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Maud Gatel à propos du Plan Partenarial de Gestion de la Demande de Logement Social et d’Information pour les Demandeurs – Conseil de juillet 2023

Merci beaucoup Madame la Maire, 

Ce Plan Partenarial de Gestion de la Demande de Logement Social et d’Information des Demandeurs s’inscrit, comme cela a été rappelé, dans le cadre législatif de la loi égalité citoyenneté 2017 et de la loi ELAN 2018. 

Alors plusieurs points que je souhaiterais partager d’abord avec vous. S’agissant de l’accueil de l’enregistrement de la demande et de l’information des demandeurs, sans faire offense à quiconque, je suis sûre qu’on sera tous d’accord pour dire qu’il y a tout à fait matière à amélioration et donc ce plan que vous nous proposez va naturellement dans le bon sens. Il reste néanmoins un certain nombre de sujets d’inquiétude, notamment liés à la lisibilité des formulaires dont les informations manquent parfois pour prendre une décision en toute connaissance de cause, tout comme la complexité des procédures. 

Je profite aussi de ce moment pour rappeler que nous avions fait voter dans cet hémicycle le dispositif “heures calmes” qui consistait à expérimenter dans chacun des services publics de la ville de Paris, à un moment, pendant une heure, d’heure calme permettant un meilleur accueil des personnes souffrant de troubles autistiques. Tous les services publics de la Ville, du CASVP à l’antenne logement, et donc je souhaiterais que dans les réflexions qui ont trait justement à l’accueil et la mise en place de ce plan, on puisse intégrer le dispositif des “heures calmes”. 

Deuxième point sur la question de l’attribution. Sur la cotation et l’élargissement aux critères professionnels, bien évidemment, nous y sommes favorables, puisque nous avons toujours considéré que ceux qui prenaient soin de Paris devaient être prioritaires sur le logement social. Je regrette toujours d’ailleurs que la Ville ne puisse pas loger ses propres agents qui le souhaitent. Et c’est la raison pour laquelle, bien évidemment, on souscrit à cet élargissement aux critères professionnels. Également à l’élargissement au DALO, qui permettra peut-être, en tout cas je l’espère, de diminuer le temps d’attente pour les bénéficiaires reconnus DALO. 

Je voudrais avoir un mot sur la Charte des mutations. Charte des mutations qui a été votée en 2015 et, à nouveau, ça n’est faire offense à personne que de dire qu’on pourrait aller beaucoup, beaucoup, beaucoup plus loin en matière de mutation, tant les bailleurs sont parfois peu prompts à administrer les demandes qui leur sont faites. C’est l’intérêt de tous, c’est l’intérêt en premier lieu des locataires du parc social, mais c’est aussi l’intérêt de la Ville, ainsi que des bailleurs sociaux, naturellement. 

Je voudrais avoir un mot sur la question du taux de vacance, c’est vraiment un sujet qui n’est pas compris par nos concitoyens. Alors je sais que des efforts sont faits en la matière, mais restent trop souvent des appartements vacants. À l’heure où nous avons 225 000 demandeurs de logement social, 250 000 Parisiens. Je pense qu’il faut vraiment qu’on continue à travailler là-dessus. 

Dernier point, sur la question de la dépriorisation. Je pense qu’il faut aussi intégrer l’idée qu’une administration de la part d’une personne, d’un agent de la Ville, peut faire le tri entre les vraies raisons et les fausses raisons et le fait que ça soit uniquement lié à des questions liées au handicap, qui sont évidemment extrêmement importantes, nous paraît un tout petit peu risqué. 

