Sur la question du marché immobilier, Madame la Maire, je voudrais, si vous me le permettez, dresser, très rapidement puisqu’il me reste à peine 2 minutes, un constat et vous posez 2 questions.
Le constat porte sur nos alertes passées, le refus de votre majorité d’en tenir compte et la situation présente.
Nos alertes passées remontent à 2021, 2022 et encore très récemment juillet 2023 où nous nous inquiétions de l’état du marché immobilier et du risque de retournement. Ces causes sont connues, je n’y reviens pas.
Il a été refusé par votre majorité d’en tenir compte. C’est ça l’avantage des débats budgétaires, c’est que les chiffres parlent, ils sont incontournables puisque les hypothèses que vous avez prises pour les DMTO pour l’année 2023 se sont élevées à 1,650 M d’euros, exactement le même montant que l’année précédente. Comme si le marché immobilier était immuable, stable et n’était pas sous nos yeux en train de se retourner.
Aujourd’hui, dernier constat, j’en termine avec les constats, le krach immobilier est sous nos yeux, la chambre des notaires nous expose qu’en mai-juillet 2023, en volume, le nombre de transactions immobilières a chuté de 28%. Tu parles d’une stabilité… Que le prix au m2 a chuté de 4,3% et que les projections pour septembre-novembre sont de -6,2%.
Évidemment les rentrées des DMTO qui figurent dans vos comptes traduisent la même chute puisque nous n’en sommes qu’à 916M d’euros sur un espoir de 1,650 M d’euros je le rappelle. On serait dans une chute toute chose égale par ailleurs d’au moins 15%.
Puisque je ne veux pas proférer d’attaques personnelles, je ne soulèverai pas l’argument de la sincérité du budget, mais je vous pose 2 questions.
La première question : à quel montant estimez-vous que sera le déficit par rapport aux projections, je le rappelle de 1,650 Mrd d’euros.
Deuxième question : ce déficit, par quelles économies le compenserez-vous ?
Une rentrée réussie, c’est chaque demande de bébé en crèche acceptée, chaque élève heureux dans son école ou son collège, chaque étudiant qui pourra vivre dignement dans sa ville.
Alors nous, nous avons une autre vision de la rentrée que votre communication.
Cette année encore, ce sont plus de 3000 élèves en moins dans les classes élémentaires à Paris et plus de 1800 dans le 2nd degré, ce qui entraîne nécessairement des fermetures de classes. 187 classes ont fermé cette rentrée.
Plutôt que de blâmer systématiquement le ministère de l’Éducation Nationale, nous vous encourageons Madame la Maire à faire un bilan responsable de votre politique qui a fait fuir en 10 ans plus de 122 000 habitants.
Cette année encore ce sont encore des centaines d’animateurs qui ne seront pas là pour accompagner les enfants dans leur temps périscolaire, ce sont encore 750 demandes de places de crèche dans le 16ème qui ne seront pas satisfaites, 700 demandes dans le 15ème qui ne le seront pas également, ce sont des logements attendus par les agents dans une ville où il devient de plus en plus difficile de se loger, ce sont des directeurs et directrices d’école qui se battent au quotidien avec l’administration parisienne pour trouver une solution rapide à tous leurs problèmes.
Bref, ce n’est pas la vision idéaliste et merveilleuse que nous pouvons lire dans votre communication.
Certes, les Jeux Olympiques et Paralympiques vont rythmer la vie scolaire des jeunes Parisiens cette année et je salue à cette occasion l’engagement des professeurs qui ont pris le sujet avec beaucoup d’enthousiasme dans leur projet d’établissement. Mais le sport ne peut se pratiquer que dans des locaux en état. Or, force est de constater que beaucoup de gymnases ou de lieux où l’on pratique le sport à l’école sont dans un état dégradé dans notre ville.
Et si nous parlons rénovation, nous parlons nécessairement de rénovation thermique et il faut se rendre à l’évidence : la ville de Paris n’est pas du tout au rendez-vous. A la rentrée 2023, sur 200 opérations de rénovations, seules 70 étaient des rénovations thermiques. Votre communication est extrêmement floue à ce sujet. Aussi pourriez-vous nous dire le budget exact consacré aux seules rénovations thermiques des écoles à Paris et quel est le plan que vous souhaitez mettre en place pour une réelle accélération des travaux.
