Monsieur Najdovski, lors de notre dernier conseil, en réponse à un vœu de ma collègue Véronique Bucaille, vous indiquiez que les services de la Ville pouvaient de manière extrêmement ponctuelle, pour des raisons très précises, et vous évoquiez notamment la question des zones de marché utiliser de la résine, soit un enrobé synthétique.
Sollicité par un internaute, le premier maire adjoint indiquait, en réponse à un pied d’arbre bétonné, qu’il s’agissait probablement d’une erreur. Puis il a indiqué que toute cette polémique liée à l’émotion qui avait saisi une grande partie des Parisiens sur ce sujet, que cette polémique était ridicule. Non, il n’y a pas de polémique ridicule quand il s’agit d’adapter la ville aux changements climatiques. Comme vient de le rappeler Maud Lelièvre, les arbres, les végétaux tiennent une place absolument majeure dans la perspective du réchauffement climatique et dans la nécessité absolue d’adapter notre capitale aux changements climatiques.
Or, on le sait, je ne reviendrai pas sur les trop nombreux arbres abattus, les arbres et les végétaux, dans une ville aussi polluée que Paris, sont soumis à rude épreuve, et c’est la raison pour laquelle, bien évidemment, il faut les protéger.
Alors les Parisiens, nombreux, ont prouvé qu’il ne s’agissait pas simplement de quelques dizaines de cas, mais bien au contraire de plusieurs centaines de cas de pieds d’arbres cimentés “enrésinés”, goudronnés. Bien évidemment, cette situation n’est pas satisfaisante pour que ces arbres puissent continuer à croître et à nous protéger.
C’est la raison pour laquelle nous demandons par ce vœu, que soient remis en état urgemment les pieds d’arbres pour ne pas continuer à les fragiliser davantage et que soient remises les fameuses grilles Davioud au lieu de cerclages métalliques qui nous paraissent particulièrement dangereux dans l’espace public.
Les grilles Davioud, ce n’est pas une sorte de conservatisme de notre part. C’est tout simplement parce que ça fait partie de l’identité de Paris et parce qu’on n’a pas trouvé mieux pour protéger les arbres.
Alors, bien évidemment, les contraintes des manifestations, notamment les manifestations liées aux gilets jaunes, nous ne les déclinons pas. Pour autant, on sait bien que certaines sont en train d’être remises et nous souhaitons que urgemment, elles puissent l’être partout dans Paris. Alors, par ce vœu, nous demandons donc de libérer les pieds d’arbres cimentés, enrésinés, goudronnés pour les protéger autant qu’ils nous protègent.
Il y a un an, lors du Conseil de Paris d’octobre 2021, la Ville adoptait le “Plan Arbre”. Cette adoption était une nécessité, au vu de l’urgence climatique et environnementale à laquelle nous faisons face. J’avais, à l’époque, au nom du groupe MoDem Démocrates et Écologistes, salué l’ambition de ce plan, mais qui nous semblait un peu trop ambitieux, non au regard de la crise environnementale que nous devons affronter, mais trop ambitieux au regard des moyens qui allaient être consacrés sur le plan financier ainsi que les services qui allaient être dévolus à sa mise en oeuvre. Nous avions précisé à l’époque que l’exécution d’un tel “Plan Arbre” nécessitait trois choses : des moyens, une vision, une volonté, insistant sur le fait que la solution était de planter des arbres en pleine terre et d’entretenir soigneusement les pieds d’arbres. On l’avait dit à l’époque car évidemment l’arbre n’est pas un mobilier urbain mais l’objectif n’est pas de décorer mais de lui donner une réelle fonction dans la ville. Notre groupe avait alors déposé des amendements en ce sens, je ne les rappellerai pas. Mais nous avions expliqué que nous serions attentifs, tout au long de l’année, à la mise en oeuvre de ce “Plan Arbre”, attentifs à son application, attentifs aux moyens qui étaient consacrés, attentifs à l’entretien et aux constats réguliers.
Et j’aimerais juste dire, parce que beaucoup de choses ont été dites et écrites dans la presse, sur les réseaux sociaux, qu’on ne peut pas rejeter les revendications des Parisiens qui, de façon régulière, font des photos ou s’émeuvent de la place qu’on laisse à l’arbre dans la ville. Certes, ce ne sont pas tous des experts, mais leur vision est juste et ça participe aussi à l’acculturation de la question environnementale de la ville.
