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Maud Gatel à propos du PLU bioclimatique et les positions du groupe MoDem – Juin 2023

Madame la Maire,

Mes chers collègues,

Je voudrais commencer cette explication de vote par remercier les services de la ville, pour le titanesque travail fourni. Bien évidemment nous avons regretter d’avoir tardivement les documents mais je voulais quand même saluer l’excellent travail réalisé par l’ensemble des services de la ville. Et puis saluer également le Premier adjoint et son cabinet, non pas qu’il ait compté sur nous pour réconcilier sa majorité pour trouver un moyen de voter ce PLU, mais en tout cas, au cours des ces deux dernières années, nous avons eu des informations régulières sur la manière dont se déroulaient les discussions.

Ce PLU parisien, nous avons un regret, qu’il ne soit justement que parisien, et en 2006, lors des précédents débats relatifs au dernier PLU, nous avions déjà critiqué à l’époque, le manque de pertinence de l’échelle, le PLU n’étant pas métropolitain.

Évidemment, cette critique nous la renouvelons à un moment où le sujet métropolitain aurait été absolument stratégique pour réfléchir tant au logement, qu’aux emplois et à la mobilité, car sans tenir compte de la zone dense, voire de l’ensemble de la région, réfléchir à un PLU à la simple échelle parisienne n’a guère de sens…

Au-delà de ce regret, je voulais noter plusieurs choses qui vont dans le bon sens, en revenant sur certaines dispositions de l’ancien PLU qui ont contribué, et cela a été documenté, démontré, à artificialiser la ville.

  • Revenir sur des compensations qui clairement manquaient d’ambition sur le volet végétalisation : notamment construire sur la pleine terre contre des toitures végétalisées, un artifice auquel la ville a trop souvent fait appel et qui a contribué à la bétonisation de Paris.
  • Autre critique, sur laquelle vous revenez dans ce projet, c’est de faire des EVP de véritables espaces sanctuarisés, contrairement à ce qui fut la norme par le passé : où vous n’hésitiez jamais à déclasser une parcelle pour permettre la construction.
  • Autre sujet, l’Instauration d’un seuil minimal de pleine terre et le classement des arbres remarquables, un sujet que notre groupe a porté lors de la précédente mandature, sans grande écoute à l’époque, et je le regrette.

Et j’ajoute le fait de remettre, à travers notamment des installations de bancs dans l’espace public, des assises nécessaires à la mobilité, mais également au lien social.

Au-delà de ces avancées réelles, elles ne suffisent pas à masquer des manquements d’une part face à l’impératif de l’adaptation de la ville au dérèglement climatique, et des divergences qui demeurent sur des sujets particulièrement structurants.

Maud Lelièvre l’a démontré dans son intervention, il ne suffit pas de répéter l’adjectif « bioclimatique » pour que ce PLU soit à la hauteur de la nécessité vitale de l’atténuation et de l’adaptation de la ville face au dérèglement climatique. Particulièrement lorsque vous avez passé les dernières années à nous dire que non vous n’aviez pas artificialisé la ville, contre toute réalité… Avec un résultat : une densification bâtimentaire qui fait baisser la densité en terme de population. Le paradoxe n’est qu’apparent, les Parisiens aspirent à respirer dans leur ville.

Au-delà des mots, il faut des actes. Après les projets anti écologiques que vous avez porté lors de la précédente mandature, il est encore temps de renoncer au projet de densification et à la diminution des espaces de fraîcheur. Séparez vous à la centrale béton de Lafarge. Sans quoi ces engagements sont vides de sens.

Vous martelez que 300 ha d’espaces verts seront mis à disposition d’ici 2040. C’est 4 fois plus que ce qui a été fait ces 18 dernières années, alors même que le projet de PLU ne prévoit que 53 ha. Dans le 15e, les parcelles réservées à la végétalisation représentent 1 % des emprises réservées. Dans ces conditions, comment peut-on imaginer atteindre les objectifs que vous avez fixés ? “Le grand projet de Paris, c’est la nature », venez-vous de dire Monsieur le premier adjoint. Et bien, ici, nous sommes ici bien loin de l’ambition nécessaire pour faire respirer Paris.

