Auteur/autrice : Jeanne Bes De Berc (Page 2 of 32)

Maud Gatel à propos de la dénomination promenade Jacques Delors

Madame la Maire, 

Mes chers collègues,

En février 2024, le groupe MoDem et Indépendants faisait voter à l’unanimité de notre conseil un hommage au grand homme qu’était Jacques Delors, à travers la dénomination d’un lieu parisien.

Aujourd’hui nous y sommes, et je ne peux que m’en réjouir, car elles ne sont pas si nombreuses les personnalités qui servent notre pays avec le sens du devoir, avant le goût du pouvoir. Celles qui choisissent les convictions plutôt que la facilité des carrières. Jacques Delors était de celle-là, déterminé, profondément libre qui n’a eu de cesse de placer l’intérêt général au cœur de son engagement, de rassembler sans exclure. 

Haut-fonctionnaire, homme politique, député européen, ministre, maire, président de la Commission européenne, il aura profondément marqué plus de 40 années de la vie politique française et européenne. Le projet européen de Jacques Delors continue d’irriguer notre vision de ce que doit être la construction européenne : au service de la protection et de la réconciliation des peuples. 

C’était le cas hier ça l’ai encore davantage aujourd’hui. Si Jacques Delors était indéfectiblement associé à l’Union européenne, il était aussi profondément lié à notre ville. Paris dès lors se devait de lui rendre un hommage à la hauteur de sa carrière. C’est donc avec enthousiasme que nous voterons en faveur de la dénomination de la promenade Jacques Delors sur le terreplin central du boulevard de la Villette entre la rue Buisson Saint-Louis et la rue du Faubourg du Temple en face de la CFDT mais également en faveur de la dénomination de l’école élémentaire du 22 rue Saint-Maur. 

Et je ne doute pas que la figure de Jacques Delors, sa détermination, sa force de conviction seront de formidables exemples à suivre pour tous les écoliers de la rue Saint-Maur. Car les grandes figures ne s’éteignent pas, elles créent des conditions pour que d’autres prennent le relais je vous remercie. 

Alexis Govciyan à propos de l’attribution de la citoyenneté d’honneur à Cécile Kohler

Mes chers collègues,

À travers cette délibération il s’agit d’attribuer la citoyenneté d’honneur à Cécile Kohler, professeur de lettres et à Jacques Paris, professeur de mathématiques à la retraite. 

Nos compatriotes étaient partis en Iran pendant les vacances de Pâques de 2022 pour visiter le pays et suivre un circuit touristique classique. Ils sont arrêtés en mai 2022 sous des accusations qui seraient liées à des activités d’espionnage de déstabilisation les impliquant dans une tentative de renversement du régime iranien notamment en soutenant les manifestations qui secouaient le pays à l’époque. 

Accusation largement rejetée par notre pays qui considère cette arrestation comme étant politique, arbitraire et sans fondement. C’est pourquoi la France a saisi, notamment, la Cour internationale de justice. Depuis 3 ans, Cécile Kohler et Jacques Paris sont donc otages de la République islamique d’Iran, ils sont détenus séparément à la prison d’Evin au sein d’une section de haute sécurité, la section 209 placée sous le contrôle des services de renseignement. La France et l’Union européenne comme plusieurs organisations des droits de l’homme demandent leur libération. 

Comment pareil cas pour d’autres arrestations arbitraires en Iran comme ailleurs les accusations semblent reposées sur des éléments de preuves contestables, fantaisistes et dignes des méthodes employées par des dictatures et des régimes obscurantistes et c’est aussi de cela que nous débattons aujourd’hui. 

De ce régime iranien qui viole les libertés d’expression, les droits des femmes, les droits des minorités, et qui a systématiquement recours à des tortures et exécutions arbitraires. Pourtant le peuple iranien ne plie pas, les protestations sont souvent déclenchées par des revendications économiques, politiques, sociales ou sociétales mais la réponse du régime est toujours brutale utilisant la torture physique et psychologique et même la peine de mort. 

