Catégorie : Patrimoine et mémoire (Page 1 of 5)

« Entre sacralité de Paris et modernité »

Les Parisiens aiment leur ville, son histoire, son architecture, son patrimoine. Néanmoins, celui-ci est de plus en plus malmené. C’est particulièrement le cas du mobilier urbain. Ce n’est pas une querelle “des anciens contre les modernes” : certaines aberrations architecturales n’auraient jamais dû avoir lieu, notamment si la Commission du Vieux Paris avait été mieux écoutée. Pour autant, Paris ne doit pas devenir une ville musée où aucune innovation ne serait possible.
La plupart des quartiers de Paris ont leur propre histoire, leur propre identité “visuelle”. Revaloriser leur mémoire et leur patrimoine immatériel permettrait de donner un nouveau souffle à notre ville. Enfin, le patrimoine parisien, qu’il s’agisse des édifices historiques, culturels ou cultuels, doit être rénové après le retard pris lors de la précédente mandature.

Béatrice Lecouturier à propos du projet de réaménagement de la place de la Concorde

Merci monsieur le Maire, 

Nous allons avoir une vue un peu différente de celle des Écologistes. 

Monsieur le maire, 

Mes chers collègues,  

Place de la Concorde ou place de la discorde ? Je m’interroge aujourd’hui. 

Alors que l’ancienne place Louis XV, devenue place de la révolution fut rebaptisée place de la Concorde en 1795 afin de souligner la réconciliation des Français après la Révolution, il est fort à parier que le projet de piétonisation de cette place ne soit pas source de réconciliation pour les Parisiens.

Lieu emblématique de Paris pour ses perspectives exceptionnelles sur l’Arc de Triomphe, l’Assemblée Nationale et la Seine, le Palais du Louvre et les jardins des Tuileries, <brouhaha> la Madeleine et sa rue Royale, elle symbolise tout le faste, l’élégance et l’architecture classique du XVIIIe siècle parisien.

Dotée d’un patrimoine d’une richesse unique, la place de la Concorde est une célébration de la France avec ses fontaines qui représentent les mers et les fleuves, ses villes avec ses huit statues allégoriques qui dessinent le contour de la place. C’est aussi la France qui rayonne dans le monde avec l’Obélisque de Louxor qui s’impose en majesté au centre de la place.

C’est donc un ordonnancement patrimonial admirable.

Un ensemble admirable car minéral et sa minéralité en fait toute sa spécificité et sa beauté.

Les jardins des Tuileries qui jouxtent la place offrent déjà un merveilleux îlot de fraîcheur avec ses 1800 arbres.

La minéralité du lieu devient alors complémentaire de ce magnifique jardin arboré et fleuri des Tuileries.

La beauté de Paris c’est la diversité dans l’unité. 

Or en voulant réorganiser cette place unique dans sa structure patrimoniale, je crains que vous n’uniformisiez encore un peu plus les places parisiennes.

La place de la Bastille, la place de la République, la place du Trocadéro, la place de l’Etoile. Bref, toutes ces places se dessinent sur une même idée architecturale unique, sans charme, sans spécificité, sans originalité. Tout le monde sur un même modèle. Et nous le regrettons.

L’unité de cette place doit être conservée par ses pavés au sol, son mobilier XIXè du second empire si parisien.

En la modifiant, vous prenez le risque de déséquilibrer tout un équilibre fragile mais dont le résultat est d’une force inouïe.

Certes, la place de la Concorde a connu dans son histoire des épisodes de parterres végétalisés. Mais entre-temps le sous-sol de la place est devenu sur encombré et ne laisse guère de place à des plantations en plein terre.

Le pavage de la place de la Concorde est emblématique et précieux. La végétalisation de cet espace doit donc prendre en compte les particularités du patrimoine architectural pour harmoniser et embellir le paysage parisien grâce à la nature.

Pour autant, cette place doit être rénovée.

Oui cette place de la Concorde a été tellement malmenée avec des plots en plastique, en béton, un sol très endommagé.

Le groupe Modem très attaché à la conservation du patrimoine n’est pas foncièrement opposé à un réaménagement de la place notamment en repensant à la place donnée aux piétons et à ses cheminements.

