Étiquette : espace public (Page 1 of 2)

Maud Gatel à propos de la Zone à trafic limité dans Paris centre

Merci beaucoup Monsieur le Maire, 

Madame la représentante du Préfet de police, Mes chers collègues.

Cela fait maintenant 4 ans, que le sujet de la ZTL s’invite régulièrement dans nos débats avec un flou, un manque de transparence et de concertation toujours notable. Ariel Weil le rappelait, lors de la campagne de 2020, vous avez annoncé la mise en place d’une zone à trafic limité dans les 7 arrondissements centraux de Paris. 4 ans plus tard, le périmètre est enfin stabilisé et ne concerne que les quatre premiers arrondissements parisiens, hors les îles et hors les quais hauts. 4 ans après la première annonce on ne connaît toujours pas les modalités d’accès et de contrôle de ce qui nous apparaît toujours être une usine à gaz. Comment empêcher le trafic de transit sans empêcher le trafic par destination, comment imaginer les contrôles alors que la police municipale peine à monter en puissance et qu’on imagine qu’ils seraient sûrement plus utiles pour lutter contre les incivilités du quotidien. 

La ZTL, en réalité, c’est incantatoire. Trop complexe pour être respectée mais le message est clair, “nous ne voulons plus des parisiens des arrondissements périphériques ou les franciliens, au cœur de Paris”. Quant à la concertation, elle est à l’image de la Ville, la préfecture de police s’en est elle-même émue et la transparence parcellaire, je ne compte plus le nombre de fois où j’ai réclamé l’étude environnementale du projet sans succès. L’étude environnementale justement est centrale, car au-delà des modalités mises en place particulièrement chaotiques de la ZTL, nous partageons les objectifs poursuivis. Apaiser l’espace public, baisser la pollution atmosphérique et sonore et mieux partager l’espace public entre les différents types de mobilités et c’est nous semble-t-il à l’aune de ces 3 critères que nous devons nous prononcer sur la pertinence pour les parisiens de la mise en place d’une ZTL et l’étude environnementale nous donne un certain nombre de réponses. Bien sûr, dans les 4 arrondissements concernés le trafic baissera, mais en revanche les reports de circulation aux frontières de la zone augmenteront. “Oui, lorsque certains gagnent, d’autres perdent”, avez-vous déclaré monsieur le Maire et ce sera effectivement le cas sur les grands boulevards, ainsi que sur les ponts et les quais en amont et en aval, notamment le pont de la Concorde, Alexandre III et Charles de Gaulle. Des reports importants également, devraient être constatés dans des zones beaucoup plus éloignées, boulevard des Invalides, boulevard Raspail et boulevard Saint-Jacques. Ce qui aura un impact sur la réduction de pollution de l’air espérée, réelle évidemment dans la ZTL, mais annulée à l’extérieur avec des concentrations plus fortes sur quelques voies, le quai Anatole France et le quai Saint-Bernard notamment. 

L’étude environnementale indique que les incidences positives du projet sont modérées et la qualité de l’air restera dégradée, quant à la réduction du bruit, l’étude indique que les modélisations prévoient peu d’incidences, de l’ordre de -1, +1 décibels selon les zones. L’autorité environnementale juge que, je cite : “L’impact acoustique global du projet est faible, l’amélioration étant principalement due à l’évolution des motorisations, notamment électriques et des vitesses de déplacement motorisées. Dès lors pour résumer et 4 ans après, ce projet prévoit une zone finalement restreinte au cœur de Paris, qui n’évitera pas les reports de trafic aux voies adjacentes, des impacts sur la pollution de l’air et la pollution sonore extrêmement limitée et une usine à gaz en termes de contrôle. 

Alors si nous avons toujours porté l’ambition d’un meilleur partage de l’espace public, difficile d’être très enthousiaste sur ce projet, je vous remercie.

Béatrice Lecouturier à propos de la dénomination de l’avenue Hubert Germain dans le 16e arr.

Merci Monsieur le Maire.

Monsieur le Maire, mes chers collègues,

Bien évidemment, le choix dans cette délibération, ne se pose pas entre, d’un côté, Hubert Germain grand résistant qui incarne des valeurs de résistance, de courage et de patriotisme et, de l’autre, le général Bugeaud où son rôle dans la colonisation de l’Algérie est controversé, notamment en raison des méthodes brutales qu’il a employées. Évidemment notre groupe Modem choisit Hubert Germain.

