Catégorie : Démocratie locale (Page 1 of 5)

« Dynamiser la démocratie locale »

A Paris, les instances démocratiques locales méritent davantage d’attention et de dynamisme. Pour ce faire, les instances locales doivent être repensées à la fois dans leur fonctionnement mais aussi dans leur participation aux décisions et projets locaux. De même, le tissu associatif parisien joue un rôle essentiel en termes de lien, d’accompagnement social, de pratiques sportives ou d’inclusion. La nécessité d’une stratégie associative à l’échelle de la ville s’impose, tout comme le renforcement de leur pérennité par des financements pluriannuels et la possibilité de promouvoir leurs activités à travers le réseau d’affichage parisien.

Maud Gatel à propos des votations citoyennes

Merci beaucoup Monsieur le Maire.

Nous croyons à la démocratie participative. Dans un climat de défiance, elle peut utilement contribuer à rapprocher les citoyens des décisions mais à condition qu’elle ne soit pas instrumentalisée. 

L’an passé, c’était une question qui occultait la réelle question en raison d’une formulation dont même la commission de la déontologie s’est émue. Cette année, c’est une proposition : plus ou moins de rues jardins, sur laquelle le Conseil de Paris s’est déjà prononcé à l’unanimité. 

Alors, un peu de politique fiction. Et si, le 23 février, les votants disaient non, que fait-on ? Alors l’hypothèse est peu probable, vous en conviendrez mais justement, la démocratie participative, c’est un outil extrêmement intéressant mais à condition de ne pas l’utiliser n’importe comment, d’autant plus qu’elle a un coût élevé mais la démocratie a aussi un prix. 

Alors les thèmes ne manquent pas, sur lesquels consulter les Parisiens. Donc évitons les sujets plébiscitaires, c’est l’objet de notre vœu, soyons un peu sérieux avec la démocratie participative. 

Je vous remercie.

Maud Lelièvre à propos de l’attribution de la citoyenneté d’honneur de la Ville de Paris à la Seine

Merci Monsieur le Maire,

Mes chers collègues,

Parler de la Seine, c’est invoquer un fleuve qui a façonné notre ville tout autant que son histoire. Ce n’est pas une simple étendue d’eau qui traverse Paris ; c’est l’axe autour de laquelle notre ville s’est construite, le témoin silencieux de nos mutations, de nos prospérités et de nos crises.

La Seine, c’est aussi un récit : un récit pour les Parisiens, des premiers qui s’établirent sur les berges, des bateaux-mouches qui en ont fait sa renommée, des artistes qui l’ont immortalisée, et des grands travaux haussmanniens qui l’ont encadrée dans la pierre. À chaque époque, nous avons donné à la Seine un rôle, un usage et une fonction.

Mais c’est justement là que réside le cœur du problème : nous avons trop longtemps considéré la Seine sous son prisme de l’utilité. Elle a été la voie de commerce, source d’énergie, réservoir d’eau potable, exutoire de nos rejets industriels. Le XXe siècle, avec son urbanisme productiviste, en a fait une artère économique, un canal maîtrisé, une frontière parfois négligée. 

Or, un fleuve ne se réduit pas à son utilité, en tout cas l’utilité des hommes. Il est un écosystème, un organisme vivant, un équilibre fragile qui dépasse nos logiques purement fonctionnelles.

L’inscription des rives de la Seine au patrimoine mondial de l’Unesco en 1991 a marqué une prise de conscience de sa valeur historique et culturelle. Et plus récemment, les regards du monde entier se sont tournés vers elle au cours de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques. Ces moments nous rappellent combien la Seine est bien plus qu’un décor, elle est une entité qui nous relie.

Si nous débattons aujourd’hui de la citoyenneté d’honneur de la Seine, la question qui reste posée n’est pas celle d’un titre honorifique, mais celle d’un véritable statut juridique.

Dans d’autres pays, cette question du droit de la nature est en marche, cette révolution juridique est en marche. En Nouvelle-Zélande, le fleuve Whanganui a obtenu une personnalité juridique, lui permettant d’être représenté en justice. En Colombie, le fleuve Atrato a bénéficié de droits propres qui permettent de garantir sa préservation en lien avec les communautés autochtones. En Espagne, la lagune Mar Menor a été reconnue comme entité juridique pour lutter contre sa destruction.

