Conseillère de Paris (VIe arrondissement)

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  • Séverine de Compreignac à propos des valeurs d’accueil et de solidarité face à la loi immigration

    Merci Madame la Maire, 

    Chers collègues, 

    Comme mon collègue précédent, je voudrais d’abord vous faire remarquer concernant cette délibération que le règlement intérieur ne s’applique pas à tous de la même façon. Alors que les délais étaient clos depuis longtemps, vous n’aviez pas anticipé la décision du Conseil constitutionnel qui était quand même connue depuis quelques semaines et vous avez donc modifié votre texte et supprimé quelques articles. Je m’amuse parce que vous nous reprochiez, pas vous madame la maire, ce matin d’avoir une indignation à géométrie variable, c’est vous en l’occurrence qui avait une géométrie variable en la matière.  

    Dans l’ancienne version par exemple à l’article 1, vous proposiez que la ville n’applique pas la loi concernant les aides sociales et les titres de transport. Je fais encore référence au débat de ce matin, je trouve ça absolument hallucinant. 

    A titre personnel, j’étais tout à fait opposé à ces deux articles entre autres choses. Mais d’une part, il était facile quand même de penser que le Conseil ne les accepterait pas et évidemment les censurerait. Et d’autre part, évidemment il me semble inadmissible en tant qu’élus, mais c’est une coutume chez vous, que vous nous demandiez de voter pour que la ville n’applique pas la loi. 

    Oui la France, est une terre d’asile historiquement et elle doit le rester, pour nous c’est l’évidence. Ceci étant, il y a des nuances. Et c’est vrai, vous avez raison ce droit d’asile nous donne des devoirs auxquels nous ne devons pas déroger, par exemple concernant la santé.  

    Votre délibération, là-dessus, nous semble compatible avec la politique menée par ce pays. Non, il n’est pas question de remettre en cause l’AME et nous devons même, je le crois, permettre à ceux qui n’y ont pas accès et ils sont nombreux aujourd’hui d’en bénéficier. C’est avant tout une question d’humanité. Mais c’est aussi une question évidente de santé publique et les rares pays comme l’Espagne par exemple, qui ont voulu y renoncer sont rapidement revenus sur leur choix. 

    Vous êtes d’ailleurs comme d’habitude inutilement polémique puisque vous demandez un rapport, moi je vous invite à lire celui qui est sorti mi-décembre de messieurs Evin et Stefanini qui concluent ensemble qu’il faut garder l’AME. 

    Un autre point me gêne vraiment dans votre délibération. Vous parlez d’une ville qui résiste. Mais à aucun moment vous ne parlez d’une ville qui intègre. 

    Or, si nous voulons correctement accueillir ces gens qui viennent de si loin, souvent au péril de leur vie, et dans l’espoir d’offrir à leur famille une vie correcte et sans danger, nous sommes convaincus au groupe MoDem que nous leur devons deux choses et la première d’entre elles c’est d’apprendre notre langue. Car c’est grâce à cela qu’ils se sentiront accueillis, presque chez eux, qu’ils pourront participer à la vie de la cité et installer leur famille. La deuxième chose c’est leur permettre de travailler dans la légalité. Et mon collègue y faisait référence tout à l’heure. Quoique vous en pensiez, la loi qui vient d’être promulguée, lavée de ces éléments inconstitutionnels permet cela et l’encourage. 

    Elle ouvre la porte, pas assez à mon sens, mais elle le fait à la régularisation des travailleurs à leur demande et non à celle de leur employeur. Pensez-y c’est un progrès énorme, bien plus grand que celui de la circulaire Valls en son temps et qui n’autorisait à régulariser qu’à la demande du seul employeur. 

    Pour l’anecdote, vous avez oublié dans votre nettoyage rapide entre le jeudi et le vendredi de votre premier texte, d’enlever dans le titre de l’article 7 le “face au recul”, vous savez parfaitement, si vous êtes un peu honnête intellectuellement qu’il n’en est rien. Au contraire, cette loi sur toute sa partie intégration est un vrai progrès, mais ça vous ne l’avouerez jamais. 

    Enfin je vais conclure en vous posant la question, vous parlez tout au long de votre délibération d’une ville qui résiste. Vraiment, vous vous faites plaisir.   

    Ça me choque. 

    Ne sommes-nous pas tous des républicains dans cette enceinte ? Et le premier devoir d’un républicain n’est-il pas d’appliquer toutes les lois ? A fortiori quand il s’agit d’élus. 

