Catégorie : Conseil de Paris (Page 24 of 45)

Maud Gatel à propos du périphérique – Conseil de juillet 2022

 

Merci madame la Maire.

 

Dans votre intervention, vous avez rappelé la genèse de ce projet et je vais me permettre de le rappeler également, mais à ma manière. En 2019, le groupe PRG avait suggéré la mise en place d’une MIE sur la question du téléphérique et, à l’issue de plusieurs mois de travaux, une quarantaine de recommandations ont été présentées, notamment par Éric Azière qui avait la chance de rapporter cette mission d’information. Se fondant sur des constats partagés de la nécessité à agir pour la santé publique et donc lutter contre le bruit et la pollution auxquels expose cet anneau urbain de 35 kilomètres de long, la MIE proposait notamment une instance de concertation obligatoire entre les collectivités territoriales au regard du caractère stratégique du périphérique pour la région capitale. Elle proposait également un chemin pour apaiser le trafic d’ici 2024 à travers notamment l’expérimentation de voies réservées dans le cadre des JO. Et puis, elle proposait  une ambition pour transformer le périphérique à horizon 2030. Autant de propositions qui ont été, sur tous ces bancs, applaudies. 

 

Ces recommandations de la MIE furent suivies d’une communication sur le périphérique que vous avez présentée, Madame la Maire, en décembre 2019. Cette communication prévoyait la transformation du périphérique en un véritable boulevard urbain comprenant des voies dédiées aux mobilités douces et propres, des traversées piétonnes, un projet paysager urbain, des réductions globales du trafic motorisé, et une réduction massive de la pollution environnementale et sonore. Bref, le copier-coller de ce que vous nous proposez aujourd’hui dans cette nouvelle délibération. Alors trois ans plus tard, qu’est-ce qui nous donne ce sentiment d’être dans un film Un Jour sans fin ? Nous sommes au même point, voire même en recul, puisque l’expérimentation de la baisse de la vitesse sur le périphérique a été renvoyée sine die. Parce qu’en trois ans, vous avez été incapables de créer les conditions de la concertation, pourtant indispensable pour aménager un tel dispositif à rayonnement régional à horizon 2030. 

 

Et puis on parle beaucoup de 2030 mais on ne parle pas d’aujourd’hui. Or, le périphérique se pense pour aujourd’hui et pour demain. La communication rappelle à juste titre les conclusions du GIEC. Mais qu’avons-nous fait ces trois dernières années qui viennent de s’écouler ? Ces trois dernières années, qu’avons-nous fait en termes de santé publique, pour protéger les riverains exposés à des pollutions jusqu’à six fois supérieures aux normes édictées par l’OMS et en matière de lutte contre le bruit ? Qu’avons-nous fait des études votées en 2019 ? Qu’avons-nous fait, comment avons-nous protégé les habitants, notamment ceux qui font du sport aux abords immédiats du périphérique ? En 2030, les voitures thermiques seront interdites à la circulation. Le sujet du bruit et de la pollution sera donc moins prégnant. C’est pour aujourd’hui qu’il faut agir : de nouveaux revêtements, des murs anti bruit, lutter contre la congestion. Travaillons résolument sur le court terme, au bénéfice de la santé des Parisiens et des Franciliens, concernés par des taux bien trop élevés en matière d’exposition aux polluants. 

 

