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« Apaiser l’espace public »

Depuis 40 ans, les centristes à Paris portent le projet de doter la Capitale d’une véritable police parisienne, à l’image de ce qui se fait partout ailleurs sur le territoire. Car si les forces de police nationale œuvrent à Paris, elles se consacrent principalement à des missions relevant de la sécurité nationale, laissant un “angle mort” pour la sécurité quotidienne. Or, la sécurité des Parisiens ne tolère aucun flou. D’autant plus qu’elle s’est dégradée ces dernières années ce qui s’est notamment traduit par une augmentation des attaques aux personnes et aux biens. Tout est aujourd’hui à inventer grâce aux évolutions législatives sur ce sujet. Cela devra nécessairement passer par une définition claire des missions de cette police parisienne, en lien permanent avec la Préfecture de police et les départements limitrophes et en cohérence avec l’ensemble des acteurs de la sécurité.

Maud Gatel à propos du budget spécial 2024 de la Préfecture de police

Madame la Maire, 

Monsieur le Préfet de police, 

Général,  

Mes chers collègues,

Avant tout, je tenais à saluer, au nom du groupe MoDem, le travail réalisé par tous les agents de la Préfecture de police en cette année 2023. Adresser également, monsieur le Préfet de police, nos remerciements envers vous-même et l’ensemble de votre équipe pour votre soutien constant. 

Cette année encore, ils ont été soumis à une forte pression, au regard du nombre d’interventions réalisées, dans un contexte de sur sollicitations lié à l’organisation de grands événements, la gravité des situations auxquelles ils ont été confrontés : nous en parlions ce matin, l’attentat de Bir-Hakeim et je pense également bien sûr à l’explosion de la rue Saint-Jacques mais également les attaques intolérables dont ils ont pu faire l’objet. 

Général, les Parisiens savent combien ils peuvent compter sur l’engagement sans faille de la BSPP et vous pouvez compter sur nous pour être à la hauteur et répondre ainsi à leurs besoins. 

Au-delà de l’échéance majeure que constituent les Jeux olympiques et paralympiques, les évènements qui se déroulent sur le territoire mettent vos effectifs à rudes épreuves : 

Un très fort niveau d’intervention avec près de 500 000 interventions au cours de l’année écoulée. Les sollicitations pour de nouveaux types d’interventions à titre d’exemple, l’année 2022 a fait l’objet d’une augmentation très inquiétante d’interventions sur victimes blessées par arme blanche avec suspicion d’agression. 

Et puis, la riche actualité sportive et festive entraîne de courtes périodes de répit pour les agents avec l’organisation de 7 000 événements en moyenne par an sur le territoire, rassemblant plus de 6 millions de participants. (en 2022). 

Et puis les drames, plus ponctuels, frappent notre capitale et nécessitent une mobilisation remarquable de la part de vos services.

Alors ce budget primitif traduit avant tout une excellente gestion financière de la part de la Préfecture de police. L’augmentation du budget primitif de la Préfecture de police de 33,42 millions d’euros pour l’année 2024 est aussi le signe d’un engagement pour la sécurité et la protection de tous. Et il se traduit par une hausse des contributions qui sont attribuées à la Préfecture de police par l’Etat, dont une contribution supplémentaire est encore attendue, mais également par la Ville de Paris, puisque cette dernière augmente de 10 millions d’euros sa contribution en 2024, soit une hausse, plus que bienvenue. 

Sur la section d’investissement en revanche, la contribution sollicitée auprès de la Ville de Paris apparaît en diminution de 3 millions d’euros et en forte diminution pour les administrations parisiennes. Si cette baisse peut s’expliquer en raison de la cinétique des chantiers immobiliers sur les administrations parisiennes, elle intervient après une forte baisse déjà constatée l’an passé, de près de 20 millions d’euros. Et cette baisse nous apparaît dommageable pour l’adaptation aux nouveaux enjeux. 

S’agissant de la Brigade, elle voit une augmentation de la section de fonctionnement de 16 millions d’euros, concentrée principalement sur la hausse de la masse salariale pour répondre à la fois aux enjeux de recrutement et de mise en œuvre des augmentations décidées cette année. On s’en souvient, sur l’année 2023, les augmentations salariales avaient pu être absorbées en raison d’un moindre dynamisme des recrutements. Le fonctionnement courant, prévu à la baisse, ne pourra durablement suivre cette trajectoire. 

