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« Soutenir la place de Paris dans le monde »

Paris jouit d’une place incontournable de leader. Elle est reconnue comme étant une capitale culturelle, économique, financière et technologique. Les politiques de la ville permettant le développement de ces secteurs doivent être sutenues. Son attractivité touristique doit également être renforcée, en veillant à ce que le tourisme devienne durable. Enfin, la voix de Paris sur la scène internationale doit continuer à se faire entendre.

Béatrice Lecouturier à propos du Conseil parisien des européens

Monsieur le Maire,

Mes chers collègues,

Chers amis du Conseil Parisien des Européens,

Tout d’abord, permettez-moi de regretter l’absence de la Maire qui aurait dû être là pour vous accueillir et de regretter également le manque d’élus qui sont là également pour vous accueillir ce matin. 

C’est toujours, en tout cas, une joie pour nous de vous accueillir. D’accueillir l’Europe par votre entremise dans notre conseil et peut-être aujourd’hui encore plus que jamais considérant la situation internationale actuelle. Et de vous remercier tout particulièrement de vos propos ce matin que vous avez tenus devant nous. 

Une fois encore, notre groupe MoDem et Indépendants salue les travaux du Conseil parisien des Européens réalisé sur l’année 2024. Une ouverture sur de bonnes pratiques dans les villes européennes, comme vous nous l’avez rappelé, dont Paris doit pouvoir s’emparer.

Ainsi, nous souscrivons parfaitement et complètement aux travaux et recommandations du groupe de travail qui s’est penché sur la “valorisation des déchets”.

En effet, les recommandations s’appuient sur des exemples concrets, testés dans plusieurs capitales européennes, et transportables à notre réalité parisienne. Nous pouvons souligner les mesures de bons sens comme l’adaptation des fréquences de collecte, des bacs enterrés, les sanctions dissuasives ou encore les technologies de suivi intelligent des conteneurs.  

Ces propositions vont dans le sens de ce que nous, notre groupe nous portons depuis le début de cette mandature mais malheureusement, nos vœux nombreux ont souvent été rejetés. Cependant les enjeux persistent, et le diagnostic est partagé : Paris est encore loin d’être exemplaire en matière de gestion des déchets, donc nous comptons beaucoup sur vos propositions pour que la Ville de Paris fasse quelque chose. 

Notre groupe MoDem et Indépendants tient également à saluer le vœu que vous nous présentez aujourd’hui. L’isolement dans les villes et notamment dans les grandes villes est un sujet essentiel à traiter pour notre humanité. 

Savoir accueillir l’autre pour mieux l’intégrer, savoir protéger nos aînés de l’isolement doivent être des valeurs cardinales de notre politique municipale. 

Tout d’abord concernant l’accueil, les mairies d’arrondissements doivent être les clés d’entrée pour les personnes étrangères qui arrivent à Paris, pour expliquer le fonctionnement, vous l’avez très bien dit madame, de notre ville, les démarches administratives et effectuer ou comment trouver un logement et bien sûr proposer des cours de français de manière beaucoup plus large qu’aujourd’hui, car la langue reste le premier vecteur d’intégration lorsqu’on arrive dans notre capitale.

Vos propositions d’un guide multilingue est tout à fait intéressant à ce sujet. La formation des agents municipaux dans l’accueil des personnes étrangères qui arrivent à Paris est aussi un axe à améliorer et à développer. Ce sont des idées dans la droite ligne de ce que notre groupe défend depuis longtemps : une intégration accompagnée, exigeante mais humaine, qui ne laisse personne sur le bord du chemin. 

Sur le sujet de la solitude et de la lutte contre l’isolement des personnes âgées, qu’il s’agisse des repas intergénérationnels, des espaces de rencontres informels ou des logements partagés que vous proposez dans ce vœu, notre groupe y souscrit entièrement. 

Dans ce combat contre l’isolement, le lien social passe aussi par la présence de nos animaux de compagnie. Et c’est pourquoi notre présidente de groupe, Maud Gatel, a porté une mesure forte : ouvrir la possibilité d’accueillir des chiens et des chats dans les EHPAD parisiens. Cette expérimentation connaît un grand succès auprès des personnes âgées seules qui retrouvent une joie de vivre grâce à la compagnie de nos amis à quatre pattes. 