Mais les choses ne sont pas si simples et le changement de dénomination d’une rue publique est toujours un acte politique bien plus complexe qu’un simple remplacement de plaque de rue.

Essayer de toujours vouloir cacher, effacer, oublier à jamais ce qui dérange n’est pas, à notre sens, la solution. La culture de l’annulation est une négation et le refus de l’histoire. L’histoire n’est pas binaire. Refuser dans le passé ce qui gêne notre présent est dangereux et ouvre la porte à des pratiques que nous rejetons avec force.

Oui, c’est une évidence; notre histoire comporte ses parts d’ombre et de ténèbres qu’il nous convient d’assumer. Notre groupe Modem préfère les affronter en expliquant, en faisant réfléchir nos concitoyens de manière apaisée sur ces sujets devenus brûlants comme celui de la colonisation. La commission de toponymie recommande d’ailleurs de faire de la pédagogie sur les noms existants.

Mais profitons de cette délibération qui propose de changer la dénomination de l’avenue pour faire, si vous le voulez bien, un pas en arrière et nous replonger dans le contexte d’une époque.

Le général Bugeaud est nommé gouverneur de l’Algérie en 1840 pour achever sa colonisation commencée en 1830 par Charles X. Il lance une véritable conquête du pays qui se traduit par des massacres, des rapts de femmes et d’enfants, par des spoliations de terres ou encore par ces terribles enfumades.

Tocqueville écrivait en 1841 dans son ouvrage Travail sur l’Algérie : « Je crois que le droit de la guerre nous autorise à ravager le pays ». A l’époque, la fin justifie les moyens et les gouvernants se donnent bonne conscience en inventant le mythe des civilisations dites « supérieures » venues tirer vers le haut les civilisations dites « inférieures ». Et on oublie trop souvent que des Jules Ferry, des Ernest Renan, ont théorisé eux-aussi la raciologie, la différenciation qualitative entre les races.

Ces mots n’excusent en rien la barbarie perpétrée par le Général Bugeaud et ses troupes. Mais il est important aussi de recontextualiser ces événements d’une colonisation en Algérie qui a été violente.

Alors lire l’histoire de la colonisation de 1841 avec nos yeux de citoyens éclairés de 2024 doit nous interroger. Oui ces crimes sont odieux, oui un peuple a souffert sous le joug de militaires ou de colons violents. Oui il faut les reconnaitre, et oui il faut demander pardon à ceux qui en ont été les victimes. Mais oui, cela fait aussi partie de notre histoire de France.

Débaptiser les rues crée une rupture dans les mémoires collectives. Leurs noms forment une histoire dans notre ville élaborée sur des dizaines d’années, qui permet de comprendre l’évolution et les contradictions de l’Histoire. Effacer ces traces trop brutalement serait imposer une histoire officielle, au risque de créer des non-dits et des tabous.

Il est vrai que seuls quatre changements de dénominations de rues ont eu lieu depuis 2001 ce qui prouve le caractère exceptionnel de cette démarche. Et nous serons attentifs à la pérennité de cet esprit d’exception.

Permettez-moi à ce moment d’avoir une pensée pour nos habitants du XVIe, qui habitent cette avenue et qui vont connaître une période administrative difficile.

Nous voterons bien évidemment favorablement cette délibération pour accueillir Hubert Germain dans le 16ème arrondissement, grand résistant et homme exceptionnel qui honore la grandeur de notre histoire de France.

Je vous remercie. 

Béatrice Lecouturier à propos du projet de réaménagement de la place de la Concorde

Au mois de février dernier, vous soumettiez au Conseil de Paris votre projet de réaménagement de la place de la Concorde. Pour penser ce projet vous avez réuni le 3 avril 2024 une commission d’experts et unissant diverses personnalités reconnues chargées de dessiner les futurs contours de ce réaménagement. 

Au terme de 2 mois de travaux très apaisés dans un esprit de concorde, ce sont 12 préconisations qui vous ont été soumises. Un point incontournable est ressorti de cette commission, à savoir, conserver le caractère patrimonial de la place, sa symétrie, ses grandes perspectives, ses éléments architecturaux, ses décors historiques existants, tout en souhaitant retrouver la place promenade historique avec ses fossés plantés. 

