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Béatrice Lecouturier à propos de la dénomination Jardin Charles Aznavour attribuée au Carré Ledoyen (8e)

Madame la Maire, 

Mes chers collègues,

Donner le nom de Charles Aznavour au patrimoine commun parisien, c’est rendre hommage à une figure marquante de la musique française, un héritage de valeurs dans un territoire, et enfin esquisser l’ambition d’un lieu. 

C’est dans cet esprit que, la dénomination Jardin Charles Aznavour a été attribuée à une partie des jardins des Champs-Élysées sur le carré Ledoyen. 

Décédé le 1er octobre 2018 à l’âge de 94 ans, Charles Aznavour était un auteur, un compositeur, un interprète, qui a diverti le monde pendant près de 75 ans. 

Icône par excellence de la culture populaire française, il était reconnu de tous comme un écrivain remarquablement doué et styliste de chansons uniques. Souvenons-nous des mille chansons qu’il a pu composer comme “Hier encore”, “Emmenez-moi”, “For me For me Formidable”, ou encore “la Bohème” pour ne citer qu’elles parmi tant d’autres.

Plus jeune, bien qu’il ait eu un appétit pour la musique, Charles Aznavour a canalisé son énergie vers le théâtre. Puis, de la scène à l’écran, où il a tourné dans quelque soixante films sous la direction des meilleurs réalisateurs de son temps, de Cocteau à Chabrol, sans oublier Lelouch ou Truffaut dans Shoot the Piano Player, qui fait de lui une star française de l’écran. 

Pourtant, il n’a jamais cessé de s’identifier le plus étroitement à son héritage arménien, qui résonne aujourd’hui plus fort que jamais. Né Shahnour Varenagh Aznavourian, ses racines françaises provenaient du départ de ses parents qui ont fui la menace du massacre Turc. Il fut un grand défenseur de la reconnaissance du génocide arménien, qui en avril 1915 et juillet 1916, a fait plusieurs centaines de milliers de morts dans la communauté arménienne en Turquie. Combat qu’il mènera toute sa vie durant, puisqu’il sera ambassadeur et représentant permanent de l’Arménie auprès de l’ONU. 

Admiré à l’internationale, Charles Aznavour a eu un immense succès, bien qu’il fut initialement très difficile pour lui d’être accepté comme compositeur. Grâce à ses talents d’écrivains et à son timbre de voix, sa percée a eu lieu en 1956, lors d’un engagement de vaudeville à Casablanca, où le public le place en tête d’affiche. 

Car très tôt, Charles Aznavour a appris à surmonter ses craintes, en partie grâce à l’aide d’Édith Piaf, avec qui il a travaillé, développé son style, et qui, aujourd’hui encore, reste inimitable. 

Chanteur exigeant, artiste délicat, il chantait l’amour, les moments de joies et les déceptions sous timbre de mélancolie. 

Tant de succès pour un auteur-compositeur qui savait séduire son auditoire dès les premières notes de musique, en créant des mélodies à caractère personnel et émotionnelles qui élargissaient notre gamme d’émotions. 

Aznavour n’a cessé de se produire et d’enregistrer jusqu’à sa mort, notamment en 2015 avec “Encores” son 51e et dernier album studio, pour une carrière qui aura multiplié les collaborations, les duos, les itinérances musicales, restant toutefois fidèle au jazz. 

Aznavour serait le dernier à se comparer à ceux qu’il considérait comme des chanteurs surdoués, tels que Sinatra et Mel Tormé, préférant se considérer comme un compositeur plutôt que comme un artiste. 

Alors, pour lui rendre hommage, votons unanimement pour sa mémoire, et notamment pour l’Arménie, une dénomination du carré Ledoyen, qui intègre une partie des jardins des Champs-Élysées dans le 8ème arrondissement. 

Pour que vibre son nom et ses chansons. 

Je vous remercie. 

Béatrice Lecouturier à propos de l’offre de stationnement pour les vélos

Monsieur Le Maire,

Mes chers collègues,

Notre groupe MoDem s’inquiète des chiffres alarmants de la progression de vol de vélos à Paris.

