Catégorie : Environnement (Page 1 of 13)

« Réconcilier avec la nature »

La nature doit revenir au centre de nos préoccupations avec un véritable plan de végétalisation apportant fraîcheur et espaces aux Parisiens. La dimension environnementale doit également faire l’objet d’une prise en compte systématique dans les projets d’aménagement. De même, il est fondamental de financer et d’encourager le développement des véhicules propres tout en veillant à prévenir les conflits entre les usagers. Le domaine économique est aussi concerné. Il faut repenser les livraisons et les transports de marchandises de manière à répondre aux attentes des commerçants tout en respectant les contraintes environnementales.

Maud Lelièvre à propos du plan de sobriété en eau de la Ville de Paris

Madame la Maire, 

Mes chers collègues,

La raréfaction de l’eau est un défi que nous devons relever avec sérieux et détermination, d’autant plus que les projections climatiques sont alarmantes : d’ici la fin du siècle, la baisse des débits dans les cours d’eau, l’augmentation des épisodes de sécheresses et la pression démographique sur le bassin Seine-Normandie menaçent la viabilité de notre territoire. 

Raison pour laquelle nous avions déjà proposé, déposé des voeux au sein du Conseil de Paris avec le groupe MoDem il y a deux ans. 

Si ce rapport et les travaux engagés donnent matière à répondre à certains défis, face à ce constat, le plan qui nous est présenté aujourd’hui manque cruellement de moyens concrets pour notre ville à l’horizon 2030. 

Premier point de critique : l’insuffisance des investissements dans la modernisation des infrastructures. Le réseau d’eau non potable, datant du XIXème siècle, est vieillissant, responsable de pertes d’eau significatives. Et si des progrès indéniables ont déjà été faits, les efforts proposés ici sont insuffisants. Le plan prévoit un renouvellement à un rythme dérisoire de 0,6% par an. Rythme, tout simplement incompatible avec les risques de changements et de bouleversements climatiques. 

Nous plaidons pour une accélération massive des rénovations afin de réduire les fuites qui représentent une hémorragie naturelle et environnementale mais aussi économique dans la gestion de la ressource en eau et d’allouer des investissements plus importants, car les investissements ne permettent pas de répondre à cet objectif.  

En effet le bassin Seine-Normandie qui abrite 30% de la population française est soumis à une pression démographique et économique intense, exaspéré par ces changements.   

Nous devons de plus à l’avenir nous préparer à des sécheresses plus fréquentes, plus intenses, une baisse de la recharge des nappes phréatiques et des débits en cours d’eau. 

N’oublions pas mes chers collègues que les épisodes de canicule que nous avons connus et que nous continueront à connaître en période estivale, rendront la raréfaction de l’eau plus importante en particulier durant les périodes d’étiage. Les tensions sur la ressource en eau sont sources de conflits entre les différents utilisateurs. Si ils ne sont pas aujourd’hui ingérables, la sécheresse risque de mettre en danger certaines activités agricoles. L’approvisionnement en eau potable des communes dont les réseaux d’adduction d’eau sont fragiles et enfin exacerber des conflits entre usagers qui ne comprennent pas que dans un pays du Nord on ait à partager l’eau. 

Si le plan vise à réduire les prélèvements d’eau potable de 10 % et ceux d’eau non potable de 20 % d’ici 2030, ces objectifs ne vont pas assez loin. L’administration parisienne en effet, consomme 3 % de l’eau potable, laissant 97 % restants aux entreprises et aux citoyens. Si nous voulons un véritable changement, il est impératif que le plan intègre des mécanismes plus ambitieux pour responsabiliser l’ensemble des usagers qui permettent cette solidarité. 

Les bois de Boulogne et de Vincennes, qui consomment une part importante d’eau non potable, sont également un point de vigilance. Ce plan propose des efforts pour réduire cette consommation, mais il manque de détails sur la manière de préserver la biodiversité et les activités dans ces espaces. Sans une stratégie claire, la réduction des consommations pourrait avoir des conséquences graves sur les écosystèmes locaux.