Si la physionomie de la ville de Paris doit s’adapter aux défis d’aujourd’hui, nous sommes convaincus qu’il est tout autant possible de préserver l’âme de Paris sans abîmer son histoire.

C’est tout le sens du vœu rattaché à cette délibération que nous déposons.

Il est impératif qu’un déroulé précis des opérations soit communiqué aux conseillers de Paris.

Oui la place de la voiture doit être revue, mais de manière raisonnable. Nous sommes particulièrement inquiets sur les installations légères que vous voulez y installer suite aux choix hasardeux que vous avez déjà eu concernant en la matière sur d’autres projets. J’ai un bruit pardon qui est très désagréable. Monsieur Boulard s’il-vous-plaît. Merci. L’organisation de grands évènements nous alerte également.

N’existe t-il pas déjà assez de lieux pour accueillir de grands évènements populaires à Paris ? Et lorsque l’on voit l’état du Champ de Mars, nous sommes particulièrement inquiets sur ce que pourrait devenir la place de la Concorde.

Toute cette place est classée et le ministère de la Culture aura son avis à donner.

Vous l’aurez compris monsieur le Maire, nous sommes dans l’attente, mais nous sommes inquiets de votre projet concernant la place de la Concorde.

Nous serons attentifs à chacune des étapes de ce projet s’il voit le jour.

Paris nous a légué une histoire et un patrimoine. Faisons preuve d’humilité en le respectant, en l’entretenant sans remettre en cause en permanence la justesse de l’équilibre patrimonial qui fait la beauté de notre ville.

Je vous remercie. 

Béatrice Lecouturier à propos des jardins de Notre-Dame

Merci beaucoup Monsieur le Maire, 

Monsieur le Maire, 

Mes chers collègues, 

Le 8 décembre prochain, le joyau de Notre Dame rouvrira ses portes au public. Un exploit pour tous les amoureux du patrimoine, de Paris, de la France, qui traduit la volonté de savoir-faire de notre pays qui agit face à l’adversité. 

A la suite du tragique incendie, vous aviez annoncé, madame le maire mais monsieur la Maire, le déblocage de 50 millions d’euros pour la restauration de la Cathédrale Notre Dame. Cette somme s’est finalement transformée en une dotation pour un projet, déjà engagé préalablement, de réaménagement du parvis. 

A défaut de tenir vos engagements, nous demandons à Madame la Maire, que ce réaménagement ne soit pas un prétexte pour détruire les jardins de Notre Dame et de l’Ile-de-France. 

Alors que la délibération que nous étudions porte sur l’autorisation de signature d’une convention de transfert de maîtrise d’ouvrage avec le ministère des Armées et avec l’Établissement public EPRND, nous voulons réaffirmer notre position concernant le projet, concernant les jardins de Notre-Dame. 

Après l’avis de la Commission nationale de l’architecture et du patrimoine qui a fait part d’un certain nombre de recommandations, notamment concernant la préservation du patrimoine, notamment du square Jean XXIII, vous avez indiqué retravailler un certain nombre de points et notamment la question des grilles. 

Si nous sommes attachés aux grilles, de ces jardins, de ce square, ce n’est pas contrairement à ce que certains veulent faire croire en lien avec la route. Maintenir les grilles, et ne pas raser les haies d’ifs, dont madame Biraben a parlé, c’est préserver la biodiversité ; maintenir les grilles, c’est assurer et préserver le caractère mémorial du square de l’Ile-de-France puisque les pelouses se situent au-dessus de la crypte du Mémorial des martyrs de la déportation. Et nous réaffirmons notre position : nous n’opposons pas les grandes pelouses ouvertes à tous et les squares. Les deux doivent cohabiter, mais dans le respect de l’identité des lieux. 

C’est la raison pour laquelle nous déposons ce vœu, demandant la préservation des squares Jean XXIII et du square de l’Île-de-France sur le plan patrimonial, mémoriel et au regard de la biodiversité, en espérant que vous pourrez nous rassurer sur tous ces points. 

Je vous remercie.