Le gouvernement est d’ailleurs très volontariste en la matière et lance 10000 chantiers grâce au projet Edurenov, un programme de prêts de la Banque des Territoires pour la rénovation des établissements scolaires.
Je parlais d’accueil dans mon introduction et je voudrais insister, comme notre groupe le fait chaque année, insister sur l’accueil des enfants en situation de handicap.
Alors oui, le recrutement des AESH s’est amélioré cette année par une action couplée ville/rectorat. Et pourtant, 58% des établissements scolaires parisiens signalent toujours un manque d’AESH selon une étude menée par le principal syndicat des chefs d’établissement le SNPDEN Unsa.
Et pourtant, gardons-nous de toute fanfaronnade. Ne cachons pas la réalité car d’après une étude de l’UNAPEI 23% des enfants porteurs d’un handicap à Paris n’ont eu aucune solution de scolarisation pour la rentrée. Il nous revient la responsabilité de trouver une solution pour que chaque famille d’enfant porteur d’un handicap puisse le confier dans une structure adéquate. Trop de témoignages de détresse de parents désemparés nous remontent encore.
Enfin pour terminer, je souhaiterais évoquer la vie des étudiants à Paris . Car si l’inflation touche le pouvoir d’achat de toute la population, les étudiants sont encore plus impactés par l’augmentation des prix, Paris étant la ville la plus chère dans les 10 premières villes de France pour les étudiants. Mais c’est bien le coût du logement qui reste le poste le plus élevé, 570 euros en moyenne.
Notre groupe Modem aurait aimé que vous en parliez plus dans votre communication. Mais malheureusement aucune annonce sur le sujet. Car comme d’habitude, vous passez habilement sous silence les vrais sujets qui fâchent.
Alors comme l’a rappelé notre Ministre de l’Education Gabriel Attal, cette rentrée sera sous le signe d’une éducation heureuse et exigeante.
Donnons-nous les moyens pour que les familles, les enfants et les étudiants aient les moyens de passer une bonne année à Paris.
Après des mois de blocus, l’Azerbaïdjan a lancé le 19 septembre une opération militaire éclair au Nagorny Karabakh. Au moins 200 personnes ont trouvé la mort dans cette opération qui a permis à Bakou de reprendre la main sur cette enclave disputée depuis des décennies.
Un décret publié le 28 septembre, et signé par le président de l’enclave, a annoncé la dissolution de toutes les institutions démocratiques et organisations étatiques mettant fin à la République du Haut-Karabagh.
Depuis lors, l’enclave est presque désertée par ses habitants, près de 100 000 ayant pris la route de l’exil vers l’Arménie, sans aucun espoir de retour. Cette guerre éclair vient à la suite de mois de surenchère pour mettre la main sur cette enclave à travers un blocus de Latchine depuis décembre 2022 et ce qui s’apparente à des crimes de guerre et qu’il faudra traduire devant la justice pénale internationale. Car selon la convention de 1948, affamer un peuple relève bien de la qualification de processus génocidaires.
La ministre de l’Europe et des affaires étrangères Catherine Colonna est aujourd’hui en Arménie. Sa visite rappelle la constance du soutien de la France, tant sur le plan diplomatique qu’humanitaire. Mais la France a été bien seule en Europe pour défendre la province pendant des mois.
C’est désormais l’intégrité et la souveraineté de l’Arménie qui se joue. Après des mois de passivité, la communauté internationale, le conseil de sécurité de l’ONU comme l’Union européenne, doivent enfin être à la hauteur de la situation et regagner leur crédibilité. La défaillance coupable de la communauté internationale face à l’Azerbaïdjan, soutenu par la Russie et la Turquie qui dessine un nouvel ordre mondial doit cesser.
La communauté internationale doit également soutenir l’Arménie sur le plan des réfugiés. Leur afflux, 100 000 sur 120 000 habitants au Haut-Karabagh, fait peser un risque majeur de déstabilisation et de crise humanitaire en Arménie.
Les défis sont désormais immenses ; les loger, les intégrer, il nous faudra les soutenir.