Alors il est effectivement primordial de protéger, d’entretenir les arbres parisiens dans le contexte actuel de surchauffe urbaine sur lequel travaille la MIE “Paris à 50 degrés” dédiée à l’adaptation de la Ville aux super vagues de chaleur, dont je suis rapporteure. Nous savons tous que le rafraîchissement urbain est un enjeu majeur pour les villes et les premiers entretiens nous ont montré que la question de l’arbre était une question essentielle et primordiale dans les solutions que nous allons devoir collectivement trouver. L’arbre est l’un des leviers pour rafraîchir des villes qui, demain, ressembleront de plus en plus à des fours en été. En effet, les conditions climatiques rendent plus difficile la survie de ces arbres en ville.
Il faut donc absolument préserver la nature à Paris, préserver tout ce qui est possible, redonner de l’espace aux arbres, faire des choix d’aménagement dans le sol, dans le sous-sol, protéger les arbres qui participent à l’amélioration de la qualité de l’air et qui sont des refuges de biodiversité. Et moi, je préfère demain, même si cela coûte de l’argent, même si ce sont des choix d’avenir qui sont parfois compliqués, que l’on puisse avoir une ville couverte d’arbres plutôt qu’une ville couverte de climatiseurs parce que ce sera la seule solution si nous ne prenons pas des décisions ambitieuses.
Avec ses 33 jours de canicule, l’été 2022 a été suffocant mais ça a été l’été le moins chaud des prochaines années : il a laissé entrevoir la nécessité de prendre des mesures urgentes et des mesures qui sont fortes. Pas simplement faire une course à la plantation d’arbres, mais faire en sorte que ce qui est planté aujourd’hui seront des arbres en bonne santé. L’arbre sera notre meilleur allié pour cette lutte contre le réchauffement climatique.
Alors sur ce sujet qui est un sujet majeur au cœur du débat de la MIE, j’espère que nous saurons entendre les propositions qui sont faites. Nous travaillons sur des propositions sur la qualité des essences, les stratégies de plantation, les stratégies de plantation en pleine terre, un certain nombre de sujets dont nous débattrons en temps et en heure lorsque ce rapport sera présenté devant le Conseil de Paris. J’espère qu’à ce moment-là, on ne sera pas dans une bataille de communication mais dans la réelle prise de décision.
Nous avons déposé un vœu, ma collègue présidente de groupe en parlera tout à l’heure, qui nous semble absolument essentiel sur l’entretien des pieds d’arbres des 200 000 arbres qui sont plantés dans les rues. Et pour terminer, sur la question de la température, la température est à peu près à 58 degrés dans un été caniculaire sur un revêtement minéral, 48 degrés sur une pelouse sèche et 29 degrés au pied d’un arbre.
Donc ce n’est pas simplement une question esthétique, c’est une question de choix fort environnemental. Et nous tenons particulièrement à ce vœu. J’espère que nous saurons vous y retrouver tout à l’heure.
Nicole Catala s’est éteinte le 19 octobre dernier à l’âge de 86 ans, au terme d’une vie marquée par une grande fidélité au droit, à sa famille politique et au 14ᵉ arrondissement.
Née à Millau, elle suivra les pas de son père et de son frère Pierre pour mener de brillantes études qui lui ouvriront grand les portes de l’université.
Licenciée en lettres, agrégée de droit, elle enseignera à Dakar, puis à Dijon et à Paris, formant des générations d’étudiants à la rigueur et à l’excellence.
À 35 ans, elle contribue à la création du Ciffop, Le Centre Interdisciplinaire de formation à la fonction personnel dans les entreprises qui, depuis plus de 50 ans, œuvre auprès des dirigeants aux ressources humaines.
Tout en poursuivant sa brillante carrière universitaire, la politique la saisit. Déterminée à faire entendre sa voix de gaulliste sociale, elle s’engage au RPR auprès de Jacques Chirac et de Philippe Séguin. Elle restera fidèle à sa famille politique, en dépit des soubresauts de la vie partisane. Secrétaire nationale du RPR, membre du bureau politique, elle est aussi présidente de la fédération RPR de Paris et plus récemment membre de la Haute autorité du parti Les Républicains, chargée d’organiser la primaire de 2016.
Fidèle à Paris, elle sera conseillère de Paris pendant 18 ans, adjointe au maire de Paris et députée de Paris pendant quatorze ans. Sa silhouette menue, son regard déterminé et son sourire ont profondément marqué les habitants du 14ᵉ arrondissement. Secrétaire d’Etat à la Formation professionnelle de 86 à 88, vice-présidente de l’Assemblée nationale, elle fut l’une des très rares, trop rares femmes politiques à ce très haut niveau de responsabilité à cette période. Sans doute parce qu’elle avait dû se battre pour être acceptée dans un monde profondément masculin, elle avait à cœur de conseiller et d’accompagner d’autres jeunes femmes dans leur engagement.
