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Béatrice Lecouturier à propos du projet de réaménagement de la place de la Concorde

Merci monsieur le Maire, 

Nous allons avoir une vue un peu différente de celle des Écologistes. 

Monsieur le maire, 

Mes chers collègues,  

Place de la Concorde ou place de la discorde ? Je m’interroge aujourd’hui. 

Alors que l’ancienne place Louis XV, devenue place de la révolution fut rebaptisée place de la Concorde en 1795 afin de souligner la réconciliation des Français après la Révolution, il est fort à parier que le projet de piétonisation de cette place ne soit pas source de réconciliation pour les Parisiens.

Lieu emblématique de Paris pour ses perspectives exceptionnelles sur l’Arc de Triomphe, l’Assemblée Nationale et la Seine, le Palais du Louvre et les jardins des Tuileries, <brouhaha> la Madeleine et sa rue Royale, elle symbolise tout le faste, l’élégance et l’architecture classique du XVIIIe siècle parisien.

Dotée d’un patrimoine d’une richesse unique, la place de la Concorde est une célébration de la France avec ses fontaines qui représentent les mers et les fleuves, ses villes avec ses huit statues allégoriques qui dessinent le contour de la place. C’est aussi la France qui rayonne dans le monde avec l’Obélisque de Louxor qui s’impose en majesté au centre de la place.

C’est donc un ordonnancement patrimonial admirable.

Un ensemble admirable car minéral et sa minéralité en fait toute sa spécificité et sa beauté.

Les jardins des Tuileries qui jouxtent la place offrent déjà un merveilleux îlot de fraîcheur avec ses 1800 arbres.

La minéralité du lieu devient alors complémentaire de ce magnifique jardin arboré et fleuri des Tuileries.

La beauté de Paris c’est la diversité dans l’unité. 

Or en voulant réorganiser cette place unique dans sa structure patrimoniale, je crains que vous n’uniformisiez encore un peu plus les places parisiennes.

La place de la Bastille, la place de la République, la place du Trocadéro, la place de l’Etoile. Bref, toutes ces places se dessinent sur une même idée architecturale unique, sans charme, sans spécificité, sans originalité. Tout le monde sur un même modèle. Et nous le regrettons.

L’unité de cette place doit être conservée par ses pavés au sol, son mobilier XIXè du second empire si parisien.

En la modifiant, vous prenez le risque de déséquilibrer tout un équilibre fragile mais dont le résultat est d’une force inouïe.

Certes, la place de la Concorde a connu dans son histoire des épisodes de parterres végétalisés. Mais entre-temps le sous-sol de la place est devenu sur encombré et ne laisse guère de place à des plantations en plein terre.

Le pavage de la place de la Concorde est emblématique et précieux. La végétalisation de cet espace doit donc prendre en compte les particularités du patrimoine architectural pour harmoniser et embellir le paysage parisien grâce à la nature.

Pour autant, cette place doit être rénovée.

Oui cette place de la Concorde a été tellement malmenée avec des plots en plastique, en béton, un sol très endommagé.

Le groupe Modem très attaché à la conservation du patrimoine n’est pas foncièrement opposé à un réaménagement de la place notamment en repensant à la place donnée aux piétons et à ses cheminements.

Si la physionomie de la ville de Paris doit s’adapter aux défis d’aujourd’hui, nous sommes convaincus qu’il est tout autant possible de préserver l’âme de Paris sans abîmer son histoire.

C’est tout le sens du vœu rattaché à cette délibération que nous déposons.

Il est impératif qu’un déroulé précis des opérations soit communiqué aux conseillers de Paris.

Oui la place de la voiture doit être revue, mais de manière raisonnable. Nous sommes particulièrement inquiets sur les installations légères que vous voulez y installer suite aux choix hasardeux que vous avez déjà eu concernant en la matière sur d’autres projets. J’ai un bruit pardon qui est très désagréable. Monsieur Boulard s’il-vous-plaît. Merci. L’organisation de grands évènements nous alerte également.