Et dernier point, c’est sur la question de la gestion locative. La Ville a atteint 25 % de logements sociaux, respecte donc la loi SRU et nous nous en réjouissons, même si nous considérons qu’il y a un rééquilibrage à faire sur l’ensemble du territoire parisien, mais ça ne suffit pas. Le qualitatif doit vraiment être mis. Ce n’est pas parce qu’on habite dans un logement social qu’on ne doit pas être traité avec tout le respect qu’on nous doit et la gestion locative, donc, doit être significativement améliorée de la part de l’ensemble des bailleurs. On le doit aux locataires du parc social. Il reste trop souvent de nombreux problèmes sur la question, par exemple, de la gestion des ascenseurs. Il n’est pas rare que des locataires du parc social attendent des semaines avant que les pièces soient commandées avant que les choses soient réparées. Il n’est pas rare que les locataires n’aient aucune réponse à leur demande de la part de leurs bailleurs sociaux. Et je voudrais vraiment qu’on mette en priorité, donner aux bailleurs le soin apporté à leur locataire, c’est aussi la responsabilité de la Ville. 

Je vous remercie. 



Maud Gatel à propos de la trajectoire budgétaire du service Vélib’ – Conseil de juillet 2023

Merci beaucoup Monsieur le Président,

Alors les conclusions d’un audit, effectué à la demande du SAVM, ont révélé que sur la période 2018-2021 SmovenGo avait vu 209 millions de pertes et pour la période 2022-2032, les estimations se montaient à 95 millions de bénéfices, soit au total 113 millions de pertes d’ici la fin du contrat, expliquée notamment par une sous-estimation du marché.

Or, le service n’est toujours pas au rendez-vous des promesses, il manque encore 3 000 vélos, le parc se dégrade extrêmement vite et par ailleurs, il y a un problème de régulation. L’audit estime que les moyens consacrés à la régulation sont inférieurs de moitié à la proposition initiale pour les vélos et d’un tiers pour les effectifs.

Alors bien évidemment à la veille de la Coupe du monde de rugby et des Jeux olympiques et paralympiques, notre inquiétude est grande. Rappelons que d’ores et déjà, les collectivités territoriales ont fait l’objet de demandes de contribution supplémentaires, les rallonges allant de 4 à 6 millions d’euros par an d’ici à 2024 et que l’augmentation des tarifs pour les usagers a été effective ces derniers mois.

Alors dans ce bras de fer entre le SAVM et Smovengo, les collectivités territoriales et les clients ont été mis largement à contribution. Alors quelle suite aujourd’hui ? L’opérateur conditionne l’amélioration du service à des investissements nouveaux et donc soit sur les collectivités territoriales, soit sur les usagers. Dès lors c’est la raison de notre vœu. C’est de demander à ce que les représentants des Parisiens puissent être associés aux discussions sur la trajectoire budgétaire de Vélib’.

Je vous remercie.



Maud Gatel à propos du code de la rue – Conseil de juillet 2023

Merci Madame la Maire, 

Si l’espace public n’était pas devenu une jungle anxiogène et accidentogène, comme le Président Bonnet-Ouladj l’a rappelé, le code de la rue que vous nous présentez ce matin pourrait prêter à rire. En réalité, il me met plutôt en colère. L’anarchie actuelle que vous avez laissé s’installer impose autre chose que ce catalogue infantilisant, fourre-tout, sans ligne directrice ni cohérence, où les constats s’enchaînent, sans jamais tirer le moindre enseignement des raisons de la situation actuelle, et la manière d’y mettre un terme.

On y mélange tout : les dispositions du code de la route, les fameuses 12 règles essentielles du code de la rue, avec des déclarations d’intention, y compris très intéressantes, des manifestes politiques, des choses qui ne sont pas de votre ressort. Et puis il traduit des retard à l’allumage et du rétro-pédalage par rapport à des aberrations que vous avez soutenues pendant des années malgré l’évidence, et évidemment sans aucun mea culpa. 

Trois ans pour élaborer ce code de la rue. Les Parisiens auraient gagné du temps en écoutant simplement vos oppositions. Florilège non-exhaustif de nos propositions, qui manifestement vous ont échappé.

Octobre 2020 : vœu relatif au conflit d’usage entre piétons et cyclistes, rejeté. Il demandait notamment l’immatriculation obligatoire de tous les deux-roues, et la multiplication des opérations de contrôle. 

Décembre 2020 : amendement pour l’augmentation du budget alloué à l’entretien et à la réparation des voiries, rejeté. 

