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« Réconcilier les Parisiens avec les déplacements »

La voirie parisienne s’est progressivement transformée en zone de non-droit, engendrant du stress quotidien pour ses utilisateurs et parfois des drames. La sensibilisation des différents publics au nécessaire partage de la voirie doit aller de pair avec le renforcement des sanctions pour pacifier l’espace public. La baisse de la place dévolue à la voiture est indispensable compte tenu des nouveaux usages de la ville. Nous sommes dès lors favorables à une réduction du stationnement en surface et à un nouveau partage de l’espace public afin de faire respirer la ville et de la rendre plus conforme à l’image que nous nous faisons de la ville moderne, une ville redessinée pour les piétons. De plus, face à l’augmentation ininterrompue de la fréquentation du réseau lourd de transport en commun, et quelles que soient les mesures d’accompagnement à déployer par ailleurs – généralisation des horaires décalés, développement des tiers lieux, automatisation des lignes – il est indispensable d’accroître le réseau pour lutter contre sa saturation.

Maud Gatel à propos d’un voeu relatif à des aménagements cyclables

Merci beaucoup, Monsieur le Maire, 

Je ne doute pas que cette belle concorde en fin de conseil se poursuive dans la mesure où nous allons parler d’apaisement et de partage de l’espace public et de qualité des aménagements cyclables.

Le décret du 30 juillet 2008 prévoit notamment que dans les zones 30, “toutes les chaussées sont à double sens”.

Une part significative des aménagements cyclables de la capitale sont d’ailleurs le fait des contresens cyclables, puisqu’en 2019, c’était pas moins d’un tiers des aménagements qui étaient constitués en réalité de contresens cyclables.

Lorsque la Ville de Paris a décidé en 2021 de la généralisation des 30 km/h dans la capitale, à l’exception de quelques axes structurants, cela a signifié la généralisation de fait des contresens cyclables.

Mais malheureusement, cela doit s’accompagner d’un véritable aménagement ambitieux, parce qu’il ne suffit pas de peindre un vélo sur la chaussée pour en faire une infrastructure adaptée, sécurisée, pour les cyclistes et l’ensemble des usagers de l’espace public.

Quelques exemples me viennent en tête.

La plupart des rues sont marquées par une absence de signalisation ou de “sas” ou de “porte” en début de voie pour signifier le contresens cyclable, ce qui signifie que très souvent, les véhicules à quatre roues n’ont même pas conscience que des cyclistes peuvent venir en sens inverse, ce qui évidemment pose des difficultés.

Il y a la question également du maintien du stationnement motorisé de part et d’autre qui, alors même que la chaussée est insuffisamment large, rend les croisements extrêmement hypothétiques.

Et puis, je vous signale également des aménagements erratiques puisque, par exemple, rue Saint-Jacques, il y a quand même un radar pédagogique qui est situé du côté cyclable et non pas du côté des voitures.

Je ne doute pas que les cyclistes vont très très vite, mais je ne suis pas sûre que ce soit réellement utile.

Et plus globalement, on a des interrogations sur la mise en conformité avec les décisions de 2021, qui tarde.

De nombreuses rues pouvant être considérées comme contresens cyclables ne sont pas aménagées comme telles.

Une réalisation d’aménagement a minima met en jeu la sécurité des cyclistes et il est extrêmement important d’avoir une véritable ambition dans les aménagements, cela même de pacifier l’espace public parisien afin qu’un bon principe ne se transforme pas en mauvaise réalisation, mettant ainsi en jeu la sécurité des cyclistes.

Je vous remercie.



Maud Gatel à propos de la votation citoyenne “Pour ou Contre les trottinettes en free-floating à Paris” ?

Merci Madame la maire, 

Cinq ans après l’arrivée des trottinettes en libre-service, voici le bilan, votre bilan :

–        La chaussée et les trottoirs parisiens se sont transformés en jungle urbaine anxiogène,

–        Les accidents ont augmenté, 710 blessés en 2022 et 8 personnes malheureusement décédées dans l’agglomération parisienne ;

–        Les règles les plus élémentaires du code de la route ne sont pas respectées,

–        Et le stationnement anarchique devient la règle sur l’espace public.

Alors pointer du doigt les mauvais usages serait nier la responsabilité de la ville en la matière :

–        La dégradation de la voirie rend ces véhicules légers particulièrement vulnérables. 