N’existe t-il pas déjà assez de lieux pour accueillir de grands évènements populaires à Paris ? Et lorsque l’on voit l’état du Champ de Mars, nous sommes particulièrement inquiets sur ce que pourrait devenir la place de la Concorde.

Toute cette place est classée et le ministère de la Culture aura son avis à donner.

Vous l’aurez compris monsieur le Maire, nous sommes dans l’attente, mais nous sommes inquiets de votre projet concernant la place de la Concorde.

Nous serons attentifs à chacune des étapes de ce projet s’il voit le jour.

Paris nous a légué une histoire et un patrimoine. Faisons preuve d’humilité en le respectant, en l’entretenant sans remettre en cause en permanence la justesse de l’équilibre patrimonial qui fait la beauté de notre ville.

Je vous remercie. 

Béatrice Lecouturier à propos des jardins de Notre-Dame

Merci beaucoup Monsieur le Maire, 

Monsieur le Maire, 

Mes chers collègues, 

Le 8 décembre prochain, le joyau de Notre Dame rouvrira ses portes au public. Un exploit pour tous les amoureux du patrimoine, de Paris, de la France, qui traduit la volonté de savoir-faire de notre pays qui agit face à l’adversité. 

A la suite du tragique incendie, vous aviez annoncé, madame le maire mais monsieur la Maire, le déblocage de 50 millions d’euros pour la restauration de la Cathédrale Notre Dame. Cette somme s’est finalement transformée en une dotation pour un projet, déjà engagé préalablement, de réaménagement du parvis. 

A défaut de tenir vos engagements, nous demandons à Madame la Maire, que ce réaménagement ne soit pas un prétexte pour détruire les jardins de Notre Dame et de l’Ile-de-France. 

Alors que la délibération que nous étudions porte sur l’autorisation de signature d’une convention de transfert de maîtrise d’ouvrage avec le ministère des Armées et avec l’Établissement public EPRND, nous voulons réaffirmer notre position concernant le projet, concernant les jardins de Notre-Dame. 

Après l’avis de la Commission nationale de l’architecture et du patrimoine qui a fait part d’un certain nombre de recommandations, notamment concernant la préservation du patrimoine, notamment du square Jean XXIII, vous avez indiqué retravailler un certain nombre de points et notamment la question des grilles. 

Si nous sommes attachés aux grilles, de ces jardins, de ce square, ce n’est pas contrairement à ce que certains veulent faire croire en lien avec la route. Maintenir les grilles, et ne pas raser les haies d’ifs, dont madame Biraben a parlé, c’est préserver la biodiversité ; maintenir les grilles, c’est assurer et préserver le caractère mémorial du square de l’Ile-de-France puisque les pelouses se situent au-dessus de la crypte du Mémorial des martyrs de la déportation. Et nous réaffirmons notre position : nous n’opposons pas les grandes pelouses ouvertes à tous et les squares. Les deux doivent cohabiter, mais dans le respect de l’identité des lieux. 

C’est la raison pour laquelle nous déposons ce vœu, demandant la préservation des squares Jean XXIII et du square de l’Île-de-France sur le plan patrimonial, mémoriel et au regard de la biodiversité, en espérant que vous pourrez nous rassurer sur tous ces points. 

Je vous remercie.

Béatrice Lecouturier à propos du rapport d’activité du Conseil Parisien de la Jeunesse 2023

Merci Madame la Maire, 

Madame la Maire,

Chers amis du conseil de la jeunesse,

Comme chaque année, nous vous accueillons toujours avec beaucoup de plaisir dans notre enceinte à l’occasion de la remise de votre rapport. 

Votre vision de notre ville, de ses enjeux et des solutions à y apporter sont déterminants dans nos travaux d’élus. Et je suis toujours très agréablement surprise de constater l’engagement et le sérieux de vos propositions.

