Catégorie : Béatrice Lecouturier (Page 5 of 17)
Monsieur le maire, mes chers collègues,
Mettre en lumière la situation des aidants, c’est aborder la question de la dépendance dans notre ville. En France, la famille est la pierre angulaire de la prise en charge à domicile des personnes en situation de fragilité ou de perte d’autonomie en raison de l’avancée en âge ou d’un handicap. C’est cette grande armée, de plus de dix millions d’aidants, valeureux et courageux, qui mettent leur vie entre parenthèses pour aider un conjoint, des parents ou en enfant en situation de dépendance. En France, la société utilise l’aidant, mais ne le reconnaît pas assez. La morale collective considère normal de s’occuper de ses proches quand ils sont malades. Or, les aidants ont leur limite : le sentiment de culpabilité, d’être le dernier rempart pour aider celui ou celle qu’on aime, entraîne inexorablement les aidants à l’épuisement moral et physique, à gérer une énorme charge mentale en plus de tout le reste de la vie quotidienne. Et pourtant, heureusement que les aidants sont là, car c’est bien grâce à eux que le maintien à domicile est possible. Et c’est bien le maintien à domicile qu’il faut encourager et promouvoir, comme 80% des Français le souhaitent. Heureusement, et même s’il reste encore énormément à faire, une reconnaissance à leur égard se fait jour peu à peu. Depuis 2017 les choses ont bougé : création d’un congé proche-aidant avec une indemnisation de 58 euros nets par jour pendant trois mois, un don de RTT à un collègue aidant ou proche en perte d’autonomie, déploiement de maisons de répit, expérimentation du relayage, où un professionnel de santé prend le relai pendant six jours, 24 heures sur 24, qui permet un repos de l’aidant pendant cette parenthèse. Mais ces mesures ne sauraient en rester là. Elles doivent être poursuivies et amplifiées, et tout ce qui va dans ce sens va dans le bon sens. C’est pourquoi votre délibération est intéressante parce qu’elle met à l’honneur les aidants à Paris, où le parcours du combattant y est peut-être encore plus difficile pour eux qu’ailleurs. Solitude des grandes villes, temps de transport important, difficulté de trouver les informations, manque de considération pour les personnes âgées et pour ceux qui les aident.
Les aidants font trois demandes principales : un droit au répit, des moyens financiers supplémentaires, et aucun reste à charge pour l’aidant. Une porte d’entrée unique qui les guide vers l’ensemble des dispositifs existants. Et c’est là, il me semble, sur ce dernier point que vous auriez dû insister. En effet, les mairies d’arrondissement, qui sont la meilleure entrée pour rassurer, guider et simplifier le parcours du combattant des aidants. Une formation et une sensibilisation des personnels serait le meilleur service à leur rendre.
Enfin, un dernier mot sur tous ces mots sur tous ces jeunes qui sont arrachés effectivement comme vous l’avez souligné Monsieur, de l’insouciance de leur vie pour les plonger dans leurs responsabilités lourdes pour leur jeune âge. Ils sont 700 000 jeunes aidants en France et 70% d’entre eux présentent des troubles anxio dépressifs.
Pendant la période covid, de nombreux jeunes ont été perdus de vue par l’éducation nationale. Ils étaient nombreux, ils étaient devenus des aidants à temps-plein, les empêchant de poursuivre leurs études correctement.
Il y a donc un travail indispensable, de reconnaissance et de soulagement à faire auprès de ces jeunes. Nous voterons donc bien évidemment cette délibération pour mettre à l’honneur ces millions d’hommes et de femmes qui ont vu leur quotidien bouleversés du jour au lendemain.
Pour 54 d’entre eux, ils ne sont pas au courant qu’ils sont des aidants, et le plus souvent “elles” d’ailleurs. puisque dans 2 cas sur 3 l’aidant est une femme. Ils et elles font seulement ce que leur cœur dit de faire en s’occupant d’une personne de leur famille devenue vulnérable. Aujourd’hui ces aidants ont des droits, il faut leur faire savoir, il faut les accompagner, il faut aider les aidants.
Je vous remercie.