Si nous jugeons ce PLU pas à la hauteur de l’urgence climatique, nous avons aussi des divergences majeures sur ce que doit être une ville. Pour nous, une ville doit offrir une hétérogénéité des usages. Faire cohabiter logement, emplois, équipements et services publics. C’est un équilibre à trouver.

J’ai entendu ce matin dire qu’il fallait chasser le moindre m2 de bureau de la ville, quand d’autres entendent continuer à y travailler. J’y vois peut-être des divergences qui ne sont pas réglées dans la majorité. Et bien non, pour nous, une ville sans activité, ce n’est pas notre vision.

Sur la question du logement, vous avez annoncé, Monsieur le Premier adjoint, que vos objectif étaient ceux-ci : « mixité, vivre ensemble, dignité pour tous ». Souffrez monsieur le Premier adjoint que vous puissiez ne pas être les seuls à avoir les mêmes objectifs. Et que vous n’avez pas le monopole des solutions pour y parvenir.

Nous, nous ne nous satisfaisons pas de la situation actuelle. Des arrondissements surdotés, avec insuffisamment d’équipements publics pour les locataires et pour offrir les meilleures conditions d’accueil possible.

Au MoDem, nous voulons une meilleure répartition du parc social sur l’ensemble du territoire. Nous voulons mettre l’accent sur les indispensables rénovations pour améliorer la vie des locataires du parc social. Nous prônons pour la poursuite du financement du logement social pour mieux le rééquilibrer sur le territoire parisien. Et oui, nous sommes en faveur d’une meilleure mixité sociale et favorables à un véritable parcours résidentiel pour les Parisiens.

Nous avons assisté toute la journée à une surenchère autour du PLU pour savoir s’il était plus communiste que vert, ou plus vert que communiste. Une chose est certaine, c’est que la majorité en sera collectivement comptable. Et que certaines orientations ne vont pas dans le sens d’une ville plus respirable.

La question : avec ce PLU, les Parisiens vivront ils mieux. Permettra-t-il d’améliorer leurs conditions de vie ? C’est la seule question qui mérite d’être posée. Et à l’aune de laquelle se positionner.

Nous avions fait des propositions, à travers 40 amendements et 10 vœux. Pour soutenir un projet alternatif, renforcer nos exigences en matière d’adaptation, notamment à travers la déclinaison des recommandations de la Mission d’information “Paris à 50 °C”. Sur l’accessibilité du logement à travers le soutien aux BRS. Dès lors, il est particulièrement dommageable de ne pas avoir de réponse, ou plus exactement, un rejet en bloc de l’ensemble de ces propositions qui auraient permis de traduire certains discours en actes.

Pour nous, ce PLU n’est pas soutenable.

  • Ni sur un plan financier – le pastillage et la servitude de mixité fonctionnelle coûteront des milliards aux finances de la ville.
  • Ni sur le plan écologique, en raison de son manque d’ambition. C’est une occasion ratée.

Je vous remercie. 

Béatrice Lecouturier à propos du futur PLU bioclimatique – Juin 2023

Monsieur le Maire,

Mes chers collègues,

Le défi principal de ce PLU est de préserver l’âme de Paris dans sa modernité sans abîmer son histoire. C’est une complexité dont nous ne pouvons nous détacher tant Paris est LA ville patrimoniale reconnue dans le monde entier.

Ce qui rythme notre paysage parisien reconnaissable entre toutes les villes du monde, c’est l’homogénéité et l’élégance de notre ville. C’est une homogénéité mais c’est aussi une hétérogénéité qui fait l’identité de Paris. Chaque arrondissement est unique. Notre ville, riche de ses différences, nous impose de les respecter si nous voulons conserver l’âme de Paris.

