Icône du cinéma français, l’empreinte d’Alain Delon sur notre ville est indélébile.
C’est en effet à Paris qu’Alain Delon commence à tracer son chemin vers la gloire après avoir été repéré dans un café par Jean-Claude Brialy.
Il habitera notre ville à Montmartre, Saint-Germain-des-Prés ou encore dans le 16e arrondissement. Paris ne se contente pas d’être le témoin de l’émergence d’Alain Delon, elle est également le décor de plusieurs de ses films parmi les plus inoubliables qu’il s’agisse de Plein Soleil dont la scène d’ouverture a été tournée sur les quais de Seine. Où le Clan des Siciliens notamment dans le 10 arrondissement ou encore l’extraordinaire Monsieur Klein tourné dans le quartier de Montparnasse.
Et il y a un lieu qu’affectionnait tout particulièrement Alain Delon. Ce sont les Champs-Élysées, magnifiés dans Borsalino, et tout particulièrement le cinéma le Normandie. Dans Le Samouraï, Alain Delon, alias Jef Costello, sème les policiers l’ayant pris en filature en traversant l’immeuble du Normandie en entrant par l’accès rue Lord Byron et en ressortant par le hall du cinéma.
Sans présager de l’hommage que la ville souhaitera rendre à Alain Delon en fonction des discussions que vous pourrez avoir avec la famille, notre vœu a pour objet de permettre l’apposition d’une plaque sur l’ancien cinéma le Normandie et compte tenu de la disparition progressive des cinémas sur les Champs-Élysées et la fermeture toute récente du cinéma le Normandie, l’un des plus remarquables et ancien à Paris un tel hommage permettrait par ailleurs d’affirmer la dimension culturelle de la célèbre avenue.
Je vais faire plus bref aujourd’hui pour rattraper mon retard d’hier. Ainsi, sans être exhaustive, je voudrais faire quelques remarques.
L’année dernière, je parlais déjà du rapport à la fonction publique européenne, on s’en rapproche de plus en plus : 450 millions d’habitants d’un côté, 1,2 de l’autre. C’était pas un encouragement de ma part. Et pourtant, le nombre de fonctionnaires a encore augmenté.
Ce ne serait pas un sujet en soi si les services augmentaient aux Parisiens ou si on en avait largement les moyens. Je l’ai constaté, ni l’un ni l’autre, bien au contraire.
Deuxième remarque, liée à la première, ce sont des fonctionnaires d’encadrement qui ont été recrutés en plus. Pour les essentiels, ceux de catégorie B étant en baisse et, heureusement, ceux en C sont stables. Je rejoindrais ainsi peut-être ce que disait mon collègue Pierre-Yves Bournazel hier au sujet des recasages des membres de cabinet. Ou alors, on pourrait se dire que ce sont les promotions qui donnent cet effet mais même pas, en tout cas pas celles qu’on attend : elles sont en baisse.
Evidemment, la masse salariale augmente en proportion mais je dois reconnaître que, compte-tenu des augmentations qui ont été pratiquées du fait de l’inflation qui a été très forte en 2023, ces dépenses sont relativement maîtrisées : 4% pour 4,9% d’augmentation. Cela étant, on est à 2,7 milliards d’euros, c’est énorme.
Autre point que je voudrais aborder : la question des temps partiels. On le sait tous ici, ils sont souvent subis et souvent, ce sont des femmes qui les occupent. Pour ce qui concerne la Ville de Paris, c’est 86% des femmes qui occupent ces emplois.
Aussi, j’ai des questions et je voudrais vraiment avoir des réponses : avez-vous des instruments de mesure sur ces temps partiels ? De quel choix résultent-ils ? De celui de la collectivité ? De celui de ces femmes, qui ont des contraintes par ailleurs qui ne sont pas couvertes par des services type crèche ou périscolaire, des contraintes d’éloignement ?
J’aimerais vraiment avoir des réponses là-dessus.
Sur le volet égalité homme-femme, j’en ai déjà parlé hier, en particulier sur la question des salaires. Je me suis vue répondre que l’État faisait pire, ou que le secteur privé faisait pire. Je vous avoue que oui c’est un problème mais que je m’en fiche ici. Je parle de ce sur quoi on peut agir sur la collectivité de Paris et donc au rythme où on va, il nous faudra 23 ans pour y arriver, ce n’est pas acceptable.