Nous soutenons donc pleinement votre vœu, qui s’inscrit dans une logique d’action, de partage d’expériences à l’échelle européenne, et de construction d’un Paris plus humain, plus solidaire, plus attentif aux fragilités de chacun.

En conclusion, chers amis du Conseil parisien Européens, vos travaux et vos réflexions nous confortent que l’Europe est une source d’inspiration pour nos politiques municipales à Paris et une richesse dans notre vivre ensemble. 

Je vous remercie. 

Alexis Govciyan à propos d’une aide d’urgence aux victimes du séisme en Birmanie

Merci Monsieur le maire, 

Mes chers collègues,

Plus de 3350 morts ! Le tremblement de terre qui a pulvérisé le 28 mars dernier des immeubles et détruit des infrastructures à travers la Birmanie a également fait plus de 3 300 morts et plus de 4 500 blessés, et on dit que 220 personnes restent portées disparues, ceci selon les sources officielles du pays. 

Ces chiffres officiels nécessiteront sans doute des mises à jour pour tenir compte de la réalité du terrain et risquent d’être beaucoup plus conséquents. 

L’état d’urgence a été déclaré par la junte militaire, on en a parlé, qui a lancé un appel à l’aide humanitaire internationale. De même, selon une estimation des Nations unies, plus de trois millions de personnes ont été affectées d’une façon ou d’une autre par cette catastrophe, venant s’ajouter aux ravages de quatre années de guerre civile.

Selon la presse locale, les crématoriums n’arrivent pas à gérer l’afflux de corps et cela semble être aussi le cas un peu partout dans le pays.

Les restrictions imposées par le régime militaire, les pénuries d’électricité, les difficultés d’approvisionnement, enfin le manque cruel d’eau potable et une chaleur intense aggravent encore la crise humanitaire dans le pays.   

En effet, la situation sanitaire désastreuse n’est pas la seule crise à laquelle est confrontée la population birmane, notre collègue Raphaëlle-Primet en a parlé. Il s’agit aussi pour ce pays, “sous le choc”, de quatre années de conflit déclenchées par le coup d’État militaire en 2021. Par ailleurs, le Myanmar a subi ces dernières années un cyclone et des inondations massives.

Il s’agit donc d’un véritable drame subi par ces populations et cela mérite toute notre attention.

C’est pourquoi, nous voterons ce projet de délibération pour venir en aide aux populations avec Solidarité International, ONG spécialisée dans l’aide humanitaire et d’urgence qui nous sollicite pour une subvention de 50 000 euros pour soutenir près de 500 ménages avec notamment des kits d’abris et d’hygiène d’urgence. 

Nous voterons en faveur de cette délibération. 

Je vous remercie. 

 

Alexis Govciyan à propos de la citoyenneté d’honneur à Ekrem IMAMOGLU

Chers collègues,

Par cette délibération, vous nous proposez d’attribuer la citoyenneté d’honneur à Ekrem IMAMOGLU, homme politique turc, maire d’Istanbul, récemment arrêté et incarcéré sous la double accusation de corruption et de liens présumés avec des organisations terroristes.

Des griefs qui semblent reposer sur des éléments de preuve contestables, fantaisistes et sans doute dignes des méthodes employées par des dictatures et des régimes obscurantistes.

IMAMOGLU est l’un des leaders du Parti Républicain du Peuple, candidat prochain à la présidence de la Turquie avec des chances de succès, ce qui ne semble pas convenir au président Recep ERDOGAN qui utilise tous les moyens possibles pour garder le pouvoir et pour éviter une alternance démocratique.

Tout cela constitue une atteinte grave à la démocratie, au respect de la citoyenneté, et dans ce cas précis, au principe de libre administration des collectivités locales.

Nous ne pouvons pas accepter tout cet arbitraire car notre devoir et notre responsabilité est de permettre le respect des droits des élus, notamment de l’opposition.

Il est évident que les pays, les institutions, européennes et internationales et aussi les collectivités locales doivent dénoncer ces décisions, et c’est ce que vous faites Madame la Maire. Ces décisions, les méthodes du président ERDOGAN et de son gouvernement, nous devons dénoncer cette situation inacceptable et d’exiger la libération immédiate du maire d’Istanbul.

Une telle mobilisation peut et doit donner un message d’espoir à tous ceux qui en Turquie font l’objet de persécutions et ils sont nombreux. 