En 2022, c’est une augmentation de 81% de vols des vélos électriques et 25% de vols de vélos mécaniques.

Alors au-delà des traumatismes que ces vols procurent auprès des usagers, ils sont surtout un frein pour un nombre important de Parisiens qui seraient prêts à franchir le pas pour l’achat d’un vélo.

C’est pourquoi nous vous demandons par ce vœu quels moyens comptez-vous mettre en place pour lutter contre le vol des vélos en nous présentant un calendrier précis des offres de stationnement sécurisé prévu dans le plan vélo ainsi qu’une expérimentation d’arceaux sécurisés qui sont présentés à Barcelone.

Ça, c’est le premier point. 

Et le second, chaque cycliste à Paris pourra témoigner de la difficulté à trouver une place pour garer son vélo sur l’un des 60 000 arceaux de stationnement.

Il l’est d’autant plus que les vélos encombrants et lourds des vélos de free floating qui n’ont pas besoin d’attache pour éviter leur vol, occupent nombreuses de ces places empêchant les vélos particuliers à se garer en sécurité.

Alors, par ce vœu nous vous demandons également de mettre fin à l’autorisation de stationnement de ces vélos en free floating sur les zones de stationnement des vélos normaux. 

Je vous remercie.

Béatrice Lecouturier à propos du déploiement des bornes de recharge pour les véhicules électriques

Mesdames et Messieurs, 

Chers collègues,

Notre assemblée a voté, à l’unanimité, la fin des voitures thermiques à Paris à l’horizon 2030. Une volonté de lutter contre les particules fines afin de contribuer à améliorer la qualité de l’air.

Si nous soutenons un meilleur partage de l’espace public et une diminution de la place de la voiture à Paris, nous ne luttons pas contre la voiture. Mais contre la pollution.

Dès lors, la transition vers la mobilité électrique doit être soutenue. L’installation de bornes de recharge rapides et lentes est un facteur essentiel, et Paris prend du retard.

Ne nous fions pas à la présence des bornes Autolib inutilisées, Paris est en retard sur le déploiement des bornes sur la voie au regard des études qui pose un point de recharge pour dix véhicules.

Par ce vœu, nous vous demandons, Monsieur le Maire, la réalisation d’un état des lieux précis du déploiement des bornes de recharge sur la voirie et dans les parkings concédés ainsi que les prévisions, afin que les Parisiens puissent avoir une vision à long terme.

Je vous remercie.

Béatrice Lecouturier à propos du Contrat Parisien de Prévention et de Sécurité 2023-2026

Madame la Maire,

Monsieur le Préfet de police, 

Mes chers collègues,

Nous sommes aujourd’hui appelés à débattre sur le sujet ô combien important qu’est  la sécurité pour les Parisiennes et les Parisiens.

Avec plus de 2 millions d’habitants et une densité de 30 000 habitants au km2, Paris est l’une des villes les plus denses au monde et de fait, la protection de ses habitants est un enjeu primordial. 

Paris a également accueilli 44 millions de touristes en 2022 et près de 7 000 manifestations sportives et leurs sécurités est aussi importante que la sécurité quotidienne des Parisiens, encore plus à l’aube des Jeux Olympiques. 

Le droit à la sécurité est un droit fondamental. Il doit être garanti à chacun et je ne doute pas que cette vision sera partagée par l’ensemble des élus de cet hémicycle.

Vous nous présentez aujourd’hui un contrat qui est le fruit d’un travail de concertation entre la Mairie de Paris et un certain nombre d’acteurs La Préfecture de Police, le Rectorat, le Parquet, le Préfet de Région, le Préfet de Paris et la Chancellerie des Universités. Par ailleurs, la rédaction de ce contrat parisien a été établie à la suite de la rédaction des CPPS d’arrondissement, vous le rappeliez Monsieur le Préfet de police, afin qu’il soit pensé comme des réponses aux problématiques locales. Et nous ne pouvons bien évidemment que souscrire à cette méthode.

