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Béatrice Lecouturier à propos de la niche du groupe MoDem pour la protection du petit patrimoine – Juin 2023

Madame la Maire,

Mes chers collègues,

Tout le monde le sait, Paris ne serait pas Paris sans ses monuments et son patrimoine historique exceptionnel. La Tour Eiffel, Notre Dame, le Louvre, l’Hôtel des Invalides, la Sainte Chapelle, la Butte Montmartre, les hôtels particuliers du Marais, les places ; bref tout ce patrimoine majestueux que nous envie le monde entier et qui fait de Paris la ville la plus belle du monde.

Mais à côté de ce patrimoine flamboyant se cache dans nos quartiers, dans nos rues, sur nos murs, un patrimoine plus humble, plus modeste, un petit patrimoine.

Notre ville regorge de tous ces témoignages du temps à qui sait les regarder, sur les trottoirs, les façades, dans les cours ou les jardins, qui racontent non seulement l’Histoire, avec un grand H, mais aussi la petite histoire de ses habitants et de leur quotidien ; des racle pieds, des chasse roues, des pompes à eau, des devantures de commerces, autant d’éléments qui nous renseignent sur l’organisation de notre ville au fil de son histoire.

Alors je sais que la notion même de petit patrimoine peut susciter des réactions.

Cependant, parler du petit patrimoine n’a rien de péjoratif ni de diminutif ;

Parler de petit patrimoine, ou de patrimoine de proximité, ne doit pas être une question qui clive et nous pourrons utiliser dans nos travaux les 2 termes sans dogmatisme. Même si je vous avoue avoir une préférence affective pour l’appellation de petit patrimoine.

Notre groupe Modem, Démocrates et Écologistes, a donc fait le choix de vous présenter aujourd’hui une délibération pour rendre hommage à ce petit patrimoine urbain trop souvent oublié et qui mérite, pourtant, de notre ville, une véritable politique de sauvegarde et d’entretien.

Remettre les Parisiens au centre de la politique patrimoniale à Paris a été notre boussole pour présenter cette niche qui s’articule autour de 3 axes principaux.

Ces trois axes principaux sont les suivants : Recenser, Restaurer, Valoriser.

Tout d’abord, recenser.

La notion même de petit patrimoine, nous venons de le dire, est difficile à appréhender par sa diversité et son manque d’encadrement juridique.

Cependant, nous pouvons aisément le caractériser lorsque nous pensons aux frontons, portails, statues, puits, kiosques, fresques murales, bornes, cadrans solaires ou boîtes à sable .

Mais bien d’autres éléments que nous ignorons encore peuvent être protégés au titre du petit patrimoine. Je pense notamment à tout ce patrimoine industriel, végétal ou animal qui sont des marqueurs forts de notre paysage parisien.

Les Parisiens sont les premiers témoins de ce petit patrimoine qui ponctue leur quotidien, leurs trajets pour aller au travail, leurs promenades ou leurs moments en famille. Ce petit patrimoine, il se l’ont approprié au fil du temps, il fait partie de leur environnement le plus proche , ils y sont très attachés et ils ont envie de le sauvegarder.

C’est pourquoi nous proposons qu’une plateforme collaborative soit créée afin de recenser tous les éléments de petit patrimoine et alimentée par les Parisiens eux-mêmes. Cette plateforme complètera le travail déjà fabuleux des associations et sociétés historiques dans les arrondissements.

A côté de cette plateforme collaborative, nous souhaitons la création d’un Observatoire Parisien du petit patrimoine composé de membres d’associations nationales et parisiennes très actives sur le sujet, de la commission du Vieux Paris, d’historiens, d’architectes et de Parisiens.

Cet Observatoire sélectionnera un certain nombre d’éléments recensés qui appelleraient à une restauration urgente.

Le deuxième axe de cette niche concerne la restauration de ce petit patrimoine.

La restauration du patrimoine demande des moyens financiers importants. La restauration du petit patrimoine est donc une question financière mais elle est aussi une volonté politique de flécher les crédits publics.

Or force est de constater que la ville de Paris n’investit pas suffisamment dans la restauration de son patrimoine même si nous saluons la volonté de Karine Taïeb à vouloir faire avancer les choses.

C’est pourquoi nous proposons un financement hybride avec une participation privée et publique ; une plateforme de financement participatif où 1 euro investi par une personne physique ou morale serait abondé du même montant par la ville de Paris .

Notre ville recèle de jeunes apprentis et de professionnels aguerris aux métiers d’art ou de bénévoles qui souhaitent s’engager pour être utiles à la sauvegarde de leur patrimoine. Nous pouvons alors imaginer une mobilisation organisée et encadrée par la ville de Paris pour faire appel à toutes ces personnes.

