Madame la Maire,
Mes chers collègues,
Paris est aujourd’hui confrontée à une situation que nous avons dénoncée, redoutée, et même anticipée. L’intensité des vagues de chaleur que nous subissons constitue une menace directe pour la vie des Parisiens. 5 jours à plus de 40°C depuis 2019. Avant 2019, combien ? Aucun !
Cette semaine, les records de température sont exceptionnels dépassant les 40 degrés celsius – sauf peut-être d’ailleurs dans cet hémicycle climatisé de façon privilégiée. Partout ailleurs dans Paris, cette canicule s’accompagne de nuits tropicales particulièrement insupportables rendant impossible le repos des Parisiens.
Impossible à l’intérieur, du fait de la chaleur, mais aussi impossible d’ouvrir les fenêtres en raison des nuisances sonores générées notamment par les terrasses et ceux qui restent dehors et qui empêchent le sommeil de nombreux Parisiens.
Ce n’est pas tout. Qu’en est-il de l’ouverture des piscines municipales ? Elles ferment à 18h sans extension d’horaire avant le 5 juillet sans personnel supplémentaire pour accueillir les usagers qui voudraient un peu de fraîcheur.
Quant à la forêt urbaine, place de l’Hôtel de ville, elle est fermée. Vous avez même supprimé des points d’eau qui permettaient de soulager un peu la chaleur. Cette fermeture de fontaine concerne d’ailleurs tout Paris, pas simplement la place avec moins d’une fontaine sur deux en fonctionnement.
Ces exemples montrent combien les Parisiens sont vulnérables face à la chaleur, face à la canicule. Il y a 2 ans, en tant que rapporteur de la mission Paris à 50° degrés présidée par Alexandre Florentin, nous avions collectivement fait plusieurs recommandations dont deux majeures sur lesquelles je voudrais revenir.
Recommandation 6, raccorder les établissements scolaires au réseau fraîcheur de Paris. Où en sommes-nous à ce sujet ?
Recommandation 42, lancer une étude sur un développement plus rapide de fraîcheur de Paris accompagné d’une étude d’impact. Quelles avancées concrètes ?
Aujourd’hui, le raccordement au réseau fraîcheur de Paris reste hors de portée pour de nombreuses structures d’arrondissement, encore plus évidemment pour les habitants face au coût prohibitif pour réaliser ces raccordements.
Rafraîchir les écoles en priorité aurait permis de créer des lieux refuges. Ma question est simple. Sur les 800 établissements que nous avions identifiés, combien d’établissements publics sont effectivement raccordés ? Combien d’écoles ?
Et ce n’est pas la seule solidarité climatique que nous devons mettre en œuvre. Les EHPAD à Paris ne disposent pas de climatisation individuelle dans toutes les chambres alors qu’un certain nombre de résidents très âgés voire malades ne peuvent pas se déplacer. Or en EHPAD, les travaux ont des conséquences sur le prix d’hébergement payé par les résidents. À nous de faire en sorte que ces personnes âgées soient prioritaires dans le raccordement et que cela soit pris en charge par la ville.