Merci Madame la Maire. Madame la Maire, mes chers collègues,
Notre groupe tient tout d’abord à remercier le groupe Changer Paris de mettre à l’honneur les familles à Paris à travers cette délibération. Car, s’il y a bien un sujet sensible et décrié de votre politique, c’est bien la place ou précisément, l’absence de place que vous avez décidé de laisser aux familles dans notre capitale. La présence de familles, d’enfants, de jeunes, est essentielle pour éviter le vieillissement d’une ville et pour maintenir son dynamisme. Or, les chiffres sont là, implacables dans leur réalité : Paris perd de sa population avec une moyenne de 11 000 habitants par an selon les dernières données de l’INSEE, et les 3 000 inscriptions en moins pour la prochaine rentrée scolaire sont tout autant inquiétantes. Une érosion lente, mais une érosion qui devient structurelle et qui doit impérieusement vous interroger, Madame la Maire. Mais, malheureusement, vous n’entendez pas les alertes que vous envoient les familles. Lorsque l’on interroge des familles qui font le choix de quitter Paris, les réponses sont très intéressantes. Tout d’abord, elles ne regrettent en rien leur choix de quitter Paris, et elles disent même qu’elles auraient dû franchir le pas avant. Ensuite, elles expliquent qu’elles étaient prêtes à rester à Paris, à supporter des logements exigus, des loyers plus chers, des temps de transport importants pour aller travailler, si Paris n’était pas devenue ce qu’elle est devenue depuis que vous êtes arrivées aux commandes de la ville.
Madame la Maire, les familles ont besoin d’une ville apaisée pour rester dans leur ville, une ville en harmonie avec ses habitants. Une ville apaisée, c’est un espace public organisé, où les piétons ne risquent pas d’être renversés par des vélos ou des trottinettes. Une ville apaisée, c’est disposer d’une place de crèche pour une famille lorsqu’un enfant arrive. Une ville apaisée, c’est disposer d’un logement social lorsqu’il est éligible et puis le quitter lorsqu’il ne l’est plus, pour que le parc social tourne. Une ville apaisée, c’est pouvoir sortir le soir en sécurité ou laisser sortir ses enfants en toute tranquillité. Une ville apaisée, c’est la préservation d’un cadre de vie, une ville où son histoire et son patrimoine sont respectés, où la propreté est la règle. Une ville apaisée, enfin, ce sont des espaces verts, des parcs et des jardins, et non une tour triangle ou une bétonisation à outrance dans certains quartiers. Bref, une ville apaisée, c’est tout le contraire de la politique que vous menez à Paris, et que les familles subissent en premier. En réalité, les familles quittent Paris car elles ne supportent plus la brutalité de notre ville, ses incivilités et l’agressivité grandissante dans une capitale où les habitants ont perdu le lien qui les unissait. Les familles ce sont les parents, ce sont les enfants mais ce sont également les grands-parents, ou les personnes en situation de handicap qui ont des difficultés à se déplacer et qui sont dans l’obligation de prendre leur voiture pour faire des démarches quotidiennes mais qui ont de plus en plus de mal à le faire. Ne les oublions pas. Madame la Maire, ne les oubliez pas.
Alors oui, nous voterons bien évidemment la délibération du groupe Changer Paris pour donner de véritables moyens à notre ville, pour donner envie aux familles de rester dans notre capitale, pour qu’elles restent, le cœur battant de notre capitale.
Alors que notre ville a tous les atouts nécessaires pour réussir, dire aux familles “Je vous aime” ne suffit plus, Madame la Maire. Car, comme vous le savez, il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour, c’est ce que vous demandent les familles à Paris. Et je vous remercie.
Mes chers collègues.
En 20 ans, le nombre de deux roues motorisés à Paris a significativement augmenté, contribuant à l’encombrement des trottoirs en raison d’un nombre de places de stationnement insuffisant.
Si le groupe MoDem s’est prononcé en faveur du principe de stationnement payant des deux roues motorisés, c’était notamment pour répondre au besoin de désencombrer les trottoirs.
Mais, nous l’avons dit, les tarifs visiteurs sont disproportionnés et ne sont pas justifiés. Dès lors, les abonnements proposés aux professionnels doivent compenser ce niveau de prix.
La mise en œuvre du stationnement payant des deux roues motorisés n’étant pas destinée à remplir les caisses exsangues de la ville, mais bien à améliorer les acheminements piétons et la physionomie de notre ville.