Deux derniers sujets que je veux aborder rapidement, la question du logement des agents de la ville, qui reste évidemment un énorme sujet et ce que vous avez fait avec les mairies d’arrondissement ne suffira évidemment pas. 25% de 3 logements, ça fait toujours pas un logement à attribuer. Et évidemment, cette action renforcerait l’attractivité de la fonction publique parisienne.
Le deuxième sujet concerne l’absentéisme, qui est exponentiel, monumental. Les chiffres sont impressionnants. Quand on fait le ratio, comme le disait Grégory Canal, ça fait 39 jours d’absence chacun, c’est impensable. De même, le nombre de jours de grève a presque doublé en 2023, et on parle des animateurs, des Atsem, des éboueurs etc.
Voilà. Pour conclure je voudrais rappeler que la MIE “Paris à 50°” avait plaidé pour la mise en place de mesures d’adaptation des conditions de travail. Or, je n’ai absolument rien trouvé dans ce RSU sur ce sujet et je crois qu’il est temps de s’y mettre sérieusement.
Chaque jour, ce sont plusieurs milliers d’emprises de travaux qui s’étalent sur la voie publique parisienne, parfois pour de bonnes raisons, en matière d’évolution de l’aménagement de l’espace public, trop souvent malheureusement pour de mauvaises raisons, en raison d’un manque de coordination des travaux.
Et ces travaux ont un impact extrêmement important sur les professionnels, sur la commercialité de leur commerce. Or, nos commerçants ont beaucoup souffert ces dernières années, entre manifestations, pandémies, inflation, ou encore, explosion de la taxe foncière à Paris.
Il est donc essentiel que la Ville active tous les leviers pour soutenir nos commerçants et il est on ne peut plus logique qu’ils n’aient pas à payer de droits de terrasse lorsqu’ils n’ont pas pu bénéficier de l’espace en raison des dits travaux.
Alors, c’est l’objet de ce vœu, qui a été présenté par Bertrand Lavaud et adopté par le Conseil du 17ème arrondissement : il demande la mise en place d’une procédure simple et rapide pour permettre aux commerçants affectés par des travaux de voirie de bénéficier d’une exonération ou d’une réduction de leur droit de voirie.
Alors qu’environ 16 % de la population française se trouve en situation de précarité alimentaire et doit parfois sauter des repas faute de ressources suffisantes, l’accès à des produits frais, de saison, locaux et abordables demeure difficile, malgré le doublement de l’aide alimentaire au cours des trois dernières années.
Il est donc urgent de favoriser des choix alimentaires plus sains pour protéger la santé de tous, tout en veillant à les rendre accessibles à tous. C’est d’ailleurs l’objectif des réformes dans la restauration collective, renforcées par la loi Climat et Résilience, ainsi que l’importance accordée à l’éducation alimentaire, qui vise à inculquer dès le plus jeune âge de bonnes habitudes alimentaires.
La délibération qui nous est soumise aujourd’hui à notre Conseil va dans le bon sens. Elle propose un soutien financier à diverses actions pour permettre à tous et à toutes un accès à l’alimentation durable.
À de nombreuses reprises, notre groupe MoDem avait eu l’occasion d’ailleurs de s’exprimer sur la question de la précarité étudiante et le projet « garantie étudiante » soutenu dans cette délibération mérite d’être soulevé. La mise à disposition d’une carte prépayée, abondée à hauteur de 100€, utilisables dans des commerces d’alimentations durables pré-sélectionnés est une bonne chose. À ce titre, je tiens à rappeler que nous avions déjà, maintes fois, demandé de définir un plan d’actions, de manière coordonnée avec tous les arrondissements, pour faciliter notamment l’implantation d’épiceries solidaires ou de distributions alimentaires dans des lieux connus de tous et d’accès faciles. Par ailleurs l’amélioration de l’information des étudiants sur les dispositifs qui seront mis en œuvre ne doit pas être négligée.
En parallèle à la garantie étudiante, une caisse alimentaire solidaire sera également mise en place, ce qui est une très bonne chose aussi.