2023 a été une année particulièrement lourde pour la jeunesse. Un contexte international anxiogène, les différentes crises internes à notre pays, les défis climatiques eux sont particulièrement impactants pour notre jeunesse en témoignent les chiffres alarmants de la santé mentale pour nos jeunes.

Et pourtant, vous êtes là, solides, participant pleinement au changement de notre société de manière structurée et responsable.

Alors bravo à vous.

Le vœu que vous souhaitez porter relatif à l’accès des jeunes aux loisirs et à la culture est fondamental.

En effet, participer à des activités culturelles permet aux jeunes d’élargir leurs capacités de réflexion, notamment sur les fake news, d’adaptation au monde qui les entoure, au respect des différences et à renforcer leur estime de soi.

Source d’émerveillement, de questionnement, d’expériences touchantes plaisantes ou dérangeantes, les visites au musée, dans les bibliothèques, au théâtre, la culture est une ouverture au monde qui fait du bien à l’âme.

Au groupe Modem, nous défendons depuis longtemps l’idée d’un accès large à une culture de qualité au plus grand nombre.

A Paris, c’est vrai, nous avons la chance immense d’avoir une diversité de l’offre culturelle pour trouver un endroit facile d’accès.

Mais malgré cela, beaucoup de jeunes se mettent encore des freins.

Des freins sociaux, le musée ou le théâtre ce n’est pas fait pour moi, ou des freins financiers car oui, l’accès à la culture représente parfois un budget important pour des jeunes qui ont un pouvoir d’achat très restreint.

Alors votre mission chers amis, sera de faire sauter ces freins, de montrer comme la culture n’est pas réservée à une certaine catégorie sociale, qu’il faut oser pousser la porte d’un musée dont l’accès aux collections permanentes est souvent gratuit.

C’est aussi à nous, élus, d’aller à la rencontre des jeunes car il y a forcément un défaut d’information à l’accès des jeunes à la culture.

Et vous pouvez bien sûr compter sur nous pour vous aider à mettre en place vos préconisations.

Alors oui vous vous emparez d’un beau sujet qui fait grandir toutes celles et tous ceux qui rentrent dans cet univers culturel car oui Romain Gary dont votre promotion pardon, porte le nom a raison de dire :

« Il faut toujours connaître les limites du possible, pas pour s’arrêter, mais pour tenter l’impossible. »

Alors, nous vous accompagnerons toujours pour tenter l’impossible. Je vous remercie.

Béatrice Lecouturier à propos de la carte scolaire

Madame la Maire,

Mes chers collègues, 

Notre école va mal et notre responsabilité est collective.

Même si notre école va mal en France, elle va encore plus mal à Paris.

Depuis 10 ans, l’académie de Paris a perdu 27 500 élèves dans le 1er degré soit 20% des effectifs. Et cette tendance s’est accélérée depuis ces dernières années.

Une baisse de plus de 2 000 élèves est attendue pour la prochaine rentrée comme vient de le dire ma collègue Catherine Ibled. 

Alors oui, nous avons un problème de démographie à l’échelle nationale qui se répercute nécessairement sur les effectifs d’élèves parisiens.

Oui les écoles se vident mais oui, votre politique Madame la Maire porte une responsabilité dans la fuite des familles à Paris, un véritable exode comme le constatent les écoles. 

Notre groupe MoDem a régulièrement alerté, vous a régulièrement alerté sur ces chiffres. 

Votre réponse était surprenante et inquiétante de vous réjouir de cette baisse des effectifs au motif qu’il y aurait moins d’élèves dans les classes pour un meilleur enseignement.

Mais je rappelle que nous avons déjà un des meilleurs taux d’encadrement à Paris qui est de 19,9 élèves par classe alors qu’il est de 21,7 au niveau national. 

Il était évident qu’une baisse des effectifs entraînerait mathématiquement des fermetures de classes et des suppressions de postes.

C’était évident sauf à avoir une vision totalement déconnectée de la réalité en se réfugiant dans le déni.

Alors aujourd’hui vous vous offusquez de ces fermetures de classes.