Elle restera une figure reconnue du droit et de la chose publique,et une silhouette familière de Paris et tout particulièrement du 14ᵉ arrondissement.
Au nom du groupe MoDem, je veux adresser à sa fille Marianne, à ses petites-filles Chine et Eléna, à ses neveux, sa famille, ses anciennes collaboratrices et à sa famille politique et aux habitants du 14ᵉ arrondissement, nos plus sincères condoléances.
Quelques mots donc sur cette nouvelle charte du budget participatif que vous voulez simplifier pour améliorer la participation des Parisiens. Il est vrai que depuis quelques temps, on constate une forme de désintérêt, mais j’y reviendrai.
On fait donc encore évoluer une nouvelle fois la charte du budget participatif, comme l’année dernière. Pourquoi pas ? Nul n’est à l’abri d’une nouvelle bonne idée. Cependant, un projet bien construit éviterait peut-être de délibérer à nouveau chaque année. Donc désormais, les Parisiens pourront déposer des idées tout au long de l’année sur la plateforme et les projets ne pourront pas s’opposer aux objectifs de transition écologique ou de solidarité. Cela me paraît de très bons objectifs, même si l’on risque de se retrouver avec autant de projets qui se ressemblent par trop.
En revanche, l’idée suivante me paraît plus inaboutie et nos collègues du groupe LR en ont déjà parlé : le financement des projets, qui reste à peu près globalement le même. Là où je vais tout à fait dans le sens de l’amendement de Jean-Pierre Lecoq, c’est de proposer un plancher. Cela me semble absolument indispensable, il n’y a pas de raison que les autres quartiers soient lésés et que chaque arrondissement ait un minimum de visibilité. Donc, en complément, vous prévoyez des réunions pour fixer la liste des projets mis au vote des commissions publiques pour assurer une transparence sur l’avancement des projets. Ce que je ne comprends pas c’est, en parallèle, le lancement de Des idées pour Paris, autre plateforme sur des idées sur le thème de leur choix.
Je vois bien la différence entre les deux idées, mais on peut tout de même se demander si on n’est pas encore en train de multiplier les initiatives en perdant un certain nombre de Parisiens au passage, sans compter “embellir votre quartier”, “les ateliers de concertation” et d’autres trucs encore sûrement que je n’ai pas encore trouvés. On le voit bien à travers les chiffres communiqués, la profusion des dispositifs favorise la désaffection du dispositif de démocratie participative, et c’est bien dommage.
L’idée de démocratie participative est souhaitée par tous, mais nous devrions faire un sacré ménage là-dedans. Il y a deux autres problèmes liés à la sélection des projets, mes collègues en ont déjà parlé. Certains font partie des prérogatives de la Ville : pourquoi la réfection de toilettes d’une école est prise sur le budget participatif ? Aucune raison.
Par ailleurs, on remarque dans certains quartiers des projets qui sont sélectionnés en troisième position, qui ressortent en numéro un. Sans doute un tour de magie dont nous ne maîtrisons pas tous les éléments. En fait, de manière plus large, sur les dispositifs participatifs, la non-utilisation du budget des conseillers de quartier avec trop de budget pour le fonctionnement et pas assez de budget pour l’investissement, est un sujet récurrent qui doit être réglé. Cela se constate dans quasiment tous les arrondissements année après année.
Pour conclure, je veux à nouveau insister sur l’idée avancée par mon collègue Pierre Casanova depuis le début de ce mandat, qui l’a encore rappelé mardi et que le groupe MoDem soutiendra tant que cela n’aura pas été mis en œuvre.
Compte tenu de l’état des finances de la ville, il serait vraiment utile et sûrement efficace de permettre aux Parisiens de proposer des idées de rationalisation des dépenses, voire de mettre en avant des sources d’économies et au-delà de la gestion de la ville, cela pourrait relever de la pédagogie générale, de faire circuler l’idée que nous ne nous arrêtons pas qu’à de la distribution d’argent, mais que s’intéresser à la bonne gestion de l’argent public peut être au bénéfice de tous.
Vous l’avez compris, nous sommes bien sûr favorables au budget participatif, mais sommes bien peu convaincus par votre délibération. Ainsi, le groupe MoDem s’abstiendra.
Ce rendez-vous entre vous et nous est un moment à part dans nos débats.
Un moment qui nous met particulièrement en responsabilité vis-à-vis de notre jeunesse. Car la ville que nous pensons aujourd’hui, par les mesures que nous votons, vous engagent, vous jeunes parisiens.