–        L’absence de régulation et de verbalisation, et ce malgré les leviers qu’offre la règlementation, n’aide pas. 

Les trottinettes, en tant qu’offre de micro mobilité, peuvent avoir un intérêt, notamment en termes de report modal, même si nous avons beaucoup à redire sur le modèle tant social qu’environnemental.

Mais ce ne sont pas les trottinettes qui intrinsèquement posent problème – d’ailleurs leur intégration se passe merveilleusement bien à Roubaix, Saint-Quentin ou encore à Grenoble – mais ce sont bien les conséquences de l’incapacité parisienne à assurer une intégration sécurisée dans l’espace public qui posent problème.

Et pourtant, nous avons essayé de vous convaincre de réguler. Depuis mars 2018, ce ne sont pas moins de 7 vœux que nous avons déposés pour renforcer la sécurisation de l’intégration des trottinettes en libre-service.  

–        Pour demander notamment un meilleur pilotage des contrats liant la ville aux opérateurs sur le respect du code de la route et le contrôle des zones de stationnement,

–        Pour exiger une véritable verbalisation à travers l’identification des trottinettes,

–        Ou encore pour demander l’interdiction de l’utilisation par les mineurs.

Six vœux dont beaucoup ont été repris par vous-même, semblant signifier une volonté de la ville de réguler les trottinettes en libre-service.

Cinq ans plus tard, le constat est sans appel : la Ville est incapable de gérer les contrats avec ses opérateurs et d’assurer la régulation qu’elle s’est pourtant elle-même engagée à mettre en place. Parce que oui, quand on accompagne l’arrivée d’une innovation, sa responsabilité c’est de se donner les moyens d’une bonne intégration.

Alors, face au constat de votre échec, nous vous avons demandé en novembre dernier d’en tirer toutes les conséquences en mettant fin aux contrats liant la Ville aux opérateurs.

Et puis donc, en janvier, patatras ! Vous annoncez une votation. Bref, vous vous défaussez sur les Parisiens pour prendre une décision difficile.

 Quant à la votation, elle est à l’image de la gestion des contrats avec les opérateurs : manque d’anticipation et de concertation. Et puis ce matin, un Conseil de Paris mis devant le fait accompli, il faut dire effectivement que cela fait 3 mois que vous n’avez pas daigné nous rassembler.

Je ne reviendrai pas sur les conditions rocambolesques de l’organisation de cette votation, un jour de marathon de Paris, dans seulement 21 lieux, et sur l’incongruité du débat ce matin, à moins de 3 semaines de cette consultation fantoche, avec des règles déjà fixées.

Une consultation donc qui ne servira à rien, le règlement de la consultation étant d’ailleurs assez clair sur ce sujet, mais qui aura en revanche un coût bien réel pour le contribuable.

Alors demander leur avis aux Parisiens, oui, 1000 fois oui, y compris sur des projets locaux, mais encore faut-il qu’ils puissent réellement avoir leur mot à dire. Et d’une certaine manière, la question aurait dû être : faites-vous confiance à la maire de Paris pour réguler le service des trottinettes en libre-service ? La question, comme la réponse apportée, auraient été plus claires.

Au-delà de cette nouvelle illustration de votre incapacité à assumer vos échecs et à prendre les décisions qui en découlent, nous sommes inquiets des conséquences de cette parodie de concertation.

Si les Parisiens répondent « contre les trottinettes » et actent donc l’échec de votre politique, on se privera, à un an des JO d’une offre de mobilité et les trottinettes personnelles se multiplieront, alors même que le service Vélib’ n’est toujours pas à la hauteur. Et si les Parisiens répondent « pour les trottinettes » quelle sera la marge de manœuvre de la ville pour négocier avec les opérateurs ? Nulle.

Finalement : Face, la pacification de l’espace public perd. Pile, l’anarchie urbaine gagne.

Au groupe MoDem, nous n’avons pas changé d’avis et nous continuons de considérer que votre incapacité de réguler cette offre de mobilité doit conduire à y renoncer. Mais il serait illusoire de penser que cela suffira à apaiser l’espace public, donner une place à chacun, et à protéger les plus fragiles. C’est d’un schéma global des déplacements dont nous avons urgemment besoin.

Je vous remercie.

Maud Gatel à propos d’une campagne de sensibilisation au civisme dans les transports en commun – Conseil de novembre 2022

 

Merci beaucoup monsieur le Maire.

 Être empêché de sortir du métro par des gens qui forcent le passage pour essayer d’y monter. 

