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Béatrice Lecouturier à propos du Conseil parisien des européens

Monsieur le Maire,

Mes chers collègues,

Chers amis du Conseil Parisien des Européens,

Tout d’abord, permettez-moi de regretter l’absence de la Maire qui aurait dû être là pour vous accueillir et de regretter également le manque d’élus qui sont là également pour vous accueillir ce matin. 

C’est toujours, en tout cas, une joie pour nous de vous accueillir. D’accueillir l’Europe par votre entremise dans notre conseil et peut-être aujourd’hui encore plus que jamais considérant la situation internationale actuelle. Et de vous remercier tout particulièrement de vos propos ce matin que vous avez tenus devant nous. 

Une fois encore, notre groupe MoDem et Indépendants salue les travaux du Conseil parisien des Européens réalisé sur l’année 2024. Une ouverture sur de bonnes pratiques dans les villes européennes, comme vous nous l’avez rappelé, dont Paris doit pouvoir s’emparer.

Ainsi, nous souscrivons parfaitement et complètement aux travaux et recommandations du groupe de travail qui s’est penché sur la “valorisation des déchets”.

En effet, les recommandations s’appuient sur des exemples concrets, testés dans plusieurs capitales européennes, et transportables à notre réalité parisienne. Nous pouvons souligner les mesures de bons sens comme l’adaptation des fréquences de collecte, des bacs enterrés, les sanctions dissuasives ou encore les technologies de suivi intelligent des conteneurs.  

Ces propositions vont dans le sens de ce que nous, notre groupe nous portons depuis le début de cette mandature mais malheureusement, nos vœux nombreux ont souvent été rejetés. Cependant les enjeux persistent, et le diagnostic est partagé : Paris est encore loin d’être exemplaire en matière de gestion des déchets, donc nous comptons beaucoup sur vos propositions pour que la Ville de Paris fasse quelque chose. 

Notre groupe MoDem et Indépendants tient également à saluer le vœu que vous nous présentez aujourd’hui. L’isolement dans les villes et notamment dans les grandes villes est un sujet essentiel à traiter pour notre humanité. 

Savoir accueillir l’autre pour mieux l’intégrer, savoir protéger nos aînés de l’isolement doivent être des valeurs cardinales de notre politique municipale. 

Tout d’abord concernant l’accueil, les mairies d’arrondissements doivent être les clés d’entrée pour les personnes étrangères qui arrivent à Paris, pour expliquer le fonctionnement, vous l’avez très bien dit madame, de notre ville, les démarches administratives et effectuer ou comment trouver un logement et bien sûr proposer des cours de français de manière beaucoup plus large qu’aujourd’hui, car la langue reste le premier vecteur d’intégration lorsqu’on arrive dans notre capitale.

Vos propositions d’un guide multilingue est tout à fait intéressant à ce sujet. La formation des agents municipaux dans l’accueil des personnes étrangères qui arrivent à Paris est aussi un axe à améliorer et à développer. Ce sont des idées dans la droite ligne de ce que notre groupe défend depuis longtemps : une intégration accompagnée, exigeante mais humaine, qui ne laisse personne sur le bord du chemin. 

Sur le sujet de la solitude et de la lutte contre l’isolement des personnes âgées, qu’il s’agisse des repas intergénérationnels, des espaces de rencontres informels ou des logements partagés que vous proposez dans ce vœu, notre groupe y souscrit entièrement. 

Dans ce combat contre l’isolement, le lien social passe aussi par la présence de nos animaux de compagnie. Et c’est pourquoi notre présidente de groupe, Maud Gatel, a porté une mesure forte : ouvrir la possibilité d’accueillir des chiens et des chats dans les EHPAD parisiens. Cette expérimentation connaît un grand succès auprès des personnes âgées seules qui retrouvent une joie de vivre grâce à la compagnie de nos amis à quatre pattes. 

Nous soutenons donc pleinement votre vœu, qui s’inscrit dans une logique d’action, de partage d’expériences à l’échelle européenne, et de construction d’un Paris plus humain, plus solidaire, plus attentif aux fragilités de chacun.

En conclusion, chers amis du Conseil parisien Européens, vos travaux et vos réflexions nous confortent que l’Europe est une source d’inspiration pour nos politiques municipales à Paris et une richesse dans notre vivre ensemble. 

Je vous remercie. 

