Catégorie : Conseil de Paris (Page 1 of 54)

Maud Gatel à propos de l’état du bâtiment de la fontaine de la Croix-du-Trahoir

Au 111 rue Saint-Honoré se trouve un bâtiment du 18e siècle inscrit aux monuments historiques. C’est un ancien répartiteur d’eau. Le bâtiment de la fontaine de la Croix-du-Trahoir présente une forte valeur patrimoniale au cœur même de Paris à proximité immédiate de l’église Saint-Germain l’Auxerrois. 

Ce bâtiment a d’abord été squatté, puis la ville a passé une convention d’occupation et une convention d’objectif avec les squatteurs qui s’était constitué en collectif, transformé donc en association Paris Centre qui désormais est le laboratoire de la création en 2004. Des manifestations culturelles ont eu lieu mais de moins en moins et depuis cette date, depuis 2004, le bâtiment s’est significativement dégradé, suscitant l’inquiétude des riverains. Son aspect extérieur est absolument indigne de la capitale et de l’entretien des bâtiments que nous devons au patrimoine parisien. 

Dès lors, nous attendons des réponses, des réponses de la ville et des actes. D’abord, qui occupe ce bâtiment désormais ? Bâtiment, je le rappelle, inscrit aux monuments historiques et sous quel régime ? Et deuxièmement, quand la ville mènera-t-elle les travaux absolument nécessaires de diagnostic et les travaux de rénovation de ce bâtiment historique au cœur de la capitale pour ne pas laisser un tel joyau se dégrader de la sorte. Je vous remercie.  

Béatrice Lecouturier à propos du Plan Lire à Paris 2

Merci Madame la Maire,

Madame la Maire, Mes chers collègues,

Alors comme vous le savez, notre groupe MoDem et Indépendants a toujours été très attentif et force de propositions concernant les bibliothèques à Paris. Alors oui, les propositions de ce Plan lecture 2 vont dans le bon sens car elles sont des mesures de bon sens que nous réclamions déjà depuis la précédente mandature.

Tout d’abord, l’harmonisation des horaires des bibliothèques. Enfin, enfin, il va être possible d’aller dans une bibliothèque à Paris sans se demander si elle est ouverte ou fermée selon le lieu où vous habitez. Les usages des Parisiens ont changé. Leur mode de vie aussi a changé. Il faut que les horaires d’ouverture coïncident, concordent avec leur nouveau mode de vie. Il était donc urgent de rendre lisible les horaires incompréhensibles au niveau parisien. 

Ensuite, l’ouverture dominicale d’au moins une grande bibliothèque par arrondissement est l’autre grande nouvelle. Là aussi, vous connaissez notre combat sur le sujet. Ouvrir les bibliothèques le dimanche, c’est permettre à des parents ou à des grands-parents d’aller lire et choisir des livres avec leurs enfants ou leurs petits-enfants. C’est permettre à des personnes seules de tisser un lien autour du dernier livre lu ou des conseils donnés pour le prochain livre. C’est permettre à tous ceux qui n’ont pas une minute dans leur vie effrénée de la semaine de se poser et de prendre le temps de la tranquillité du dimanche pour enfin ouvrir et lire un livre ou un magazine. Cette décision d’ouverture dominicale doit être saluée mais que de temps perdu. 

Nous pouvons légitimement nous poser la question pourquoi maintenant alors que vous aviez 6 ans pour le faire, cela fait des années que notre groupe porte cette proposition. Si elle avait été prise en temps plus tôt, nous aurions gagné du temps et économisé un plan. Mais c’est très bien, cela va dans le bon sens. 

Si nous partageons les objectifs affichés de ce plan, nous refusons qu’il ne soit qu’un empilement supplémentaire de mesures non appliquées. Il faut maintenant des résultats concrets mesurables avec un calendrier précis. L’accès universel à la lecture vaut mieux que de bonnes intentions répétées. Quant aux ouvertures dominicales, nous attendons une réponse rapide pour tous les arrondissements qui en sont dépourvus et je pense en particulier au 16e arrondissement où il n’existe qu’une seule grande bibliothèque. 