Et, oui, nous devons avoir une vision pour 2030, articulée autour de la transformation du périphérique mais surtout dans une démarche concertée. C’est la seule condition pour avancer. Or, trois ans après cette communication, vous n’avez toujours par créé les conditions de la concertation avec les collectivités territoriales, la région et l’État. Il suffit de voir la réaction des uns et des autres. Et puis vous n’avez pas non plus tranché, et d’ailleurs les débats à l’instant viennent de le montrer, sur votre politique d’urbanisme sur le périphérique. Prise entre un impérieux besoin d’argent pour combler votre trou budgétaire qui vous pousse à bétonner à outrance ; et un discours vert qui ne convainc plus personne face aux abattages d’arbres. Prenons le périphérique pour ce qu’il est : une autoroute urbaine, avec un million de déplacements quotidiens, qui irrigue l’ensemble de la région capitale, utilisée à 80% par des non-Parisiens, avec des conséquences en termes de santé publique pour les Parisiens et les habitants de la petite couronne. Travaillons ensemble pour élaborer des études d’impact sur les reports de circulation. Pour financer des offres de transport alternatives : ne reproduisons pas les quais rive droite et l’abandon du projet de tram bus à haut niveau de service. Pour accompagner la transformation du parc automobile à l’échelle métropolitaine ou régionale : pourquoi dès lors attendre l’automne pour présenter les mesures d’accompagnement à la transformation du parc automobile ? Pour lutter contre les congestions  via l’expérimentation de la baisse de la vitesse, et la réflexion autour de la suppression des entrées et sorties sur le périphérique. Et puis végétaliser la zone, en commençant par un moratoire sur tout abattage d’arbres à proximité.

 

Et faisons de la transformation du périphérique une opportunité pour recoudre la fracture que constitue cet anneau qui encercle Paris pour élargir la capitale.

 

Je vous remercie.

Maud Gatel à propos des panneaux “tourner à droite cycliste” – Conseil de juin 2022

 

Merci monsieur le Maire.

La possibilité du « tourner à droite » cycliste est une disposition relativement récente du code de la route, à l’image du sas vélo et malheureusement encore très méconnue des différents usagers de la route.

 

Or, de très nombreux panneaux indiquant cette disposition ont été vandalisés et donc sont totalement illisibles à la fois pour les cyclistes mais également pour les automobilistes et les piétons. 

 

La cohabitation entre les différents usagers de la route demeure difficile, ne nous cachons pas derrière nos petits doigts, voire anxiogène, et les incivilités étant monnaie courante et les piétons, en tant qu’usagers les plus fragiles, bien souvent mis en danger par des comportements répréhensibles. 

 

Alors par ce vœu, nous demandons que plutôt que les agents de la DPE passent du temps à décoller des affiches qui n’auraient jamais dues être collées dans l’espace public, nous souhaitons qu’ils puissent consacrer ce temps au nettoyage de ces panneaux pour contribuer à augmenter la visibilité de cette règle, permettre une meilleure acceptation des différents publics, et évidemment une indispensable pacification de l’espace public.

 

Je vous remercie.

Pierre Casanova à propos de l’état financier et du budget général – Conseil de juin 2022

Merci monsieur le Maire,

Alors quelques mots rapidement, trois points. 

Premièrement, évidemment, je m’associe aux propos de de mon prédécesseur de En marche ! sur les réserves qui ont accompagné la certification du commissaire aux comptes. Je pense que c’est un sujet à prendre avec sérieux parce qu’une réserve, c’est inhabituel. Cette réserve, pour moi, c’est tout à fait inédit. Je ne reviendrai pas sur le détail de ces réserves. Il est important, simplement deux remarques.

La première remarque, c’est que pour plusieurs de ses réserves, il est fait référence à des travaux de fiabilisation qui remontent assez loin dans le temps. Ça veut dire, semble-t-il, deux choses. Premièrement, qu’on avait connaissance d’insuffisances voire d’irrégularités et que, à l’heure actuelle, on n’a pas encore résolu ses difficultés. Je prends un exemple sur les terrains et constructions, on apprend, grâce aux rapports très instructifs du commissaire aux comptes, que depuis 2017, un projet de stabilisation de l’inventaire des terrains et constructions a été mis en œuvre. C’est très bien, mais cela signifie, si je lis bien, que cinq ans après il n’est pas achevé. Alors peut-être que c’est parce qu’un tel projet représente une ampleur de travaux que je sous-estime ou peut-être qu’on n’a pas mis les moyens nécessaires en équipe et en attention, est en instruction et en direction pour aboutir à résoudre, encore une fois,  ce problème. Il est fâcheux que, cinq ans après, on comprenne que la fiabilité n’est pas achevée. Ce qui m’amène à une question qui vaut d’ailleurs pour toutes les réserves. Évidemment, ma question s’adresse à Monsieur Simon. Peut-il s’engager à ce que l’an prochain dans la même salle, sur des documents équivalents, ces sept réserve ne seront n’auront plus lieu d’être et seront derrière nous ? C’est ma première question.