Et ne nous y trompons pas. Comme les Ukrainiens, les Arméniens se battent pour leurs libertés et à travers les leurs, la nôtre. C’est bien leur volonté d’émancipation, leur attachement à une certaine idée européenne qui a engendré la vindicte de l’Azerbaïdjan et son allié russe.
Pour reprendre les mots de l’historien Vincent Duclert « ce qui se joue dans ces confins lointains du Caucase est ni plus ni moins que le sort d’une certaine idée de l’humanité à laquelle les Arméniens ont lié leur nom parce que leur histoire révèle ce qu’un peuple peut subir de violence jusqu’au bout de la nuit »
L’étroitesse et la longévité des liens étroits entre la France et l’Arménie nous engagent. Nous sommes, et resterons aux côtés des Arméniens.
Dans la nuit du 8 au 9 septembre dernier, un puissant séisme de magnitude 6,9 sur l’échelle de Richter a ravagé l’Ouest du Maroc. L’épicentre de la secousse se situait dans la province d’Al-Haouz à environ 70 km au sud-ouest de Marrakech. Selon les dernières estimations, près de 3 000 personnes ont trouvé la mort et on dénombre plus de 5 500 blessés.
Deux jours plus tard, c’est la Libye qui a été dévastée par des inondations provoquées par la tempête Daniel. Au 24 septembre, on recensait plus de 3 800 personnes tuées selon un bilan toujours provisoire, tandis que plus de 43 000 personnes avaient été déplacées selon les chiffres de l’ONU.
Ces deux drames, de l’autre côté de la Méditerranée, ont engendré une très grande émotion et la volonté d’agir. Des collectes spontanées se sont organisées, des camions ont transité pour apporter aide humanitaire de la part de particuliers, d’entreprises, ou de collectivités.
Pour aider la Libye, la France a envoyé dès le 13 septembre un avion militaire transportant un hôpital de campagne, destiné à accueillir jusqu’à 100 patients par jour.
Le lendemain, un nouvel A400M a décollé avec à son bord 24 tonnes de fret humanitaire supplémentaire, afin de répondre au mieux aux besoins des populations locales.
Vous avez souhaité, Madame la Maire, proposé à notre conseil de voter une aide exceptionnelle de 200 000 euros à 2 ONG françaises reconnues et implantées en Libye, Acted et la Croix rouge française pour apporter une aide d’urgence et une aide à plus long terme. Nous nous y associerons.
La France s’est également mobilisée pour aider le Maroc, en débloquant une aide de 5 millions d’euros de crédits humanitaires pour soutenir la réponse d’urgence en aidant les acteurs humanitaires déjà sur place au bénéfice des populations touchées par le séisme.
Le ministère de l’Europe et des affaires étrangères a par ailleurs ouvert le fonds d’action extérieure des collectivités territoriales et le fonds de soutien des entreprises permettant à ces acteurs de contribuer financièrement aux actions de solidarité qui seront déployées au profit des populations sinistrées. De nombreuses collectivités y ont déjà contribué, comme le département de l’Aude ou encore la ville de Grenoble.
Soucieuses d’affirmer leur solidarité avec le Maroc, d’autres collectivités ont choisi de financer directement des ONG présentes sur place. C’est le cas de la région IDF qui a ainsi voté le versement d’une aide de 500 000 euros à destination d’organisations humanitaires telles que la Croix rouge, Acted, le Secours populaire et la Protection civile.
Pour votre part, vous avez souhaité que la Ville de Paris verse une subvention de 500 000 euros non pas au fond d’action extérieures des collectivités territoriales ou aux ONG présentes sur place mais à l’Association internationale des maires francophones que vous présidez.
Ce qui nous importe, c’est que ces sommes servent le plus rapidement possible à la reconstruction au bénéfice des populations locales : infrastructures, logements, réseaux, cela nécessitera des expertises en ingénierie très spécifiques.
Face à ces drames, notre solidarité à l’égard des conséquences terribles de ces catastrophes naturelles doit être totale, et Paris, au rendez-vous.