Autre défi important, faire revenir les jeunes dans les bibliothèques. Face à la désaffection inquiétante des jeunes vis-à-vis de la lecture, il convient d’être astucieux et imaginatif pour leur proposer d’autres modes de lecture complémentaires aux livres classiques. En effet, l’important est de franchir la porte d’une bibliothèque. La magie opérera ensuite. Des formats innovants tels que les clubs de lecture, les résidences d’auteurs ou les actions hors les murs dans les collèges attireront ces jeunes publics avec de l’innovation dans les supports adaptés à leur génération. 

Enfin, j’aimerais rappeler que l’inclusion doit faire totalement partie de l’accueil des bibliothèques parisiennes. L’inclusion des publics les plus éloignés, qu’il soit en situation de handicap ou de précarité, ne peut être un axe secondaire. Vous connaissez également la constance de notre groupe à défendre l’inclusion du handicap à Paris. La culture et les bibliothèques doivent aussi faire l’objet d’engagements chiffrés et suivis sur le sujet comme les heures calmes que nous avons fait voter à l’unanimité sans retour de votre part sur cette expérimentation. Mais bon, toutes ces mesures vont dans le beau sens et nous voterons cette délibération. 

Je vous remercie. 

Alexis Govciyan à propos de la dénomination de la place Garbis Aprikian (9e)

Madame la Maire, 

Chère Laurence Patrice, Chers collègues, 

Nous examinons aujourd’hui une délibération qui donne corps à un vœu voté lors du Conseil de Paris de novembre dernier. Celle de dédier un lieu du 9e arrondissement de Paris à la mémoire de monsieur Garbis Aprikian, compositeur et chef de chœur franco-arménien, disparu en octobre 2024 au lendemain de ses 98 ans. 

À travers cette dénomination, il s’agit de rendre hommage à une personnalité d’exception, une figure discrète mais majeure dont la vie et l’œuvre ont tissé un lien singulier entre les cultures, entre les traditions liturgiques arméniennes et les canons de la musique occidentale. Né à Alexandrie en 1926, le futur maestro a grandi au sein de la communauté arménienne où le champ sacré devient très tôt une seconde langue. Son destin artistique se dessine dès l’adolescence à l’ombre des grandes figures de l’opéra italien grâce à un maître formé par Mascagni. 

Sa première œuvre, l’Hirondelle, dit bien cette vocation précoce de porter la voix et l’exil au plus haut. Arrivé à Paris en 1953, boursier, il intègre les grandes institutions de la vie musicale française. Il y reçoit l’enseignement rigoureux de Tony Aubin, de Simone Plé-Caussade et surtout d’Olivier Messiaen, dont il suit les cours d’esthétique musical au conservatoire national supérieur. 

C’est à Paris qu’il compose, dirige et transmet sans relâche pendant plus de 60 ans. Chef des cœurs mixtes Sipan Komitas qu’il dirige pendant plus d’un demi-siècle, Garbis Aprikian s’est imposé comme un ambassadeur infatigable de la musique arménienne qu’il a fait rayonner à travers toute l’Europe de Munich à Venise en passant par Genève et Amsterdam. 

Sa démarche artistique n’a jamais été le repli, mais au contraire le dialogue des cultures, alliance des mélodies européennes et de la diaspora. Parmi ces œuvres marquantes, citons notamment la la naissance de David de Sassoun, inspiré de l’épopée arménienne. Homme de paix et de transmission, Monsieur Aprikian a consacré sa vie à la création, au partage, à l’harmonie, au sens musical, comme essence comme au sens citoyen du terme. 

En 1991, juste après la chute de l’URSS et l’indépendance de la République d’Arménie, il est invité par les plus hautes autorités du pays à s’y produire pour la première fois. Une reconnaissance forte, à la fois symbolique et artistique pour un compositeur longtemps ancré, connu et reconnu en diaspora. 