Maud Gatel rend hommage à Jacques Delors

Merci beaucoup Monsieur le Maire, 

Le 27 décembre 2023, Jacques Delors nous a quittés, à la veille de cette année 2024 si importante pour le combat de sa vie, l’Union européenne, et 20 ans après la réconciliation de l’Ouest et l’Est.  

Haut-fonctionnaire, homme politique, député européen, ministre, président de la Commission européenne, il aura profondément marqué 40 ans de vie politique française et européenne. 

Homme de convictions, Jacques Delors était aussi et avant tout un homme libre. Ce qui le conduisit à accompagner Jacques Chaban-Delmas en tant que secrétaire général du gouvernement pour la formation professionnelle et la promotion sociale. 

Après avoir adhéré au MRP, il devient une figure de la deuxième gauche, celle réconciliant les Français avec l’économie. Il cherchera également à se rapprocher du centre. 

Marqué familialement par les conflits meurtriers, l’idée de réconciliation des peuples a aussi inspiré son œuvre au niveau européen. Sous sa présidence, entre 1985 et 1995, la Commission et le projet européen ont fait des pas de géant et il nous laisse un héritage précieux. 

Au cours de sa vie, il a croisé de nombreux quartiers parisiens : 

Il est d’abord né dans le XIVe arrondissement, il a vécu dans le XXe arrondissement, il y a tenu un ciné-club et joua au basket à Jeanne d’Arc de Ménilmontant. 

Il est mort dans le Ve arrondissement, rue Saint-Jacques. 

Il fut maire de Clichy-la-Garenne, à proximité directe du XVIIe arrondissement, qui abrite aujourd’hui la maison de l’Europe. Et puis le IXe arrondissement, où se trouve le think tank qu’il a fondé, Notre Europe.

Très nombreux sont donc les lieux parisiens qui font écho à sa vie et à ses combats. Dès lors, et évidemment en totale concertation et en accord avec sa famille, nous proposons que Paris lui rende hommage avec la dénomination d’un lieu à son nom.

Je sais que le travail a débuté sous l’égide de Laurence Patrice avec sa famille et je m’en réjouis. 

Car ils ne sont pas si nombreux ceux qui servent notre pays avec « le sens du devoir, avant le goût du pouvoir ». Ceux qui rassemblent sans exclure. Et donc Paris doit lui rendre hommage à la hauteur du grand homme qu’il était. C’est l’objet de ce vœu. Face à une figure telle que Jacques Delors, un véritable homme d’Etat qui rassemble au-delà des contingences, Paris lui doit bien ça.  

Je vous remercie. 

Béatrice Lecouturier à propos de la piétonisation et de la végétalisation de la place du Trocadéro

Madame la Maire,

Mes chers collègues, 

La justice administrative a rejeté 2 fois, 2 fois madame la Maire, le projet de la ville de Paris de végétaliser et de piétonniser la perspective reliant la Tour Eiffel au Champ-de-Mars dont fait partie la place du Trocadéro.

Alors je cite la Cour d’appel : 

«  La baisse attendue de la circulation en raison de la pratique du vélo et du télétravail n’est pas suffisante pour accepter le projet de la Mairie de Paris ».

Alors, le vélo et le télétravail peuvent-ils être les ultimes recours à la voiture ? Peut-on couper en deux la place du Trocadéro, point structurant de la circulation à Paris, sans mettre en danger toute l’organisation d’un périmètre large en engorgeant les grands axes à l’entour de la Place du Trocadéro à savoir les avenues Foch, Victor Hugo, Wilson, Iéna et toutes les rues alentour ?

Si nous avons toujours défendu dans notre groupe MoDem la diminution de la place de la voiture à Paris, cela ne signifie pas l’éradication de la voiture.

La liberté de la circulation est une des premières des libertés.

Mais en fermant la moitié de la place du Trocadéro à la circulation, vous portez atteinte à la liberté de transport de milliers de Parisiens.

Aucune sérieuse, aucune étude sérieuse de report de circulation n’a été apportée au projet.

Aucune solution n’est apportée en termes de complément de transport pour pallier à cette fermeture.

Aucune solution non plus sur la sécurité du lieu qui devra être renforcée alors que le Trocadéro attire des millions de touristes et que l’insécurité ne fait que croître autour de ce site.