Alors nous souscrivons pleinement à ces douze mesures prises par la commission, que je tiens par ailleurs à féliciter pour son travail rigoureux et sa capacité à trouver un consensus. Nous nous réjouissons d’avoir en principe, l’assurance de la stricte préservation  de l’aspect patrimonial et culturel de cette place, cependant il est de notre devoir de faire preuve de vigilance et de discernement face à ce projet et nous devons soulever plusieurs préoccupations majeures.

Tout d’abord le coût de l’opération. Annoncé à près de 36 millions d’euros, nous nous permettons d‘être interrogatifs quant au montant prévu de ce projet. Nous craignons que le budget alloué effectivement soit insuffisant au regard des ambitions affichées, comme cela a été le cas pour d’autres projets de réaménagement des places de Paris et comme le souligne également un récent rapport publié par la CRC. Au regard de l’état des finances de la Ville de Paris, une projection budgétaire juste et honnête serait nécessaire. 

Ensuite, le calendrier retenu, pourquoi madame la Maire annoncez vous un projet si ambitieux à la fin de  votre mandat. Vous prévoyez un début des travaux en 2026, soit juste avant la fin de la mandature, or nous le savons tous, il est impossible que les travaux respectent ce calendrier.

Enfin, la question des mobilités. La place de la Concorde est un nœud central dans la circulation parisienne. Ce sont 5 400 véhicules, 3 200 vélos et 3 300 piétons par heure, qui traversent la place en moyenne. Il est crucial que le nouveau plan de mobilités soit équilibré, en augmentant la place donnée aux cheminements piétons, en favorisant les déplacements doux et les transports en commun, tout en respectant et en assurant une fluidité du trafic pour les véhicules motorisés.

Alors nous serons attentifs à chacune des étapes de ce projet et nous souhaitons aujourd’hui Madame la Maire avoir des réponses sur l’ensemble de ces trois éléments, à savoir : la maîtrise du coût budgétaire, le respect du calendrier et le plan de mobilités. 

Béatrice Lecouturier à propos du vœu de l’Assemblée citoyenne relatif aux rues-jardins

Merci Madame la Maire, 

Madame la Maire, mes chers collègues, 

Je tiens tout d’abord à féliciter cette deuxième promotion de l’Assemblée citoyenne pour son travail et la présentation de ce vœu. 

L’idée d’installer des rues-jardins piétonnes, végétalisées et débétonisées est sans aucun doute une très bonne idée. Elle répond à des enjeux majeurs de notre époque: lutte contre le réchauffement climatique, la préservation de la biodiversité et la création d’espaces de vie apaisés. Notre groupe MoDem, Démocrates et Écologistes partage l’objectif de redonner une place de premier plan au végétal dans nos rues et d’améliorer la qualité de vie dans notre ville.

En effet, ces espaces apportent des bénéfices multiples : en plus de réguler la température urbaine, ils embellissent notre cadre de vie avec leurs couleurs, avec leur fraîcheur. Ils permettent une réappropriation de l’espace public par les habitants, dynamisant ainsi la vie de quartier et renforçant le lien social à travers des pratiques comme le jardinage urbain. Notre groupe MoDem avait d’ailleurs proposé la création de placettes oasis, des lieux de socialisation et de fraîcheur, composés de végétalisation de pleine terre et équipés de mobilier urbain rafraîchissant. 

Il est impératif d’agir rapidement, car avec seulement 3,2 m2 d’espaces verts par habitant, bien loin des 13m2 recommandés par l’OMS, nous devons travailler absolument collectivement. Cependant, il est également crucial d’agir de manière réfléchie et durable.

C’est pourquoi je souhaite ici soulever plusieurs points d’attentions : 

En termes de gestion tout d’abord, nous soutenons l’idée que les conseils de quartier doivent jouer un rôle dans la régulation des jardins et l’impulsion politique collective. Mais la transformation des rues en zones piétonnes doit également être sécurisée pour prévenir les actes de vandalisme et d’incivilités. De plus, les reports modals de circulation devront être pris en compte. 