Ces talents ont été salués par de nombreuses distinctions dont le titre de commandeur dans l’ordre des arts et des lettres en 2021. Afin d’honorer sa mémoire et son héritage en lien étroit avec ses enfants Ara Aprikian et Gorune Aprikian et avec vous chère Laurence Patrice, le choix de la place large et arborée à l’angle des rues de Maubeuge et d’Abbeville et à quelques maîtres de l’Église Saint-Vincent de Paul où il a donné son concert d’adieux, s’est imposé avec justesse. 

Dans cette période où la mémoire et le dialogue doivent être des piliers donnés à un lieu du 9e arrondissement de Paris, le nom de Garbis Aprikian c’est réaffirmer l’importance du travail de mémoire, de la transmission du partage de culture et de la fidélité aux racines sans renier l’universel. Vous l’aurez compris aujourd’hui nous sommes heureux et satisfaits de l’examen et du vote en faveur de cette délibération.

Maud Gatel à propos de la SPL funéraire de Paris et du crématorium du Père-Lachaise

Merci beaucoup Monsieur le Maire, 

Mes chers collègues, 

Alors par cette délibération, vous nous demandez de confier à la Société locale (SPL) funéraire de Paris la délégation de service public pour la rénovation et l’exploitation du crématorium du Père Lachaise. 

Cette SPL créée en 2023 avait pour objectif ô combien louable de proposer des prestations à un prix moins élevé. Mais elle avait surtout l’intérêt en tant que SPL de permettre une non mise en concurrence dans le cadre d’une DSP, une DSP rendue possible par la dénonciation du contrat en avril dernier avec la société des crématorium de France qui avait pourtant remporté le contrat de l’exploitation des crématoriums parisiens pour motif d’intérêt général. 

Et c’est là où nous en sommes. Vous souhaitez confier à la SPL de la ville l’exploitation et la rénovation du crématorium du Père-Lachaise. Nous sommes donc passé des crématoriums au crématorium et ce n’est pas le moindre des problèmes. 

Cette succession de délibérations nous pose plusieurs difficultés. Alors, il y a d’abord le sujet public privé. Alors, Monsieur Gleizes, contrairement à beaucoup dans cette salle, nous n’avons pas d’idéologie sur ce sujet. Ce qui importe, c’est l’efficacité du service public rendu. Or, lorsque la décision a été prise en 2017 de confier au privé la délégation, nous avons pu observer combien les travaux d’entretien et de rénovation étaient importants, tentant à démontrer que la société d’économie mixte avait manqué à ses obligations. 

Aujourd’hui, vous semblez considérer que tout se passera bien avec la SPL. La réalité c’est que tout dépend du pilotage car si les travaux par exemple ont été faits par l’opérateur actuel les travaux de rénovation très structurants ne l’ont pas été. C’est à la demande de la Ville de Paris. Et quand je lis que je cite “Le délégataire exploitera à ses risques et péril le service délégué”, je rappelle que la Ville de Paris détient 99 % des parts. Ce sont donc surtout les Parisiens qui assumeront les risques d’exploitation. 

Deuxième sujet, la résiliation du contrat pour motif d’intérêt général. Le contrat débutant en 2019 prévoyait à la fois l’exploitation et la rénovation du crématorium du Père-Lachaise, mais aussi la construction d’un nouveau crématorium. Le site avait été choisi par la ville : Forceval et pour des raisons plus politiques de majorité municipale que technique, vous en conviendrez, vous avez décidé d’abandonner purement et simplement ce projet arguant de cela pour dénoncer le contrat. 

Alors, cela pose évidemment d’énormes interrogations quant à la capacité du site du Père Lachaise à tenir la charge en l’absence d’un second site. Et alors que des travaux urgents doivent être réalisés, sans parler des conséquences pour les finances de la ville, l’opérateur actuel étant totalement fondé, a demandé un dédommagement pour cette résiliation anticipée de 23 années. 