C’est donc ce pays qui retient nos deux compatriotes en otage et qui les accuse d’espionnage. C’est aussi ce pays dans lequel les femmes sont obligées de porter le voile en public qu’elles soient musulmanes ou non d’ailleurs, et ce qui est l’une des mesures les plus symboliques de cette oppression imposée par le régime islamiste à laquelle de nombreuses femmes ont résisté. Elles ont courageusement combattu et combattent encore le port obligatoire du voile en le retirant publiquement même si ce geste est toujours lourdement réprimé par le régime.  

Les militantes des droits des femmes comme Nasrin Sotoudeh ou Shirin Ebadi ont été persécutées, emprisonnées et contraintes à l’exil. Souvenons-nous aussi de Mahsa Amini cette femme de 22 ans qui voulait juste être libre. Elle est torturée et morte en détention après avoir été arrêtée par la police des mœurs. 

Sa mort a déclenché des manifestations à travers le pays où des femmes mais aussi des hommes ont exigé la liberté, l’égalité des droits et la fin de l’oppression systématique. Ce mouvement a été marqué par des slogans de libération et des actions courageuses comme le retrait du voile en public, nous pensons à toutes ces femmes elles sont nombreuses. 

C’est pourquoi notre Conseil de Paris se doit d’être en soutien à Cécile Kohler et à Jacques Paris et de s’engager dans une position politique et symbolique d’utilité humaine, c’est tout le sens de nos débats d’aujourd’hui. 

Nous devons aussi transmettre un message de fermeté à l’égard du régime iranien pour lui rappeler que nous continuerons à dénoncer toutes ces injustices et à nous mobiliser pour les combattre, et que nous ne lâcherons jamais nos compatriotes. 

Nous devons donc décider de leur attribuer la citoyenneté d’honneur qui est un outil de protection diplomatique et humanitaire pour continuer de leur apporter une visibilité internationale, une protection morale et une légitimité renforcée dans les démarches politiques de mobilisation. 

En les nommant citoyennes et citoyens d’honneur de Paris nous exigeons aussi et surtout leur libération immédiate. Vous l’aurez compris, Madame la Maire, mes chers collègues, notre groupe MoDem et Indépendants votera en faveur de l’attribution de la citoyenneté d’honneur à Cécile Kohler et à Jacques Paris, je vous remercie.

Béatrice Lecouturier à propos de la rénovation et la modernisation du bâti scolaire parisien

Merci Monsieur le Maire, 

Mes chers collègues,

Monsieur Aqua, 

Il me semble que vous êtes enseignant. Et lorsqu’on est enseignant on sait très bien que les hors sujets sont lourdement sanctionnés dans sa copie. Donc votre propos était hors-sujet, je vais y revenir sur le bâti scolaire dans les écoles parisiennes. 

Donc notre groupe Modem et Indépendants tient à remercier le groupe Union Capitale de nous présenter cette niche sur un sujet municipal essentiel à savoir la rénovation et la modernisation du bâti scolaire à Paris.

Car c’est une réalité, les écoles ne vont pas bien à Paris et ce ne sont ni les enseignants, ni le personnel éducatif, ni les parents ni les élèves qui vous diront le contraire. De nombreux établissements présentent des risques pour la santé et la sécurité des élèves et des personnels avec la présence d’infiltrations ça été dit, de moisissures, de délabrement, de températures extrêmes, d’amiante, et j’en passe.

Cette situation, dénoncée par les familles, les enseignants, les mairies d’arrondissement est particulièrement critique dans les quartiers prioritaires de la ville où les retards de rénovation sont les plus marqués. La Ville de Paris est responsable de son inaction et du recul des investissements dans l’école publique qui ont diminué de 51 % en 10 ans. 

Alors où sont les promesses de 2013 qui annonçaient un plan de rénovation thermique de 600 écoles d’ici 2020 ? 