Je pense à tous les journalistes, à tous les avocats, à tous les militants des droits de l’homme emprisonnés, torturés !

Je pense à celles et ceux qui sont dépossédés de leur mémoire, de leur histoire !

Je pense à toutes celles et tous ceux, victimes de cet obscurantisme !

Alors ce que nous déciderons dans notre conseil de Paris, en faveur d’Ekrem IMAMOGLU sera, sans aucun doute, un acte politique et symbolique d’utilité humaine et c’est tant mieux.

Ce sera aussi un message de fermeté à l’égard du régime d’ERDOGAN pour lui rappeler que nous continuerons à dénoncer toutes ses injustices et à nous mobiliser pour les combattre.

Dans ce cadre, attribuer la citoyenneté d’honneur est aussi sans doute, un outil de protection, diplomatique et humanitaire, pour continuer d’apporter une visibilité internationale, une protection morale et une légitimité renforcée dans les démarches politiques de mobilisation.

Aussi, en nommant le maire d’Istanbul, citoyen d’honneur de Paris, nous exigeons sa libération.

Nous réaffirmons notre attachement à la liberté, à la justice, au respect de toutes celles et de tous ceux qui sont démocratiquement élus, auprès de qui, quelles que soient nos différences, quels que soient nos désaccords et quels que soient nos options politiques, nous nous devons de nous engager, nous nous devons de marquer notre solidarité et notre soutien.

Je vous remercie. 

Alexis Govciyan à propos du nettoyage ethnique des populations arméniennes du Haut-Karabakh

Monsieur le Maire.

Mes chers collègues,

Excellence Monsieur l’ambassadeur, je vous salue également, en lien avec notre Maire Delphine Bürkli. Vous connaissez notre attachement et l’attachement du 9ème arrondissement à son histoire et à la présence des Arméniens, de cette petite Arménie. Donc pour toutes ces raisons, le travail qui est réalisé avec Delphine Bürkli et notre équipe a sans doute une autre dimension. Et notre collègue, Arnaud Ngatcha est d’ailleurs aussi dans notre arrondissement et nous travaillons en étroite collaboration ensemble. 

Ce vœu, Monsieur le Maire, cher Arnaud Ngatcha, est un vœu qui arrive effectivement à temps, même si on aurait pu le faire un peu plus tôt. Mais je crois qu’il a le mérite de poser la question des dirigeants qui sont emprisonnés et la situation dramatique du peuple arménien, tant dans le Haut-Karabagh que dans l’Arménie, notamment dans la partie Sud-Est entre Syunik et Zanguezour. 

Donc, ce travail que vous avez fait, et qui nous permet aujourd’hui ce débat, me conduit à vous dire et à dire à tous et à toutes chers collègues, que les personnes dont il s’agit, les trois anciens présidents, l’ancien ministre d’Etat et tous les autres, en tous les cas je les connais personnellement parce que j’ai travaillé aussi bien avec le président Arkadi Ghoukassian, qu’avec Arayik Haroutiounian et Bako Sahakian, et bien évidemment avec Ruben Vardanian parce que toutes ces personnalités ont eu un travail très important tout au long de l’histoire du peuple arménien et dans le Haut-Karabagh. 

Donc ils sont victimes de la dictature, de l’obscurantisme et aussi de cette barbarie qui fait qu’il n’y a plus d’Arméniens dans le Haut-Karabagh, dans tout ce territoire, il n’y a plus rien, il n’y a ni école, ni administration. Il n’y a aucune présence des Arméniens, à tel point qu’au niveau de Google, quand on tape le lieu de naissance d’une personnalité arménienne, on met Khankendi au lieu de mettre Stepanakert parce que même les noms ont été changés et ont été turquisés ou azerbaïdjanisés, je ne sais pas comment on dit. 

Donc bien évidemment, nous voterons en faveur de ce vœu, cher Arnaud Ngatcha, et puis je pense que ce sera effectivement un vote unanime. Je voudrais juste proposer quelque chose qu’on pourrait prendre en considération ensemble : tout récemment, le CCAF, le Conseil de coordination des organisations arméniennes de France a saisi le procureur du tribunal pénal international pour l’ouverture d’une enquête contre M. Aliev et contre l’Azerbaïdjan pour les attaques civiles et militaires en 2020 et 2023 et qui ont provoqué le nettoyage ethnique de la Dzar et de ses 150 000 Arméniens.