Les chiffres ont été rappelés : 70% des écoles maternelles et élémentaires parisiennes contiennent de l’amiante. Alors interdite depuis 1997 en raison de son caractère cancérogène, l’amiante demeure dans de trop nombreux établissements parisiens construits antérieurement. Bien sûr, depuis 1997 les diagnostics Techniques Amiante sont élaborés conformément à la loi et les situations les plus dangereuses ont été traitées.
L’objet de notre vœu est de communiquer un état des lieux précis des dossiers techniques d’amiante pour chaque école parisienne et de préciser pour chacune le plan et le calendrier de désamiantage. Ces éléments sont, en effet, essentiels tant pour les professeurs, les agents de la ville, les enfants et leurs parents, mais également pour tous les personnels amenés à effectuer des travaux dans ces établissements.
Nous saluons le fait que vous ayez repris à votre compte la demande de publication en annonçant la création d’un espace en Open Data permettant d’avoir accès à toutes les données, comme nous apprécions la transparence dont vous avez fait preuve sur le sujet notamment en répondant aux journalistes de Vert de Rage sur la situation réelle de la présence d’amiante dans les écoles parisiennes. Vous avez également annoncé la mise en place d’un comité de pilotage sur le modèle de celui pour le plomb pour intensifier les efforts, tant mieux.
Mais vous ne pouvez pas vous décharger sur autrui de vos responsabilités. En quasiment 30 ans, seul un quart des écoles et collèges ont été traités. C’est bien évidemment insuffisant, nous n’avons que trop tardé. C’est la raison pour laquelle nous maintiendrons notre vœu.
Ce Plan Partenarial de Gestion de la Demande de Logement Social et d’Information des Demandeurs s’inscrit, comme cela a été rappelé, dans le cadre législatif de la loi égalité citoyenneté 2017 et de la loi ELAN 2018.
Alors plusieurs points que je souhaiterais partager d’abord avec vous. S’agissant de l’accueil de l’enregistrement de la demande et de l’information des demandeurs, sans faire offense à quiconque, je suis sûre qu’on sera tous d’accord pour dire qu’il y a tout à fait matière à amélioration et donc ce plan que vous nous proposez va naturellement dans le bon sens. Il reste néanmoins un certain nombre de sujets d’inquiétude, notamment liés à la lisibilité des formulaires dont les informations manquent parfois pour prendre une décision en toute connaissance de cause, tout comme la complexité des procédures.
Je profite aussi de ce moment pour rappeler que nous avions fait voter dans cet hémicycle le dispositif “heures calmes” qui consistait à expérimenter dans chacun des services publics de la ville de Paris, à un moment, pendant une heure, d’heure calme permettant un meilleur accueil des personnes souffrant de troubles autistiques. Tous les services publics de la Ville, du CASVP à l’antenne logement, et donc je souhaiterais que dans les réflexions qui ont trait justement à l’accueil et la mise en place de ce plan, on puisse intégrer le dispositif des “heures calmes”.
Deuxième point sur la question de l’attribution. Sur la cotation et l’élargissement aux critères professionnels, bien évidemment, nous y sommes favorables, puisque nous avons toujours considéré que ceux qui prenaient soin de Paris devaient être prioritaires sur le logement social. Je regrette toujours d’ailleurs que la Ville ne puisse pas loger ses propres agents qui le souhaitent. Et c’est la raison pour laquelle, bien évidemment, on souscrit à cet élargissement aux critères professionnels. Également à l’élargissement au DALO, qui permettra peut-être, en tout cas je l’espère, de diminuer le temps d’attente pour les bénéficiaires reconnus DALO.
Je voudrais avoir un mot sur la Charte des mutations. Charte des mutations qui a été votée en 2015 et, à nouveau, ça n’est faire offense à personne que de dire qu’on pourrait aller beaucoup, beaucoup, beaucoup plus loin en matière de mutation, tant les bailleurs sont parfois peu prompts à administrer les demandes qui leur sont faites. C’est l’intérêt de tous, c’est l’intérêt en premier lieu des locataires du parc social, mais c’est aussi l’intérêt de la Ville, ainsi que des bailleurs sociaux, naturellement.
Je voudrais avoir un mot sur la question du taux de vacance, c’est vraiment un sujet qui n’est pas compris par nos concitoyens. Alors je sais que des efforts sont faits en la matière, mais restent trop souvent des appartements vacants. À l’heure où nous avons 225 000 demandeurs de logement social, 250 000 Parisiens. Je pense qu’il faut vraiment qu’on continue à travailler là-dessus.