3ème axe enfin, Valoriser le petit patrimoine.

Même s’il est qualifié de trésor des humbles et des pauvres, le petit patrimoine doit être reconnu et célébré à sa juste valeur.

Aussi, nous proposons la création d’une journée du petit patrimoine parisien qui aura pour objectif la présentation de ce petit patrimoine à tous les Parisiens.

Comme le fait si bien en Sardaigne l’association Monumenti Aperti, ce sont les élèves et les collégiens qui travailleront autour d’un projet de restauration du petit patrimoine puis présenteront à leurs parents et aux habitants de leur quartier durant un week- end l’histoire de ce projet.

La région Ile de France a mis en place dès 2017 une politique ambitieuse pour la sauvegarde du petit patrimoine et chaque année ce sont plusieurs dizaines de sites labellisés Patrimoine d’intérêt régional Ile de France.

D’autres villes et départements en ont fait de même.

Alors chers collègues, nous avons bien vu comme les Parisiens sont attachés à leur patrimoine et savent se mobiliser pour le sauvegarder.

C’est par cette mobilisation populaire que nous souhaitons que la ville de Paris, en collaboration avec chaque mairie d’arrondissement, s’empare de ce sujet patrimonial ; qu’elle mette en place une véritable politique de sauvegarde de ce petit patrimoine parisien que nous vous proposons de voter aujourd’hui.

Je vous remercie.

Béatrice Lecouturier à propos du futur PLU bioclimatique – Juin 2023

Monsieur le Maire,

Mes chers collègues,

Le défi principal de ce PLU est de préserver l’âme de Paris dans sa modernité sans abîmer son histoire. C’est une complexité dont nous ne pouvons nous détacher tant Paris est LA ville patrimoniale reconnue dans le monde entier.

Ce qui rythme notre paysage parisien reconnaissable entre toutes les villes du monde, c’est l’homogénéité et l’élégance de notre ville. C’est une homogénéité mais c’est aussi une hétérogénéité qui fait l’identité de Paris. Chaque arrondissement est unique. Notre ville, riche de ses différences, nous impose de les respecter si nous voulons conserver l’âme de Paris.

Malheureusement, votre notion de l’homogénéité tourne à l’uniformité. Ce qui n’est pas du tout la même chose. L’homogénéité dont notre ville a hérité, c’est la cohérence dont parlait ma collègue Maud Lelièvre, c’est la cohérence et l’harmonie. L’uniformité que vous lui imposez, c’est l’égalité et la monotonie.

Uniformité des logements, uniformité des places, uniformité des jardins et je pense à l’aménagement des abords de Notre-Dame.

Une uniformité tellement contraire à l’esprit parisien. Une uniformité qui débouche sur une banalité de notre espace public. Et je crains que ce PLU ne renforce cette uniformité.

En ce qui concerne l’aspect patrimonial de ce PLU bioclimatique, je souhaiterais citer le très bon rapport de Jean-Paul Bailly rendu au nom des  groupes de travail de la commission du Vieux Paris qui ont travaillé sur le sujet. J’en profite pour saluer l’action de cette excellente commission et de son président Jean-François Legaret qui font un travail exceptionnel pour la préservation du patrimoine. 

Ce qui ressort de ce rapport est qu’une alliance bioclimatique / préservation du patrimoine est compatible. Et j’ai entendu Mme la Maire ce matin, je ne voudrais pas que l’on tombe encore dans cette caricature des défenseurs d’un patrimoine immobile. Le patrimoine et rénovation thermique exigeront beaucoup de finesse souligne le rapport Bailly dans l’analyse du bâtiment.

C’est une politique du sur-mesure qui devra s’appliquer : une souplesse et une adaptation afin de trouver les solutions les plus judicieuses dans la préservation de  l’aspect des bâtiments réhabilités. Comme l’isolation thermique extérieure sur certains murs intérieurs ou la captation d’énergie sur les toits.

Nous sommes inquiets quant à la préservation des façades puisque vous envisagez une modification de l’aspect extérieur des immeubles. Nous sommes inquiets car c’est ouvrir la porte à tous les excès sous couvert de l’isolation thermique.

Nous déposons d’ailleurs un vœu à ce sujet demandant qu’un travail partenarial soit organisé entre l’Agence parisienne du Climat et la Commission du Vieux Paris pour les projets de rénovation énergétique.