Dans la mesure où cette procédure est lancée et que le CCAF a saisi le procureur du tribunal pénal international, je souhaiterais, si vous en étiez d’accord, si tous mes collègues étaient d’accord, que nous puissions travailler pour que la Ville de Paris apporte son soutien et son engagement total auprès du CCAF pour que cette procédure prenne encore plus de force et de vigueur. 

Je vous remercie.

 

Alexis Govciyan à propos de l’organisation du nouvel an kurde

Merci Monsieur le Maire, 

Mes chers collègues, 

Par cette délibération, il s’agit de nous prononcer sur la co organisation entre la Ville de Paris et la représentation du Gouvernement régional du Kurdistan-Irak en France du nouvel an kurde le Newroz le 27 mars prochain dans les salons de l’Hôtel de Ville. 

En kurde Newroz signifie le jour nouveau, annonciateur d’une année nouvelle qui commence avec le renouveau de la nature après l’hiver. C’est le 21 mars, jour de l’équinoxe du printemps. 

Dans la tradition kurde, c’est aussi et surtout une fête avec une forte symbolique émancipatrice de liberté et de l’esprit de résistance à la tyrannie, la révolte contre l’injustice et toutes les injustices. Longtemps interdite et réprimée en Turquie, cette fête est encore très encadrée par l’État turc. En France, et particulièrement à Paris, nous avons une forte communauté kurde, attachée à ses valeurs, à son histoire, à sa culture mais qui est aussi engagée dans la cité au niveau associatif, culturel et citoyen, nous en parlons régulièrement.   

Avec cette délibération examinée aujourd’hui, nous rappelons notre intérêt public local à cette communauté avec laquelle Paris s’inscrit dans une longue histoire de soutien et d’engagement à leurs côtés, notre groupe MoDem et Indépendants votera bien évidemment en faveur de cette délibération. Mais parmi nos engagements, je souhaite aussi rappeler notre attention particulière à l’institut kurde de Paris, à sa bibliothèque et à l’organisation de manifestations culturelles et artistiques. Cela pour permettre d’une part, de sauvegarder la plus importante bibliothèque kurde du monde occidental et d’autre part, de diffuser la culture kurde car en effet l’Institut participe du maintien, du développement et de la transmission de l’histoire de la mémoire et de la culture des kurdes en France et en Europe. 

Je profite aussi de cette intervention,  pour nous rappeler collectivement chers collègues de continuer à porter une attention particulière à la situation intenable des avocats, journalistes, intellectuels, militants kurdes injustement opprimés et emprisonnés en Turquie. Les prisons dont l’état inhumain est connu de tous, sont pleines de ces femmes et de ces hommes qui défendent leur identité, leur langue, leur culture.  

Paris n’a pas été épargnée car les services secrets turcs ont agi à plusieurs occasions en assassinant des militantes et militants qui avaient le tort d’être kurde. Nous avons été collectivement en soutien à ces persécutés. 

Nous avons aussi salué les combattantes et les combattants kurdes, cette armée de peshmergas qui ont notamment combattu l’État islamique. Ces peshmergas dont le nom sera également attribué à une allée du parc André Citroën dans le 15ème arrondissement de Paris conformément à la délibération que nous avons votée lors de ce conseil. 

Pour terminer, je souhaite attirer votre attention, une nouvelle fois sur la situation de Monsieur Osman Kavala, philanthrope, défenseur du patrimoine turc et de sa diversité culturelle, militant des droits de l’homme, fondateur de la maison d’édition Iletisim, soutien de la reconstruction de monuments historiques, dont les églises arméniennes en Turquie, Osman Kavala est en prison depuis 2 659 jours par la seule volonté du président Turc Monsieur Erdogan et son appareil d’état. 

Aussi, il me paraît particulièrement important et utile que la Ville de Paris prenne enfin position en exigeant la libération de Monsieur Osman Kavala, Monsieur le Maire, cher Arnaud Ngatcha, nous avons encore ce chantier à mener.  

Merci. 

Pierre Casanova à propos du budget primitif de la Ville de Paris pour l’année 2025

Merci Madame la Maire,

Je ferai vite puisque j’entends, je sens, je devine l’impatience d’aller vers cette pause déjeuner. 

