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Maud Gatel rend hommage à Jacques Delors

Merci beaucoup Monsieur le Maire, 

Le 27 décembre 2023, Jacques Delors nous a quittés, à la veille de cette année 2024 si importante pour le combat de sa vie, l’Union européenne, et 20 ans après la réconciliation de l’Ouest et l’Est.  

Haut-fonctionnaire, homme politique, député européen, ministre, président de la Commission européenne, il aura profondément marqué 40 ans de vie politique française et européenne. 

Homme de convictions, Jacques Delors était aussi et avant tout un homme libre. Ce qui le conduisit à accompagner Jacques Chaban-Delmas en tant que secrétaire général du gouvernement pour la formation professionnelle et la promotion sociale. 

Après avoir adhéré au MRP, il devient une figure de la deuxième gauche, celle réconciliant les Français avec l’économie. Il cherchera également à se rapprocher du centre. 

Marqué familialement par les conflits meurtriers, l’idée de réconciliation des peuples a aussi inspiré son œuvre au niveau européen. Sous sa présidence, entre 1985 et 1995, la Commission et le projet européen ont fait des pas de géant et il nous laisse un héritage précieux. 

Au cours de sa vie, il a croisé de nombreux quartiers parisiens : 

Il est d’abord né dans le XIVe arrondissement, il a vécu dans le XXe arrondissement, il y a tenu un ciné-club et joua au basket à Jeanne d’Arc de Ménilmontant. 

Il est mort dans le Ve arrondissement, rue Saint-Jacques. 

Il fut maire de Clichy-la-Garenne, à proximité directe du XVIIe arrondissement, qui abrite aujourd’hui la maison de l’Europe. Et puis le IXe arrondissement, où se trouve le think tank qu’il a fondé, Notre Europe.

Très nombreux sont donc les lieux parisiens qui font écho à sa vie et à ses combats. Dès lors, et évidemment en totale concertation et en accord avec sa famille, nous proposons que Paris lui rende hommage avec la dénomination d’un lieu à son nom.

Je sais que le travail a débuté sous l’égide de Laurence Patrice avec sa famille et je m’en réjouis. 

Car ils ne sont pas si nombreux ceux qui servent notre pays avec « le sens du devoir, avant le goût du pouvoir ». Ceux qui rassemblent sans exclure. Et donc Paris doit lui rendre hommage à la hauteur du grand homme qu’il était. C’est l’objet de ce vœu. Face à une figure telle que Jacques Delors, un véritable homme d’Etat qui rassemble au-delà des contingences, Paris lui doit bien ça.  

Je vous remercie. 

Béatrice Lecouturier à propos de la piétonisation et de la végétalisation de la place du Trocadéro

Madame la Maire,

Mes chers collègues, 

La justice administrative a rejeté 2 fois, 2 fois madame la Maire, le projet de la ville de Paris de végétaliser et de piétonniser la perspective reliant la Tour Eiffel au Champ-de-Mars dont fait partie la place du Trocadéro.

Alors je cite la Cour d’appel : 

«  La baisse attendue de la circulation en raison de la pratique du vélo et du télétravail n’est pas suffisante pour accepter le projet de la Mairie de Paris ».

Alors, le vélo et le télétravail peuvent-ils être les ultimes recours à la voiture ? Peut-on couper en deux la place du Trocadéro, point structurant de la circulation à Paris, sans mettre en danger toute l’organisation d’un périmètre large en engorgeant les grands axes à l’entour de la Place du Trocadéro à savoir les avenues Foch, Victor Hugo, Wilson, Iéna et toutes les rues alentour ?

Si nous avons toujours défendu dans notre groupe MoDem la diminution de la place de la voiture à Paris, cela ne signifie pas l’éradication de la voiture.

La liberté de la circulation est une des premières des libertés.

Mais en fermant la moitié de la place du Trocadéro à la circulation, vous portez atteinte à la liberté de transport de milliers de Parisiens.

Aucune sérieuse, aucune étude sérieuse de report de circulation n’a été apportée au projet.

Aucune solution n’est apportée en termes de complément de transport pour pallier à cette fermeture.

Aucune solution non plus sur la sécurité du lieu qui devra être renforcée alors que le Trocadéro attire des millions de touristes et que l’insécurité ne fait que croître autour de ce site.

Aucune concertation avec les riverains, inquiets, concernant les grands événements qui apportent beaucoup de nuisances sonores.

Voilà donc autant d’interrogations dont les réponses ne nous sont pas apportées. 

En plus, les finances de la ville sont exsangues avec un déficit de près de 10 milliards d’euros à horizon 2026. Et pourtant, ce projet au départ budgété à 70 millions a déjà dérapé à plus de 110 millions d’euros.