Alors depuis la révision du dernier CPPS une évolution majeure est enfin arrivée : la création de la police municipale parisienne, lancée officiellement en octobre 2021, qui, je le rappelle, est un combat historique porté par notre groupe. Et même si évidemment nous nous en réjouissons, nous regrettons malgré tout, les atermoiements de la majorité municipale sur ce sujet qui a fait perdre beaucoup de temps à nos concitoyens. 

Malgré tout, le temps n’est plus au regret mais à l’action.

Alors pour ce faire, nous sommes convaincus qu’une pleine et entière coopération entre les effectifs de police nationale et de police municipale est l’unique moyen pour assurer une véritable sécurité et doit ainsi assurer son rôle. L’État, pardon doit ainsi assurer son rôle sur ses missions régaliennes de maintien de l’ordre, de lutte contre les trafics et du terrorisme. 

Je salue par ailleurs, la volonté du Ministre de l’Intérieur, qui a décidé de renforcer considérablement les effectifs de policiers sur le terrain. 

Si la police nationale est activement engagée au service de la sécurité, il convient aussi que la Ville de Paris tienne ses engagements. 

Oui, le rôle de la police municipale et même nos positions restent constantes sur ce sujet, est de venir en soutien à la police nationale et d’assurer une mission de lutte contre les incivilités : l’insalubrité, les nuisances sonores et de pacification de l’espace public. Mais Paris est un territoire urbain diversifié qui justifie un ajustement ciblé des dispositifs de prévention et de délinquance. L’adaptation des missions aux circonstances de terrain, c’est donc cela la plus-value de la police municipale.

Or, nous sommes encore loin de répondre aux enjeux qui permettront cette efficacité. Selon nous, cela s’explique par deux problématiques :

–   D’une part, la trop lente montée en puissance de la police municipale parisienne. En novembre 2023, nous dénombrons 1 300 agents contre les 5 000 initialement promis en 2024. Force est de constater que l’atteinte de cet objectif semble être compromis. Ce retard, et vous le savez car nous ne le cessons de le dénoncer, est notamment lié à un manque d’attractivité de la fonction. Pour pallier à ces problématiques de recrutement notre groupe a formulé des vœux afin que notamment permettre une meilleure accession au logement social pour les policiers municipaux qui le souhaitent. Ces vœux ayant d’ailleurs été adoptés en Conseil de Paris, pourriez-vous nous donner le chiffre précis des agents de policiers municipaux qui ont pu en bénéficier ?

–   D’autre part, il devient aujourd’hui primordial d’adopter une politique de tolérance 0 contre les incivilités du quotidien qui rendent chaque jour la ville plus difficile à vivre : ordures, tags, vols à la tire, dépôts sauvages… Cette tolérance 0 devra également s’appliquer afin de garantir la pacification sur l’espace public qui est aujourd’hui tel qu’il devient nécessaire de mener des actions fortes et non des énièmes coups de communication.

La Ville doit prendre ses responsabilités, et vite.

Pour revenir plus précisément sur le contenu du contrat lui-même. Ce dernier donne les grandes tendances de politique générale avec des actions concrètes à mener qui sont réparties en fonction des différents acteurs sur diverses thématiques que sont la violence, la radicalisation, l’accompagnement des mineurs et l’amélioration de la tranquillité publique.

Nous regrettons un document un peu fourre-tout, avec beaucoup d’actions de sensibilisation. Malgré la mention des indicateurs retenus pour opérer des évaluations sur ces actions, ce contrat est totalement dépourvu d’objectifs chiffrés en matière de lutte contre les incivilités notamment.

Par ailleurs, nous déplorons l’absence d’actions et de préventions liées à la sécurité numérique qui ne sont pas mentionnées dans ce contrat : Sécurité des systèmes informatiques et cyber harcèlement. Et je rappelle que la Mairie a connu une vague de piratage de compte fin octobre. 

Nous sommes pleinement conscients que la Ville de Paris ne peut s’engager seule dans ce chantier, et pourtant, dans la mesure où ce contrat est élaboré en concertation avec l’État, il aurait pu être pertinent de mentionner ces enjeux.

