Madame la Maire, 

Mes chers collègues, 

Impossible de ne pas partager l’orientation générale de ces 500 mesures d’autant plus que nous avons voté le précédent plan climat. 

Certes ce plan est avant tout la somme des annonces déjà faites, qui parfois présente même un recul par rapport à ce qui avait été annoncé et dont les nouveautés se résument à la reprise des recommandations de la MIE Paris à 50 degrés. Je voudrais d’ailleurs en profiter pour renouveler mes remerciements à l’attention d’Alexandre Florentin et Maud Lelièvre qui ont mené ces travaux. Dommage, dès lors d’avoir reporté de 6 mois la présentation de ce nouveau plan climat pour ne pas reprendre l’ensemble des recommandations de la MIE pourtant adoptées à l’unanimité. 

Mais au sein de ce document particulièrement dense, il y a un grand absent : les enseignements de la non atteinte des objectifs du précédent plan climat. Parce que oui, énergie, mobilité, air, les objectifs, certes très ambitieux, du précédent plan n’ont pas été atteints. Y compris ceux dépendant exclusivement de la ville. Or, les mêmes objectifs sont réaffirmés. Comment dès lors faire confiance à ce nouveau plan si les manquements du passé ne sont pas analysés et si aucun correctif n’est apporté ? 

Parce que non, Madame la Maire, il n’y a pas d’autres choix possibles. Mais ce qui compte, ce sont les résultats. 

Pour passer de l’incantation à l’action, il faut des objectifs mais aussi les moyens de l’action, un phasage ! Or rien de tout ça. J’ai évoqué déjà hier le décalage entre  les ambitions et le financement par exemple avec l’annonce de 60 cours Oasis alors que le budget ne permet d’en financer que 13. 

Malheureusement, je n’aurais pas suffisamment de temps, mais nous avons déposé un certain nombre de vœux comme nous l’avions fait au moment du PLU et malheureusement l’ensemble de nos vœux avaient été rejetés par l’Exécutif. 

Vous dites « vouloir mettre la nature au cœur des politiques urbaines », évidemment nous partageons mais les enseignements du précédent mandat nous laissent pour le moins circonspects. 

Je rappelle la création nette de végétalisation lors du précédent mandat s’élève à 0,36m2, par habitant, soit bien bien loin des 300 hectares prévus … Et quant à  l’open data, il nous indique que ce sont uniquement 866 arbres qui ont plantés cette année. 

La nécessaire augmentation de l’indice de Canopée nécessite des arbres à maturité, et demande du temps et une protection. Et pour cela, il faut en finir avec les pieds d’arbres en résine qui sont de nature à fragiliser les végétaux et c’est l’objet de notre vœu 32.

Quant à la création de haies linéaires, à nouveau nous y sommes favorables mais c’est totalement orthogonal par rapport à ce que vous prévoyait en supprimant les grilles et les haies de squares. D’où notre vœu 30 : pas de dépose de grilles sans une étude d’impact sur la biodiversité. L’éclairage peut également être un ennemi de la biodiversité c’est la raison pour laquelle dans notre vœu 31, nous demandons de déployer un éclairage intelligent. 

Sur la rénovation thermique : vous avez hier abondé le budget pour le parc social et heureusement, puisqu’une nouvelle fois, les ambitions n’étaient absolument pas alignées avec les moyens budgétaires alloués. Alors c’est un premier pas. Quant aux rénovations énergétiques du privé, il repose sur l’accompagnement, précieux de l’APC, le soutien financier étant le propre d’autres et notamment de l’État. Alors oui c’est un combat partagé et qu’on doit renforcer ensemble plutôt que de s’opposer les uns les autres. 

Alors bien sûr, tout ne dépend pas de l’action de la ville. Mais souffrez que nous pointions l’incapacité de la Ville à remplir les objectifs qui ne dépendent que de vous. Et je pense par exemple à la réduction de 40% de la consommation énergétique du patrimoine, commençons avec les bâtiments publics de la Ville, je rappelle que  la mission confiée à Yves Contassot en 2017 n’a toujours pas été mise en œuvre. 

Madame la Maire, nous ne pouvons pas échouer à atteindre la neutralité carbone et adapter la ville au changement climatique. 

Il n’y a pas de point B, et donc pas de place à l’autosatisfaction quand les objectifs, que vous vous êtes vous-mêmes fixés, ne sont pas atteints. Et quand des décisions aberrantes sur le plan climatique ont été prises. 

Un peu d’humilité, de la méthode, l’alignement de l’ambition et des actions sont les conditions nécessaires pour changer le paradigme. Et manifestement, nous n’y sommes pas.