Aucune concertation avec les riverains, inquiets, concernant les grands événements qui apportent beaucoup de nuisances sonores.

Voilà donc autant d’interrogations dont les réponses ne nous sont pas apportées. 

En plus, les finances de la ville sont exsangues avec un déficit de près de 10 milliards d’euros à horizon 2026. Et pourtant, ce projet au départ budgété à 70 millions a déjà dérapé à plus de 110 millions d’euros.

Madame la Maire, comment comptez-vous financer ce projet et les autres que vous souhaitez mettre en place ? 

Comme d’habitude vous passez en force, en balayant d’un revers de main les décisions de la justice, l’avis du préfet de police, et le quotidien des Parisiens.

Cette politique de la hache, n’est pas notre manière de faire de la politique Madame la Maire.

Et à en croire les différentes études menées auprès des Parisiennes et des Parisiens sur votre politique, ce n’est pas la leur non plus.

Ils en ont assez de votre manque d’écoute et votre vision très personnelle de vouloir détruire la ville de Paris. 

Et pourtant, cette place du Trocadéro méritait oui, elle méritait une réelle réflexion pour la rendre plus agréable. Mais pas comme ça, pas au mépris de tous.

Vous choisissez l’autoritarisme. Nous préférons le dialogue. 

Non, la place du Trocadéro ce n’est pas devenir un grand amphithéâtre de contemplation comme nous pouvons le lire dans votre projet.

Elle risque au contraire de devenir un enfer de pollution dû aux embouteillages, de nuisances sonores importantes et de stress supplémentaire pour les Parisiens et les touristes.

Vous l’aurez compris, votre projet n’apporte aucune réponse à nos inquiétudes concernant la piétonisation de la place du Trocadéro.

Et je vous remercie. 

Maud Gatel à propos de l’avenir du Parc des Princes

Merci Madame la Maire,

Mes chers collègues, 

Les choses ont décidément bien changé, depuis l’idylle entre la ville et les nouveaux actionnaires du PSG au moment de son arrivée. 

Aujourd’hui, rien ne va plus. Le dialogue est rompu. Et tant le club que les supporters risquent d’en faire les frais.

Au groupe MoDem, nous ne pouvons accepter que les Parisiens subissent les conséquences des atermoiements de la Ville sur la question de l’avenir du parc des princes et d’une majorité non tenue. 

Vous l’avez rappelé, Madame la Maire, la ville n’était pas fermée à la vente du parc des Princes. Dès 2014, vous évoquiez cette possibilité, au regard des coûts extrêmement importants d’entretien du stade. Des promesses semblent-ils avaient même été faites. Les propriétaires du PSG entendaient, et on peut tout à fait les comprendre, agrandir le stade pour qu’il soit à la hauteur des ambitions du club et augmenter les recettes de billetterie et tout ce qui va avec. Encore fallait-il y mettre le prix compte tenu du déficit abyssal de la Ville. 

Ce matin, alors que la situation paraît totalement bloquée, vous appelez à la rescousse le Conseil de Paris pour soutenir votre position du moment. Alors c’est bien la première fois que nous avons un débat organisé sur le sujet de la vente ou non du Parc des Princes, sujet qui touche pourtant à deux éléments essentiels pour les Parisiens, leur club de foot et un actif stratégique de la Ville. 

Depuis l’offre du PSG, que vous avez jugée ridicule, vous affirmez que vous vous opposez à la cession. C’est aussi ce que rappelle le vœu que vous nous présentez ce matin. Mais plutôt vous Madame la maire parce que votre premier adjoint ne semble pas tout à fait sur la même ligne. 

Aujourd’hui, l’urgence est bien de renouer le dialogue, alors que les discussions sont bloquées depuis des mois. 

Au groupe MoDem, nous avons deux priorités : 

Que le club reste à Paris. 

Et que les intérêts immobiliers des Parisiens soient préservés. 

Et il faut donner les moyens nécessaires au club d’atteindre ces objectifs : le rénover, l’agrandir, y compris en prolongeant le bail emphytéotique qui court jusqu’en 2043. 

Avec une attention toute particulière pour les Riverains du Parc des Princes. 