Mais nous aussi, Madame la Maire, qui partait. Nous aussi, et plus encore que vous car elles sont, je le répète, le fruit de votre politique, de votre manque de vision politique pour que les familles et leurs enfants ne quittent pas Paris. 

L’école ne va pas bien à Paris avec des classes non chauffées comme l’école maternelle des Grands-Champs, dans le XXe arrondissement, ou bien dans le XVIIIè où plus d’un millier d’enfants n’ont pas eu leur repas chaud en plein hiver à la cantine sans information donnée aux parents.

L’école ne va pas bien à Paris où la mixité sociale est faite à marche forcée. 

Notre groupe Modem réaffirme tout son attachement oui, à une bonne mixité sociale dans les établissements scolaires.

Mais il nous faut regretter les affectations d’Affelnet trop nombreuses qui n’ont aucun sens sauf à envoyer des enfants avec un bon bulletin scolaire à l’autre bout de Paris uniquement pour relever l’Indice de position Sociale de certains établissements scolaires qui ont été abandonnés depuis des années.

L’excellence et l’exigence pour tous. Voilà bien notre boussole.

Oui les écoles préparatoires doivent accueillir des élèves méritants des bacs professionnels mais pas au détriment des classes préparatoires générales.

Oui nous devons ouvrir, et non pas brader l’accès à des établissements d’élite à des élèves boursiers qui ont des résultats remarquables dans leur scolarité et qui suivront des cours avec la même exigence que leurs camarades non-boursiers sans concession ni baisse de niveau.

Enfin, l’école ne va pas bien à Paris car vous rallumez la guerre scolaire avec l’enseignement privé en suspendant le financement de la ville de Paris à Stanislas établissement privé sous contrat avec l’Etat. C’est à l’Etat, car c’est à l’Etat de décider si son statut d’établissement privé sous contrat doit être reconduit et non pas à la ville de Paris. La loi vous oblige. La loi vous oblige donc à verser les subventions de la ville qui sont dues à cet établissement sans chantage ni faire planer une épée de Damoclès sur leurs finances. 

Pour toutes ces raisons Madame la Maire, nous ne voterons pas ce vœu de l’exécutif.

Et je vous remercie.

Béatrice Lecouturier à propos des subventions à la Philharmonie de Paris

Monsieur le maire, 

Mes chers collègues, 

Je profite de cette délibération pour saluer la politique culturelle déployée par ce vaisseau amiral de la culture parisienne; je veux parler de la Philharmonie de Paris.

En 2023, ce sont plus de 1,4 millions de visiteurs qui sont allés à la Philharmonie avec un taux de 85% pour les concerts. 

Autre bonne nouvelle : le rajeunissement spectaculaire du public. En 2023 le jeune public de moins de 28 ans a augmenté de 57% par rapport à la période avant Covid.  Cette progression a été favorisée par une stratégie tarifaire volontaire très avantageuse avec 8 euros le concert en abonnement et 10 euros à l’unité. 

Alors comment expliquer ce succès culturel qui semble à part dans le paysage parisien ? Exigence artistique, pluridisciplinarité et souci de la transmission comme l’indique son directeur Olivier Mantei.

Une programmation exigeante de concerts qui s’appuie sur des fondamentaux, avec les plus grands solistes et orchestres internationaux, et qui attire un public de connaisseurs mais qui a séduit également tout un nouveau public moins expert.

Une ouverture vers un jeune public issus des quartiers populaires de la ville, les fameux concerts Démos et l’inclusion de spectateurs en situation de handicap sont de réels succès alors que ces publics n’ont pas toujours leur place dans le monde feutré de la musique classique.

Mais on ne va pas seulement à la Philharmonie pour écouter un concert. On y va dans ce lieu, qui devient de plus en plus un lieu de vie où l’on visite une exposition, on emmène ses enfants à la cité de la Musique, on va au restaurant, on passe du temps dans cet espace où il se passe toujours quelque chose.