Et deuxièmement, je relève, comme mes camarades du groupe MoDem et Écologistes, que à nouveau nous devons constater une absence de stratégie à moyen et long terme et l’absence de PIM. De toute évidence, dans la situation actuelle, étant données les informations qui nous ont été communiquées par les commissaires aux comptes, il est urgent de clarifier, d’établir et de définir cette stratégie.

Troisième et dernier point, la critique lancinante et répétée de l’État. Moi, j’entends tout. Mais la critique du gouvernement et la critique de l’État ne valent pas stratégie budgétaire. Elles ne valent pas politique de financement des deniers de la municipalité. On peut tout à fait critiquer le gouvernement, mais ça ne dispense pas de cet effort indispensable. Deuxièmement, ça ne constitue pas, ça ne supplée pas, ça ne remplace pas l’absence du PIM. Donc, il faudra d’une façon ou d’une autre, comme c’était me semble-t-il d’ailleurs le cas sous les précédentes mandatures, donc le PIM n’est pas un gros mot, le PIM ne peut pas être un tabou, il y en a eu avant. Même, je crois, Madame Hidalgo, durant son premier mandat, ne se l’était pas refusée. Donc pourquoi ce silence ? Pourquoi cette omission ? C’est ma deuxième question pour Monsieur Simon, et peut-il s’engager à ce que lors du prochain exercice, nous aurons enfin ce document qui permet à tous les bords de cette honorable assemblée de se prononcer en regardant un peu plus loin que le bout de son petit doigt sur plusieurs années avec une vraie perspective.

Et surtout, je ne voudrais pas paraître pessimiste mais simplement réaliste. S’imaginer que des cris d’orfraie en direction du gouvernement pour obtenir des subventions ou des subsides nouveaux seront couronnés de succès, dans la situation des finances publiques actuelles, ça n’est, me semble-t-il, pas raisonnable, parce qu’évidemment, la même préoccupation que j’ai pour les finances de la ville, je dois l’avoir par cohérence pour la situation du pays. Quand on voit l’évolution des taux d’intérêt, quand on voit que le déficit public français pour 2021 était aux alentours de six et demi, que la dette publique dépassait les 113%, s’imaginer que dans ces situations, et avec une charge de la dette publique française qui, sur les trois premiers mois de l’année a tout simplement triplé par rapport à l’an passé du fait de cette évolution des taux d’intérêt. S’imaginer que dans ces conditions, dans cette situation financière et avec cette évolution des taux, la Ville de Paris, va recevoir de nouvelles aides, c’est franchement dire quelque chose auquel on ne croit pas soi-même quand on le dit.

Voilà les trois choses que je voulais vous dire au nom du groupe MoDem.

Maud Gatel à propos des sapeurs-pompiers – Conseil de juin 2022

Merci beaucoup madame la Maire.

Lors des défilés du 1er mai, une manifestante s’en est pris à un soldat du feu de la BSPP, alors qu’il était en train d’éteindre un feu, elle a tenté de lui arracher sa lance à incendie, lui asséner des coups sur son casque. Ces images qui ont fait le tour des réseaux sociaux et pas que, ont choqué et à juste titre ont suscité une vague d’indignation. 

La manifestante a été jugée hier en comparution immédiate, a été reconnue coupable d’avoir agressé le sapeur-pompier et condamnée en son absence. 