Je voulais revenir sur ces questions financières. La question, de façon très légitime, souvent posée par les rangs de la gauche est : “vous parlez d’économies, vous parlez d’économies, mais vous ne dites pas lesquelles”. Et c’est une question légitime parce que c’est évidemment la question difficile, c’est évidemment la question qui rend impopulaire et c’est aussi la question qui mérite du travail et, dans la prévision je l’espère d’un changement de majorité, nous pouvons utiliser ces heures passées dans les camps de l’opposition, sur ces bancs, à réfléchir à ce que pourraient être en effet nos économies.

Il me semble que, au-delà d’une approche purement quantitative qui dirait “on va baisser chacun des budgets de tant de pourcents”, on peut aussi réfléchir en priorités. Je prendrai un exemple qui est celui de l’action internationale de la ville de Paris. Il est évident que l’action internationale soucie à tout citoyen, tout élu, et que c’est toujours une cause tout à fait passionnante. En revanche, il n’est pas évident que les villes, ni les collectivités locales doivent ici suppléer ou concurrencer l’Etat. Ma foi, n’est-ce pas une question nationale que l’international ? Tandis que les collectivités locales devraient se concentrer sur le local. 

Si je prends 5 exemples de dépenses, financées sur le budget de la ville, donc les impôts de nos concitoyens. Premier exemple : la revalorisation du patrimoine architectural de Phnom Penh. Deuxième exemple : la création au Sénégal d’une troupe de danse unifiée. Troisième exemple : la formation de 8 professeurs de karaté pour transmettre une pratique adaptée et inclusive à Madagascar. Quatrième exemple : créer un rucher de 50 ruches au Togo et former 15 apicultrices. Cinquième exemple, c’est le dernier : renforcer la gestion collective des ressources naturelles via une approche éco-féministe en Colombie. 

Alors évidemment, derrière chacune de ces subventions, chacune de ces associations, il y a des gens tout à fait respectables, tout à fait sincères, et ne voyez dans mon propos aucune forme de mépris. La question que je pose est la suivante : en matière d’affaires étrangères, ne devrions-nous pas nous en remettre aux spécialistes, aux experts ? Il y a en France, l’Agence française du développement, il y a en France, un ministère des Affaires étrangères et des spécialistes chevronnés, passionnés, convaincus en matière de coopération. Je passe évidemment la question de l’empreinte carbone. Quand vous avez 15 collectivités, 3 ministères différents, qui chacun prennent des avions pour aller en Colombie, à Madagascar, ou en Afrique, est-ce bien raisonnable ? Est-ce qu’une équipe d’experts ne serait pas aussi efficace ? Ne serait pas, dirais-je même, plus efficace ? 

Car il me semble qu’en matière de coopération internationale, comme en toute matière, il n’y a rien de pire que l’amateurisme et le saupoudrage. Ce qui est important, me semble-t-il, c’est la compétence, l’expérience, la spécialisation, et l’expertise. Ne serait-il pas plus avantageux, pour les populations qui bénéficient de ces aides, qu’elles aient un seul interlocuteur, qui revêtirait je l’espère toutes ces qualités ? 

Deuxièmement, sur le plan des principes, autant je suis, comme tous les centristes, et il n’y a pas que nous, nous n’avons pas le monopole, je sais que les écologistes partagent cette opinion, favorable à la décentralisation. Est-ce que le pendant naturel de la décentralisation, la décentralisation étant que l’Etat s’occupe moins des collectivités locales et que les collectivités locales se gèrent davantage avec plus d’autonomie ; est-ce que le pendant naturel c’est aussi que les collectivités locales et les mairies, ne se prennent pas pour des petits gouvernements ou des petites principautés ? Ne voyons-nous pas que quand une ville singe un gouvernement, se prétend compétente en Affaires étrangères, en Affaires sanitaires et que sais-je encore, en fait elle s’affaiblit. Car l’éparpillement entraîne la dilution, à la fois du pouvoir, de la compétence et de la reconnaissance des citoyens. 

Voilà pourquoi, mes chers collègues, la préparation de l’alternance dans cette ville nécessitera un travail humble et aride de sélection des priorités et il m’apparaît que l’action internationale ne doit pas faire partie des priorités d’une collectivité municipale. 

Voilà ce que je voulais vous dire. 