Nous nous inscrivons dans ce même esprit de sur-mesure en ce qui concerne les surélévations. Les dents creuses, ces espaces de respiration de notre espace parisien, mais également espaces de respiration et de circulation de l’air. Des ponctuations qui évitent des rues bloc uniformes. Même si les surélévations sont une alternative à la construction, elles doivent être délivrées avec infiniment de précautions. Et ce n’est pas le signe que vous avez donné jusque là en accordant des permis de surélévations très souvent contre les avis de la commission du vieux Paris qui dénonçait ces excès.

C’est pourquoi nous déposons un vœu pour qu’un avis de la commission du vieux Paris contraignant soit rendu pour tout projet de surélévations et uniquement en accord avec les mairies d’arrondissements concernées.

Nous souscrivons à l’idée de réhabilitation des bâtiments existants plutôt que les constructions, bien évidemment. En effet conserver un bâtiment existant est déjà un acte vert en soit car, toute la consommation énergétique liée à sa construction est nulle. Rénover est donc un acte vert.

Un nouveau rendez-vous nous donc  est donné avec l’adoption de ce PLU. Quel visage voulons-nous donner à notre ville pour les prochaines décennies ? Un visage que vous avez passablement abîmé pendant ces dernières années et que les Parisiens refusent. Je vous remercie.

Béatrice Lecouturier à propos du renouvellement du Plan Paris Lecture, voeu porté par l’Assemblée citoyenne

Madame la maire, mes chers collègues, chers membres de l’Assemblée Citoyenne,

Je vais intervenir au nom de notre groupe Modem, Centre et Démocrates sur le vœu relatif au Plan Paris Lecture et ma collègue Maud Gatel parlera ensuite sur le code de la rue.

Je vous remercie sincèrement de vous être emparés sur un sujet fondamental non seulement pour la ville de Paris mais aussi pour notre pays tout entier.

Alors oui, vous avez raison, la lecture est un axe central pour lutter contre les inégalités scolaires et sociales. Elle est un outil d’émancipation, de réflexion, de compréhension, bref, la lecture c’est la liberté.

Or, lorsque nous considérons les chiffres de l’Education Nationale sur le niveau de lecture des élèves, nous ne pouvons qu’être inquiets. Le niveau de lecture des élèves de CM1 est en baisse et la France est reléguée à la 34e place du classement sur 50 pays selon l’étude du Programme international de recherche en lecture scolaire. 

C’est donc très tôt qu’il leur faut donner le goût de lire, à travers des livres, oui, mais aussi à travers des appareils numériques.

 Et il revient aux politiques éducatives de ne laisser personne sur le chemin.

La lecture est la base pour gommer les inégalités sociales. Il existe tant d’exemples d’hommes et de femmes qui se sont extraits de leur milieu social par la lecture. Et il faut refuser le déterminisme social dans la réussite scolaire.

Toutes les propositions que vous faites vont dans le bon sens pour un plus grand rayonnement de la lecture à Paris et nous vous rejoignons tout à fait dans vos propositions.

Cependant, la ville de Paris doit appliquer une réelle politique volontariste sur le plan lecture. Nous avons parlé juste avant votre arrivée de vous accueillir du périscolaire et de la qualité du recrutement de ses animateurs. Je crois beaucoup à un goût partagé de la lecture dans les temps périscolaires, en complément du travail des professeurs qu’il faut saluer dans notre assemblée.

 Mais une qualité des ateliers périscolaires sur la lecture ne se fera que par des animateurs motivés, formés et professionnels ce qui n’est pas encore le cas aujourd’hui ou pas assez.

Vous parlez à juste titre du rôle que doivent tenir les bibliothèques à Paris. Elles sont en effet le premier accès à la culture. Franchir la porte d’une bibliothèque, c’est ouvrir la porte sur le monde infini du savoir. Les professionnels des bibliothèques font un travail remarquable pour éveiller les enfants à la lecture.

Et je regrette cependant que vous n’ayez pas du tout abordé l’élargissement des horaires des bibliothèques et leur ouverture le dimanche.

Lors de notre Mission d’évaluation des politiques d’éducation artistique et culturelle, de nombreuses directrices de bibliothèques nous ont dit combien le rôle des familles était important dans le goût de la lecture pour  leurs enfants. Toutes les études le montrent. La lecture c’est une histoire de famille où les parents lisent des histoires à leurs enfants, occasion d’ échanger et de développer leur langage par la lecture.

Et les familles, elles souhaiteraient pouvoir partager ces temps de culture et de lecture le dimanche. Mais le dimanche, les bibliothèques sont fermées à Paris sauf 9 qui sont ouvertes.