Béatrice Lecouturier à propos du principe de vente conditionnelle de monuments funéraires anciens

Merci Monsieur le Maire

Mes chers collègues,

Paris est une ville d’Histoire, de mémoire et de patrimoine. Ce patrimoine ne se limite pas aux monuments que nous admirons sur nos places et dans nos rues. Il est aussi présent dans nos cimetières, ces lieux de recueillement mais aussi ces lieux de transmission, où repose notre passé. Conserver et valoriser ces témoignages de l’histoire parisienne est une responsabilité qui nous incombe collectivement.

C’est pourquoi l’expérimentation que nous propose cette délibération mérite toute notre attention. Elle s’inscrit dans une double démarche : d’abord préserver notre patrimoine funéraire et répondre à la demande légitime des Parisiens souhaitant obtenir une concession dans nos cimetières intra-muros. Trop de monuments, témoins d’un art funéraire remarquable, ont été laissés à l’abandon et nous avons aujourd’hui l’opportunité d’inverser cette tendance, avec un cadre juridique clair et protecteur.

L’originalité de ce dispositif réside dans son montage en deux temps. En distinguant la vente du monument de l’attribution de la concession, nous garantissons que la restauration sera bien réalisée avant toute acquisition définitive. C’est un point essentiel : nous ne devons pas voir ces monuments comme de simples biens à céder, mais bien au contraire des éléments de notre patrimoine à transmettre dans le respect de leur histoire et de ceux qui y ont reposé.

Loin d’être une privatisation du patrimoine funéraire parisien, ce projet repose sur un principe vertueux d’économie circulaire. Il offre ainsi une alternative qui pourrait favoriser la préservation du patrimoine tout en limitant le recours à de nouvelles constructions. Cette démarche, à la fois patrimoniale et écologique, contribuerait à maintenir l’identité historique des cimetières parisiens.

Enfin, rappelons que cette expérimentation repose sur un cadre strict et transparent. Les futurs acquéreurs seront sélectionnés par tirage au sort et devront présenter des devis de restauration avant toute acquisition. De plus, l’intervention de l’Architecte des Bâtiments de France garantira que les monuments restaurés respecteront l’identité architecturale des cimetières parisiens. Nous y serons extrêmement vigilants.

Paris a toujours su innover pour préserver son patrimoine. Aujourd’hui, nous avons l’occasion d’expérimenter une solution pragmatique et équilibrée. Alors donnons-lui sa chance. Et le groupe MoDem et Indépendants votera donc en faveur de cette délibération.

Je vous en remercie. 

Alexis Govciyan à propos du démarrage de la SPL Foncière du logement abordable

Merci Madame la Maire, 

Vous nous proposez, à travers les délibérations DLH 86 et 87, la mise en œuvre de la nouvelle SPL (Société publique locale) « Foncière du logement abordable ».

Nous avions noté lors des échanges de novembre dernier dans cet hémicycle, la création de cette société au capital de 225 000 € et la réflexion qui était en cours avec la ville de Saint-Ouen.

Nous avions bien compris la grande ambition de cette structure : « Avec la Foncière du logement abordable, la Ville va se doter d’un outil d’intervention sur le marché locatif privé, qui permettra de développer une offre locative située entre le logement social et le logement privé. Cette structure pourra procéder, disiez-vous, à des acquisitions d’immeubles, et en confiera la gestion à des bailleurs sociaux avec pour objectif d’atteindre 40% de logement public à l’horizon 2035, dont 10% de logements abordables », ce qui correspond à un volume d’environ 140 000 logements.

Nous étions donc en attente de compléments pour avoir une réflexion commune notamment au niveau des arrondissements sur les ambitions de cette structure, son plan financier et ses objectifs précis à court et moyen terme.

Nous comprenons au travers des conférences de presse que vous avez tenues (et l’article dans Le Parisien du 25 mars) que votre ambition est élevée, ambition confirmée par l’augmentation du capital de 50 M€ proposée aujourd’hui.

Mais nous sommes surpris, très surpris, de l’absence de concertation avec les arrondissements.

La lecture du document « concession pour le développement de l’offre foncière en faveur du logement abordable à Paris » ainsi que l’exposé des motifs entraînent aussi de nombreuses questions :

Il est indiqué notamment que le modèle économique reposera sur quatre éléments dont « des loyers annuels issus d’immeubles de logements existants appartenant à la Ville de Paris et que les recettes de fonctionnement permettront à la Foncière d’avoir recours à l’emprunt » mais nous n’avons pas trouvé dans les documents de liste d’immeubles qui seraient transférés à cette société, ni d’ailleurs, aucun élément sur les conditions financières de ces transferts.