Quant à l’augmentation des dépenses d’investissement de la BSPP de plus de 10 millions d’euros par rapport à 2023, elle permettra la continuité de l’effort de renouvellement de l’équipement pour l’achat de véhicules d’intervention et pour l’acquisition des matériels d’intervention, dont les tenues au feu. 

Ce budget donne donc davantage de moyens, alors même que la brigade est confrontée à une augmentation continue du nombre de ses interventions. Les secours à victime ont augmenté de 8%, les interventions pour incendies de 10% et les interventions pour accidents de la circulation de 3%.

Si la Préfecture de Police ne ménage pas ses efforts pour assurer la sûreté de nos rues, la gestion efficace des événements et la coordination sans faille des services d’urgence, les recrutements doivent se poursuivre. Nous avons alerté à plusieurs reprises sur les tensions de recrutement, et l’enjeu de la fidélisation. Je salue dès lors l’augmentation significative des rémunérations ainsi que le soutien des départements pour les JO et je pense qu’il est indispensable de poursuivre les efforts engagés. 

Ces efforts budgétaires doivent être maintenus et c’est la raison pour laquelle nous voterons naturellement pour ce budget.

Je tiens à nouveau à saluer tous les membres de la Préfecture de Police qui, par leur dévouement, contribuent chaque jour à la préservation de l’ordre public et la sécurité de notre population. 

Mais nous le savons mieux que quiconque, rien n’est jamais acquis en matière de sécurité. Les phénomènes délinquants sont mouvants et polymorphes. Leurs évolutions rapides nécessitent réactivité et adaptation, et c’est en cela que la coopération avec l’ensemble des parties prenantes, et je pense évidemment à la police municipale, doit être accentuée pour une action anticipée et réactive. 

Je vous remercie.

Béatrice Lecouturier à propos du Contrat Parisien de Prévention et de Sécurité 2023-2026

Madame la Maire,

Monsieur le Préfet de police, 

Mes chers collègues,

Nous sommes aujourd’hui appelés à débattre sur le sujet ô combien important qu’est  la sécurité pour les Parisiennes et les Parisiens.

Avec plus de 2 millions d’habitants et une densité de 30 000 habitants au km2, Paris est l’une des villes les plus denses au monde et de fait, la protection de ses habitants est un enjeu primordial. 

Paris a également accueilli 44 millions de touristes en 2022 et près de 7 000 manifestations sportives et leurs sécurités est aussi importante que la sécurité quotidienne des Parisiens, encore plus à l’aube des Jeux Olympiques. 

Le droit à la sécurité est un droit fondamental. Il doit être garanti à chacun et je ne doute pas que cette vision sera partagée par l’ensemble des élus de cet hémicycle.

Vous nous présentez aujourd’hui un contrat qui est le fruit d’un travail de concertation entre la Mairie de Paris et un certain nombre d’acteurs La Préfecture de Police, le Rectorat, le Parquet, le Préfet de Région, le Préfet de Paris et la Chancellerie des Universités. Par ailleurs, la rédaction de ce contrat parisien a été établie à la suite de la rédaction des CPPS d’arrondissement, vous le rappeliez Monsieur le Préfet de police, afin qu’il soit pensé comme des réponses aux problématiques locales. Et nous ne pouvons bien évidemment que souscrire à cette méthode.

Alors depuis la révision du dernier CPPS une évolution majeure est enfin arrivée : la création de la police municipale parisienne, lancée officiellement en octobre 2021, qui, je le rappelle, est un combat historique porté par notre groupe. Et même si évidemment nous nous en réjouissons, nous regrettons malgré tout, les atermoiements de la majorité municipale sur ce sujet qui a fait perdre beaucoup de temps à nos concitoyens. 

Malgré tout, le temps n’est plus au regret mais à l’action.

Alors pour ce faire, nous sommes convaincus qu’une pleine et entière coopération entre les effectifs de police nationale et de police municipale est l’unique moyen pour assurer une véritable sécurité et doit ainsi assurer son rôle. L’État, pardon doit ainsi assurer son rôle sur ses missions régaliennes de maintien de l’ordre, de lutte contre les trafics et du terrorisme. 

Je salue par ailleurs, la volonté du Ministre de l’Intérieur, qui a décidé de renforcer considérablement les effectifs de policiers sur le terrain. 