Un vent nouveau souffle sur la philharmonie, un vent de démocratisation de ces publics, sans se couper de son ambition artistique. 

Un vrai projet politique, sociétal et social, donc que construit la philharmonie et que la Ville de Paris doit s’honorer d’accompagner et je vous remercie. 

Béatrice Lecouturier à propos de la dénomination Jardin Charles Aznavour attribuée au Carré Ledoyen (8e)

Madame la Maire, 

Mes chers collègues,

Donner le nom de Charles Aznavour au patrimoine commun parisien, c’est rendre hommage à une figure marquante de la musique française, un héritage de valeurs dans un territoire, et enfin esquisser l’ambition d’un lieu. 

C’est dans cet esprit que, la dénomination Jardin Charles Aznavour a été attribuée à une partie des jardins des Champs-Élysées sur le carré Ledoyen. 

Décédé le 1er octobre 2018 à l’âge de 94 ans, Charles Aznavour était un auteur, un compositeur, un interprète, qui a diverti le monde pendant près de 75 ans. 

Icône par excellence de la culture populaire française, il était reconnu de tous comme un écrivain remarquablement doué et styliste de chansons uniques. Souvenons-nous des mille chansons qu’il a pu composer comme “Hier encore”, “Emmenez-moi”, “For me For me Formidable”, ou encore “la Bohème” pour ne citer qu’elles parmi tant d’autres.

Plus jeune, bien qu’il ait eu un appétit pour la musique, Charles Aznavour a canalisé son énergie vers le théâtre. Puis, de la scène à l’écran, où il a tourné dans quelque soixante films sous la direction des meilleurs réalisateurs de son temps, de Cocteau à Chabrol, sans oublier Lelouch ou Truffaut dans Shoot the Piano Player, qui fait de lui une star française de l’écran. 

Pourtant, il n’a jamais cessé de s’identifier le plus étroitement à son héritage arménien, qui résonne aujourd’hui plus fort que jamais. Né Shahnour Varenagh Aznavourian, ses racines françaises provenaient du départ de ses parents qui ont fui la menace du massacre Turc. Il fut un grand défenseur de la reconnaissance du génocide arménien, qui en avril 1915 et juillet 1916, a fait plusieurs centaines de milliers de morts dans la communauté arménienne en Turquie. Combat qu’il mènera toute sa vie durant, puisqu’il sera ambassadeur et représentant permanent de l’Arménie auprès de l’ONU. 

Admiré à l’internationale, Charles Aznavour a eu un immense succès, bien qu’il fut initialement très difficile pour lui d’être accepté comme compositeur. Grâce à ses talents d’écrivains et à son timbre de voix, sa percée a eu lieu en 1956, lors d’un engagement de vaudeville à Casablanca, où le public le place en tête d’affiche. 

Car très tôt, Charles Aznavour a appris à surmonter ses craintes, en partie grâce à l’aide d’Édith Piaf, avec qui il a travaillé, développé son style, et qui, aujourd’hui encore, reste inimitable. 

Chanteur exigeant, artiste délicat, il chantait l’amour, les moments de joies et les déceptions sous timbre de mélancolie. 

Tant de succès pour un auteur-compositeur qui savait séduire son auditoire dès les premières notes de musique, en créant des mélodies à caractère personnel et émotionnelles qui élargissaient notre gamme d’émotions. 

Aznavour n’a cessé de se produire et d’enregistrer jusqu’à sa mort, notamment en 2015 avec “Encores” son 51e et dernier album studio, pour une carrière qui aura multiplié les collaborations, les duos, les itinérances musicales, restant toutefois fidèle au jazz. 

Aznavour serait le dernier à se comparer à ceux qu’il considérait comme des chanteurs surdoués, tels que Sinatra et Mel Tormé, préférant se considérer comme un compositeur plutôt que comme un artiste. 

Alors, pour lui rendre hommage, votons unanimement pour sa mémoire, et notamment pour l’Arménie, une dénomination du carré Ledoyen, qui intègre une partie des jardins des Champs-Élysées dans le 8ème arrondissement. 

