ne peux que saluer l’initiative de renforcer et d’améliorer le dispositif Paris Med’ afin d’encourager et de renforcer le maillage de professionnels de santé à Paris. Il est essentiel pour notre capitale d’attirer et de fidéliser de jeunes médecins, en mettant les moyens nécessaires, notamment pour leur installation, mais également les spécialistes, car, au cours de cette dernière décennie, nous avons perdu plusieurs centaines de généralistes et de spécialistes.

Pour autant, les annonces de cette communication restent faibles et ne sont pas à la hauteur des enjeux de santé du territoire parisien.

Il est d’abord regrettable que la santé des personnes âgées, des aînés, ne soit pas abordée. C’est un sujet pourtant essentiel compte tenu du vieillissement de la population parisienne : les projections prévoient 25 % de seniors à Paris en 2040. Faudra-t-il être en bonne santé, jeune et sans enfant pour vivre demain à Paris ?

Je tiens à rappeler que le groupe MoDem, a tenté à plusieurs reprises de mettre ce sujet à l’ordre du jour du Conseil de Paris, avec notamment un vœu déposé au Conseil de juin dans le cadre du PLU, demandant l’augmentation du nombre de places en EHPAD à Paris, vœu rejeté par la majorité. Nous avons également en février 2022, dans le cadre de notre niche, demandé que la présence d’animaux dans les EHPAD parisiens soit rendue possible de façon concrète, car les conditions de résidence dans cette dernière partie de vie est une question de dignité et de bien-être pour les personnes âgées. Qualité, végétalisation, activités, soins, devraient faire partie de nos priorités dans ces établissements.

Cette communication indique que la Ville de Paris prévoit une « planification de la hausse des effectifs médicaux et paramédicaux ». Cette préconisation va dans le bon sens, mais encore faudrait-il que cette prévision permette de compléter le maillage d’offres de services de soins en assurant le recrutement et l’installation de nouveaux professionnels sur le territoire parisien. Madame la Maire a évoqué tout à l’heure l’orthophonie, là encore un nouveau parcours du combattant pour les familles, bien souvent les mères, trop souvent les mères, qui, faute de professionnels pour des raisons de loyers trop chers, doivent accompagner leurs enfants ou se heurtent à de longues listes d’attentes avant de pouvoir trouver des solutions.

Là encore, nous avions fait des préconisations précises dans le cadre de la MIE santé. Je tiens également à rappeler que le groupe MoDem avait fait voter en 2015 un vœu relatif à l’instauration de logements tremplins destinés aux internes en médecine. Ce vœu prévoyait qu’en échange d’un accès facilité à un logement social, les internes s’engageraient à exercer à Paris. Cette proposition a été adoptée à l’unanimité, mais elle n’a jamais été mise en place. Cela aurait pu notamment résorber une partie du problème auquel nous sommes confrontés aujourd’hui. Il serait nécessaire que cette proposition, au-delà de la communication, soit remise à l’ordre du jour.

Cette communication comporte aussi une lacune assez forte en matière de santé mentale des Parisiens, notamment des adolescents et des enfants. La crise du COVID a mis en exergue la difficulté, notamment pour les plus jeunes, de vivre à Paris, de vivre dans des logements trop petits, d’affronter une société complexe, compliquée et anxiogène.

Nous avons également fait des préconisations dans le cadre de la MIE santé, il est urgent que cette question soit remise à l’ordre du jour pour l’ensemble de la population, mais vital pour les enfants et les adolescents quand les services d’accompagnement psychiatrique et psychologique de l’ensemble des établissements publiques sont en surcharge plus qu’ailleurs.