Ces exemples montrent qu’un autre rapport au fleuve est possible. Une relation où nous ne nous contentons pas simplement de protéger un bien que nous possédons, mais où nous reconnaissons une intégrité de ses droits. 

Nous devons à la Seine ce tournant historique. Conférer des droits à la Seine, ce n’est pas lui accorder une citoyenneté fictive, c’est donner un cadre légal qui lui permette d’être défendue contre les pollutions, les atteintes irréversibles, l’exploitation démesurée. C’est aussi reconnaître que nous avons une responsabilité collective et juridique et non seulement pour aujourd’hui, mais pour les générations futures. 

Alors la Seine a été victime de négligences, d’abus, de pollutions qui mettent en péril sa biodiversité et sa viabilité. Bien plus qu’une approche symbolique, il faudrait avoir une approche exigeante sur le plan du droit  mais aussi sur le plan des actes. 

J’ai en mémoire la récente, et je préfère rappeler ici la récente affaire du déversement illégal de déchets industriels de Lafarge qui en est une preuve accablante. 

Il ne suffit pas de voter des textes symboliques, il faut les appliquer. Alors ne nous contentons pas d’un titre juridique, agissons en cohérence avec ce que nous défendons. A travers ce texte, protégeons juridiquement la Seine, et surtout concrètement, de là à l’avenir des différentes pollutions et rejets industriels. 

Je vous remercie. 

Maud Gatel à propos de la loi PLM (Paris Lyon Marseille)

Merci Madame la Maire,

Mes chers collègues, 

Oui Paris vit une anomalie démocratique. Les Parisiens votent directement pour leur maire d’arrondissement qui mène des politiques de proximité mais sans moyens réels. 

Et il vote indirectement pour le ou la maire de Paris qui concentre pourtant l’essentiel des pouvoirs. “Voter à Paris ne sert à rien”. A chaque fois que j’entends cette phrase de la part de nos concitoyens, ça me révolte et je pense qu’en tant que tout démocrate sincère devrait être absolument révolté d’une telle situation. 

La règle actuelle entretient également une segmentation des habitants en instaurant un mode de gouvernance illisible et inéquitable. C’est pas moi qui le dis c’est votre ami Benoît Payan. Je cite “certains politiciens de droite ou de gauche avaient tendance à s’occuper mieux des arrondissements qui leur étaient favorables au scrutin que les autres et ça, ça n’est pas juste”.

Et surtout cette loi porte un risque démocratique majeur oui ça ne s’est jamais produit et d’ailleurs personne n’a jamais dit le contraire mais ce mode de scrutin permettrait l’élection d’un maire minoritaire en voix. 

Une véritable aberration dans notre démocratie alors une réforme simple est sur la table et elle fait suite à de très nombreux travaux. Avec un objectif : garantir aux Parisiens les mêmes droits électoraux que ceux de tous les Français. Avec un principe tout aussi limpide, permettre à chaque Parisien de voter pour son maire d’arrondissement et pour son maire de Paris avec deux urnes distinctes, rien de plus rien de moins. 

Le Premier ministre a annoncé vouloir annoncer avancer sur cette question et a entamé les consultations nécessaires et le Parlement s’en saisira prochainement. 

Alors j’ai entendu ce matin une litanie d’arguments parmi lesquels hier il était trop tôt pour ouvrir le débat maintenant il est trop tard. 

La Maire de Paris a également parlé de l’unité de Paris comme si celle-ci était mise en danger et d’autres agitent la peur d’une suppression des arrondissements. On a d’ailleurs entendu la maire de Paris dans son vibrant plaidoyer pour les maires d’arrondissement, je n’ai pas le sentiment que c’est ce qu’ils vivent tous les jours. 

Donc on vous a découvert défenseuse des arrondissements ça tombe bien ils n’ont jamais été remis en question. D’autres encore dénoncent un prétendu bidouillage électoral, vous avez même parlé de trafiquer la loi ce qui est quand même assez problématique. Donc que craignez-vous vraiment, pourquoi refuser aux Parisiens alors que c’est une évidence partout ailleurs. 