Madame la Maire, comment comptez-vous financer ce projet et les autres que vous souhaitez mettre en place ? 

Comme d’habitude vous passez en force, en balayant d’un revers de main les décisions de la justice, l’avis du préfet de police, et le quotidien des Parisiens.

Cette politique de la hache, n’est pas notre manière de faire de la politique Madame la Maire.

Et à en croire les différentes études menées auprès des Parisiennes et des Parisiens sur votre politique, ce n’est pas la leur non plus.

Ils en ont assez de votre manque d’écoute et votre vision très personnelle de vouloir détruire la ville de Paris. 

Et pourtant, cette place du Trocadéro méritait oui, elle méritait une réelle réflexion pour la rendre plus agréable. Mais pas comme ça, pas au mépris de tous.

Vous choisissez l’autoritarisme. Nous préférons le dialogue. 

Non, la place du Trocadéro ce n’est pas devenir un grand amphithéâtre de contemplation comme nous pouvons le lire dans votre projet.

Elle risque au contraire de devenir un enfer de pollution dû aux embouteillages, de nuisances sonores importantes et de stress supplémentaire pour les Parisiens et les touristes.

Vous l’aurez compris, votre projet n’apporte aucune réponse à nos inquiétudes concernant la piétonisation de la place du Trocadéro.

Et je vous remercie. 

Béatrice Lecouturier à propos de la carte scolaire

Madame la Maire,

Mes chers collègues, 

Notre école va mal et notre responsabilité est collective.

Même si notre école va mal en France, elle va encore plus mal à Paris.

Depuis 10 ans, l’académie de Paris a perdu 27 500 élèves dans le 1er degré soit 20% des effectifs. Et cette tendance s’est accélérée depuis ces dernières années.

Une baisse de plus de 2 000 élèves est attendue pour la prochaine rentrée comme vient de le dire ma collègue Catherine Ibled. 

Alors oui, nous avons un problème de démographie à l’échelle nationale qui se répercute nécessairement sur les effectifs d’élèves parisiens.

Oui les écoles se vident mais oui, votre politique Madame la Maire porte une responsabilité dans la fuite des familles à Paris, un véritable exode comme le constatent les écoles. 

Notre groupe MoDem a régulièrement alerté, vous a régulièrement alerté sur ces chiffres. 

Votre réponse était surprenante et inquiétante de vous réjouir de cette baisse des effectifs au motif qu’il y aurait moins d’élèves dans les classes pour un meilleur enseignement.

Mais je rappelle que nous avons déjà un des meilleurs taux d’encadrement à Paris qui est de 19,9 élèves par classe alors qu’il est de 21,7 au niveau national. 

Il était évident qu’une baisse des effectifs entraînerait mathématiquement des fermetures de classes et des suppressions de postes.

C’était évident sauf à avoir une vision totalement déconnectée de la réalité en se réfugiant dans le déni.

Alors aujourd’hui vous vous offusquez de ces fermetures de classes.

Mais nous aussi, Madame la Maire, qui partait. Nous aussi, et plus encore que vous car elles sont, je le répète, le fruit de votre politique, de votre manque de vision politique pour que les familles et leurs enfants ne quittent pas Paris. 

L’école ne va pas bien à Paris avec des classes non chauffées comme l’école maternelle des Grands-Champs, dans le XXe arrondissement, ou bien dans le XVIIIè où plus d’un millier d’enfants n’ont pas eu leur repas chaud en plein hiver à la cantine sans information donnée aux parents.

L’école ne va pas bien à Paris où la mixité sociale est faite à marche forcée. 

Notre groupe Modem réaffirme tout son attachement oui, à une bonne mixité sociale dans les établissements scolaires.

Mais il nous faut regretter les affectations d’Affelnet trop nombreuses qui n’ont aucun sens sauf à envoyer des enfants avec un bon bulletin scolaire à l’autre bout de Paris uniquement pour relever l’Indice de position Sociale de certains établissements scolaires qui ont été abandonnés depuis des années.

L’excellence et l’exigence pour tous. Voilà bien notre boussole.

Oui les écoles préparatoires doivent accueillir des élèves méritants des bacs professionnels mais pas au détriment des classes préparatoires générales.

Oui nous devons ouvrir, et non pas brader l’accès à des établissements d’élite à des élèves boursiers qui ont des résultats remarquables dans leur scolarité et qui suivront des cours avec la même exigence que leurs camarades non-boursiers sans concession ni baisse de niveau.