Malheureusement, votre notion de l’homogénéité tourne à l’uniformité. Ce qui n’est pas du tout la même chose. L’homogénéité dont notre ville a hérité, c’est la cohérence dont parlait ma collègue Maud Lelièvre, c’est la cohérence et l’harmonie. L’uniformité que vous lui imposez, c’est l’égalité et la monotonie.

Uniformité des logements, uniformité des places, uniformité des jardins et je pense à l’aménagement des abords de Notre-Dame.

Une uniformité tellement contraire à l’esprit parisien. Une uniformité qui débouche sur une banalité de notre espace public. Et je crains que ce PLU ne renforce cette uniformité.

En ce qui concerne l’aspect patrimonial de ce PLU bioclimatique, je souhaiterais citer le très bon rapport de Jean-Paul Bailly rendu au nom des  groupes de travail de la commission du Vieux Paris qui ont travaillé sur le sujet. J’en profite pour saluer l’action de cette excellente commission et de son président Jean-François Legaret qui font un travail exceptionnel pour la préservation du patrimoine. 

Ce qui ressort de ce rapport est qu’une alliance bioclimatique / préservation du patrimoine est compatible. Et j’ai entendu Mme la Maire ce matin, je ne voudrais pas que l’on tombe encore dans cette caricature des défenseurs d’un patrimoine immobile. Le patrimoine et rénovation thermique exigeront beaucoup de finesse souligne le rapport Bailly dans l’analyse du bâtiment.

C’est une politique du sur-mesure qui devra s’appliquer : une souplesse et une adaptation afin de trouver les solutions les plus judicieuses dans la préservation de  l’aspect des bâtiments réhabilités. Comme l’isolation thermique extérieure sur certains murs intérieurs ou la captation d’énergie sur les toits.

Nous sommes inquiets quant à la préservation des façades puisque vous envisagez une modification de l’aspect extérieur des immeubles. Nous sommes inquiets car c’est ouvrir la porte à tous les excès sous couvert de l’isolation thermique.

Nous déposons d’ailleurs un vœu à ce sujet demandant qu’un travail partenarial soit organisé entre l’Agence parisienne du Climat et la Commission du Vieux Paris pour les projets de rénovation énergétique.

Nous nous inscrivons dans ce même esprit de sur-mesure en ce qui concerne les surélévations. Les dents creuses, ces espaces de respiration de notre espace parisien, mais également espaces de respiration et de circulation de l’air. Des ponctuations qui évitent des rues bloc uniformes. Même si les surélévations sont une alternative à la construction, elles doivent être délivrées avec infiniment de précautions. Et ce n’est pas le signe que vous avez donné jusque là en accordant des permis de surélévations très souvent contre les avis de la commission du vieux Paris qui dénonçait ces excès.

C’est pourquoi nous déposons un vœu pour qu’un avis de la commission du vieux Paris contraignant soit rendu pour tout projet de surélévations et uniquement en accord avec les mairies d’arrondissements concernées.

Nous souscrivons à l’idée de réhabilitation des bâtiments existants plutôt que les constructions, bien évidemment. En effet conserver un bâtiment existant est déjà un acte vert en soit car, toute la consommation énergétique liée à sa construction est nulle. Rénover est donc un acte vert.

Un nouveau rendez-vous nous donc  est donné avec l’adoption de ce PLU. Quel visage voulons-nous donner à notre ville pour les prochaines décennies ? Un visage que vous avez passablement abîmé pendant ces dernières années et que les Parisiens refusent. Je vous remercie.

Maud Lelièvre à propos du futur PLU bioclimatique – Juin 2023

Madame la maire,

Mes chers collègues,

Décider d’un PLU n’est jamais anodin.

Derrière les données techniques, les chiffres, le droit de l’urbanisme, il nous faut imaginer et projeter, comme d’autres avant nous, que les changements que nous votons aujourd’hui imprégneront les esthétiques urbaines et les vies de demain.

La ville vit, croit, ressurgit en dehors de nous selon les mots de Julien Gracq. Elle nous imprègne à tout jamais, nous forme et nous la reformons.

Ce PLU s’inscrit dans une longue série de révisions et de débats, de reports également.