Nous nous interrogeons pourtant sur une chose : sur le complément de financement qui devra être apporté si certains membres du dispositif ne peuvent plus cotiser. Cela risquerait de compromettre l’efficacité des efforts déployés par les autres cotisants. Et si tel était le cas, il faudra nécessairement envisager une dépendance financière accrue du dispositif à l’égard de la Ville de Paris pour combler les déficits.
Voilà. Donc pour conclure, je souhaite réaffirmer qu’au-delà de l’accès à une alimentation saine pour les publics les plus précaires, il faut également veiller à ce que tous les Parisiens aient accès à une alimentation durable.
La raréfaction de l’eau est un défi que nous devons relever avec sérieux et détermination, d’autant plus que les projections climatiques sont alarmantes : d’ici la fin du siècle, la baisse des débits dans les cours d’eau, l’augmentation des épisodes de sécheresses et la pression démographique sur le bassin Seine-Normandie menaçent la viabilité de notre territoire.
Raison pour laquelle nous avions déjà proposé, déposé des voeux au sein du Conseil de Paris avec le groupe MoDem il y a deux ans.
Si ce rapport et les travaux engagés donnent matière à répondre à certains défis, face à ce constat, le plan qui nous est présenté aujourd’hui manque cruellement de moyens concrets pour notre ville à l’horizon 2030.
Premier point de critique : l’insuffisance des investissements dans la modernisation des infrastructures. Le réseau d’eau non potable, datant du XIXème siècle, est vieillissant, responsable de pertes d’eau significatives. Et si des progrès indéniables ont déjà été faits, les efforts proposés ici sont insuffisants. Le plan prévoit un renouvellement à un rythme dérisoire de 0,6% par an. Rythme, tout simplement incompatible avec les risques de changements et de bouleversements climatiques.
Nous plaidons pour une accélération massive des rénovations afin de réduire les fuites qui représentent une hémorragie naturelle et environnementale mais aussi économique dans la gestion de la ressource en eau et d’allouer des investissements plus importants, car les investissements ne permettent pas de répondre à cet objectif.
En effet le bassin Seine-Normandie qui abrite 30% de la population française est soumis à une pression démographique et économique intense, exaspéré par ces changements.
Nous devons de plus à l’avenir nous préparer à des sécheresses plus fréquentes, plus intenses, une baisse de la recharge des nappes phréatiques et des débits en cours d’eau.
N’oublions pas mes chers collègues que les épisodes de canicule que nous avons connus et que nous continueront à connaître en période estivale, rendront la raréfaction de l’eau plus importante en particulier durant les périodes d’étiage. Les tensions sur la ressource en eau sont sources de conflits entre les différents utilisateurs. Si ils ne sont pas aujourd’hui ingérables, la sécheresse risque de mettre en danger certaines activités agricoles. L’approvisionnement en eau potable des communes dont les réseaux d’adduction d’eau sont fragiles et enfin exacerber des conflits entre usagers qui ne comprennent pas que dans un pays du Nord on ait à partager l’eau.
Si le plan vise à réduire les prélèvements d’eau potable de 10 % et ceux d’eau non potable de 20 % d’ici 2030, ces objectifs ne vont pas assez loin. L’administration parisienne en effet, consomme 3 % de l’eau potable, laissant 97 % restants aux entreprises et aux citoyens. Si nous voulons un véritable changement, il est impératif que le plan intègre des mécanismes plus ambitieux pour responsabiliser l’ensemble des usagers qui permettent cette solidarité.
Les bois de Boulogne et de Vincennes, qui consomment une part importante d’eau non potable, sont également un point de vigilance. Ce plan propose des efforts pour réduire cette consommation, mais il manque de détails sur la manière de préserver la biodiversité et les activités dans ces espaces. Sans une stratégie claire, la réduction des consommations pourrait avoir des conséquences graves sur les écosystèmes locaux.
Le groupe MoDem et Indépendants ne peut que regretter l’absence de mesures concrètes concernant la restauration de la Bièvre, aujourd’hui ensevelie. La réouverture, bien que complexe, est une opportunité, pour améliorer la gestion d’eaux pluviales et pour renforcer la biodiversité dans certains quartiers. Par ailleurs, la situation actuelle autour des zones humides urbaines, comme le bassin de l’Arsenal, expose les habitants à la prolifération de moustiques et aux risques sanitaires d’une façon générale. Ces nuisances doivent être mieux prises en compte dans le plan.