Le groupe MoDem et Indépendants ne peut que regretter l’absence de mesures concrètes concernant la restauration de la Bièvre, aujourd’hui ensevelie. La réouverture, bien que complexe, est une opportunité, pour améliorer la gestion d’eaux pluviales et pour renforcer la biodiversité dans certains quartiers. Par ailleurs, la situation actuelle autour des zones humides urbaines, comme le bassin de l’Arsenal, expose les habitants à la prolifération de moustiques et aux risques sanitaires d’une façon générale. Ces nuisances doivent être mieux prises en compte dans le plan. 

Paris doit également se positionner comme un véritable laboratoire écologique, faisant preuve d’innovation et d’exemplarité. La capitale, en tant que métropole européenne, a une responsabilité pour mener une transition vers des pratiques plus durables. Et j’insiste sur ce point pour  trouver un usage dans l’ensemble de nos aménagements, de nos pavés drainants, de la récupération des eaux pluviales. Le plan sobriété doit accélérer l’intégration des systèmes de collecte d’eau pluviale dans les espaces urbains publics notamment. 

Bien que l’idée d’expérimenter la récupération des eaux grises est positive, les moyens restent aussi ici insuffisants. Mettre en place des systèmes de récupération à plus grande échelle est une obligation morale dans l’ensemble de nos bâtiments publics, mais également espaces verts et infrastructures municipales, car la réutilisation de ces ressources pourrait limiter les prélèvements d’eau potable crucial en période de sécheresse. 

Nous devons être capable de résoudre cette double équation : quantitative et qualitative : disposer d’eau en quantité suffisante et exempte de pollution. 

L’impératif est bien la sobriété des usages mais également accompagné de ces politiques de solidarité notamment territoriales. 

Je vous remercie.  

Maud Gatel à propos des agissements graves identifiés dans la déchetterie de la Porte de la Chapelle

Merci beaucoup Madame la Maire, 

Les services publics ont un devoir d’exemplarité. 

Exemplarité dans la mesure où l’affaire qui a été révélée par la presse, engendre bien évidemment des coûts financiers pour notre collectivité, mais a aussi un impact sur l’ensemble des agents de la ville pour le comportement simplement de quelques-uns. 

Et je voudrais aussi leur dire combien nous sommes soucieux de bien faire la part des choses entre le comportement de quelques-uns et la quasi-totalité des agents de la ville, dans le justement, le souci du service public. 

Alors le procès qui s’est ouvert pour corruption passive concerne des faits qui ont eu lieu entre 2016 et 2021. 

Alors bien évidemment l’idée n’est pas de faire le procès dans ce lieu mais cette affaire pose un certain nombre de questions auxquelles nous souhaiterions avoir une réponse. 

D’abord comment est-il possible qu’alors qu’une alerte a eu lieu dès 2011 des faits similaires aient pu se reproduire entre 2016 et 2021 ? 

Pourquoi ce rapport diligenté en 2019 n’a-t-il été rendu non public qu’en 2020 ? 

Et pourquoi cela n’a-t-il pas donné lieu à un signalement avant 2021 ? 

Cette exigence de transparence elle est due à l’ensemble des représentants des Parisiens et à l’ensemble de cet hémicycle. 

Nous demandons donc dans ce vœux de connaître l’ensemble des mesures qui ont été prises pour veiller à ce que plus jamais de tels agissements ne puissent se reproduire et par ailleurs que le rapport administratif donc de 2019 anonymisé puisse être diffusé à l’ensemble des élus. 

Je vous remercie. 

Maud Lelièvre à propos des recommandations de la mission d’enquête du PLU bioclimatique

Merci Monsieur le Maire,

Mes chers collègues,

Le rapport de la commission chargée de l’enquête publique, qui s’est déroulée en début d’année, a été rendu public cet été, comme nous venons de le préciser à plusieurs voix. 

La commission d’enquête a recueilli plusieurs milliers d’observations sans compter la participation des citoyens à des réunions publiques et les rencontres avec les maires, notamment les maires d’arrondissement, comme cela a été le cas dans le 9ème arrondissement, ainsi que des contributions écrites de ceux-ci. 

A l’image de ce que nous avons porté lors des débats en Conseil de Paris, les citoyens se sont fortement opposés à une partie du pastillage mais la commission met également en avant des préconisations et demande à ce que celles-ci soient retenues par la Ville. 