Enfin, l’école ne va pas bien à Paris car vous rallumez la guerre scolaire avec l’enseignement privé en suspendant le financement de la ville de Paris à Stanislas établissement privé sous contrat avec l’Etat. C’est à l’Etat, car c’est à l’Etat de décider si son statut d’établissement privé sous contrat doit être reconduit et non pas à la ville de Paris. La loi vous oblige. La loi vous oblige donc à verser les subventions de la ville qui sont dues à cet établissement sans chantage ni faire planer une épée de Damoclès sur leurs finances. 

Pour toutes ces raisons Madame la Maire, nous ne voterons pas ce vœu de l’exécutif.

Et je vous remercie.

Maud Gatel à propos de l’avenir du Parc des Princes

Merci Madame la Maire,

Mes chers collègues, 

Les choses ont décidément bien changé, depuis l’idylle entre la ville et les nouveaux actionnaires du PSG au moment de son arrivée. 

Aujourd’hui, rien ne va plus. Le dialogue est rompu. Et tant le club que les supporters risquent d’en faire les frais.

Au groupe MoDem, nous ne pouvons accepter que les Parisiens subissent les conséquences des atermoiements de la Ville sur la question de l’avenir du parc des princes et d’une majorité non tenue. 

Vous l’avez rappelé, Madame la Maire, la ville n’était pas fermée à la vente du parc des Princes. Dès 2014, vous évoquiez cette possibilité, au regard des coûts extrêmement importants d’entretien du stade. Des promesses semblent-ils avaient même été faites. Les propriétaires du PSG entendaient, et on peut tout à fait les comprendre, agrandir le stade pour qu’il soit à la hauteur des ambitions du club et augmenter les recettes de billetterie et tout ce qui va avec. Encore fallait-il y mettre le prix compte tenu du déficit abyssal de la Ville. 

Ce matin, alors que la situation paraît totalement bloquée, vous appelez à la rescousse le Conseil de Paris pour soutenir votre position du moment. Alors c’est bien la première fois que nous avons un débat organisé sur le sujet de la vente ou non du Parc des Princes, sujet qui touche pourtant à deux éléments essentiels pour les Parisiens, leur club de foot et un actif stratégique de la Ville. 

Depuis l’offre du PSG, que vous avez jugée ridicule, vous affirmez que vous vous opposez à la cession. C’est aussi ce que rappelle le vœu que vous nous présentez ce matin. Mais plutôt vous Madame la maire parce que votre premier adjoint ne semble pas tout à fait sur la même ligne. 

Aujourd’hui, l’urgence est bien de renouer le dialogue, alors que les discussions sont bloquées depuis des mois. 

Au groupe MoDem, nous avons deux priorités : 

Que le club reste à Paris. 

Et que les intérêts immobiliers des Parisiens soient préservés. 

Et il faut donner les moyens nécessaires au club d’atteindre ces objectifs : le rénover, l’agrandir, y compris en prolongeant le bail emphytéotique qui court jusqu’en 2043. 

Avec une attention toute particulière pour les Riverains du Parc des Princes. 

Mais la manière dont vous avez géré jusqu’alors le dossier Madame la Maire nous inquiètent profondément et ce n’est pas un blanc-seing que vous nous donnerons. 

Je vous remercie.

Maud Gatel à propos du rapport annuel prix et qualité du service public de gestion des déchets 2022

Merci beaucoup monsieur le maire, 

L’occasion de ce débat est toujours extrêmement intéressant parce que c’est d’abord ce rapport annuel, une mine d’information par rapport à la manière dont on appréhende les déchets à Paris, un sujet où malheureusement les Parisiens restent de très très très très gros pourvoyeurs de déchets avec 450 kilos de déchets ménagers assimilés par habitants et par an, en augmentation par rapport à ces trois dernières années, en légère diminution par rapport à 2019, ce qui nous situe bien au delà des autres collectivités que ce soit la Métropole du Grand Paris ou encore d’autres grandes villes comme Lyon par exemple. 

Alors, c’est un sujet qui doit à la fois mobiliser particulièrement la Ville de Paris et également chacun et chacune d’entre nous, puisque finalement on peut tirer de ce rapport, un certain nombre d’enseignements alors d’abord, une amélioration du tri qui certes, insuffisante notamment chez les plus jeunes mais, est absolument significative et puis c’est aussi la traduction et le baromètre du dynamisme de la ville particulièrement par rapport à l’économie mais aussi au tourisme. 

Et puis, plus négativement, l’écho de nos modes de vie sur lesquels il y aurait aussi beaucoup à dire. 