Paris doit également se positionner comme un véritable laboratoire écologique, faisant preuve d’innovation et d’exemplarité. La capitale, en tant que métropole européenne, a une responsabilité pour mener une transition vers des pratiques plus durables. Et j’insiste sur ce point pour trouver un usage dans l’ensemble de nos aménagements, de nos pavés drainants, de la récupération des eaux pluviales. Le plan sobriété doit accélérer l’intégration des systèmes de collecte d’eau pluviale dans les espaces urbains publics notamment.
Bien que l’idée d’expérimenter la récupération des eaux grises est positive, les moyens restent aussi ici insuffisants. Mettre en place des systèmes de récupération à plus grande échelle est une obligation morale dans l’ensemble de nos bâtiments publics, mais également espaces verts et infrastructures municipales, car la réutilisation de ces ressources pourrait limiter les prélèvements d’eau potable crucial en période de sécheresse.
Nous devons être capable de résoudre cette double équation : quantitative et qualitative : disposer d’eau en quantité suffisante et exempte de pollution.
L’impératif est bien la sobriété des usages mais également accompagné de ces politiques de solidarité notamment territoriales.
Exemplarité dans la mesure où l’affaire qui a été révélée par la presse, engendre bien évidemment des coûts financiers pour notre collectivité, mais a aussi un impact sur l’ensemble des agents de la ville pour le comportement simplement de quelques-uns.
Et je voudrais aussi leur dire combien nous sommes soucieux de bien faire la part des choses entre le comportement de quelques-uns et la quasi-totalité des agents de la ville, dans le justement, le souci du service public.
Alors le procès qui s’est ouvert pour corruption passive concerne des faits qui ont eu lieu entre 2016 et 2021.
Alors bien évidemment l’idée n’est pas de faire le procès dans ce lieu mais cette affaire pose un certain nombre de questions auxquelles nous souhaiterions avoir une réponse.
D’abord comment est-il possible qu’alors qu’une alerte a eu lieu dès 2011 des faits similaires aient pu se reproduire entre 2016 et 2021 ?
Pourquoi ce rapport diligenté en 2019 n’a-t-il été rendu non public qu’en 2020 ?
Et pourquoi cela n’a-t-il pas donné lieu à un signalement avant 2021 ?
Cette exigence de transparence elle est due à l’ensemble des représentants des Parisiens et à l’ensemble de cet hémicycle.
Nous demandons donc dans ce vœux de connaître l’ensemble des mesures qui ont été prises pour veiller à ce que plus jamais de tels agissements ne puissent se reproduire et par ailleurs que le rapport administratif donc de 2019 anonymisé puisse être diffusé à l’ensemble des élus.
Je voudrais profiter de cette explication de vote pour revenir un petit peu sur ce qui s’est passé en février dernier, ce qui se passe aujourd’hui, histoire simplement de limiter l’instrumentalisation dont notre conseil est assez coutumier.
En février dernier, après un certain nombre d’atermoiements, je rappelle que vous aviez dit que vous n’étiez pas opposé à la vente du Parc des Princes.
Vous n’aviez pas fermé la porte. Apparemment même des promesses avaient été faites, mais vous aviez manifesté votre opposition, en raison, selon la presse d’une offre manifestement trop faible.
Et donc vous aviez appelé au secours le Conseil de Paris pour essayer de mettre une certaine pression. Vœu qui d’ailleurs n’avait pas manifestement donné beaucoup de suite puisque dans ce vœu nous souhaitions que l’adaptation du stade aux besoins du PSG soit réalisée dans le cadre d’un montage satisfaisant pour toutes les parties mais n’impliquant pas sa session.
Manifestement donc il n’y a pas que les vœux de l’opposition qui ne voient pas de suite donnée puisque vous nous avez indiqué Madame la Maire dans votre intervention liminaire que aucune… Le dialogue n’avait pas été renoué ce qui pose quand même de véritable problème pour l’intérêt de ce club et l’intérêt de tous les supporters parisiens ou non.
Alors, aujourd’hui on apprend effectivement par la presse que vous nous demandez prenant prétexte de l’amendement du SDRIF régional que l’on réaffirme notre soutien au club.
Je pense que sur tous ces bancs, il n’y a aucun doute sur le fait que nous soutenons ce club et que nous voulons absolument le meilleur pour lui.