Mais l’élaboration d’un PLU est avant tout un moment stratégique, un moment de rupture. Aujourd’hui, ce PLU doit répondre aux défis majeurs de la lutte et de l’adaptation de la ville aux effets du changement climatique, à la question surtout de l’habitabilité.

Depuis 2006, les données des différents rapports du GIEC alertent sur l’accélération du réchauffement dont les effets se feront ressentir plus fortement dans une ville comme Paris, très dense, trop dense, et ne comptant pas assez d’espaces verts par habitant. Paris a déjà connu des températures pouvant monter jusqu’à 80°C. Les scientifiques nous disent que si nous continuons sur cette trajectoire, des températures extrêmes, telles que l’Inde et le Pakistan ont connues en avril 2022, pourront devenir des événements climatiques récurrents, y compris dans notre capitale.

Dessiner la ville ne relève plus du débat partisan, mais relève bien de la nécessité de répondre à l’urgence.

Comme l’a montré la Mission d’Information et d’Evaluation « Paris à 50°C », dont je salue le travail collectif, ce qui se joue devant nous n’est plus à prendre à légère. Il est question aujourd’hui de savoir si Paris, dans 5, 10, 15, 20 ans sera encore habitable. Il est primordial d’avoir toujours cette interrogation en tête lorsque nous élaborons des projets urbanistiques qui permettront de rendre cette ville plus sûre et plus vivable pour tous ses habitants et pour le vivant.

Pour avoir un  Paris résilient, ce nouveau PLU doit répondre à  trois exigences. La première celle de la cohérence. Paris doit disposer d’un urbanisme cohérent, adapté, se confrontant à la réalité.

Ce PLU doit rompre avec les logiques urbanistiques du passé. Il n’est plus possible de construire de grandes tours vitrées, ou de déroger aux règles les induisant, qui au-delà d’un esthétisme discutable et d’un confort relatif de vie pour ses habitants sont des gouffres énergétiques favorisant le réchauffement de la ville. Même la ville de New-York, connue pour sa skyline ponctuée de nombreux grattes-ciels a interrogé ce modèle de tours durant l’élaboration de son plan d’adaptation “New York 2050”.

L’adaptation du bâti parisien ne peut se faire contre l’histoire de Paris, et notre amie Béatrice Lecouturier développera nos propositions. L’isolation par l’extérieur, technique d’isolation au demeurant très efficace afin de réduire la température au sein des logements, peur se faire dans le respect des caractéristiques esthétiques de façade. Il convient d’adapter Paris, tout en faisant perdurer son esthétisme. Quel sens aurait pour notre identité une ville mondialisée, dont les façades et les toits ont perdu leurs caractéristiques qui permettent, dès le premier regard, de savoir que nous sommes à Paris. Encore plus lorsque les rues se bordent de marques et de façades commerciales qui se répètent à l’infini de Prague à Milan, de Tokyo aux malls d’Abu Dhabi. C’est le sens du consensus que nous avons trouvé au sein de la MIE, à savoir conjuguer au présent adaptation et identité, modernisme et histoire.

Seconde exigence, celle du vivant. Paris peut devenir une véritable ville-nature si nous y mettons de la volonté et des moyens financiers. En ce sens, la végétalisation de l’espace public doit être massive mais doit surtout être réalisée de pleine terre et dans la durée en choisissant des essences adaptées face à la réalité du futur climat parisien, et il n’est pas forcément judicieux de seulement s’appuyer sur des essences locales mais également d’imaginer celles qui pourront être plus résistantes au stress hydrique.

Sachons regarder ce qui se fait de mieux et aidons-nous des outils qui sont à notre disposition, comme ceux du Muséum National d’Histoire Naturelle qui, par son expertise, peut nous accompagner dans l’élaboration d’un panel d’essence aptes à avoir des plantations adaptées au réchauffement climatique.