Pour que vibre son nom et ses chansons. 

Je vous remercie. 

Béatrice Lecouturier à propos de l’offre de stationnement pour les vélos

Monsieur Le Maire,

Mes chers collègues,

Notre groupe MoDem s’inquiète des chiffres alarmants de la progression de vol de vélos à Paris.

En 2022, c’est une augmentation de 81% de vols des vélos électriques et 25% de vols de vélos mécaniques.

Alors au-delà des traumatismes que ces vols procurent auprès des usagers, ils sont surtout un frein pour un nombre important de Parisiens qui seraient prêts à franchir le pas pour l’achat d’un vélo.

C’est pourquoi nous vous demandons par ce vœu quels moyens comptez-vous mettre en place pour lutter contre le vol des vélos en nous présentant un calendrier précis des offres de stationnement sécurisé prévu dans le plan vélo ainsi qu’une expérimentation d’arceaux sécurisés qui sont présentés à Barcelone.

Ça, c’est le premier point. 

Et le second, chaque cycliste à Paris pourra témoigner de la difficulté à trouver une place pour garer son vélo sur l’un des 60 000 arceaux de stationnement.

Il l’est d’autant plus que les vélos encombrants et lourds des vélos de free floating qui n’ont pas besoin d’attache pour éviter leur vol, occupent nombreuses de ces places empêchant les vélos particuliers à se garer en sécurité.

Alors, par ce vœu nous vous demandons également de mettre fin à l’autorisation de stationnement de ces vélos en free floating sur les zones de stationnement des vélos normaux. 

Je vous remercie.

Béatrice Lecouturier à propos du déploiement des bornes de recharge pour les véhicules électriques

Mesdames et Messieurs, 

Chers collègues,

Notre assemblée a voté, à l’unanimité, la fin des voitures thermiques à Paris à l’horizon 2030. Une volonté de lutter contre les particules fines afin de contribuer à améliorer la qualité de l’air.

Si nous soutenons un meilleur partage de l’espace public et une diminution de la place de la voiture à Paris, nous ne luttons pas contre la voiture. Mais contre la pollution.

Dès lors, la transition vers la mobilité électrique doit être soutenue. L’installation de bornes de recharge rapides et lentes est un facteur essentiel, et Paris prend du retard.

Ne nous fions pas à la présence des bornes Autolib inutilisées, Paris est en retard sur le déploiement des bornes sur la voie au regard des études qui pose un point de recharge pour dix véhicules.

Par ce vœu, nous vous demandons, Monsieur le Maire, la réalisation d’un état des lieux précis du déploiement des bornes de recharge sur la voirie et dans les parkings concédés ainsi que les prévisions, afin que les Parisiens puissent avoir une vision à long terme.

Je vous remercie.

Béatrice Lecouturier à propos du Contrat Parisien de Prévention et de Sécurité 2023-2026

Madame la Maire,

Monsieur le Préfet de police, 

Mes chers collègues,

Nous sommes aujourd’hui appelés à débattre sur le sujet ô combien important qu’est  la sécurité pour les Parisiennes et les Parisiens.

Avec plus de 2 millions d’habitants et une densité de 30 000 habitants au km2, Paris est l’une des villes les plus denses au monde et de fait, la protection de ses habitants est un enjeu primordial. 

Paris a également accueilli 44 millions de touristes en 2022 et près de 7 000 manifestations sportives et leurs sécurités est aussi importante que la sécurité quotidienne des Parisiens, encore plus à l’aube des Jeux Olympiques. 

Le droit à la sécurité est un droit fondamental. Il doit être garanti à chacun et je ne doute pas que cette vision sera partagée par l’ensemble des élus de cet hémicycle.