Alors par ce vœu qui a été déposé par mon collègue Chang Peng Hua, adopté à l’unanimité du conseil du 13e arrondissement, nous souhaitions simplement rendre hommage au travail de la BSPP, exprimer notre solidarité et dénoncer des actes aussi incompréhensibles qu’intolérables qui ne doivent plus jamais se reproduire. 

Je vous remercie. 

Béatrice Lecouturier à propos des proches aidants – Conseil de juin 2022

Monsieur le maire, mes chers collègues,

 

Mettre en lumière la situation des aidants, c’est aborder la question de la dépendance dans notre ville. En France, la famille est la pierre angulaire de la prise en charge à domicile des personnes en situation de fragilité ou de perte d’autonomie en raison de l’avancée en âge ou d’un handicap. C’est cette grande armée, de plus de dix millions d’aidants, valeureux et courageux, qui mettent leur vie entre parenthèses pour aider un conjoint, des parents ou en enfant en situation de dépendance. En France, la société utilise l’aidant, mais ne le reconnaît pas assez. La morale collective considère normal de s’occuper de ses proches quand ils sont malades. Or, les aidants ont leur limite : le sentiment de culpabilité, d’être le dernier rempart pour aider celui ou celle qu’on aime, entraîne inexorablement les aidants à l’épuisement moral et physique, à gérer une énorme charge mentale en plus de tout le reste de la vie quotidienne. Et pourtant, heureusement que les aidants sont là, car c’est bien grâce à eux que le maintien à domicile est possible. Et c’est bien le maintien à domicile qu’il faut encourager et promouvoir, comme 80% des Français le souhaitent. Heureusement, et même s’il reste encore énormément à faire, une reconnaissance à leur égard se fait jour peu à peu. Depuis 2017 les choses ont bougé : création d’un congé proche-aidant avec une indemnisation de 58 euros nets par jour pendant trois mois, un don de RTT à un collègue aidant ou proche en perte d’autonomie, déploiement de maisons de répit, expérimentation du relayage, où un professionnel de santé prend le relai pendant six jours, 24 heures sur 24, qui permet un repos de l’aidant pendant cette parenthèse. Mais ces mesures ne sauraient en rester là. Elles doivent être poursuivies et amplifiées, et tout ce qui va dans ce sens va dans le bon sens. C’est pourquoi votre délibération est intéressante parce qu’elle met à l’honneur les aidants à Paris, où le parcours  du combattant y est peut-être encore plus difficile pour eux qu’ailleurs. Solitude des grandes villes, temps de transport important, difficulté de trouver les informations, manque de considération pour les personnes âgées et pour ceux qui les aident.

 

Les aidants font trois demandes principales : un droit au répit, des moyens financiers supplémentaires, et aucun reste à charge pour l’aidant. Une porte d’entrée unique qui les guide vers l’ensemble des dispositifs existants. Et c’est là, il me semble, sur ce dernier point que vous auriez dû insister. En effet, les mairies d’arrondissement, qui sont la meilleure entrée pour rassurer, guider et simplifier le parcours du combattant des aidants. Une formation et une sensibilisation des personnels serait le meilleur service à leur rendre.
Enfin, un dernier mot sur tous ces mots sur tous ces jeunes qui sont arrachés effectivement comme vous l’avez souligné Monsieur, de l’insouciance de leur vie pour les plonger dans leurs responsabilités lourdes pour leur jeune âge. Ils sont 700 000 jeunes aidants en France et 70% d’entre eux présentent des troubles anxio dépressifs. 

Pendant la période covid, de nombreux jeunes ont été perdus de vue par l’éducation nationale. Ils étaient nombreux, ils étaient devenus des aidants à temps-plein, les empêchant de poursuivre leurs études correctement.

Il y a donc un travail indispensable, de reconnaissance et de soulagement à faire auprès de ces jeunes. Nous voterons donc bien évidemment cette délibération pour mettre à l’honneur ces millions d’hommes et de femmes qui ont vu leur quotidien bouleversés du jour au lendemain. 