Alors merci d’être parmi aujourd’hui dans cet hémicycle que vous connaissez maintenant. Merci pour votre engagement sincère et authentique dans la vie de notre cité. Il est vrai que les nuages noirs s’amoncellent depuis un certain temps sur nos têtes entre le Covid, une situation internationale fragile, une économie chancelante, un climat social tendu, une terre qui suffoque et qui ne va pas du tout bien, il y aurait de quoi déprimer.
Et pourtant, vous êtes parmi nous, engagés, forts dans vos convictions et responsables. Vous prenez à bras le corps des sujets lourds comme la lutte contre les violences sexistes ou le réchauffement climatique dans un cadre légal et politique. Vos ambassadeurs travaillent d’ailleurs en relation étroite avec les arrondissements car c’est au plus proche de votre territoire que vous devez agir.
Vous êtes nos citoyens de demain, il faut vous donner la parole et chercher avec vous les solutions. D’autant que ça peut aboutir sur de réels projets.
La santé, l’alimentation durable, le futur plan d’aménagement et de développement durable, les violences sexistes et sexuelles sont des thématiques auxquelles est attaché notre groupe centriste Modem Écologistes et Démocrates. Alors nous vous accompagnerons toujours dans la mise en place de vos demandes.
Tout d’abord, permettez-moi de remercier Véronique Levieux de nous avoir transmis des chiffres très détaillés sur la situation des séniors à Paris.
Ces chiffres nous démontrent l’importance des politiques que nous devons déployer dans les années à venir. En effet, s’il est une population qui augmente à Paris, ce sont bien les plus de 60 ans. Aujourd’hui ils représentent 22% de la population parisienne. En 2030, ils représenteront 1/3 des Parisiens.
Et ce chiffre doit être mis en corrélation avec la diminution constante des jeunes et des familles qui quittent massivement la capitale. Oui, il faut nous réjouir d’avoir une ville riche de ses personnes âgées qui doivent trouver toute leur place, mais attention, car ce vieillissement de la population parisienne est inquiétant et doit nous interpeller pour les années à venir. C’est pour cela que nous vous avons régulièrement alertée à ce sujet madame la Maire.
Pour en revenir à votre schéma parisien, les axes proposés nous semblent tout à fait louables et de bon sens mais leur déclinaison s’apparente à un catalogue de mesures pléthoriques et je préfère à titre personnel me concentrer sur 10 mesures efficaces plutôt que 60 qui ne seront pas appliquées.
Beaucoup de choses sont déjà faites pour les personnes âgées à Paris en matière d’accompagnement, et je veux saluer l’action des CCAS dans nos arrondissements. Et pourtant, tant restent encore isolés, dépendants, exclus d’ une ville trépidante où il ne fait toujours bon d’être vieux.
Être âgé dans une ville, c’est surtout revoir ses priorités. C’est d’avoir à sa disposition de bons moyens de mobilité pour se déplacer. Je rappelle que le passe Navigo d’Ile de France Mobilité est à moitié prix pour toutes les personnes de 62 ans sans activité professionnelle à quoi s’ajoute le passe Paris Seniors qui s’applique sous condition de revenus.
Mais la marche est le premier mode de déplacement des personnes âgées qui est un véritable parcours du combattant entre l’état dégradé de la chaussée et des trottoirs, les vélos, les trottinettes et autres objets roulants, les automobilistes peu scrupuleux vis-à-vis des piétons.
Cette année, monsieur Jeanneté le rappelait, sur les 15 piétons décédés, 11 d’entre eux avaient plus de 60 ans. Ils représentent 43% des piétons gravement blessés. Un piéton de plus de 75 ans court un risque 4 fois plus élevé d’être tué qu’un piéton de 45-64 ans. Donc la sécurité des personnes âgées devrait être la priorité de ce schéma sénior alors qu’il propose peu de mesures concrètes.
Notre groupe avait pourtant été porteur de nombreux vœux pour améliorer la sécurité des piétons à Paris, vœux qui ont toujours été rejetés par votre majorité.
Cette vulnérabilité à laquelle sont confrontés les séniors dans l’espace public les pousse même à réduire leurs déplacements, renforçant leur isolement.
L’isolement, voilà bien aussi un défi à relever à Paris où la moitié des personnes de plus de 75 ans vivent seules. Toutes les études le démontrent, le lien social permet de bien vieillir. Le lien numérique s’est lui aussi imposé dans notre société excluant violemment certaines personnes âgées des formalités de la vie quotidienne les plus élémentaires. Je veux parler de consulter son compte en banque, remplir des formulaires pour des renouvellements administratifs ou tout simplement pour sa ligne téléphonique : tout cela devient un enfer pour nombre de personnes âgées qui préfèrent renoncer à ces démarches.