La création des rues-jardins exigera un entretien régulier. Et là je m’adresse à la majorité car entre 2015 et 2021, les effectifs de la DEVE ont reculé de 16,52%. (Non, ne m’interrompez-pas cher Monsieur) Avec des ressources humaines en baisse, comment envisagez-vous de gérer l’entretien de ces nouveaux espaces ? Le coût budgétaire par la municipalité est également une préoccupation majeure, dont nous n’avons aujourd’hui malheureusement pas la réponse. D’autant plus que l’objectif de ce vœu est de transformer 100 rues en rues-jardins d’ici la fin de la mandature, ce qui paraît particulièrement ambitieux quand on connaît les difficultés de la municipalité à tenir le calendrier et respecter les budgets. 

Alors notre groupe MoDem, résolument engagé à lutter contre la bétonisation et la surdensification afin de faire de Paris une ville plus verte où chaque Parisien peut se réconcilier avec un environnement sain et apaisé, votera bien sûr votre vœu.

Je vous remercie. 

Maud Gatel à propos des mobiliers urbains d’information (MUI)

Merci Madame la Maire.

Mes chers collègues,

Par cette délibération, vous nous proposez donc de prolonger de 6 mois, et à titre exceptionnel, le contrat liant la ville à l’opérateur Cityz media pour l’exploitation des mobiliers urbains d’information. Cela fait suite, et cela a été dit, aux pertes d’exploitation extrêmement importantes liées à la pandémie.

Alors c’est le énième épisode d’un contrat marqué par les rebondissements qui ont eu un impact très significatif sur les finances de la ville. Annulation du contrat par le tribunal administratif et le Conseil d’Etat et annulation du contrat transitoire qui avait engendré une perte de recette de 34 millions d’euros. Parce que oui, la dimension financière des contrats publicitaires est évidemment une dimension importante dont il faut tenir compte.

Alors, la position du groupe MoDem est connue. La ville lumière brille par ses dispositifs publicitaires et nous considérons que cette profusion pose trois enjeux. D’abord le niveau d’exposition publicitaire, puis la consommation énergétique – et les chiffres de l’ADEME le montrent bien – et enfin la pollution lumineuse avec des impacts sur la santé et la biodiversité.

Nous pensons que la place de la publicité doit être réduite, limitée, profondément encadrée, notamment pour la publicité numérique.

Et c’est la raison pour laquelle nous appelons de nos vœux un travail résolu sur le RLP (Règlement local de publicité)  tenant compte de l’ensemble de ces enjeux.

Mais il y a un autre sujet et c’est celui de l’information municipale. Des voix, dans cet hémicycle, se font entendre pour diminuer la part de l’affichage publicitaire au profit d’une augmentation de l’information municipale. Mais quand on parle d’information municipale, de quoi parle-t-on ? 

Et c’est là qu’une campagne d’information municipale, qui est actuellement visible dans nos rues, nous pose question. Quand une campagne prend position sur un sujet qui est actuellement en débat à l’Assemblée Nationale, nous ne sommes plus dans l’affichage municipal, nous ne sommes plus dans l’information due aux Parisiens. Et comme l’exécutif a l’habitude d’élargir beaucoup ses prérogatives, c’est particulièrement problématique. 

Dans la mesure où ces campagnes sont de la responsabilité de la DICOM, placée sous l’autorité directe de la maire, nous avons un certain nombre de questions que nous avons fait part à la maire de Paris. Quelles sont les process de validation ? Qui vérifie que les campagnes relèvent bien de l’information municipale ? Est-ce que ces process n’ont pas été mis en place ? Est-ce qu’ils ont été défaillants ? qu’en est-il ? J’attends toujours la réponse. 

Ça n’est en rien un sujet anecdotique dans la mesure où un futur contrat pourra peut-être voir davantage d’information municipale et nous demandons évidemment d’avoir des explications sur ce sujet avant de nous prononcer sur la prolongation de cet avenant.

Je vous remercie.

Pierre Casanova à propos de l’organisation d’une médiation indépendante sur le maintien du CLAP

Merci Madame la Maire,

Alors, le groupe MoDem et les centristes soutiennent sans réserve et depuis le début les initiatives du CLAP. Trois petits points si vous me le permettez.