Novembre 2021 : vœu relatif à l’entretien des pistes cyclables, rejeté. Vœu relatif à la sanctuarisation des trottoirs, rejeté. Vœu relatif à la sensibilisation au code de la route à l’ensemble des usagers de la voirie, rejeté. 

Novembre 2022 : vœu relatif à la fin du contrat avec les trottinettes en libre service, rejeté. Partant du principe effectivement que vous aviez été incapable d’assurer l’intégration en toute sécurité. 

Car oui, la situation actuelle, vous l’avez créée, en laissant s’installer des comportements inacceptables, sans donner les moyens de faire respecter les règles, et en faisant du piéton le parent pauvre de la politique de déplacement. 

Alors nous, nous avons un certain nombre de principes et d’objectifs. Le premier, somme-toute assez simple : le code de la route, il faut le respecter. Alors vous dites “il faut développer l’alternative à la sanction”. Non. Le respect du code de la route, c’est la verbalisation, point. Verbalisation pour le refus de priorité, notamment aux piétons, les utilisations des pistes cyclables par des véhicules non-autorisés, le non-respect du sas vélo, la vitesse excessive, etc… 

Autre objectif, permettre aux piétons de circuler sur les trottoirs, sans avoir à slalomer entre les terrasses estivales, les trottinettes et vélos garés n’importe comment, et la signalétique superfétatoire, c’est d’ailleurs ce que les citoyens nous avaient demandé dans leur vœu. En un mot, désencombrer les trottoirs et veiller au respect des règles. 

Vous annoncez renoncer enfin aux pistes cyclables sur les trottoirs, il était temps. Mais sanctuariser les trottoirs passe par la suppression des pistes cyclables qui sont actuellement installées, et c’est d’ailleurs l’objet de notre vœu numéro 8. 

Nous déposons également un vœu demandant la priorisation absolue des cheminements piétons en cas de travaux, c’est malheureusement trop insuffisamment le cas aujourd’hui. 

Deuxième objectif, permettre aux piétons de traverser la chaussée. Car oui, il arrive aux piétons de traverser la rue, lorsqu’on leur permet de le faire. D’abord en améliorant la visibilité en supprimant, sur une largeur de 5 mètres, le stationnement des voitures, comme le prévoit la LOM, que d’ailleurs nous avions demandé il y a trois ans. Il faut aussi améliorer la voirie : en 2022, ce sont plus de 2 millions d’indemnisations qui ont été versés pour des chutes en raison du mauvais état de la voirie. Un chiffre en constante augmentation, et c’est évidemment du ressort de la Ville. 

Et puis, on assiste à un rétropédalage, après les avoir défendus, vous renoncez désormais aux arrêts de bus nécessitant de traverser une piste cyclable. Il était temps. 

Dernier objectif, mieux partager l’espace public. Nous le défendons. Et pour reconquérir de l’espace, nous prônons l’enfouissement du stationnement, d’où le voeu pour ouvrir plus largement les parkings souterrains, notamment aux résidents, c’est notre vœu numéro 6. Et même si la délibération a été retirée, nous déposons un vœu concernant la simplification des tarifs de stationnement pour les professionnels. Aujourd’hui, c’est illisible, personne ne s’y retrouve, et cela pénalise particulièrement les artisans qui viennent travailler à Paris, c’est la raison de notre vœu numéro 10. 

Ce qu’on vous demande, Madame la Maire, c’est juste d’assurer vos missions. D’assurer la pacification de l’espace public, que vous assuriez la sécurité de tous en cessant d’opposer les uns aux autres. Il n’y a pas les gentils cyclistes d’un côté, et les méchants automobilistes de l’autre. Il y a des usagers de l’espace public qui doivent cohabiter selon les règles. Charge à la Ville de se donner les moyens de les faire respecter. 

Je vous remercie. 