Lutter contre l’isolement, c’est aussi avoir le réconfort d’un animal de compagnie auprès de soi lorsque l’on est dans un Ehpad. C’était l’objet de la délibération proposée par notre groupe l’année dernièe. Or aujourd’hui, aucune avancée de la mairie de Paris sur le sujet.
Et puis ce qui manque surtout dans votre communication, c’est la création d’un guichet unique vers lequel chaque personne âgée peut s’adresser quelque soit son problème. Car c’est bien là le problème : c’est l’accès à l’information. Oui il existe des solutions bien souvent proposées à nos séniors, mais ils ne savent pas toujours à qui s’adresser. Un point unique de renseignement très compétent sur tous les sujets serait le meilleur service à rendre à nos aînés.
Enfin les seniors, ce n’est pas que la fragilité. C’est aussi une ressource précieuse d’énergie et de richesse pour notre ville. Je pense notamment à toute la silver économie qui doit être encouragée à Paris mais qui n’est pas évoquée dans votre communication.
Bien vieillir, c’est faire ce que l’on faisait jeune mais différemment. Bien vieillir, c’est rester connecté, autonome, intégré socialement. C’est aussi vivre dans un environnement sécurisé et accueillant. Mais ça, c’est la politique que vous mettez en œuvre à Paris madame la Maire et ça dépasse le schéma sénior.
Préoccupation majeure des Parisiens, ce débat est l’occasion de confronter les points de vue sur le logement. Certes, il aura fallu deux ans pour aligner la majorité sur cette question. Les visions opposées sur le logement au sein de la majorité ont donné lieu à de nombreux revers sur un certain nombre de projets d’urbanisme pour l’Exécutif.
Exit donc l’objectif du PLH de 30% de logements sociaux à horizon 2030 au profit d’un objectif de 40% de logements publics d’ici 2035.
Alors bien sûr le logement est au cœur des enjeux budgétaires, de physionomie de la ville et de qualité de vie pour les Parisiens. Et nous avons des divergences structurelles avec vous sur ce sujet.
Là où vous fantasmez un Paris libéré du marché, nous souhaitons que les Parisiens puissent continuer à se loger, y compris dans le parc privé.
Là où vous cherchez la moindre parcelle à bétonner, nous ne voulons pas d’artificialisation supplémentaire.
Là où vous vous satisfaites du quantitatif en matière social, nous aspirons aussi à un parc social de qualité.
Là où les promesses de ceux qui prennent soin de Paris pourraient être favorisées pour le logement social, nous souhaitons en faire une priorité.
Paris est sur le point d’atteindre les 25% de logements sociaux et donc respecter la loi SRU ce dont nous nous réjouissons. Mais ce chiffre masque une réalité : combien de logements ont-ils réellement été produits depuis 2014 ? Peu, puisque plus d’un tiers des logements sociaux produits sont issus du conventionnement. Ce qui ne règle pas le problème des 135 000 demandeurs parisiens de logement.
Or, nous défendons depuis toujours l’idée que ceux qui prennent soin de la ville, agents, policiers, professeurs, professionnels de santé, soient prioritaires pour l’attribution de logements sociaux.
Mais dans cette communication, rien, absolument rien sur le sujet de la cotation, pourtant au cœur des problématiques du logement des agents de la ville.
Être en passe d’atteindre les 25% de logements sociaux ne signifie absolument pas qu’il faille s’arrêter. Bien au contraire, une politique ambitieuse en matière de logement social passe pour nous :
Par une meilleure répartition territoriale du parc de logement sociaux; entre le 2e arrondissement qui compte 6% de logements sociaux et le 19e, plus de 42%, il faut rééquilibrer l’offre. Nous continuons de considérer que la qualité de vie des habitants exige un maximum de 35% de logements sociaux par arrondissement.
Il faut aussi une plus grande mixité dans le parc social, quartier par quartier : en proposant, en allant jusqu’à proposer Mme Naget, l’accession sociale à la propriété qui non n’est pas une fin en soi mais qui doit être une opportunité y compris pour les locataires du parc social parisien.
Un véritable parcours locatif, alors que le système est aujourd’hui absolument asphyxié avec un taux de rotation qui est tombé à moins de 4% au cours de la crise sanitaire : des pensions de famille, du logement très social au logement intermédiaire en passant par le logement social, et l’accession sociale à la propriété.
Mais nous voulons aussi que les locataires du parc social vivent mieux :
Pour cela, des travaux urgents sont nécessaires, certains immeubles n’offrant pas des conditions dignes de vie pour les locataires
L’adaptation du parc au vieillissement de la population ;
Une accélération de la rénovation thermique des logements, à la fois un impératif social et écologique
Une meilleure gestion locative chez les bailleurs
et une véritable incitation pour la politique de permutation, aujourd’hui encore, et malgré les dispositifs mis en place, réduite à sa portion congrue.