Si l’ensemble des actions qui sont présentées dans ce contrat sont louables, il faut que ces dernières soient effectivement mises en œuvre. Au-delà des mots, ce sont les résultats que les Parisiens attendent. Les attentes de nos concitoyens sont fortes. Ils réclament des actions et des performances.

Alors soyons, soyez au rendez-vous,

Madame la Maire, 

Je vous remercie.

Béatrice Lecouturier rend hommage à Dominique Bernard

Madame la Maire,

Mes chers collègues,

Dominique BERNARD, 57 ans, assassiné le 13 octobre 2023 dans son lycée à Arras par un jeune terroriste islamiste parce qu’il était professeur.

Assassiné parce qu’il était professeur de lettres, parce qu’il éveillait les consciences de ses élèves par la connaissance, parce qu’il exerçait leur esprit critique pour éclairer leur jugement sur le monde, parce qu’il leur enseignait la richesse de notre langue et de notre culture pour leur ouvrir la voie de la liberté.

Assassiné, comme Samuel Paty l’avait sauvagement été 3 ans auparavant par autre terroriste islamiste, et pour les mêmes raisons.

Nos professeurs sont devenus des cibles. Des cibles pour tous ceux qui vouent une haine à notre démocratie, à notre République, à notre modèle basé sur le respect de la laïcité, à la richesse de la diversité, à notre culture française et universelle.

Dominique Bernard, un homme discret qui passait sa vie le nez dans les livres, un homme discret qui exerçait son métier avec un grand professionnalisme, reconnu et apprécié de ses élèves et de ses collègues. Un homme qui avait choisi de consacrer sa vie à transmettre à ses élèves son amour de la littérature, les humanités.

Et les paroles de Charles Péguy résonnent avec force en pensant à lui. Charles Péguy disait, « L’instituteur est le seul et l’inestimable représentant des poètes et des artistes, des philosophes et des savants, des hommes qui ont fait et qui maintiennent l’humanité. »

Dominique BERNARD était le représentant de l’humanité. Il avait choisi la vie et c’est la haine mortifère qui s’est abattue violemment sur lui.

Alors oui nous pouvons pleurer. Oui nous pouvons nous révolter, mais oui nous devons surtout agir. Agir pour honorer la mémoire de Dominique Bernard comme celle de Samuel Paty.

Nos professeurs doivent se sentir soutenus et protégés par leur hiérarchie, par la police, par la justice, par les réseaux sociaux. Il faut que chacun d’entre eux retrouve le courage de résister contre la peur, la peur d’aborder certains sujets en classe comme la Shoah, le conflit israelo-palestinien, l’histoire des religions ou même un tableau de Poussin montrant artistiquement la nudité des femmes.

Il est temps que notre République laïque reprenne ses droits à l’école, sans trembler, sans compromis, avec respect des règles qui sont bien souvent piétinées.

Il est temps de rendre hommage à nos enseignants souvent méprisés. Il est temps que l’autorité revienne dans nos écoles sans ambiguïté. Il est temps enfin de reconnaître tous nos renoncements, nos lâchetés, nos silences qui montrent aujourd’hui toutes nos faiblesses.

Alors, pour Dominique Bernard, pour Samuel Paty, soyons intransigeants pour notre école. Intransigeants contre tous ceux qui ciblent les professeurs comme des femmes et des hommes à abattre.

Notre République ne se négocie pas. Elle se respecte.

Je vous remercie.

Béatrice Lecouturier rend hommage à Thierry Hodent

Madame la Maire, 

Mes chers collègues,

Thierry HODENT était de ses personnages charmants que l’on a la chance de croiser parfois dans sa vie politique. 

Attentif à l’autre, toujours de bonne humeur, ayant le recul nécessaire pour ne pas tomber dans l’excès, il était le voisin que l’on aime avoir à ses côtés pendant nos longs débats dans cette enceinte. Nous parlions souvent d’ailleurs, du Sud-Ouest qu’il aimait tant.

Nous n’appartenions pas à la même famille politique, et pourtant. Le respect et l’écoute permettaient des échanges toujours intéressants et constructifs. 