Maud Gatel à propos d’un voeu pour le maintien des grilles du square de la tour Saint-Jacques – Juillet 2023

Merci beaucoup Monsieur le Maire, 

La Maire de Paris, dans un entretien à la presse, a annoncé la transformation de la place du Châtelet et la renomination du Théâtre de la Ville en théâtre Sarah Bernhardt, suivant ainsi le vote d’un voeu porté par notre collègue Fadila Mehal, que je souhaite ici remercier pour son action. 

Dans cette même interview, la Maire de Paris a aussi annoncé son intention de retirer les grilles du square Saint-Jacques. Alors pourquoi ? 

Finalement cela fait écho aux propos, à l’instant, tenus par mon collègue Pierre-Yves Bournazel : pourquoi retirer les grilles ? Pour transformer ce square, autour de la tour Saint-Jacques, en une pelouse, ouverte jour et nuit. 

Une nouvelle fois, et cela fait aussi écho au débat que nous avons eu lors du précédent Conseil de Paris sur les squares de l’Île-de-France et de Notre-Dame, ce qui fait l’identité parisienne, pourquoi vouloir à ce point la détruire ? 

Dans la ville peuvent parfaitement cohabiter des squares et des pelouses. Pourquoi donc vouloir tout uniformiser ? Pourquoi vouloir détruire ce qui fait l’identité de Paris et mettre en jeu la biodiversité en supprimant les haies et les bosquets ?

Donc par ce vœu nous demandons à la Ville de revenir sur son souhait de retirer les grilles du Square Saint-Jacques. 

Je vous remercie.

Maud Gatel à propos de l’explosion survenue rue Saint-Jacques (5ème) – Conseil de juillet 2023

Merci Madame la Maire,

Peu avant 17 heures, ce mercredi 21 juin, au 277 rue Saint-Jacques, une terrible explosion retentit. La déflagration provoque un incendie et l’effondrement de cet immeuble de 3 étages classé « monument historique » accueillant la Paris American Academy. La force de la déflagration fut telle qu’elle est ressentie sur plusieurs centaines de mètres.

Immédiatement, les pompiers de Paris se sont activés pour secourir les personnes ensevelies et évacuer les immeubles adjacents.

Malgré la rapidité de l’intervention et l’absence d’élèves en ce mercredi après-midi, le bilan est très lourd :

  • 4 personnes en urgence absolue dont le directeur de l’école ;
  • Une cinquantaine en urgence relative, dont deux enfants et un nourrisson.

Alors que les recherches sont étendues sur plusieurs jours, un corps a été retrouvé dans les décombres. Celui de la professeure disparue, Anne Bizet, enseignante depuis une vingtaine d’années à l’école de design. Anne Bizet n’avait pas cours ce mercredi, mais elle était venue prêter main forte à ses collègues. Elle habitait Villepreux dans les Yvelines, avec son mari à qui nous présentons nos sincères condoléances. Et je veux également avoir une pensée pour tous les Villepreusiens et leur municipalité.

Ce terrible drame rue Saint-Jacques nous rappelle bien sûr celui survenu en janvier 2019, rue de Trévise. Il a ravivé les plaies, toujours ouvertes, des victimes de la rue de Trévise pour qui je veux également avoir une pensée.

S’est désormais ouvert le temps de l’accompagnement, de la justice et de la reconstruction.

Au nom du groupe MoDem, Démocrates et Écologistes, je veux apporter tout notre soutien :

  • aux victimes, à l’équipe de direction de la Paris American Academy, à ses élèves, aux collaborateurs du secrétariat général de l’enseignement catholique et de la Mutuelle Saint-Christophe,
  • mais également aux locataires des immeubles RIVP et Paris habitat qui n’ont pas pu regagner leur logement au 273 et au 275 et aux habitants du parc privé de la même rue 271, 284 – 294.
  • Ainsi qu’aux riverains et aux commerçants dont l’explosion a soufflé les commerces.

Je veux également adresser notre gratitude aux secours, sapeurs-pompiers, policiers, soignants qui sont venus en aide aux victimes de l’explosion. Ainsi qu’à Florence Berthout la maire du Vème arrondissement, et à l’ensemble des élus du Ve qui se sont mobilisés immédiatement pour accueillir en mairie les sinistrés mais également les adjoints à la maire de Paris concernés.

