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Alexis Govciyan à propos du plan parisien de lutte contre le racisme et l’antisémitisme

Merci Madame la Maire,
Mes chers collègues,

Cher Monsieur le Maire, Jean-Luc Romero-Michel, je souhaite tout d’abord vous remercier pour tout ce travail. Vous remercier ainsi que vos équipes et ce travail fourni et saluer le sérieux avec lequel ce plan de lutte contre le racisme et l’antisémitisme a été élaboré. 

Dans une ville où plus d’un habitant sur cinq est immigré, où les actes racistes et antisémites sont en forte augmentation, il est indispensable de proposer une réponse publique solide, concertée et ambitieuse. Paris ne peut pas fermer les yeux. Protéger toutes celles et ceux qui y vivent fait partie des fondements même de notre action municipale. Votre plan, ce plan présenté est structuré, assez complet et propose des avancées. Nous tenons aussi à souligner la qualité de la concertation que vous avez mené avec les associations, les chercheurs, les institutions et les élus. Trois propositions que notre groupe défendait depuis longtemps y figurent pleinement. 

D’abord, la création d’un observatoire indépendant chargé de produire des données fiables et utiles pour l’action publique. Ensuite, la montée en puissance des formations pour les agents municipaux, particulièrement ceux en contact direct avec les usagers. Et enfin, le développement d’ateliers de sensibilisation dès le plus jeune âge dans les temps périscolaires. Ces mesures étaient attendues et répondent à des besoins clairement identifiés. Au-delà des dispositifs sectoriels, il nous faut rappeler une évidence. La lutte contre le racisme et l’antisémitisme ne doit pas être une politique parmi d’autres. Elle doit irriguer toutes les politiques municipales : éducation, logement, sécurité, culture, économie, emploi. Chaque domaine produit des situations où des discriminations peuvent se manifester. Pour être crédible, il faut que ce plan soit réellement transversal et qu’il ne reste pas cantonné au champ déjà convaincu. 

C’est là que se joue l’efficacité d’une politique antiraciste et de lutte contre la haine des juifs, contre l’antisionisme. C’est là que réside notre capacité à imposer des sujets partout, y compris là où ce ne serait pas spontané. Le second point sur lequel je veux insister, c’est le suivi. Certes, nous créons un observatoire, c’est très bien, mais un observatoire qui ne produit pas des données exhaustives, indépendantes et surtout utilisables devient un outil simple de communication. La ville devra assumer cette exigence de transparence. Sans chiffres consolidés, sans indicateurs réguliers, sans capacité à mesurer l’impact des actions, ce plan restera une liste d’intentions. La rigueur du suivi sera le vrai test de crédibilité de la stratégie présentée aujourd’hui. 

Enfin, nous devons agir beaucoup plus en amont. Les ateliers périscolaires et les parcours éducatifs vont dans la bonne direction, mais ils ne suffiront que si l’on mise vraiment sur le long terme. Sensibilisation et formation des encadrants, continuité pédagogique, partenariat solide avec les associations spécialisées. On ne déconstruit pas les préjugés en organisant quelques animations. On le fait en créant un environnement éducatif cohérent où la tolérance mutuelle et le respect de l’autre et des règles deviennent des réflexes acquis dès l’enfance. C’est là que se joue la prévention durable. C’est là que Paris doit être au rendez-vous. 

Enfin, pour qu’un plan soit vraiment cohérent, il doit concerner l’ensemble des acteurs. Sur ce point, il reste une étape que nous continuons à considérer comme essentielle, l’exemple que doivent donner les élus. Notre groupe avait proposé la création d’une charte d’engagement républicain pour les membres du Conseil de Paris afin d’encadrer nos propres pratiques et de prévenir toute parole ou comportement discriminatoire. Vous n’avez pas jugé utile de retenir cette proposition. Nous le regrettons car elle aurait envoyé un signal clair. La lutte contre le racisme, l’antisémitisme, la haine des juifs ici aussi dans l’institution qui porte la politique municipale est importante et c’est là qu’elle commence. 

Néanmoins, nous soutiendrons ce plan parce qu’il pose des bases claires et parce qu’il répond en partie aux attentes que nous avions formulées. Mais nous continuerons à plaider pour que la responsabilité politique soit pleinement assumée par chacune et chacun des élus de cette assemblée. Je vous remercie. 