Vous nous présentez aujourd’hui un contrat qui est le fruit d’un travail de concertation entre la Mairie de Paris et un certain nombre d’acteurs La Préfecture de Police, le Rectorat, le Parquet, le Préfet de Région, le Préfet de Paris et la Chancellerie des Universités. Par ailleurs, la rédaction de ce contrat parisien a été établie à la suite de la rédaction des CPPS d’arrondissement, vous le rappeliez Monsieur le Préfet de police, afin qu’il soit pensé comme des réponses aux problématiques locales. Et nous ne pouvons bien évidemment que souscrire à cette méthode.

Alors depuis la révision du dernier CPPS une évolution majeure est enfin arrivée : la création de la police municipale parisienne, lancée officiellement en octobre 2021, qui, je le rappelle, est un combat historique porté par notre groupe. Et même si évidemment nous nous en réjouissons, nous regrettons malgré tout, les atermoiements de la majorité municipale sur ce sujet qui a fait perdre beaucoup de temps à nos concitoyens. 

Malgré tout, le temps n’est plus au regret mais à l’action.

Alors pour ce faire, nous sommes convaincus qu’une pleine et entière coopération entre les effectifs de police nationale et de police municipale est l’unique moyen pour assurer une véritable sécurité et doit ainsi assurer son rôle. L’État, pardon doit ainsi assurer son rôle sur ses missions régaliennes de maintien de l’ordre, de lutte contre les trafics et du terrorisme. 

Je salue par ailleurs, la volonté du Ministre de l’Intérieur, qui a décidé de renforcer considérablement les effectifs de policiers sur le terrain. 

Si la police nationale est activement engagée au service de la sécurité, il convient aussi que la Ville de Paris tienne ses engagements. 

Oui, le rôle de la police municipale et même nos positions restent constantes sur ce sujet, est de venir en soutien à la police nationale et d’assurer une mission de lutte contre les incivilités : l’insalubrité, les nuisances sonores et de pacification de l’espace public. Mais Paris est un territoire urbain diversifié qui justifie un ajustement ciblé des dispositifs de prévention et de délinquance. L’adaptation des missions aux circonstances de terrain, c’est donc cela la plus-value de la police municipale.

Or, nous sommes encore loin de répondre aux enjeux qui permettront cette efficacité. Selon nous, cela s’explique par deux problématiques :

–   D’une part, la trop lente montée en puissance de la police municipale parisienne. En novembre 2023, nous dénombrons 1 300 agents contre les 5 000 initialement promis en 2024. Force est de constater que l’atteinte de cet objectif semble être compromis. Ce retard, et vous le savez car nous ne le cessons de le dénoncer, est notamment lié à un manque d’attractivité de la fonction. Pour pallier à ces problématiques de recrutement notre groupe a formulé des vœux afin que notamment permettre une meilleure accession au logement social pour les policiers municipaux qui le souhaitent. Ces vœux ayant d’ailleurs été adoptés en Conseil de Paris, pourriez-vous nous donner le chiffre précis des agents de policiers municipaux qui ont pu en bénéficier ?

–   D’autre part, il devient aujourd’hui primordial d’adopter une politique de tolérance 0 contre les incivilités du quotidien qui rendent chaque jour la ville plus difficile à vivre : ordures, tags, vols à la tire, dépôts sauvages… Cette tolérance 0 devra également s’appliquer afin de garantir la pacification sur l’espace public qui est aujourd’hui tel qu’il devient nécessaire de mener des actions fortes et non des énièmes coups de communication.

La Ville doit prendre ses responsabilités, et vite.

Pour revenir plus précisément sur le contenu du contrat lui-même. Ce dernier donne les grandes tendances de politique générale avec des actions concrètes à mener qui sont réparties en fonction des différents acteurs sur diverses thématiques que sont la violence, la radicalisation, l’accompagnement des mineurs et l’amélioration de la tranquillité publique.

Nous regrettons un document un peu fourre-tout, avec beaucoup d’actions de sensibilisation. Malgré la mention des indicateurs retenus pour opérer des évaluations sur ces actions, ce contrat est totalement dépourvu d’objectifs chiffrés en matière de lutte contre les incivilités notamment.