Je voulais aborder 3 points, le premier et on l’a évoqué dans le cadre du débat budgétaire, c’est la question de l’instauration via une expérimentation de la taxation de la fiscalité incitative, c’est un sujet qu’on porte depuis de très nombreuses années et qui nous paraît être absolument indispensable de mettre en place cette expérimentation à l’échelle d’un quartier pour faire des Parisiens de véritables alliés contre le suremballage, contre la surconsommation et contre un certain nombre de nos modes de vies et habitudes de consommation qui sont très négatives pour la planète.

Deuxième point, c’est la mise en œuvre à partir du 1er janvier 2024 de la disposition de la loi Agec qui fixe la généralisation du tri à la source des déchets alimentaires. Alors Paris n’a pas attendu, certes, la loi Agec pour mettre en place un certain nombre de dispositifs notamment des points d’apports volontaires sur 56 marchés, des compostages de proximité mais ça ne concerne que 621 copropriétés, 453 composteurs pour les collectifs, ce qui me paraît très insuffisant au regard de l’ambition qui a été mise par la loi Agec sur l’augmentation très significative de la collecte des biodéchets et il me paraît vraiment nécessaire d’accélérer pour augmenter le tonnage, notamment via l’accompagnement des copropriétés candidates. 

Et puis dernier point c’est évidemment le meilleur déchets c’est celui que l’on ne produit pas et c’est sur justement la place de la réduction des déchets et je voulais revenir sur la question des recycleries ressourceries. Sur cette question, comme sur bien d’autres, malheureusement, les objectifs du précédent plan climat n’avaient pas été atteints. De nouveaux objectifs plus ambitieux ont été fixés dans le plan climat qui a été examiné par notre conseil avant hier et j’invite vraiment à ce que l’accent puisse être mis sur la nécessité d’avoir dans chaque arrondissement et deux par arrondissements à terme de ces lieux, de ces recycleries ressourceries qui sont extrêmement utiles dans une perspective de réduction des déchets. 

Je vous remercie monsieur le maire.

Maud Gatel à propos de l’approbation du plan d’action “Paris : priorité Piéton”

Merci beaucoup Monsieur le maire, 

Vous nous avez suffisamment entendu dans cette enceinte dénoncer le fait que les piétons étaient les parents pauvres de la politique des déplacements parisiens, pour que nous puissions nous réjouir de la présentation de ce texte qui d’abord au regard du précédent débat que nous avons eu sur le sujet avec le code de la route, le code de la rue, a au moins le mérite de ne pas nous prendre pour des imbéciles. 

Alors le nombre d’inscrits, oui il est important parce que c’est un sujet qui a trop longtemps été oublié par la ville alors qu’il représente 65% des déplacements à Paris. 

Si beaucoup d’éléments vont dans le bon sens, Monsieur le maire, reprenant nombreuses de nos propositions, il nous laisse pour autant sur notre faim. Car il s’agit avant tout d’une compilation de mesures déjà annoncées, dont nous partageons certes globalement la philosophie, mais sans calendrier, ni phasage ou budget en conséquence. Or, si les déplacements piétons ont augmenté, la qualité des aménagements depuis 2017 s’est dégradée comme le traduisent les résultats du dernier baromètre ville marchable qui place Paris à la 9e place, sur 11, avec une note générale de 7, 7 sur 20, on peut mieux faire. 

Il y a donc urgence, pour améliorer la situation, et c’est bien d’un changement de braquet dont nous avons besoin et de tirer les enseignements de la mise en œuvre, très partielle, du précédent plan piéton.  

Reconquérir l’espace public au profit des piétons, c’est ce que nous n’avons de cesse de réclamer. Il nous faut à la fois de l’espace pour élargir les trottoirs et permettre une végétalisation suffisante pour permettre d’adapter la ville au changement climatique. Et pour ce faire, nous réclamons l’enfouissement du stationnement, un élément totalement absent de ce plan.  

Les trottoirs restent aujourd’hui trop petits. Rappelons d’ailleurs que parfois ils n’existent pas. Et ailleurs, ils peuvent s’apparenter à un véritable parcours d’obstacles : signalétique surnuméraire, terrasse, mais également et de plus en plus des vélos stationnés sont des freins au déplacement des piétons. Et sur cette question spécifique des vélos, il faut absolument que nous augmentions significativement le nombre d’arceaux vélos mais également que nous soyons absolument intransigeants lorsqu’un vélo stationné empêche la circulation sur les trottoirs. 

Et nous l’avions réclamé lors de l’examen du plan vélo : améliorons la visibilité de part et d’autre des passages piétons, la loi le permet. Et ça permettrait de remplacer les stationnements voiture par des arceaux vélos. 