Maud Gatel à propos de la lutte contre le klaxonnement abusif

Monsieur le Maire,

Nous le savons, le bruit a un impact absolument majeur sur la santé publique, sur la santé des Parisiens, en augmentant les risques liés notamment aux troubles cardio-vasculaires.

L’électrification du parc a évidemment une implication sur la baisse du nombre de décibels et ça va dans le bon sens. Simplement, il reste beaucoup de bruits dans notre ville. Des bruits liés aux activités, des bruits liés aux travaux, aux chantiers, mais aussi bien évidemment à la circulation. Et par ce vœu, nous souhaitions que les règles soient rappelées en matière notamment d’utilisation des klaxons. 

Je rappelle que selon le Code de la route, l’utilisation du klaxon ne peut se faire qu’en cas de danger et malheureusement c’est trop peu souvent utilisé dans ce cadre là. Donc par ce vœu, nous souhaitons à la fois que la sensibilisation soit renforcée, mais qu’également la verbalisation puisse être renforcée sur cette question de l’utilisation du klaxon. 

Je vous remercie.

Séverine De Compreignac a propos des démarches liées aux forfaits de stationnement

Monsieur le Maire, oui, il s’agit des forfaits de post stationnement. C’est un vœu simple pour faire en sorte de ne pas embêter les Parisiens, voire éventuellement de les aider. Les tarifs 50-75 € 225 quand c’est majoré, cela amène quelques problèmes qui peuvent atteindre des sommets pour certaines personnes. 

Le premier problème c’est celui de l’accumulation de plusieurs forfaits non connus, parfois déjà majorés qui arrivent dans les boîtes aux lettres. Des erreurs techniques ou administratives notamment sur le classement des véhicules et des personnes en situation de handicap qui ne savent pas qu’elles doivent se déclarer pour pouvoir bénéficier de la gratuité du stationnement. 

Le deuxième problème, c’est le dépôt d’un recours administratif dans un délai d’un mois obligatoirement par voie dématérialisée et pour chaque forfait individuellement. Alors, il faut penser à ceux qui ont un accès limité à l’outil informatique, ceux qui ne comprennent pas ces procédures. Je parlais en particulier des personnes âgées qui se retrouvent dans des situations d’angoisse et de difficultés financières qui sont absolument énormes et qu’il faut pouvoir traiter. 

Donc, il y a un sentiment d’incompréhension et de découragement des usagers. Et donc ce que je vous demande, ce que je souhaite vraiment, c’est de renforcer l’information des usagers, en particulier celle en situation de handicap, permettre la possibilité d’un accompagnement humain, c’est-à-dire avoir un numéro de téléphone qu’on puisse appeler et avoir quelqu’un, une vraie personne en face de soi au téléphone pour expliquer les démarches et permettre la possibilité d’un traitement groupé de ces FPS (forfaits de stationnement). Voilà, je vous remercie. 

Maud Gatel à propos de la gestion des fourrières

Dans les déchetteries ayant fait récemment l’objet d’un procès, il semblerait que ce soit désormais autour des fourrières. 

La presse s’est fait écho du rapport de l’inspection générale sur cette question qui semblait révéler de très graves dysfonctionnements dans la manière dont le marché a été piloté et exécuté, notamment s’agissant du contrôle des conditions du marché de l’exécution du marché et des prestations effectuées. 

Alors que ce marché doit être renouvelé en mars 2026, il nous semble particulièrement utile d’éclairer ce conseil sur la réalité des dysfonctionnements constatés et que tous les enseignements soient tirés avant que ce futur marché ne soit attribué. 

Je vous remercie.

Maud Gatel à propos de la protection des piétons

On ne cesse de l’affirmer, le piéton est le grand oublié de Paris. Le dernier plan piéton date d’il y a 2 ans. Alors, vous nous répondrez rue aux écoles, réduction de la place de la voiture évidemment et c’est très important. Mais ça ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt. 

Au cours de ce conseil, nous allons étudier un montant d’indemnisation à destination d’un certain nombre de Parisiens ayant s’étant retournés contre la ville qui portera le montant total sur une année à 2 millions d’euros d’indemnisation. C’est un montant jamais vu et malheureusement c’est finalement la traduction d’un manque de soins apporté au confort des piétons. Les trottoirs encombrés, inadaptés, souvent inaccessibles. Et évidemment ce sujet de sécurité, puisqu’on a laissé s’installer l’anarchie dans l’espace public. 