Devoir demander aux voyageurs assis sur des strapontins de se lever quand les rames sont bondées, c’est-à-dire malheureusement tout le temps.

Être une personne âgée, en situation de handicap, ou enceinte, et devoir demander pour s’asseoir alors que la plupart des voyageurs regardent leurs pieds. 

Être obligée de se recroqueviller sur son siège en raison d’une tendance, bien souvent masculine, convenons-en, à s’étaler en écartant les jambes. 

Profiter de la conversation de ses voisins, voire de la musique à travers les enceintes qui se multiplient dans les transports en commun. 

Autant de situations que les utilisateurs de transport en commun rencontrent quotidiennement. Et ce manque de civisme et un individualisme croissant pèsent sur tous les usagers des transports en commun.

C’est la raison de ce vœu par lequel nous demandons que les représentants de la Ville à Île-de-France Mobilités, demandent le lancement d’une large campagne de sensibilisation au civisme dans l’utilisation des transports en commun. 

Maud Gatel à propos de l’avenir des trottinettes électriques en libre-service  – Conseil de novembre 2022

Monsieur le Maire,

Depuis leur arrivée en 2018, les trottinettes électriques en libre-service ont contribué à faire de l’espace public parisien une véritable jungle. Si indubitablement, cette offre a rencontré son public, il est tout aussi évident que la Ville de Paris n’est pas parvenue à créer les conditions pour une utilisation sécurisée pour l’ensemble des usagers de l’espace public. 

 

L’offre de trottinettes en libre-service a créé un climat profondément anxiogène, notamment pour les usagers les plus fragiles, les piétons. La sensibilisation a ses limites quand la verbalisation est inexistante et que les incivilités prolifèrent, quelques soient les chartes, quelques soient les mesures correctives, soi-disant prises par les opérateurs.

 

Il est intolérable de voir que les piétons aient peur de traverser une rue, voire de circuler sur un trottoir. 

 

Quant à l’occupation de l’espace public, il n’est pas rare de voir des trottinettes jonchées les trottoirs voire même sur les pistes cyclables. Entre 2021 et 2022, le nombre d’accidents en lien avec les trottinettes a augmenté de 52%, traumatismes crâniens ou de la face qui sont particulièrement sérieux. 

 

Par ailleurs, le modèle jetable des trottinettes, ne correspond absolument pas au modèle de société auquel nous aspirons. 

 

Les dernières tentatives de régulation ne sont pas parvenues à la pacification de l’espace public à laquelle les usagers de l’espace public pourtant, aspirent. Il y a deux mois, Monsieur le Maire, David Belliard, vous demandiez des comptes aux opérateurs, évoquant la possibilité de ne pas renouveler les contrats liant la Ville aux opérateurs. 

 

Alors évidemment on entend ci et là des propositions qui ne vont pas là où ça devrait aller, qui ne vont pas suffisamment loin et qui sont beaucoup trop tardives. 

 

Alors M. Jeanneté la seule chose logique au regard du discours que vous venez de tenir c’est évidemment de voter notre vœu, car oui nous souhaitons et nous considérons qu’il est plus que temps de libérer Paris des trottinettes en libre-service. C’est l’objet de notre vœu.

Maud Gatel à propos des panneaux “tourner à droite cycliste” – Conseil de juin 2022

 

Merci monsieur le Maire.

La possibilité du « tourner à droite » cycliste est une disposition relativement récente du code de la route, à l’image du sas vélo et malheureusement encore très méconnue des différents usagers de la route.

 

Or, de très nombreux panneaux indiquant cette disposition ont été vandalisés et donc sont totalement illisibles à la fois pour les cyclistes mais également pour les automobilistes et les piétons. 

 

La cohabitation entre les différents usagers de la route demeure difficile, ne nous cachons pas derrière nos petits doigts, voire anxiogène, et les incivilités étant monnaie courante et les piétons, en tant qu’usagers les plus fragiles, bien souvent mis en danger par des comportements répréhensibles. 

 

Alors par ce vœu, nous demandons que plutôt que les agents de la DPE passent du temps à décoller des affiches qui n’auraient jamais dues être collées dans l’espace public, nous souhaitons qu’ils puissent consacrer ce temps au nettoyage de ces panneaux pour contribuer à augmenter la visibilité de cette règle, permettre une meilleure acceptation des différents publics, et évidemment une indispensable pacification de l’espace public.