Il est essentiel, car c’était l’objet du débat et l’objet de nos travaux, que ce plan réponde réellement aux défis climatiques, environnementaux et permette d’offrir à moyen et à long terme un cadre de vie agréable pour les habitants, mais également une ville habitable en travaillant sur les objectifs initiaux qui avaient été visés en matière d’effet de serre, de végétalisation urbaine et de biodiversité mais également sur la réhabilitation des bâtiments. 

Et je rajouterai, en cohérence également avec les travaux, notamment ceux de la mission d’information et d’évaluation Paris à 50°. Et je rejoins sur ce point l’intervention de notre collègue Geoffroy Boulard qui l’a rappelé. 

Les recommandations sont claires, elles demandent de veiller à une meilleure cohérence dans la mise en oeuvre des objectifs des projets d’aménagement et du projet de développement durable, sanctuariser les espaces végétalisés pour protéger la faune et mettre en place un dispositif de suivi transparent pour évaluer l’évolution des espaces verts à replanter : surfaces de pleine terre etc.

Pour que ce travail soit réellement efficient et qu’on ne soit pas dans un vote un peu idéologique bloc contre bloc, en novembre, décembre ou je ne sais pas quand puisque nous n’avons pas encore les précisions sur le calendrier, nous demandons à ce qu’un suivi rigoureux soit fait par la ville, que la ville puisse communiquer de façon régulière sur l’avancement des recommandations, c’est le moindre qu’on puisse faire eu égard à la mobilisation des Parisiens et des Parisiennes pendant tout ce travail, et puis que ce travail soit également fait en bonne intelligence, notamment avec les maires d’arrondissement qui connaissent bien leur territoire. 

Je vous remercie. 

Béatrice Lecouturier à propos du plan d’amélioration de l’environnement sonore 2021-2026

Merci Monsieur le Maire,

Je précise que ce vœu a été déposé par ma collègue Maud Gatel.

Monsieur le Maire, mes chers collègues,

Nous venons d’en parler, le bruit a un impact sur 79% des habitants de l’agglomération parisienne et représente un coût social extrêmement important. Bruitparif l’estime à plus de 42 millions d’euros.

La Ville s’est dotée d’un plan d’amélioration de l’environnement sonore en 2021, prévoyant l’amplification de la lutte contre le bruit pour diminuer la pollution sonore de 1 à 4 décibels d’ici à 2026. Cet impératif doit pouvoir être mesuré et donc évalué comme l’a rappelé la Chambre régionale des comptes pour veiller à la mise en œuvre de cet objectif que nous partageons et qui est une exigence pour les Parisiens et la santé publique.

Le comité de concertation sur la pollution sonore s’est réuni pour la première fois le mois dernier. C’est bien sûr trop tard. Il nous faut avoir des points d’étape réguliers pour évaluer la politique publique et l’adapter le cas échéant.

Alors, c’est l’objet de ce vœu qui demande deux choses très simples :

  • La réalisation de mesures quantitatives du bruit quartier par quartier ;
  • La présentation de points d’étape réguliers aux Conseillers de Paris et d’un bilan à mi-parcours de la mise en œuvre du PAES.

Je vous remercie.

Béatrice Lecouturier à propos du vœu de l’Assemblée citoyenne relatif aux rues-jardins

Merci Madame la Maire, 

Madame la Maire, mes chers collègues, 

Je tiens tout d’abord à féliciter cette deuxième promotion de l’Assemblée citoyenne pour son travail et la présentation de ce vœu. 

L’idée d’installer des rues-jardins piétonnes, végétalisées et débétonisées est sans aucun doute une très bonne idée. Elle répond à des enjeux majeurs de notre époque: lutte contre le réchauffement climatique, la préservation de la biodiversité et la création d’espaces de vie apaisés. Notre groupe MoDem, Démocrates et Écologistes partage l’objectif de redonner une place de premier plan au végétal dans nos rues et d’améliorer la qualité de vie dans notre ville.

En effet, ces espaces apportent des bénéfices multiples : en plus de réguler la température urbaine, ils embellissent notre cadre de vie avec leurs couleurs, avec leur fraîcheur. Ils permettent une réappropriation de l’espace public par les habitants, dynamisant ainsi la vie de quartier et renforçant le lien social à travers des pratiques comme le jardinage urbain. Notre groupe MoDem avait d’ailleurs proposé la création de placettes oasis, des lieux de socialisation et de fraîcheur, composés de végétalisation de pleine terre et équipés de mobilier urbain rafraîchissant. 