 

Maud Lelièvre à propos de la demande de citoyenneté d’honneur de Paul Watson

Madame la Maire,

Mes chers collègues,

L’attribution de la citoyenneté d’honneur à Paul Watson est un geste symbolique mais puissant : un appel à la justice, à la reconnaissance et aussi à la défense des valeurs que nous partageons.

Paul Watson est un militant de la première heure, fondateur de Sea Shepherd, connu mondialement pour son engagement en faveur de protection des océans et son action courageuse, celle de son organisation, a permis de faire connaître des combats mondiaux contre la surpêche, le massacre des cétacés ou la destruction des écosystèmes marins. Paul Watson a choisi de ne pas rester spectateur face à la destruction de notre patrimoine naturel mais d’agir, d’interpeller pour protéger ce que nous avons de plus précieux.

Loin des discours convenus, c’est un homme de conviction, injustement privé de liberté que nous sommes quelques-uns à avoir eu le plaisir de connaître et d’avoir rencontré. Détenu dans le cadre de son mandat d’arrêt international, Paul paye le prix de son engagement. Ces accusations, nous le savons, sont motivées moins par la justice que par la volonté de faire taire une voix qui dérange. En le poursuivant, ce sont les droits fondamentaux à l’engagement du citoyen et à la protection de l’environnement qui sont attaqués.

La Ville de Paris mais également un certain nombre d’entre nous, en particulier la mairie du 9ème arrondissement, se sont mobilisés pour Paul Watson. Vous l’avez vu, sur nos murs, ces banderoles affichent un soutien clair : « Liberté pour Paul Watson ». Ces mots sont un écho à nos valeurs républicaines. Ils rappellent notre responsabilité de soutenir ceux qui se battent pour des causes justes, au-delà des frontières et des intérêts.

Ces paroles résonnent comme un appel à l’unité et à la solidarité. Elles rappellent que la protection de l’environnement est un enjeu global qui exige des actes courageux, et une reconnaissance de ceux qui se battent pour sauver notre planète.

L’engagement va bien au-delà du simple militantisme. Paul Watson est un homme qui, par son courage et sa persévérance, comme l’est également la Présidente de Sea Shepherd, Lamya Essemlali, incarne l’espoir d’une humanité plus juste et respectueuse de l’environnement. Il nous rappelle que chaque espèce préservée, chaque espace marin défendu, est une victoire pour notre avenir collectif. En lui attribuant la citoyenneté d’honneur ce n’est pas simplement un geste de soutien, mais un engagement pour les causes qu’il défend avec beaucoup d’acharnement.

Nous réaffirmons, par cet acte symbolique, que nous sommes aux côtés des lanceurs d’alerte, des défenseurs de la nature, de ceux qui refusent de baisser les bras face à l’urgence climatique et écologique. Ce geste incarne des valeurs de courage, de justice, de solidarité et de responsabilité qui doivent guider notre action collective.

C’est aussi une façon de répondre à l’appel des jeunes générations, qui attendent de leurs représentants politiques des actes à la hauteur des défis à venir. Paul Watson représente cette détermination, ce courage que nous devons soutenir et encourager. En le reconnaissant, nous affirmons que les combats pour l’écologie, pour la justice sociale sont indissociables. Nous renforçons notre engagement à construire un monde plus durable et plus solidaire.

En votant cette délibération, avec notre groupe nous réaffirmons que les défenseurs de l’environnement ne sont pas seuls.

Libérons Paul Watson, soutenons son combat, celui des océans, et rappelons au monde que notre engagement pour notre avenir commun est une valeur que nous porterons toujours haut. 

Je vous remercie.

Alexis Govciyan à propos des inondations survenues en octobre à Valence

Merci Madame la Maire,

Mes chers collègues,

Au lendemain des terribles inondations qui ont frappé l’Espagne et plus particulièrement la région de Valence, et qui ont laissé derrière elles un bilan humain et matériel dramatique, vous nous invitez à prendre la parole et je vous en remercie. 

Je tiens tout d’abord à adresser, au nom de notre groupe MoDem et Indépendants, nos pensées les plus sincères à toutes les victimes, à leurs familles, mais également à tous les habitants, à toutes celles et tous ceux touchés par ce drame : celles et ceux qui ont vu leur maison submergée, leurs biens emportés, celles et ceux qui ont vécu l’horreur. 

