Les Parisiens aiment leur ville, son histoire, son architecture, son patrimoine. Néanmoins, celui-ci est de plus en plus malmené. C’est particulièrement le cas du mobilier urbain. Ce n’est pas une querelle “des anciens contre les modernes” : certaines aberrations architecturales n’auraient jamais dû avoir lieu, notamment si la Commission du Vieux Paris avait été mieux écoutée. Pour autant, Paris ne doit pas devenir une ville musée où aucune innovation ne serait possible.
La plupart des quartiers de Paris ont leur propre histoire, leur propre identité “visuelle”. Revaloriser leur mémoire et leur patrimoine immatériel permettrait de donner un nouveau souffle à notre ville. Enfin, le patrimoine parisien, qu’il s’agisse des édifices historiques, culturels ou cultuels, doit être rénové après le retard pris lors de la précédente mandature.
Le 25 août prochain nous célébrerons le 80ème anniversaire de la Libération de Paris. Un événement évidemment exceptionnel pour dire toute notre reconnaissance et notre gratitude à l’égard de celles et ceux qui nous ont libérés. Car oui, il y a 80 ans, les troupes du Général Leclerc, qui entraient les premières dans la capitale, avaient un certain nombre d’hommes mais également des femmes, dont le rôle est moins connu évidemment que celui des hommes. Ces hommes et ces femmes qui ont tout sacrifié pour défendre nos libertés, qui ont mis en péril leurs vies pour sauver les nôtres.
On a parlé il y’a quelques semaines des Rochambelles, mais il y’a également les Marinettes, les Marinettes engagées d’abord en Angleterre autour de Jacqueline Carsignol puis en France ont participées à la Libération de Paris au sein du régiment blindé des fusiliers marins, d’où leur nom. Après leur arrivée à Paris, elles ont exercé à l’hôpital Necker jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
A l’initiative de Thierry Le Dez, élu du 14ème arrondissement il y a quelques semaines, notre assemblée a approuvé la dénomination Allée des Rochambelles à proximité immédiate de la place Denfert-Rochereau, l’objet de ce vœu pose la nécessité que notre assemblée salue également les Marinettes qui méritent que Paris leur rende hommage pour faire vivre la mémoire et transmettre notre reconnaissance à travers les générations, je vous remercie.
Le 13 janvier 2021, Marielle de Sarnez nous quittait après avoir courageusement lutté contre la maladie.
Libre, fidèle, engagée, le caractère unanime des hommages qui lui ont été rendus a démontré combien Marielle de Sarnez avait occupé une place singulière dans la vie politique parisienne, française et européenne. C’est en hommage à l’empreinte dans la vie politique européenne, nationale et parisienne qu’elle a laissé que notre conseil a voté à l’unanimité pour qu’un hommage lui soit rendu à travers la dénomination d’un lieu dans la capitale.
A l’époque, j’avais demandé que ce lieu ait du sens et corresponde à ses combats et ses valeurs. Et c’est le cas. Et c’est la raison pour laquelle je souhaitais adresser mes sincères remerciements à Laurence Patrice, remerciements auxquels j’associe évidemment la maire du 14ème arrondissement. Parce que la proposition que vous avez faite, madame la maire, est absolument en écho aux engagements de Marielle de Sarnez.
La place Marielle de Sarnez sera située au cœur du 14ème arrondissement et plus précisément au cœur du quartier Pernety qu’elle aimait tant. Un quartier solidaire, attentif aux autres dont son caractère village avait été exacerbé dans la mesure où Marielle de Sarnez y avait réuni son clan.
La place Marielle de Sarnez jouxtera les écoles Severo, elle qui plaçait l’éducation au cœur de ses priorités et qui considérait que chacun devait avoir accès à l’excellence, quel que soit son parcours ou son origine. Elle qui avait élargi le programme Erasmus aux étudiants du monde entier en portant le projet Erasmus Mundus au Parlement européen.
Et la place Marielle de Sarnez correspond en tous points à la vision profondément humaine qu’elle défendait pour les Parisiens, à la croisée des usages, des publics. Avec sa place ombragée de village et ses bancs, qui accueillent aussi bien les enfants sortant de l’école que leurs parents ou les personnes plus âgées du quartier.