Delphine Bürkli à propos de l’acte 2 de la territorialisation des politiques municipales

Merci Madame la Maire et merci surtout pour cette déclaration d’amour pour les maires d’arrondissement que nous sommes, je suis sûre qu’à droite comme à gauche, les Maires sont touchés par vos mots. Mais nous sommes à la veille ou à l’avant veille de la saint Valentin peut-être que ceci explique cela. 

Revenons à cette communication, vous l’avez baptisée territorialisation des politiques municipales pour une ville du quart d’heure, et derrière ce mot au fond très technocratique, vous nous recyclez en fait, un concept dont on parle depuis plus de 40 ans, qui s’appelle la décentralisation.

Tout cela part d’une bonne intention. C’est un bel outil de communication, qui s’inscrit dans un contexte particulier puisqu’on évoque prochainement, vous l’avez longuement évoqué ce matin, une réforme de la Loi PLM et une refonte de l’organisation politique de notre ville et puis je laisserai ma collègue Maud Gatel répondre sur le vœu de l’exécutif dans quelques instants.

Alors bien sûr, je partage votre volonté de réformer selon vos mots, en profondeur l’administration parisienne pour la transformer en un véritable outil efficace au service des parisiens. Et si je vous lis entre les lignes, après avoir fait grossir les effectifs de l’administration et créer des dépenses supplémentaires, vous souhaitez aujourd’hui, alors que nous arrivons à la fin de votre mandat, débureaucratiser. C’est d’une certaine manière un aveu d’échec sur la politique menée depuis dix ans.

Encore une fois, ce document est semé de bonnes intentions mais dans notre quotidien de maire d’arrondissement, nous n’avons bien évidemment pas attendu cette nouvelle feuille de route décentralisatrice pour tenter de répondre, en lien permanent avec les services déconcentrés de la Ville, le plus efficacement possible aux attentes et aux besoins de nos administrés.

Vous annoncez des déblocages financiers pour la propreté, pour l’entretien des pieds d’arbres, très bien et merci, mais prenons un exemple concret :

Vous parlez dans cette communication qu’un « véritable choc d’investissement » pour les arrondissements. Je vous rappelle quand même que les dotations d’investissement des arrondissements dits IIL, comme nous vous le disons chaque année malheureusement au moment du vote du budget, ces dotations n’ont absolument pas évolué d’un centime depuis Bertrand Delanoé, depuis 2010 précisément !

Depuis l’inflation est passée par là, les prix des matériaux, des services ont flambé et le nombre d’équipements et d’espaces verts dont la mairie d’arrondissement doit assurer l’entretien a considérablement augmenté !

Comment ne pas voir dans cette communication, une volonté sans moyens, qui fabrique de l’impuissance publique et du désarroi à la fois pour les élus locaux mais aussi des services de la ville et indirectement des habitants de nos arrondissements? On ne peut plus faire l’économie d’une réforme plus profonde sur les critères de choix budgétaires, par arrondissement et tenant compte d’un plus grand nombre de paramètres (l’attractivité touristique, le nombre d’emplois, l’occupation du domaine public, et j’en passe). 

Autre annonce dans ce texte qui m’a évidemment interpellée : la création de trois nouveaux fonds d’animation locale, un spécial solidarité, un pour la culture et un consacré au sport. Ces trois fonds prennent exemple sur le fonds d’animation locale mis en place il y a environ trois ans… Il est de 300.000 euros pour tous les arrondissements – soit 10.000 euros pour le seul 9e, ce qui veut dire 0,16 euros par habitant… un montant bien dérisoire comparé aux sommes bien plus importantes accordées en Conseil de Paris sous forme de subvention à diverses associations… donc on est très, très, très loin là encore de pouvoir parler de décentralisation quand il s’agit d’octroyer 16 centimes d’euros par habitant ! Avant, cela s’appelait les fonds du maire, maintenant cela s’appelle le fonds d’animation locale, en langage marketing on appelle ça le naming.