Il nous faut également un choc sur le confort des déplacements piétons : la qualité des aménagements tarde à s’améliorer, et ce n’est guère étonnant compte-tenu de la baisse tendancielle du budget en matière de voirie, baisse à laquelle vous avez mis fin enfin, cette année. Néanmoins, le budget reste absolument insuffisant pour tous les travaux nécessaires à la réflexion des trottoirs. Des trottoirs peu entretenus, et qui donne lieu régulièrement à des indemnisations encore à ce conseil. Des indemnisations qui sont parfois passées de 900 000 euros en 2018 à plus de 1,5 million cette année. 

Alors, faisons réellement, lors des travaux, des piétons les publics prioritaires, ce qui n’est que trop rarement le cas. 

Alors j’ai lu avec plaisir que vous comptiez installer dans chaque arrondissement un cœur piéton, c’est d’ailleurs ce que nous avions proposé dans le cadre de la MIE. Et augmenter le nombre d’assises dans l’espace public. Alors j’avais présenté lors de la précédente mandature, un plan « bancs » pour augmenter le nombre de lieux pour faire des haltes, et il serait temps de voir qu’une ville marchable, c’est une ville où chacun peut cheminer à son rythme. 

Les piétons restent les principales victimes des autres usagers de la route. Et ils sont bien plus graves lorsqu’il s’agit d’accidents piétons mettant en scène des voitures. Mais il est donc urgent de concevoir les aménagements pour les plus fragiles de l’espace public. 

Et cela passe par la suppression des pistes cyclables sur les trottoirs, nous le réclamions vous l’avez annoncé. Désormais il nous faut un calendrier. 

Et cela passe par une réelle politique de sanction. Passer la ville à 30 km si on ne donne aucun moyen pour faire respecter cette limitation, c’est se donner bonne conscience, sans résultat. 

Et cela passe également par la lutte résolue contre les incivilités : les refus de priorité pour les piétons, quel qu’en soit l’auteur, doivent être sévèrement réprimés. 

Le laisser-aller généralisé n’a que trop duré. 

Sur la question spécifique de l’accessibilité, nous demandons un véritable plan d’abaissement des trottoirs. Cela doit être une priorité pour faire de la ville, une ville accessible sur terre à défaut de l’être sous terre, mais on ne peut s’en prendre qu’à votre manque de volonté politique, en la matière. Rénover et rendre accessibles les trottoirs nécessitent un budget plus important que les 300 millions. 

Améliorer le confort et la sécurité des piétons, c’est une priorité. Nous serons à vos côtés mais charge à vous de sortir de l’incantation et de l’action en mettant enfin les moyens nécessaires. Je vous remercie. 

Béatrice Lecouturier à propos des subventions à la Philharmonie de Paris

Monsieur le maire, 

Mes chers collègues, 

Je profite de cette délibération pour saluer la politique culturelle déployée par ce vaisseau amiral de la culture parisienne; je veux parler de la Philharmonie de Paris.

En 2023, ce sont plus de 1,4 millions de visiteurs qui sont allés à la Philharmonie avec un taux de 85% pour les concerts. 

Autre bonne nouvelle : le rajeunissement spectaculaire du public. En 2023 le jeune public de moins de 28 ans a augmenté de 57% par rapport à la période avant Covid.  Cette progression a été favorisée par une stratégie tarifaire volontaire très avantageuse avec 8 euros le concert en abonnement et 10 euros à l’unité. 

Alors comment expliquer ce succès culturel qui semble à part dans le paysage parisien ? Exigence artistique, pluridisciplinarité et souci de la transmission comme l’indique son directeur Olivier Mantei.

Une programmation exigeante de concerts qui s’appuie sur des fondamentaux, avec les plus grands solistes et orchestres internationaux, et qui attire un public de connaisseurs mais qui a séduit également tout un nouveau public moins expert.

Une ouverture vers un jeune public issus des quartiers populaires de la ville, les fameux concerts Démos et l’inclusion de spectateurs en situation de handicap sont de réels succès alors que ces publics n’ont pas toujours leur place dans le monde feutré de la musique classique.

Mais on ne va pas seulement à la Philharmonie pour écouter un concert. On y va dans ce lieu, qui devient de plus en plus un lieu de vie où l’on visite une exposition, on emmène ses enfants à la cité de la Musique, on va au restaurant, on passe du temps dans cet espace où il se passe toujours quelque chose.

Un vent nouveau souffle sur la philharmonie, un vent de démocratisation de ces publics, sans se couper de son ambition artistique. 

Un vrai projet politique, sociétal et social, donc que construit la philharmonie et que la Ville de Paris doit s’honorer d’accompagner et je vous remercie. 