Alors oui cette politique a un coût. La production de logement sociaux ne peut plus se faire par conventionnement et doit être faite par préemption, ou par transformation du bâti, par exemple, de bureaux en logement, même si nous en connaissons les limites.
Pour créer 4000 logements sociaux par an et 4000 logements abordables par an, soit un niveau jamais atteint ces dernières années, en n’artificialisant pas davantage les sols, vous proposez de nouveaux leviers :
D’abord de nouvelles règles d’urbanisme pour contraindre les acteurs privés à faire du logement y compris dans leurs projets de restructuration, à travers le principe de servitude de mixité fonctionnelle, un dispositif on ne peut plus risqué.
Le budget de la ville pour acheter des emprises appartenant à l’État mais l’explosion de la taxe foncière n’y suffira pas.
Et la mobilisation des logements vacants, et nous incitons à la revalorisation du dispositif Louez solidaire qui reste insuffisamment attractif.
Au MoDem, nous avons fait du logement accessible une priorité depuis 2008 et nous l’avons rendu possible dans la loi. Mais bien évidemment, avec un budget de 10 millions d’euros, le compte n’y est pas et ne permettrait pas le financement de 8 000 logements comme vous l’indiquez !
Alors comme Emile Meunier l’a indiqué, en mêlant les contraintes budgétaires et la volonté affichée de conserver les espaces de respiration, tout en ne tombant pas dans le collectivisme, l’objectif de 30% de logements sociaux et 40% de logements publics est totalement irréaliste.
Depuis leur arrivée en 2018, les trottinettes électriques en libre-service ont contribué à faire de l’espace public parisien une véritable jungle. Si indubitablement, cette offre a rencontré son public, il est tout aussi évident que la Ville de Paris n’est pas parvenue à créer les conditions pour une utilisation sécurisée pour l’ensemble des usagers de l’espace public.
L’offre de trottinettes en libre-service a créé un climat profondément anxiogène, notamment pour les usagers les plus fragiles, les piétons. La sensibilisation a ses limites quand la verbalisation est inexistante et que les incivilités prolifèrent, quelques soient les chartes, quelques soient les mesures correctives, soi-disant prises par les opérateurs.
Il est intolérable de voir que les piétons aient peur de traverser une rue, voire de circuler sur un trottoir.
Quant à l’occupation de l’espace public, il n’est pas rare de voir des trottinettes jonchées les trottoirs voire même sur les pistes cyclables. Entre 2021 et 2022, le nombre d’accidents en lien avec les trottinettes a augmenté de 52%, traumatismes crâniens ou de la face qui sont particulièrement sérieux.
Par ailleurs, le modèle jetable des trottinettes, ne correspond absolument pas au modèle de société auquel nous aspirons.
Les dernières tentatives de régulation ne sont pas parvenues à la pacification de l’espace public à laquelle les usagers de l’espace public pourtant, aspirent. Il y a deux mois, Monsieur le Maire, David Belliard, vous demandiez des comptes aux opérateurs, évoquant la possibilité de ne pas renouveler les contrats liant la Ville aux opérateurs.
Alors évidemment on entend ci et là des propositions qui ne vont pas là où ça devrait aller, qui ne vont pas suffisamment loin et qui sont beaucoup trop tardives.
Alors M. Jeanneté la seule chose logique au regard du discours que vous venez de tenir c’est évidemment de voter notre vœu, car oui nous souhaitons et nous considérons qu’il est plus que temps de libérer Paris des trottinettes en libre-service. C’est l’objet de notre vœu.
J’ai cinq minutes, donc j’essaierai d’être le plus concis possible, deux choses : la première sur l’imprévision et deuxièmement sur le malheureux refus du dialogue sur les questions budgétaires.
Alors, la prévision en matière économique, alors je me garderais bien de la professer, d’abord parce que j’ai en cette matière aucun magistère et deuxièmement parce que ceux qui s’y sont essayés ont souvent été démentis par les événements.
Il y a une phrase qui est pleine d’humour et qui est très juste qui dit que la preuve de la compétence des économistes est qu’ils ont prévu 13 des 3 dernières crises. Alors c’est Jean-Louis Bourlanges qui aime à la répéter dans la magnifique émission de Philippe Meyer le week-end et au moment où je m’apprête à critiquer les prévisions de la mairie de Paris, je la garde en tête et j’essaye de le faire avec le plus de prudence et d’humilité possible.