Dernier point, sur la question de la dépriorisation. Je pense qu’il faut aussi intégrer l’idée qu’une administration de la part d’une personne, d’un agent de la Ville, peut faire le tri entre les vraies raisons et les fausses raisons et le fait que ça soit uniquement lié à des questions liées au handicap, qui sont évidemment extrêmement importantes, nous paraît un tout petit peu risqué.
Et dernier point, c’est sur la question de la gestion locative. La Ville a atteint 25 % de logements sociaux, respecte donc la loi SRU et nous nous en réjouissons, même si nous considérons qu’il y a un rééquilibrage à faire sur l’ensemble du territoire parisien, mais ça ne suffit pas. Le qualitatif doit vraiment être mis. Ce n’est pas parce qu’on habite dans un logement social qu’on ne doit pas être traité avec tout le respect qu’on nous doit et la gestion locative, donc, doit être significativement améliorée de la part de l’ensemble des bailleurs. On le doit aux locataires du parc social. Il reste trop souvent de nombreux problèmes sur la question, par exemple, de la gestion des ascenseurs. Il n’est pas rare que des locataires du parc social attendent des semaines avant que les pièces soient commandées avant que les choses soient réparées. Il n’est pas rare que les locataires n’aient aucune réponse à leur demande de la part de leurs bailleurs sociaux. Et je voudrais vraiment qu’on mette en priorité, donner aux bailleurs le soin apporté à leur locataire, c’est aussi la responsabilité de la Ville.
Alors les conclusions d’un audit, effectué à la demande du SAVM, ont révélé que sur la période 2018-2021 SmovenGo avait vu 209 millions de pertes et pour la période 2022-2032, les estimations se montaient à 95 millions de bénéfices, soit au total 113 millions de pertes d’ici la fin du contrat, expliquée notamment par une sous-estimation du marché.
Or, le service n’est toujours pas au rendez-vous des promesses, il manque encore 3 000 vélos, le parc se dégrade extrêmement vite et par ailleurs, il y a un problème de régulation. L’audit estime que les moyens consacrés à la régulation sont inférieurs de moitié à la proposition initiale pour les vélos et d’un tiers pour les effectifs.
Alors bien évidemment à la veille de la Coupe du monde de rugby et des Jeux olympiques et paralympiques, notre inquiétude est grande. Rappelons que d’ores et déjà, les collectivités territoriales ont fait l’objet de demandes de contribution supplémentaires, les rallonges allant de 4 à 6 millions d’euros par an d’ici à 2024 et que l’augmentation des tarifs pour les usagers a été effective ces derniers mois.
Alors dans ce bras de fer entre le SAVM et Smovengo, les collectivités territoriales et les clients ont été mis largement à contribution. Alors quelle suite aujourd’hui ? L’opérateur conditionne l’amélioration du service à des investissements nouveaux et donc soit sur les collectivités territoriales, soit sur les usagers. Dès lors c’est la raison de notre vœu. C’est de demander à ce que les représentants des Parisiens puissent être associés aux discussions sur la trajectoire budgétaire de Vélib’.
Enfin. Enfin, nous avons sous les yeux ce fameux code de la rue. Il aura fallu attendre 3 ans pour que la montagne accouche d’un document, finalement assez peu inventif et comme le disait Maud Gatel tout à l’heure, très infantilisant.
Trente-cinq pages où l’on passe d’un bon conseil « ne roulez pas alcoolisé » à l’autre « ouvrez votre porte de la main droite ». Bref, un document bavard et dont je me demande comment il va pouvoir être utile.
Ce que nous vous reprochons, ce n’est pas ce document, c’est bien d’avoir inventé l’anarchie dans notre ville et d’essayer maintenant de la réguler. Et si.