Dernier point et pas des moindres sur ce sujet comme sur tant d’autres. Les promesses sont mises à la poubelle. Lors de la campagne de 2014, la Maire de Paris promettait la construction d’un nouveau crématorium pour faire face à une demande croissante de la part des familles parisiennes. 

Le Père-Lachaise est conçu pour 4500 crémations lents quand 6000 sont aujourd’hui réalisées. Le retard pris pour les indispensables travaux fait craindre une difficulté voire une incapacité à répondre à la demande. Les temps d’attente s’allongent et l’incendie de juin 2023 a montré combien les travaux étaient urgents. Cela pose des problèmes d’accueil et d’attente indigne de notre ville et du deuil des familles. 

De ce second crématorium, il n’est plus question. Or, c’est indispensable. C’est une demande des familles, c’est une demande sociétale. Dans les grandes villes aujourd’hui, 60 % des décès font l’objet d’une demande de crémation. Alors cette délibération pose des questions lourdes sur la manière de la ville de passer ses marchés et ses relations avec ses opérateurs. Elle fait peser un risque juridique et financier pour la Ville de Paris et les Parisiens. Oui, nous avons perdu 7 ans pour les travaux de rénovation, pour la construction d’un nouveau crématorium et je le crains pour les finances de la ville. 

Mais globalement cette délibération pose un sujet sur l’avenir de la crémation à Paris. Alors, deux questions. Quand seront réalisés les travaux de rénovation prévus depuis des années pour mettre à niveau le crématorium du Père-Lachaise et permettre aux crémations de se faire dans de bonnes conditions ? Et quand la ville tiendra-t-elle ses promesses datant désormais de plus de 10 ans quant à la création d’un second crématorium indispensable pour répondre aux attentes des Parisiens. Je vous remercie.

Alexis Govciyan à propos des droits de terrasse estivale des cafés solidaires

Ce deuxième vœu est aussi présenté par Delphine Bürkli, maire du 9e arrondissement et le groupe Modem et Indépendants. 

Je souhaite aujourd’hui attirer votre attention sur une incohérence du règlement des terrasses et étalages parisiens. Dans sa version actuelle, il exclut de facto les associations qui exploitent des cafés solidaires à but non lucratif de la possibilité de bénéficier d’une terrasse estivale. Et pourtant, ces structures souvent portées par des habitants, des collectifs, des bénévoles jouent un rôle essentiel dans notre tissu social de nos quartiers. 

Elles créent du lien, elles luttent contre l’isolement, elles accueillent des publics précaires, elles offrent des lieux de respiration. Elles participent à l’animation locale avec des charges d’exploitation et des contributions fiscales comme la CFE comparable à celle des établissements commerciaux. 

Donc les priver d’un espace extérieur en été, c’est les pénaliser doublement : en visibilité, en fréquentation, en revenu. Alors même que ces terrasses pourraient renforcer leur mission sociale dans un cadre maîtrisé. 

C’est pourquoi nous émettons un vœu simple et juste, pour que les cafés solidaires puissent déposer une demande de terrasse estivale au même titre que tout acteur économique local et qu’il soit exonéré de droits de terrasse en reconnaissance de leur mission d’intérêt général que la ville de Paris d’y soutenir à travers ses engagements en faveur de l’économie sociale et solidaire. 

Ce que nous demandons est une forme de cohérence entre les discours et les actes et une juste reconnaissance de la place des cafés solidaires associatifs dans l’espace public parisien. Je vous remercie.

Alexis Govciyan à propos de l’extension d’ouverture des terrasses estivales de 22H à 23H

Merci Monsieur le Maire,

Chers collègues, 

Ce vœu est présenté par Delphine Bürkli, maire du 9e arrondissement ainsi que l’ensemble du groupe MoDem et Indépendants. 

Nous avons découvert par voie de presse le 6 juin dernier l’annonce de l’extension des horaires d’ouverture des terrasses estivales jusqu’à 23h du 21 juin au 14 septembre 2025. 