Enfin dernier point, sur la question de la santé environnementale, Paris est tenue de faire mieux. Peut-être en commençant par reprendre les préconisations de la MIE « Paris à 50°C » afin de limiter les risques sanitaires causés par les effets de vague de chaleur en végétalisant massivement l’espace public et en adaptant les logements afin que ceux-ci ne deviennent pas des amplificateurs des inégalités socio-économiques. Mais la Ville doit aussi agir sur les pollutions, la pollution lumineuse de l’espace public parisien, la pollution sonore la nuit. Car redonner à la nuit sa tranquillité, sa vocation de repos va dans le bon sens pour améliorer la santé publique. 

Face aux défis qui se présentent devant nous, il devient impératif d’élaborer un plan d’actions plus ambitieux, plus concret et plus efficace afin de répondre de façon urgente aux difficultés des Parisiens dans le but de réduire les inégalités de genre de d’âge dans l’accès aux soins.

Je vous remercie.

Pierre Casanova à propos des morts au travail – Conseil de novembre 2022

Alors trois mots, le profit, le droit, l’observatoire.

Le profit. Alors liée la recherche du profit avec les accidents du travail, en trois minutes nous n’aurons pas le temps d’épuiser le sujet, je ne suis pas sûr qu’il n’y est pas d’accidents du travail en Corée du Nord, à la Havane, en Chine, au Viet Nam, au Laos, autant de pays qui condamnent le profit. 

 

Deuxième point : le droit. Alors, on partage ici au centre totalement l’intention évidemment et on s’associe à tout ce qui peut protéger davantage le sort des travailleurs. Pas que les travailleurs j’ai envie de vous dire d’ailleurs tous les Français, quel que soit leur rang social, pour moi, tout accident du travail est regrettable. Et la mission évidemment de l’État, des législateurs et des élus est de diminuer cette mortalité au travail. 

 

Mais c’est mon point sur le droit, à condition de le faire en utilisant sa plume en tremblant comme disait Montesquieu, je me souviens de deux grands juristes de gauche, deux progressistes, toujours vivants, Lyon-Caen et Badinter, qui ont commis il y a sept an un très savant ouvrage – je connais rien au droit du Travail, j’en parle en toute humilité – ils disaient ; le problème du droit social français est qu’il est pavé de bonnes intentions mais qu’il est souvent d’une intelligibilité médiocre, et d’une utilité incertaine. 

 

Le problème qu’il y a avec notre droit social c’est qu’il est d’application parfois difficile, je ne parle pas de travail clandestin, je ne parle pas du port du casque et de tout ce qui protège la vie. Je parle du lot quotidien d’une administration, d’un journal, L”Humanité par exemple, de tout employeur français, qui parfois peut avoir des difficultés à interpréter le droit du Travail et qui parfois peut être condamné aux Prud’hommes, quel que soit son discours politique. 

 

Et bien pour cette raison, je pense que l’article 3 quand il dit qu’il faut “pouvoir rompre le contrat de travail en cas de manquements au droit social ou au droit pénal” gagnerait à être précisé. On parle ici bien sûr de manquements au droit social de nature à mettre en péril la vie ou la santé de l’employé. On ne parle pas de la dimension ou du caractère ou de l’affichette au restaurant d’entreprise qui indique la porte de secours ou que sais-je. 

 

Troisième point si vous me permettez de finir ma chère collègue, je n’ai plus que 60 secondes. L’observatoire. Pour moi, le bon observatoire, et c’est moi en même temps, ce sont les syndicats. je ne pense pas utile de créer un nouveau machin, on a déjà assez comme ça en France d’autorités, d’hautes autorités, de conseils indépendants, d’autorités administratives indépendantes, pour en créer un cinquième, un sixième. 

 

Moi je crois, pardonnez-moi, à l’inspection du Travail, aux syndicats, et ma foi pourquoi pas aux élus dont c’est la mission d’observer les lacunes éventuelles, les améliorations à faire au droit du Travail et à la condition des travailleurs. 

 

Voilà pourquoi, autant je soutiens l’objectif poursuivi, autant il me semble que la manière de le poursuivre gagnerait à une nouvelle réflexion pour le rendre plus efficace. 