Stefan Zweig, qu’elle aimait tant, disait “Toute vie qui ne se voue pas à un but déterminé est une erreur.” Marielle de Sarnez avait fait sienne cette maxime et la place Marielle de Sarnez sera à son image.
Nous commémorons cette année le 80e anniversaire de la Libération de notre pays. L’occasion de dire notre reconnaissance à ceux qui ont risqué leur vie pour nous permettre de retrouver nos libertés. L’occasion de faire vivre leur mémoire et de transmettre leur souvenir à toutes les générations et notamment aux plus jeunes.
Parmi ces combattants de la liberté, des héroïnes ont parfois été oubliées et je veux remercier Thierry Le Dez, élu du 14e arrondissement, pour avoir porté ce vœu.
Au sein du 13e bataillon médical, le service de santé de la 2e DB, l’une des trois équipes ambulancières est formée par des volontaires féminines : l’unité Rochambeau, du nom du héros français de la guerre d’Indépendance américaine. Fondée en 1943 par Florence Conrad, américaine francophile ayant été infirmière durant la Première Guerre mondiale, elle compte initialement 14 jeunes volontaires françaises recrutées à New-York.
Arrivées à Casablanca en 1943, elles sont intégrées à la 2e DB, bien que Leclerc ne soit pas favorable à la présence des femmes.
Rapidement surnommées les Rochambelles, elles participent à la campagne de Normandie, la Libération de Paris et la campagne d’Allemagne. Leur mission est d’évacuer les blessés des zones de combats et de les transporter jusqu’au poste de « triage et traitement ». Bien qu’elles ne soient pas infirmières de formation, elles prodiguent les premiers soins et transportent les blessés en ambulance.
Alors, je me réjouis à la fois de cette dénomination et du lieu qui a été choisi. Le square Claude-Nicolas Ledoux, à proximité immédiate de la place Denfert Rochereau et du Musée de la Libération de Paris. Un endroit particulièrement symbolique puisque les troupes du Général Leclerc ont libéré Paris en entrant par la porte d’Orléans et en passant par l’avenue qui désormais porte son nom. Un hommage essentiel, à quelques semaines à peine des célébrations du mois d’août auxquelles, j’espère, le maximum de Parisiens sera présent pour manifester notre reconnaissance à toutes celles et ceux qui ont risqué leur vie pour que nous puissions vivre la nôtre.
Au mois de février dernier, la tour Eiffel a connu le mouvement de grève le plus long de son histoire traduisant les inquiétudes très fortes de ses personnels sur la pérennité du modèle économique de la tour. Ce conflit était lié à l’avenant, le 5ème depuis 2017, que nous étudions aujourd’hui et qui porte plusieurs enjeux : l’équilibre économique d’une part, le budget consacré aux indispensables travaux de rénovation et d’entretien, et le montant des redevances versées à la Ville. Plus globalement, l’avenant que nous étudions cet après-midi pose des questions d’anticipation, de qualité des prévisions et de gestion.
En septembre 2017, le Conseil de Paris a autorisé la signature d’une délégation de service public entre la Ville et la SETE (Société d’exploitation de la tour Eiffel), laquelle prévoyait la réalisation d’un programme de travaux d’un montant de 300 millions d’euros contenant notamment : la sécurisation de l’accueil, la modernisation des ascenseurs, la peinture, et la rénovation du système de scintillement. Ces travaux devaient être achevés pour les Jeux Olympiques et, conformément à la trajectoire initiale, le montant de la redevance destinée à la Ville devait augmenter à partir de cette année.
Mais rien ne s’est passé comme prévu. Les recettes ont plongé avec la pandémie et alors que les estimations tablaient sur 7 millions de visiteurs, la fréquentation a plongé à 1,5 million en 2020. Et parallèlement, le coût des travaux, a explosé au regard des nouvelles réglementations à la suite de la tragédie de Notre-Dame.
Alors, cela a eu à la fois des effets sur le calendrier et sur le coût des travaux mais aussi sur le modèle économique de la tour. Il y a plusieurs sujets qui se posent.