Et puis un mot sur les finesses et les subtilités qui se cachent derrière cette communication pour évoquer la démocratie locale. A Paris vraiment on peut parler de tout, sauf des sujets qui fâchent. Ce n’est pas de la démocratie locale où les habitants pourraient s’emparer des sujets qui leur tiennent à cœur en toute liberté. Illustration de mon propos : dans quelques semaines vous allez poser une question aux Parisiens, une question fermée : êtes-vous pour ou contre les rues végétalisées ? C’est prendre finalement les citoyens pour des gogos, et d’ailleurs la faiblesse de la participation ces deux dernières années prouvent à quel point les parisiens se détournent de ce type d’initiatives.

Alors pourquoi refuser de mettre en place chaque année un recueil auprès des Parisiennes et Parisiens d’idées de sujets à soumettre à votation, à la fois au niveau local et puis au niveau parisien ?

Lors de la concertation avec vos adjoints et le secrétariat sur ce texte, j’ai fait un certain nombre de propositions qui n’ont malheureusement pas été retenues. Alors je les réitère ici :

Pour un meilleur entretien de la voirie, la demande, forte, de réformer le règlement de voirie de 2015 : c’est du bon sens pour une gestion territorialisée sans changer les compétences, pour ne plus laisser, surtout aux concessionnaires, la maîtrise de notre espace public. 

Sur la propreté, des besoins en ressources, tant humains que financiers, alloués à nos arrondissements dans le cadre de l’enveloppe souplesse pour tenir compte des spécificités territoriales (nombre de visiteurs à la journée versus nombre d’habitants) .

Et puis pousser la logique de la territorialisation jusqu’au bout et créer par arrondissement des services déconcentrés. Nous n’en pouvons plus d’avoir une circonscription des affaires scolaires à cheval sur les 8e, 9e et 10e dont les locaux se trouvent en dehors du territoire comme la police municipale. Les policiers du 9ème sont rue Bernard Buffet Porte de Clichy cher Geoffroy, et bientôt la CASPE chez François Dagnaud dans le 19e.

Cette soi-disant rationalisation des moyens qui a été renforcée en 2014 sous l’impulsion de l’administration, en regroupant les directions propreté, voirie, espaces verts sur plusieurs arrondissements a été – il faut le bien reconnaître- une erreur évidente. D’ailleurs vous-mêmes, il y a quelques semaines, vous dénonciez à juste titre les services de la Ville qui n’arrivaient pas à se coordonner pour mieux mener les projets avec efficacité et réactivité.

Alors aujourd’hui il faut avoir le courage de défaire cette organisation pour créer à moyens humains constants, des directions par arrondissement. Ce serait aussi l’occasion d’enfin décentraliser la gestion des collèges qui, contrairement aux crèches et aux écoles échappent aux maires d’arrondissement, héritage d’une époque lorsque la Ville de Paris était ville et département ce qui n’est plus le cas depuis 2017 !

Parmi les autres demandes : celle d’émettre des avis conformes sur les Permis de construire et non plus consultatifs, cela vaut aussi pour les occupations du domaine public, les DIA et les changements d’usage.

Et puis une demande récurrente, celle que les mairies d’arrondissement puissent organiser le fameux SMA, le service minimum d’accueil, dans les écoles en cas de grève des enseignants et du périscolaire afin que nous puissions enfin tout simplement appliquer la loi, et je ne peux pas ici m’empêcher de rappeler que nous sommes plusieurs maires à demander aussi à pouvoir choisir dans nos arrondissements notre propre organisation du temps scolaire et périscolaire en revenant à la semaine de quatre jours pour les enseignants et à un mercredi complet dédié aux activités périscolaires.

Alors maintenant l’heure est à la réforme pour faire rentrer Paris sans le 21e siècle.

