Tribune parue sur le Huffington Post : Lien
Il y a quelque chose de dérangeant dans ce ePrix de Formule E qu’on nous propose ce week-end aux Invalides.
Dérangeant parce que les messages véhiculés dénotent une conception de la voiture électrique que nous ne partageons pas. Fallait-il faire passer l’idée, avec un championnat, que la voiture électrique pouvait faire “aussi bien” que la voiture thermique ? Pour nous, la voiture propre, précisément par sa modernité, nous invite non pas à “faire comme avant”, mais à regarder devant nous et non pas dans le rétroviseur. C’est l’occasion d’en profiter pour repenser la voiture en ville. Moins “bolide” et plus pratique, discrète, agile, et utile.
“E” comme Electrique ne suffit pas à nous rendre les choses modernes et écologiques. Personne ne demande à la voiture électrique d’aller vite, très vite… surtout pas en ville ! Les chiffres de la mortalité sur les routes viennent encore d’augmenter essentiellement à cause du non respect des limitations de vitesse. En ville, l’apologie de la vitesse n’est vraiment pas le bon message.
Le véhicule électrique, c’est l’occasion de faire un saut dans une vision plus contemporaine et moins ringarde de la voiture :
Certes, propre, indéniablement, c’est ce qu’on lui demande principalement.
Et surtout, l’époque n’est-elle pas plutôt à l’idée d’une voiture plus discrète dans la ville, moins puissante, plus pratique, moins polluante, plus sécure, plus conviviale en étant partagée entre plusieurs usagers, voire sans conducteur ? L’air du temps est à la respiration et la réduction des émissions de gaz à effet de serre, pas à des opérations nécessitant des bitumes artificiels et provisoires, des plots et rambardes en ciment qui sont autant de dépenses bien chargées en carbone. Quand on fera le bilan carbone d’une telle opération, on s’apercevra de la stupéfiante gabegie d’une opération purement commerciale et rigoureusement anti-écologique.
Non décidément, ce championnat envoie des messages bien peu positifs et modernes à notre sens, ni du point de vue écologique, ni du point de vue de la sécurité routière.
Marielle de Sarnez
Députée européenne
Conseillère de Paris (6ème)
Yann Wehrling
Conseiller régional d’Ile-de-France
Conseiller de Paris (15ème)