À cette époque, Paris se voulait pionnière, pourtant ! Mais en 2024, la réalité est bien différente. La Ville vient de présenter un nouveau plan de rénovation couvrant désormais les 631 écoles et les 454 crèches, mais avec une échéance repoussée à 2050 !

Ce manque d’anticipation et de réactivité a aussi des conséquences concrètes et graves, comme l’a tristement illustré la fermeture de l’école polyvalente Belzunce, où les taux extrêmement préoccupants de mercure volatil ont été détectés dans les locaux. Alors si la décision de fermer l’établissement était inévitable au vu du danger, l’évacuation a été menée dans la précipitation, sans coordination suffisante, provoquant une désorganisation totale pour les élèves, les familles et le personnel éducatif. 

Par ailleurs, les fluctuations des données budgétaires montrent une instabilité préoccupante dans les moyens alloués à cette priorité. Dans le plan de transition écologique présenté en novembre 2024, qui doit guider les actions de la Ville en matière de rénovation énergétique, les écoles, à l’exception des CPE, sont à peine évoquées, contrairement aux logements qui, eux, bénéficient d’un traitement détaillé et prioritaire. Cette mise à l’écart interroge et inquiète.

Il est donc urgent de remettre la rénovation scolaire au cœur de l’agenda municipal, avec des objectifs clairs, des moyens stables et une réelle volonté de pilotage. Ce n’est pourtant pas faute de vous avoir prévenus comme l’a régulièrement fait dans cette assemblée Delphine Bürkli, maire du 9è arrondissement.

Nous aurions pu aussi vous parler du grand retard des travaux d’accessibilité dans les établissements scolaires mais n’en jetez plus, le budget de Paris, déjà si mal en point, ne le supporterait pas.

Nous affirmons notre plein soutien à la rénovation des écoles parisiennes : il s’agit non seulement d’un impératif éducatif et social, mais aussi d’une obligation morale et environnementale. Offrir à chaque élève des conditions d’apprentissage dignes, saines et modernes ne peut plus être remis à plus tard. Cette nécessité est d’autant plus pressante que les engagements passés de la Ville de Paris en la matière contrastent fortement avec la situation actuelle. 

Nous voterons bien évidemment cette niche. 

Je vous remercie.

Maud Gatel à propos de la restauration d’une mosaïque située au 17 boulevard Henri IV

Merci beaucoup Madame la Maire, 

Au 17 boulevard Henri IV, se situe un immeuble classé au sein du patrimoine remarquable du Marais, indiquant ainsi un grand intérêt patrimonial et nécessitant la préservation de ces éléments décoratifs intérieurs. 

Et parmi ces éléments décoratifs, il y a une superbe mosaïque qui est située à l’entrée d’un supermarché et a subi de très nombreux dommages en raison notamment du passage des transpalettes. Et malgré les signalements nombreux notamment de tous les amoureux du patrimoine que je souhaite ici remercier, malgré la saisine des ABF (Architectes des bâtiments de France) aucun travaux de restauration n’a été engagé pour réparer cette sublime mosaïque. 

Le patrimoine de Paris est celui de tous les Parisiens. Il est nécessaire d’en prendre soin et c’est la raison pour laquelle il y a 2 ans par l’intermédiaire de Béatrice Lecouturier nous avons fait voter à l’unanimité de ce conseil la création de l’observatoire du petit patrimoine parisien pour identifier, valoriser et préserver ce patrimoine. 

Cette dégradation est une nouvelle preuve de son caractère indispensable et nous souhaitons véritablement l’accélération de son déploiement pour continuer à prendre soin et à entretenir le patrimoine des Parisiens. C’est l’objet de ce vœu d’abord de renforcer le dialogue avec les propriétaires de cet immeuble et que la rénovation, la restauration de cette mosaïque puisse se faire dans les plus brefs délais soutenu évidemment par l’expertise de l’observatoire du petit patrimoine. 