Il est aussi indiqué que la structure ne comptera que 3 à 4 ETP (équivalent temps plein) au démarrage. Une société avec de telles ambitions listées dans le contrat de concession précédemment cité, nécessite une force de travail bien supérieure. Avec quelles ressources comptez-vous gérer la société ?

De même, nous avons vu le plan d’affaire prévisionnel sur la durée du contrat qui durant les 42 premières années présente un résultat négatif. Nous avons bien compris que cette structure versera chaque année, malgré ses résultats négatifs, une redevance de 10 000 € complétée d’un montant variable, représentant 3,6 % de son chiffre d’affaires, ce qui est considérable pour une société en perte, sachant que vous indiquez que là aussi j’ouvre les guillemets : « ce mécanisme permet d’assurer, dans le cadre du contrat, un retour d’éventuels bénéfices à la Ville, en cas de bons résultats au-delà de la période d’investissement prévue. »

Je crois que nous sommes un peu dans le flou. Et enfin, vous évoquez  que l’objectif est « d’établir et réaliser un programme d’acquisition comprenant à minima un calendrier prévisionnel, un montant d’investissement et un nombre de logement cible », pourtant rien de tel dans les documents présentés – en dehors d’un document de 5 lignes dans l’annexe 4 pour le démarrage de la société et ne pouvant justifier des 50 M€ dont la société sera dotée.

Vous comprenez Madame la Maire, mes chers collègues, autant de questions qui je le crois nécessitent des réponses. Et je remercie mon collègue et ami Jean-Pierre Plagnard, élu du 9ème arrondissement, qui a participé à la confection de cette intervention. 

Je vous remercie. 

Maud Lelièvre à propos du plan biodiversité 2025-2030

Mes chers collègues,

Le plan que nous examinons aujourd’hui à Paris est un texte important, porteur d’ambitions que nous partageons largement : à savoir celle d’une capitale plus verte, plus résiliente, mieux armée face aux effets du changement climatique.

Le groupe MoDem et Indépendants salue ses ambitions : renaturation, trames écologiques, végétalisation du bâti et implication citoyenne. 

Et pour que cette ambition se traduise dans les faits, encore faut-il affronter la réalité du terrain, avec lucidité et rigueur. Plusieurs mesures ont déjà été annoncées par le passé, notamment sur les forêts urbaines et se sont butées à des contraintes techniques. Je pense notamment à la densité des réseaux souterrains, qui rendent souvent impossible la plantation en pleine terre, ou à des essences mal adaptées aux sols urbains. Or, sans enracinement profond, il est illusoire de croire que la santé et la pérennité des arbres sera assurée.  

Il ne suffit pas de verdir en surface. Il faut penser avant tout durable. Ce qui implique évidemment les plantations en pleine terre quand c’est possible, le choix des essences résilientes, et faire en sorte que la conception des aménagements soit pensée dans une logique de continuité écologique et de connaissance scientifique. 

De nombreux arrondissements, comme le 9ème, ont d’ailleurs engagé des politiques actives de transformation de places minérales, de végétalisation de squares, cours d’école converties en cours Oasis, soutien à la végétalisation des toitures et des cœurs d’îlot, accompagnement des copropriétés, rénovation privée. Ce sont des exemples et des actions concrètes, efficaces, mais qui nécessitent du temps, de l’ingénierie, des moyens, de la coordination et de la cohérence avec les services de la Ville. 

Autre point sur lequel j’aimerais revenir, la méthode Miyawaki. Elle avait suscité beaucoup d’attentes, parfois trop. L’expérience a montré qu’il était nécessaire de passer d’une logique de volume — planter pour planter — et de passer à une logique de qualité écologique, centrée sur l’indice de canopée. Ce recentrage est bienvenu et doit être clairement assumé dans le plan. Ce n’est pas le nombre d’arbres dans des tableaux excels qu’il faut compter mais leur capacité à s’inscrire dans le temps, à créer du microclimat, à renforcer la biodiversité.

J’aimerais revenir sur une avancée majeure qui aurait pu être portée plutôt mais qui est à saluer de façon positive. C’est la volonté de réorienter 100 % des dépenses identifiées comme défavorables à la biodiversité. C’est une mesure forte, elle aurait pu être portée précédemment par la Ville notamment au moment de l’adoption de l’article 8.32 en 1992 où les pays devaient s’engager et les villes à favoriser la réorientation des finances favorables au développement durable. Elle aurait pu être pensée en 2010 où le concept avait été tendu en France en particulier et recentré sur la biodiversité.
Mais elle ne pourra être effective cette mesure que si elle est suivie d’un travail précis, transversal, impliquant toutes les directions — pas simplement celles en charge des espaces verts. Car les politiques du logement, de la mobilité, des achats publics ou de la propreté ont un impact direct sur la biodiversité parfois de négative. 