La réforme du statut de Paris votée en 2017 fut une occasion manquée alors que l’alignement des planètes politiques entre le gouvernement d’alors, Monsieur Hollande, et la mairie de Paris vous était favorable pour faire réellement bouger les lignes. Sept ans après, nous nous retrouvons maintenant au pied du mur et ce ne sont pas avec ces 10 pages de communication que nous ferons une réforme en profondeur des institutions parisiennes. Il faudra passer par la loi, passer par un débat parlementaire pour remettre à plat une bonne fois pour toute le statut de Paris, établir les responsabilités des uns et des autres, pour assurer vraiment un service public de qualité et de proximité aux Parisiennes et aux Parisiens.

Je vous remercie. 

Pierre Casanova à propos de l’expulsion du CLAP du terrain Junot (18ème)

Monsieur Bloche, je ne vous demande pas un miracle de Notre-Dame, je ne vous demande pas non plus un miracle du Sacré-Cœur mais je vous demande que les progressistes soutiennent le petit peuple de Montmartre contre les promoteurs et les marchands. Ça ne me paraît pas contre nature. 

Alors en deux mots, bien sûr, il y a une jurisprudence du Conseil d’État, bien sûr il y a eu des procédures, et bien sûr il faut donner et laisser le dernier mot au droit.  Mais il me semble que dans le quartier qui a vu œuvrer Jane Paul, Marcel Aimé quand même Uranus la tête dans le plat, tout de même et je cite même si on n’ pas toujours ses idées politiques, même jamais, on peut le dire, l’auteur du Voyage au bout de la nuit qui était au coin Junot Girardon voir ce quartier se transformer en temple marchand dont on expulse les joueurs de boule.

Franchement quand on est républicain participatif citoyen et attaché au dialogue entre le petit peuple et l’inclusion et la mixité et la diversité dont j’ai entendu parler toute la soirée avec beaucoup de conviction et de bonne fois j’en suis sûr et bien écoutez il me semble que ce serait pas une grande compromission pour la ville de Paris d’ instaurer un dialogue entre ces malheureux joueurs de boule de Montmartre et la ville de Paris. Tout ce qu’on vous demande c’est rouvrir le dialogue ni plus ni moins et donc votre vote favorable serait très apprécié monsieur Bloche je sais que vous êtes un ami de la culture je sais que vous êtes un ami aussi du nord de Paris. Montmartre est un peu le centre de Paris donc ce qui se passe à Montmartre nous concerne tous, même un élu du 5e comme moi.

Voilà ce que je voulais vous dire.

Maud Lelièvre à propos des recommandations de la mission d’enquête du PLU bioclimatique

Merci Monsieur le Maire,

Mes chers collègues,

Le rapport de la commission chargée de l’enquête publique, qui s’est déroulée en début d’année, a été rendu public cet été, comme nous venons de le préciser à plusieurs voix. 

La commission d’enquête a recueilli plusieurs milliers d’observations sans compter la participation des citoyens à des réunions publiques et les rencontres avec les maires, notamment les maires d’arrondissement, comme cela a été le cas dans le 9ème arrondissement, ainsi que des contributions écrites de ceux-ci. 

A l’image de ce que nous avons porté lors des débats en Conseil de Paris, les citoyens se sont fortement opposés à une partie du pastillage mais la commission met également en avant des préconisations et demande à ce que celles-ci soient retenues par la Ville. 

Il est essentiel, car c’était l’objet du débat et l’objet de nos travaux, que ce plan réponde réellement aux défis climatiques, environnementaux et permette d’offrir à moyen et à long terme un cadre de vie agréable pour les habitants, mais également une ville habitable en travaillant sur les objectifs initiaux qui avaient été visés en matière d’effet de serre, de végétalisation urbaine et de biodiversité mais également sur la réhabilitation des bâtiments. 

Et je rajouterai, en cohérence également avec les travaux, notamment ceux de la mission d’information et d’évaluation Paris à 50°. Et je rejoins sur ce point l’intervention de notre collègue Geoffroy Boulard qui l’a rappelé. 

Les recommandations sont claires, elles demandent de veiller à une meilleure cohérence dans la mise en oeuvre des objectifs des projets d’aménagement et du projet de développement durable, sanctuariser les espaces végétalisés pour protéger la faune et mettre en place un dispositif de suivi transparent pour évaluer l’évolution des espaces verts à replanter : surfaces de pleine terre etc.