Le premier qui pour nous est absolument central, c’est la question des travaux d’entretien et de rénovation au regard de la place qu’occupe la tour Eiffel dans le patrimoine mondial.
Initialement, la 20ème campagne de peinture aurait dû s’achever en 2021, or elle est toujours en cours. Ce retard évidemment s’explique, mais entre le nouveau cadre réglementaire et la pandémie, il n’en demeure pas moins que nous avons pris du retard et cela pose des interrogations quant à l’état de la tour. En outre, l’allongement de la durée des campagnes de peinture, désormais prévue pour s’achever en novembre 2026, impose d’organiser les choses différemment à l’avenir, notamment pour permettre toujours la venue des visiteurs. Alors, l’avenant prévoit une adaptation des travaux. Les études notamment concernant l’ascenseur Est sont reportées et il faudra souvent y revenir. Et puis dernier point, c’est le sujet du classement de la tour. Ça coule absolument de sens puisque tout ce qui est de nature à protéger la tour Eiffel devrait primer sur toute instrumentalisation politicienne.
Sur le sujet des redevances, la trajectoire d’augmentation du montant des redevances versées à la Ville était certes prévue dans la DSP (délégation de service public) initiale. Elle suit la même trajectoire dans la proposition que vous nous faites. Mais notre inquiétude demeure néanmoins la capacité de la tour à dégager suffisamment de financement pour ses travaux de rénovation, de modernisation, d’entretien, qui nous paraissent être la priorité absolue.
Deuxième sujet, c’est la question de l’équilibre économique. Donc nous avons voté ce matin la recapitalisation de l’actionnariat. Mais pour financer les travaux, ce ne sont pas les redevances de la Ville qui baisseront mais les visiteurs qui paieront. Les billets passeront ainsi de 29,40 € à 35,30 €, soit une augmentation de 20%, hausse qui vient s’ajouter à une précédente augmentation de 47%. Donc les visiteurs paieront les travaux d’entretien de la tour.
Alors, ces tarifs sont particulièrement prohibitifs et Parisiens comme visiteurs seront concernés.
Je voulais vous rappeler qu’en 2017, mon groupe avait fait voter la mise à disposition de billets gratuits d’accès au sommet de la tour Eiffel pour tous les enfants scolarisés dans une école publique parisienne. Cela n’a jamais été mis en place. Cela avait pourtant le mérite de favoriser les familles parisiennes, mais manifestement, la municipalité a souhaité passer outre cette décision unanime pourtant de notre conseil.
Et puis dernier point, ce sont les recommandations de la Chambre régionale des comptes de 2020 qui avait souligné un certain nombre d’éléments pointant une mauvaise gestion de la tour, malgré l’augmentation du prix du billet, notamment du fait de « projections financières peu fiables », d’une mauvaise utilisation des fonds destinés aux travaux, et de l’augmentation continue des rémunérations du personnel.
Bref beaucoup de chantiers dans un environnement très évolutif : protection, entretien, modernisation de la tour, équilibre économique, accessibilité particulièrement au public parisien, travail à la gestion, il nous reste beaucoup à faire.
Ma question porte sur l’Hôtel-Dieu, son aménagement et plus précisément le projet de musée de Notre-Dame.
Pour résumer, quelques dates. En décembre, le président de la République a apporté publiquement son soutien à un projet de création d’un musée sur ce lieu qui reprendrait le bel exemple de la ville de Strasbourg et son musée de l’œuvre. En février, M. Charles Personnaz qui est le président de l’Institut national du patrimoine a rendu un rapport de préfiguration recommandant ce même projet, mettant en avant ce qui pourrait être le contenu de ce musée à savoir trois éléments qui nous paraissent tout à fait dignes d’intérêt. Premièrement, la compréhension de l’édifice, la cathédrale. Deuxièmement, la présentation des œuvres qui s’y rattachent. Et troisièmement, ce qui est tout fait d’actualité, une présentation et une introduction aux métiers qui ont permis la construction, mais aussi la restauration, le sauvetage de ce bel édifice.