Il est élu dans le 7ème arrondissement en 2008, puis en 2014 où il occupait les fonctions d’adjoint à la culture et aux affaires scolaires. 

Lorsque j’étais présidente de la commission culture lors de la précédente mandature, Thierry était toujours là, présent, actif dans ce domaine qu’il aimait tant, la culture. 

II était soucieux de préserver la langue française dans sa beauté simple et pure et s’était prononcé très tôt contre l’écriture inclusive sur les plaques commémoratives de la Ville de Paris.

L’excellence et l’exigence guidaient ses choix et il n’hésitait pas à monter au créneau pour défendre ces valeurs lorsqu’elles étaient remises en cause. 

Et puis la maladie est arrivée, sournoise et terrible. Mais nous étions tous admiratifs de voir avec quel esprit combatif Thierry s’est battu, combien sa détermination à guérir était totale. Il n’a jamais rien lâché et malgré sa fatigue et son traitement il venait en séance. 

Nous avons appris avec beaucoup de tristesse son décès et les élus du groupe Modem et j’y associe également les élus du groupe GIP (Groupe Indépendants et Progressistes), adressent toutes leurs condoléances et leurs chaleureuses pensées à son épouse et sa famille.

Je vous remercie. 

Béatrice Lecouturier à propos du portail de l’Hôtel Raoul

 

Mes chers collègues,

Il y a parfois de belles et rares histoires qui se finissent bien en matière de patrimoine et la restauration du porche Raoul en est une preuve.

L’hôtel particulier Raoul construit en 1606 a eu une histoire riche en rebondissements mais fut démoli au milieu des années 60 avant la promulgation de la loi Malraux de 1962 qui protège le patrimoine architectural du Marais.

Ne reste que ce magnifique porche du 18ème siècle qui a échappé à la démolition. Il est anachronique puisqu’il est à l’avant d’un immeuble des années 60, il devient une délicieuse incursion du temps passé dans notre quotidien.

Resté propriété de la famille Raoul, ce portail est vite devenu un fardeau et son manque d’entretien a transformé ce bijou architectural en un porche tagué dans un état de délabrement total.

Il a fallu donc toute l’énergie et la détermination de Michel Cribier, dynamique président du conseil syndical de l’immeuble moderne devant lequel se trouve le porche, pour sauver ce portail Raoul.

Son combat porte bien évidemment sur le financement de restauration de ce porche. Les tergiversations avec la Ville de Paris ne furent pas simples à gérer et depuis 2015, la sauvegarde du portail tient à l’avis de la Commission du vieux Paris qui s’est opposée à sa démolition qui avait été demandée à l’époque.

Finalement le dossier a été débloqué par un montage de financement public/privé et je me félicite que la Ville de Paris, grâce à l’intervention de Karen Taïeb, participe à sa restauration à hauteur de 50 000 euros.

Cette histoire illustre tellement bien tout ce patrimoine non protégé au titre des monuments historiques et qui pourtant sont des trésors pour notre ville qu’il faut sauvegarder. Une occasion de nous féliciter collégialement de la niche votée au Conseil de Paris que je portais au nom du groupe MoDem, en faveur de la sauvegarde du petit patrimoine à Paris.

J’en profite pour remercier Karen Taïeb qui, très sensible à ce sujet, a déjà fait une réunion de préfiguration sur la forme que pourra prendre la mise en place d’une véritable politique de sauvegarde du petit patrimoine à Paris.

Tous mobilisés sur le patrimoine parisien, nous parviendrons à éviter que d’autres portails Raoul ne tombent dans le délabrement, faute de reconnaissance.

Je vous remercie.

 

Béatrice Lecouturier à propos des opérations évènementielles dans les espaces verts parisiens

 

Tout d’abord, je tiens à remercier le groupe Changer Paris de proposer le thème de la régulation des évènements dans les espaces verts car ce manque d’encadrement pose un véritable problème dans notre ville.