    Évidemment nous voterons contre cette délibération qui n’a pour nous, pas de sens. Bien sûr, la ville doit accueillir, doit protéger, doit épanouir, doit scolariser, loger etc. Mais elle se doit aussi de respecter les lois. Toutes les lois. 

    Je vous remercie. 

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  • Séverine de Compreignac à propos du Conseil parisien des associations et de l’engagement républicain

    Merci Madame la Maire, 

    Mes chers collègues, 

    Je veux évidemment commencer mon propos en saluant le Conseil parisien des associations, le travail qui a été fait tout au long de l’année et l’engagement fort de tous ses membres. 

    Notre république a cette particularité depuis plus d’un siècle de favoriser, d’encourager la volonté de centaines de milliers de personnes partout dans nos territoires à s’engager pour une ou plusieurs causes, la plus petite à la plus grande. 

    Cet engagement c’est aussi celui de construire et de consolider notre société au travers de ces structures qui maillent notre ville. Donc merci pour tout ce que vous faîtes. 

    Concernant le vœu que vous avez souhaité présenter aujourd’hui, je vous avoue que le groupe MoDem s’interroge. Et depuis le début du débat, mes interrogations sont de plus en plus fortes. Les propos que nous venons d’entendre me choquent. 

    En réalité, oui la République ce sont des droits et des devoirs, l’un ne va pas sans l’autre, oui vous pouvez le contester mais l’un ne va pas sans l’autre. Et c’est grâce à elle que notre République tient debout. 

    Vous opposez le contrat d’engagement réciproque conclu avec la ville de Paris avec la signature du contrat d’engagement républicain issu de la loi confortant les principes de la République de 2021. 

    Le premier est un contrat de confiance entre les associations et la ville qui doit apporter toute l’aide dont ont besoin ces associations, c’est très bien, ça fonctionne et c’est normal. La ville est à leur service. 

    Cela n’empêche en rien de signer et de respecter le contrat d’engagement républicain ordonné par cette loi. Quoi de plus normal que de demander aux associations d’être pleinement dans la République, je ne vois pas où est le problème. 

    Quoi de plus normal que de demander à la ville de ne subventionner que celles qui respectent ces valeurs ?  C’est bien le contraire qui serait choquant. 

    En donnant des fonds publics pour subventionner un groupe qui ne serait pas pleinement dans la République. Alors oui, il y a un peu de formalisme, mais pour respecter quoi ? 

    Cet engagement qui vise d’une part à faire respecter les principes de liberté, d’égalité, de fraternité : qui n’y est pas attaché ici ? Mais également de dignité humaine, des symboles de la République , et d’autre part de ne pas remettre en cause le caractère laïc de la République et à s’abstenir de toute action portant atteinte à l’ordre public. 

    Je pose la question à l’inverse : quelle légitimité aurait la Ville de Paris à subventionner avec l’argent public, l’argent prélevé sur les Parisiens, une association qui ne respecterait pas notre triptyque : liberté, égalité, fraternité. 

    Quelle légitimité pour une association qui ne respecterait pas le principe de laïcité, n’est-ce pas une des grandes avancées de notre histoire politique ? 

    Je sais que dès janvier 2022 le mouvement associatif a exprimé ses inquiétudes et six mois alors que la loi ne levait pas la principale inquiétude à savoir que le contrat d’engagement républicain tend à confier à l’administration le pouvoir d’interprétation et de sanction très large. Je le sais et cela sans informations claires, préalables et obligatoires, sur les voies de recours etc. 

    Mais ce contrat n’est en rien une suspicion préalable, c’est au contraire un lien de confiance, une réaffirmation de leur importance à une époque où ces valeurs sont et j’avais écrit quelquefois sont souvent et dangereusement mises en doute. Vraiment rien de choquant là-dedans. 

    Pour conclure, je voudrais simplement redire que bien sûr les services de la ville doivent être au service de nos associations, qu’ils doivent être là pour les aider et les soutenir. Mais de la même façon, la ville de Paris se doit de respecter les principes républicains. De la même façon que ces associations doivent y adhérer et respecter et de les faire respecter. 

    Et la ville n’est pas là pour se substituer à la loi ce que j’entends depuis tout à l’heure est lunaire, je trouve. 

    En revanche, si en effet s’il y a des difficultés avec les administrations alors c’est à elle, à la Ville de trouver les voies et moyens pour faciliter la vie de ces associations. 

    Vous avez parlé Monsieur du Conseil parisien des associations pardon, d’un contrat superfétatoire. Superfétatoire. Pour nous, quand il s’agit du respect des valeurs de la République, rien ne l’est.