Mais la manière dont vous avez géré jusqu’alors le dossier Madame la Maire nous inquiètent profondément et ce n’est pas un blanc-seing que vous nous donnerons. 

Je vous remercie.

Béatrice Lecouturier à propos de la dénomination Jardin Charles Aznavour attribuée au Carré Ledoyen (8e)

Madame la Maire, 

Mes chers collègues,

Donner le nom de Charles Aznavour au patrimoine commun parisien, c’est rendre hommage à une figure marquante de la musique française, un héritage de valeurs dans un territoire, et enfin esquisser l’ambition d’un lieu. 

C’est dans cet esprit que, la dénomination Jardin Charles Aznavour a été attribuée à une partie des jardins des Champs-Élysées sur le carré Ledoyen. 

Décédé le 1er octobre 2018 à l’âge de 94 ans, Charles Aznavour était un auteur, un compositeur, un interprète, qui a diverti le monde pendant près de 75 ans. 

Icône par excellence de la culture populaire française, il était reconnu de tous comme un écrivain remarquablement doué et styliste de chansons uniques. Souvenons-nous des mille chansons qu’il a pu composer comme “Hier encore”, “Emmenez-moi”, “For me For me Formidable”, ou encore “la Bohème” pour ne citer qu’elles parmi tant d’autres.

Plus jeune, bien qu’il ait eu un appétit pour la musique, Charles Aznavour a canalisé son énergie vers le théâtre. Puis, de la scène à l’écran, où il a tourné dans quelque soixante films sous la direction des meilleurs réalisateurs de son temps, de Cocteau à Chabrol, sans oublier Lelouch ou Truffaut dans Shoot the Piano Player, qui fait de lui une star française de l’écran. 

Pourtant, il n’a jamais cessé de s’identifier le plus étroitement à son héritage arménien, qui résonne aujourd’hui plus fort que jamais. Né Shahnour Varenagh Aznavourian, ses racines françaises provenaient du départ de ses parents qui ont fui la menace du massacre Turc. Il fut un grand défenseur de la reconnaissance du génocide arménien, qui en avril 1915 et juillet 1916, a fait plusieurs centaines de milliers de morts dans la communauté arménienne en Turquie. Combat qu’il mènera toute sa vie durant, puisqu’il sera ambassadeur et représentant permanent de l’Arménie auprès de l’ONU. 

Admiré à l’internationale, Charles Aznavour a eu un immense succès, bien qu’il fut initialement très difficile pour lui d’être accepté comme compositeur. Grâce à ses talents d’écrivains et à son timbre de voix, sa percée a eu lieu en 1956, lors d’un engagement de vaudeville à Casablanca, où le public le place en tête d’affiche. 

Car très tôt, Charles Aznavour a appris à surmonter ses craintes, en partie grâce à l’aide d’Édith Piaf, avec qui il a travaillé, développé son style, et qui, aujourd’hui encore, reste inimitable. 

Chanteur exigeant, artiste délicat, il chantait l’amour, les moments de joies et les déceptions sous timbre de mélancolie. 

Tant de succès pour un auteur-compositeur qui savait séduire son auditoire dès les premières notes de musique, en créant des mélodies à caractère personnel et émotionnelles qui élargissaient notre gamme d’émotions. 

Aznavour n’a cessé de se produire et d’enregistrer jusqu’à sa mort, notamment en 2015 avec “Encores” son 51e et dernier album studio, pour une carrière qui aura multiplié les collaborations, les duos, les itinérances musicales, restant toutefois fidèle au jazz. 

Aznavour serait le dernier à se comparer à ceux qu’il considérait comme des chanteurs surdoués, tels que Sinatra et Mel Tormé, préférant se considérer comme un compositeur plutôt que comme un artiste. 

Alors, pour lui rendre hommage, votons unanimement pour sa mémoire, et notamment pour l’Arménie, une dénomination du carré Ledoyen, qui intègre une partie des jardins des Champs-Élysées dans le 8ème arrondissement. 

Pour que vibre son nom et ses chansons. 

Je vous remercie. 