Lors du débat sur le vote lié au tarif de stationnement du mois de juillet, nous avions demandé que la définition des professionnels soit extensive afin d’éviter que certains ne soient exclus du dispositif et que l’ensemble des codes NAF soient pris en considération par le tarif professionnel. Ce n’est finalement pas le choix qui a été pris par la Ville de Paris, laissant de côté de nombreux professionnels, notamment venant de la grande couronne. L’ouverture tardive de la plateforme, couplée à la difficulté d’enregistrer son deux roues motorisé électrique et thermique pour les professionnels, a engendré de nombreuses difficultés pour les propriétaires de ces deux roues.
On estime à 100 000 le nombre de deux roues motorisés transitant à Paris, mais quelques milliers de professionnels seulement ont été enregistrés.
Par ce vœu, nous souhaitons donc qu’une première évaluation soit réalisée. Par ailleurs, nous souhaitons par ce vœu que la possibilité de bénéficier des tarifs professionnels soit élargie à toutes celles et tous ceux qui travaillent à Paris, quel que soit leur code NAF ou leur domiciliation.
Je vous remercie.
Merci Monsieur le Maire, Monsieur le Maire, mes chers collègues.
La ténacité est une vertu en politique alors, nous déposons à nouveau ce vœu qui demande une accélération dans le processus d’ouverture dominicale des bibliothèques.
Alors, nous le déposons à double titre. Tout d’abord, vous savez que les bibliothèques sont les premiers lieux d’accès à la culture. Bien loin devant la fréquentation des musées, des salles de concerts, des cinémas ou de tout autre lieu de culture. Ce sont les premières clés que l’on donne à chaque individu pour s’emparer de sa propre culture, pour qu’il attrape le virus de la culture.
Mais les bibliothèques sont aussi des lieux de vie, parfois un lieu de refuge, un lieu pour faire ses devoirs ou un lieu de passage parfois. Bref, ce sont des lieux de proximité que vous défendez, chère Carine Rolland, je le sais.
Et puis nous le déposant à nouveau car en fait, nous n’entendons absolument plus parler de ce sujet en commission. Carine Rolland nous annonçait l’ouverture d’une seule bibliothèque le dimanche en 2022.
Au total, nous arrivons donc à neuf bibliothèques ouvertes sur les 74 que compte la Ville de Paris. À ce rythme là, il nous faudra donc 65 ans pour avoir toutes les bibliothèques de la Ville de Paris ouvertes le dimanche.
Alors nous pourrions en plaisanter. Mais cela est un vrai sujet pour notre ville, pour l’accès à la culture pour tous que nous défendons et qui pourtant butte encore.
Voilà pourquoi nous déposerons inlassablement ce vœu, car c’est de l’intérêt de tous les Parisiens et j’espère que vous y apporterez un avis favorable.
Je vous remercie.
Béatrice Lecouturier à propos de la Stratégie parisienne handicap 2022-2026 – Conseil d’octobre 2022
Nous attendions depuis longtemps cette communication sur le handicap qui est une question fondamentale pour notre ville. C’est enfin chose faite et nous vous remercions.
Alors, rendre une ville inclusive, c’est une question d’humanité, une éducation à l’altérité, une acceptation de la différence. C’est une richesse pour notre société qui se morcelle et ne respecte plus.
Chacun doit se sentir concerné pour faire avancer les choses, chaque Parisien, chaque administration.
Cette question cruciale, maintes fois mise à l’honneur, montre pourtant que les moyens mis en place restent toujours insuffisants. Le handicap, tout le monde en parle, mais les réalisations ne sont toujours pas au rendez-vous.
Alors j’aimerais partager votre enthousiasme, madame la Maire, sur la situation du handicap à Paris. Mais sur le terrain, les échos nous remontent moins positivement.
Notre groupe se félicite de la transversalité du traitement des questions liées au handicap auprès de chaque délégation de la Ville de Paris. Un point annuel nous paraît cependant insuffisant dans la temporalité. C’est un sujet qui doit être évoqué entre toutes les directions de la Ville de Paris, de manière beaucoup plus régulière.
La variété des handicaps, qu’il soit moteur ou mental, renforce la complexité de réponse d’engagement des politiques publiques. L’accessibilité aux personnes handicapées est une priorité depuis l’arrêté du 8 décembre 2015. Or, force est de constater que moins de la moitié des ERP à Paris ont fourni une attestation d’accessibilité en 2022.