Si la police nationale est activement engagée au service de la sécurité, il convient aussi que la Ville de Paris tienne ses engagements. 

Oui, le rôle de la police municipale et même nos positions restent constantes sur ce sujet, est de venir en soutien à la police nationale et d’assurer une mission de lutte contre les incivilités : l’insalubrité, les nuisances sonores et de pacification de l’espace public. Mais Paris est un territoire urbain diversifié qui justifie un ajustement ciblé des dispositifs de prévention et de délinquance. L’adaptation des missions aux circonstances de terrain, c’est donc cela la plus-value de la police municipale.

Or, nous sommes encore loin de répondre aux enjeux qui permettront cette efficacité. Selon nous, cela s’explique par deux problématiques :

–   D’une part, la trop lente montée en puissance de la police municipale parisienne. En novembre 2023, nous dénombrons 1 300 agents contre les 5 000 initialement promis en 2024. Force est de constater que l’atteinte de cet objectif semble être compromis. Ce retard, et vous le savez car nous ne le cessons de le dénoncer, est notamment lié à un manque d’attractivité de la fonction. Pour pallier à ces problématiques de recrutement notre groupe a formulé des vœux afin que notamment permettre une meilleure accession au logement social pour les policiers municipaux qui le souhaitent. Ces vœux ayant d’ailleurs été adoptés en Conseil de Paris, pourriez-vous nous donner le chiffre précis des agents de policiers municipaux qui ont pu en bénéficier ?

–   D’autre part, il devient aujourd’hui primordial d’adopter une politique de tolérance 0 contre les incivilités du quotidien qui rendent chaque jour la ville plus difficile à vivre : ordures, tags, vols à la tire, dépôts sauvages… Cette tolérance 0 devra également s’appliquer afin de garantir la pacification sur l’espace public qui est aujourd’hui tel qu’il devient nécessaire de mener des actions fortes et non des énièmes coups de communication.

La Ville doit prendre ses responsabilités, et vite.

Pour revenir plus précisément sur le contenu du contrat lui-même. Ce dernier donne les grandes tendances de politique générale avec des actions concrètes à mener qui sont réparties en fonction des différents acteurs sur diverses thématiques que sont la violence, la radicalisation, l’accompagnement des mineurs et l’amélioration de la tranquillité publique.

Nous regrettons un document un peu fourre-tout, avec beaucoup d’actions de sensibilisation. Malgré la mention des indicateurs retenus pour opérer des évaluations sur ces actions, ce contrat est totalement dépourvu d’objectifs chiffrés en matière de lutte contre les incivilités notamment.

Par ailleurs, nous déplorons l’absence d’actions et de préventions liées à la sécurité numérique qui ne sont pas mentionnées dans ce contrat : Sécurité des systèmes informatiques et cyber harcèlement. Et je rappelle que la Mairie a connu une vague de piratage de compte fin octobre. 

Nous sommes pleinement conscients que la Ville de Paris ne peut s’engager seule dans ce chantier, et pourtant, dans la mesure où ce contrat est élaboré en concertation avec l’État, il aurait pu être pertinent de mentionner ces enjeux.

Si l’ensemble des actions qui sont présentées dans ce contrat sont louables, il faut que ces dernières soient effectivement mises en œuvre. Au-delà des mots, ce sont les résultats que les Parisiens attendent. Les attentes de nos concitoyens sont fortes. Ils réclament des actions et des performances.

Alors soyons, soyez au rendez-vous,

Madame la Maire, 

Je vous remercie.

Séverine de Compreignac à propos du code de la rue – Juillet 2023

Merci Madame la Maire,  

Enfin. Enfin, nous avons sous les yeux ce fameux code de la rue. Il aura fallu attendre 3 ans pour que la montagne accouche d’un document, finalement assez peu inventif et comme le disait Maud Gatel tout à l’heure, très infantilisant. 

Trente-cinq pages où l’on passe d’un bon conseil « ne roulez pas alcoolisé » à l’autre « ouvrez votre porte de la main droite ». Bref, un document bavard et dont je me demande comment il va pouvoir être utile. 

Ce que nous vous reprochons, ce n’est pas ce document, c’est bien d’avoir inventé l’anarchie dans notre ville et d’essayer maintenant de la réguler. Et si. 