Béatrice Lecouturier à propos du portail de l’Hôtel Raoul

 

Mes chers collègues,

Il y a parfois de belles et rares histoires qui se finissent bien en matière de patrimoine et la restauration du porche Raoul en est une preuve.

L’hôtel particulier Raoul construit en 1606 a eu une histoire riche en rebondissements mais fut démoli au milieu des années 60 avant la promulgation de la loi Malraux de 1962 qui protège le patrimoine architectural du Marais.

Ne reste que ce magnifique porche du 18ème siècle qui a échappé à la démolition. Il est anachronique puisqu’il est à l’avant d’un immeuble des années 60, il devient une délicieuse incursion du temps passé dans notre quotidien.

Resté propriété de la famille Raoul, ce portail est vite devenu un fardeau et son manque d’entretien a transformé ce bijou architectural en un porche tagué dans un état de délabrement total.

Il a fallu donc toute l’énergie et la détermination de Michel Cribier, dynamique président du conseil syndical de l’immeuble moderne devant lequel se trouve le porche, pour sauver ce portail Raoul.

Son combat porte bien évidemment sur le financement de restauration de ce porche. Les tergiversations avec la Ville de Paris ne furent pas simples à gérer et depuis 2015, la sauvegarde du portail tient à l’avis de la Commission du vieux Paris qui s’est opposée à sa démolition qui avait été demandée à l’époque.

Finalement le dossier a été débloqué par un montage de financement public/privé et je me félicite que la Ville de Paris, grâce à l’intervention de Karen Taïeb, participe à sa restauration à hauteur de 50 000 euros.

Cette histoire illustre tellement bien tout ce patrimoine non protégé au titre des monuments historiques et qui pourtant sont des trésors pour notre ville qu’il faut sauvegarder. Une occasion de nous féliciter collégialement de la niche votée au Conseil de Paris que je portais au nom du groupe MoDem, en faveur de la sauvegarde du petit patrimoine à Paris.

J’en profite pour remercier Karen Taïeb qui, très sensible à ce sujet, a déjà fait une réunion de préfiguration sur la forme que pourra prendre la mise en place d’une véritable politique de sauvegarde du petit patrimoine à Paris.

Tous mobilisés sur le patrimoine parisien, nous parviendrons à éviter que d’autres portails Raoul ne tombent dans le délabrement, faute de reconnaissance.

Je vous remercie.

 

Maud Gatel à propos d’un voeu pour le maintien des grilles du square de la tour Saint-Jacques – Juillet 2023

Merci beaucoup Monsieur le Maire, 

La Maire de Paris, dans un entretien à la presse, a annoncé la transformation de la place du Châtelet et la renomination du Théâtre de la Ville en théâtre Sarah Bernhardt, suivant ainsi le vote d’un voeu porté par notre collègue Fadila Mehal, que je souhaite ici remercier pour son action. 

Dans cette même interview, la Maire de Paris a aussi annoncé son intention de retirer les grilles du square Saint-Jacques. Alors pourquoi ? 

Finalement cela fait écho aux propos, à l’instant, tenus par mon collègue Pierre-Yves Bournazel : pourquoi retirer les grilles ? Pour transformer ce square, autour de la tour Saint-Jacques, en une pelouse, ouverte jour et nuit. 

Une nouvelle fois, et cela fait aussi écho au débat que nous avons eu lors du précédent Conseil de Paris sur les squares de l’Île-de-France et de Notre-Dame, ce qui fait l’identité parisienne, pourquoi vouloir à ce point la détruire ? 

Dans la ville peuvent parfaitement cohabiter des squares et des pelouses. Pourquoi donc vouloir tout uniformiser ? Pourquoi vouloir détruire ce qui fait l’identité de Paris et mettre en jeu la biodiversité en supprimant les haies et les bosquets ?

Donc par ce vœu nous demandons à la Ville de revenir sur son souhait de retirer les grilles du Square Saint-Jacques. 

Je vous remercie.

Maud Gatel à propos d’un voeu relatif aux jardins de Notre-Dame – Juin 2023

Monsieur le Maire, 

Mes chers collègues, 

Dans la lignée de ce qui vient d’être dit, notre vœu attrait au projet consistant à réunir les squares Jean XXIII et le square de l’Ile-de-France pour les transformer en une seule pelouse ouverte de jour comme de nuit. 