Un environnement qui n’est pas accessible exclut, vous l’avez très bien dit madame la Maire, et pourtant, la première des accessibilités, ce sont bien les transports et notamment à Paris, l’accessibilité au métro.
L’accessibilité au métro reste le maillon faible pour les personnes handicapées. 17 ans après la promulgation du texte de 2005 lancé par Jacques Chirac, Paris demeure pourtant l’une des grandes villes au monde ou le réseau de métro est le moins accessible, alors que Los Angeles ou Washington le sont à 100 %.
Alors oui, c’est compliqué de rendre accessible un réseau de métro historique. Oui, c’est un défi d’ampleur. Mais oui, il existe des solutions modulables d’accessibilité, comme se concentrer sur quelques stations où il y a beaucoup de correspondances. Île-de-France Mobilités a fait de réels efforts en ce qui concerne les aménagements d’escalators, de sonorisation des quais ou des rames.
Mais la Ville de Paris, qui participe au financement d’Île-de-France Mobilités, a elle aussi une responsabilité et doit avoir une volonté de monter en puissance dans la modernisation des stations de métro, plutôt que de rejeter en permanence la faute sur la Région. Car c’est ensemble que l’on avance.
Les Jeux Olympiques seront un accélérateur évidemment, et le pourcentage des stations accessibles devrait être accru. Au total, la RATP promet 21 nouvelles stations de métro totalement accessibles aux utilisateurs de fauteuils roulants d’ici 2024.
Une ville inclusive, c’est aussi une ville qui s’adapte. Notre groupe a été à l’initiative d’un vœu de la mise en place des heures silencieuses, dans les administrations et bâtiments de la Ville de Paris, pour garantir aux personnes handicapées, notamment aux personnes atteintes de troubles autistiques, à venir faire leurs démarches dans un environnement calme et sécurisant.
Nous sommes heureux de constater que vous reprenez cette idée dans votre communication pour encourager les commerces à le faire. Mais il faudrait aussi que la Ville de Paris se l’applique à elle-même.
Alors, madame la Maire, pourrions-nous avoir un bilan de la mise en place de ces heures silencieuses ? Quelles sont les administrations ou les bâtiments municipaux qui appliquent cette mesure ? Nous ne le savons pas et nous vous réitérons notre souhait d’être associé à cette mise en place.
Enfin, la question du handicap chez les enfants recouvre plusieurs problématiques. Leur inclusion dans le milieu scolaire, qui s’améliore, mais qui reste encore insuffisant pour de nombreuses familles, comme nous l’avons dit déjà hier. Cette inclusion passe par l’amélioration du statut des AESH, indispensable pour une continuité de l’accompagnement de l’enfant. Pour mémoire, ce sont 300 AESH qui ont démissionné durant l’été 2022, soit 10 %, laissant de nombreuses familles en détresse.
Même si chaque petit pas est important pour faciliter la vie de plus de 200 000 Parisiens et Parisiennes porteurs d’un handicap, la tâche reste immense pour leur offrir un cadre de vie qui leur fasse oublier leurs difficultés à trouver leur place dans notre ville.
Alors, je voudrais rendre hommage à toutes les associations qui se battent quotidiennement pour faire valoir les droits à toutes les personnes fragilisées par un handicap.
Mais nous aurons en réalité vraiment gagné notre bataille lorsque notre regard aura changé sur le handicap. Et là dessus, nous sommes tout à fait d’accord avec vous, madame la Maire.
Je vous remercie.
Madame La Maire, Mes chers collègues,
Tout d’abord permettez-moi de remercier tous les enseignants et les personnels scolaires qui ont permis le bon déroulement de cette rentrée pour que nos élèves soient accueillis dans de bonnes conditions.
Les crises se succèdent et pourtant, l’école doit rester un sanctuaire préservé, un lieu d’apprentissage et de sécurité pour nos enfants.
Alors merci madame la Maire de mettre, enfin, dans votre communication de rentrée des mots comme « école bienveillante » , « accueillante » ou encore « d’excellence pédagogique ». Vous ne nous aviez pas habitués à ce vocabulaire, et les élus de notre groupe qui défendent depuis toujours ces valeurs d’excellence pour tous ne peuvent que saluer ce progrès.