Je voudrais également à mon tour saluer l’extraordinaire solidarité dont on fait preuve les Parisiens, proposant d’héberger les sinistrés. Nous devons continuer à être à leurs côtés. Dans l’urgence et sur la durée. Vous avez annoncé Madame la Maire une aide bienvenue de 2 millions d’euros pour les accompagner, accompagner les blessés et leurs familles, ainsi que les commerçants touchés par l’explosion.

Valérie Pécresse, la présidente de la région Île-de-France, a confirmé que la région était également prête à accompagner financièrement les commerçants touchés par les conséquences de ce drame. C’est bien sûr ce qu’il fallait faire car les difficultés matérielles ne peuvent s’ajouter au traumatisme d’un tel drame.

Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour blessures involontaires ayant entrainé une incapacité totale de travail supérieure à 3 mois par violation délibérée d’une obligation de prudence et de sécurité. L’enquête devra apporter toutes les réponses aux sinistrés et à l’ensemble des Parisiens, tant sur les responsabilités que sur les causes, pour qu’un tel drame ne puisse jamais se reproduire.

Je vous remercie.

Maud Gatel à propos du Budget supplémentaire 2023 de la Ville de Paris – Conseil de juillet 2023

Merci Madame la Maire,

Monsieur le représentant du Préfet de Police,

Les exercices budgétaires se suivent et se ressemblent, puisque vous nous avez gratifié ce matin à nouveau du désengagement de l’État, rappelons que la trajectoire de la DGF est prévue depuis 2014. Vous vous plaignez de la péréquation, ou encore de l’augmentation du point d’indice pour les fonctionnaires.

Alors vous ne serez pas étonnés que nous dénoncions, à notre tour, la fuite en avant budgétaire et la spéculo-dépendance dont la Ville fait preuve, et qui fait peser des risques majeurs sur les finances de la Ville et des Parisiens.

Rappelons-nous, en 2013, les droits de mutation, les fameux DMTO, contribuaient à hauteur de 918 millions d’euros au budget de la collectivité parisienne.

Cette année, au moment des comptes administratifs, ce chiffre a atteint 1,745 milliard d’euros.

Au cours des 9 derniers exercices, ce sont donc 12 870 milliards d’euros qui sont venus abonder le budget de la ville. Une manne financière qui crée la dépendance et qui conduit la ville à la schizophrénie : dénoncer d’un côté le rôle du marché et dans le même temps espérer que surtout, il ne se retourne pas pour boucler chaque année un budget.

Depuis 2014, nous n’avons eu de cesse de vous alerter sur la volatilité de cette ressource et la nécessité de ne pas attendre un retournement de conjoncture pour mettre en œuvre les indispensables réformes de structure. Nous avons même proposé de caper la contribution des droits de mutation et participer ainsi, grâce au surplus, au désendettement de la Ville.

4 juillet 2023 : nous y sommes. Le marché immobilier n’a pas seulement ralenti. Il s’est retourné. Sous l’effet de l’augmentation des taux d’intérêt, et du peu d’empressement des banques à prêter, le nombre de transactions immobilières diminue et le prix au mètre carré s’apprête à passer sous la barre des 10 000 euros à Paris. En un an, le prix au m2 a baissé de 2,6 %, et le volume des ventes recule de 21 %.

Avec une conséquence immédiate pour le budget parisien : au mois de mai dernier, les DMTO ont représenté 111 millions d’euros, contre 141 millions en mai 2022, soit une baisse de 21 %, après un recul de 8 % en janvier, 13 % en février, 25 % en mars et 9 % en avril.

Les prévisions, déjà optimistes, utilisées dans le budget primitif 2023 à hauteur de 1,645 milliard d’euros de DMTO ne pourront être tenues. Malgré ce fait majeur, documenté par tous, les prévisions de DMTO dans ce budget supplémentaire n’ont pas été revues à la baisse : toujours 1,650 milliard d’euros.

Alors comment expliquer le fait que le budget supplémentaire soit muet sur le sujet ?