Alors je me souviens que le dernier plan d’action sur la lecture à Paris en 2018 mené par Bruno Julliard demandait l’élargissement des horaires d’ouverture des bibliothèques, comme le préconise d’ailleurs le rapport Orsenna sur la lecture, ainsi que l’ouverture dominicale de 10 bibliothèques.

Le pari n’est pas tenu. Le débat n’avance pas, même si nous le réclamons très souvent et nous le regrettons encore une fois.

Alors mes chers collègues, nous voterons bien évidemment votre vœu en émettant tout de même certaines interrogations sur la réelle capacité de la Ville et de ses mesures à faire évoluer les choses si la mairie de Paris ne prend pas en compte les vrais problèmes qu’elle refuse de mettre en place. Mais nous serons au rendez-vous à vos côtés pour faire un bilan de ce nouveau plan lecture.

Je vous remercie.

 

 

 

 

Béatrice Lecouturier à propos d’une nouvelle politique périscolaire à Paris, portée par le groupe Indépendants & Progressistes

Madame la maire, mes chers collègues, chère Catherine Ibled,

Tout d’abord, notre groupe souhaite saluer le sujet de cette délibération présentée par le groupe Indépendants et progressistes. En effet, 10 ans après une mise en œuvre zélée,  mouvementée et précipitée à Paris en 2013, il est peut-être temps aujourd’hui de faire un point d’étape sur le périscolaire à Paris.

Car force est de constater qu’aucune évaluation n’a été apportée de manière objective réunissant tous les acteurs des rythmes scolaires à savoir les enseignants, les parents et les personnels  d’animation.

Aujourd’hui se posent 3 questions essentielles sur les TAP (temps d’activité périscolaires) :

Le premier est la qualité du recrutement des animateurs :

Alors, je ne sais pas si vous avez eu la curiosité de le faire, mais moi je suis allée sur le site de la mairie de Paris pour connaître quelles étaient les modalités de recrutement des animateurs. Et là, je dois dire mon étonnement en découvrant les critères de sélection. Alors d’abord, il faut savoir reconnaître sur des photos de visages des émotions de colère, de joie, d’étonnement ou de surprise. Il faut répondre à des QCM pour savoir que faire si un enfant veut monter dans un arbre récupérer un ballon ou comment réagir lorsqu’un enfant fait un check pour dire bonjour à un animateur.

Et bien cela n’est pas sérieux. Ce n’est pas sérieux lorsqu’on sait que ces animateurs ont un vrai rôle de responsabilité dans les temps périscolaires et que les parents confient leurs enfants en confiance.

Un bon recrutement passe bien évidemment par la qualité et les exigences de sérieux des candidats. Il passe aussi par des conditions attractives salariales et de travail pour les candidats.

Le second critère est la formation de ces animateurs :

Lors de la MIE sur le périscolaire à laquelle j’avais assisté en 2016 était préconisée la mise en place d’une école de formation des animateurs.

Alors c’était une bonne initiative demandée expressément par les membres de la MIE et de l’adjointe à la scolarité de l’époque Alexandra Cordebard. Or, 7 ans après, toujours pas d’école à la formation des animateurs. Donc la ville n’a pas respecté ses engagements.

La formation des animateurs est pourtant un gage de qualité et leur professionnalisation un atout certain dans leur future activité. Un cadre est indispensable pour garantir une animation homogène sur tout le territoire parisien.

C’est un gage de qualité mais c’est surtout un gage de sécurité. Comment accepter encore qu’en janvier dernier 3 enfants âgés de 4 ans sont sortis seuls de leur école maternelle dans le XV è arrondissement échappant à la vigilance des animateurs du périscolaire avant d’être retrouvés dans la rue à plus d’un kilomètre de leur établissement scolaire ?

Nous appelons donc, comme le demande le groupe Indépendants et progressistes, à la création d’une école de formation des animateurs à la ville de Paris.

Le 3è critère est bien sûr la qualité des ateliers périscolaires :

La richesse de notre tissu culturel et sportif parisien doit être un levier extraordinaire pour en faire profiter tous les élèves parisiens sur les temps périscolaires.

De plus, une attention plus rigoureuse doit être apportée aux associations sélectionnées qui interviennent dans les classes avec un réel programme exigeant proposé dans leur cahier des charges sans avoir à déplorer comme trop souvent des après-midi à regarder des dessins animés ou des ateliers à fabriquer des choses diverses et variées.

Ces temps périscolaires doivent être une valeur ajoutée de qualité dans la connaissance et l’éveil de l’enfant.