Je vous remercie.

Béatrice Lecouturier à propos de la Philharmonie de Paris

Madame la Maire,

 

Mes chers collègues,

 

Nous fêtons cette année les 10 ans de la Philharmonie de Paris qui s’est imposée comme le vaisseau amiral de la musique à Paris.

 

Son incroyable architecture que l’on doit à Jean Nouvel, une transversalité des musiques unique en son genre, une exigence et une ambition omniprésentes dans la programmation sont les ingrédients d’une réussite exceptionnelle culturelle parisienne.

 

En 2024, ce sont plus de 1,5 millions de visiteurs qui y sont allés à la Philharmonie avec un taux de remplissage de 95% des concerts. 

 

Autre bonne nouvelle : le rajeunissement spectaculaire du public. En 2024 le jeune public de moins de 28 ans a augmenté de 58%, par rapport à la période avant covid. 

 

Cette période a été favorisée par une stratégie tarifaire volontariste très avantageuse avec un concert à neuf euros le concert et une variété des musiques proposées dans sa programmation.

 

Car comme l’explique très bien son directeur général Olivier Mantei, il faut provoquer un choc, un véritable choc esthétique  pour donner envie au spectateur de revenir et revivre l’émotion musicale qu’il a ressentie.

 

La Philharmonie est un lieu ouvert sur le monde en témoignent les multiples entrées pour y accéder. Vous entrez dans un monde par une porte, pour en découvrir un autre. Vous y allez pour écouter de la musique et vous découvrez également une exposition, une médiathèque, un pôle des savoirs, des restaurants, une conférence. Bref c’est bien cette transversalité qui explique le succès de ce lieu unique qui enrichit l’esprit et le goût des autres.

 

Une programmation exigeante de concerts qui s’appuie sur les fondamentaux, avec les plus grands solistes et des orchestres internationaux, qui attirent un public de connaisseurs mais qui a séduit également tout un nouveau public moins expert.

 

Une ouverture vers un jeune public issus des quartiers politique de la ville, les fameux concerts Démos sont de réels succès alors qu’ils n’avaient pas toujours leur place dans le monde feutré de la musique classique.

Une belle ouverture sur l’inclusion également puisque l’accès aux personnes porteuses d’un handicap est dans l’ADN de la Philharmonie. J’en veux pour exemple des concerts avec des chansigneurs qui expriment en langue des signes rythmée les paroles de certaines chansons. Les concerts Relax où les codes de la salle de concert sont assouplis pour accueillir des personnes atteintes d’autisme, d’un handicap intellectuel ou de troubles psychiques afin qu’elles aient accès à un réel espace à la culture. 

 

Un vent nouveau souffle donc sur la Philharmonie. Un vent de démocratisation de ses publics sans se couper de son ambition artistique. Un vrai projet politique, sociétal et social donc que construit la Philharmonie et que la ville de Paris doit s’honorer d’accompagner.

 

Je vous remercie.

Delphine Bürkli à propos de la nomination d’un lieu emblématique pour Ginette et Etienne Moulin

Merci Madame la Maire, 

Le 9 février dernier, Madame Ginette Moulin, présidente d’honneur du groupe Galeries Lafayette, s’est éteinte à l’âge de 98 ans. 

Madame Moulin était une très grande dame. Héritière de l’institution emblématique de la mode et du commerce parisien qui a incarné avec passion et avec engagement l’esprit d’innovation et d’élégance des Galeries dont le siège historique se trouve, faut-il le rappeler, au cœur de Paris, au cœur du 9ème arrondissement, boulevard Haussmann. 

Madame Moulin était l’épouse d’Étienne Moulin lui-même l’un des dirigeants historiques du groupe, disparu il y a 20 ans. Tous deux ont incarné un engagement exceptionnel pour notre pays et notre ville. 