Ce projet, bien loin de ce que présentait la délibération de 2020, soumise à notre conseil, qui prévoyait la mise en valeur des jardins, et non leur destruction, va à l’encontre de ce que vous avez affirmé hier lors de la discussion autour du PLU : 

  • Alors que vous affirmez protéger les arbres remarquables, 3 arbres sont actuellement menacés par le projet square Jean XXIII et la mise en danger des systèmes racinaires a été documentée ; 
  • Alors que vous affirmez œuvrer pour renforcer la biodiversité, vous entendez supprimer les haies justement là où se niche la biodiversité. 

Au-delà de la nouvelle illustration du décalage entre paroles et actes, ce projet nous interpelle sur plusieurs points : 

En premier lieu, sur le modèle des squares parisiens : il semble que vous ayez décidé de détruire patiemment, mais résolument, un modèle ô combien parisien, aux contours rectilignes, un espace arboré jouant avec la symétrie, présentant différents types de végétalisation et offrant un lieu de respiration et d’accueil pour les promeneurs.

Après le square Pasdeloup, ça serait le tour des jardins de Notre-Dame. Transformer ce qui trouve son public, joue un rôle dans le rafraîchissement de la ville, mais aussi de lien social. Défendre l’esthétisme des squares parisiens aurait sa place dans le PLU, tout comme dans le Manifeste pour la beauté de Paris. 

Je voudrais revenir sur vos critiques : les associations, les riverains, les élus, défendant la préservation des squares seraient « conservateurs ». En l’espace, si être conservateurs, c’est souhaiter que ce qui fonctionne trouve son public, joue un rôle dans le rafraîchissement de la ville, mais aussi de lien social, j’assume de l’être. Si être conservateur c’est vouloir la préservation de ce qui trouve son public, cela dit quelque chose de votre image de Paris. 

Autre critique : si nous voulons la restauration à l’identique du Square c’est parce qu’on est pro voiture. Comme si c’était les squares actuels qui avaient empêché la fermeture à la circulation. 

Notre vœu dans la lignée de la pétition qui a été présentée par des riverains et des associations demande donc que le projet soit remis à plat. 

Je vous remercie.



Béatrice Lecouturier à propos de la niche du groupe MoDem pour la protection du petit patrimoine – Juin 2023

Madame la Maire,

Mes chers collègues,

Tout le monde le sait, Paris ne serait pas Paris sans ses monuments et son patrimoine historique exceptionnel. La Tour Eiffel, Notre Dame, le Louvre, l’Hôtel des Invalides, la Sainte Chapelle, la Butte Montmartre, les hôtels particuliers du Marais, les places ; bref tout ce patrimoine majestueux que nous envie le monde entier et qui fait de Paris la ville la plus belle du monde.

Mais à côté de ce patrimoine flamboyant se cache dans nos quartiers, dans nos rues, sur nos murs, un patrimoine plus humble, plus modeste, un petit patrimoine.

Notre ville regorge de tous ces témoignages du temps à qui sait les regarder, sur les trottoirs, les façades, dans les cours ou les jardins, qui racontent non seulement l’Histoire, avec un grand H, mais aussi la petite histoire de ses habitants et de leur quotidien ; des racle pieds, des chasse roues, des pompes à eau, des devantures de commerces, autant d’éléments qui nous renseignent sur l’organisation de notre ville au fil de son histoire.

Alors je sais que la notion même de petit patrimoine peut susciter des réactions.

Cependant, parler du petit patrimoine n’a rien de péjoratif ni de diminutif ;

Parler de petit patrimoine, ou de patrimoine de proximité, ne doit pas être une question qui clive et nous pourrons utiliser dans nos travaux les 2 termes sans dogmatisme. Même si je vous avoue avoir une préférence affective pour l’appellation de petit patrimoine.

Notre groupe Modem, Démocrates et Écologistes, a donc fait le choix de vous présenter aujourd’hui une délibération pour rendre hommage à ce petit patrimoine urbain trop souvent oublié et qui mérite, pourtant, de notre ville, une véritable politique de sauvegarde et d’entretien.