Une décision unilatérale prise sans concertation préalable avec les maires d’arrondissement et qui soulève de nombreuses inquiétudes. Dans le 9e arrondissement, nous avons toujours défendu un équilibre entre dynamisme économique et qualité de vie des riverains. 

Nous savons pouvoir compter sur une majorité de restaurateurs responsables, mais aussi sur une minorité d’établissements récidivistes qui exploitent l’espace public en infraction malgré les verbalisations répétées dans un contexte sous-effectif chronique de la police municipale. 

Le bruit est aujourd’hui l’une des premières causes de souffrance urbaine et la multiplication des nuisances nocturnes mine la confiance des habitants dans la capacité de la ville à faire respecter les règles. C’est pourquoi nous émettons ce vœux pour que la ville renonce à cette extension d’horaire sans garde fou. 

Que la ville engage enfin une concertation avec les maires d’arrondissement pour qu’elle renforce les procédures de retrait des terrasses abusives et pour qu’un véritable plan de contrôle et de tranquillité publique soit déployé en lien avec les services concernés avec des effectifs policiers renforcés en soirée et une transparence mensuelle des verbalisations. 

Paris mérite mieux que ces décisions prises à la hâte et Paris mérite une gouvernance locale respectueuse, ferme et équilibrée. Je vous remercie.

Maud Lelièvre à propos des 10 ans de l’Accord de Paris

Madame la Maire, 

Mes chers collègues,

Il y a dix ans, Paris accueillait un moment rare d’unité internationale : l’Accord de Paris. Un traité climatique, certes, mais aussi une feuille de route partagée pour repenser nos trajectoires de développement. Il portait une ambition claire : inscrire l’action de chacun dans une dynamique globale, aligner les politiques publiques, les investissements, les comportements, autour d’un objectif et d’un horizon commun et soutenable.

Dix ans plus tard, le bilan est contrasté. Si des avancées sont visibles – notamment sur l’intégration de la neutralité carbone dans de nombreuses stratégies –, les dynamiques engagées ne sont pas à la hauteur des défis. Les effets du réchauffement climatique s’intensifient au-delà des prévisions, les écarts d’engagements se creusent, les trajectoires restent globalement éloignées des objectifs à long terme. Il ne s’agit pas de remettre en cause l’Accord de Paris, mais de reconnaître que l’heure n’est plus aux déclarations de principes, mais à la consolidation et l’accélération de l’action.

À Paris, il est de notre responsabilité de traduire ces ambitions dans le concret, au plus près des habitants.

Des efforts ont été faits. La baisse des émissions depuis 2004, les politiques de verdissement très présentes, les mobilités actives, les investissements dans les énergies renouvelables : tous ces éléments vont dans le bon sens. Mais pour que ces actions portent pleinement leurs fruits, elles doivent s’inscrire dans une approche plus structurée, mieux coordonnée, et plus équitable sur le territoire.  

La résilience doit se planifier et elle suppose d’abord de mettre les moyens là où l’urgence est la plus importante. Or que constate-t-on ? Une chute des investissements depuis 2019. Pour 2025, le budget total alloué à l’environnement atteint 110,2 millions d’euros, ce qui ne représente qu’environ 6 % des besoins réellement estimés. La Ville devrait en effet pouvoir mobiliser chaque année près de 500 millions d’euros pour répondre efficacement à l’ensemble de ces enjeux. Un désengagement pointé par la Chambre régionale des comptes couplé à une baisse des effectifs notamment dans les services de la DEVE. 

À l’inverse des exigences de l’Accord de Paris, le court terme l’emporte parfois sur le long terme.

Sur la question de la biodiversité, les initiatives locales se multiplient, des arbres sont plantés, des îlots de fraîcheur sont créés. C’est essentiel. Mais il faut faire plus. Donner plus de moyens. C’est ce que les habitants et la nature attendent, ce sont des continuités écologiques. Pour une végétalisation plus cohérente et plus vivante. 