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  • Séverine de Compreignac à propos de l’attractivité de la fonction publique parisienne

     

    Merci Madame la Maire,

    Juste un mot parce que je vois que vous ne résistez pas à la facilité de mettre sur le dos du gouvernement vos propres turpitudes, je reprends quelques-uns de vos points, parce que vous ne résistez pas à la tentation de mêler le gouvernement au débat de ce matin.

    Aucune action du gouvernement n’empêche les collectivités ou les entreprises de passer à la semaine de 4 jours. C’est déjà le cas partout où le dialogue social est ouvert et fonctionne. Je me souviens d’une visite que j’ai faite au printemps dernier à la CNAV dans le 19e à Paris, où justement on faisait une table ronde sur cet accord des 4 jours pour les salariés volontaires. Ça marche très bien, ça permet à des femmes en particulier, c’était les plus nombreuses,  de rester sur 4 jours et de retrouver un salaire plein en travaillant un peu plus chaque jour et elles en étaient très heureuses.

    Vous mêlez aussi le gouvernement à la question de la petite enfance. Pour l’anecdote je veux quand même vous rappeler que, pas plus tard qu’hier après-midi, tous vos collègues de la NUPES à l’Assemblée Nationale ont voté contre la création du service public de la petite enfance proposé par le gouvernement dans le projet de loi plein-emploi. C’est quand même bien dommage et un tout petit peu contradictoire avec ce que vous dîtes. Je vois bien que vous ne m’écoutez pas et j’imagine pourquoi.

    Sur l’indexation des salaires même remarque, sur les retraites vous faites aussi un gros contresens. Je vous laisse critiquer le fondement de la réforme évidemment aucun souci, en revanche je ne peux pas vous laisser dire qu’elle a fait empirer la situation de ces, je cite : « pauvres femmes ». Parce que c’est exactement le contraire, avec cette réforme celles qui devaient aller jusqu’à 67 ans, à cause de la réforme socialiste de 2013, pour avoir un taux plein ont gagné un peu plus d’un an sans compter qu’elles ont en même temps gagné plus de 5% de retraite. Eh oui. Mais on fera les comptes quand ces femmes-là pourront partir plus tôt grâce à notre action à l’Assemblée Nationale.

    Bref, j’en viens au débat que nous avons aujourd’hui qui est très très important, c’est l’attractivité de la fonction publique.

    Il est important parce que nous parlons de plus de 50 000 agents et de leurs familles, nous parlons de tous les services aux Parisiens, nous parlons aussi du premier budget de la ville, ce n’est pas rien.

    Je voudrais faire deux remarques préalables. Rappeler que le taux d’administration de la Ville de Paris reste particulièrement élevé. On est à 23,3 équivalents temps-plein pour 1000 habitants, là où la moyenne des villes, je crois, est à un peu moins de 20%. Par ailleurs, l’encadrement ne cesse d’augmenter quand les emplois techniques diminuent.

    Ces deux constats doivent nous interroger je crois.

    Alors, au-delà, la ville se félicite et à juste titre de permettre à ses agents de se former tout au long de leurs carrières. On n’est pas encore au budget de formation d’avant Covid en 2019, mais en tendanciel c’est plutôt bien. 

    Sur l’égalité homme-femme aussi, on est sur la bonne voie, l’écart de rémunération reste quand même de 4,9%. C’est en amélioration, cependant quand on regarde par exemple les catégories A il y a un écart de 13%, les catégories B il y a un écart de 18% entre le salaire des femmes et le salaire des hommes. Donc on a vraiment encore un gros travail à faire. 

    Également aussi quand on regarde le type de contrat, les agents non-titulaires, les agents à temps partiel sont majoritairement des femmes.

    Alors on parle d’attractivité, très bien, moi je voudrais maintenant souligner le point que Delphine Bürkli a également souligné, le point qui m’importe particulièrement, la baisse du nombre d’agents.

    Alors vous mettez ça sur le dos, j’étais un peu étonné tout l’heure en vous entendant, sur le fait que les gens n’ont plus envie de travailler. Bon… Je ne crois pas que ce soit le cas du tout. Pour moi, ces chiffres en baisse sont acceptables quand cela résulte d’une décision de politique publique. En l’occurrence, ce n’est évidemment pas du tout le cas. C’est bien davantage le fruit d’un mal-être si on regarde les chiffres, puisqu’on est en augmentation de plus de 6% sur les agents qui ont quitté la collectivité.