Béatrice Lecouturier à propos de la dénomination Jardin Charles Aznavour attribuée au Carré Ledoyen (8e)

Madame la Maire, 

Mes chers collègues,

Donner le nom de Charles Aznavour au patrimoine commun parisien, c’est rendre hommage à une figure marquante de la musique française, un héritage de valeurs dans un territoire, et enfin esquisser l’ambition d’un lieu. 

C’est dans cet esprit que, la dénomination Jardin Charles Aznavour a été attribuée à une partie des jardins des Champs-Élysées sur le carré Ledoyen. 

Décédé le 1er octobre 2018 à l’âge de 94 ans, Charles Aznavour était un auteur, un compositeur, un interprète, qui a diverti le monde pendant près de 75 ans. 

Icône par excellence de la culture populaire française, il était reconnu de tous comme un écrivain remarquablement doué et styliste de chansons uniques. Souvenons-nous des mille chansons qu’il a pu composer comme “Hier encore”, “Emmenez-moi”, “For me For me Formidable”, ou encore “la Bohème” pour ne citer qu’elles parmi tant d’autres.

Plus jeune, bien qu’il ait eu un appétit pour la musique, Charles Aznavour a canalisé son énergie vers le théâtre. Puis, de la scène à l’écran, où il a tourné dans quelque soixante films sous la direction des meilleurs réalisateurs de son temps, de Cocteau à Chabrol, sans oublier Lelouch ou Truffaut dans Shoot the Piano Player, qui fait de lui une star française de l’écran. 

Pourtant, il n’a jamais cessé de s’identifier le plus étroitement à son héritage arménien, qui résonne aujourd’hui plus fort que jamais. Né Shahnour Varenagh Aznavourian, ses racines françaises provenaient du départ de ses parents qui ont fui la menace du massacre Turc. Il fut un grand défenseur de la reconnaissance du génocide arménien, qui en avril 1915 et juillet 1916, a fait plusieurs centaines de milliers de morts dans la communauté arménienne en Turquie. Combat qu’il mènera toute sa vie durant, puisqu’il sera ambassadeur et représentant permanent de l’Arménie auprès de l’ONU. 

Admiré à l’internationale, Charles Aznavour a eu un immense succès, bien qu’il fut initialement très difficile pour lui d’être accepté comme compositeur. Grâce à ses talents d’écrivains et à son timbre de voix, sa percée a eu lieu en 1956, lors d’un engagement de vaudeville à Casablanca, où le public le place en tête d’affiche. 

Car très tôt, Charles Aznavour a appris à surmonter ses craintes, en partie grâce à l’aide d’Édith Piaf, avec qui il a travaillé, développé son style, et qui, aujourd’hui encore, reste inimitable. 

Chanteur exigeant, artiste délicat, il chantait l’amour, les moments de joies et les déceptions sous timbre de mélancolie. 

Tant de succès pour un auteur-compositeur qui savait séduire son auditoire dès les premières notes de musique, en créant des mélodies à caractère personnel et émotionnelles qui élargissaient notre gamme d’émotions. 

Aznavour n’a cessé de se produire et d’enregistrer jusqu’à sa mort, notamment en 2015 avec “Encores” son 51e et dernier album studio, pour une carrière qui aura multiplié les collaborations, les duos, les itinérances musicales, restant toutefois fidèle au jazz. 

Aznavour serait le dernier à se comparer à ceux qu’il considérait comme des chanteurs surdoués, tels que Sinatra et Mel Tormé, préférant se considérer comme un compositeur plutôt que comme un artiste. 

Alors, pour lui rendre hommage, votons unanimement pour sa mémoire, et notamment pour l’Arménie, une dénomination du carré Ledoyen, qui intègre une partie des jardins des Champs-Élysées dans le 8ème arrondissement. 

Pour que vibre son nom et ses chansons. 

Je vous remercie. 

Maud Gatel à propos du Plan Climat de Paris 2024-2030

Madame la Maire, 

Mes chers collègues, 

Impossible de ne pas partager l’orientation générale de ces 500 mesures d’autant plus que nous avons voté le précédent plan climat. 

Certes ce plan est avant tout la somme des annonces déjà faites, qui parfois présente même un recul par rapport à ce qui avait été annoncé et dont les nouveautés se résument à la reprise des recommandations de la MIE Paris à 50 degrés. Je voudrais d’ailleurs en profiter pour renouveler mes remerciements à l’attention d’Alexandre Florentin et Maud Lelièvre qui ont mené ces travaux. Dommage, dès lors d’avoir reporté de 6 mois la présentation de ce nouveau plan climat pour ne pas reprendre l’ensemble des recommandations de la MIE pourtant adoptées à l’unanimité. 