Il faut arbitrer en faveur de la nature à chaque fois quand c’est possible car ces solutions fondées sur la nature participent à l’adaptation de la ville, au rafraîchissement urbain, à la résilience sociale et écologique. En ce faisant, c ’est prendre acte de l’interdépendance entre nos politiques climat et celles du vivant.

Et pour réussir, nous avons besoin de transversalité, de coopérations renouvelées. L’énergie, la logistique, la gestion de l’eau ou des déchets ne s’arrêtent pas au périphérique. La stratégie climatique de Paris ne peut rester isolée. Elle doit se construire dans la Métropole, avec la Région, avec les communes voisines et dans un esprit de partenariat, de co-échange et d’efficacité.

Enfin, l’un des enjeux cruciaux reste l’adaptation sociale. C’est peut-être là où nos politiques sont trop en retrait. Les événements climatiques extrêmes frappent d’abord les plus fragiles. Il faut aller plus loin : cartographier les vulnérabilités, anticiper les risques, ouvrir des lieux de refuge accessibles, signalés, opérationnels et 24H/24. Il ne s’agit pas uniquement de résilience technique, mais de solidarité. 

C’est cette vision que nous portons au sein du groupe MoDem et Indépendants :

– Une écologie partagée, co-construite à l’échelle du territoire.

– Une écologie protectrice, centrée sur l’adaptation et la justice sociale.

– Une écologie rigoureuse, avec des objectifs publics, des échéances claires et des budgets fléchés.

– Et une écologie non partisane, où le climat n’attend pas nos désaccords. 

Paris a une responsabilité particulière. Parce que l’histoire des Accords de Paris s’est construite à Paris. Parce que la crédibilité de la transition passe aussi par l’exemplarité locale. Parce que, dix ans après, il est urgent de traduire l’esprit des Accords de Paris en actes concrets, efficaces et durables.

À l’approche de la COP30 au Brésil, Paris devra se hisser à la hauteur du texte qu’elle a accueilli. Non par des effets de communication, mais par une stratégie ancrée dans les quatre piliers de l’Accord de Paris : universalité, long terme, transversalité, durabilité.

Je vous remercie.

Maud Lelièvre à propos du rapport sur la transition écologique et sociale “Paris Demain” 2024

Le rapport, mes chers collègues, 

Le rapport “Paris Demain” présenté en 8e commission est un document essentiel. Il donne à voir la trajectoire écologique et sociale de notre ville à travers 33 indicateurs structurés, mesurables, utiles. 

Je veux saluer la rigueur des services de la DTEC, leur capacité à rendre visible l’effort collectif, mené dans un contexte difficile et leur travail d’en faveur d’une transparence. Oui, Paris avance. Le réseau de chaleur est devenu le premier de France. La qualité de l’air s’est améliorée. La consommation énergétique baisse. 

Et dans une ville exposée à des piques de chaleur toujours plus intense, dans une ville, où + 0,7 degrés Celsius ont été mesurés en 2024 par rapport à la normale dans une ville construite à 90 % avant les normes climatiques modernes, avons-nous le droit de nous contenter du rythme actuel ? Je ne le crois pas. 

Préparer Paris aux crises, c’est se mettre à la hauteur d’un climat qui évolue plus vite que nos plans et c’est assumer une forme de lucidité. Toutes les politiques ne se valent pas. 

Une végétalisation réussie ne se mesure pas uniquement au nombre d’arbres plantés mais à la capacité des sols à les accueillir. Il serait essentiel de façon collective pour faciliter notre trajectoire sur la biodiversité de mettre plus de moyens pour évaluer le nombre de pieds d’arbre encore bitumé, les trames vertes dont il faudrait assurer la continuité alors même que nous connaissons leur importance face aux îlots de chaleur. 

Plus de moyens, nous l’avons évoqué hier sur les restrictions en matière budgétaire sur le budget environnement. L’eau, elle aussi l’eau doit aussi trouver sa juste place dans l’espace urbain, non pas comme un accessoire mais comme un système. 