Pour que ce travail soit réellement efficient et qu’on ne soit pas dans un vote un peu idéologique bloc contre bloc, en novembre, décembre ou je ne sais pas quand puisque nous n’avons pas encore les précisions sur le calendrier, nous demandons à ce qu’un suivi rigoureux soit fait par la ville, que la ville puisse communiquer de façon régulière sur l’avancement des recommandations, c’est le moindre qu’on puisse faire eu égard à la mobilisation des Parisiens et des Parisiennes pendant tout ce travail, et puis que ce travail soit également fait en bonne intelligence, notamment avec les maires d’arrondissement qui connaissent bien leur territoire. 

Je vous remercie. 

Pierre Casanova à propos de l’Assemblée citoyenne sur l’accompagnement des personnes à la rue

Merci Madame la Maire.

Alors en trois mots, une noble cause, un exposé des motifs malheureusement teinté par l’idéologie et des propositions hétérogènes.

Alors, une noble cause évidemment puisque selon le dernier décompte qui avait été fait lors de la nuit de la solidarité 2024, on était comme cela a déjà été dit à près de 3 500 personnes sans-abris à Paris et un total de Parisiens, si je puis me permettre sans domicile de 50 000. Ça c’est un chiffre émanant de la fondation Abbé Pierre 2022. Parmi ces 3 500 personnes décomptées lors de la nuit de la solidarité, il y avait 15% de femmes et statistiques qui m’a frappé comme j’en suis sûr les membres de l’assemblée citoyenne, l’espérance de vie de ces personnes à la rue est inférieure de 30 ans, 30 ans à la moyenne nationale, c’est-à-dire une moyenne de 50 ans par opposition à 80. C’est en effet stupéfiant et s’ajoute à cette misère, près de 9 000 enfants et jeunes, accompagnés par l’aide sociale à l’enfance en 2022, heureusement, l’aide sociale à l’enfance déploie toute l’énergie et les moyens que l’on ne peut que saluer. Je passe sur l’exposé des motifs qui croit nécessaire de viser comme cause peut être de ces évolutions les récentes lois gouvernementales, on tombe ici dans le débat idéologique, il me semble que la misère et les sans-abris méritent mieux que ça.

Alors sur les propositions elles-mêmes, là notre, notre, nous sommes évidemment reconnaissants aux citoyens et habitants parisiens qui ont bien voulu participer à ces travaux, d’avoir cherché à constituer une boîte à outils et qui dénombre plusieurs propositions que nous pourrions tout à fait soutenir. Je passe celles qui nous ont laissés plus circonspect. Typiquement la mesure 3, la planification de 3 000 nouvelles places d’hébergement à Paris, faudrait se poser la question de son financement et de l’utilité par rapport à peut être des endroits où la tension foncière est moins importante, est ce qu’il est utile de créer 3 000, quand pour le même budget à 3 stations de métro on pourrait en créer 5 000, je me suis interrogé. Mesure 6, je ne suis pas absolument… Non pardon ! Mesure 13, investissement dans le logement public pour arriver à 40% d’ici 2035, je me suis posé la question du budget, je me suis posé, aussi quelques questions sur les commissions dont la création est proposée en particulier la mesure 19 : création d’un observatoire du sans-abrisme. Alors ce n’est un monopole d’aucun parti malheureusement quand il s’agit de créer des gadgets ou de nouvelles administrations en France tout le monde est partant, c’est un sujet de consensus et d’unanimité, mais permettez moi de vous rappeler un grand auteur progressiste qui disait, on le sait bien sur les bancs de gauche, que les dérives bureaucratiques, malheureusement se font souvent au dépens des plus faibles et des miséreux. 

Alors, les mesures que nous avons trouvées tout à fait constructives et utiles. Il faut commencer, plutôt pardon, terminer par une note positive. Le soutien post protection de l’enfance, jusqu’à 25 ans je trouve l’idée très bonne. L’évaluation des besoins des personnes vulnérables, garantir une première évaluation à la situation, mesure 6, j’ai trouvé ça aussi, comme les membres de mon groupe, tout à fait judicieux. Et quant à l’accompagnement juridique de la mesure 8, le pratiquant moi-même depuis 30 ans, je ne peux que trouver l’idée très bonne, je ne suis pas sûr en revanche que l’association à qui on voudrait le confier soit la plus compétente ni la plus neutre. 