Il est impératif d’agir rapidement, car avec seulement 3,2 m2 d’espaces verts par habitant, bien loin des 13m2 recommandés par l’OMS, nous devons travailler absolument collectivement. Cependant, il est également crucial d’agir de manière réfléchie et durable.

C’est pourquoi je souhaite ici soulever plusieurs points d’attentions : 

En termes de gestion tout d’abord, nous soutenons l’idée que les conseils de quartier doivent jouer un rôle dans la régulation des jardins et l’impulsion politique collective. Mais la transformation des rues en zones piétonnes doit également être sécurisée pour prévenir les actes de vandalisme et d’incivilités. De plus, les reports modals de circulation devront être pris en compte. 

La création des rues-jardins exigera un entretien régulier. Et là je m’adresse à la majorité car entre 2015 et 2021, les effectifs de la DEVE ont reculé de 16,52%. (Non, ne m’interrompez-pas cher Monsieur) Avec des ressources humaines en baisse, comment envisagez-vous de gérer l’entretien de ces nouveaux espaces ? Le coût budgétaire par la municipalité est également une préoccupation majeure, dont nous n’avons aujourd’hui malheureusement pas la réponse. D’autant plus que l’objectif de ce vœu est de transformer 100 rues en rues-jardins d’ici la fin de la mandature, ce qui paraît particulièrement ambitieux quand on connaît les difficultés de la municipalité à tenir le calendrier et respecter les budgets. 

Alors notre groupe MoDem, résolument engagé à lutter contre la bétonisation et la surdensification afin de faire de Paris une ville plus verte où chaque Parisien peut se réconcilier avec un environnement sain et apaisé, votera bien sûr votre vœu.

Je vous remercie. 

Maud Lelièvre à propos du rapport de la Chambre régional des comptes sur la végétalisation de Paris

Monsieur le Maire,

Mes chers collègues,

Nous nous trouvons aujourd’hui à un carrefour critique de notre histoire urbaine. La végétalisation n’est pas juste un projet écologique. C’est une nécessité impérieuse. Une question de santé publique et de justice sociale.

En tant que rapporteure de la mission d’information et d’évaluation « Paris à 50°C », présidée par mon collègue Alexandre Florentin, nous avions posé ces constats, ceux que notre capitale devait faire face à des défis sans précédent liés au réchauffement climatique. Les îlots de chaleur urbains ne sont pas simplement une question d’inconfort, c’est un risque pour la santé extrêmement grave, notamment pour les citoyens les plus vulnérables. C’est pourquoi la stratégie de végétalisation a la plus grande importance. Comme le souligne le rapport de la Chambre régionale des comptes, des ajustements significatifs doivent être envisagés pour optimiser notre réponse à ces enjeux.

Premièrement, il est crucial que ces actions ne soient pas simplement des déclarations d’intentions. Nous devons garantir une exécution rigoureuse et suivie des projets de végétalisation. Pour cela, il est nécessaire d’avoir à la fois un cadre clair, des objectifs mesurables, des indicateurs. La végétalisation de 170 000 arbres d’ici 2026 est un objectif ambitieux, mais sa réalisation doit être mieux suivie et doit permettre également aux citoyens, aux Parisiens de suivre la progression des projets, leurs impact environnemental en garantissant que chaque arbre planté contribue à l’amélioration du cadre de vie et soit durable malgré les effets du réchauffement climatique. Malgré cet engagement ambitieux, la protection du système racinaire des arbres reste aujourd’hui insuffisante pour protéger dans la durée et pleinement les arbres qui seront matures demain. 

Deuxièmement, la distribution inégale de la végétalisation dans nos arrondissements doit être corrigée et des actions doivent être menées de façon prioritaire dans les quartiers qui souffrent d’un déficit de nature, alors que les bénéfices d’espaces verts sur la santé mentale et physique sont largement documentés. Chaque quartier, chaque arrondissement doit bénéficier de politiques de végétalisation voir bénéficier d’un rééquilibrage, assurant une justice environnementale pour tous. Il convient de planifier davantage de végétalisation dans l’espace public et de façon plus dense en cohérence avec les espaces existants. Si la création de nouveaux parcs est une nécessité dans certains quartiers, sa mise en réseau, des grands parcs et des grands bois vers le centre de Paris, la continuité paysagère, la mise en place de parcs présents et futurs sont un impératif pour garantir à la fois les corridors biologiques et le rafraîchissement à moyen terme.