La ville s’adapte, les analyses sont claires et on le voit au quotidien, l’utilisation de modes de circulation douce a explosé et tant mieux : vélo, trottinette, et j’en passe. La ville s’adapte tant bien que mal, avec un effet retard qui est frappant, et c’est bien là le nœud du problème. Parce qu’une fois de plus, vous avez fait les choses à l’envers. Vous avez prôné le développement du vélo en particulier – je ne parle plus des trottinettes, puisque vous avez décidé que les Parisiens décideraient qu’il n’y aurait plus de flotte avant de modifier la ville en ce sens – à l’envers je vous dis. Contrairement à ce que vous avez dit Mme Cordebard, avant de développer les politiques, il faut réfléchir sur les conséquences qu’elles amènent.

Le résultat aujourd’hui est facile à voir : des hypers dangers pour les vélos, avec tous les réaménagements faits de façon anarchique, mais c’est vrai, la plupart du temps quand ce sera fait, ce sera bien. Des dangers pour les piétons surtout, qui ont désormais peur. La preuve : la ville est désormais en queue de peloton concernant l’approbation sur les critères d’une ville marchable, disait Le Parisien l’autre jour. 

Donc oui, la stratégie vélo que nous approuvons depuis le départ marche vraiment, mais au prix de dangers pour tous : piétons, vélos et voitures. Sur ces dangers, les voitures ont appris à faire avec le temps – je le constat,  moi ça fait 4 ans que je suis à vélo et ça y est, ça marche – les vélos pas vraiment, même si on voit que l’accidentologie, au regard du nombre d’usagers n’augmente pas dans les mêmes proportions. On ne peut pas se satisfaire des chiffres cependant. Quant aux piétons, encore une fois, ils ont peur. 

Cette stratégie vélo devrait aussi marcher au regard de la qualité de l’air, cependant là, nous nous heurtons à un problème un peu bizarre : le nombre de voitures a considérablement diminué en 20 ans, mais pas le nombre de bouchons. Et ce n’est pas bon pour les émissions de gaz à effet de serre. 

Mais voyons l’effet. L’anarchie, donc, est devenue une règle. Il n’y a plus de place sur les trottoirs pour les piétons : encombrement de l’espace, panneaux, mobilier urbain, trous et j’en passe. Je pense aux seniors en particulier, qui désormais craignent la marche, craignent la traversée d’une rue. Nous devons les aider. Un vrai effort doit être fait sur ces trottoirs pour les désencombrer et pour les rendre praticables. 

Pour les vélos – et j’en sais quelque chose – la voirie est dans un état déplorable et les nombreux trous et les bosses, quelquefois assez profonds, sont non seulement évidemment très désagréables, mais en plus très accidentogènes. Alors oui, il faut faire un véritable effort là-dessus pour préserver la santé de tous. 

Restent deux aspects dont je voudrais parler rapidement. La communication : à la base de tout dans cette affaire. Il faut éduquer, prévenir, inciter, former : c’est indispensable. Pour les enfants et les jeunes, qui doivent être la première cible évidemment.

Nous avions voté au dernier conseil des subventions pour des associations dont c’est l’objectif, nous devons les soutenir, et chaque mairie et la mairie centrale doivent se saisir de cette question pour progresser rapidement.

Enfin, le rôle de la police municipale. Il doit être défini avec intelligence. Elle doit évidemment participer à ces actions de formation et de prévention, c’est son rôle. Elle doit aussi savoir appliquer avec finesse ce qui lui est demandé, c’est-à-dire sanctionner. Sanctionner sur les carrefours les plus dangereux, ceux qui sont mortels pour les cyclistes et si difficiles pour les piétons. Sanctionner partout où c’est utile. 

Donc attention, essayons de faire des choses utiles et simples, c’est encore le mieux et c’est, je crois, ce que demandent les Parisiens pour vivre dans la ville apaisée dont ils rêvent et qu’ils n’ont pas.

Tout cela est d’une grande importance et nous n’avons que trop attendu. Deux millions de personnes vivent à Paris, nous recevons des dizaines de millions de touristes chaque année, c’est donc une politique cruciale dont nous parlons tant en termes d’image que de sécurité, mais aussi de la ville dans laquelle nous voudrions vivre : celle qui est facile et sûre.