Mais pour toutes ces raisons, je trouve qu’il y a ici une belle intention, de nobles élans et certaines mesures tout à fait constructives qui mériterait à être dépouillées de celles qui sont teintées, soit d’irréalisme, soit d’idéologie, mais ma foi tout ça nous conduira à nous abstenir. Merci.

Maud Gatel à propos du Théâtre de la Concorde

Merci beaucoup Madame la Maire. 

Mes chers collègues, nous étudions ce matin, une délibération fixant les redevances liées à l’occupation ou l’utilisation temporaire du théâtre de la Concorde.

Une première délibération sur une annonce faite lors des vœux de la Maire, mais jamais débattue en Conseil de Paris et qui n’a pas fini de nous interroger comme le traduisent les interventions précédentes. 

Madame la Maire a évoqué ce lieu comme un rempart à l’obscurantisme, sa directrice a parlé d’un lieu conçu comme une alternative aux services publics de l’audiovisuel, rien de moins. Selon la délibération, le Théâtre de la Concorde sera un lieu de mémoire et de réflexion internationale sans frontières temporelles ou spatiales, qui questionnera le sens même de sa vocation. 

Effectivement, l’objectif est peu clair ou plutôt le flou permet tout et pose question. Oui notre démocratie est mise à mal, par la montée des populismes partout dans le monde. Notre démocratie souffre des raccourcis, de l’inculture et des fake news y compris à Paris et nous devons impérativement renforcer nos institutions démocratiques afin de parer à toutes ces attaques : par l’éducation, par la sensibilisation, par l’éducation à l’information. Mais permettez-moi de douter que la Ville soit la mieux placée pour le faire puisque pour la Ville tout opposant à ses politiques publiques relèvent de la fachosphère et donc nous avons des raisons d’être inquiets.

Et puis défendons la démocratie sans pluralisme. Annoncé par la Maire en janvier, les élus restent pourtant à l’extérieur du comité d’orientation et c’est loin d’être anecdotique. Bien évidemment, nous saluons tous la qualité des personnalités membres du comité d’orientation, mais où est le pluralisme politique pour décider du projet du théâtre de la Concorde, qui décidera de la proclamation de la gratuité de la mise à disposition des espaces, autant de question auxquelles cette délibération ne répond pas. On aurait pu par ailleurs, imaginer bien d’autres usages à ce lieu au service des Parisiens, ce ne sont pas les compagnies qui manquent d’espaces comme nous le savons tous. En l’absence d’une vision partagée sur ce projet, en l’absence de l’intégration des élus, en se fiant à des expériences similaires par le passé et en l’absence de précisions sur le modèle économique, nous ne voterons pas cette délibération.

Béatrice Lecouturier à propos du vœu de l’Assemblée citoyenne relatif aux rues-jardins

Merci Madame la Maire, 

Madame la Maire, mes chers collègues, 

Je tiens tout d’abord à féliciter cette deuxième promotion de l’Assemblée citoyenne pour son travail et la présentation de ce vœu. 

L’idée d’installer des rues-jardins piétonnes, végétalisées et débétonisées est sans aucun doute une très bonne idée. Elle répond à des enjeux majeurs de notre époque: lutte contre le réchauffement climatique, la préservation de la biodiversité et la création d’espaces de vie apaisés. Notre groupe MoDem, Démocrates et Écologistes partage l’objectif de redonner une place de premier plan au végétal dans nos rues et d’améliorer la qualité de vie dans notre ville.

En effet, ces espaces apportent des bénéfices multiples : en plus de réguler la température urbaine, ils embellissent notre cadre de vie avec leurs couleurs, avec leur fraîcheur. Ils permettent une réappropriation de l’espace public par les habitants, dynamisant ainsi la vie de quartier et renforçant le lien social à travers des pratiques comme le jardinage urbain. Notre groupe MoDem avait d’ailleurs proposé la création de placettes oasis, des lieux de socialisation et de fraîcheur, composés de végétalisation de pleine terre et équipés de mobilier urbain rafraîchissant. 