En réalité, mais comme vous le faites pour tous les sujets qui touchent notre espace public, vous ne savez pas ou ne souhaitez pas encadrer les choses ou même si vous le faites, vous ne le faites pas respecter. L’exemple des trottinettes restant l’exemple d’échec le plus criant.

Concernant les événements dans les espaces verts, deux problèmes principaux se posent. Le premier, le respect des espaces verts et le second la transparence des redevances.

Les pelouses du Champ de Mars sont le triste symbole de votre échec à entretenir les espaces verts après un événement, ou à entretenir tout simplement un espace vert.

Combien de photos ont fleuri sur les réseaux sociaux, combien de Parisiens et de touristes sont choqués de voir comme ce lieu magnifique est maltraité, méprisé et abandonné.

Ce champ de Mars est bien devenu un champ de guerre avec vous.

La perspective entre la Tour Eiffel et l’École Militaire reste une des plus belles de Paris et pourtant, vous la détruisez en multipliant les évènements, privant de ce fait les Parisiens de profiter d’une grande partie de ce jardin pendant les montages puis les démontages qui prennent beaucoup de temps, avant et après les spectacles. Le dernier défilé gratuit de L’Oréal qui a eu lieu dimanche soir en est la parfaite illustration puisque les montages, donc la privation de profiter de l’espace pour les Parisiens et les touristes, ont commencé 2 semaines avant le défilé.

La multiplication des évènements entraîne également un piétinement des pelouses les fragilisant et ne pouvant se régénérer d’un événement à l’autre. Elles ne peuvent encore moins le faire puisque aucun entretien ne leur est apporté. Donc elles disparaissent. Ce sont bien de grandes étendues de poussière caillouteuse qui remplacent peu à peu les pelouses au Champ de Mars. Et nous ne pouvons que nous en attrister.

Alors nous approuvons bien sûr cette proposition du groupe Changer Paris, et nous apportons nous-mêmes des préconisations complémentaires si vous le permettez,  en demandant qu’une étude d’impact environnementale soit effectuée avant chaque événement de taille importante, que les effectifs de la DEVE, même s’ils font un très beau travail, soient renforcés pour l’entretien des parcs et jardins de la Ville de Paris.

Nous demandons également de compléter la charte des évènements écoresponsables en y intégrant le strict respect des espaces verts qui n’est pas mentionné dans la charte ainsi que les exigences de recyclage et environnementales.

Enfin je terminerai mon propos sur les redevances du domaine public car j’avais déjà  posé une question d’actualité à ce sujet au nom de notre groupe Modem. La transparence doit être au cœur de ces redevances, la transparence qui n’est pas encore le cas aujourd’hui. Nous avions demandé une liste précise des événements, les sociétés retenues et les montants de chaque redevance, pour chaque évènement, mais vous avez refusé de la faire passer aux conseillers de Paris, ce que nous regrettons.

Ce n’est pas notre conception de la transparence.

Optons donc pour une qualité des évènements dans les espaces verts avec une attention toute particulière portée à la remise en état des lieux, vérifier et sanctionner si ce n’était pas le cas avec une transparence totale sur les redevances perçues par la Ville de Paris.

Je vous remercie.

Béatrice Lecouturier à propos de la rentrée 2023 des enfants, des familles et des étudiants

Mes chers collègues,

Une rentrée réussie, c’est chaque demande de bébé en crèche acceptée, chaque élève heureux dans son école ou son collège, chaque étudiant qui pourra vivre dignement dans sa ville.

Alors nous, nous avons une autre vision de la rentrée que votre communication.

Cette année encore, ce sont plus de 3000 élèves en moins dans les classes élémentaires à Paris et plus de 1800 dans le 2nd degré, ce qui entraîne nécessairement des fermetures de classes. 187 classes ont fermé cette rentrée. 

Plutôt que de blâmer systématiquement le ministère de l’Éducation Nationale, nous vous encourageons Madame la Maire à faire un bilan responsable de votre politique qui a fait fuir en 10 ans plus de 122 000 habitants.

