Encore une fois, les Parisiens respirent un air vicié à des niveaux dépassant les normes admissibles.
Ras-le-bol!
Voilà un an qu’on nous balade, de promesses en promesses sans que rien ne change, chacun se renvoyant la balle, et jouant avec les nerfs et la santé des parisiens et des franciliens.
La maire de Paris avoue en Conseil de Paris son impuissance et rejette la responsabilité sur l’Etat… Etat qui lui répond en la personne de la Ministre de l’écologie que la maire fait beaucoup d’annonces mais que les actes ne suivent guère. Ce n’est pas tout à fait faux.
Mais l’Etat répond aussi avec la froideur administrative qu’on lui connait que les conditions ne sont pas réunies pour agir à son niveau. Tout cela est kafkaïen et démontre une fois encore à quel point notre pays est empêtré dans ses lourdeurs qui freinent tant l’économie que l’écologie. Pour quelle raison au juste? Par manque de volonté politique à tous les niveaux, assurément.
L’explication absurde tient au fait que chacun, tout en cherchant la responsabilité chez l’autre, veut agir seul dans son coin. Ainsi, toutes les mesures présentées par la Maire de Paris se bornent à l’intra-muros parisien, dans le plus grand mépris des franciliens non parisiens. Comme si la pollution s’arrêtait au périphérique. C’est évidemment ridicule et nous ne cessons de demander à la Maire de travailler d’arrache-pied à une solution métropolitaine, voire régionale, de prendre l’initiative d’un Grenelle de l’air qui mette autour de la table tous ceux qui ont un ’bout’ de la décision pour résorber la pollution de l’air… En somme, mettre tout le monde devant ses responsabilités. Paris a le poids d’être locomotive dans cette démarche… Le veut-elle? Si peu! Au contraire, la maire de Paris nous dit qu’en agissant seule, les autres suivront… quelle suffisance!
Enfin, que dire des mesures d’urgence qui devraient être prises quand on subit de tels pics prolongés? Les tergiversations et mésententes l’emportent au détriment de notre santé. C’est à chaque fois le même manège. On attend plusieurs jours consécutifs pour envisager des vraies mesures. Que cela soit la règle est-il une raison suffisante? Non, il faut changer la règlementation et agir dès le premier jour. Là encore, c’est une question de volonté politique.
Pourtant, les réponses à la pollution à court terme ne manquent pas. Mise en place d’un système de vignettes remplaçant l’inique répartition ‘pair / impair’ de la circulation alternée? Incorporation de cette circulation alternée dans une batterie de mesures automatiques à déclencher lorsque des seuils critiques sont dépassés, afin notamment d’éviter de prendre ‘par surprise’ les automobilistes? Tout cela est possible, envisagé, discuté, soupesé, analysé, gentiment évoqué, mais jamais appliqué. Le manque de volonté politique, toujours.
La ville de Paris, la Région Ile de France et l’Etat semblent impuissants. Ceci est d’autant plus insupportable que le Parti socialiste est aux manettes à ces trois niveaux! Comment peut-on nous expliquer que depuis tant de mois, tant d’années, rien n’avance!
Rien ne justifie cette incurie des socialistes dans ce dossier!
Publié sur le jdd.fr le 20/03/15 : http://www.lejdd.fr/Societe/Sante/Yann-Wehrling-Le-bol-d-air-a-Paris-ce-n-est-pas-pour-demain-723722