Pour 54 d’entre eux, ils ne sont pas au courant qu’ils sont des aidants, et le plus souvent “elles” d’ailleurs. puisque dans 2 cas sur 3 l’aidant est une femme. Ils et elles font seulement ce que leur cœur dit de faire en s’occupant d’une personne de leur famille devenue vulnérable. Aujourd’hui ces aidants ont des droits, il faut leur faire savoir, il faut les accompagner, il faut aider les aidants. 

Je vous remercie.

Maud Gatel à propos de l’affichage électoral – Conseil de juin 2022

À chaque campagne électorale surgit le sujet de l’affichage illégal, et ces derniers mois ne font malheureusement pas exception. Alors qu’il s’agisse d’affichage sauvage, des affiches, des stickers, des tags, et désormais des fresques murales sur les murs de la capitale et sur le mobilier urbain, l’affichage irrégulier sur les panneaux électoraux, ou encore l’affichage illégal dans des immeubles sociaux au mépris de la loi. Hier, c’était le fait de certains partis en marge, et aujourd’hui nous assistons à une banalisation de ces pratiques illégales. Ces derniers mois, une sorte de schizophrénie a saisi certains candidats aux élections. Les candidats revendiquant le plus soucieusement la planète et les agents de la ville se livrant en réalité à une attaque en règle contre notre cadre de vie, polluant l’environnement, dénaturant le paysage urbain. Alors si rien ne peut justifier cette pratique, plusieurs éléments expliquent cette situation.

D’abord le non-respect, que nous avons dénoncé à de nombreuses reprises des obligations en matière d’affichage libre de la part de la Ville de Paris, structurellement sous-dimensionné au regard du nombre d’habitants. Et puis l’omniprésence des travaux en cours, qui offrent un terrain de jeu sans fin aux sacageurs de tout ordre. Et enfin la méconnaissance de certaines règles, notamment par ceux qui sont chargés de les faire appliquer. Une campagne électorale, qu’elle quelle soit, n’autorise pas tout. Faire campagne, c’est avant tout respecter les habitants et leurs territoires. La loi offre l’arsenal juridique pour sanctionner cette pollution visuelle à travers le Code Électoral et le Code de l’Environnement.Eu égard à votre responsabilité, Monsieur le Maire, et je ne parle pas seulement du fait que beaucoup des pratiques incriminées concernent des candidats que vous soutenez, pourriez-vous nous indiquer quelles dispositions vous avez prises, ou comptez prendre, pour que cessent ces actes illégaux et que le cadre de vie des Parisiens ne soit pas davantage dégradé lors de ces périodes électorales. Concrètement, pourriez-vous nous indiquer le temps consacré par les agents de la ville, de la DPE, au nettoyage de ces actes, et pourriez-vous nous indiquer combien de candidats et de partis vous avez mis en demeure, et à combien s’élèvent les dépenses liées au nettoyage de ces comportements illégaux et inciviques ?

Je vous remercie.

Béatrice Lecouturier à propos des familles à Paris – Conseil de juillet 2022

Merci Madame la Maire. Madame la Maire, mes chers collègues,

 

Notre groupe tient tout d’abord à remercier le groupe Changer Paris de mettre à l’honneur les familles à Paris à travers cette délibération. Car, s’il y a bien un sujet sensible et décrié de votre politique, c’est bien la place ou précisément, l’absence de place que vous avez décidé de laisser aux familles dans notre capitale. La présence de familles, d’enfants, de jeunes, est essentielle pour éviter le vieillissement d’une ville et pour maintenir son dynamisme. Or, les chiffres sont là, implacables dans leur réalité : Paris perd de sa population avec une moyenne de 11 000 habitants par an selon les dernières données de l’INSEE, et les 3 000 inscriptions en moins pour la prochaine rentrée scolaire sont tout autant inquiétantes. Une érosion lente, mais une érosion qui devient structurelle et qui doit impérieusement vous interroger, Madame la Maire. Mais, malheureusement, vous n’entendez pas les alertes que vous envoient les familles. Lorsque l’on interroge des familles qui font le choix de quitter Paris, les réponses sont très intéressantes. Tout d’abord, elles ne regrettent en rien leur choix de quitter Paris, et elles disent même qu’elles auraient dû franchir le pas avant. Ensuite, elles expliquent qu’elles étaient prêtes à rester à Paris, à supporter des logements exigus, des loyers plus chers, des temps de transport importants pour aller travailler, si Paris n’était pas devenue ce qu’elle est devenue depuis que vous êtes arrivées aux commandes de la ville. 