Soyons exigeants et volontaires dans ces temps périscolaires qui sont complémentaires au temps scolaire.

Enfin, notre groupe Modem démocrates et écologistes a cependant une divergence d’appréciation avec vous sur le retour à la semaine des 4 jours.

La ville de Paris a choisi de rester sur 4 jours et demi de travail et nous approuvons cette continuité de ce temps scolaire.

Le milieu scolaire et périscolaire a besoin d’un temps long pour être bénéfique et prodiguer ses fruits.

 L’intérêt et le bien être de l’enfant doivent être notre boussole.

Et ce ne sont ni l’organisation ni les modes de vie des adultes qui doivent guider notre réflexion.

 Rien ne permet donc d’attester que” 4 jours, c’est mieux que 4,5″. Et les différents sondages faits auprès des parents des différentes villes montrent qu’ils sont à 50% contre et à 50% pour.

Cela n’exclut cependant pas une réflexion à Paris autour de ce thème.

C’est pourquoi nous voterons donc favorablement votre délibération.

Je vous remercie

 

Question d’actualité posée par Béatrice Lecouturier à propos des notes de frais d’Anne Hidalgo

 

Madame la Maire,

Il y a cinq ans, le journaliste néérlandais Stefan de Vries demandait à consulter vos notes de frais pour l’année 2017, ainsi que celle de votre cabinet.  L’objectif était de répondre à la question suivante :  « quelles ont été les actions d’influence menées par Anne Hidalgo et ses conseillers pour obtenir l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de 2024 ? ». Une démarche en apparence simple.

Or, depuis sa première demande formulée en janvier 2018, et constatant que la mairie ne souhaitait pas transmettre ces éléments, une procédure juridique s’est alors engagée. Après la saisine de la Commission d’accès aux documents administratifs en juillet 2018 puis un jugement devant le tribunal administratif, vous avez formé un pourvoi devant le Conseil d’Etat.

Par sa décision rendue le 8 février dernier, le Conseil d’Etat a finalement  donné raison à M. De Vries en estimant que : «Des notes de frais et reçus de déplacements ainsi que des notes de frais de restauration et reçus de frais de représentation d’élus locaux ou d’agents publics constituent des documents administratifs, communicables à toute personne qui en fait la demande».  Vous avez donc été enjoint à réexaminer la demande de Stefan de Vries «dans un délai d’un mois» et la Ville de Paris a été condamnée à lui verser 3000 euros.

Alors madame la Maire, je souhaite insister sur le fait que nous ne remettons pas en cause votre volonté de vous conformer à la décision du Conseil d’Etat. Nous avons, par ailleurs,  appris que vous avez donné rendez-vous à M. de Vries le 22 mars prochain à l’Hôtel de Ville afin qu’il puisse avoir accès aux documents demandés.

Cependant deux points nous interrogent :

  • Premièrement, pourquoi ne pas avoir communiqué ces notes de frais dès janvier 2018, plutôt que d’engager des frais de justice qui pèseront, à nouveau, sur les Parisiennes et les Parisiens ?
  • Deuxièmement, dans son pourvoi, la Ville de Paris invoquait que le jugement du tribunal administratif autorisait la production de documents qui portait manifestement atteinte à la vie privée de la maire de Paris et de ses collaborateurs. Pourquoi avoir invoqué ce motif ?

Nous avons accompagné la mise en place des règles de déontologie car nous considérons que cela participe de la confiance que nous devons renforcer avec nos concitoyens. La transparence est un pilier indispensable du processus d’élaboration des décisions publiques, nous souhaitons donc des réponses.

Je vous remercie.

Béatrice Lecouturier à propos d’un voeu relatif à la mise en place des Quartiers d’Accessibilité Augmentée

Monsieur le Maire, mes chers collègues,

Comme ce vœu va totalement dans le sens de tout ce qui a été dit par les orateurs précédents, je n’ai aucun doute qu’il sera adopté.

Avec l’organisation des Jeux paralympiques de 2024, ce sont 350 000 personnes en situation de handicap qui sont attendues dans la capitale. Une réelle opportunité donc pour améliorer l’accessibilité de la Ville de Paris, aujourd’hui bien insuffisante.

Transports, hôtellerie, accessibilité des commerces et des sites, les enjeux sont immenses et les attentes tout autant. L’accélération en matière d’accessibilité dans les transports, hors métro malheureusement, que nous continuons d’appeler de nos vœux, est en route.

Le comité stratégique des mobilités se réunit désormais toutes les six semaines pour s’assurer de l’avancée des différents chantiers, notamment sur le sujet de l’accessibilité.