Il nous manque aujourd’hui plusieurs choses pour que ce plan puisse donner sa pleine ampleur les prochaines années. D’abord une vision claire du financement, des objectifs affichés 40 hectares de nouvelles surfaces végétalisées, 360 cours Oasis supplémentaires d’ici 2030, nécessitent des moyens à la hauteur. Il nécessite également une cohérence complète avec les politiques de biodiversité de façon générale et dépasser la politique des silos. La cartographie et la continuité des corridors écologiques doivent se penser à une échelle métropolitaine, en cohérence avec les dynamiques des communes voisines. La biodiversité ne peut s’arrêter aux frontières administratives de Paris. 

Enfin, il nécessite et nous l’avons déjà dit une cohérence entre tous les plans portés par la Ville afin que ces plans n’ont pas à se superposer aux autres mais soient totalement cohérents. Plan climat, plan Arbre, plan local d’urbanisme, plan bioclimatique, plan Paris pluie, plan sobriété hydrique, plan résilience, plan local de prévention des déchets ménagers et assimilés. 

Tous ces plans doivent être appréhendés de façon globale et suivis notamment par des reportings réguliers à la 8ème commission. C’est dans ces conditions que nous pouvons préserver le vivant dans notre ville. 

Je vous remercie. 

Maud Gatel à propos de la réforme du mode de scrutin PLM

En décembre 82, tordant les règles les plus basiques de représentativité simplement pour s’assurer sa réélection, Gaston Defferre a mis en place la loi PLM. (Paris-Lyon-Marseille). 

40 ans plus tard, nous en subissons parfaitement les conséquences même si, elle est absolument légitime et personne n’a dit le contraire. 

Aujourd’hui nous avons un système illisible où les Parisiens votent pour une équipe d’arrondissement dénuée de prérogatives mais pas pour un exécutif municipal qui concentre tous les pouvoirs. 

Un système où on peut perdre sèchement dans son arrondissement et être élu pour autant Maire de Paris voire pire, même si ça n’est jamais arrivé, j’avais déjà eu l’occasion de le dire l’emporter en obtenant moins de voix que son adversaire. 

Un système qui divise durablement la ville selon l’arrondissement dans lequel on réside et dont les traductions se voient dans la manière de mener des politiques publiques. Et plus grave, un système où une part importante des Parisiens n’est pas représentée. 

Depuis 2020, 5 000 Parisiens du 10e arrondissement n’ont pas voix au chapitre, tout comme 4 000 habitants du 16e arrondissement puisqu’ils n’ont pas de représentants au Conseil de Paris. 

Un scandale démocratique qui fait dire aux Parisiens que leurs voix ne comptent pas et ce n’est en rien une invention. Les Parisiens nous le disent tous les jours, tous les démocrates sincères devraient se lever contre cette incongruité qui engendre défiance et fatigue démocratique. Et je vous ai bien écouté Madame la Maire ce matin : à aucun moment vous n’avez remis en question les effets pervers de la loi actuelle. À aucun moment, aucune critique sur un système que vous paraît aujourd’hui de toutes les vertus quitte à tordre la réalité. 

Pour vous tout va bien et tous les promoteurs d’une évolution sont des populistes hors-sol. Le système actuel crée de la défiance, les Parisiens interrogés sont 91 % à appeler à le revoir. 

Il y a un principe, que chaque voix compte à Paris comme ailleurs et il y a les modalités. J’entends des interrogations parfaitement légitimes à la droite de cet hémicycle, sur la gouvernance, la représentativité des élus au Conseil de Paris et sur l’indispensable proximité dans la mise en œuvre des politiques publiques, pour veiller à ne pas affaiblir davantage les arrondissements. Ces interrogations portent sur des modalités d’une évolution du mode de scrutin, pas sur le principe de la nécessaire réforme afin de faire en sorte que les Parisiens ne soient pas des sous-électeurs et c’est le rôle du travail parlementaire. Ce à quoi s’est attelé Jean-Paul Matteï. Après on peut avoir des divergences et les parlementaires trancheront. 