Que nous souhaitons à nouveau réitérer notre demande que le dialogue soit renoué comme nous l’avons fait il y a plus de 6 mois désormais, mais ce vœu nous paraît sur un plan légal et juridique très contestable.
C’est la raison pour laquelle nous ne pourrons pas vous suivre sur ce point, je vous remercie.
Un an après, il est manifestement toujours aussi difficile d’essayer de faire la part des choses et de ne verser dans l’hémiplégie. Parler de la situation libanaise sans parler du rôle et de la responsabilité du Hezbollah est quand même un tout petit peu particulier. Je voudrais rappeler quand même que depuis le 8 octobre 2023, des milliers de frappes ont visé Israël depuis le Liban et le Hezbollah, à l’origine de ces tirs, se félicitait d’avoir fait plus de 2000 victimes israéliennes, à l’image de l’attaque du Golan ou encore à Jaffa. Les 9000 tirs de roquettes et de missiles ont provoqué le déplacement de plus de 230 000 Israéliens.
Armé et financé par les Gardiens de la révolution islamique, le Hezbollah est le groupe armé non étatique le plus puissant du monde. Il coopère avec les autres milices pro-Iran à travers le Moyen-Orient, qu’il s’agisse des Houthis, du Hamas ou encore du Jihad islamique. Comme le Hamas, il se sert de la population libanaise comme d’un bouclier pour commettre des atrocités. Déterminé à détruire Israël, ses membres se sont aussi attaqués aux Etats-Unis mais également à la France, il y a 40 ans, lors de la tragique attaque du Drakar qui a tué 58 militaires français.
La riposte israélienne face aux attaques quotidiennes du Hezbollah prenait d’abord la forme de frappes ciblées. Depuis fin septembre, et l’attaque des bipers, et l’élimination de Nasrallah, la riposte s’est intensifiée, s’est massifiée, et une étape a été franchie. De très nombreuses victimes, y compris civiles, sont à déplorer et l’escalade du conflit fait craindre un embrasement régional.
Israël a un droit inconditionnel à voir garantie sa sécurité mais les actions récentes et les propos inacceptables de Benyamin Nétanyahou ne doivent pas nous laisser sans réponse. Il menace le Liban, et les conséquences de cette escalade sur les populations civiles déjà particulièrement éprouvées par la situation politique et économique du pays sont lourdes.
Plus de 200 000 Libanais auraient été contraints à quitter leur foyer. Des centres de santé, des écoles ont été contraints à la fermeture. Et nous pleurons 2 victimes françaises au cours des attaques de ces derniers jours.
La France, de par ses liens de profonde amitié qui la lient au Liban, est aux côtés de sa population. Sur le plan diplomatique, en appelant au cessez-le-feu et en multipliant les contacts, notamment lors de la venue du ministre des Affaires étrangères le 29 septembre dernier, première visite au Liban d’un haut diplomate occidental depuis l’intensification des frappes israéliennes. Et puis il y a cette annonce de conférence internationale le 24 octobre prochain.
La France est aussi bien sûr aux côtés du peuple libanais sur le plan humanitaire. Face à la situation catastrophique, plus de 27 tonnes de médicaments, de matériel médical d’urgence, et d’autres biens de première nécessité (couvertures, kits d’hygiène) ont été acheminées jusqu’à Beyrouth.
Ces nouvelles livraisons font suite à celle de fin septembre 2024, qui avaient déjà permis à la France de fournir près de 12 tonnes d’aide humanitaire au Liban. Cette aide permettra de soutenir la prise en charge clinique des blessés et l’assistance aux populations déplacées, menées par la Croix Rouge libanaise, les services de santé libanais, plusieurs ONG locales et l’ONG française ACTED.
Dès lors, nous ne pouvons que saluer la proposition de la ville de Paris d’accorder à la fondation Plan international, une subvention visant à fournir des kits de premières nécessités, un accompagnement psychologique et un accès à l’éducation.
Paris, comme la France doivent demeurer aux côtés des libanais.
Vous l’avez dit longuement tout à l’heure, oui l’égalité avance à peu près partout dans notre pays et c’est une belle et très importante chose. Cependant, sur ce sujet en particulier, notre vigilance doit être de tous les instants pour lutter contre toutes les tentatives de recul.