Ma question porte sur le débat du moment qui est l’emplacement exact de ce musée à l’intérieur de l’Hôtel-Dieu.
Le promoteur, Novaxia pour ne pas le nommer, et son excellent cabinet d’architectes ont fait plusieurs propositions et il me semble que face à des questions d’intérêt général comme celles-là, on peut tout à fait les uns et les autres dépasser les clivages et les étiquettes. Notre préférence, si on doit parler d’étiquette et de parti, est évidemment pour une localisation du musée sur le parvis, c’est-à-dire côté sud du bâtiment et non pas, comme cela a été proposé, du côté de la rue de la Cité et du marché aux fleurs. Pourquoi soutenons-nous cette localisation ? Premièrement, parce qu’il nous semble qu’elle attirera plus facilement les visiteurs. Deuxièmement, parce qu’il nous semble que, au moment où les fonds publics sont évidemment rationnés, et c’est un élément de l’équation qui doit être pris en compte puisque je crois, il est invoqué par l’AP-HP, il faciliterait vraisemblablement l’appel au mécénat et donc allégerait l’addition publique. Et puis troisièmement, si je dois le dire très sobrement, il nous paraît plus approprié, face à ce lieu de culte, sur ce parvis, de garder peut-être les marchands un petit peu en retrait sans mésestimer leur importance pour la cité.
Alors, Madame la Maire, ma question est une vraie question, ce n’est pas une mise en cause personnelle, j’en entends trop souvent dans ces débats. Ma question est la suivante : en tant que présidente du conseil de surveillance de l’AP-HP mais aussi maire de Paris – et je rappelle que le parvis appartient à la commune – avez-vous étudié ces deux possibilités ? Avez-vous une préférence et si c’est le cas, quels moyens entendez-vous exercer pour tenter de la promouvoir ? Voilà ma question Madame la Maire.
Lucien-Louis Bayle est décédé le jeudi 7 mars 2024 à l’âge de 85 ans. Il a été un grand serviteur de l’Etat, un élu engagé et un défenseur de la mémoire.
Dans sa jeunesse, Lucien-Louis Bayle sert dans l’armée. En novembre 1959, il est appelé, alors qu’il est en train de passer le baccalauréat, à se présenter à la caserne du deuxième régiment de marche du Tchad à Pontoise. Après avoir effectué son service militaire, il obtient le grade de caporal et passe son brevet d’aptitude. Il ressort major de la promotion. Il part à Cherchell en Algérie où il devient chef de section. Puis il est promu lieutenant de réserve honoraire en 1963.
Son dévouement au service de la patrie se poursuivra avec un engagement dans l’associatif comme président de l’UNC Paris 20e, UNC Paris ou encore UNC national, et comme membre du Haut Conseil aux rapatriés de 2005 à 2009 et président de l’association France-Tunisie.
A son retour dans la vie civile, après une formation juridique en droit public, il mène sa carrière dans l’administration publique. Il est nommé administrateur civil au tour extérieur de l’ENA et par la suite, il est amené à prendre des postes clés à France Télécoms ou encore au cabinet du ministre des PTT avant de rejoindre l’administration parisienne.
Il s’implique en parallèle de sa carrière professionnelle dans l’action municipale, notamment comme adjoint au maire du 20e arrondissement, élu sur la liste “Union pour Paris” conduite par Didier Bariani. Il travaillera notamment, main dans la main, avec Bernard Lehideux.
Lucien-Louis Bayle était profondément engagé dans les questions d’éducation. Sa participation active à l’association des parents d’élèves pour la pédagogie et son rôle en tant que personnalité qualifiée au conseil d’administration du lycée Hélène Boucher témoigne de son engagement pour améliorer le système éducatif et enrichir la vie scolaire des petits Parisiens. Reconnu par ses pairs et par la nation, il a été décoré des palmes académiques et a reçu la médaille d’argent de la jeunesse, des sports et de l’engagement associatif. Par décret du 14 juillet 2023, Lucien-Louis Bayle avait été promu officier dans l’ordre de la Légion d’Honneur et il a reçu les insignes, au Sénat, des mains du préfet Patrice Molle, en présence de Didier Bariani, du général Longuet, président de l’Union Nationale des Combattants.