Cette année encore ce sont encore des centaines d’animateurs qui ne seront pas là pour accompagner les enfants dans leur temps périscolaire, ce sont encore 750 demandes de places de crèche dans le 16ème qui ne seront pas satisfaites, 700 demandes dans le 15ème qui ne le seront pas également, ce sont des logements attendus par les agents dans une ville où il devient de plus en plus difficile de se loger, ce sont des directeurs et directrices d’école qui se battent au quotidien avec l’administration parisienne pour trouver une solution rapide à tous leurs problèmes.

Bref, ce n’est pas la vision idéaliste et merveilleuse que nous pouvons lire dans votre communication.

Certes, les Jeux Olympiques et Paralympiques vont rythmer la vie scolaire des jeunes Parisiens cette année et je salue à cette occasion l’engagement des professeurs qui ont pris le sujet avec beaucoup d’enthousiasme dans leur projet d’établissement. Mais le sport ne peut se pratiquer que dans des locaux en état. Or, force est de constater que beaucoup de gymnases ou de lieux où l’on pratique le sport à l’école sont dans un état dégradé dans notre ville. 

Et si nous parlons rénovation, nous parlons nécessairement de rénovation thermique et il faut se rendre à l’évidence : la ville de Paris n’est pas du tout au rendez-vous. A la rentrée 2023, sur 200 opérations de rénovations, seules 70 étaient des rénovations thermiques. Votre communication est extrêmement floue à ce sujet. Aussi pourriez-vous nous dire le budget exact consacré aux seules rénovations thermiques des écoles à Paris et quel est le plan que vous souhaitez mettre en place pour une réelle accélération des travaux.

Le gouvernement est d’ailleurs très volontariste en la matière et lance 10000 chantiers grâce au projet Edurenov, un programme de prêts de la Banque des Territoires pour la rénovation des établissements scolaires.

Je parlais d’accueil dans mon introduction et je voudrais insister, comme notre groupe le fait chaque année, insister sur l’accueil des enfants en situation de handicap.

Alors oui, le recrutement des AESH s’est amélioré cette année par une action couplée ville/rectorat. Et pourtant, 58% des établissements scolaires parisiens signalent toujours un manque d’AESH selon une étude menée par le principal syndicat des chefs d’établissement le SNPDEN Unsa. 

Et pourtant, gardons-nous de toute fanfaronnade. Ne cachons pas la réalité car d’après une étude de l’UNAPEI 23% des enfants porteurs d’un handicap à Paris n’ont eu aucune solution de scolarisation pour la rentrée. Il nous revient la responsabilité de trouver une solution pour que chaque famille d’enfant porteur d’un handicap puisse le confier dans une structure adéquate. Trop de témoignages de détresse de parents désemparés nous remontent encore.

Enfin pour terminer, je souhaiterais évoquer la vie des étudiants à Paris . Car si l’inflation touche le pouvoir d’achat de toute la population, les étudiants sont encore plus impactés par l’augmentation des prix, Paris étant la ville la plus chère dans les 10 premières villes de France pour les étudiants. Mais c’est bien le coût du logement qui reste le poste le plus élevé, 570 euros en moyenne.

Notre groupe Modem aurait aimé que vous en parliez plus dans votre communication. Mais malheureusement aucune annonce sur le sujet. Car comme d’habitude, vous passez habilement sous silence les vrais sujets qui fâchent.

Alors comme l’a rappelé notre Ministre de l’Education Gabriel Attal, cette rentrée sera sous le signe d’une éducation heureuse et exigeante.

Donnons-nous les moyens pour que les familles, les enfants et les étudiants aient les moyens de passer une bonne année à Paris.

Mais nous en sommes encore loin.

Je vous remercie.

Béatrice Lecouturier à propos de l’accessibilité universelle et du handicap – Conseil de juillet 2023

Madame la maire,

Mes chers collègues,

Stephen Hawking, brillant physicien britannique qui souffrait d’une grave maladie invalidante, disait « le handicap ne doit pas être un handicap ». 

Cette formule choc met pourtant en évidence toute la difficulté à mettre en œuvre une politique d’inclusion et d’accessibilité pour les personnes porteuses d’un handicap dans une ville comme Paris.