Deux personnalités qui tout au long de leur vie ont eu le sens de l’État, le sens du devoir, la devise française chevillée au corps. Tous deux étaient porteurs d’une mémoire forte. 

Madame Moulin était la fille de Max Heilbronn, résistant déporté à Buchenwald et c’est à Buchenwald que Monsieur Heilbronn rencontra Étienne Moulin, lui-même résistant auquel la France décernera quelques années après la Croix de Guerre 39-45, la médaille de la résistance. 

Monsieur Moulin a combattu au côté du général de Gaulle au sein des forces françaises libres avant d’être arrêté et déporté en 44. Plus tard, il fut reconnu juste parmi les Nations pour avoir sauvé des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale. 

Alors leur rendant hommage nous réaffirmons avec force notre attachement aux valeurs qu’ils ont défendu. Alors aujourd’hui nous souhaitons inscrire leur nom illustre dans notre espace public parisien celui de deux grandes figures qui auront marqué l’histoire de Paris du 9e arrondissement forcément et au-delà l’histoire de notre pays et nous vous proposons en accord avec sa famille d’attribuer le nom de place Ginette et Étienne Moulin à l’intersection du boulevard Haussmann et de la rue Mogador à quelques mètres de la place Théophile Bader que nous avons inauguré en janvier 2018 en présence justement de Madame Moulin. 

Je vous remercie beaucoup pour votre soutien.

Alexis Govciyan à propos de la place des artisans à Paris

Madame la Maire,

Changer une chaudière, faire réparer une machine à laver, refaire une installation électrique… Peut-être, certains considèrent-ils que ces sujets relèvent trop du quotidien pour être abordés ici. Et pourtant, ils sont au cœur de la vie des Parisiennes et des Parisiens – et donc de nos responsabilités municipales.

Or, il y a le manque criant d’une politique réelle de soutien à l’artisanat parisien.
Les artisans, leurs salariés, leurs apprentis, sont confrontés à une accumulation de freins : accessibilité réduite, manque de stationnement adapté, manque de réseau de recharge à la hauteur des besoins… Résultat : des coûts qui explosent, des clients qui renoncent, des professionnels qui n’interviennent plus à Paris.

Et ce constat dépasse les simples particuliers. Les services de la Ville eux-mêmes ont des difficultés à trouver des artisans acceptant de répondre à leurs cahiers des charges, faute de main-d’œuvre disponible mais aussi face aux difficultés innombrables pour intervenir à Paris.

500 couvreurs manquent aujourd’hui à Paris. 500. Alors même qu’il y a urgence à adapter la ville au changement climatique et à accélérer la rénovation énergétique du bâti parisien.

Alors même que les savoir-faire d’exception des couvreurs-zingueurs font partie, désormais, du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. Merci Delphine BÜRKLI pour cette excellente initiative !

Les artisans du bâtiment ne vont pas bien ; ils sont en ce moment même en train de manifester en bas de l’Hôtel de Ville pour vous alerter sur leur sentiment d’abandon. Car ce sont bien les artisans du bâtiment qui rendront possible l’adaptation de notre bâti au changement climatique. Si nous ne les soutenons pas de manière urgente et concrète, vos grandes déclarations sur la transition écologique resteront ce qu’elles sont trop souvent : de simples effets d’annonce, sans impact réel sur le terrain.

Autre illustration, nous avons constaté hier votre initiative de retirer une délibération concernant la Chambre de métiers et de l’artisanat, pourtant à l’ordre du jour de ce conseil de Paris. Cela est sans doute dû à une absence de concertation et révèle aussi une désinvolture envers ce secteur pourtant vital de notre ville.

Alors, Madame la Maire, avez-vous une véritable politique pour soutenir l’artisanat à Paris ? Quand allez-vous enfin prendre la mesure de l’urgence et bâtir, avec les professionnels, et non sans eux, une stratégie cohérente pour permettre aux artisans de continuer à exercer à Paris ?