Maud Gatel à propos du code de la rue – Conseil de juillet 2023

Merci Madame la Maire, 

Si l’espace public n’était pas devenu une jungle anxiogène et accidentogène, comme le Président Bonnet-Ouladj l’a rappelé, le code de la rue que vous nous présentez ce matin pourrait prêter à rire. En réalité, il me met plutôt en colère. L’anarchie actuelle que vous avez laissé s’installer impose autre chose que ce catalogue infantilisant, fourre-tout, sans ligne directrice ni cohérence, où les constats s’enchaînent, sans jamais tirer le moindre enseignement des raisons de la situation actuelle, et la manière d’y mettre un terme.

On y mélange tout : les dispositions du code de la route, les fameuses 12 règles essentielles du code de la rue, avec des déclarations d’intention, y compris très intéressantes, des manifestes politiques, des choses qui ne sont pas de votre ressort. Et puis il traduit des retard à l’allumage et du rétro-pédalage par rapport à des aberrations que vous avez soutenues pendant des années malgré l’évidence, et évidemment sans aucun mea culpa. 

Trois ans pour élaborer ce code de la rue. Les Parisiens auraient gagné du temps en écoutant simplement vos oppositions. Florilège non-exhaustif de nos propositions, qui manifestement vous ont échappé.

Octobre 2020 : vœu relatif au conflit d’usage entre piétons et cyclistes, rejeté. Il demandait notamment l’immatriculation obligatoire de tous les deux-roues, et la multiplication des opérations de contrôle. 

Décembre 2020 : amendement pour l’augmentation du budget alloué à l’entretien et à la réparation des voiries, rejeté. 

Novembre 2021 : vœu relatif à l’entretien des pistes cyclables, rejeté. Vœu relatif à la sanctuarisation des trottoirs, rejeté. Vœu relatif à la sensibilisation au code de la route à l’ensemble des usagers de la voirie, rejeté. 

Novembre 2022 : vœu relatif à la fin du contrat avec les trottinettes en libre service, rejeté. Partant du principe effectivement que vous aviez été incapable d’assurer l’intégration en toute sécurité. 

Car oui, la situation actuelle, vous l’avez créée, en laissant s’installer des comportements inacceptables, sans donner les moyens de faire respecter les règles, et en faisant du piéton le parent pauvre de la politique de déplacement. 

Alors nous, nous avons un certain nombre de principes et d’objectifs. Le premier, somme-toute assez simple : le code de la route, il faut le respecter. Alors vous dites “il faut développer l’alternative à la sanction”. Non. Le respect du code de la route, c’est la verbalisation, point. Verbalisation pour le refus de priorité, notamment aux piétons, les utilisations des pistes cyclables par des véhicules non-autorisés, le non-respect du sas vélo, la vitesse excessive, etc… 

Autre objectif, permettre aux piétons de circuler sur les trottoirs, sans avoir à slalomer entre les terrasses estivales, les trottinettes et vélos garés n’importe comment, et la signalétique superfétatoire, c’est d’ailleurs ce que les citoyens nous avaient demandé dans leur vœu. En un mot, désencombrer les trottoirs et veiller au respect des règles. 

Vous annoncez renoncer enfin aux pistes cyclables sur les trottoirs, il était temps. Mais sanctuariser les trottoirs passe par la suppression des pistes cyclables qui sont actuellement installées, et c’est d’ailleurs l’objet de notre vœu numéro 8. 

Nous déposons également un vœu demandant la priorisation absolue des cheminements piétons en cas de travaux, c’est malheureusement trop insuffisamment le cas aujourd’hui. 

Deuxième objectif, permettre aux piétons de traverser la chaussée. Car oui, il arrive aux piétons de traverser la rue, lorsqu’on leur permet de le faire. D’abord en améliorant la visibilité en supprimant, sur une largeur de 5 mètres, le stationnement des voitures, comme le prévoit la LOM, que d’ailleurs nous avions demandé il y a trois ans. Il faut aussi améliorer la voirie : en 2022, ce sont plus de 2 millions d’indemnisations qui ont été versés pour des chutes en raison du mauvais état de la voirie. Un chiffre en constante augmentation, et c’est évidemment du ressort de la Ville. 

Et puis, on assiste à un rétropédalage, après les avoir défendus, vous renoncez désormais aux arrêts de bus nécessitant de traverser une piste cyclable. Il était temps. 