Alors nous traitons aujourd’hui du 2ème plan égalité de la ville. Celui-ci comprend 3 axes, divisés chacun en 3 parties, subdivisées elles-mêmes en 5 parties avec divers objectifs, je n’ai pas réussi à faire le compte.
Du coup, on ne sait plus très bien ce qui est prioritaire et ce qui ne l’est pas. Il en est de même pour le financement de ces priorités qui n’en sont plus. Tout cela reste assez flou et c’est bien dommage parce que le sujet est vraiment important.
Ce qui est important pour nous c’est d’avancer concrètement. L’égalité de tous, l’accès pour tous devrait être une valeur universellement partagée mais certains points avancent mieux que d’autres. Il y a de vraies avancées je crois dans la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes. Vous l’avez dit Madame la Maire, ainsi que des droits des femmes.
Le rapport fait état de différentes initiatives et mobilisations mises en place durant la mandature, notamment dans le domaine de l’éducation à l’égalité et à la prévention des stéréotypes dès le plus jeune âge. Nous avons parlé ce matin du collège pour l’égalité, ou hier je sais plus.
Un plan pour combattre le racisme et l’antisémitisme, impliquant les professionnels et les acteurs du territoire parisien pour lutter contre l’intolérance. Vous avez raison, par les temps qui courent, c’est plus que jamais nécessaire mais je regrette que cela ne fasse ni l’objet d’une demande précise ni l’objet d’un détail de mesures permettant de savoir s’il s’agit d’une déclaration d’intention ou d’une action à venir.
De même sur les projets et actions spécifiques mises en place envers les personnes LGBTQIA +.
Sur le sujet de l’accessibilité, aux mobilités en particulier, là aussi je pourrais dire satisfecit avec le financement pour les lignes de bus ou la création des 1 000 places de stationnement réservées aux accès PMR.
Idem pour les établissements municipaux recevant du public qui devraient être rendus accessibles d’ici fin 2025. Sachez que nous serons très attentifs au résultat.
Il y a un volet de ce plan sur lequel je veux mettre l’accent : celui que vous appelez Paris employeur inclusif, celui finalement sur lequel vous avez le plus de moyens d’agir Madame la Maire. Là vous définissez 4 axes principaux : encourager la mixité des métiers, déconstruire les stéréotypes de genre et former à l’égalité professionnelle entre les sexes, favoriser l’investissement des femmes dans le dialogue social, ça c’est très vrai, et accompagner les femmes dans l’échange de bonnes pratiques et le soutien entre pairs.
Tout cela est très bien mais qu’en est-il des écarts de rémunération ? Vous dites vouloir les réduire mais l’on voit bien d’une année sur l’autre que cela ne bouge pas ou vraiment très très peu. Ces écarts de rémunération, rien ne les justifiait, rien, et je ne vois pas, hormis un manque de volonté politique, ce qui justifie que ces inégalités perdurent, dans la société bien sûr où elles sont bien plus élevées, mais surtout dans notre collectivité, là où nous pouvons agir.
On peut faire toutes les communications possibles, tous les tableurs xls imaginables, comment peut-on accepter qu’à emploi égal, il y a encore des différences entre les hommes et les femmes ?
4,7% d’écart, soit 0,2% de moins qu’en 2022, c’est encore énorme. A ce rythme là, j’ai fait le petit calcul, je me suis amusée, il faudra 23 ans pour y arriver. C’est bien sûr inenvisageable.
Mon rêve, je vais vous le dire, c’est qu’en 2027, à la fin de l’application de ce plan, on puisse dire “l’égalité salariale, c’est un sujet du passé”. Et mon conseil pour cela : ne vous perdez pas dans des stratégies, des comités, des outils internes d’analyse. Un emploi est un emploi, quelle que soit la personne qui l’occupe.
Bien sûr il y a d’autres discriminations à la fonction publique parisienne, comme ailleurs, des roulements de carrière en particulier, mais vous semblez vouloir vous y attaquer, à la bonne heure.
Il y a aussi un volet sur les agents en situation de handicap pour lequel je reconnais que vous mettez des moyens, à la fois pour les intégrer, les traiter à égalité des autres, autant que faire se peut.