 

 

Maud Lelièvre à propos du conseil scientifique et citoyen de l’agriculture et l’alimentation durable

Mes chers collègues merci.

Je tiens d’abord avant tout à saluer au nom de mon groupe, la création de ce conseil scientifique et citoyen de l’agriculture et de l’alimentation durable. Une initiative qui est fort précieuse pour consolider le lien entre l’expertise scientifique, l’engagement citoyen, l’action publique sur un domaine aussi sensible que peuvent être les questions d’alimentation et d’agriculture dans notre pays. 

C’est un outil qui permettra je l’espère d’éclairer nos choix en matière de politique alimentaire dans un contexte où les enjeux de santé, de climat, de justice sociale sont plus que jamais connectés. Mais permettez-moi toutefois d’exprimer un regret, ce conseil arrive tard, le plan d’alimentation durable a été adopté en juin 2022 à l’unanimité, nous aurions espéré et peut-être pu mettre en place cette instance plus tôt. Presque 3 ans plus tard, cette création est relativement tardive alors qu’ un certain nombre de thématiques sont particulièrement importantes sur ces sujets : sécurité alimentaire, fiabilité des labels, exposition aux pesticides etc. 

Et puis également une question, il existe aujourd’hui un certain flou autour de la composition du projet qui prévoit 10 scientifiques, 10 membres issus d’association spécialisé ce qui est également une bonne chose dans sa composition mais il aurait été peut-être utile et intéressant peut-être est-ce possible aujourd’hui de communiquer sur l’identité des profils de ses futurs membres notamment les scientifiques et que cette transparence est essentielle pour qu’on puisse avoir collectivement une appréhension de la légitimité de la pluralité de l’indépendance de cette instance. Je reste convaincue toutefois que le conseil, une fois installé, sera utile et pourra apporter des contributions attendues. 

Merci de nous éclairer sur ces différentes questions.

Delphine Bürkli à propos de la restructuration de la cité scolaire Jacques Decour (9e)

Merci Madame la Maire, 

Cette délibération est une très bonne nouvelle. Il y a un an ici même, je tirais la sonnette d’alarme sur l’avenir de la cité scolaire Decour et lançais un appel pour que les travaux de ce site exceptionnel commencent le plus vite possible. 

La communauté éducative de Decour les attend depuis très très très longtemps. Depuis le dialogue entre la Ville, la Région et le rectorat a repris. Les services de la région et de la ville de Paris ont travaillé ensemble dans la même direction et je sais l’investissement qui a été le vôtre Monsieur le Premier adjoint. 

Votre investissement personnel avec James Chéron le vice-président en charge des lycées pour faciliter justement ce dialogue et aboutir à la délibération qui nous est présentée aujourd’hui. 

La région nous a fait part, vous a fait part, de sa décision de commencer les travaux le plus rapidement possible. La chapelle et le théâtre dès cet été. Le ravalement du lycée à partir de novembre. 

Lors d’une réunion de travail avec la Région à laquelle j’ai participé le 12 mars, vous avez soutenu l’une des options proposées par la Région que les travaux soient engagés en même temps sur la partie collège, qui me semble être un scénario le plus avantageux puisqu’il nous permettra à la fois d’optimiser le chantier en terme de phasage, en terme de délai, en terme de coût et de bénéficier à plein du plan de délestage de la CMR qui a été construit avec le rectorat et donc de réouvrir comme nous le souhaitons tous le collège le plus rapidement possible. 

D’où cette proposition d’amendement, de vœu, comme vous voulez, à cette délibération, pour que nous puissions tenir cet objectif de respecter le calendrier ce qui suppose l’engagement de la ville sur l’affermissement des tranches optionnelles 1 et 2 du marché de maîtrise d’œuvre dès la notification du marché et dès que l’étude avant projet définitif soit validée soit en novembre 2025. 

Je vous remercie et je remercie bien sûr les services de la ville d’avoir travaillé à cette délibération et à ce que ces travaux démarrent désormais le plus vite possible. 