Certes, le renoncement à votre promesse de campagne de ne pas augmenter les impôts procure à la ville une manne financière importante. En cumulant l’augmentation de la taxe foncière et la hausse des valeurs des bases cadastrales, c’est bien à une hausse de 62 % de hausse auxquelles sont confrontés les propriétaires parisiens. Mais cela ne suffira pas à combler le trou engendré par la baisse des DMTO.

Doit-on s’attendre dès lors à de nouvelles augmentations d’impôts pour compenser cette lourde perte ?

Doit-on considérer que le niveau annoncé des autorisations de programme ne sera pas tenu ?

C’est au moins à un des renoncements que nous assisterons, sans quoi le budget serait insincère.

Je voudrais terminer mon propos en parlant du budget supplémentaire de la Préfecture de Police de Paris et de la BSPP. D’abord pour avoir une pensée pour le caporal-chef Dorian Damelincourt, mort hier au feu, à l’âge de 24 ans.

Ce budget supplémentaire de la BSPP traduit une non-augmentation de la contribution de la Ville, en raison de la baisse de la démographie parisienne qui a un impact sur sa contribution. Un budget marqué par le redéploiement en raison d’une sous-exécution liée à la non atteinte du nombre d’emplois fixé au budget primitif. Cette situation nous inquiète énormément, à la veille de la coupe du monde de rugby et des JOP, alors que la brigade connaît une très forte tension opérationnelle liée à une sur sollicitation désormais structurelle. Il nous faut donc travailler collectivement à l’attractivité de la brigade. Son excellence opérationnelle, démontrée une fois de plus ces derniers jours, doit être renforcée par des actions spécifiques en termes de fidélisation et de cadre de vie. On ne peut qu’encourager la Ville à accélérer sur ce point. 

Je vous remercie.

 

Maud Gatel à propos des émeutes urbaines suite au décès du jeune Nahel à Nanterre – Conseil de juillet 2023

Madame la Maire, Monsieur le Préfet,

Mes chers collègues,

Mardi dernier, la France entière a assisté, impuissante, à un drame. Un drame qui a ôté la vie à Nahel, 17 ans.

La colère que nous ressentons est parfaitement légitime. Car personne ne doit mourir à 17 ans.

Nos institutions ont fonctionné. Et la justice n’a pas failli. Elle s’est immédiatement saisie de ce drame : le policier incriminé a été mis en examen après sa garde à vue et placé en détention provisoire à la prison de la Santé.

5 nuits d’émeutes, sur tout le territoire, et à Paris, ont suivi ce drame. A Paris, certains quartiers se sont embrasés et de très lourdes dégradations de biens publics et privés sont à déplorer.

Et ces événements ont peu à voir avec le drame de Nanterre : détruire les biens communs, piller des magasins, brûler le bus du « Cœur des femmes », la BAPSA, ou une antenne des Restos du cœur, caillasser et incendier des bus, tenter de mettre le feu à des bâtiments publics, appeler à tuer des policiers, des surveillants pénitentiaires, ce n’est pas manifester une colère, c’est délibérément attaquer les symboles de l’autorité et vouloir détruire ce qui fait notre société.

Et il n’y a aucune excuse à chercher à ceux qui brûlent la voiture de leurs voisins, détruisent l’école de leurs frères et sœurs, pillent la pharmacie de leur quartier. Ceux qui détruisent ce qui a été difficilement et patiemment construit par la puissance publique et les habitants. Une destruction des biens communs, dont vont pâtir en premier lieu, les plus fragiles.

Aucune excuse à chercher non plus à ceux qui s’en prennent aux élus. Car s’attaquer à celles et ceux qui inlassablement s’engagent au service des autres, c’est attaquer la République. Sur l’ensemble du territoire, 99 mairies ont été attaquées. Stéphanie Von Euw, la Maire de Pontoise, Emmanuel François, le Maire de Saint Pierre des Corps en ont été victimes. Et bien sûr Vincent Jeanbrun et sa famille, victimes d’une tentative d’assassinat que nous condamnons avec la plus grande force.