La ville s’adapte, les analyses sont claires et on le voit au quotidien, l’utilisation de modes de circulation douce a explosé et tant mieux : vélo, trottinette, et j’en passe. La ville s’adapte tant bien que mal, avec un effet retard qui est frappant, et c’est bien là le nœud du problème. Parce qu’une fois de plus, vous avez fait les choses à l’envers. Vous avez prôné le développement du vélo en particulier – je ne parle plus des trottinettes, puisque vous avez décidé que les Parisiens décideraient qu’il n’y aurait plus de flotte avant de modifier la ville en ce sens – à l’envers je vous dis. Contrairement à ce que vous avez dit Mme Cordebard, avant de développer les politiques, il faut réfléchir sur les conséquences qu’elles amènent.
Le résultat aujourd’hui est facile à voir : des hypers dangers pour les vélos, avec tous les réaménagements faits de façon anarchique, mais c’est vrai, la plupart du temps quand ce sera fait, ce sera bien. Des dangers pour les piétons surtout, qui ont désormais peur. La preuve : la ville est désormais en queue de peloton concernant l’approbation sur les critères d’une ville marchable, disait Le Parisien l’autre jour.
Donc oui, la stratégie vélo que nous approuvons depuis le départ marche vraiment, mais au prix de dangers pour tous : piétons, vélos et voitures. Sur ces dangers, les voitures ont appris à faire avec le temps – je le constat, moi ça fait 4 ans que je suis à vélo et ça y est, ça marche – les vélos pas vraiment, même si on voit que l’accidentologie, au regard du nombre d’usagers n’augmente pas dans les mêmes proportions. On ne peut pas se satisfaire des chiffres cependant. Quant aux piétons, encore une fois, ils ont peur.
Cette stratégie vélo devrait aussi marcher au regard de la qualité de l’air, cependant là, nous nous heurtons à un problème un peu bizarre : le nombre de voitures a considérablement diminué en 20 ans, mais pas le nombre de bouchons. Et ce n’est pas bon pour les émissions de gaz à effet de serre.
Mais voyons l’effet. L’anarchie, donc, est devenue une règle. Il n’y a plus de place sur les trottoirs pour les piétons : encombrement de l’espace, panneaux, mobilier urbain, trous et j’en passe. Je pense aux seniors en particulier, qui désormais craignent la marche, craignent la traversée d’une rue. Nous devons les aider. Un vrai effort doit être fait sur ces trottoirs pour les désencombrer et pour les rendre praticables.
Pour les vélos – et j’en sais quelque chose – la voirie est dans un état déplorable et les nombreux trous et les bosses, quelquefois assez profonds, sont non seulement évidemment très désagréables, mais en plus très accidentogènes. Alors oui, il faut faire un véritable effort là-dessus pour préserver la santé de tous.
Restent deux aspects dont je voudrais parler rapidement. La communication : à la base de tout dans cette affaire. Il faut éduquer, prévenir, inciter, former : c’est indispensable. Pour les enfants et les jeunes, qui doivent être la première cible évidemment.
Nous avions voté au dernier conseil des subventions pour des associations dont c’est l’objectif, nous devons les soutenir, et chaque mairie et la mairie centrale doivent se saisir de cette question pour progresser rapidement.
Enfin, le rôle de la police municipale. Il doit être défini avec intelligence. Elle doit évidemment participer à ces actions de formation et de prévention, c’est son rôle. Elle doit aussi savoir appliquer avec finesse ce qui lui est demandé, c’est-à-dire sanctionner. Sanctionner sur les carrefours les plus dangereux, ceux qui sont mortels pour les cyclistes et si difficiles pour les piétons. Sanctionner partout où c’est utile.
Donc attention, essayons de faire des choses utiles et simples, c’est encore le mieux et c’est, je crois, ce que demandent les Parisiens pour vivre dans la ville apaisée dont ils rêvent et qu’ils n’ont pas.
Tout cela est d’une grande importance et nous n’avons que trop attendu. Deux millions de personnes vivent à Paris, nous recevons des dizaines de millions de touristes chaque année, c’est donc une politique cruciale dont nous parlons tant en termes d’image que de sécurité, mais aussi de la ville dans laquelle nous voudrions vivre : celle qui est facile et sûre.
Si l’espace public n’était pas devenu une jungle anxiogène et accidentogène, comme le Président Bonnet-Ouladj l’a rappelé, le code de la rue que vous nous présentez ce matin pourrait prêter à rire. En réalité, il me met plutôt en colère. L’anarchie actuelle que vous avez laissé s’installer impose autre chose que ce catalogue infantilisant, fourre-tout, sans ligne directrice ni cohérence, où les constats s’enchaînent, sans jamais tirer le moindre enseignement des raisons de la situation actuelle, et la manière d’y mettre un terme.