Premièrement, à l’ouverture de ces séances du Conseil de Paris, j’ai entendu avec beaucoup de respect le propos ambitieux, certains auraient dit candide, mais en tout cas, il était sincère, de la maire de Paris sur la diplomatie des villes et l’importance dans des conflits de haute intensité (j’ai entendu parlé à un moment donné d’Israël, après de la Nouvelle-Calédonie) de se parler. Je suis surpris qu’on ne fasse pas ce qu’on dit et qu’on fasse le contraire quand il s’agit d’une ville dont on a la compétence, c’est-à-dire la ville de Paris. Sur le parvis de Notre-Dame, on m’a expliqué : “on va laisser le promoteur en discuter directement avec le ministère de la Culture”. Sur Montmartre et le 18ème arrondissement, j’entends des rappels à la loi ! Hier c’était des rappels à l’orthodoxie financière. Aujourd’hui, c’est les rappels à la loi. Alors à un moment donné je me suis dit : “Conservateur, sors de ce corps !” et non. Le Parti Socialiste traverse une mue très intéressante aujourd’hui où pour les affaires extérieures, il est partisan de la diplomatie, pour les affaires intérieures, il est partisan de la botte et de la matraque ! Eh bien très bien, c’est intéressant !

Alors, la deuxième chose que je voudrais dire, c’est que personne n’est dupe quand j’entends le mot “puissant” chez certains de mes interlocuteurs, j’ai compris dans quel camp ils étaient. C’est très facile d’accuser les joueurs de pétanque de puissance et les promoteurs et les hôteliers d’humilité voire de pauvreté. Personne n’est dupe, nous avons compris exactement qui vous soutenez.

Troisièmement et pour finir, nous proposons tout simplement que, comme dans bien des cas et la préfecture connaît ces cas, quand il s’agit d’appliquer la loi, on le fasse comme on l’a fait souvent, pour les Français comme pour les immigrés, quels que soient les cas, avec discernement, avec humanité et toujours toujours la recherche du bien public et du compromis.

Maud Gatel à propos de la votation et de la tarification des SUV

Merci beaucoup Monsieur le Maire.

Mes chers collègues,

Alors je regrette que la Maire de Paris ne soit pas là parce que je crois que ça aurait été utile compte-tenu des griefs que j’ai à lui faire mais je ne doute pas que vous lui en parlerez.

Alors petit retour en arrière, pour tenter de reprendre la main dans le cadre du Tahiti Gate, la maire de Paris a annoncé – en s’affranchissant de notre conseil, mais nous en avons l’habitude – l’organisation d’une consultation citoyenne appelée “Plus ou moins de SUV à Paris ?”. 

Une question évidemment caricaturale. Qui voudrait plus de SUV à Paris ? Pas nous en tout cas. Les voitures ont enflé ces dernières années, vous avez raison M. Badina, leur poids a augmenté et leur taille pose des questions d’encombrement de la voirie et est un enjeu de sécurité routière dans nos rues. C’est un enjeu pour le marché automobile. C’est un enjeu de partage de l’espace public et de sécurité routière. Et c’est un enjeu en matière de pollution de l’air pour les véhicules thermiques, beaucoup moins quand ils sont électriques.

Néanmoins, les Parisiens ont boudé ce scrutin puisque seuls 78 000 Parisiens se sont déplacés, soit pas moins de 5,68% du corps électoral, 2 points de moins que la précédente votation. Mais le résultat fut loin du raz-de-marée attendu car celles et ceux qui se sont déplacés ont bien vu que la question n’était pas “Plus ou moins de SUV ?” mais bien “Pour ou contre l’explosion des tarifs de stationnement”. 225 € pour 6 heures dans le centre de Paris, un tarif prohibitif qui devrait faire le bonheur des concessionnaires de parking souterrains.

La communication afférente à la votation volontairement trompeuse a d’ailleurs été critiquée, et c’est un fait assez rare pour être noté, par la commission de déontologie de la Ville de Paris qui a indiqué dans son rapport, publié très tardivement, qu’une attention particulière devait être portée à l’intelligibilité de la question et à la clarté des messages de communication faits à son sujet, dénonçant en creux l’instrumentalisation de la communication de la votation par la Ville.

