Madame la Maire,

Mes chers collègues, 

Après le PLU de 2006 qualifié de « PLU de construction » par votre ancien premier adjoint, nous achevons ce matin la révision du nouveau PLU. Ce même PLU aura accompagné celui de 2006, la  bétonisation et l’artificialisation de la ville. Ce que nous n’avons eu de cesse de dénoncer, je rappelle plus de 3 millions de m2 supplémentaires, mais que vous avez toujours refusé de reconnaître. Or, face à la densification subie depuis 20 ans, et dont on mesure chaque jour les conséquences sur le cadre de vie des Parisiens, ce nouveau PLU aurait dû être consacré à l’adaptation de la ville au changement climatique. Mais le refus, lors de notre dernier débat en juin 2023, d’intégrer au PLU l’ensemble des recommandations, pourtant adoptées à l’unanimité de la mission d’information Paris à 50 degrés, illustrait d’insuffisances de ce PLU et le différentiel entre les discours et les actes.  

A l’époque, nous avions dénoncé le manque de protection accordé aux espaces verts protégés (EVP). La commission d’enquête publique d’ailleurs l’a souligné à son tour et vous avez été contraint de renforcer la protection des EVP, et c’est tant mieux. Mais il faut en tirer toutes les conséquences. On ne peut pas d’un côté avoir un discours articulé autour de la protection du patrimoine et du renforcement de l’accès aux espaces de respiration et continuer d’accompagner des images profondément anti écologiques, à l’image de la funeste Tour Triangle ou encore du  projet Reille ou du projet La Rochefoucauld. 

Comme il est urgent de renforcer l’adaptation de la ville au changement climatique et à la multiplication des canicules dans tous les aspects de la ville et l’évaluation de ses dispositifs, Alexis Govciyan y reviendra. 

Autre sujet majeur sur lequel nous avons insisté en 2023 : la place de l’activité économique à Paris qui a souligné d’ailleurs combien votre majorité était divisée sur cette question. 

La plupart de nos critiques ont été reprises par le commissaire enquêteur, et malheureusement, vous ne les avez pas suivies à l’exception de l’exclusion des travaux de rénovation thermique des restructurations lourdes pour déclencher le mécanisme de mixité fonctionnelle.  

Au-delà du caractère dirigiste, sous estimant complètement l’impact d’un emplacement réservé sur des immeubles dédiés aux activités économiques, comme souligné par la commission d’enquête, c’est aussi une solution de façade pour créer du logement. Cette disposition risque de geler plutôt que de renforcer la nécessaire fluidité de l’immobilier de bureaux, sans lien, aucun, avec la capacité réelle de la ville à préempter toutes ces emprises. Alors plutôt que de provoquer la dépréciation des actifs, il serait plus utile de favoriser la fluidité du parc et faciliter ainsi la transformation des bureaux en logements. 

Sur le logement, je vais le redire, nous défendons l’idée selon laquelle celles et ceux qui prennent soin de la capitale puissent y vivre. Nous avons enfin obtenu un quota, de 25% d’attribution des logements sociaux pour les agents de la ville. Et nous défendons la mixité sociale dans nos quartiers. Paris a atteint 25% de mixité sociale, tant mieux ! Désormais, il faut orienter l’effort vers l’amélioration du parc existant et la meilleure répartition sur le territoire parisien. C’est la raison pour laquelle nous déposons un vœu visant à produire du BRS (bail réel solidaire) dans les zones respectant la loi SRU.  

Sur le logement encore, vous ne pouvez pas afficher un objectif de lutte contre les meublés touristiques et autoriser des projets d’Airbnb géant type rue des Thermopyles. 

Et puis un mot sur les équipements techniques, nous déposons un vœu concernant la gare routière de Paris Bercy, pour vous demander le plan prévisionnel de déménagement et de vous demandez également de mettre en œuvre les travaux d’urgence pour accueillir comme il se doit les voyageurs. 

La révision du PLU de 2006 aura permis de lever le voile sur ce qui s’est réellement produit depuis 15 ans et votre politique d’aménagement fondée sur l’artificialisation des sols et la bétonisation. Notre priorité, c’est de faire en sorte que ces dérives soient rendues impossibles dans le futur PLU, tout en respectant la mixité de la ville et de ses usages. 

Alors si ce PLU rompt avec certaines orientations du passé qui ont autorisé des actes en total décalage avec vos affirmations et celles de l’Exécutif, c’est au prix de l’absence de soutenabilité que nous avons déjà eu l’occasion de dénoncer. 

Je vous remercie.