Troisième chose et troisièmement, la mise en œuvre de la végétalisation doit être adaptée aux spécificités parisiennes. Nous ne pouvons pas nous permettre de généraliser des solutions qui ne tiennent pas compte de la complexité de notre urbanisme et aussi de nos sous-sols dont les méthodes d’entretien sont inadaptées et ne permettent pas de résister en fonction des moyens investis, au changement climatique et qui ne permettent pas de protéger la biodiversité urbaine. Si la mise en place de la récente charte de l’arbre et du guide des essences permet une meilleure planification, rappelant que la temporalité des jardins n’est plus vouée à être celle de l’éphémère, celle du printemps et de l’été, il ne s’agit pas plus que de réintégrer la nature en ville, il s’agit plus que d’esthétiser l’urbain, il faut protéger l’environnement dans nos territoires. 

Nous sommes conscients que Paris doit composer avec un certain nombre de contraintes, notamment la question réglementaire, la question des sous-sols que j’ai pu évoquer, cela nous oblige à être ambitieux et à trouver d’autres solutions. 

La Ville doit continuer également à porter des projets, mais également à renoncer à des projets qui vont à contresens de la préservation des espaces verts et cela nous oblige à sanctuariser les espaces verts existants, de façon définitive, mais également sanctuariser des espaces vides pour en faire demain des réservoirs de biodiversité.

Quatrièmement, comme souligné par la CRC, le rôle de la DEVE (direction des espaces verts et de l’environnement) qui est fondamental et doit être renforcé. La baisse des effectifs, la baisse des moyens sont préoccupants et doit être inversée pour assurer la pérennité de notre engagement envers la végétalisation. C’est un personnel bien formé, suffisant qui permettra de développer nos espaces verts et de les maintenir en bon état de conservation.

Cinquièmement, nous sommes également confrontés à une instabilité financière dans les investissements dédiés à la végétalisation. Après le pic en 2019, les dépenses ont diminué, mettant en péril la possibilité de réalisation d’un certain nombre d’objectifs. Cette soutenabilité financière de nos politiques exige une révision de notre modèle économique urbain en plaçant les espaces verts, la nature et l’environnement avant certains projets d’aménagement.

Enfin et peut-être de façon plus cruciale, le rapport indique qu’il faut tirer un bilan des actions menées dans la mesure où les documents de bilans annuels des plans manquent de mesures fiables et détaillées. Les plans sectoriels ne sont pas dotés de moyens financiers dédiés. La trajectoire des dépenses est insuffisante et incertaine. Des outils de suivi sont nécessaires comme ceux que porte la France sur le plan international pour avoir des bilans à mi-parcours du plan climat, du plan climat annuel, du “bleu climat”, pour intégrer ces données financières et calendaires et les détailler pour permettre un véritable pilotage des initiatives environnementales. 

Je vous remercie. 

Séverine de Compreignac à propos de l’Assemblée citoyenne des enfants relatif à l’environnement

Merci Madame la Maire,

Chers collègues,

D’abord, je veux remercier nos six orateurs et leur engagement tout au long de l’année, ainsi que leurs collègues qui sont dans les tribunes et que je salue aussi.

Vous avez travaillé toute l’année pour acquérir des connaissances sur le fonctionnement de la démocratie, sur le fonctionnement de la Ville de Paris, sur les sujets de la propreté, du recyclage, de l’alimentation. Vous avez su identifier des sujets centraux pour la vie quotidienne et l’avenir de notre ville. Et nous espérons que les formations reçues vous seront bénéfiques et vous feront tous devenir des ambassadeurs à votre échelle. Nous espérons également que les engagements pris à votre égard aujourd’hui dans cet hémicycle seront respectés et entendus par l’exécutif au travers de la mise en œuvre de vos propositions.