Mais ce n’était que le début. Madame la maire, vous avez décidé seule, y compris sans votre exécutif, d’ajouter à la délibération que nous étudions cet après-midi une dimension qui ne figurait pas dans la question où dans le règlement de la consultation. Pire, que Madame la maire vous-même vous aviez écartée : faire payer un stationnement résidentiel à ceux qui en sont actuellement exonérés, c’est-à-dire les détenteurs de véhicules électriques ou hybrides.

Devant l’émoi suscité par une décision ajoutée à la dernière minute et jamais débattue, vous avez fait marche arrière en catastrophe avec un amendement de suppression de la disposition controversée que vous nous avez transmis ce matin.

Mais le mal est fait. Quelle confiance désormais accorder aux démarches de démocratie participative ? La démocratie participative est pourtant un formidable levier pour revivifier notre démocratie actuellement mise à mal. La complexité du monde, les crises multiples, la désinformation affaiblissent notre démocratie quotidiennement et partout dans le monde les populismes progressent, apparaissant comme une réponse certes simpliste aux difficultés économiques, sociétales voire morales.

A l’issue de la votation, vous avez déclaré “C’est la démocratie qui l’emporte !” Mais quelle démocratie ? Celle qui consiste à instrumentaliser un sujet sérieux avec une communication simpliste ? Celle consistant à faire dire aux Parisiens ce qu’ils n’ont jamais dit, pour la bonne et simple raison qu’ils n’ont pas été interrogés sur le sujet ? Comme vous, nous considérons que notre démocratie est en danger, qu’elle est mortelle et que tous les démocrates devraient lutter ensemble contre son affaiblissement et non nourrir la défiance. Or, en agissant de la sorte, vous avez contribué à la nourrir. Défendre la démocratie, c’est d’abord la respecter. La démocratie représentative comme la démocratie participative, elle s’abime suffisamment sans qu’on ait besoin de l’instrumentaliser ou de la tordre.

Je vous remercie.

Béatrice Lecouturier à propos du projet de réaménagement de la place de la Concorde

Merci monsieur le Maire, 

Nous allons avoir une vue un peu différente de celle des Écologistes. 

Monsieur le maire, 

Mes chers collègues,  

Place de la Concorde ou place de la discorde ? Je m’interroge aujourd’hui. 

Alors que l’ancienne place Louis XV, devenue place de la révolution fut rebaptisée place de la Concorde en 1795 afin de souligner la réconciliation des Français après la Révolution, il est fort à parier que le projet de piétonisation de cette place ne soit pas source de réconciliation pour les Parisiens.

Lieu emblématique de Paris pour ses perspectives exceptionnelles sur l’Arc de Triomphe, l’Assemblée Nationale et la Seine, le Palais du Louvre et les jardins des Tuileries, <brouhaha> la Madeleine et sa rue Royale, elle symbolise tout le faste, l’élégance et l’architecture classique du XVIIIe siècle parisien.

Dotée d’un patrimoine d’une richesse unique, la place de la Concorde est une célébration de la France avec ses fontaines qui représentent les mers et les fleuves, ses villes avec ses huit statues allégoriques qui dessinent le contour de la place. C’est aussi la France qui rayonne dans le monde avec l’Obélisque de Louxor qui s’impose en majesté au centre de la place.

C’est donc un ordonnancement patrimonial admirable.

Un ensemble admirable car minéral et sa minéralité en fait toute sa spécificité et sa beauté.

Les jardins des Tuileries qui jouxtent la place offrent déjà un merveilleux îlot de fraîcheur avec ses 1800 arbres.

La minéralité du lieu devient alors complémentaire de ce magnifique jardin arboré et fleuri des Tuileries.

La beauté de Paris c’est la diversité dans l’unité. 

Or en voulant réorganiser cette place unique dans sa structure patrimoniale, je crains que vous n’uniformisiez encore un peu plus les places parisiennes.

La place de la Bastille, la place de la République, la place du Trocadéro, la place de l’Etoile. Bref, toutes ces places se dessinent sur une même idée architecturale unique, sans charme, sans spécificité, sans originalité. Tout le monde sur un même modèle. Et nous le regrettons.