Sachons également nous prémunir des effets de mode sans recul d’analyse. Expérimenter les plantations miyawaki a son utilité dans certains territoires, or en France, qui plus est à Paris, son efficacité reste toute relative, car cette méthode doit s’adapter au contexte écologique de chaque lieu. Une étude, parue dans la revue Landscape, fait état d’une mortalité des arbres à hauteur de 80 % au bout de dix ans, raison pour laquelle une autre capitale européenne comme Berlin revient en arrière. Et ce n’est qu’un exemple de mal adaptation ou de contre-solution sur lequel il faut savoir revenir en arrière.

Alors pour permettre à la biodiversité de s’implanter en ville et de croître de manière positive, il convient d’étendre les trames vertes continues à partir des bois, des parcs et des squares, dans le but de créer de nouveaux corridors de biodiversité et de fraîcheur. Les choix urbanistiques du passé ont rendu l’espace urbain parisien trop fragmenté entraînant des ruptures de continuité trop importantes.

Notre contribution aujourd’hui se traduit par un certain nombre d’amendements importants – je viens d’en évoquer quelques-uns et j’espère que nos contributions seront lues comme un enrichissement dont nous partagerons collectivement le bon sens.

Pour maintenir et augmenter le taux de végétalisation à Paris, il convient de planifier et de sanctuariser des espaces à végétaliser chaque année. Pour cela, nous proposons d’augmenter le nombre d’Espaces verts protégés, en définissant des seuils sur le nombre avec une tendance à l’augmentation chaque année.

Enfin, troisième exigence, celle d’une ville adaptée, celle d’une ville qui protège ses habitants.

Le premier outil à notre disposition est bien évidemment la végétalisation que je viens d’évoquer. Par son rôle de climatiseur naturel mais aussi par ses capacités d’ombrage, la végétalisation permet de rendre l’espace public plus sûr, utilisable. C’est pour cela que nous proposons l’établissement d’un coefficient ombre de l’espace public permettant à tout un chacun de s’adapter et de s’approprier un espace public plus frais. Il est utile face aux crises d’avoir des indicateurs de suivi non pas pour nous satisfaire ou nous féliciter mais pour savoir où nous allons. Ce sont les indicateurs qui sont au cœur des débats des COP.

Protéger la population c’est aussi préserver et décider de ne pas faire, de ne pas construire. Nous ne préservons pas suffisamment, à travers ce PLU, des corridors d’air car en continuant à sur-densifier, à surélever la ville, nous nous disons que demain nous allons abandonner certains quartiers, certains habitants, à la chaleur d’une ville radiateur sur-bétonnée. Il nous est aussi possible également d’agir en urgence sur le bâti. L’adaptation du bâti doit impérativement prendre en compte la protection des Parisiens et la réduction de l’effet d’îlot de chaleur urbain dans la capitale. Le confort d’été doit être au cœur de nos transformations, et pour cela, nous proposons, pour toute construction neuve ou restructuration lourde, un système de ventilation passif, qui doit être choisi en priorité.

Enfin, parce que Paris doit être une ville facilitatrice d’échanges et de liens intergénérationnels, nous avons déposé un vœu afin que soit aménagée une ou plusieurs placettes oasis par quartier, ce n’est pas une idée simplement de notre groupe, c’est une préconisation de la MIE. Ces placettes seront des lieux de sociabilisation intergénérationnelle et de sauvegarde.

La vision du Paris que nous défendons est un Paris adapté, frais et sûr pour ses habitants. Un Paris qui répond dans le concret, avec des indicateurs chiffrés et transparents. C’est le sens de nos amendements.

Après le temps de la construction, celui du PLU de 2006, passons à celui de l’adaptation, de la résilience et de la sobriété. Celui d’une ville qui protège et prépare l’avenir dont les Parisiens ont besoin. C’est cette vision de Paris que défendra notre groupe.

Je vous remercie. 

Maud Gatel à propos du futur PLU bioclimatique – Juin 2023

Madame la Maire, 

Mes chers collègues, 

Enfin. Ce PLU que, comme Godot, nous attendions depuis dix mois, a fini par arriver. Il aura donc fallu 3 ans, 3 ans à la majorité pour se mettre d’accord sur un programme de mandature. 