On y mélange tout : les dispositions du code de la route, les fameuses 12 règles essentielles du code de la rue, avec des déclarations d’intention, y compris très intéressantes, des manifestes politiques, des choses qui ne sont pas de votre ressort. Et puis il traduit des retard à l’allumage et du rétro-pédalage par rapport à des aberrations que vous avez soutenues pendant des années malgré l’évidence, et évidemment sans aucun mea culpa.
Trois ans pour élaborer ce code de la rue. Les Parisiens auraient gagné du temps en écoutant simplement vos oppositions. Florilège non-exhaustif de nos propositions, qui manifestement vous ont échappé.
Octobre 2020 : vœu relatif au conflit d’usage entre piétons et cyclistes, rejeté. Il demandait notamment l’immatriculation obligatoire de tous les deux-roues, et la multiplication des opérations de contrôle.
Décembre 2020 : amendement pour l’augmentation du budget alloué à l’entretien et à la réparation des voiries, rejeté.
Novembre 2021 : vœu relatif à l’entretien des pistes cyclables, rejeté. Vœu relatif à la sanctuarisation des trottoirs, rejeté. Vœu relatif à la sensibilisation au code de la route à l’ensemble des usagers de la voirie, rejeté.
Novembre 2022 : vœu relatif à la fin du contrat avec les trottinettes en libre service, rejeté. Partant du principe effectivement que vous aviez été incapable d’assurer l’intégration en toute sécurité.
Car oui, la situation actuelle, vous l’avez créée, en laissant s’installer des comportements inacceptables, sans donner les moyens de faire respecter les règles, et en faisant du piéton le parent pauvre de la politique de déplacement.
Alors nous, nous avons un certain nombre de principes et d’objectifs. Le premier, somme-toute assez simple : le code de la route, il faut le respecter. Alors vous dites “il faut développer l’alternative à la sanction”. Non. Le respect du code de la route, c’est la verbalisation, point. Verbalisation pour le refus de priorité, notamment aux piétons, les utilisations des pistes cyclables par des véhicules non-autorisés, le non-respect du sas vélo, la vitesse excessive, etc…
Autre objectif, permettre aux piétons de circuler sur les trottoirs, sans avoir à slalomer entre les terrasses estivales, les trottinettes et vélos garés n’importe comment, et la signalétique superfétatoire, c’est d’ailleurs ce que les citoyens nous avaient demandé dans leur vœu. En un mot, désencombrer les trottoirs et veiller au respect des règles.
Vous annoncez renoncer enfin aux pistes cyclables sur les trottoirs, il était temps. Mais sanctuariser les trottoirs passe par la suppression des pistes cyclables qui sont actuellement installées, et c’est d’ailleurs l’objet de notre vœu numéro 8.
Nous déposons également un vœu demandant la priorisation absolue des cheminements piétons en cas de travaux, c’est malheureusement trop insuffisamment le cas aujourd’hui.
Deuxième objectif, permettre aux piétons de traverser la chaussée. Car oui, il arrive aux piétons de traverser la rue, lorsqu’on leur permet de le faire. D’abord en améliorant la visibilité en supprimant, sur une largeur de 5 mètres, le stationnement des voitures, comme le prévoit la LOM, que d’ailleurs nous avions demandé il y a trois ans. Il faut aussi améliorer la voirie : en 2022, ce sont plus de 2 millions d’indemnisations qui ont été versés pour des chutes en raison du mauvais état de la voirie. Un chiffre en constante augmentation, et c’est évidemment du ressort de la Ville.
Et puis, on assiste à un rétropédalage, après les avoir défendus, vous renoncez désormais aux arrêts de bus nécessitant de traverser une piste cyclable. Il était temps.