Madame la Maire, les familles ont besoin d’une ville apaisée pour rester dans leur ville, une ville en harmonie avec ses habitants. Une ville apaisée, c’est un espace public organisé, où les piétons ne risquent pas d’être renversés par des vélos ou des trottinettes. Une ville apaisée, c’est disposer d’une place de crèche pour une famille lorsqu’un enfant arrive. Une ville apaisée, c’est disposer d’un logement social lorsqu’il est éligible et puis le quitter lorsqu’il ne l’est plus, pour que le parc social tourne. Une ville apaisée, c’est pouvoir sortir le soir en sécurité ou laisser sortir ses enfants en toute tranquillité. Une ville apaisée, c’est la préservation d’un cadre de vie, une ville où son histoire et son patrimoine sont respectés, où la propreté est la règle. Une ville apaisée, enfin, ce sont des espaces verts, des parcs et des jardins, et non une tour triangle ou une bétonisation à outrance dans certains quartiers. Bref, une ville apaisée, c’est tout le contraire de la politique que vous menez à Paris, et que les familles subissent en premier. En réalité, les familles quittent Paris car elles ne supportent plus la brutalité de notre ville, ses incivilités et l’agressivité grandissante dans une capitale où les habitants ont perdu le lien qui les unissait. Les familles ce sont les parents, ce sont les enfants mais ce sont également les grands-parents, ou les personnes en situation de handicap qui ont des difficultés à se déplacer et qui sont dans l’obligation de prendre leur voiture pour faire des démarches quotidiennes mais qui ont de plus en plus de mal à le faire. Ne les oublions pas. Madame la Maire, ne les oubliez pas. 

Alors oui, nous voterons bien évidemment la délibération du groupe Changer Paris pour donner de véritables moyens à notre ville, pour donner envie aux familles de rester dans notre capitale, pour qu’elles restent, le cœur battant de notre capitale. 

Alors que notre ville a tous les atouts nécessaires pour réussir, dire aux familles “Je vous aime” ne suffit plus, Madame la Maire. Car, comme vous le savez, il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour, c’est ce que vous demandent les familles à Paris. Et je vous remercie.

Pierre Casanova à propos du rapport de la MIE Santé – Conseil d’octobre 2022

Il s’agit d’un rapport républicain car 71 préconisations approuvées à l’unanimité par Messieurs Lecoq et Samaké. Je salue en effet le caractère transpartisan. Je ne veux pas fâcher en disant que ça ressemble presque à une démarche centriste, et de droite et de gauche, parce que je sais que ce serait très mal pris. Pas un seul instant, je n’ai pensé cela.Je salue simplement une démarche conjuguant les énergies et les esprits de couleurs politiques différentes et de convictions diverses pour aboutir à quelque chose, en effet,qui participe du dialogue républicain.

Et évidemment, le groupe centriste, qui a bien voulu me donner la parole sur ce sujet, qui m’est cher, depuis très longtemps, et sur lequel j’ai beaucoup travaillé, me permet de vous dire à quel point nous saluons cette démarche républicaine.

Un rapport néanmoins modeste pour deux raisons. D’abord modeste parce que certaines de nos suggestions -car comme tout être humain, nous sommes vaniteux- nous paraissaient justes, nous paraissaient souhaitables mais elles n’ont pas été retenues néanmoins.