Je renouvelle aussi notre soutien aux forces de secours mobilisées pour leur venir en aide, à nos compatriotes français qui y résident, ainsi qu’à nos services consulaires et diplomatiques pour leur mobilisation et leur soutien sur place, au plus près du terrain. Notre solidarité s’exprime aujourd’hui, Madame la Maire, à travers ce projet de délibération que vous nous présentez pour une aide d’urgence de 150 000€ à la ville de Valence pour notamment soutenir la réhabilitation des infrastructures municipales endommagées ou détruites. 

Nous voterons en faveur de cette délibération, bien évidemment, car la solidarité internationale ne doit pas être un vain mot et Paris, notre capitale à portée universelle, est toujours au rendez-vous. Paris doit être solidaire, c’est le cas. Mais comme dans tant d’autres grandes villes, Paris doit se préparer. Nous devons adapter nos infrastructures et anticiper les crises climatiques afin de protéger nos concitoyens. Il ne s’agit pas seulement de réagir mais d’agir préventivement pour éviter que ces scènes tragiques ne se reproduisent chez nous. Il s’agit de plus de vigilance, de mobilisation, et aussi et surtout de plus de coordination et de concertation avec l’ensemble des acteurs concernés. Des mesures concrètes et des investissements ambitieux sont indispensables pour garantir la sécurité de tous. C’est le sens du travail que nous devons collectivement mener quelles que soient nos approches politiques. C’était aussi l’ambition et le message unanime des élus membres de la mission d’information et d’évaluation Paris 50°, et aussi l’ambition des plans, notamment le Plan Climat et le Plan Résilience dont nous débattrons lors de ce Conseil de Paris, notamment pour lutter contre les causes profondes de ces bouleversements tout en nous organisant à tous les niveaux. 

C’est donc un appel à la responsabilité collective qu’il nous faut lancer aujourd’hui. Nous n’avons pas une minute à perdre dans ce combat. Nous serons aussi à vos côtés, aux côtés de tous nos collègues et de tous les groupes politiques.

Je vous en remercie. 

Maud Gatel à propos d’une aide d’urgence aux populations civiles libanaises

Merci beaucoup Monsieur le Maire 

Mes chers collègues,

Un an après, il est manifestement toujours aussi difficile d’essayer de faire la part des choses et de ne verser dans l’hémiplégie. Parler de la situation libanaise sans parler du rôle et de la responsabilité du Hezbollah est quand même un tout petit peu particulier. Je voudrais rappeler quand même que depuis le 8 octobre 2023, des milliers de frappes ont visé Israël depuis le Liban et le Hezbollah, à l’origine de ces tirs, se félicitait d’avoir fait plus de 2000 victimes israéliennes, à l’image de l’attaque du Golan ou encore à Jaffa. Les 9000 tirs de roquettes et de missiles ont provoqué le déplacement de plus de 230 000 Israéliens.

Armé et financé par les Gardiens de la révolution islamique, le Hezbollah est le groupe armé non étatique le plus puissant du monde. Il coopère avec les autres milices pro-Iran à travers le Moyen-Orient, qu’il s’agisse des Houthis, du Hamas ou encore du Jihad islamique. Comme le Hamas, il se sert de la population libanaise comme d’un bouclier pour commettre des atrocités. Déterminé à détruire Israël, ses membres se sont aussi attaqués aux Etats-Unis mais également à la France, il y a 40 ans, lors de la tragique attaque du Drakar qui a tué 58 militaires français.

La riposte israélienne face aux attaques quotidiennes du Hezbollah prenait d’abord la forme de frappes ciblées. Depuis fin septembre, et l’attaque des bipers, et l’élimination de Nasrallah, la riposte s’est intensifiée, s’est massifiée, et une étape a été franchie. De très nombreuses victimes, y compris civiles, sont à déplorer et l’escalade du conflit fait craindre un embrasement régional.

Israël a un droit inconditionnel à voir garantie sa sécurité mais les actions récentes et les propos inacceptables de Benyamin Nétanyahou ne doivent pas nous laisser sans réponse. Il menace le Liban, et les conséquences de cette escalade sur les populations civiles déjà particulièrement éprouvées par la situation politique et économique du pays sont lourdes.  

Plus de 200 000 Libanais auraient été contraints à quitter leur foyer. Des centres de santé, des écoles ont été contraints à la fermeture. Et nous pleurons 2 victimes françaises au cours des attaques de ces derniers jours.