Malheureusement, de récents chiffres ont montré une augmentation significative du nombre de blessés gravement ou de piétons tués. Et nous ne pouvons que nous élever contre cette situation qui est dramatique pour une ville comme la nôtre. Et donc c’est la raison pour laquelle nous souhaitons réaffirmer que les piétons sont à la fois les usagers les plus fragiles de l’espace public, que tous les Parisiens sont à un moment ou un autre de la journée des piétons et ça exige évidemment qu’ils soient protégés. Pour se faire, il faut agir sur la sécurité et le confort des trottoirs, les désencombrer, remettre de l’ordre dans l’espace public et sécuriser les traversées piétonnes. 

Donc par ce vœu, nous souhaitons Monsieur le Maire, avoir un état des lieux de post Code de la rue et post Plan piéton d’il y a 2 ans, sur les différentes mesures et leur niveau de d’exécution. Je vous remercie.

Maud Gatel à propos du rapport de la chambre régionale des comptes sur le Vélib’

Le SAVM est tout à fait passionnant. Le SAVM, c’est un peu un alien, c’est-à-dire que ça a beaucoup évolué en fonction des moments depuis sa création. Alors ça nous permet d’abord de revenir sur le fiasco Autolib, on y viendra après le fiasco Vélib’, le fiasco Autolib avec cette interruption de service qui pourtant avait trouvé son public et qui se solde aujourd’hui par une ardoise à payer par l’ensemble des collectivités territoriales de 75 millions d’euros dont une part évidemment importante pour Paris à hauteur de 25 millions. 

Alors, le fait finalement que vous n’alliez pas au Conseil d’État permet de mettre enfin un point final à ce fiasco Autolib. Je ne reviens pas sur le sujet des bornes de recharge électrique qui a fait prendre aussi à la Ville un retard extrêmement important en matière d’électrification. Les causes, on les connaît : c’est la faiblesse de la gouvernance à l’époque et l’absence de pilotage qui a conduit ce contrat dans le mur et une vraie perte d’offre de mobilité pour les Parisiens. 

Alors désormais, le syndicat est centré uniquement sur le marché public qui lie la Ville avec et le syndicat avec Smovengo pour un contrat donc de 15 ans. Alors la chambre régionale des comptes pose le sujet du périmètre et je crois que la question du périmètre est évidemment centrale puisque plus le service s’élargit et plus la question de la qualité de l’offre se pose. Et nous sommes tous ici bien placés pour savoir combien l’offre, la qualité de l’offre depuis le renouvellement du contrat n’est pas à la hauteur de ce qu’on peut attendre d’une offre de mobilité à Paris. 

Depuis les différentes difficultés, depuis 2018 et précisément 2019, les collectivités territoriales membres comblent les trous budgétaires avec des contributions qui sont passées au total de 26,9 millions en 2019 à 33,7 millions aujourd’hui. Donc les défis, on les connaît. C’est à terme, la part des VAE (vélo à assistance électrique) qui sont évidemment de plus en plus sollicités, d’autant plus quand les trajets sont extrêmement longs. C’est la question de l’équilibre entre la prise en charge par le contribuable et la prise en charge par l’usager. Les deux ont augmenté tout au long de ce marché. Et puis, le fait quand même que le syndicat supporte et assume le risque d’exploitation en échange du contrôle direct. Pour dire les choses simplement, Paris est ultra majoritaire dans un syndicat qui décide de tout et c’est la raison pour laquelle il est vraiment important qu’on puisse régulièrement dans ce conseil avoir des débats sur le fonctionnement d’Agemob, le contrat nous liant avec Smovengo. 

Et à ce titre, je voudrais remercier et le président d’Agemob et l’adjoint en charge des mobilités qui régulièrement, pas suffisamment à mon sens, mais régulièrement tiennent au courant les élus qu’ils souhaitent. Mais ça mériterait quand même qu’on puisse avoir régulièrement dans cette assemblée des débats sur la poursuite de ce marché qui pèse sur les finances de la ville et qui pèse de plus en plus sur les usagers. Je vous remercie.

Béatrice Lecouturier à propos de l’avenir du bâtiment historique de la Croix-du-Trahoir

Merci beaucoup Monsieur le Maire, Monsieur le Maire, mes chers collègues, 

Vous connaissez notre engagement au groupe MoDem et Indépendants à défendre le patrimoine à Paris et nous répondons toujours présents lorsque des riverains ou des associations nous alertent sur la dégradation d’un bâtiment ou d’un élément architectural dans leur quartier. 