Nous ne pouvons que nous féliciter collectivement d’une volonté de la Ville de Paris à vouloir faire avancer les choses. Comme vous le savez, notre groupe centriste Modem a toujours été sensible à ces questions de handicap et d’accessibilité et porteur de nombreuses propositions au sein de cette assemblée. La question du handicap est dans notre ADN politique.

Si nous saluons un certain nombre de mesures comme la transversalité du handicap dans les différentes directions de la Ville, les échos que nous recevons du terrain sont malgré tout beaucoup moins enthousiastes.

En premier lieu, l’accessibilité à l’espace public. 

L’accès des personnes porteuses d’un handicap moteur ou autre, relève souvent du parcours du combattant pour se déplacer à Paris. Des trottoirs surchargés, une voirie mal entretenue, un manque de civisme des automobilistes et des deux roues, les vélos compris, sont autant de peurs et d’insécurité à se déplacer dans notre capitale pour les personnes handicapées.

Je note d’ailleurs dans cette communication dans le chapitre « engagement de toute une ville pour l’accessibilité », l’espace public est le moins bien pris en compte dans les mesures prises alors que se déplacer est la première des libertés .

Pour Nicolas Mérille, conseiller national accessibilité pour APF France handicap, il pointe un « sacré retard, notamment sur la voirie, alors que la mairie de Paris en est, pour le coup, pleinement responsable. Un travail qui aurait dû être actualisé depuis 2009 à Paris. »

Vous promettez d’y remédier et nous y serons particulièrement attentifs. Ces demandes sont des demandes que nous portons depuis le début de la mandature et qui ont toujours été refusées.

Deuxième sujet, ce sont les ERP, les fameux établissements recevant du public. J’aimerais vous donner 2 chiffres :

  • 2957 ERP à Paris
  • 1325 accessibles

Soit moins de la moitié des ERP à Paris accessibles aux personnes porteuses d’un handicap. Comment voulez-vous parler d’accessibilité universelle quand une ville comme Paris n’a pas encore la totalité de ses ERP accessibles aux personnes en situation de handicap ?

Stéphane Lenoir, coordinateur du Collectif handicaps, qui regroupe une cinquantaine d’associations, le dit :  ”Il n’y a pas de négociations possibles en matière d’accessibilité. La France, les collectivités et les gestionnaires ou propriétaires d’ERP doivent respecter les obligations législatives et réglementaires ! Cela nécessite des investissements qui doivent être programmés dans un calendrier le plus serré possible. » 

Notre groupe Modem, Démocrates et Écologistes, est à l’origine de la mise en place d’heures silencieuses dans ces ERP. Même si nous nous félicitons que vous la repreniez dans votre communication, force est de constater que les mises en place dans les établissements publics sont pratiquement inexistantes. Nous ne pouvons que vous encourager à les multiplier et à accélérer surtout leur mise en place.

Enfin, s’il est bien un domaine où le handicap s’efface et l’émotion reprend ses droits, c’est bien dans le domaine culturel, et je salue d’ailleurs le travail de Carine Rolland et de Paris Musées qui sont des acteurs très actifs en la matière. 

Petit bémol néanmoins concernant l’accueil en bibliothèques : 57 bibliothèques méritent mieux que 5 pôles « sourds » et 2 pôles « lire autrement ». 

Je souhaiterais également mettre en lumière la politique très volontariste de la Philharmonie de Paris pour les spectateurs porteurs d’un handicap notamment psychique avec les spectacles Relax.

De nombreux défis concernant le handicap restent encore à relever à l’aune des Jeux Olympiques : les transports ou l’accueil hôtelier notamment.

Ce grand rendez-vous sportif doit être l’occasion pour notre capitale de montrer au monde entier que les personnes en situation de handicap ont toute leur place à Paris lors de ces jeux mais surtout dans leur vie quotidienne d’habitant de Paris.

Votre communication est pleine de bonnes intentions pour les accompagner. Mais plus que de bonnes intentions, toutes les personnes porteuses de handicap nous le disent : Nous attendons des actes concrets. Nous les attendons avec eux. 

Je vous remercie.



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