Administrateur hors-classe, Lucien-Louis Bayle a marqué ses contemporains comme un élu dévoué et attachant.
Les élus du groupe MoDem, Démocrates et Écologistes adressent à sa famille, son épouse et son fils nos plus sincères condoléances.
Jean-François Pernin nous a quittés le 12 février dernier à l’âge de 82 ans. C’était un homme de conviction, de dévouement, de fidélité qui a consacré sa vie à ses concitoyens.
Grand journaliste notamment au quotidien Le Monde, où il était spécifiquement chargé de l’information parisienne, Jean-François Pernin était une figure reconnue dans le domaine de l’information en France.
En parallèle de sa carrière professionnelle, la politique l’a rattrapé. Il s’est engagé activement dans la vie publique succédant à son père, il a été élu maire du 12ème arrondissement en 1995, d’un dévouement total pour ses administrés, ancré dans la vie de son quartier, il était également porteur d’une vision pour notre ville. Ce fut notamment le cas avec son projet de transformation de la petite ceinture, en un lieu dédié à la promenade, aux cyclistes et aux loisirs, s’étirant de l’avenue Daumesnil jusqu’à la place de la Bastille.
Défenseur infatigable des espaces naturels tels que le Bois de Boulogne ou le Bois de Vincennes, Jean-François avait à cœur de préserver ces poumons verts au sein de notre métropole. Son combat pour le reboisement, la réhabilitation des paysages et la réduction de la pression automobile lui était reconnu.
Il témoignait ainsi de sa volonté de souligner la continuité entre la vie urbaine et les paysages, faisant de Paris une ville où la nature n’est pas simplement un décor, mais un élément intrinsèque de son identité.
Au cours de son mandat, il a notamment inauguré les aménagements de la Seine de Bercy. Des travaux réalisés sur une période de 15 ans comprenant la construction de 15 000 logements dont 13 000 logements sociaux, sans tours ni barres d’immeubles. Ce projet s’est également accompagné de la création d’un parc, de 3 écoles, de 2 crèches, contribuant ainsi à améliorer la qualité de vie des habitants du 12ème arrondissement.
Il était également un ardent défenseur de l’inclusion et de la diversité. Il croyait en l’universalité de Paris, ville accueillante pour les personnes de toutes origines. Son plaidoyer pour l’intégration des étrangers dans la lutte contre les discriminations reflétait sa vision d’une société juste et ouverte, où chacun trouve sa place.
Membre de l’UDF puis du MoDem, il était profondément attaché aux valeurs humanistes. D’une fidélité rare, il apportait à de nombreuses reprises les couleurs du centre dans son cher 12ème arrondissement, y compris lorsque des décisions malvenues auraient pu l’en empêcher.
Les élus du groupe MoDem, Démocrates et Écologistes adressent à sa famille, et notamment à ses enfants, Frédéric, Benoît et Jean-Mathieu et à leurs proches leurs plus sincères condoléances.
Nous allons avoir une vue un peu différente de celle des Écologistes.
Monsieur le maire,
Mes chers collègues,
Place de la Concorde ou place de la discorde ? Je m’interroge aujourd’hui.
Alors que l’ancienne place Louis XV, devenue place de la révolution fut rebaptisée place de la Concorde en 1795 afin de souligner la réconciliation des Français après la Révolution, il est fort à parier que le projet de piétonisation de cette place ne soit pas source de réconciliation pour les Parisiens.
Lieu emblématique de Paris pour ses perspectives exceptionnelles sur l’Arc de Triomphe, l’Assemblée Nationale et la Seine, le Palais du Louvre et les jardins des Tuileries, <brouhaha> la Madeleine et sa rue Royale, elle symbolise tout le faste, l’élégance et l’architecture classique du XVIIIe siècle parisien.
Dotée d’un patrimoine d’une richesse unique, la place de la Concorde est une célébration de la France avec ses fontaines qui représentent les mers et les fleuves, ses villes avec ses huit statues allégoriques qui dessinent le contour de la place. C’est aussi la France qui rayonne dans le monde avec l’Obélisque de Louxor qui s’impose en majesté au centre de la place.