Dernier objectif, mieux partager l’espace public. Nous le défendons. Et pour reconquérir de l’espace, nous prônons l’enfouissement du stationnement, d’où le voeu pour ouvrir plus largement les parkings souterrains, notamment aux résidents, c’est notre vœu numéro 6. Et même si la délibération a été retirée, nous déposons un vœu concernant la simplification des tarifs de stationnement pour les professionnels. Aujourd’hui, c’est illisible, personne ne s’y retrouve, et cela pénalise particulièrement les artisans qui viennent travailler à Paris, c’est la raison de notre vœu numéro 10. 

Ce qu’on vous demande, Madame la Maire, c’est juste d’assurer vos missions. D’assurer la pacification de l’espace public, que vous assuriez la sécurité de tous en cessant d’opposer les uns aux autres. Il n’y a pas les gentils cyclistes d’un côté, et les méchants automobilistes de l’autre. Il y a des usagers de l’espace public qui doivent cohabiter selon les règles. Charge à la Ville de se donner les moyens de les faire respecter. 

Je vous remercie. 



Maud Gatel à propos des émeutes urbaines suite au décès du jeune Nahel à Nanterre – Conseil de juillet 2023

Madame la Maire, Monsieur le Préfet,

Mes chers collègues,

Mardi dernier, la France entière a assisté, impuissante, à un drame. Un drame qui a ôté la vie à Nahel, 17 ans.

La colère que nous ressentons est parfaitement légitime. Car personne ne doit mourir à 17 ans.

Nos institutions ont fonctionné. Et la justice n’a pas failli. Elle s’est immédiatement saisie de ce drame : le policier incriminé a été mis en examen après sa garde à vue et placé en détention provisoire à la prison de la Santé.

5 nuits d’émeutes, sur tout le territoire, et à Paris, ont suivi ce drame. A Paris, certains quartiers se sont embrasés et de très lourdes dégradations de biens publics et privés sont à déplorer.

Et ces événements ont peu à voir avec le drame de Nanterre : détruire les biens communs, piller des magasins, brûler le bus du « Cœur des femmes », la BAPSA, ou une antenne des Restos du cœur, caillasser et incendier des bus, tenter de mettre le feu à des bâtiments publics, appeler à tuer des policiers, des surveillants pénitentiaires, ce n’est pas manifester une colère, c’est délibérément attaquer les symboles de l’autorité et vouloir détruire ce qui fait notre société.

Et il n’y a aucune excuse à chercher à ceux qui brûlent la voiture de leurs voisins, détruisent l’école de leurs frères et sœurs, pillent la pharmacie de leur quartier. Ceux qui détruisent ce qui a été difficilement et patiemment construit par la puissance publique et les habitants. Une destruction des biens communs, dont vont pâtir en premier lieu, les plus fragiles.

Aucune excuse à chercher non plus à ceux qui s’en prennent aux élus. Car s’attaquer à celles et ceux qui inlassablement s’engagent au service des autres, c’est attaquer la République. Sur l’ensemble du territoire, 99 mairies ont été attaquées. Stéphanie Von Euw, la Maire de Pontoise, Emmanuel François, le Maire de Saint Pierre des Corps en ont été victimes. Et bien sûr Vincent Jeanbrun et sa famille, victimes d’une tentative d’assassinat que nous condamnons avec la plus grande force.

Cela doit cesser désormais.

Dans de trop nombreux quartiers, y compris à Paris, les habitants vivent dans la peur, au son des tirs de mortier.

Des professionnels ont perdu leur outil de travail.

Beaucoup leur moyen de transports.

D’ores et déjà, le coût pour la collectivité est immense. Sans parler des coûts à venir.

Depuis mercredi dernier, les policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers sont sur sollicités et méritent notre gratitude. Les élus, de tout bord, se mobilisent pour défendre leurs concitoyens. Et les services de la propreté s’attellent chaque matin à effacer les stigmates de la nuit.

Il nous faudra tirer les enseignements, collectivement, de ces nuits d’émeute. Sans fléchir. Améliorer ce qui doit l’être. Renforcer les liens là où ils sont distendus. Notamment le lien entre population et police et rappeler que la police doit nous protéger, en toute circonstance.

Dans l’immédiat, c’est d’unité, de solidarité et de fermeté dont nous avons besoin.