Mais au sein de ce document particulièrement dense, il y a un grand absent : les enseignements de la non atteinte des objectifs du précédent plan climat. Parce que oui, énergie, mobilité, air, les objectifs, certes très ambitieux, du précédent plan n’ont pas été atteints. Y compris ceux dépendant exclusivement de la ville. Or, les mêmes objectifs sont réaffirmés. Comment dès lors faire confiance à ce nouveau plan si les manquements du passé ne sont pas analysés et si aucun correctif n’est apporté ? 

Parce que non, Madame la Maire, il n’y a pas d’autres choix possibles. Mais ce qui compte, ce sont les résultats. 

Pour passer de l’incantation à l’action, il faut des objectifs mais aussi les moyens de l’action, un phasage ! Or rien de tout ça. J’ai évoqué déjà hier le décalage entre  les ambitions et le financement par exemple avec l’annonce de 60 cours Oasis alors que le budget ne permet d’en financer que 13. 

Malheureusement, je n’aurais pas suffisamment de temps, mais nous avons déposé un certain nombre de vœux comme nous l’avions fait au moment du PLU et malheureusement l’ensemble de nos vœux avaient été rejetés par l’Exécutif. 

Vous dites « vouloir mettre la nature au cœur des politiques urbaines », évidemment nous partageons mais les enseignements du précédent mandat nous laissent pour le moins circonspects. 

Je rappelle la création nette de végétalisation lors du précédent mandat s’élève à 0,36m2, par habitant, soit bien bien loin des 300 hectares prévus … Et quant à  l’open data, il nous indique que ce sont uniquement 866 arbres qui ont plantés cette année. 

La nécessaire augmentation de l’indice de Canopée nécessite des arbres à maturité, et demande du temps et une protection. Et pour cela, il faut en finir avec les pieds d’arbres en résine qui sont de nature à fragiliser les végétaux et c’est l’objet de notre vœu 32.

Quant à la création de haies linéaires, à nouveau nous y sommes favorables mais c’est totalement orthogonal par rapport à ce que vous prévoyait en supprimant les grilles et les haies de squares. D’où notre vœu 30 : pas de dépose de grilles sans une étude d’impact sur la biodiversité. L’éclairage peut également être un ennemi de la biodiversité c’est la raison pour laquelle dans notre vœu 31, nous demandons de déployer un éclairage intelligent. 

Sur la rénovation thermique : vous avez hier abondé le budget pour le parc social et heureusement, puisqu’une nouvelle fois, les ambitions n’étaient absolument pas alignées avec les moyens budgétaires alloués. Alors c’est un premier pas. Quant aux rénovations énergétiques du privé, il repose sur l’accompagnement, précieux de l’APC, le soutien financier étant le propre d’autres et notamment de l’État. Alors oui c’est un combat partagé et qu’on doit renforcer ensemble plutôt que de s’opposer les uns les autres. 

Alors bien sûr, tout ne dépend pas de l’action de la ville. Mais souffrez que nous pointions l’incapacité de la Ville à remplir les objectifs qui ne dépendent que de vous. Et je pense par exemple à la réduction de 40% de la consommation énergétique du patrimoine, commençons avec les bâtiments publics de la Ville, je rappelle que  la mission confiée à Yves Contassot en 2017 n’a toujours pas été mise en œuvre. 

Madame la Maire, nous ne pouvons pas échouer à atteindre la neutralité carbone et adapter la ville au changement climatique. 

Il n’y a pas de point B, et donc pas de place à l’autosatisfaction quand les objectifs, que vous vous êtes vous-mêmes fixés, ne sont pas atteints. Et quand des décisions aberrantes sur le plan climatique ont été prises. 

Un peu d’humilité, de la méthode, l’alignement de l’ambition et des actions sont les conditions nécessaires pour changer le paradigme. Et manifestement, nous n’y sommes pas. 

Maud Lelièvre à propos du Plan Climat de Paris 2024-2030

Je vous remercie madame la Maire, 

Mes chers collègues, 

Les chiffres sont alarmants, on l’a déjà rappelé hier, le 17 novembre dernier, le Centre européen pour les révisions météorologiques avait enregistré une température globale de plus 2 degrés par rapport à la période de référence et sur le sol parisien, les chaleurs estivales de cet été ont dépassé le précédent record de septembre 2020. 

Paris à 50°C n’est plus une hypothèse et les conséquences sur notre capitale sont humaines, sociales et économiques. 

Les préconisations de la MIE Paris à 50 degrés ont été votées, je le rappelle, à l’unanimité des groupes politiques et elles envoyaient un message fort sur les leviers nécessaires et indissociables à mettre en œuvre. Certains d’entre eux ont certes été reprises dans le Plan Climat, et collectivement nous pouvons nous en féliciter. Mais, il est nécessaire pour répondre à l’urgence d’aller plus loin. Il faut plus de précisions, d’anticipations et de planifications.