Il est impératif d’agir rapidement, car avec seulement 3,2 m2 d’espaces verts par habitant, bien loin des 13m2 recommandés par l’OMS, nous devons travailler absolument collectivement. Cependant, il est également crucial d’agir de manière réfléchie et durable.

C’est pourquoi je souhaite ici soulever plusieurs points d’attentions : 

En termes de gestion tout d’abord, nous soutenons l’idée que les conseils de quartier doivent jouer un rôle dans la régulation des jardins et l’impulsion politique collective. Mais la transformation des rues en zones piétonnes doit également être sécurisée pour prévenir les actes de vandalisme et d’incivilités. De plus, les reports modals de circulation devront être pris en compte. 

La création des rues-jardins exigera un entretien régulier. Et là je m’adresse à la majorité car entre 2015 et 2021, les effectifs de la DEVE ont reculé de 16,52%. (Non, ne m’interrompez-pas cher Monsieur) Avec des ressources humaines en baisse, comment envisagez-vous de gérer l’entretien de ces nouveaux espaces ? Le coût budgétaire par la municipalité est également une préoccupation majeure, dont nous n’avons aujourd’hui malheureusement pas la réponse. D’autant plus que l’objectif de ce vœu est de transformer 100 rues en rues-jardins d’ici la fin de la mandature, ce qui paraît particulièrement ambitieux quand on connaît les difficultés de la municipalité à tenir le calendrier et respecter les budgets. 

Alors notre groupe MoDem, résolument engagé à lutter contre la bétonisation et la surdensification afin de faire de Paris une ville plus verte où chaque Parisien peut se réconcilier avec un environnement sain et apaisé, votera bien sûr votre vœu.

Je vous remercie. 

Pierre Casanova à propos de l’organisation d’une médiation indépendante sur le maintien du CLAP

Merci Madame la Maire,

Alors, le groupe MoDem et les centristes soutiennent sans réserve et depuis le début les initiatives du CLAP. Trois petits points si vous me le permettez.

Premièrement, à l’ouverture de ces séances du Conseil de Paris, j’ai entendu avec beaucoup de respect le propos ambitieux, certains auraient dit candide, mais en tout cas, il était sincère, de la maire de Paris sur la diplomatie des villes et l’importance dans des conflits de haute intensité (j’ai entendu parlé à un moment donné d’Israël, après de la Nouvelle-Calédonie) de se parler. Je suis surpris qu’on ne fasse pas ce qu’on dit et qu’on fasse le contraire quand il s’agit d’une ville dont on a la compétence, c’est-à-dire la ville de Paris. Sur le parvis de Notre-Dame, on m’a expliqué : “on va laisser le promoteur en discuter directement avec le ministère de la Culture”. Sur Montmartre et le 18ème arrondissement, j’entends des rappels à la loi ! Hier c’était des rappels à l’orthodoxie financière. Aujourd’hui, c’est les rappels à la loi. Alors à un moment donné je me suis dit : “Conservateur, sors de ce corps !” et non. Le Parti Socialiste traverse une mue très intéressante aujourd’hui où pour les affaires extérieures, il est partisan de la diplomatie, pour les affaires intérieures, il est partisan de la botte et de la matraque ! Eh bien très bien, c’est intéressant !

Alors, la deuxième chose que je voudrais dire, c’est que personne n’est dupe quand j’entends le mot “puissant” chez certains de mes interlocuteurs, j’ai compris dans quel camp ils étaient. C’est très facile d’accuser les joueurs de pétanque de puissance et les promoteurs et les hôteliers d’humilité voire de pauvreté. Personne n’est dupe, nous avons compris exactement qui vous soutenez.

Troisièmement et pour finir, nous proposons tout simplement que, comme dans bien des cas et la préfecture connaît ces cas, quand il s’agit d’appliquer la loi, on le fasse comme on l’a fait souvent, pour les Français comme pour les immigrés, quels que soient les cas, avec discernement, avec humanité et toujours toujours la recherche du bien public et du compromis.

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