Cela doit cesser désormais.

Dans de trop nombreux quartiers, y compris à Paris, les habitants vivent dans la peur, au son des tirs de mortier.

Des professionnels ont perdu leur outil de travail.

Beaucoup leur moyen de transports.

D’ores et déjà, le coût pour la collectivité est immense. Sans parler des coûts à venir.

Depuis mercredi dernier, les policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers sont sur sollicités et méritent notre gratitude. Les élus, de tout bord, se mobilisent pour défendre leurs concitoyens. Et les services de la propreté s’attellent chaque matin à effacer les stigmates de la nuit.

Il nous faudra tirer les enseignements, collectivement, de ces nuits d’émeute. Sans fléchir. Améliorer ce qui doit l’être. Renforcer les liens là où ils sont distendus. Notamment le lien entre population et police et rappeler que la police doit nous protéger, en toute circonstance.

Dans l’immédiat, c’est d’unité, de solidarité et de fermeté dont nous avons besoin.

Unité. Pour protéger la République, qui étymologiquement est ce que nous avons en commun. Partout les voix s’élèvent pour dire stop aux violences. Hier, sur le parvis des mairies, nos concitoyens se sont déplacés en nombre pour dire leur attachement à nos institutions. Oui, nous avons tous en nous une part de la République. Agissons, ensemble, pour la défendre.

Solidarité. Envers celles et ceux qui ont perdu leur outil de travail, leur moyen de transport : le gouvernement, la région et vous même Madame la Maire ont d’ores et déjà annoncé les mesures d’accompagnement aux commerçants : report et étalement des charges, rapidité des indemnisation, souplesse des banques. Notre soutien doit être total.

Fermeté. Des centaines de personnes ont été interpellées à Paris : la justice doit œuvrer dans la sérénité, et dire très clairement le caractère intolérable de ce qui s’est passé ces derniers jours.

Ce n’est qu’ainsi que nous renforcerons nos institutions républicaines, seules à même de tirer les enseignements de ces derniers jours. Et gare aux apprentis sorciers : on ne reconstruit rien sur des ruines.

Je vous remercie.

 

Maud Gatel à propos d’un voeu relatif aux jardins de Notre-Dame – Juin 2023

Monsieur le Maire, 

Mes chers collègues, 

Dans la lignée de ce qui vient d’être dit, notre vœu attrait au projet consistant à réunir les squares Jean XXIII et le square de l’Ile-de-France pour les transformer en une seule pelouse ouverte de jour comme de nuit. 

Ce projet, bien loin de ce que présentait la délibération de 2020, soumise à notre conseil, qui prévoyait la mise en valeur des jardins, et non leur destruction, va à l’encontre de ce que vous avez affirmé hier lors de la discussion autour du PLU : 

  • Alors que vous affirmez protéger les arbres remarquables, 3 arbres sont actuellement menacés par le projet square Jean XXIII et la mise en danger des systèmes racinaires a été documentée ; 
  • Alors que vous affirmez œuvrer pour renforcer la biodiversité, vous entendez supprimer les haies justement là où se niche la biodiversité. 

Au-delà de la nouvelle illustration du décalage entre paroles et actes, ce projet nous interpelle sur plusieurs points : 

En premier lieu, sur le modèle des squares parisiens : il semble que vous ayez décidé de détruire patiemment, mais résolument, un modèle ô combien parisien, aux contours rectilignes, un espace arboré jouant avec la symétrie, présentant différents types de végétalisation et offrant un lieu de respiration et d’accueil pour les promeneurs.

Après le square Pasdeloup, ça serait le tour des jardins de Notre-Dame. Transformer ce qui trouve son public, joue un rôle dans le rafraîchissement de la ville, mais aussi de lien social. Défendre l’esthétisme des squares parisiens aurait sa place dans le PLU, tout comme dans le Manifeste pour la beauté de Paris. 