Pour rendre Paris résiliente, ce Plan climat doit répondre à trois exigences. 

La première, celle de la protection pleine et entière des populations. La prise en compte des publics vulnérables a fait des progrès par rapport au précédent débat mais les dispositifs mis en place pour accompagner les personnes citées ne sont pas suffisants. Dans l’esprit de la MIE, on avait l’idée d’un plan d’urgence, d’un plan ORSEC à l’image de ceux sur les risques industriels ou les inondations. On ne protège pas une partie de la population, on la protège entièrement. 

Il faut renforcer les plans de protection pour tous les Parisiens avec une mise en accessibilité évidemment là où c’est possible en adaptant les lieux de refuge dans chacun des arrondissements. C’était l’idée du plan Grand chaud que vous avez rebaptisé, l’idée d’une vraie cartographie des refuges comme le rappelait la MIE, c’était une mesure indispensable et prioritaire, à la fois dans des lieux fermés ainsi que dans des lieux ouverts et c’est un constat qu’on partageait avec les écologistes notamment sur l’ouverture des jardins de proximité. 

Vous annoncez également la réalisation d’une étude dans les conclusions qui permettront de lancer un grand plan anti-surchauffe : concrètement quels en sont les objectifs, les critères qui seront mis en place ? Il ne suffit pas d’annoncer des dispositifs, il s’agit d’être précis dans le plan qui va être mis en place et le programme nécessaire à suivre. Il existe par exemple des techniques précises, connues d’isolation des toits qui ont prouvé leur efficacité. La ville a pris beaucoup de retard sur cette question, et ce n’est pas nous qui le disons mais la FNE. 

La Ville annonce également atteindre 100% de toits frais pour les équipements municipaux avec un certain nombre de paliers d’ici 2026. Il a été démontré à plusieurs reprises que l’application des peintures rafraîchissantes ne fonctionnait pas toujours, y compris madame la Maire, par des membres de votre majorité, lors des débats de la MIE. Alors ne cherchons pas dans la technique des solutions miracles mais plutôt dans la sobriété. 

Deuxième exigence, faire de Paris une ville habitable sous 50 degrés en faisant une ville-jardin. C’était la seule solution : la solution mis en avant, prioritaire par le rapport. Végétaliser, rafraîchir massivement l’espace public. Si cet objectif est contenu dans le Plan climat, il reste très flou par rapport aux techniques utilisées pour y parvenir. 

Nous partageons un certain nombre d’objectifs mais mettre en place des revêtements clairs ou poreux avec quelques espaces dédiés aux plantations ne suffit pas. Il est absolument nécessaire de revenir à cette idée de Paris jardin et d’utiliser massivement les solutions fondées sur la nature non pas comme un slogan mais comme une réalité. 

Dernier point d’intention, l’installation des places oasis rafraîchissantes dans tous les arrondissements, qui appartient à cette stratégie de carte de fraîcheur, de lieux de refuge, d’autant plus que notre groupe avait déposé au moment du débat PLU, qui a écarté d’une main, toutes les préconisations de la MIE, l’installation, et cela avait été refusé au moment du vote. 

Indispensable évidemment ces places si elles sont réalisées avec ambition et non à la faveur d’indicateurs sur des tableaux excel comme le sont parfois certaines cours oasis, où planter un arbre suffit. Non, il faut transformer fondamentalement et de façon importante l’ensemble des cours et ainsi que l’ensemble des places mentionnées. 

Enfin dernière exigence, la nécessité d’un plan de financement innovant, ambitieux primordial pour permettre d’atteindre les cibles qui s’attachent à ce plan climat. 

Au mois de novembre dernier, le gouvernement présentait une étude recensant les leviers financiers afin de pouvoir investir notamment dans ces solutions fondées sur la nature, que j’évoquais tout à l’heure. Cette étude s’ inscrit dans la lignée des engagements de l’Etat, mais également dans l’engagement de toutes les villes qui investissent pour l’adaptation des territoires. Mettre la nature au cœur des politiques publiques comme vous l’avez énoncé tout à l’heure dans votre discours, ce n’est pas un slogan. Cela devrait se traduire par des choix d’investissements réels, pluriannuels. Par des progrès évalués par des indicateurs sinon les plans, succèdent aux plans, on l’a déjà évoqué, les solutions techniques cohabitent avec les mal adaptations. 

Ce plan climat est une étape, il doit devenir vraiment une rupture, faute de quoi, Paris, demain, ne sera plus habitable. 

Je vous remercie.

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