    Alors il y a la pyramide des âges, c’est les départs en retraite. Mais il y a les convenances personnelles +23%, les détachements + 11%, les démissions +30% et les congés longue durée +5%.

    Vous devez je pense vous interroger.

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  • Séverine de Compreignac à propos du code de la rue – Juillet 2023

    Merci Madame la Maire,  

    Enfin. Enfin, nous avons sous les yeux ce fameux code de la rue. Il aura fallu attendre 3 ans pour que la montagne accouche d’un document, finalement assez peu inventif et comme le disait Maud Gatel tout à l’heure, très infantilisant. 

    Trente-cinq pages où l’on passe d’un bon conseil « ne roulez pas alcoolisé » à l’autre « ouvrez votre porte de la main droite ». Bref, un document bavard et dont je me demande comment il va pouvoir être utile. 

    Ce que nous vous reprochons, ce n’est pas ce document, c’est bien d’avoir inventé l’anarchie dans notre ville et d’essayer maintenant de la réguler. Et si. 

    La ville s’adapte, les analyses sont claires et on le voit au quotidien, l’utilisation de modes de circulation douce a explosé et tant mieux : vélo, trottinette, et j’en passe. La ville s’adapte tant bien que mal, avec un effet retard qui est frappant, et c’est bien là le nœud du problème. Parce qu’une fois de plus, vous avez fait les choses à l’envers. Vous avez prôné le développement du vélo en particulier – je ne parle plus des trottinettes, puisque vous avez décidé que les Parisiens décideraient qu’il n’y aurait plus de flotte avant de modifier la ville en ce sens – à l’envers je vous dis. Contrairement à ce que vous avez dit Mme Cordebard, avant de développer les politiques, il faut réfléchir sur les conséquences qu’elles amènent.

    Le résultat aujourd’hui est facile à voir : des hypers dangers pour les vélos, avec tous les réaménagements faits de façon anarchique, mais c’est vrai, la plupart du temps quand ce sera fait, ce sera bien. Des dangers pour les piétons surtout, qui ont désormais peur. La preuve : la ville est désormais en queue de peloton concernant l’approbation sur les critères d’une ville marchable, disait Le Parisien l’autre jour. 

    Donc oui, la stratégie vélo que nous approuvons depuis le départ marche vraiment, mais au prix de dangers pour tous : piétons, vélos et voitures. Sur ces dangers, les voitures ont appris à faire avec le temps – je le constat,  moi ça fait 4 ans que je suis à vélo et ça y est, ça marche – les vélos pas vraiment, même si on voit que l’accidentologie, au regard du nombre d’usagers n’augmente pas dans les mêmes proportions. On ne peut pas se satisfaire des chiffres cependant. Quant aux piétons, encore une fois, ils ont peur. 

    Cette stratégie vélo devrait aussi marcher au regard de la qualité de l’air, cependant là, nous nous heurtons à un problème un peu bizarre : le nombre de voitures a considérablement diminué en 20 ans, mais pas le nombre de bouchons. Et ce n’est pas bon pour les émissions de gaz à effet de serre. 

    Mais voyons l’effet. L’anarchie, donc, est devenue une règle. Il n’y a plus de place sur les trottoirs pour les piétons : encombrement de l’espace, panneaux, mobilier urbain, trous et j’en passe. Je pense aux seniors en particulier, qui désormais craignent la marche, craignent la traversée d’une rue. Nous devons les aider. Un vrai effort doit être fait sur ces trottoirs pour les désencombrer et pour les rendre praticables. 

    Pour les vélos – et j’en sais quelque chose – la voirie est dans un état déplorable et les nombreux trous et les bosses, quelquefois assez profonds, sont non seulement évidemment très désagréables, mais en plus très accidentogènes. Alors oui, il faut faire un véritable effort là-dessus pour préserver la santé de tous. 

    Restent deux aspects dont je voudrais parler rapidement. La communication : à la base de tout dans cette affaire. Il faut éduquer, prévenir, inciter, former : c’est indispensable. Pour les enfants et les jeunes, qui doivent être la première cible évidemment.

    Nous avions voté au dernier conseil des subventions pour des associations dont c’est l’objectif, nous devons les soutenir, et chaque mairie et la mairie centrale doivent se saisir de cette question pour progresser rapidement.