Je voudrais revenir sur vos critiques : les associations, les riverains, les élus, défendant la préservation des squares seraient « conservateurs ». En l’espace, si être conservateurs, c’est souhaiter que ce qui fonctionne trouve son public, joue un rôle dans le rafraîchissement de la ville, mais aussi de lien social, j’assume de l’être. Si être conservateur c’est vouloir la préservation de ce qui trouve son public, cela dit quelque chose de votre image de Paris. 

Autre critique : si nous voulons la restauration à l’identique du Square c’est parce qu’on est pro voiture. Comme si c’était les squares actuels qui avaient empêché la fermeture à la circulation. 

Notre vœu dans la lignée de la pétition qui a été présentée par des riverains et des associations demande donc que le projet soit remis à plat. 

Je vous remercie.



Maud Gatel à propos de la dénomination d’une école Agnès Varda (14ème) – Juin 2023

Madame la maire, chers collègues,

Née à Ixelles, en Belgique, Agnès Varda fut une pionnière de la Nouvelle Vague. Remarquée dès son premier long-métrage, La Pointe courte, elle monta les marches de Cannes quelques années plus tard avec son deuxième long-métrage, Cléo de 5 à 7. En 2017, elle fut la première réalisatrice française à recevoir un oscar d’honneur pour l’ensemble de sa carrière.

De Hollywood à la rue Daguerre. Car Agnès Varda était intimement liée au XIVe arrondissement. Quand on demandait à Agnès Varda où elle habitait, elle répondait, non pas Paris, mais Paris XIVème. Plus exactement dans la fameuse maison rose de la rue Daguerre.

C’est grâce à notre collègue Eric Azière que nous étudions aujourd’hui cette proposition de donner à l’école élémentaire Boulard le nom d’Agnès Varda. Et je voudrais l’en remercier, tant Agnès Varda est liée au XIVe arrondissement et plus précisément le quartier Daguerre. Agnès Varda vivait rue Daguerre depuis les années 50, dans une petite maison rose et faisait partie de la vie du quartier. Elle avait même décidé de rendre hommage à sa rue, en décidant en 1975 de filmer au plus près sa rue, ses voisins et commerçants, en tournant Daguerréotypes entre le numéro 70 et 90 de la rue.

C’est donc avec beaucoup d’enthousiasme que nous voterons cette délibération à l’initiative d’Eric Azière pour renommer l’école Boulard du nom d’Agnès Varda. A proximité immédiate de la place Jacques Demy. Et de la fresque en son hommage.  

Je vous remercie.

Maud Gatel à propos d’un voeu du groupe concernant les “mairies solidaires” – Juin 2023

Merci Monsieur le Maire.

Dans le contexte de la discussion de la réforme des retraites, la mairie de Paris, en violation avec le principe de neutralité des services public, a jugé bon d’apposer sur l’hôtel de ville une banderole “mairie solidaire”. Elle a été imitée par la quasi-totalité des mairies d’arrondissement de gauche de la capitale.

Saisi par certains de nos collègues que je souhaite remercier, le juge des référés a rappelé que, je cite “le principe de neutralité des services publics s’opposait à ce que soient apposés sur les édifices publics des signes symbolisant la revendication d’opinion politique, religieuse ou philosophique”.

Lundi Madame la Maire vous vous êtes assise sur cette décision de justice, aussi limpide que prévisible, et avait à nouveau apposé des banderoles au fronton de l’Hôtel de Ville. Cet épisode traduit une nouvelle fois une conception très singulière de la démocratie. Quand les décisions qui en découlent vous déplaisent vous vous en affranchissez, ce que vous ne manquez d’ailleurs jamais de dénoncer chez les autres. La mairie de Paris est celle de tous les Parisiens et pas un tract de la NUPES. Parfaitement le droit d’être en désaccord avec les politiques gouvernementales, en revanche pas celui de s’affranchir du principe de neutralité des services publics.

Madame la Maire, pourriez-vous indiquer aux Parisiens le cadre financier dans lequel s’inscrit cette démarche aussi puérile qu’irrespectueuse du droit, tant à la mairie centrale que dans les arrondissements ?

Je vous remercie.

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