Dernier objectif, mieux partager l’espace public. Nous le défendons. Et pour reconquérir de l’espace, nous prônons l’enfouissement du stationnement, d’où le voeu pour ouvrir plus largement les parkings souterrains, notamment aux résidents, c’est notre vœu numéro 6. Et même si la délibération a été retirée, nous déposons un vœu concernant la simplification des tarifs de stationnement pour les professionnels. Aujourd’hui, c’est illisible, personne ne s’y retrouve, et cela pénalise particulièrement les artisans qui viennent travailler à Paris, c’est la raison de notre vœu numéro 10.
Ce qu’on vous demande, Madame la Maire, c’est juste d’assurer vos missions. D’assurer la pacification de l’espace public, que vous assuriez la sécurité de tous en cessant d’opposer les uns aux autres. Il n’y a pas les gentils cyclistes d’un côté, et les méchants automobilistes de l’autre. Il y a des usagers de l’espace public qui doivent cohabiter selon les règles. Charge à la Ville de se donner les moyens de les faire respecter.
Le rapport social que nous examinons aujourd’hui permet de souligner un certain nombre de points concernant les agents de la Ville de Paris et leur gestion. Je ne prendrai que les principaux. Le premier point qui est endémique depuis plus de 20 ans dans notre ville, c’est le taux d’administration de la Ville de Paris qui reste particulièrement élevé. On est à 23,3 équivalents temps plein pour 1 000 habitants en 2019. A titre de comparaison l’administration européenne c’est 56 000 personnes pour 500 millions de citoyens. Ici nous sommes à plus de 45 000.
Par ailleurs, quand on regarde dans le détail, on voit que l’encadrement ne cesse d’augmenter quand les emplois techniques diminuent. C’est un sujet aussi. 15% des emplois dans la filière administrative. Cela reste très important, cela augmente. Et je ne suis pas certaine que cela serve aux Parisiens en bout de course.
La Chambre Régionale des Comptes dans ses rapports annuels pointait du doigt des charges de gestion élevées surtout à cause des dépenses du personnel. Ces dernières auraient augmenté de 6,5% entre 2014 et 2019.
Les dépenses de fonctionnement s’élevaient ainsi à 2 929€ par habitant en 2020 contre 2 469 à Lyon. Ça fait une différence vraiment importante.
La masse salariale qui représente presque 2,7 milliards pour la collectivité parisienne augmente de 4,25% en 2022 et nous pouvons nous attendre encore à une forte augmentation en 2023. Je ne crois pas que cela soit dû au rattrapage de l’inflation – sauf erreur de ma part, je crois qu’il en a pour 58 millions d’euros – mais seulement à une gestion plus lâche, ce qui, là encore, est un sujet. Quel est le service que le Parisien a en face de lui ? Est-il plus important ? C’est bien la question que nous devons nous poser.
Nous pouvons souligner peut-être – ce qui est une bonne chose – le coût de la formation des agents qui augmente de près de 10 millions d’euros, même si nous n’atteignons pas encore le montant avant Covid.
J’ai noté, avec malice je l’avoue, mais aussi avec une certaine satisfaction, la baisse très importante du nombre de jours de grève : -25%. C’est énorme. Ce qui fait quand même gagner 15 000 jours de travail.
De la même façon, le nombre de jours d’absence a légèrement baissé en 2022 par rapport à 2021, environ 3%, mais cela reste quand même assez élevé.
La délibération indique aussi que l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes continue de se réduire en matière de rémunération nette mensuelle moyenne pour les fonctionnaires toute quotité de temps de travail et toutes catégories confondues. Cet écart est désormais de 4,9% en 2022, contre 5,3 en 2021, et 6,2 en 2020.
Nous sommes donc clairement sur la bonne voie, cependant des inégalités persistent et il faut essayer de continuer à les réduire.
Pour conclure, je veux simplement dire une chose, les finances de la Ville sont au plus mal, nous le savons tous, l’augmentation des impôts est absolument phénoménale. Pour autant, les services aux Parisiens n’augmentent pas dans les mêmes proportions et c’est vraiment peu de le dire. On peut même affirmer le contraire, voire même pour les services publics payants, ils sont de plus en plus chers. Et c’est d’ailleurs bien pour cela que les Parisiens sont mécontents à juste titre.
Il est donc plus que temps de faire un réel effort de gestion des services de la Ville, à commencer bien sûr par la gestion du personnel qui est bien le premier budget de la Ville.
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