Il peut y avoir des améliorations de proposées. Si on ne fait pas ça ce sont des postures ce que vous avez encore démontré Madame la Maire ce matin. Il y a une différence notable entre ceux qui veulent que les Parisiens bénéficient d’un système lisible et démocratique et ceux qui feignent de ne voir aucun problème dans le système actuel et pour le protéger utilisent des arguments soit totalement à côté de la plaque soit totalement fallacieux comme la taille des bulletins de vote ou encore l’affirmation que le texte supprimerait l’échelon d’arrondissement ce qui est totalement faux. 

Ce soutien d’ailleurs, ô combien tardif aux arrondissements, on aurait tellement aimé Madame la Maire que vous mettiez la même énergie à les défendre au moment de la réforme du statut de Paris en 2017. 

Dans ces conditions qui sont ceux qui instrumentalisent le mode de scrutin à des fins partisanes, au regard des scores des quatre précédentes élections, le résultat final aurait été le même car oui, dans un mode de scrutin normal : moins de voix pas de victoire. Pas comme aujourd’hui. Mais les Parisiens auraient fait entendre leur voix et pour nous c’est essentiel. 

Alors Madame la Maire, de quoi avez-vous peur ? 

Une chose est certaine, l’évolution indispensable du mode de scrutin n’est qu’une étape, devront venir celles des compétences et de la gouvernance aujourd’hui obsolètes. 

Confier de véritables pouvoirs aux arrondissements et retravailler l’ensemble de l’architecture illisible et inefficiente des arrondissements à la métropole en passant par les départements pour que ce soit enfin à la hauteur d’une capitale comme Paris. 

Car oui, Paris mérite mieux. Mieux que ces petits arrangements sur le dos des Parisiens, mieux qu’une démocratie incomplète, mieux que ce statu quo qui n’est que la marque d’un manque d’ambition pour les Parisiens.

Maud Gatel à propos des votations citoyennes

Merci beaucoup Monsieur le Maire.

Nous croyons à la démocratie participative. Dans un climat de défiance, elle peut utilement contribuer à rapprocher les citoyens des décisions mais à condition qu’elle ne soit pas instrumentalisée. 

L’an passé, c’était une question qui occultait la réelle question en raison d’une formulation dont même la commission de la déontologie s’est émue. Cette année, c’est une proposition : plus ou moins de rues jardins, sur laquelle le Conseil de Paris s’est déjà prononcé à l’unanimité. 

Alors, un peu de politique fiction. Et si, le 23 février, les votants disaient non, que fait-on ? Alors l’hypothèse est peu probable, vous en conviendrez mais justement, la démocratie participative, c’est un outil extrêmement intéressant mais à condition de ne pas l’utiliser n’importe comment, d’autant plus qu’elle a un coût élevé mais la démocratie a aussi un prix. 

Alors les thèmes ne manquent pas, sur lesquels consulter les Parisiens. Donc évitons les sujets plébiscitaires, c’est l’objet de notre vœu, soyons un peu sérieux avec la démocratie participative. 

Je vous remercie.

Maud Lelièvre à propos de l’attribution de la citoyenneté d’honneur de la Ville de Paris à la Seine

Merci Monsieur le Maire,

Mes chers collègues,

Parler de la Seine, c’est invoquer un fleuve qui a façonné notre ville tout autant que son histoire. Ce n’est pas une simple étendue d’eau qui traverse Paris ; c’est l’axe autour de laquelle notre ville s’est construite, le témoin silencieux de nos mutations, de nos prospérités et de nos crises.

La Seine, c’est aussi un récit : un récit pour les Parisiens, des premiers qui s’établirent sur les berges, des bateaux-mouches qui en ont fait sa renommée, des artistes qui l’ont immortalisée, et des grands travaux haussmanniens qui l’ont encadrée dans la pierre. À chaque époque, nous avons donné à la Seine un rôle, un usage et une fonction.

Mais c’est justement là que réside le cœur du problème : nous avons trop longtemps considéré la Seine sous son prisme de l’utilité. Elle a été la voie de commerce, source d’énergie, réservoir d’eau potable, exutoire de nos rejets industriels. Le XXe siècle, avec son urbanisme productiviste, en a fait une artère économique, un canal maîtrisé, une frontière parfois négligée. 

Or, un fleuve ne se réduit pas à son utilité, en tout cas l’utilité des hommes. Il est un écosystème, un organisme vivant, un équilibre fragile qui dépasse nos logiques purement fonctionnelles.

L’inscription des rives de la Seine au patrimoine mondial de l’Unesco en 1991 a marqué une prise de conscience de sa valeur historique et culturelle. Et plus récemment, les regards du monde entier se sont tournés vers elle au cours de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques. Ces moments nous rappellent combien la Seine est bien plus qu’un décor, elle est une entité qui nous relie.