Béatrice Lecouturier à propos du Schéma séniors parisiens 2022-2026 – Conseil de novembre 2022

Madame la Maire, mes chers collègues,

Tout d’abord, permettez-moi de remercier Véronique Levieux de nous avoir transmis des chiffres très détaillés sur la situation des séniors à Paris.

Ces chiffres nous démontrent l’importance des politiques que nous devons déployer dans les années à venir. En effet, s’il est une population qui augmente à Paris, ce sont bien les plus de 60 ans. Aujourd’hui ils représentent 22% de la population parisienne. En 2030, ils représenteront 1/3 des Parisiens.

Et ce chiffre doit être mis en corrélation avec la diminution constante des jeunes et des familles qui quittent massivement la capitale. Oui, il faut nous réjouir d’avoir une ville riche de ses personnes âgées qui doivent trouver toute leur place, mais attention, car ce vieillissement de la population parisienne est inquiétant et doit nous interpeller pour les années à venir. C’est pour cela que nous vous avons régulièrement alertée à ce sujet madame la Maire.

Pour en revenir à votre schéma parisien, les axes proposés nous semblent tout à fait louables et de bon sens mais leur déclinaison s’apparente à un catalogue de mesures pléthoriques et je préfère à titre personnel me concentrer sur 10 mesures efficaces plutôt que 60 qui ne seront pas appliquées.

Beaucoup de choses sont déjà faites pour les personnes âgées à Paris en matière d’accompagnement, et je veux saluer l’action des CCAS dans nos arrondissements. Et pourtant, tant restent encore isolés, dépendants, exclus d’ une ville trépidante où il ne fait toujours bon d’être vieux.

Être âgé dans une ville, c’est surtout revoir ses priorités. C’est d’avoir à sa disposition de bons moyens de mobilité pour se déplacer. Je rappelle que le passe Navigo d’Ile de France Mobilité est à moitié prix pour toutes les personnes de 62 ans sans activité professionnelle à quoi s’ajoute le passe Paris Seniors qui s’applique sous condition de revenus.

Mais la marche est le premier mode de déplacement des personnes âgées qui est un véritable parcours du combattant entre l’état dégradé de la chaussée et des trottoirs, les vélos, les trottinettes et autres objets roulants, les automobilistes peu scrupuleux vis-à-vis des piétons.

Cette année, monsieur Jeanneté le rappelait, sur les 15 piétons décédés, 11 d’entre eux avaient plus de 60 ans. Ils représentent 43% des piétons gravement blessés. Un piéton de plus de 75 ans court un risque 4 fois plus élevé d’être tué qu’un piéton de 45-64 ans. Donc la sécurité des personnes âgées devrait être la priorité de ce schéma sénior alors qu’il propose peu de mesures concrètes.

Notre groupe avait pourtant été porteur de nombreux vœux pour améliorer la sécurité des piétons à Paris, vœux qui ont toujours été rejetés par votre majorité.

Cette vulnérabilité à laquelle sont confrontés les séniors dans l’espace public les pousse même à réduire leurs déplacements, renforçant leur isolement.

L’isolement, voilà bien aussi un défi à relever à Paris où la moitié des personnes de plus de 75 ans vivent seules. Toutes les études le démontrent, le lien social permet de bien vieillir. Le lien numérique s’est lui aussi imposé dans notre société excluant violemment certaines personnes âgées des formalités de la vie quotidienne les plus élémentaires. Je veux parler de consulter son compte en banque, remplir des formulaires pour des renouvellements administratifs ou tout simplement pour sa ligne téléphonique : tout cela devient un enfer pour nombre de personnes âgées qui préfèrent renoncer à ces démarches.

Lutter contre l’isolement, c’est aussi avoir le réconfort d’un animal de compagnie auprès de soi lorsque l’on est dans un Ehpad. C’était l’objet de la délibération proposée par notre groupe l’année dernièe. Or aujourd’hui, aucune avancée de la mairie de Paris sur le sujet.