L’unité de cette place doit être conservée par ses pavés au sol, son mobilier XIXè du second empire si parisien.

En la modifiant, vous prenez le risque de déséquilibrer tout un équilibre fragile mais dont le résultat est d’une force inouïe.

Certes, la place de la Concorde a connu dans son histoire des épisodes de parterres végétalisés. Mais entre-temps le sous-sol de la place est devenu sur encombré et ne laisse guère de place à des plantations en plein terre.

Le pavage de la place de la Concorde est emblématique et précieux. La végétalisation de cet espace doit donc prendre en compte les particularités du patrimoine architectural pour harmoniser et embellir le paysage parisien grâce à la nature.

Pour autant, cette place doit être rénovée.

Oui cette place de la Concorde a été tellement malmenée avec des plots en plastique, en béton, un sol très endommagé.

Le groupe Modem très attaché à la conservation du patrimoine n’est pas foncièrement opposé à un réaménagement de la place notamment en repensant à la place donnée aux piétons et à ses cheminements.

Si la physionomie de la ville de Paris doit s’adapter aux défis d’aujourd’hui, nous sommes convaincus qu’il est tout autant possible de préserver l’âme de Paris sans abîmer son histoire.

C’est tout le sens du vœu rattaché à cette délibération que nous déposons.

Il est impératif qu’un déroulé précis des opérations soit communiqué aux conseillers de Paris.

Oui la place de la voiture doit être revue, mais de manière raisonnable. Nous sommes particulièrement inquiets sur les installations légères que vous voulez y installer suite aux choix hasardeux que vous avez déjà eu concernant en la matière sur d’autres projets. J’ai un bruit pardon qui est très désagréable. Monsieur Boulard s’il-vous-plaît. Merci. L’organisation de grands évènements nous alerte également.

N’existe t-il pas déjà assez de lieux pour accueillir de grands évènements populaires à Paris ? Et lorsque l’on voit l’état du Champ de Mars, nous sommes particulièrement inquiets sur ce que pourrait devenir la place de la Concorde.

Toute cette place est classée et le ministère de la Culture aura son avis à donner.

Vous l’aurez compris monsieur le Maire, nous sommes dans l’attente, mais nous sommes inquiets de votre projet concernant la place de la Concorde.

Nous serons attentifs à chacune des étapes de ce projet s’il voit le jour.

Paris nous a légué une histoire et un patrimoine. Faisons preuve d’humilité en le respectant, en l’entretenant sans remettre en cause en permanence la justesse de l’équilibre patrimonial qui fait la beauté de notre ville.

Je vous remercie. 

Béatrice Lecouturier à propos des jardins de Notre-Dame

Merci beaucoup Monsieur le Maire, 

Monsieur le Maire, 

Mes chers collègues, 

Le 8 décembre prochain, le joyau de Notre Dame rouvrira ses portes au public. Un exploit pour tous les amoureux du patrimoine, de Paris, de la France, qui traduit la volonté de savoir-faire de notre pays qui agit face à l’adversité. 

A la suite du tragique incendie, vous aviez annoncé, madame le maire mais monsieur la Maire, le déblocage de 50 millions d’euros pour la restauration de la Cathédrale Notre Dame. Cette somme s’est finalement transformée en une dotation pour un projet, déjà engagé préalablement, de réaménagement du parvis. 

A défaut de tenir vos engagements, nous demandons à Madame la Maire, que ce réaménagement ne soit pas un prétexte pour détruire les jardins de Notre Dame et de l’Ile-de-France. 

Alors que la délibération que nous étudions porte sur l’autorisation de signature d’une convention de transfert de maîtrise d’ouvrage avec le ministère des Armées et avec l’Établissement public EPRND, nous voulons réaffirmer notre position concernant le projet, concernant les jardins de Notre-Dame. 

Après l’avis de la Commission nationale de l’architecture et du patrimoine qui a fait part d’un certain nombre de recommandations, notamment concernant la préservation du patrimoine, notamment du square Jean XXIII, vous avez indiqué retravailler un certain nombre de points et notamment la question des grilles. 