Si nous débattons aujourd’hui de la citoyenneté d’honneur de la Seine, la question qui reste posée n’est pas celle d’un titre honorifique, mais celle d’un véritable statut juridique.

Dans d’autres pays, cette question du droit de la nature est en marche, cette révolution juridique est en marche. En Nouvelle-Zélande, le fleuve Whanganui a obtenu une personnalité juridique, lui permettant d’être représenté en justice. En Colombie, le fleuve Atrato a bénéficié de droits propres qui permettent de garantir sa préservation en lien avec les communautés autochtones. En Espagne, la lagune Mar Menor a été reconnue comme entité juridique pour lutter contre sa destruction.

Ces exemples montrent qu’un autre rapport au fleuve est possible. Une relation où nous ne nous contentons pas simplement de protéger un bien que nous possédons, mais où nous reconnaissons une intégrité de ses droits. 

Nous devons à la Seine ce tournant historique. Conférer des droits à la Seine, ce n’est pas lui accorder une citoyenneté fictive, c’est donner un cadre légal qui lui permette d’être défendue contre les pollutions, les atteintes irréversibles, l’exploitation démesurée. C’est aussi reconnaître que nous avons une responsabilité collective et juridique et non seulement pour aujourd’hui, mais pour les générations futures. 

Alors la Seine a été victime de négligences, d’abus, de pollutions qui mettent en péril sa biodiversité et sa viabilité. Bien plus qu’une approche symbolique, il faudrait avoir une approche exigeante sur le plan du droit  mais aussi sur le plan des actes. 

J’ai en mémoire la récente, et je préfère rappeler ici la récente affaire du déversement illégal de déchets industriels de Lafarge qui en est une preuve accablante. 

Il ne suffit pas de voter des textes symboliques, il faut les appliquer. Alors ne nous contentons pas d’un titre juridique, agissons en cohérence avec ce que nous défendons. A travers ce texte, protégeons juridiquement la Seine, et surtout concrètement, de là à l’avenir des différentes pollutions et rejets industriels. 

Je vous remercie. 

Alexis Govciyan à propos du nettoyage ethnique des populations arméniennes du Haut-Karabakh

Monsieur le Maire.

Mes chers collègues,

Excellence Monsieur l’ambassadeur, je vous salue également, en lien avec notre Maire Delphine Bürkli. Vous connaissez notre attachement et l’attachement du 9ème arrondissement à son histoire et à la présence des Arméniens, de cette petite Arménie. Donc pour toutes ces raisons, le travail qui est réalisé avec Delphine Bürkli et notre équipe a sans doute une autre dimension. Et notre collègue, Arnaud Ngatcha est d’ailleurs aussi dans notre arrondissement et nous travaillons en étroite collaboration ensemble. 

Ce vœu, Monsieur le Maire, cher Arnaud Ngatcha, est un vœu qui arrive effectivement à temps, même si on aurait pu le faire un peu plus tôt. Mais je crois qu’il a le mérite de poser la question des dirigeants qui sont emprisonnés et la situation dramatique du peuple arménien, tant dans le Haut-Karabagh que dans l’Arménie, notamment dans la partie Sud-Est entre Syunik et Zanguezour. 

Donc, ce travail que vous avez fait, et qui nous permet aujourd’hui ce débat, me conduit à vous dire et à dire à tous et à toutes chers collègues, que les personnes dont il s’agit, les trois anciens présidents, l’ancien ministre d’Etat et tous les autres, en tous les cas je les connais personnellement parce que j’ai travaillé aussi bien avec le président Arkadi Ghoukassian, qu’avec Arayik Haroutiounian et Bako Sahakian, et bien évidemment avec Ruben Vardanian parce que toutes ces personnalités ont eu un travail très important tout au long de l’histoire du peuple arménien et dans le Haut-Karabagh. 

Donc ils sont victimes de la dictature, de l’obscurantisme et aussi de cette barbarie qui fait qu’il n’y a plus d’Arméniens dans le Haut-Karabagh, dans tout ce territoire, il n’y a plus rien, il n’y a ni école, ni administration. Il n’y a aucune présence des Arméniens, à tel point qu’au niveau de Google, quand on tape le lieu de naissance d’une personnalité arménienne, on met Khankendi au lieu de mettre Stepanakert parce que même les noms ont été changés et ont été turquisés ou azerbaïdjanisés, je ne sais pas comment on dit. 