Il me parait justement pas prudent dans vos prévisions budgétaires de considérer que les DMTO de 2023 seront équivalentes à celles de 2022, je le dis non pas parce que je prédis l’avenir, je l’ai dit j’en suis bien incapable. Mais parce que au moment où nous parlons, de façon avérée, dans le monde entier, en tout cas dans les pays libres, je ne regarde que les économies qui sont soumises à l’offre et la demande évidemment, on voit un crack de l’immobilier d’habitation. J’emploie le mot non pas pour faire des effets de manche, mais tout simplement parce que la bonne presse économique le dit ; il y a déjà 3 semaines un article très précis sur ce sujet et riche en statistiques, prenait la peine de le faire avec un travail extrêmement fouillé.
Quelle est la cause ? Mais la cause elle est bien connue : premièrement l’inflation, deuxièmement pour lutter contre l’inflation les banques centrales augmentent les taux d’intérêt, ce qui nous amène à la 3eme étape : quand les taux d’intérêt augmentent, les particuliers achètent soit des logements plus petits, ce qui fait donc des transactions d’assiette taxale de la DMTO soit moindre, soit n’en achète pas ce qui fait 2eme effet qui se coule non seulement les assiettes sont moindre mais le nombre de transactions peut être diminuera. parce qu’on pourrait tout à fait imaginer les situations ou il y a peu de transactions mais avec des très belles valeurs on s’y retrouverait. Le problème que vous allez peut-être rencontrer l’année prochaine, c’est que vous aurez à la fois peut être moins de transaction et à de moindre valeur.
Evidemment j’espère que ce ne sera pas le cas mais la prudence budgétaire voudrait, que tenant compte de ce phénomène qui déjà frappe la grande partie des capitales continentales, regardez Londres, regardez New York, regardez Los Angeles, regardez Genève, je parle de capitales cosmopolites donc soumises au tourisme et aux achats aussi bien domestiques qu’internationaux. C’était mon premier point.
Je crois qu’à nouveau, comme vous l’avez fait par le passé sur le Covid, sur l’inflation sur les matières premières, vous avez un angle mort avec les prévisions, vous refusez des prévisions rationnelles.
Deuxième et dernier point, c’est regretter ici le refus du dialogue. Je sais qu’il faut être très patient en politique mais entendre encore des gens me dire “Vous critiquez nos dépenses mais vous ne dites pas lesquelles il faut diminuer” Mais on ne fait que ça ! A chaque discussion budgétaire on vous parle masse salariale, temps de travail effectif, absentéisme, diminution des subventions partisanes. On le fait.
Je termine. Vous voulez des précisions ? Très bien. Le groupe qui ici vous parle avec le plus de gentillesse possible, notre premier vœu de cette mandature, et monsieur je crois que vous avez voté contre, c’était de mettre fin à la rémunération des jetons de présence, des administrateurs, des sociétés d’économies mixtes et de toutes les sociétés apparentées. C’est précis c’est clair c’était clair, c’était proposé. Nous n’avons pas été suivis ni par la gauche ni par la droite.
Une fois cette chose dite, il me reste 50 secondes si vous me les donnez. Nous avons proposé, encore une proposition précise, d’ouvrir les débats du budget participatif aux dépenses comme à la sobriété. Nouveau refus ici à ma droite, dans vos bancs, vous refusez que les discussions sur les budgets participatifs donnent à tous les Parisiens la possibilité de toucher les plus et les moins, les recettes et les charges.
Pourquoi refuser un dialogue républicain démocratique ? Vous n’avez pas la stabilité ni la conviction nécessaire pour prendre ces mesures seuls. Laissez ceux qui ne sont pas d’accord avec vous vous faire des propositions.
Troisième et dernière proposition. Pourquoi ne pas organiser dans cette enceinte des sessions plénières spécialement consacrées à la sobriété et à la diminution de gâchis.
Voilà les quelques mots que je tenais à vous dire mes chers collègues.
En dépit des promesses que vous aviez faites lors de la campagne de 2020 et renouvelées il y 8 mois à peine, vous avez donc décidé d’augmenter la taxe foncière de plus de 50% pour boucler votre budget. Vous alourdissez ainsi la fiscalité pesant sur les propriétaires parisiens pour dégager plus de 500 millions d’euros, et retrouver ainsi des marges de manœuvre dont vous manquiez cruellement en raison d’une gestion à courte vue que nous n’avons eu de cesse de dénoncer.
Pour renier votre promesse de campagne et vous venez de le refaire à l’instant, vous avancez plusieurs arguments.