    Enfin, le rôle de la police municipale. Il doit être défini avec intelligence. Elle doit évidemment participer à ces actions de formation et de prévention, c’est son rôle. Elle doit aussi savoir appliquer avec finesse ce qui lui est demandé, c’est-à-dire sanctionner. Sanctionner sur les carrefours les plus dangereux, ceux qui sont mortels pour les cyclistes et si difficiles pour les piétons. Sanctionner partout où c’est utile. 

    Donc attention, essayons de faire des choses utiles et simples, c’est encore le mieux et c’est, je crois, ce que demandent les Parisiens pour vivre dans la ville apaisée dont ils rêvent et qu’ils n’ont pas.

    Tout cela est d’une grande importance et nous n’avons que trop attendu. Deux millions de personnes vivent à Paris, nous recevons des dizaines de millions de touristes chaque année, c’est donc une politique cruciale dont nous parlons tant en termes d’image que de sécurité, mais aussi de la ville dans laquelle nous voudrions vivre : celle qui est facile et sûre.



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  • Séverine de Compreignac à propos du Rapport Social Unique 2022 – Conseil de juillet 2023

    Merci beaucoup Madame la Maire, 

    Le rapport social que nous examinons aujourd’hui permet de souligner un certain nombre de points concernant les agents de la Ville de Paris et leur gestion. Je ne prendrai que les principaux. Le premier point qui est endémique depuis plus de 20 ans dans notre ville, c’est le taux d’administration de la Ville de Paris qui reste particulièrement élevé. On est à 23,3 équivalents temps plein pour 1 000 habitants en 2019. A titre de comparaison l’administration européenne c’est 56 000 personnes pour 500 millions de citoyens. Ici nous sommes à plus de 45 000. 

    Par ailleurs, quand on regarde dans le détail, on voit que l’encadrement ne cesse d’augmenter quand les emplois techniques diminuent. C’est un sujet aussi. 15% des emplois dans la filière administrative. Cela reste très important, cela augmente. Et je ne suis pas certaine que cela serve aux Parisiens en bout de course. 

    La Chambre Régionale des Comptes dans ses rapports annuels pointait du doigt des charges de gestion élevées surtout à cause des dépenses du personnel. Ces dernières auraient augmenté de 6,5% entre 2014 et 2019. 

    Les dépenses de fonctionnement s’élevaient ainsi à 2 929€ par habitant en 2020 contre 2 469 à Lyon. Ça fait une différence vraiment importante. 

    La masse salariale qui représente presque 2,7 milliards pour la collectivité parisienne augmente de 4,25% en 2022 et nous pouvons nous attendre encore à une forte augmentation en 2023. Je ne crois pas que cela soit dû au rattrapage de l’inflation – sauf erreur de ma part, je crois qu’il en a pour 58 millions d’euros – mais seulement à une gestion plus lâche, ce qui, là encore, est un sujet. Quel est le service que le Parisien a en face de lui ? Est-il plus important ? C’est bien la question que nous devons nous poser.

    Nous pouvons souligner peut-être – ce qui est une bonne chose – le coût de la formation des agents qui augmente de près de 10 millions d’euros, même si nous n’atteignons pas encore le montant avant Covid. 

    J’ai noté, avec malice je l’avoue, mais aussi avec une certaine satisfaction, la baisse très importante du nombre de jours de grève : -25%. C’est énorme. Ce qui fait quand même gagner 15 000 jours de travail. 

    De la même façon, le nombre de jours d’absence a légèrement baissé en 2022 par rapport à 2021, environ 3%, mais cela reste quand même assez élevé. 

    La délibération indique aussi que l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes continue de se réduire en matière de rémunération nette mensuelle moyenne pour les fonctionnaires toute quotité de temps de travail et toutes catégories confondues. Cet écart est désormais de 4,9% en 2022, contre 5,3 en 2021, et 6,2 en 2020.

    Nous sommes donc clairement sur la bonne voie, cependant des inégalités persistent et il faut essayer de continuer à les réduire. 

    Pour conclure, je veux simplement dire une chose, les finances de la Ville sont au plus mal, nous le savons tous, l’augmentation des impôts est absolument phénoménale. Pour autant, les services aux Parisiens n’augmentent pas dans les mêmes proportions et c’est vraiment peu de le dire. On peut même affirmer le contraire, voire même pour les services publics payants, ils sont de plus en plus chers. Et c’est d’ailleurs bien pour cela que les Parisiens sont mécontents à juste titre. 

     Il est donc plus que temps de faire un réel effort de gestion des services de la Ville, à commencer bien sûr par la gestion du personnel qui est bien le premier budget de la Ville. 

     Je vous remercie.



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