3 ans au cours desquels l’absence de vision partagée faisait capoter, les uns après les autres, les projets d’urbanisme de la Ville. 

Ce qui a changé ? C’est que vous êtes, Madame la Maire, revenue sur vos engagements de campagne. 

Et ce PLU marque la réconciliation de la majorité municipale au prix des renoncements. 

Renoncements à votre promesse de ne pas augmenter les impôts, qui vous permet de lever le verrou financier et aligner deux ambitions irréconciliables, sauf à laisser filer la dette. 

Renoncement aussi à tout ce que vous avez porté depuis 2001

Les balbutiements au sein de la majorité auront fait perdre beaucoup de temps à la ville. Car l’ancienneté du PLU actuel est un frein à la nécessaire adaptation de la ville dans un monde en constante accélération. 

Le débat de ce matin nous donne l’occasion de dresser un bilan précis de votre action depuis maintenant plus de 20 ans. Un bilan maintes fois dénoncé, et aujourd’hui parfaitement documenté grâce au travail des services de la ville. 

Depuis 2006 : 

  • Vous avez bétonné Paris : c’est incontestable, et mesuré : entre 2006 et 2020, ce sont plus de 2, 85 millions de m2 supplémentaires qui ont été construits, dont 1,5 million de m2 de bureaux, avec une augmentation allant jusqu’à 21 % depuis 2014…
  • Vous avez promu des projets anti écologiques en vous affranchissant de la règle des 37 mètres, dans les ZAC, ou encore avec la Tour Triangle…  
  • Vous avez diminué les espaces de respiration en déclassant des parcelles classées « espaces verts protégés », en autorisant 1477 surélévations, ainsi que les constructions en cœur d’îlot
  • Vous avez créé des îlots de chaleur à l’image de la place de la République 

Votre premier adjoint, le résume d’ailleurs parfaitement : le PLU de 2006, c’était le temps de la construction. On ne saurait dire mieux, malgré les discours et les dénégations tentant de faire croire l’inverse aux Parisiens.

Ce n’est pas ce que nous souhaitons pour les prochaines années. Discuter du PLU, c’est se projeter sur le long terme. C’est prendre des décisions aujourd’hui qui auront une incidence sur les prochaines décennies. C’est œuvrer pour que les Parisiens vivent mieux. Voire vivent tout court. 

Si ce PLU peut aujourd’hui être présenté, c’est parce que vous avez renoncé à l’idée même de la sobriété financière avec des objectifs non soutenables, que vous affichez dans ce projet en matière de logements. 

Vous escomptez une augmentation du nombre de logements et une augmentation du nombre de logements publics, grâce au renforcement 

  • de la servitude de mixité sociale, 
  • du pastillage (611 emprises supplémentaires),
  • des surélévations,
  • et à la création de la servitude de mixité fonctionnelle. 

Cet objectif passe par un « moratoire » sur les bureaux, et l’objectif d’une diminution de leur nombre de 20 à 15 millions de m2.

Des dispositifs critiquables à bien des égards : 

Contre productifs : les propriétaires des emprises tertiaires concernées seront découragés de faire les nécessaires travaux de rénovation thermique et plutôt que de voir dépréciés leurs biens seront incités à vendre.

Éminemment dispendieux : le droit de délaissement représentera un puit sans fond pour les finances de la ville…

Des dispositifs aussi discutables juridiquement quand il s’agit de dire qu’un arrondissement est sous doté en logement social quand il respecte les 25% de la loi SRU… 

La ville de Paris a aujourd’hui atteint les objectifs de la loi SRU. Cela signifie-t-il que le chantier du logement est clos ? Sûrement pas. 

Nous considérons, au groupe MoDem, qu’il faut continuer de produire du logement social. Des logements mieux répartis sur le territoire, en limitant à 35% le pourcentage de logements sociaux par arrondissement, et donc en diminuant leur nombre dans les 19e, 20e et 13e arrondissements.