Unité. Pour protéger la République, qui étymologiquement est ce que nous avons en commun. Partout les voix s’élèvent pour dire stop aux violences. Hier, sur le parvis des mairies, nos concitoyens se sont déplacés en nombre pour dire leur attachement à nos institutions. Oui, nous avons tous en nous une part de la République. Agissons, ensemble, pour la défendre.

Solidarité. Envers celles et ceux qui ont perdu leur outil de travail, leur moyen de transport : le gouvernement, la région et vous même Madame la Maire ont d’ores et déjà annoncé les mesures d’accompagnement aux commerçants : report et étalement des charges, rapidité des indemnisation, souplesse des banques. Notre soutien doit être total.

Fermeté. Des centaines de personnes ont été interpellées à Paris : la justice doit œuvrer dans la sérénité, et dire très clairement le caractère intolérable de ce qui s’est passé ces derniers jours.

Ce n’est qu’ainsi que nous renforcerons nos institutions républicaines, seules à même de tirer les enseignements de ces derniers jours. Et gare aux apprentis sorciers : on ne reconstruit rien sur des ruines.

Je vous remercie.

 

Maud Gatel à propos du Budget Spécial de la Préfecture de Police 2023

 

Madame la Maire, monsieur le Préfet, mes chers collègues, 

L’examen du budget spécial de la préfecture de police est très instructif ; pas simplement parce qu’il recouvre des institutions essentielles à la sécurité des Parisiens que sont évidemment la Brigade mais également les 4 services communs : le laboratoire central, le laboratoire central des services vétérinaires, l’institut médico-légal, le service des objets trouvés et les administrations parisiennes.

Instructif parce qu’il démontre qu’une bonne gestion est possible, que des marges de manœuvre peuvent être recherchées, tout en préservant la qualité des interventions, et que les financements des contribuables peuvent être utilement gérés. Ce qui naturellement peut paraître singulier dans le cadre du débat que nous avons aujourd’hui… 

Le budget spécial de la préfecture de police prévoit : 

  • en investissement, une très légère augmentation de 0,49 millions d’euros et en réalité une baisse de la contribution de la ville de Paris à 19,98 millions d’euros, 
  • en fonctionnement, une hausse de 8,9% à 53,80 millions d’euros bien moindre que ce qui aurait été nécessaire sans plan d’économie de la part de la préfecture de police. 

Il faut dire que la Ville a manifesté des réticences à répondre favorablement aux demandes, pourtant ô combien mesurées et légitimes de la part de la préfecture de police. Alors que la préfecture de police demandait une augmentation de 8,5 millions d’euros en deçà de l’inflation donc, c’est une augmentation de 6,4 qui a laborieusement été actée. Car si l’Etat a fortement augmenté sa contribution, la Ville est en deçà et sur le volet investissement, la contribution de la Ville baisse de 3,16%.

Cela nous inquiète car la brigade, fleuron parisien, et qui fait la fierté des Parisiens et qui nous protège quotidiennement continue à subir de très fortes pressions : 

  • Pressions d’abord liées aux nombres d’interventions et cela a été rappelé : le niveau pré-covid est atteint avec sans doute la perspective de 500 000 interventions alors que, rappelons-le, la brigade est conçue pour 450 000 interventions maximales. Il faut donc continuer et renforcer les mesures correctives permettant de soulager la brigade et diminuer les interventions évitables, en renforçant notamment la coordination avec les autres services de secours. 

 

  • Pressions liées à l’augmentation des sollicitations et les nouveaux types d’interventions : les appels pour des blessures par armes blanches de la Brigade ont ainsi explosé en 2022 et se généralisent sur l’ensemble du territoire d’intervention : 2313 actes en 2022 contre 1408 en 2021. Si les agressions à l’encontre des sapeurs pompiers  sont en recrue de 56%, 142 faits sont à déplorer. 142 faits de trop. Nous avons tous en tête l’image de ce pompier agressé lors des manifestations du 1er mai dernier, un comportement intolérable que nous avons eu l’occasion de dénoncer avec la plus grande force et contre lequel il faut continuer de lutter. 

 

  • Pressions liées au sujet de l’attractivité : l’excellence de la brigade est aussi confrontée aux enjeux d’attractivité de la région Île-de-France que l’on peut résumer par un chiffre : sur 504 lauréats du concours des sapeurs pompiers professionnels, 239 auront quitté la brigade à la fin de l’année. Les départs et les postes vacants pèsent nécessairement sur ceux qui sont en poste. 