Et puis ce qui manque surtout dans votre communication, c’est la création d’un guichet unique vers lequel chaque personne âgée peut s’adresser quelque soit son problème. Car c’est bien là le problème : c’est l’accès à l’information. Oui il existe des solutions bien souvent proposées à nos séniors, mais ils ne savent pas toujours à qui s’adresser. Un point unique de renseignement très compétent sur tous les sujets serait le meilleur service à rendre à nos aînés.

Enfin les seniors, ce n’est pas que la fragilité. C’est aussi une ressource précieuse d’énergie et de richesse pour notre ville. Je pense notamment à toute la silver économie qui doit être encouragée à Paris mais qui n’est pas évoquée dans votre communication.

Bien vieillir, c’est faire ce que l’on faisait jeune mais différemment. Bien vieillir, c’est rester connecté, autonome, intégré socialement. C’est aussi vivre dans un environnement sécurisé et accueillant. Mais ça, c’est la politique que vous mettez en œuvre à Paris madame la Maire et ça dépasse le schéma sénior.

Je vous remercie.

Pierre Casanova à propos de la politique du handicap – Conseil de juillet 2022

Merci madame la Maire,

Donc ma question porte sur la politique du handicap à Paris.

Alors, évidement je n’accablerai pas un bilan quelconque parce que je suis parfaitement conscient que l’adjoint qui était en charge de ce dossier a quitté ses attributions il y a 15 jours et Monsieur Galvani est un ami et un garçon très sympathique et il n’est pas là pour se défendre donc je ne vais pas critiquer d’une quelconque manière le bilan. Et Madame Komitès vient d’être nommée et comme beaucoup d’entre nous elle donne beaucoup de cœur à ce sujet et il n’y a pas de motif pour lui faire un quelconque procès d’intention.

Je voudrais simplement faire quelques remarques si vous me le permettez. 

La situation du handicap à Paris est souvent l’objet de discours, parfois d’action politique mais pas toujours à la hauteur de l’enjeu. Je prendrai trois exemples. Si je regarde les transports en commun qui ont été pendant longtemps en slogan de ceux qui luttaient contre les transports individuels même propres, on constatera qu’une seule ligne de métro à Paris intramuros est véritablement accessible aux personnes à mobilité réduite. Je devrais mentionner en plus des personnes à mobilité réduite tout simplement les personnes âgées. Mes parents, ça n’intéresse personne mais je le dis parce que j’y tiens, ne peuvent plus prendre le métro parce que les escaliers et les escalators, pour eux, sont une épreuve souvent sanctionnée de chutes, ça fait beaucoup de parisiens si on regarde la démographie de la ville.

Deuxièmement, les difficultés avec un handicap sensoriel sont malheureusement encore trop nombreuses dans notre paysage urbain. Enfin, la multiplication anarchique des travaux, je dis ça sans polémique, se fait malheureusement trop souvent sans prendre en compte la question du passage même rapide de la population frappée d’un handicap qu’elle soit motorisée ou non motorisée et je tenais à le dire.

Si on regarde du côté des institutions, des établissements, la maison départementale des handicaps n’est pas toujours à l’abri des critiques. Deuxièmement, les établissements recevant du public sont très loin malheureusement de l’objectif d’accessibilité universelle.

Vous savez, avec le centre, depuis longtemps, depuis bien avant votre humble serviteur s’est emparé de ces questions-là. Maud Gatel, l’an passé avec l’unanimité de vos suffrages avait soumis à votre honorable assemblée un vœu sur le dispositif des “heures calmes” et je me permets, madame l’adjointe, de vous poser deux questions. 

Quelle est la politique de la ville en matière de handicap ? Nous connaissions le projet de 2017 à 2021, qu’en est-il de celui de demain ? Qu’en est-il du calendrier de ce projet ?

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