 

Je vous remercie.

Béatrice Lecouturier à propos du Pass deux-roues motorisées – Conseil d’octobre 2022

Mes chers collègues.

En 20 ans, le nombre de deux roues motorisés à Paris a significativement augmenté, contribuant à l’encombrement des trottoirs en raison d’un nombre de places de stationnement insuffisant.

Si le groupe MoDem s’est prononcé en faveur du principe de stationnement payant des deux roues motorisés, c’était notamment pour répondre au besoin de désencombrer les trottoirs.

Mais, nous l’avons dit, les tarifs visiteurs sont disproportionnés et ne sont pas justifiés. Dès lors, les abonnements proposés aux professionnels doivent compenser ce niveau de prix.

La mise en œuvre du stationnement payant des deux roues motorisés n’étant pas destinée à remplir les caisses exsangues de la ville, mais bien à améliorer les acheminements piétons et la physionomie de notre ville.

Lors du débat sur le vote lié au tarif de stationnement du mois de juillet, nous avions demandé que la définition des professionnels soit extensive afin d’éviter que certains ne soient exclus du dispositif et que l’ensemble des codes NAF soient pris en considération par le tarif professionnel. Ce n’est finalement pas le choix qui a été pris par la Ville de Paris, laissant de côté de nombreux professionnels, notamment venant de la grande couronne. L’ouverture tardive de la plateforme, couplée à la difficulté d’enregistrer son deux roues motorisé électrique et thermique pour les professionnels, a engendré de nombreuses difficultés pour les propriétaires de ces deux roues.

On estime à 100 000 le nombre de deux roues motorisés transitant à Paris, mais quelques milliers de professionnels seulement ont été enregistrés.

Par ce vœu, nous souhaitons donc qu’une première évaluation soit réalisée. Par ailleurs, nous souhaitons par ce vœu que la possibilité de bénéficier des tarifs professionnels soit élargie à toutes celles et tous ceux qui travaillent à Paris, quel que soit leur code NAF ou leur domiciliation.

Je vous remercie.



Maud Gatel à propos des nouveaux dispositifs d’aides à l’écomobilité – Conseil d’octobre 2022

Les délibérations qui nous sont proposées à la discussion ce soir concernent une réforme des aides dans une perspective de transition vers des mobilités plus douces.

Alors on peut parler de réforme, on peut parler de rationalisation des offres, je parlerais pour ma part de réduction drastique du budget pour financer ces différents dispositifs.

Alors, bien évidemment, il y a des choses qui vont dans le bon sens. 

D’abord la suppression des aides qui n’avaient pas trouvé leur public jusqu’alors, le financement de l’accompagnement, notamment pour les personnes en situation de handicap, à travers à la fois un dispositif de télécommande pour les piétons, mais également des vélos adaptés.

Et puis le financement de travaux de création d’abris, de vélos sécurisés.

Mais je voudrais m’arrêter vraiment sur la question des Vélos à Assistance Électrique qui concernent quand même beaucoup de Parisiens et qui verront à partir du 15 octobre  que finalement peu d’entre eux y auront droit.

Vous conditionnez le soutien financier au revenu fiscal de référence, ça va tout à fait dans un sens logique au regard des finances de la Ville. Simplement, on parle d’un revenu de référence de 6 300 €. Donc concrètement, ça ne concerne ni les classes moyennes, ni les classes populaires, à peine une toute petite partie de la population parisienne.

Rappelons qu’un Vélo à Assistance Électrique, c’est entre 1500 et 3 500€. Et donc bien évidemment, même si vous prenez en charge 400€ maximum pour l’achat d’un VAE, au regard du revenu fiscal de référence, je doute, et d’ailleurs je prends date avec vous monsieur le Maire, que cette aide trouve réellement son public.

Et ça me fait un peu penser aux prêts à taux zéro. Finalement, on a expliqué à terme qu’on allait le supprimer parce que les critères étant si restrictifs, effectivement, il y avait tout à fait peu de demande.

Donc finalement, avec cette délibération, vous réduisez le montant des aides à la portion congrue. Vous vous défaussez sur les autres, à l’Etat, à la région de mener à bien la transition vers des modes moins polluants.

Et puis un budget qui, finalement, est très modeste puisqu’on est sur 11,5 millions d’euros au total pour ces trois dispositifs de soutien à la transition vers des mobilités moins polluantes.

Je vous remercie.



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