Vous avez formulé un certain nombre de propositions donc et vous avez été tous les six très convaincants.

Sur la propreté, vous souhaitez que la ville organise une journée annuelle de nettoyage de la nature en ville destinée à tous les enfants parisiens afin de les sensibiliser à la protection de l’environnement. Nous y souscrivons pleinement. De nombreuses actions de ce type ont régulièrement lieu à Paris via diverses associations notamment. Elles démontrent leur efficacité ainsi que l’implication des citoyens et des citoyennes pour faire de Paris une ville propre. Une journée annuelle de sensibilisation spécifiquement dédiée à l’ensemble des jeunes parisiens constituerait, nous sommes d’accord, un très bon moyen pour leur permettre de prendre en compte dès le plus jeune âge les défis qui se dressent face à nous aujourd’hui. La végétalisation de la ville est un enjeu de qualité de vie et d’adaptation aux enjeux climatiques. L’entretien de ces espaces est impératif aussi. Et là-dessus la Ville de Paris doit prendre pleinement ses responsabilités. On a bien vu ces six dernières années une baisse de plus de 16% des effectifs de la DEVE, donc un vrai recul. Mais peut-être que, grâce à votre voeu, nous allons progresser à ce sujet.

Sur la proposition relative au recyclage, vous souhaitez que la Ville s’engage davantage sur le réemploi et le recyclage en organisant des actions de collecte et de sensibilisation dans les établissements scolaires. Vous avez tout à fait raison. Notre groupe est attaché depuis longtemps aux problématiques de réemploi et de recyclage sur le territoire parisien. J’en profite d’ailleurs pour former à nouveau le vœu d’avoir dans chaque arrondissement – et deux par arrondissement à termes – des recycleries et ressourceries qui sont extrêmement utiles dans une perspective de réduction des déchets. A Paris, existent aujourd’hui 19 ressourceries / recycleries actives situées sur 11 arrondissements et qui ont permis en 2022 de valoriser 3 686 tonnes de déchets. Nous pouvons sûrement faire mieux. 

Vous demandez également à la Ville de promouvoir une alimentation responsable à travers la diffusion d’une campagne de communication sur les réseaux sociaux comprenant notamment des vidéos de recettes de cuisine de saison. L’importance d’une alimentation équilibrée est au cœur de la santé individuelle et de la société dans son ensemble. Elle joue un rôle clef dans la prévention de nombreuses maladies et le maintien d’une meilleure qualité de vie. De plus, une alimentation équilibrée est importante pour la croissance, le développement, l’énergie et la performance. Il est donc primordial de privilégier des options plus saines pour préserver notre santé à long terme, mais également de les rendre accessibles – et c’est le sens des mesures prises dans les offres de restauration collective – mais également l’accent mis sur l’éducation au goût, importante pour donner dès le plus jeune âge les bons réflexes. La restauration collective municipale sert aujourd’hui 30 millions de repas par an dans les 1 300 restaurants collectifs municipaux. S’il y a donc bien un endroit où il faut massivement communiquer sur le sujet, ce sont notamment dans les écoles. Et bien évidemment plus largement sur l’ensemble du territoire parisien.

Évidemment, la Ville se devra d’informer les enfants parisiens de la mise en œuvre de l’ensemble des mesures présentées dans votre voeu. Les sujets soulevés y sont importants et nous vous remercions à nouveau pour votre travail. Pour nous, ils sont la marque de votre générosité, de la sensibilité de votre génération à l’environnement et du regard sur votre cadre de vie. Nous espérons que la Ville prendra toute sa part pour continuer plus largement à développer des solutions pour relever ces beaux défis.

Merci.

Béatrice Lecouturier à propos du rapport de la MIE sur le Bois de Boulogne et de Vincennes

Madame la Maire,

Mes chers collègues,

Je tiens à mon tour à remercier l’initiative du groupe Changer Paris de nous avoir proposé cette MIE sur les bois de Boulogne et de Vincennes et je remercie tout particulièrement sa présidente, Valérie Montandon. Une grande reconnaissance également à son rapporteur, Emile Meunier, de cette mission. Tous les deux ont fourni un travail considérable, mené des débats avec beaucoup, mais je peux vous dire, beaucoup de patience et ont fait preuve d‘un esprit de concorde et de rassemblement inédit pour arriver à l’adoption de ce rapport assorti de ses 68 propositions.