La France, de par ses liens de profonde amitié qui la lient au Liban, est aux côtés de sa population. Sur le plan diplomatique, en appelant au cessez-le-feu et en multipliant les contacts, notamment lors de la venue du ministre des Affaires étrangères le 29 septembre dernier, première visite au Liban d’un haut diplomate occidental depuis l’intensification des frappes israéliennes. Et puis il y a cette annonce de conférence internationale le 24 octobre prochain. 

La France est aussi bien sûr aux côtés du peuple libanais sur le plan humanitaire. Face à la situation catastrophique, plus de 27 tonnes de médicaments, de matériel médical d’urgence, et d’autres biens de première nécessité (couvertures, kits d’hygiène) ont été acheminées jusqu’à Beyrouth.  

Ces nouvelles livraisons font suite à celle de fin septembre 2024, qui avaient déjà permis à la France de fournir près de 12 tonnes d’aide humanitaire au Liban. Cette aide permettra de soutenir la prise en charge clinique des blessés et l’assistance aux populations déplacées, menées par la Croix Rouge libanaise, les services de santé libanais, plusieurs ONG locales et l’ONG française ACTED.

Dès lors, nous ne pouvons que saluer la proposition de la ville de Paris d’accorder à la fondation Plan international, une subvention visant à fournir des kits de premières nécessités, un accompagnement psychologique et un accès à l’éducation. 

Paris, comme la France doivent demeurer aux côtés des libanais.

Je vous remercie. 

Alexis Govciyan à propos d’une subvention à l’association de soutien au Haut-Karabakh

Monsieur le Maire, 

Mes chers collègues, 

J’aimerais commencer cette intervention par rappeler ce qu’écrivait récemment Frédéric Encel, docteur en géopolitique. Il disait : “Qui parle encore du Karabakh lamentablement vidé de sa population, suite à une offensive militaire azérie fulgurante et meurtrière, puis à un intenable blocus. Qui parle encore des 150 000 réfugiés en République d’Arménie ? De l’occupation de plusieurs villages et villes par les troupes azerbaïdjanaises, des prisonniers politiques embastillés illégalement et sans jugement ? De la destruction méthodique des vestiges et sites spirituels de l’Artsakh, et des menaces militaires récurrentes de Bakou ?” 

 “Pas grand monde” écrivait Frédéric Encel.

On pourrait ajouter ici qui parle de ces femmes, de ces hommes, de ces enfants, de ces vieillards qui sont désormais des réfugiés, même si c’est dans un territoire frère, toutes ces populations qui ont tout laissé ou presque, et là où il y avait de la vie, aujourd’hui il n’y a plus rien.

On pourrait transposer ce qu’écrivait Victor Hugo dans son poème L’Enfant et dire que les azéris sont passés là. 

“Tout est ruine et deuil. Tout est désert, il n’y a plus rien de ce qui peut faire qu’un être humain peut vivre en toute dignité et sans subir, de manière durable l’horreur d’avoir la tête courbée et humiliée.” 

Qui en parle encore ? Nous en parlons. Et nous agissons, ici, dans cet hémicycle, avec l’Exécutif et tous nos collègues, tous les groupes politiques et partout où nous pouvons nous retrouver car depuis longtemps déjà, notre assemblée est unanime pour marquer notre soutien politique au Haut-Karabakh, à l’Arménie pour engager toutes les actions possibles et pour nous mobiliser, aussi, sur le plan humanitaire, pour réaffirmer notre totale solidarité avec toute cette population qui souffre. 

C’est aussi le cas, partout en France, mes collègues l’ont rappelé. Avec la mobilisation de plusieurs collectivités, ce dont il faut se féliciter mais aussi considérer que tout cela nécessite sans doute une meilleure coordination.

Et Paris pourrait et devrait y jouer un rôle majeur. Cette délibération s’inscrit une nouvelle fois dans le cadre de ces actions et de cette politique. Mais elle définit aussi une évolution dans la mesure où il s’agit, pour la première fois, d’une subvention à l’association de soutien au Haut-Karabakh. 

Il s’agit ainsi de redonner à cette cause une réalité, une vie du quotidien, de chaque instant, mais aussi une perspective pour le long terme, car vous le savez, mes chers collègues, toutes celles et tous ceux du Haut-Karabakh ont désespérément besoin d’espérance et leurs regards sont tournés vers la France, vers Paris.

Je vous remercie. 

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