Les effectifs des élèves poursuivent leur baisse inexorable. Cette année encore, 3000 élèves en moins dans nos classes parisiennes. Rappelons que l’année dernière c’était 6000 élèves en moins. Nous ne pouvons que nous réjouir du ralentissement de ces chiffres inquiétants.
Cependant, les causes profondes de départ des familles restent toujours les mêmes: des logements trop chers, des difficultés à se déplacer, le mauvais entretien de la ville, une insécurité galopante et un manque d’espaces verts entre autres arguments. Et force est de constater que vous ne vous attaquez pas à ces vrais problèmes.
Les crises climatologique et énergétique qui frappent notre pays se sont invitées dans nos établissements scolaires parisiens et ont remis en lumière les enjeux de climat dans notre capitale. Toutes les initiatives qui vont dans ce sens sont bonnes. Alors oui aux cours oasis même si un réel effort doit se poursuivre, car une centaine de cours sur plus de 600 écoles, cela reste encore assez faible.
Un point faible dans cette communication sont les rénovations thermiques de nos établissements scolaires, point que vous n’abordez pas et pourtant capital. Comme vous le soulignez, le parc immobilier parisien de nos écoles est ancien. Alors que vous êtes à la moitié de votre second mandat, pouvez-vous nous dire, Madame la Maire, quel est le bilan des travaux de rénovation énergétique dans les écoles parisiennes ?
Patrick Bloche a indiqué que 40 interventions ont été effectuées à des fins de rénovation énergétique. Cela paraît bien maigre au regard des 683 écoles publiques parisiennes. Une exemplarité de la ville des travaux d’isolation énergétique serait la bienvenue. Mais il est vrai que cela fait moins de buzz que de planter des forêts urbaines.
Alors, au chapitre des travaux, les enseignants remontent encore trop souvent des lourdeurs administratives de la Ville de Paris et le manque de coordination entre les équipes intervenantes pour avoir des résultats rapides. Là encore, Madame la Maire, trouvons les moyens pour simplifier la vie des directrices et des directeurs dans la gestion de leur école.
En ce qui concerne la situation de l’accueil des élèves en situation de handicap, nous ne pouvons que nous féliciter de la progression constante de l’inclusion des élèves. À la rentrée 2022, un effort particulièrement important du gouvernement a été porté sur les AESH et leur recrutement. Paris compte 3246 AESH, soit une augmentation de 35 % depuis 2017.
Mais la réponse reste encore insuffisante pour de nombreuses familles. Car le handicap recouvre diverses formes, complexifiant l’inclusion de ces élèves. Selon l’Unapei, encore trop de jeunes atteints de handicaps mentaux ne seront pas scolarisés ou ne bénéficieront que de “quelques heures par semaine” de cours en cette rentrée 2022. Ne relâchons pas nos efforts. L’accueil des enfants porteurs d’un handicap, quel qu’il soit, est une question d’humanité, une question d’éducation à l’altérité, une acceptation de la différence dès le plus jeune âge. C’est une richesse pour notre société qui se morcelle et ne se respecte plus.
Enfin, je souhaiterais terminer mon intervention sur la situation très préoccupante des crèches. En effet, le manque de personnel dans le secteur de la petite enfance crée une situation de grande tension dans l’accueil des tout petits. Le problème est encore récurrent à Paris mais prend une tournure tout à fait inédite cette année.
A Paris, vous avez choisi de geler 6000 places en attendant de recruter effectivement des personnels qualifiés. Les premiers lésés sont les parents de jeunes bébés qui n’ont pas eu l’attribution de places en crèche, comme vous l’avez si bien dit Patrick Bloche.
L’exigence de ces métiers, le rythme éreintant qu’ils imposent, des salaires peu attractifs couplés à des problèmes de logements trop chers et des temps de trajet trop importants, n’attirent plus de vocations dans cette profession.
Aussi, une réflexion est à avoir sur la politique du logement des personnels de la petite enfance à Paris. Un quota de logements du parc social attribué au personnel des crèches est à envisager sérieusement. Mais là encore, c’est toute la politique du logement social à Paris qui est à revoir et que notre groupe appelle de ses vœux depuis de longues années.
Alors, comme je le disais en introduction, malgré tous ces nuages noirs, la vie des écoliers, collégiens et lycéens à Paris doit être épargnée de ces questions lourdes afin qu’ils étudient dans les meilleures conditions.Souhaitons leur à tous une année scolaire de belles réussites.
Je vous remercie.