Autre volet très important : les luttes contre les violences faites aux femmes. Vous en avez beaucoup parlé aussi, avec d’importants moyens versés ces 3 dernières années, une procédure interne, un dispositif subsidiaire et complémentaire pour coordonner et suivre les signalements reçus à chaque niveau concernant les violences sexuelles et sexistes au travail.
En revanche, en dehors de la fonction publique, il y a un volet que vous traitez mal : c’est la place des femmes dans l’espace public. Un espace public sécurisé, qui leur permettrait d’être à égalité avec les hommes. Je parle des parcs, des transports, des quartiers sensibles. On voit peu de propositions en la matière.
En fait, avec ce nouveau plan, rien de très nouveau par rapport au précédent. Certes, personne n’espérait que toutes les questions d’égalité soient réglées en quelques années, mais au-delà des annonces et de leurs effets immédiats, il y a peut-être une réflexion approfondie à avoir sur l’efficience des outils existants pour faire avancer ces sujets, parce qu’on a pas l’impression, à lire le rapport et le plan que les choses avancent vraiment. A votre décharge, c’est un combat qui vient de loin et qui est difficile, je le reconnais.
Aussi, le nouveau plan ne propose que quelques ajouts concrets par rapport à 2022, par exemple la lutte contre les discriminations envers les LGBTQIA +, qui est davantage présente dans le plan 2024-2027. Mais cette évolution reste modeste, je trouve, compte-tenu des enjeux actuels. Et bien que ce plan se vante d’une volonté de suivre plus précisément l’impact, les indicateurs concrets de réussite restent flous.
Peut-être pourriez-vous écouter vos oppositions qui vous font des propositions à travers les vœux, qui sont systématiquement rejetés.
J’aimerais commencer cette intervention par rappeler ce qu’écrivait récemment Frédéric Encel, docteur en géopolitique. Il disait : “Qui parle encore du Karabakh lamentablement vidé de sa population, suite à une offensive militaire azérie fulgurante et meurtrière, puis à un intenable blocus. Qui parle encore des 150 000 réfugiés en République d’Arménie ? De l’occupation de plusieurs villages et villes par les troupes azerbaïdjanaises, des prisonniers politiques embastillés illégalement et sans jugement ? De la destruction méthodique des vestiges et sites spirituels de l’Artsakh, et des menaces militaires récurrentes de Bakou ?”
“Pas grand monde” écrivait Frédéric Encel.
On pourrait ajouter ici qui parle de ces femmes, de ces hommes, de ces enfants, de ces vieillards qui sont désormais des réfugiés, même si c’est dans un territoire frère, toutes ces populations qui ont tout laissé ou presque, et là où il y avait de la vie, aujourd’hui il n’y a plus rien.
On pourrait transposer ce qu’écrivait Victor Hugo dans son poème L’Enfant et dire que les azéris sont passés là.
“Tout est ruine et deuil. Tout est désert, il n’y a plus rien de ce qui peut faire qu’un être humain peut vivre en toute dignité et sans subir, de manière durable l’horreur d’avoir la tête courbée et humiliée.”
Qui en parle encore ? Nous en parlons. Et nous agissons, ici, dans cet hémicycle, avec l’Exécutif et tous nos collègues, tous les groupes politiques et partout où nous pouvons nous retrouver car depuis longtemps déjà, notre assemblée est unanime pour marquer notre soutien politique au Haut-Karabakh, à l’Arménie pour engager toutes les actions possibles et pour nous mobiliser, aussi, sur le plan humanitaire, pour réaffirmer notre totale solidarité avec toute cette population qui souffre.
C’est aussi le cas, partout en France, mes collègues l’ont rappelé. Avec la mobilisation de plusieurs collectivités, ce dont il faut se féliciter mais aussi considérer que tout cela nécessite sans doute une meilleure coordination.
Et Paris pourrait et devrait y jouer un rôle majeur. Cette délibération s’inscrit une nouvelle fois dans le cadre de ces actions et de cette politique. Mais elle définit aussi une évolution dans la mesure où il s’agit, pour la première fois, d’une subvention à l’association de soutien au Haut-Karabakh.
Il s’agit ainsi de redonner à cette cause une réalité, une vie du quotidien, de chaque instant, mais aussi une perspective pour le long terme, car vous le savez, mes chers collègues, toutes celles et tous ceux du Haut-Karabakh ont désespérément besoin d’espérance et leurs regards sont tournés vers la France, vers Paris.
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