Si nous sommes attachés aux grilles, de ces jardins, de ce square, ce n’est pas contrairement à ce que certains veulent faire croire en lien avec la route. Maintenir les grilles, et ne pas raser les haies d’ifs, dont madame Biraben a parlé, c’est préserver la biodiversité ; maintenir les grilles, c’est assurer et préserver le caractère mémorial du square de l’Ile-de-France puisque les pelouses se situent au-dessus de la crypte du Mémorial des martyrs de la déportation. Et nous réaffirmons notre position : nous n’opposons pas les grandes pelouses ouvertes à tous et les squares. Les deux doivent cohabiter, mais dans le respect de l’identité des lieux. 

C’est la raison pour laquelle nous déposons ce vœu, demandant la préservation des squares Jean XXIII et du square de l’Île-de-France sur le plan patrimonial, mémoriel et au regard de la biodiversité, en espérant que vous pourrez nous rassurer sur tous ces points. 

Je vous remercie.

Béatrice Lecouturier à propos de la piétonisation et de la végétalisation de la place du Trocadéro

Madame la Maire,

Mes chers collègues, 

La justice administrative a rejeté 2 fois, 2 fois madame la Maire, le projet de la ville de Paris de végétaliser et de piétonniser la perspective reliant la Tour Eiffel au Champ-de-Mars dont fait partie la place du Trocadéro.

Alors je cite la Cour d’appel : 

«  La baisse attendue de la circulation en raison de la pratique du vélo et du télétravail n’est pas suffisante pour accepter le projet de la Mairie de Paris ».

Alors, le vélo et le télétravail peuvent-ils être les ultimes recours à la voiture ? Peut-on couper en deux la place du Trocadéro, point structurant de la circulation à Paris, sans mettre en danger toute l’organisation d’un périmètre large en engorgeant les grands axes à l’entour de la Place du Trocadéro à savoir les avenues Foch, Victor Hugo, Wilson, Iéna et toutes les rues alentour ?

Si nous avons toujours défendu dans notre groupe MoDem la diminution de la place de la voiture à Paris, cela ne signifie pas l’éradication de la voiture.

La liberté de la circulation est une des premières des libertés.

Mais en fermant la moitié de la place du Trocadéro à la circulation, vous portez atteinte à la liberté de transport de milliers de Parisiens.

Aucune sérieuse, aucune étude sérieuse de report de circulation n’a été apportée au projet.

Aucune solution n’est apportée en termes de complément de transport pour pallier à cette fermeture.

Aucune solution non plus sur la sécurité du lieu qui devra être renforcée alors que le Trocadéro attire des millions de touristes et que l’insécurité ne fait que croître autour de ce site.

Aucune concertation avec les riverains, inquiets, concernant les grands événements qui apportent beaucoup de nuisances sonores.

Voilà donc autant d’interrogations dont les réponses ne nous sont pas apportées. 

En plus, les finances de la ville sont exsangues avec un déficit de près de 10 milliards d’euros à horizon 2026. Et pourtant, ce projet au départ budgété à 70 millions a déjà dérapé à plus de 110 millions d’euros.

Madame la Maire, comment comptez-vous financer ce projet et les autres que vous souhaitez mettre en place ? 

Comme d’habitude vous passez en force, en balayant d’un revers de main les décisions de la justice, l’avis du préfet de police, et le quotidien des Parisiens.

Cette politique de la hache, n’est pas notre manière de faire de la politique Madame la Maire.

Et à en croire les différentes études menées auprès des Parisiennes et des Parisiens sur votre politique, ce n’est pas la leur non plus.

Ils en ont assez de votre manque d’écoute et votre vision très personnelle de vouloir détruire la ville de Paris. 

Et pourtant, cette place du Trocadéro méritait oui, elle méritait une réelle réflexion pour la rendre plus agréable. Mais pas comme ça, pas au mépris de tous.

Vous choisissez l’autoritarisme. Nous préférons le dialogue. 

Non, la place du Trocadéro ce n’est pas devenir un grand amphithéâtre de contemplation comme nous pouvons le lire dans votre projet.

Elle risque au contraire de devenir un enfer de pollution dû aux embouteillages, de nuisances sonores importantes et de stress supplémentaire pour les Parisiens et les touristes.

Vous l’aurez compris, votre projet n’apporte aucune réponse à nos inquiétudes concernant la piétonisation de la place du Trocadéro.

Et je vous remercie. 

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