Donc bien évidemment, nous voterons en faveur de ce vœu, cher Arnaud Ngatcha, et puis je pense que ce sera effectivement un vote unanime. Je voudrais juste proposer quelque chose qu’on pourrait prendre en considération ensemble : tout récemment, le CCAF, le Conseil de coordination des organisations arméniennes de France a saisi le procureur du tribunal pénal international pour l’ouverture d’une enquête contre M. Aliev et contre l’Azerbaïdjan pour les attaques civiles et militaires en 2020 et 2023 et qui ont provoqué le nettoyage ethnique de la Dzar et de ses 150 000 Arméniens.

Dans la mesure où cette procédure est lancée et que le CCAF a saisi le procureur du tribunal pénal international, je souhaiterais, si vous en étiez d’accord, si tous mes collègues étaient d’accord, que nous puissions travailler pour que la Ville de Paris apporte son soutien et son engagement total auprès du CCAF pour que cette procédure prenne encore plus de force et de vigueur. 

Je vous remercie.

 

Alexis Govciyan à propos de l’organisation du nouvel an kurde

Merci Monsieur le Maire, 

Mes chers collègues, 

Par cette délibération, il s’agit de nous prononcer sur la co organisation entre la Ville de Paris et la représentation du Gouvernement régional du Kurdistan-Irak en France du nouvel an kurde le Newroz le 27 mars prochain dans les salons de l’Hôtel de Ville. 

En kurde Newroz signifie le jour nouveau, annonciateur d’une année nouvelle qui commence avec le renouveau de la nature après l’hiver. C’est le 21 mars, jour de l’équinoxe du printemps. 

Dans la tradition kurde, c’est aussi et surtout une fête avec une forte symbolique émancipatrice de liberté et de l’esprit de résistance à la tyrannie, la révolte contre l’injustice et toutes les injustices. Longtemps interdite et réprimée en Turquie, cette fête est encore très encadrée par l’État turc. En France, et particulièrement à Paris, nous avons une forte communauté kurde, attachée à ses valeurs, à son histoire, à sa culture mais qui est aussi engagée dans la cité au niveau associatif, culturel et citoyen, nous en parlons régulièrement.   

Avec cette délibération examinée aujourd’hui, nous rappelons notre intérêt public local à cette communauté avec laquelle Paris s’inscrit dans une longue histoire de soutien et d’engagement à leurs côtés, notre groupe MoDem et Indépendants votera bien évidemment en faveur de cette délibération. Mais parmi nos engagements, je souhaite aussi rappeler notre attention particulière à l’institut kurde de Paris, à sa bibliothèque et à l’organisation de manifestations culturelles et artistiques. Cela pour permettre d’une part, de sauvegarder la plus importante bibliothèque kurde du monde occidental et d’autre part, de diffuser la culture kurde car en effet l’Institut participe du maintien, du développement et de la transmission de l’histoire de la mémoire et de la culture des kurdes en France et en Europe. 

Je profite aussi de cette intervention,  pour nous rappeler collectivement chers collègues de continuer à porter une attention particulière à la situation intenable des avocats, journalistes, intellectuels, militants kurdes injustement opprimés et emprisonnés en Turquie. Les prisons dont l’état inhumain est connu de tous, sont pleines de ces femmes et de ces hommes qui défendent leur identité, leur langue, leur culture.  

Paris n’a pas été épargnée car les services secrets turcs ont agi à plusieurs occasions en assassinant des militantes et militants qui avaient le tort d’être kurde. Nous avons été collectivement en soutien à ces persécutés. 

Nous avons aussi salué les combattantes et les combattants kurdes, cette armée de peshmergas qui ont notamment combattu l’État islamique. Ces peshmergas dont le nom sera également attribué à une allée du parc André Citroën dans le 15ème arrondissement de Paris conformément à la délibération que nous avons votée lors de ce conseil. 

Pour terminer, je souhaite attirer votre attention, une nouvelle fois sur la situation de Monsieur Osman Kavala, philanthrope, défenseur du patrimoine turc et de sa diversité culturelle, militant des droits de l’homme, fondateur de la maison d’édition Iletisim, soutien de la reconstruction de monuments historiques, dont les églises arméniennes en Turquie, Osman Kavala est en prison depuis 2 659 jours par la seule volonté du président Turc Monsieur Erdogan et son appareil d’état. 

Aussi, il me paraît particulièrement important et utile que la Ville de Paris prenne enfin position en exigeant la libération de Monsieur Osman Kavala, Monsieur le Maire, cher Arnaud Ngatcha, nous avons encore ce chantier à mener.  