Au-delà des fontaines rénovées, nous l’avons évoqué hier, trop nombreuses qui restent trop nombreuses fermées ou en non état d’utilisation, des zones de baignade à offrir plus nombreuses, il est urgent d’instaurer un maillage dense d’espace d’eau pour rafraîchir et irriguer la végétation. 

La création d’ouvrage de rétention permettrait d’ailleurs par le stockage d’eau en milieu urbain une ressource précieuse face aux périodes de sécheresse. Le nombre croissant de nuits à des températures très chaudes augmente les risques pour la santé. Des solutions existent, comme celles mises en place en Espagne. Nous les avons déjà évoqué dans cet hémicycle, en particulier à Madrid, combinant végétalisation, infrastructure d’eau dont nous manquons et réseau de froid urbain qui doivent inspirer notre stratégie locale. 

Il est possible d’associer réseau de froids urbains, bassin de rétention, toiture végétalisée, cours d’école désimpermalisées dans une stratégie cohérente et efficace. À nous d’avancer en ce sens. 

Dans un an, ces indicateurs nous permettront de dresser un bilan précis de l’efficacité des politiques mises en œuvre. Cependant, il ne faut pas oublier que les années passées sous votre mandat, Madame la Maire, ont déjà façonné la trajectoire de Paris et que les résultats d’aujourd’hui sont le fruit de choix et d’orientations que vous avez choisi. Je pense notamment à la tour triangle, aux surfaces bitumées qui continue d’aggraver les îlots de chaleur.

Maud Gatel à propos du tri et de la réduction des déchets

Merci beaucoup Madame la Maire. 

Les déchets c’est une question importante raison pour laquelle on y revient souvent et si les poubelles vertes des Parisiens contiennent 70 % de déchets qui pourraient être valorisés, ça montre bien les efforts qu’il nous reste collectivement à faire puisque pour mémoire la loi prévoit que 65 % des déchets doivent être valorisés dès cette année 2025. 

Alors oui, nous avons voté en décembre dernier le nouveau programme local de prévention des déchets ménagers et assimilés. Un plan ambitieux qui prévoit une baisse de 100 000 tonnes de déchets et un triplement du tri. Mais je crois que les bonnes propositions sont toujours bonnes à prendre et c’est la raison pour laquelle dans ce vœu, nous faisons un certain nombre de propositions dont celle-ci : la mise en place par la Ville de Paris d’une zone sur volontariat bien sûr zéro emballage jetable dans les parcs ou encore sur les berges. 

Alors, par votre vœu bis, je ne doute pas que vous avez souhaité rendre hommage à certains de mes combats à l’Assemblée nationale et je vous en remercie. D’ailleurs, il est toujours de bonne à loi que de vouloir rejoindre le MoDem mais néanmoins, mon vœu appelait les prérogatives de la ville, c’est-à-dire ce en quoi la ville peut agir ou non. 

Bien évidemment, on peut continuer à aller plus loin et je ne doute pas que les éminents représentants dans notre assemblée à l’Assemblée nationale sauront relayer les projets que j’ai porté en montant. Donc bien évidemment, vous allez me demander de retirer mon vœu, mais je ne le retirerai pas parce que c’est un vœu qui s’adresse à vous, à la Mairie de Paris et non à l’État. Et  je continuerai à défendre ce que je n’ai eu de cesse de porter dans d’autres instances. Je vous remercie.

Maud Gatel à propos de l’adaptation des équipements sportifs aux personnes porteuses de handicap

Merci beaucoup Madame la Maire,  

Il y a moins d’un an, les athlètes des Jeux paralympiques nous ont fait rêver et dans ce cadre là bien évidemment nous souhaitons que l’héritage puisse continuer d’être renforcé. 

Alors Paris compte un certain nombre d’aires sportives ouvertes à tous gratuitement mais malheureusement pas toujours accessibles. Alors, par ce vœu, nous souhaitons demander d’abord un diagnostic visant à évaluer les travaux nécessaires pour les rendre accessibles et dans la foulée un plan pluriannuel pour les adapter. 

Je vous remercie.

« Older posts