Cela nous incite à la modestie ; la prochaine fois, certainement, nous ferons mieux. Nous essaierons de vous convaincre davantage que le sort des personnes âgées dans le système de santé parisien pourrait être largement amélioré.

Vous savez que c’est un sujet qui nous est cher depuis longtemps,  sur lequel nous revenons sur les questions des déplacements, des véhicules individuels, des transports en commun qui ne sont pas accessibles aux personnes à mobilité réduite.

Et il est fâcheux que la seule population qui soit croissante à Paris, les seniors, ne soit pas accueillie comme elle devrait l’être. Et cela s’applique également, évidemment, aux questions de santé. Je pense en particulier à nos propositions relatives aux EHPAD.

Nous avons proposé, c’est un sujet qui est cher à plusieurs de mes collègues de permettre et de favoriser même la présence d’animaux dans les Ehpad. Et cela participe d’une démarche plus chorale.

Deuxième élément qui nous fait souligner le caractère peut être modeste ou prudent, peut être réaliste, des conclusions de ce rapport,ce sont évidemment ces silences.

Et là, je suis sûr que le président Lecoq a préféré laisser à ceux qui ont la compétence, probablement aux pouvoirs exécutif et législatif, la question de la réforme des urgences, la question du temps de travail, la question de la cité, de l’organisation administrative, pour ne pas dire technocratique.

Je ne cite pas le caractère peut être parfois ressemblant à une cogestion de certains des organes, mais il a parlé à très juste titre (et c’est là que j’arrive au troisième point) : un rapport pragmatique.

Il a parlé de la nécessaire réforme de la gouvernance et évidemment, si elle est faite dans un esprit qui, j’espère, est celui des auteurs du rapport, vers une meilleure efficacité, une meilleure reconnaissance du mérite du personnel soignant, quand il est méritant, une meilleure verticalité et peut être moins d’horizontalité sur les sujets qui nécessitent des décisions d’urgence sanitaire.

Et bien évidemment, une réforme de la gouvernance serait une mesure tout à fait pragmatique et nous pourrions à juste titre, comme sur beaucoup d’autres sujets d’ailleurs, prendre exemple sur les modèles étrangers qui marchent, plutôt que de perpétuer de vieux slogans qui n’ont plus l’heure au XXIᵉ siècle.

Deuxième élément qui nous semble montrer la sagesse des préconisations de ce rapport : inciter davantage la médecine libérale à s’installer dans Paris. Et évidemment, tout le monde a en tête la question du foncier.

Il est évident que, pour quelles que soient les spécialités, s’installer dans une ville dont les loyers ne cessent de monter est un problème très difficile à surmonter.

Et à cet égard, évidemment, la proposition d’inciter beaucoup plus vivement les logements sociaux à accorder des espaces à ces structures, qu’elles soient libérales ou pas, peu importe,me paraît une très très bonne piste

D’ailleurs je pense que c’est une piste qui pourrait nous mener vers d’autres activités.

Je pense par exemple à l’accueil de la petite enfance. Vous savez il y avait des dispositions du code de l’urbanisme qui obligeaient les constructions nouvelles à inclure des parkings. On faisait ça beaucoup dans les années 60-70.

Moi, je me suis toujours dit “Pourquoi est-ce qu’on forcerait pas les constructions nouvelles à inclure un certain nombre de mètres carrés pour les professions médicales, mais aussi, par exemple, pour l’accueil de la petite enfance ?”

Franchement, ça, ça ne coûterait rien au budget de la Ville. Ça nécessite certes une réforme législative.Donc, je ne dis pas qu’on a essayé. J’ai terminé.

Je vous ai dit ce que je pensais de ce rapport. Il est donc républicain, modeste, mais néanmoins pragmatique. Et à ce titre, il recueille l’approbation du groupe centriste.

Merci Madame la Maire.

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