Et pourtant, au départ, ce pari était loin d’être gagné.

De grands remerciements vont également à l’ensemble des services du Bureau des missions de l’Assemblée ainsi qu’ à nos collaborateurs qui ont été très investis sur le sujet. Et je vous en remercie.

Je crois qu’il faut rendre hommage également à l’histoire, et à Napoléon III qui confie au baron Haussmann le soin de créer ces deux grands poumons verts de la capitale et à ses architectes Alphand et Davioud qui les mirent en œuvre. Ils ont été mis en œuvre pour la détente des Parisiens. 

Mais en 2024, en dehors de l’aspect récréatif de détente des Parisiens, ces deux bois représentent un enjeu fondamental dans la réponse aux défis climatiques et environnementaux auxquels est confrontée notre ville.

Vous connaissez notre attachement à la politique de sauvegarde du patrimoine à Paris et notamment celle du petit patrimoine que nous avons fait voter dans cette assemblée. Les deux bois de Boulogne et de Vincennes recèlent de véritables trésors patrimoniaux souvent inconnus et nous avons constaté sur place, leurs très mauvais entretiens. 

Alors, nous demandons un inventaire exhaustif du bâti, un diagnostic de leur état, une rénovation des éléments patrimoniaux les plus en urgence.

Les habitudes de déplacement ont largement évolué avec une diminution notoire des déplacements en voiture dans les deux bois. Nous regrettons par ailleurs qu’il n’ait pas été inclus dans le Plan de mobilité adopté en 2024. Ils avaient pourtant toute leur place. Il faut penser donc à une amélioration de la signalétique dans les bois, un meilleur entretien des trottoirs comme des voies piétonnes et des pistes cyclables. Réfléchir à l’installation de bancs, d’abris bus respectueux du paysage, sans oublier l’installation de toilettes, car c’est bien connu, personne n’a jamais envie d’aller aux toilettes quand il va se promener en famille dans les bois de Boulogne et de Vincennes. Tant mieux, car pour eux, il n’y pas de toilettes ou si peu!

Le sujet des coupes rases dans les bois a été un sujet épidermique entre les pro et les anti coupes rases. Selon les experts, les coupes rases ont de grandes conséquences écologiques : dégradation de la structure des sols en cas de fortes pluies ou de fortes chaleurs. Mais c’est aussi très traumatisant pour les Parisiens de voir des surfaces entièrement arborées, coupées du jour au lendemain, laissant un paysage lunaire à la place. Les arbres ont pris de plus en plus de places protectrices dans nos vies et je comprends que cette méthode choque nos concitoyens.

Nous proposons alors de privilégier la sylviculture irrégulière permettant le couvert forestier et donc de favoriser une régénération des arbres de manière ponctuelle et éparse. Nous proposons également le respect de la biodiversité et de la sécurité par la mise en place d’un éclairage intelligent afin de respecter les trames noires nécessaires à la faune.

Les débats sur la propreté et la sécurité ont été particulièrement houleux selon les sensibilités politiques des différents groupes. La ville de Paris a choisi de diminuer drastiquement le nombre des corbeilles, pour moins de déchets. L’idée peut paraître absolument séduisante. Mais encore faut-il proposer une offre alternative aux Parisiens venus pique-niquer un dimanche ou se retrouver entre amis. Et le compte n’y est pas. Les points de collecte de déchets doivent être repensés et installés aux abords des concessions, des équipements sportifs et sur les grands axes des deux bois.

En ce qui concerne la sécurité, notre groupe tient à saluer tout le travail de prévention et de lien social qu’effectuent les associations. Il existe une forte précarisation des populations dans les bois entraînant une grande violence. A saluer également, le travail de la police municipale et nationale mais avec des effectifs encore insuffisants. 

Enfin un autre grand sujet de friction, la gouvernance des bois avec les communes jouxtant les deux bois. Il y a manifestement une volonté de non-collaboration de la ville de Paris à travailler avec ces communes limitrophes. Notre groupe regrette le manque d’ambition de ce rapport pour mettre en place des conventions bilatérales entre la Ville de Paris et les communes limitrophes.