Isabelle Saurat a été nommée déléguée interministérielle à l’accessibilité et des sous-préfets référents handicap ont été nommés pour assurer la coordination avec l’ensemble des services de l’État.

De son côté, la Ville de Paris a annoncé la mise en place de 17 quartiers d’accessibilité augmentée. Leur objectif, permettre à chacun, quelle que soit sa situation, d’accéder aux services de manière autonome. Trois doivent voir le jour en 2023.

Les Jeux olympiques et paralympiques sont une opportunité pour avancer sur ce sujet sur lequel nous sommes indignement en retard. Une ville inclusive est une ville accessible. 

Par ce vœu, nous demandons donc un coup d’accélérateur pour respecter le calendrier, mais également une plus grande place des personnes en situation de handicap dans l’organisation de ces Jeux olympiques et paralympiques.

Et je vous remercie.



Béatrice Lecouturier à propos du Budget de la culture pour 2023

Madame la Maire,

Mes chers collègues,

La ville de Paris ne va pas bien. Tout le monde le reconnaît et ce n’est un secret pour personne. La culture sera donc sacrifiée sur l’autel de votre mauvaise gestion avec un budget en baisse de 4,8 millions dans un secteur déjà durement touché par la pandémie et désormais impacté par l’inflation.

Et pourtant, s’il est un budget qui devrait être sanctuarisé, c’est bien celui de la culture et du patrimoine parisien, plus encore dans la période d’incertitudes que nous connaissons.

La plupart des crédits alloués aux grands établissements culturels comme la Philharmonie ou le Théâtre de la Ville baissent. Ceux de la création artistique et du patrimoine baissent aussi. Il ne reste guère que les musées parisiens réunis dans Paris Musées qui tirent leur épingle du jeu avec un budget stable à 57,3 millions et que nous pouvons féliciter pour la qualité de leur programmation qui a attiré plus de 4 millions de visiteurs à fin octobre.

La machine culturelle parisienne est bien rouillée avec :

  • un Théâtre de la Ville qui réouvrira enfin ses portes au public en septembre 2023. (Après 7 ans de travaux, nous n’y croyions plus.)
  • un théâtre du Châtelet qui se cherche toujours un directeur artistique depuis 2 ans après le départ retentissant de Ruth Mackenzie,
  • des conservatoires qui perdurent leur tirage au sort des inscriptions qui   devait être temporaire,
  • de trop rares bibliothèques ouvertes le dimanche qui privent de nombreux Parisiens d’ un accès élémentaire à la culture.

Bref, une gestion culturelle besogneuse, sans souffle et sans ambition pour une ville comme Paris à l’image de ce budget en baisse qui prouve bien que la culture, quoi que vous en disiez, ne fait pas partie de vos priorités.

Heureusement que de grands investisseurs privés ont encore une ambition culturelle pour notre ville, en témoignent les millions de visiteurs à la Bourse du Commerce, la fondation Louis Vuitton ou l’Atelier des Lumières.

Ce qui chagrine le plus dans votre budget culture est la baisse du budget patrimoine.

Même s’il faut saluer un léger mieux sur l’entretien de certaines églises notamment les tableaux, et il faut saluer à cet égard la volonté de Karen Taïeb et les très bons services de restauration de la Ville de Paris, vous baissez le budget patrimoine alors que vous devriez au contraire l’augmenter.

Chaque Parisien assiste à des travaux cache-misère réalisés au dernier moment, répondant à une urgence absolue du manque d’entretien de notre patrimoine parisien :

Pont des Arts rafistolé, inquiétudes sur l’état de la Tour Eiffel, une place de la Concorde en dégradation, un mobilier urbain non entretenu, autant de sujets d’inquiétude sur la pérennité de ce que nous allons laisser aux générations futures.

Cette baisse du budget patrimonial est d’autant plus préoccupante que notre ville va bientôt accueillir des millions de touristes en 2024 à l’occasion des jeux Olympiques et Paralympiques. Quel visage de Paris allez-vous donner au monde entier ?

Alors que notre ville recèle de trésors enviés de tous, vous ne donnez pas à la ville les moyens de les entretenir.

Alors que le gouvernement présente un budget culturel en hausse de 7%, que la région sanctuarise son budget culture à 100 millions, on retiendra, malheureusement que Paris baisse son budget culture.

Vous avez choisi la culture comme variable d’ajustement à votre budget.

Les Parisiens et le monde de la culture le regrettent.

Je vous remercie.