D’abord ce serait une obligation inattendue liée à la conjoncture. Non, c’est une décision inéluctable de l’impasse budgétaire liée à votre incapacité à faire les réformes structurelles.
La vérité impose de dire que la trajectoire budgétaire empruntée depuis 2014 : dépenses non maîtrisées, recours massif à l’emprunt, artifices comptables pour boucler chaque année votre budget, dénoncés, maintes fois, ne laissait d’autres choix que d’augmenter les impôts locaux, après avoir augmenté tout le reste lors de votre premier mandat.
Rappelons que les Parisiens et les visiteurs ont déjà été mis à contribution sur à peu près tout ce qu’il était possible de faire notamment : le stationnement, la taxe sur les ordures ménagères, l’augmentation de la taxe sur les résidences secondaires, la taxe de séjour, la taxe sur les logements vacants.
En réalité, les indicateurs budgétaires sont depuis longtemps extrêmement inquiétants : explosion de la dette, taux de désendettement au-delà du seuil d’alerte – 24 ans pour 2021 – et une épargne brute négative au 31 juillet 2022.
Des indicateurs profondément dégradés, et ce malgré la spéculo-dépendance de la Ville, qui depuis 2014 a perçu plus de 11 milliards d’euros grâce au marché immobilier.
Non, madame la Maire, cette décision d’augmenter la taxe foncière n’est que la conséquence de vos choix budgétaires, en rien une réponse à une situation subie.
Deuxième argument : vous dénoncez le traitement dont pâtirait Paris. En réalité, c’est justement d’un traitement différencié que vous souhaiteriez bénéficier, comme si vous n’aviez, plus que toute autre ville, de multiples leviers à votre disposition pour gérer votre budget.
Outre les mesures de soutien conjoncturel, les recettes de fonctionnement de la Ville ont augmenté, malgré les réformes de la fiscalité directe locale qui ont été totalement compensées. Mieux, en tenant compte de l’ensemble des éléments de compensation, les produits de la fiscalité locale de 2019 à 2022 ont même augmenté de près de 4%.
Troisième argument : vous expliquez l’augmentation de la taxe foncière par la nécessité de maintenir, je cite, “un haut niveau de service pour les Parisiens”. Le haut niveau de service n’est sûrement pas dans l’entretien de l’espace public et les Parisiens le cherchent encore du côté de l’adaptation de la ville au changement climatique.
Alors si la situation a changé, ce n’est pas sous l’effet des crises successives, qui ont évidemment un impact et personne ne le nie, mais les aides directes aux Parisiens, aux professionnels, le plan de relance, le fonds vert, le filet de sécurité énergie ont permis de l’amoindrir, quoi que vous en disiez. Ce qui a changé, c’est plutôt la fermeté du gouvernement sur les loyers capitalisés et l’augmentation des taux d’intérêt qui renchérit le coût du crédit.
L’augmentation de la taxe foncière vous permet de boucler le budget et de retrouver des marges de manœuvre. Des marges de manœuvre artificielles au regard des défis qui sont devant nous et du niveau de la dette. Autant d’inquiétudes, auxquelles le DOB ne répond pas.
Les difficultés liées au bouclage de ce budget, en l’absence de la manne des loyers capitalisés vous ont permis de parler, pour la première fois, d’économies. Rapidement abandonnées. Nous vous en proposons depuis des années. Cela nécessite du courage politique : maîtrise de la masse salariale, réorganisation du travail des agents et par-dessus tout, évaluation de toutes les dépenses à l’aune de leurs bénéfices pour les Parisiens, et uniquement des Parisiens. Par exemple, en renforçant l’attractivité de la police municipale grâce à un accès prioritaire au logement social comme notre vœu le propose.
Avec la manne de la taxe foncière, vous avez abandonné la question des économies, qui est pourtant une impérieuse nécessité. Au regard des fondamentaux budgétaires de la Ville qui ne sont pas sains, le budget de la Ville demeure sous perfusion immobilière alors qu’un ralentissement des transactions immobilières s’annonce.
Et parce qu’il faut trouver un chemin pour désendetter la ville. A la fin de l’année, l’endettement dépassera les 8 milliards d’euros. En un an, le niveau d’endettement par habitant aura augmenté de de 300 euros. Le remboursement en capital des emprunts et la charge financière en 2021 représentent 70% de l’augmentation de la taxe foncière.
L’annonce d’une augmentation de la taxe foncière aura au moins permis de ressouder votre majorité. Mais sans évaluation des dépenses, sans réel plan d’économie, sans Plan d’investissement de la mandature, cette manne ne fera que réamorcer une dynamique inflationniste en matière de dépenses et continuera de servir une politique budgétaire erratique sur le dos des Parisiens.
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