C’est donc un ordonnancement patrimonial admirable.
Un ensemble admirable car minéral et sa minéralité en fait toute sa spécificité et sa beauté.
Les jardins des Tuileries qui jouxtent la place offrent déjà un merveilleux îlot de fraîcheur avec ses 1800 arbres.
La minéralité du lieu devient alors complémentaire de ce magnifique jardin arboré et fleuri des Tuileries.
La beauté de Paris c’est la diversité dans l’unité.
Or en voulant réorganiser cette place unique dans sa structure patrimoniale, je crains que vous n’uniformisiez encore un peu plus les places parisiennes.
La place de la Bastille, la place de la République, la place du Trocadéro, la place de l’Etoile. Bref, toutes ces places se dessinent sur une même idée architecturale unique, sans charme, sans spécificité, sans originalité. Tout le monde sur un même modèle. Et nous le regrettons.
L’unité de cette place doit être conservée par ses pavés au sol, son mobilier XIXè du second empire si parisien.
En la modifiant, vous prenez le risque de déséquilibrer tout un équilibre fragile mais dont le résultat est d’une force inouïe.
Certes, la place de la Concorde a connu dans son histoire des épisodes de parterres végétalisés. Mais entre-temps le sous-sol de la place est devenu sur encombré et ne laisse guère de place à des plantations en plein terre.
Le pavage de la place de la Concorde est emblématique et précieux. La végétalisation de cet espace doit donc prendre en compte les particularités du patrimoine architectural pour harmoniser et embellir le paysage parisien grâce à la nature.
Pour autant, cette place doit être rénovée.
Oui cette place de la Concorde a été tellement malmenée avec des plots en plastique, en béton, un sol très endommagé.
Le groupe Modem très attaché à la conservation du patrimoine n’est pas foncièrement opposé à un réaménagement de la place notamment en repensant à la place donnée aux piétons et à ses cheminements.
Si la physionomie de la ville de Paris doit s’adapter aux défis d’aujourd’hui, nous sommes convaincus qu’il est tout autant possible de préserver l’âme de Paris sans abîmer son histoire.
C’est tout le sens du vœu rattaché à cette délibération que nous déposons.
Il est impératif qu’un déroulé précis des opérations soit communiqué aux conseillers de Paris.
Oui la place de la voiture doit être revue, mais de manière raisonnable. Nous sommes particulièrement inquiets sur les installations légères que vous voulez y installer suite aux choix hasardeux que vous avez déjà eu concernant en la matière sur d’autres projets. J’ai un bruit pardon qui est très désagréable. Monsieur Boulard s’il-vous-plaît. Merci. L’organisation de grands évènements nous alerte également.
N’existe t-il pas déjà assez de lieux pour accueillir de grands évènements populaires à Paris ? Et lorsque l’on voit l’état du Champ de Mars, nous sommes particulièrement inquiets sur ce que pourrait devenir la place de la Concorde.
Toute cette place est classée et le ministère de la Culture aura son avis à donner.
Vous l’aurez compris monsieur le Maire, nous sommes dans l’attente, mais nous sommes inquiets de votre projet concernant la place de la Concorde.
Nous serons attentifs à chacune des étapes de ce projet s’il voit le jour.
Paris nous a légué une histoire et un patrimoine. Faisons preuve d’humilité en le respectant, en l’entretenant sans remettre en cause en permanence la justesse de l’équilibre patrimonial qui fait la beauté de notre ville.
Le 8 décembre prochain, le joyau de Notre Dame rouvrira ses portes au public. Un exploit pour tous les amoureux du patrimoine, de Paris, de la France, qui traduit la volonté de savoir-faire de notre pays qui agit face à l’adversité.
A la suite du tragique incendie, vous aviez annoncé, madame le maire mais monsieur la Maire, le déblocage de 50 millions d’euros pour la restauration de la Cathédrale Notre Dame. Cette somme s’est finalement transformée en une dotation pour un projet, déjà engagé préalablement, de réaménagement du parvis.