Béatrice Lecouturier à propos des activistes écologistes dans les musées parisiens – Conseil de novembre 2022

 Mains collées sur les cadres de la Maja nue et la Maja vêtue de Goya à Madrid ou encore sur le somptueux Lacoon au musée du Vatican. Hier encore, un liquide noir a été projeté sur une oeuvre de Klimt à Vienne. 

Ces actions savamment mises en scène par des militants écologistes ont choqué très largement le monde pour remettre la question climatique au centre du débat.

L’art devient donc la nouvelle cible, une mise en danger inconsidérée de chefs d’œuvre. S’attaquer aux musées et aux œuvres célèbres, c’est s’attaquer à l’idée même de la création, à la liberté de tous les publics qui se déplacent dans les musées pour admirer ces chefs d’œuvre, c’est s’attaquer à l’émancipation que nous proposent l’art et la culture.

Au-delà des motivations de ces jeunes activistes, ils sous-estiment largement la fragilité de ces œuvres inestimables et se réfugient derrière l’idée que ces tableaux sont protégés par une vitre. 

Mais cela n’enlève en rien à la gravité de l’acte et  à la volonté de dégrader une œuvre d’art. Cela s’appelle du vandalisme. La volonté de détruire une image pour sa valeur financière, parce qu’elle évoque le pouvoir ou qu’elle attire tous les regards.

Or, c’est une erreur que de vouloir opposer art et lutte contre le réchauffement climatique. 

La France a été épargnée jusqu’à présent par ce mouvement mais des messages sur les réseaux sociaux nous laissent penser que certains collectifs sont prêts à agir quand ils le souhaiteront. Je rappelle que le code pénal français prévoit dans la loi du 15 juillet 2008, que la destruction, la dégradation ou la détérioration d’un immeuble ou d’un mobilier classé ou inscrit au titre des monuments historiques constitue un délit. La peine encourue est de 7 ans d’emprisonnement et de 100 000 euros d’amende.

La ministre de la culture a déjà demandé aux musées nationaux de renforcer les mesures de sécurité pour parer à ces actes de dégradation.

Alors que les voix du monde de l’art s’élèvent de Paris à New York pour condamner ces actes de vandalisme, madame la Maire condamnez-vous également ces actes et pouvez-vous nous dire quelles mesures préventives de protection ont été prises dans les 14 musées parisiens pour protéger les chefs d’œuvre que la ville de Paris possède ?

Béatrice Lecouturier à propos du Conseil Parisien de la Jeunesse – Conseil de novembre 2022

Chers amis du Conseil Parisien de la Jeunesse,

Ce rendez-vous entre vous et nous est un moment à part dans nos débats.

Un moment qui nous met particulièrement en responsabilité vis-à-vis de notre jeunesse. Car la ville que nous pensons aujourd’hui, par les mesures que nous votons, vous engagent, vous jeunes parisiens.

Alors merci d’être parmi aujourd’hui dans cet hémicycle que vous connaissez maintenant. Merci pour votre engagement sincère et authentique dans la vie de notre cité. Il est vrai que les nuages noirs s’amoncellent depuis un certain temps sur nos têtes entre le Covid, une situation internationale fragile, une économie chancelante, un climat social tendu, une terre qui suffoque et qui ne va pas du tout bien, il y aurait de quoi déprimer.

Et pourtant, vous êtes parmi nous, engagés, forts dans vos convictions et responsables. Vous prenez à bras le corps des sujets lourds comme la lutte contre les violences sexistes ou le réchauffement climatique dans un cadre légal et politique. Vos ambassadeurs travaillent d’ailleurs en relation étroite avec les arrondissements car c’est au plus proche de votre territoire que vous devez agir.

Vous êtes nos citoyens de demain, il faut vous donner la parole et chercher avec vous les solutions. D’autant que ça peut aboutir sur de réels projets.

La santé, l’alimentation durable, le futur plan d’aménagement et de développement durable, les violences sexistes et sexuelles sont des thématiques auxquelles est attaché notre groupe centriste Modem Écologistes et Démocrates. Alors nous vous accompagnerons toujours dans la mise en place de vos demandes.

Vous pouvez compter sur nous.

Et nous vous en remercions.

Béatrice Lecouturier à propos du Schéma séniors parisiens 2022-2026 – Conseil de novembre 2022

Madame la Maire, mes chers collègues,

Tout d’abord, permettez-moi de remercier Véronique Levieux de nous avoir transmis des chiffres très détaillés sur la situation des séniors à Paris.