 

  • et puis enfin pressions liées aux futures échéances, qu’il s’agisse de la Coupe du monde de Rugby à l’automne prochain ou des JO et jeux paralympiques de l’été 2024 qui exerceront une pression inédite sur la Brigade. 

 

Dans ce contexte de tension et de sur-sollicitations, la Ville doit être au rendez-vous. Pas seulement parce que c’est la loi. Mais parce que c’est son devoir. 

Au-delà du financement à la hauteur des enjeux pour les Parisiens, nous attendons aussi que la Ville contribue à agir sur l’attractivité et la prise en compte des besoins spécifiques de la brigade et je pense notamment à la question des déplacements et à la facilité des déplacements. Sécurité des Parisiens, préparation des grands événements : préfecture de police, Ville, nous devons évidemment agir ensemble, ce qui impose que la Ville soit au rendez-vous.

Je vous remercie. 



Maud Gatel à propos de l’avenir des trottinettes électriques en libre-service  – Conseil de novembre 2022

Monsieur le Maire,

Depuis leur arrivée en 2018, les trottinettes électriques en libre-service ont contribué à faire de l’espace public parisien une véritable jungle. Si indubitablement, cette offre a rencontré son public, il est tout aussi évident que la Ville de Paris n’est pas parvenue à créer les conditions pour une utilisation sécurisée pour l’ensemble des usagers de l’espace public. 

 

L’offre de trottinettes en libre-service a créé un climat profondément anxiogène, notamment pour les usagers les plus fragiles, les piétons. La sensibilisation a ses limites quand la verbalisation est inexistante et que les incivilités prolifèrent, quelques soient les chartes, quelques soient les mesures correctives, soi-disant prises par les opérateurs.

 

Il est intolérable de voir que les piétons aient peur de traverser une rue, voire de circuler sur un trottoir. 

 

Quant à l’occupation de l’espace public, il n’est pas rare de voir des trottinettes jonchées les trottoirs voire même sur les pistes cyclables. Entre 2021 et 2022, le nombre d’accidents en lien avec les trottinettes a augmenté de 52%, traumatismes crâniens ou de la face qui sont particulièrement sérieux. 

 

Par ailleurs, le modèle jetable des trottinettes, ne correspond absolument pas au modèle de société auquel nous aspirons. 

 

Les dernières tentatives de régulation ne sont pas parvenues à la pacification de l’espace public à laquelle les usagers de l’espace public pourtant, aspirent. Il y a deux mois, Monsieur le Maire, David Belliard, vous demandiez des comptes aux opérateurs, évoquant la possibilité de ne pas renouveler les contrats liant la Ville aux opérateurs. 

 

Alors évidemment on entend ci et là des propositions qui ne vont pas là où ça devrait aller, qui ne vont pas suffisamment loin et qui sont beaucoup trop tardives. 

 

Alors M. Jeanneté la seule chose logique au regard du discours que vous venez de tenir c’est évidemment de voter notre vœu, car oui nous souhaitons et nous considérons qu’il est plus que temps de libérer Paris des trottinettes en libre-service. C’est l’objet de notre vœu.

Maud Gatel à propos des sapeurs-pompiers – Conseil de juin 2022

Merci beaucoup madame la Maire.

Lors des défilés du 1er mai, une manifestante s’en est pris à un soldat du feu de la BSPP, alors qu’il était en train d’éteindre un feu, elle a tenté de lui arracher sa lance à incendie, lui asséner des coups sur son casque. Ces images qui ont fait le tour des réseaux sociaux et pas que, ont choqué et à juste titre ont suscité une vague d’indignation. 

La manifestante a été jugée hier en comparution immédiate, a été reconnue coupable d’avoir agressé le sapeur-pompier et condamnée en son absence. 

Alors par ce vœu qui a été déposé par mon collègue Chang Peng Hua, adopté à l’unanimité du conseil du 13e arrondissement, nous souhaitions simplement rendre hommage au travail de la BSPP, exprimer notre solidarité et dénoncer des actes aussi incompréhensibles qu’intolérables qui ne doivent plus jamais se reproduire. 

Je vous remercie. 

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