Alors, c’est ce que nous avons fait puisque nous sommes allés sur place au mois de juin dernier pour nous rendre compte de l’état extrêmement dégradé dans le bâtiment situé aux 111 rue Saint-Honoré. Nous avons déposé un vœu en juillet dernier, un vœu adopté par l’Exécutif concernant l’état inquiétant de ce bâtiment historique de la Croix-du-Trahoir situé donc au 111, rue Saint-Honoré. Ce bâtiment est un bâtiment de la Ville de Paris auquel est adossé effectivement une très jolie fontaine qui porte le même nom, donc la fontaine du Trahoir. 

Or, depuis le mois de juillet, malgré l’adoption de ce vœu, rien n’a été fait par la Ville de Paris : ni le diagnostic du bâtiment, ni le début du moindre travaux. Or, les dégradations, elles, elles continuent et elles sont très graves lorsque vous allez voir l’état de ce bâtiment dans ce merveilleux quartier. 

Alors, nous déposons à nouveau un vœu pour vous alerter encore une fois sur l’urgence à engager des travaux sur ce magnifique bâtiment du 18e siècle. Et compte tenu de son emplacement exceptionnel, nous vous soumettons l’idée également d’y installer un point d’accueil, pour les très nombreux touristes dans ce quartier historique, patrimonial exceptionnel et qui attendent eux aussi un patrimoine remis en état pour un Paris rayonnant. 

Je vous remercie.

Alexis Govciyan à propos de l’apposition d’une plaque commémorative en hommage à Edouard Schneeberg

Chers collègues, 

Cette délibération s’inscrit dans la suite de notre vœu voté par le conseil du 9e arrondissement puis par le conseil de Paris en novembre 2024, il y a donc 1 an. 

Vœu qui exprimait notre volonté commune de rendre hommage à la maison Schneeberg et à son fondateur Samuel Schneeberg ainsi qu’à son fils Édouard en apposant une plaque commémorative aux 43 rues de la Victoire. Fondée en 1840 par Samuel, la maison Schneeberg a été une véritable institution du 9e arrondissement de Paris. Située face à la grande synagogue rue de la Victoire, spécialisée dans les pompes funèbres israélites, la maison a accompagné durant plus d’un siècle les familles de la communauté juive parisienne dans les moments les plus douloureux de la vie. À la mort du fondateur, Samuel, son fils Édouard a repris le flambeau avec la même rigueur et le même sens du service. Mais au-delà de la profession, Édouard Schneeberg a incarné les valeurs républicaines et humanistes et nombreuses sont ses actions dans ce cadre. Il prenait notamment en charge l’inhumation gratuite des plus démunis, les vacances d’enfants pour la colonie scolaire et il organisait des banquets pour nourrir des chômeurs et des familles en situation de précarité. 

Lorsque la guerre a éclaté, la maison Schneeberg a essayé de poursuivre son activité dans le contexte d’oppression et de persécution lancé. Malgré son statut particulier de commerce rituélique qui lui permettait d’exercer sous l’occupation, Édouard Schneeberg a été arrêté à plusieurs reprises. D’abord par les Allemands nazis le 10 septembre 1941, puis par la police française le 20 mars 1942 dans ses bureaux de la rue de la Victoire, lui l’ancien combattant de 14-18. 

Le 31 juillet 1943, il était déporté par le convoi numéro 58 à destination d’Auschwitz. Il n’en est jamais revenu. 

Son histoire est celle d’un homme fidèle à son identité, à son héritage moral, d’un homme fidèle à la République française, à ses valeurs, à ses principes. Son histoire est celle d’une personnalité parisienne dont la vie et le destin s’inscrivent dans la tragédie : l’horreur de la Shoah. En rappelant son nom, celui de sa famille et de la maison qu’il a dirigée, nous préservons une mémoire essentielle. Une mémoire qui relie notre arrondissement à la grande synagogue de la victoire toute proche et à l’histoire des juifs de Paris, de France, à notre histoire commune. 

Grâce au travail remarquable entrepris par Madame Michèle Schneeberg, son arrière petite fille, l’histoire d’Édouard nous est aujourd’hui transmise pour redonner toute sa place non pas à une victime anonyme, mais à un homme d’exception, juste et courageux qui a gardé sa dignité jusqu’au bout. Quelqu’un qui a trouvé la force de penser aux autres jusqu’à sa mort. 