Ces chiffres nous démontrent l’importance des politiques que nous devons déployer dans les années à venir. En effet, s’il est une population qui augmente à Paris, ce sont bien les plus de 60 ans. Aujourd’hui ils représentent 22% de la population parisienne. En 2030, ils représenteront 1/3 des Parisiens.

Et ce chiffre doit être mis en corrélation avec la diminution constante des jeunes et des familles qui quittent massivement la capitale. Oui, il faut nous réjouir d’avoir une ville riche de ses personnes âgées qui doivent trouver toute leur place, mais attention, car ce vieillissement de la population parisienne est inquiétant et doit nous interpeller pour les années à venir. C’est pour cela que nous vous avons régulièrement alertée à ce sujet madame la Maire.

Pour en revenir à votre schéma parisien, les axes proposés nous semblent tout à fait louables et de bon sens mais leur déclinaison s’apparente à un catalogue de mesures pléthoriques et je préfère à titre personnel me concentrer sur 10 mesures efficaces plutôt que 60 qui ne seront pas appliquées.

Beaucoup de choses sont déjà faites pour les personnes âgées à Paris en matière d’accompagnement, et je veux saluer l’action des CCAS dans nos arrondissements. Et pourtant, tant restent encore isolés, dépendants, exclus d’ une ville trépidante où il ne fait toujours bon d’être vieux.

Être âgé dans une ville, c’est surtout revoir ses priorités. C’est d’avoir à sa disposition de bons moyens de mobilité pour se déplacer. Je rappelle que le passe Navigo d’Ile de France Mobilité est à moitié prix pour toutes les personnes de 62 ans sans activité professionnelle à quoi s’ajoute le passe Paris Seniors qui s’applique sous condition de revenus.

Mais la marche est le premier mode de déplacement des personnes âgées qui est un véritable parcours du combattant entre l’état dégradé de la chaussée et des trottoirs, les vélos, les trottinettes et autres objets roulants, les automobilistes peu scrupuleux vis-à-vis des piétons.

Cette année, monsieur Jeanneté le rappelait, sur les 15 piétons décédés, 11 d’entre eux avaient plus de 60 ans. Ils représentent 43% des piétons gravement blessés. Un piéton de plus de 75 ans court un risque 4 fois plus élevé d’être tué qu’un piéton de 45-64 ans. Donc la sécurité des personnes âgées devrait être la priorité de ce schéma sénior alors qu’il propose peu de mesures concrètes.

Notre groupe avait pourtant été porteur de nombreux vœux pour améliorer la sécurité des piétons à Paris, vœux qui ont toujours été rejetés par votre majorité.

Cette vulnérabilité à laquelle sont confrontés les séniors dans l’espace public les pousse même à réduire leurs déplacements, renforçant leur isolement.

L’isolement, voilà bien aussi un défi à relever à Paris où la moitié des personnes de plus de 75 ans vivent seules. Toutes les études le démontrent, le lien social permet de bien vieillir. Le lien numérique s’est lui aussi imposé dans notre société excluant violemment certaines personnes âgées des formalités de la vie quotidienne les plus élémentaires. Je veux parler de consulter son compte en banque, remplir des formulaires pour des renouvellements administratifs ou tout simplement pour sa ligne téléphonique : tout cela devient un enfer pour nombre de personnes âgées qui préfèrent renoncer à ces démarches.

Lutter contre l’isolement, c’est aussi avoir le réconfort d’un animal de compagnie auprès de soi lorsque l’on est dans un Ehpad. C’était l’objet de la délibération proposée par notre groupe l’année dernièe. Or aujourd’hui, aucune avancée de la mairie de Paris sur le sujet.

Et puis ce qui manque surtout dans votre communication, c’est la création d’un guichet unique vers lequel chaque personne âgée peut s’adresser quelque soit son problème. Car c’est bien là le problème : c’est l’accès à l’information. Oui il existe des solutions bien souvent proposées à nos séniors, mais ils ne savent pas toujours à qui s’adresser. Un point unique de renseignement très compétent sur tous les sujets serait le meilleur service à rendre à nos aînés.

Enfin les seniors, ce n’est pas que la fragilité. C’est aussi une ressource précieuse d’énergie et de richesse pour notre ville. Je pense notamment à toute la silver économie qui doit être encouragée à Paris mais qui n’est pas évoquée dans votre communication.

Bien vieillir, c’est faire ce que l’on faisait jeune mais différemment. Bien vieillir, c’est rester connecté, autonome, intégré socialement. C’est aussi vivre dans un environnement sécurisé et accueillant. Mais ça, c’est la politique que vous mettez en œuvre à Paris madame la Maire et ça dépasse le schéma sénior.

Je vous remercie.

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