Merci. 

Béatrice Lecouturier à propos du Conseil parisien de la jeunesse 2024

Monsieur Maire,

Chers amis du Conseil parisien de la jeunesse,

Vous le savez, nous attendons toujours avec attention le rapport d’activité du conseil parisien de la jeunesse car au-delà de la promesse de l’avenir que vous portez, il y a un travail et des propositions toujours de grande qualité.

Et je dois avouer que ce crû 2024 Joséphine Baker est un excellent crû !

Dans un moment où le bruit et la violence montent dans certaines instances politiques, vous faites preuve de votre côté d’une très grande maturité, d’une réflexion profonde et d’une volonté à mettre en avant l’intérêt général pour faire avancer le débat.

Et pour tout cela, notre groupe Modem et Indépendants vous remercie.

Et puis le choix de votre vœu portant sur l’accès des jeunes Parisiens à la culture témoigne de l’importance que revêt la culture pour vous, dans vos vies et qu’elle est un axe de progression pour les jeunes dans notre ville.

Sensibilisation au handicap, alimentation comme enjeu majeur pour la santé des jeunes générations, mieux s’approprier l’Union européenne en renforçant les échanges entre jeunes Parisiens et leurs homologues européens, favoriser une politique du logement abordable notamment pour les jeunes qui deviennent parents, lutter contre l’isolement des jeunes en renforçant le lien social et enfin rendre la capitale plus verte, plus propre et plus sûre, ça c’est un vrai programme électoral et des thématiques que notre groupe soutient régulièrement dans ses interventions et vous avez bien entendu tout notre soutien. 

Votre travail doit être reconnu à plusieurs niveaux : tout d’abord par la valorisation de votre expérience et de vos travaux d’élus, au sein du conseil de la jeunesse en vous délivrant effectivement une certification officielle pour les institutions éducatives ou pour les employeurs auxquels vous auriez à faire plus tard. 

Ensuite par un suivi et une évaluation de vos propositions, et là je rejoins Paul Hatte un suivi et une évaluation de vos propositions qui sont indispensables pour mesurer toute politique publique, son impact et la transparence sur sa mise en œuvre. 

Et nous, nous sommes très attachés à cette idée d’évaluation.

En revanche, nous restons aussi très attachés à l’idée de bénévolat de l’engagement. L’idée de gratuité, l’idée du don de ses actions devient un concept, je sais,  inconnu dans nos sociétés modernes. 

Et pourtant, je suis suis sûre que vous trouvez une autre richesse à vous engager pour les autres, pour les personnes que vous rencontrez, pour la satisfaction à faire avancer le bien commun grâce à vos actions. Sachons donner de son temps gratuitement à l’autre sans en attendre obligatoirement une rétribution pécuniaire.

Cependant, tout travail méritant salaire, nous devons engager une réflexion sur des modes d’indemnisation indirects.

Le vœu que vous proposez à notre assemblée aujourd’hui est fondamental.

L’accès à la culture pour tous, et notamment pour tous les jeunes, est une exigence que nous devrions tous avoir. C’est un fil rouge que nous défendons nous, depuis toujours, dans notre groupe Modem et Indépendants. 

Notre grande préoccupation est de libérer les jeunes des freins qui les retiennent à entrer dans un lieu de culture : des freins sociaux souvent, des freins financiers parfois qu’il faut savoir lever.

Pour cela, il est nécessaire de développer une politique très fine au plus près des jeunes en question au niveau de chaque arrondissement et nous vous soutenons dans l’idée d’embarquer les maires d’arrondissement et leurs adjoints avec vous.

L’idée de gamification est une idée tout à fait novatrice et tout à fait intéressante pour adapter le récit des musées à leurs jeunes visiteurs et rendre leur expérience plus immersive, plus active tout en délivrant des messages de grande qualité. 

Il est indispensable d’intégrer ces innovations technologiques pour ouvrir plus largement les portes de nos musées.

En revanche permettez moi d’apporter un petit doute sur la mise en place d’une concertation dans chaque instance culturelle. Il me semble un peu difficile de mettre en place cette mesure sans ajouter de lourdeur administrative. 

Quant à une harmonisation des accès aux lieux de culture, c’est  là encore notre combat de toujours notamment pour l’accès aux bibliothèques qui sont les premiers accès à la culture des jeunes Parisiens bien avant les musées. 

Voilà, donc un grand bravo à vous et nous voterons bien évidemment favorablement votre vœu. 

Merci pour votre travail et la qualité. 

Je vous remercie.

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