Remettre les Parisiens au centre de la politique patrimoniale à Paris a été notre boussole pour présenter cette niche qui s’articule autour de 3 axes principaux.

Ces trois axes principaux sont les suivants : Recenser, Restaurer, Valoriser.

Tout d’abord, recenser.

La notion même de petit patrimoine, nous venons de le dire, est difficile à appréhender par sa diversité et son manque d’encadrement juridique.

Cependant, nous pouvons aisément le caractériser lorsque nous pensons aux frontons, portails, statues, puits, kiosques, fresques murales, bornes, cadrans solaires ou boîtes à sable .

Mais bien d’autres éléments que nous ignorons encore peuvent être protégés au titre du petit patrimoine. Je pense notamment à tout ce patrimoine industriel, végétal ou animal qui sont des marqueurs forts de notre paysage parisien.

Les Parisiens sont les premiers témoins de ce petit patrimoine qui ponctue leur quotidien, leurs trajets pour aller au travail, leurs promenades ou leurs moments en famille. Ce petit patrimoine, il se l’ont approprié au fil du temps, il fait partie de leur environnement le plus proche , ils y sont très attachés et ils ont envie de le sauvegarder.

C’est pourquoi nous proposons qu’une plateforme collaborative soit créée afin de recenser tous les éléments de petit patrimoine et alimentée par les Parisiens eux-mêmes. Cette plateforme complètera le travail déjà fabuleux des associations et sociétés historiques dans les arrondissements.

A côté de cette plateforme collaborative, nous souhaitons la création d’un Observatoire Parisien du petit patrimoine composé de membres d’associations nationales et parisiennes très actives sur le sujet, de la commission du Vieux Paris, d’historiens, d’architectes et de Parisiens.

Cet Observatoire sélectionnera un certain nombre d’éléments recensés qui appelleraient à une restauration urgente.

Le deuxième axe de cette niche concerne la restauration de ce petit patrimoine.

La restauration du patrimoine demande des moyens financiers importants. La restauration du petit patrimoine est donc une question financière mais elle est aussi une volonté politique de flécher les crédits publics.

Or force est de constater que la ville de Paris n’investit pas suffisamment dans la restauration de son patrimoine même si nous saluons la volonté de Karine Taïeb à vouloir faire avancer les choses.

C’est pourquoi nous proposons un financement hybride avec une participation privée et publique ; une plateforme de financement participatif où 1 euro investi par une personne physique ou morale serait abondé du même montant par la ville de Paris .

Notre ville recèle de jeunes apprentis et de professionnels aguerris aux métiers d’art ou de bénévoles qui souhaitent s’engager pour être utiles à la sauvegarde de leur patrimoine. Nous pouvons alors imaginer une mobilisation organisée et encadrée par la ville de Paris pour faire appel à toutes ces personnes.

3ème axe enfin, Valoriser le petit patrimoine.

Même s’il est qualifié de trésor des humbles et des pauvres, le petit patrimoine doit être reconnu et célébré à sa juste valeur.

Aussi, nous proposons la création d’une journée du petit patrimoine parisien qui aura pour objectif la présentation de ce petit patrimoine à tous les Parisiens.

Comme le fait si bien en Sardaigne l’association Monumenti Aperti, ce sont les élèves et les collégiens qui travailleront autour d’un projet de restauration du petit patrimoine puis présenteront à leurs parents et aux habitants de leur quartier durant un week- end l’histoire de ce projet.

La région Ile de France a mis en place dès 2017 une politique ambitieuse pour la sauvegarde du petit patrimoine et chaque année ce sont plusieurs dizaines de sites labellisés Patrimoine d’intérêt régional Ile de France.

D’autres villes et départements en ont fait de même.

Alors chers collègues, nous avons bien vu comme les Parisiens sont attachés à leur patrimoine et savent se mobiliser pour le sauvegarder.

C’est par cette mobilisation populaire que nous souhaitons que la ville de Paris, en collaboration avec chaque mairie d’arrondissement, s’empare de ce sujet patrimonial ; qu’elle mette en place une véritable politique de sauvegarde de ce petit patrimoine parisien que nous vous proposons de voter aujourd’hui.

Je vous remercie.

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