Alors mes chers collègues, adopter cette délibération c’est reconnaître cette part de notre histoire, celle de Paris, celle de la France, c’est transmettre cette part de notre histoire à tous ceux qui passeront devant le 43 rue de la Victoire. Cette délibération c’est aussi offrir à nos concitoyens et en particulier à la famille Schneeberg une place dans nos cœurs, une place qui soit ce lieu de mémoire, de transmission, de vigilance mais aussi et surtout d’amitié et d’espérance. 

Je vous invite, mes chers collègues, à voter de manière unanime en faveur de cette délibération.

Pierre Casanova à propos de l’adhésion avec participation de la Ville à la SCIC Petit bain

Merci beaucoup. Alors, quelques mots. D’abord la société dont il est question. Deuxièmement, la présentation qui nous est faite par la majorité municipale et troisièmement, notre recommandation de voter contre. 

Alors, la société dont il s’agit porte le renom de Petit bain. Elle propose une programmation, je cite, hybride, mêlant concert, spectacle, soirée clubbing et expériences artistiques. Et ces statuts prennent le soin de dire qu’elle permet également l’ouverture et l’exploitation de restaurants et bars. L’explication, deuxième point, nous apprend qu’une prise de participation à hauteur de 20 000 €, ça n’est pas une petite somme, à hauteur de 20 000 € représenterait plusieurs intérêts pour la collectivité et la société coopérative. Société coopérative, on voit tout de suite son intérêt 20 000 € c’est beaucoup. Pour la collectivité, nous ne sommes pas convaincus. 

Premier intérêt selon l’auteur de cet argumentaire, la posture, écoutez bien, la posture de la collectivité se trouve modifiée. Elle devient partie prenante de la structure. Bah oui, à 20 000 € on est partie prenante. Et elle entre dans une nouvelle forme de relation avec les autres associés. Oui, il y a celui qui paye et il y a ceux qui reçoivent. La SCIC, écoutez bien, joue alors le rôle d’instance de dialogue et de coopération et permet d’appréhender différemment le développement économique local. En réunissant l’ensemble des acteurs, elle peut être utilisée comme un outil de structuration d’un écosystème. Ah oui, alors l’écosystème à 20 000 €, alors si vous voulez, moi je vais fabriquer des écosystèmes, je vais faire fortune dans le weekend. 

Alors on apprend en outre qu’en plus de ces 20 000 € la SCIC, la pauvre, elle est à plaindre, elle a déjà reçu 131 000 € de subvention de fonctionnement attribuées en 2025 par la direction des affaires culturelles qui n’en est pas sa première fois puisque nous comprenons qu’elle est garante de ces emprunts bancaires depuis 2011. Est-il raisonnable pour une municipalité, pour une collectivité de devenir associée ? Il ne s’agit pas d’une simple subvention d’une association dans une telle entreprise.

Deuxièmement, chaque année, cette municipalité distribue des subventions à sa clientèle d’environ 300 millions d’euros par an. Cela représente sur la totalité de la mandature près de 2 milliards d’euros. Comment vous faire comprendre chers amis de la majorité que pour les Français normaux, pour les Parisiens qui travaillent, je parle pas de ceux qui bavardent, le chauffeur du taxi qui finit à 1h du matin, le boulanger, le plombier, 20 000 € c’est gigantesque pour un part et du clubbing que ses impôts, que le doublement de sa taxe foncière servent à financer ce genre de plaisanterie, c’est une insulte. 

Et comment faire pour vous convaincre ? Je vais vous dire : l’alternance. Quand vous serez dans l’opposition, vous vous souviendrez que 20 000 € c’est beaucoup de sous. Merci.

Maud Lelièvre à propos de la création de la fonction de Défenseur des enfants de la Ville de Paris

Nous examinons aujourd’hui la création de cette fonction essentielle dont nous partageons le constat et l’objectif. En cette journée internationale des droits de l’enfant, il est de notre responsabilité collective de rappeler cette vérité simple : les enfants sont les premiers à subir des violences qu’ils ne peuvent nommer, dénoncer, affronter seuls et parfois psychologiquement confrontés à leur propre famille. Il leur est particulièrement difficile de franchir le cap. Pour avoir été quelques années avocate de l’ASE, je peux vous dire que tous les milieux sont concernés. 