Bilan donc mitigé pour cette MIE dans la vitalité et l’audace de ses propositions pour satisfaire certains groupes politiques peu désireux à faire avancer ce débat sur des sujets devenus idéologiques.

Cette MIE est une première. Nous serons attentifs bien évidemment à la bonne exécution de ses préconisations. Et nous espérons surtout qu’il y ait d’autres MIE sur les bois de Boulogne et de Vincennes. Ils le valent bien et les Parisiens aussi.

Je vous remercie. 

Maud Gatel à propos de l’implantation des fontaines à eau dans les établissements recevant du public

Merci Madame la Maire, 

La lutte contre le plastique est une absolue nécessité pour nous-mêmes, pour les nouvelles générations qui ont fait leur entrée dans ce Conseil. Notamment parce qu’on connaît l’impact sur les organismes et sur la biodiversité. 

Alors vous savez la loi AGEC prévoit que depuis le 1er janvier 2022, tous les établissements recevant du public doivent se doter de fontaines à eau or selon une étude l’ONG “No plastic in my sea”, près de la moitié des ERP parisiens ne respectent pas cette obligation et des améliorations en matière de signalétiques pourraient être envisagées pour améliorer justement à la fois l’accès à l’eau et contribuer à lutter contre l’usage des bouteilles en plastique. 

Donc par ce vœu nous vous demandons monsieur le maire de présenter aux conseillers de Paris un état des lieux de l’implantation des fontaines à eau dans les établissements recevant du public et d’exposer plus globalement votre stratégie en la matière. 

Bien évidemment c’est un sujet qui concerne tous les Parisiens et ça concerne aussi les conseillers de Paris puisque nous n’avons plus accès à l’eau compte-tenu des difficultés de fonctionnement de la fontaine de notre conseil depuis deux conseils, je vous remercie par avance.

Béatrice Lecouturier à propos des jardins de Notre-Dame

Merci beaucoup Monsieur le Maire, 

Monsieur le Maire, 

Mes chers collègues, 

Le 8 décembre prochain, le joyau de Notre Dame rouvrira ses portes au public. Un exploit pour tous les amoureux du patrimoine, de Paris, de la France, qui traduit la volonté de savoir-faire de notre pays qui agit face à l’adversité. 

A la suite du tragique incendie, vous aviez annoncé, madame le maire mais monsieur la Maire, le déblocage de 50 millions d’euros pour la restauration de la Cathédrale Notre Dame. Cette somme s’est finalement transformée en une dotation pour un projet, déjà engagé préalablement, de réaménagement du parvis. 

A défaut de tenir vos engagements, nous demandons à Madame la Maire, que ce réaménagement ne soit pas un prétexte pour détruire les jardins de Notre Dame et de l’Ile-de-France. 

Alors que la délibération que nous étudions porte sur l’autorisation de signature d’une convention de transfert de maîtrise d’ouvrage avec le ministère des Armées et avec l’Établissement public EPRND, nous voulons réaffirmer notre position concernant le projet, concernant les jardins de Notre-Dame. 

Après l’avis de la Commission nationale de l’architecture et du patrimoine qui a fait part d’un certain nombre de recommandations, notamment concernant la préservation du patrimoine, notamment du square Jean XXIII, vous avez indiqué retravailler un certain nombre de points et notamment la question des grilles. 

Si nous sommes attachés aux grilles, de ces jardins, de ce square, ce n’est pas contrairement à ce que certains veulent faire croire en lien avec la route. Maintenir les grilles, et ne pas raser les haies d’ifs, dont madame Biraben a parlé, c’est préserver la biodiversité ; maintenir les grilles, c’est assurer et préserver le caractère mémorial du square de l’Ile-de-France puisque les pelouses se situent au-dessus de la crypte du Mémorial des martyrs de la déportation. Et nous réaffirmons notre position : nous n’opposons pas les grandes pelouses ouvertes à tous et les squares. Les deux doivent cohabiter, mais dans le respect de l’identité des lieux. 

C’est la raison pour laquelle nous déposons ce vœu, demandant la préservation des squares Jean XXIII et du square de l’Île-de-France sur le plan patrimonial, mémoriel et au regard de la biodiversité, en espérant que vous pourrez nous rassurer sur tous ces points. 

Je vous remercie.

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