Maud Gatel à propos du rapport de la CRC sur la politique de prévention spécialisée de la Ville

Le rapport de la Chambre régionale des comptes sur la politique de prévention est extrêmement intéressant et nous permet d’avoir un certain nombre d’objectivations que nous évoquions tout à l’heure. 

Je voudrais simplement dire un regret, c’est celui qu’initialement la Préfecture de police n’ait pas été sollicitée dans ce cadre, ce qui est quand même une lacune extrêmement importante. 

Alors ce rapport confirme ce que de nombreux professionnels, élus et citoyens vivent au quotidien, la prévention spécialisée manque d’un cadre clair, d’objectifs concrets et d’une réelle articulation avec les autres acteurs et dispositifs municipaux. 

La prévention spécialisée à Paris ce sont 12 000 jeunes accompagnés en 2023 mais ce chiffre a baissé de 20 % en 5 ans non pas parce que les besoins auraient diminué bien au contraire mais parce que l’action publique s’est contractée dans un contexte où les facteurs de vulnérabilité eux ne cessent de croître. 

Cette politique rappelons-le s’adresse aux jeunes en rupture avec leur famille, l’école, les institutions, ou l’emploi et il est de notre devoir de tout faire pour recréer les conditions pour qu’ils puissent trouver leur place. 

Ce travail s’effectue dans la rue au contact direct souvent dans des conditions extrêmement exigeantes et je voudrais saluer tous les acteurs des clubs de prévention. Que dit ce rapport ? La chambre souligne un cadre d’intervention trop flou, les conventions signées entre la ville et les associations manquent d’objectifs opérationnels, ne définissent pas clairement les rôles des acteurs, restent trop générales, mal adaptées aux réalités locales et même parfois inconnues des éducateurs eux-mêmes. 

Ce rapport souligne également que la coordination avec les partenaires notamment l’éducation nationale est insuffisante, que les écarts entre territoires ne répondent à aucune logique fondée sur les besoins sociaux et surtout que les acteurs de terrain sont privés d’un cadre clair d’une stratégie lisible et d’un véritable soutien.

Ces critiques ne doivent en aucun cas remettre en cause la politique de prévention spécialisée bien au contraire. La violence chez les jeunes dans notre espace public que traduisent notamment les rixes nous obligent au contraire à repenser collectivement cette politique au service de l’amélioration de son efficacité car tout le monde a un rôle à jouer dans la prévention de la violence chez les jeunes. C’est la question de la cible d’abord. Notre groupe appelle sur recommandation de la chambre à expérimenter l’extension de la prévention spécialisée aux enfants de moins de 12 ans dans certains territoires prioritaires en lien avec l’éducation nationale et les associations de protection de l’enfance. 

La clarification des objectifs, leur évaluation continue, doit aussi être au cœur de cette politique en s’appuyant sur les éducateurs spécialisés et les équipes éducatives. La police municipale et la police nationale doivent également être intégrées dans ces dispositifs et on voit bien aujourd’hui que les clubs de prévention et la police doivent mieux travailler ensemble. 

Cette évolution doit s’inspirer des contrats de ville et des contrats de prévention et de sécurité en s’assurant de la cohérence de l’ensemble de ces documents. Nous soutenons également la proposition de la CRC d’organiser une réunion annuelle de coordination entre la ville, les établissements scolaires, les associations et le rectorat. 

Enfin nous insistons sur la nécessité de mieux répartir les moyens sur le territoire parisien pour garantir à chaque jeune quel que soit son quartier un accompagnement à la hauteur. 

Alors Madame la Maire, nous vous demandons de considérer ce rapport comme une opportunité, une opportunité de réaffirmer que Paris ne renonce pas à ses jeunes, une opportunité de reconstruire une politique publique ambitieuse cohérente et adaptée à la réalité des quartiers. Notre jeunesse parisienne le mérite bien. Je vous remercie. 

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