A défaut de tenir vos engagements, nous demandons à Madame la Maire, que ce réaménagement ne soit pas un prétexte pour détruire les jardins de Notre Dame et de l’Ile-de-France.
Alors que la délibération que nous étudions porte sur l’autorisation de signature d’une convention de transfert de maîtrise d’ouvrage avec le ministère des Armées et avec l’Établissement public EPRND, nous voulons réaffirmer notre position concernant le projet, concernant les jardins de Notre-Dame.
Après l’avis de la Commission nationale de l’architecture et du patrimoine qui a fait part d’un certain nombre de recommandations, notamment concernant la préservation du patrimoine, notamment du square Jean XXIII, vous avez indiqué retravailler un certain nombre de points et notamment la question des grilles.
Si nous sommes attachés aux grilles, de ces jardins, de ce square, ce n’est pas contrairement à ce que certains veulent faire croire en lien avec la route. Maintenir les grilles, et ne pas raser les haies d’ifs, dont madame Biraben a parlé, c’est préserver la biodiversité ; maintenir les grilles, c’est assurer et préserver le caractère mémorial du square de l’Ile-de-France puisque les pelouses se situent au-dessus de la crypte du Mémorial des martyrs de la déportation. Et nous réaffirmons notre position : nous n’opposons pas les grandes pelouses ouvertes à tous et les squares. Les deux doivent cohabiter, mais dans le respect de l’identité des lieux.
C’est la raison pour laquelle nous déposons ce vœu, demandant la préservation des squares Jean XXIII et du square de l’Île-de-France sur le plan patrimonial, mémoriel et au regard de la biodiversité, en espérant que vous pourrez nous rassurer sur tous ces points.
Le 27 décembre 2023, Jacques Delors nous a quittés, à la veille de cette année 2024 si importante pour le combat de sa vie, l’Union européenne, et 20 ans après la réconciliation de l’Ouest et l’Est.
Haut-fonctionnaire, homme politique, député européen, ministre, président de la Commission européenne, il aura profondément marqué 40 ans de vie politique française et européenne.
Homme de convictions, Jacques Delors était aussi et avant tout un homme libre. Ce qui le conduisit à accompagner Jacques Chaban-Delmas en tant que secrétaire général du gouvernement pour la formation professionnelle et la promotion sociale.
Après avoir adhéré au MRP, il devient une figure de la deuxième gauche, celle réconciliant les Français avec l’économie. Il cherchera également à se rapprocher du centre.
Marqué familialement par les conflits meurtriers, l’idée de réconciliation des peuples a aussi inspiré son œuvre au niveau européen. Sous sa présidence, entre 1985 et 1995, la Commission et le projet européen ont fait des pas de géant et il nous laisse un héritage précieux.
Au cours de sa vie, il a croisé de nombreux quartiers parisiens :
Il est d’abord né dans le XIVe arrondissement, il a vécu dans le XXe arrondissement, il y a tenu un ciné-club et joua au basket à Jeanne d’Arc de Ménilmontant.
Il est mort dans le Ve arrondissement, rue Saint-Jacques.
Il fut maire de Clichy-la-Garenne, à proximité directe du XVIIe arrondissement, qui abrite aujourd’hui la maison de l’Europe. Et puis le IXe arrondissement, où se trouve le think tank qu’il a fondé, Notre Europe.
Très nombreux sont donc les lieux parisiens qui font écho à sa vie et à ses combats. Dès lors, et évidemment en totale concertation et en accord avec sa famille, nous proposons que Paris lui rende hommage avec la dénomination d’un lieu à son nom.
Je sais que le travail a débuté sous l’égide de Laurence Patrice avec sa famille et je m’en réjouis.
Car ils ne sont pas si nombreux ceux qui servent notre pays avec « le sens du devoir, avant le goût du pouvoir ». Ceux qui rassemblent sans exclure. Et donc Paris doit lui rendre hommage à la hauteur du grand homme qu’il était. C’est l’objet de ce vœu. Face à une figure telle que Jacques Delors, un véritable homme d’Etat qui rassemble au-delà des contingences, Paris lui doit bien ça.
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