Ils dépendent de notre vigilance, de nos institutions, des institutions en général, de nos décisions pour être protégés. Et lorsque cette protection faillit, c’est tout un système qui vacille mais c’est aussi leur avenir et notre avenir collectif qui est touché. Face à l’ampleur des violences subies par les enfants à Paris comme ailleurs, personne ne peut considérer que notre collectivité en fasse trop. Les révélations dernières ont bouleversé les familles, les personnels éducatifs, les associations, l’ensemble des élus ici présents mais aussi sont sources d’inquiétude pour les familles. Les témoignages des enfants agressés dans leur école, les défaillances dans la chaîne de signalement, les classements sans suite administratif, tout cela est un véritable séisme, un véritable me too des enfants pour reprendre les mots évoqués par la presse. Et la tolérance zéro que vous venez d’évoquer doit être réelle et non pas un slogan ou une bonne intention. C’est pourquoi nous soutenons que ce défenseur des enfants qui devra jouer demain un rôle central, un recours identifiable, un point d’entrée clair pour les familles, pour les enfants eux-mêmes de façon indépendante, y compris pour les mineurs, notamment ceux qui font l’objet de violence infra familiales, les professionnels et lorsqu’une situation de doute, de violence ou d’alerte survienne, il devra agir. 

Il devra être un garant que les signalements ne se perdent plus, que les délais de traitement qui sont souvent trop longs ne s’allongent plus, que les recommandations soient suivies, évaluées et qu’aucune inertie administrative ne mette un enfant en danger. Il devra être ce défenseur capable d’interpeller la ville, de pointer les fragilités en toute indépendance, ce qui n’est pas toujours facile, et pouvoir y apporter les correctifs, y compris lorsque cela va toucher nos pratiques internes ou nos missions internes, car aucun service aujourd’hui n’est exempt de sa capacité à bien agir. 

Alors moi, j’ai quatre questions au nom de mon groupe. La première, pourquoi maintenant ou pourquoi finalement avoir attendu les signaux d’alerte ne sont pas apparus simplement cette année. Ils sont connus, documentés, rapportés depuis des années par les associations, par les collectifs d’avocats, par le défenseur des droits et parfois même par nos propres services, nos propres professionnels sur le terrain. Que fait-il que cette question soit urgente aujourd’hui ? Il est évidemment nécessaire d’agir aujourd’hui. C’est quand même un regret que nous avons au sein du groupe Modem de ne pas avoir eu cette délibération plus tôt. 

Deuxième chose, dans quel cadre administratif ? Il y a un contexte politique à prendre avec intérêt et questionnement. La création d’une nouvelle fonction au sein de l’administration intervient à un moment où l’Exécutif organise ses périmètres, structure et rééquilibre ses structures internes. Une nouvelle instance qui reprend en partie le périmètre de la mission des droits de l’enfant. Est-ce que cela va vraiment clarifier les choses telles que c’est conçu ? 

Troisième chose, je reviendrai sur la procédure. Il est quand même questionnant que ce défenseur soit rattaché directement à la maire. Est-ce vraiment la bonne formule ? On peut imaginer que demain, y compris des élus, soient concernés par cette question, que ce soit dans le cercle privé ou dans le cercle professionnel. Donc, ce n’est pas à mon sens et à notre sens la garantie d’avoir une vraie indépendance. Moi, j’ai une suggestion à faire, celle de reprendre la procédure qui est notamment appliquée à l’Assemblée nationale depuis des années, comme par exemple pour les grandes agences, comme pour l’ADEME, faire en sorte qu’il puisse y avoir une audition par la commission concernée qui sera la commission de référence et un vote au 3/5e, ce qui oblige majorité et opposition à trouver un certain accord, mais surtout de donner une vraie légitimité à celui qui devra intervenir pour défendre les enfants de notre territoire. 

Et puis quatrième question, celle du combien. Il est nécessaire d’affecter des moyens. Trop souvent d’ailleurs dans le monde de la justice, on voit et c’est pas une question de gouvernement, j’ai quelques collègues qui sont avocats sur ces bancs, on sait très bien combien il est difficile notamment pour les droits de l’enfant d’avoir des moyens affectés suffisants dans l’ensemble des services. Donc combien affecterons-nous de moyens pour faire en sorte que tout ce système, la formation des délégués volontaires puisse obtenir les moyens pour leur formation et leur exercice et puis combien aussi sera rémunéré ce défenseur des enfants pour avoir aussi une idée du type de personne qui pourrait être attirée par cette nouvelle fonction bien évidemment dans le cadre d’une procédure transparente. 

C’est pourquoi nous voterons ce texte, parce que l’urgence le commande, mais j’espère que nous aurons au cours de ce débat quelques éclaircissements. Merci.

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