Par ailleurs, nous déplorons l’absence d’actions et de préventions liées à la sécurité numérique qui ne sont pas mentionnées dans ce contrat : Sécurité des systèmes informatiques et cyber harcèlement. Et je rappelle que la Mairie a connu une vague de piratage de compte fin octobre. 

Nous sommes pleinement conscients que la Ville de Paris ne peut s’engager seule dans ce chantier, et pourtant, dans la mesure où ce contrat est élaboré en concertation avec l’État, il aurait pu être pertinent de mentionner ces enjeux.

Si l’ensemble des actions qui sont présentées dans ce contrat sont louables, il faut que ces dernières soient effectivement mises en œuvre. Au-delà des mots, ce sont les résultats que les Parisiens attendent. Les attentes de nos concitoyens sont fortes. Ils réclament des actions et des performances.

Alors soyons, soyez au rendez-vous,

Madame la Maire, 

Je vous remercie.

Béatrice Lecouturier rend hommage à Dominique Bernard

Madame la Maire,

Mes chers collègues,

Dominique BERNARD, 57 ans, assassiné le 13 octobre 2023 dans son lycée à Arras par un jeune terroriste islamiste parce qu’il était professeur.

Assassiné parce qu’il était professeur de lettres, parce qu’il éveillait les consciences de ses élèves par la connaissance, parce qu’il exerçait leur esprit critique pour éclairer leur jugement sur le monde, parce qu’il leur enseignait la richesse de notre langue et de notre culture pour leur ouvrir la voie de la liberté.

Assassiné, comme Samuel Paty l’avait sauvagement été 3 ans auparavant par autre terroriste islamiste, et pour les mêmes raisons.

Nos professeurs sont devenus des cibles. Des cibles pour tous ceux qui vouent une haine à notre démocratie, à notre République, à notre modèle basé sur le respect de la laïcité, à la richesse de la diversité, à notre culture française et universelle.

Dominique Bernard, un homme discret qui passait sa vie le nez dans les livres, un homme discret qui exerçait son métier avec un grand professionnalisme, reconnu et apprécié de ses élèves et de ses collègues. Un homme qui avait choisi de consacrer sa vie à transmettre à ses élèves son amour de la littérature, les humanités.

Et les paroles de Charles Péguy résonnent avec force en pensant à lui. Charles Péguy disait, « L’instituteur est le seul et l’inestimable représentant des poètes et des artistes, des philosophes et des savants, des hommes qui ont fait et qui maintiennent l’humanité. »

Dominique BERNARD était le représentant de l’humanité. Il avait choisi la vie et c’est la haine mortifère qui s’est abattue violemment sur lui.

Alors oui nous pouvons pleurer. Oui nous pouvons nous révolter, mais oui nous devons surtout agir. Agir pour honorer la mémoire de Dominique Bernard comme celle de Samuel Paty.

Nos professeurs doivent se sentir soutenus et protégés par leur hiérarchie, par la police, par la justice, par les réseaux sociaux. Il faut que chacun d’entre eux retrouve le courage de résister contre la peur, la peur d’aborder certains sujets en classe comme la Shoah, le conflit israelo-palestinien, l’histoire des religions ou même un tableau de Poussin montrant artistiquement la nudité des femmes.

Il est temps que notre République laïque reprenne ses droits à l’école, sans trembler, sans compromis, avec respect des règles qui sont bien souvent piétinées.

Il est temps de rendre hommage à nos enseignants souvent méprisés. Il est temps que l’autorité revienne dans nos écoles sans ambiguïté. Il est temps enfin de reconnaître tous nos renoncements, nos lâchetés, nos silences qui montrent aujourd’hui toutes nos faiblesses.

Alors, pour Dominique Bernard, pour Samuel Paty, soyons intransigeants pour notre école. Intransigeants contre tous ceux qui ciblent les professeurs comme des femmes et des hommes à abattre.

Notre République ne se négocie pas. Elle se respecte.

Je vous remercie.

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