Pour ce faire, il faut renouer avec l’accession sociale à la propriété dans les zones surdotées en logements sociaux, pour soutenir la mixité sociale et redonner des marges de manœuvre financières aux bailleurs pour œuvrer sur la dimension qualitative des logements sociaux actuels, et continuer à produire là où il n’y en a pas suffisamment, dans le respect de la loi actuelle. 

Renforcer le parcours résidentiel, rééquilibrer le logement social sur le territoire parisien et œuvrer pour la qualité du logement social, il y a beaucoup à faire. Mais vos objectifs ne sont en rien soutenables. 

L’autre urgence, c’est l’atténuation du changement climatique et l’adaptation de la ville au dérèglement climatique. Les deux. Des promesses qui doivent se traduire en actes. 

Préserver les espaces de pleine terre, c’est renoncer aux projets de construction sur les EVP, comme le projet Reille, ou encore sanctuariser les espaces verts actuels, comme sur le site de l’ancien hôpital de La Rochefoucauld. 

Moins construire, réutiliser, c’est évidemment diminuer sa consommation de béton ; d’où la logique de mettre fin à l’implantation de l’usine Lafarge.

Sinon ce ne sont que des mots. C’est une accélération dont nous avons besoin pour adapter la ville au dérèglement climatique, et Maud Lelièvre y reviendra.

C’est aussi concilier urgence climatique et protection patrimoniale, Béatrice Lecouturier s’y arrêtera. 

Mieux vivre, c’est faire cohabiter harmonieusement les différentes activités logement, emploi, services publics, commerces. 

Au groupe MoDem, nous croyons à la mixité, qu’elle soit sociale ou fonctionnelle, mais cela doit se faire sans perte de valeurs, par l’accompagnement, pas par la contrainte ! 

Affirmer qu’on veut préserver le commerce, c’est bien. Soutenir concrètement les commerçants c’est encore mieux. Les nouveaux linéaires de protection commerciale vont dans le bon sens. Mais il faut aussi faciliter leur exercice, leur donner les moyens de travailler, notamment en leur permettant de livrer et de se faire livrer, à travers les places de livraison annoncées, que l’on souhaite voir inscrites dans le PLU.  

Améliorer le cadre de vie, c’est aussi prendre soin de la population et mener une politique véritablement inclusive. C’est adapter la ville aux grandes tendances démographiques, je pense notamment au vieillissement de la population – d’ici 2050, 27% des Parisiens auront plus de 60 ans. Cela implique de renforcer significativement l’offre de soins et les solutions d’hébergement pour nos aînés.  

Le PLU a pour objectif de dessiner aujourd’hui la ville de demain. Pour permettre aux Parisiens de vivre mieux, de bénéficier d’un cadre de vie accueillant pour tous, nous vous faisons de nombreuses propositions, une dizaine de vœux et une quarantaine d’amendements que mes collègues détailleront. Avec une seule boussole : rendre Paris attractive pour ses habitants. 

Je vous remercie.  

 

Maud Gatel à propos de la dénomination de la promenade Jean-Paul Belmondo (15ème et 16ème)

Merci beaucoup, Madame la Maire.

Mes chers collègues, après 60 ans de carrière, 75 films, Jean Paul Belmondo le Magnifique s’est éteint le 6 septembre 2021. Quelques jours après, mon groupe faisait voter un vœu pour demander que Paris rende hommage à l’immense acteur à travers la dénomination d’un lieu emblématique de sa vie ou de sa filmographie, en accord avec sa famille.

Le choix était vaste, compte tenu de l’empreinte majeure qu’a laissée l’acteur sur notre ville.

Enfant du 14ème arrondissement, ayant suivi les enseignements du Conservatoire national d’art dramatique dans le 9ème, il s’entraînait assidûment à la boxe à l’Avia Club dans le 10ème arrondissement et vécut longtemps dans le 6e arrondissement.

Parmi ses plus grands succès cinématographiques, nombreux sont ses films qui ont sublimé Paris. À bout de souffle, bien sûr, du quai Saint Michel à l’avenue des Champs Élysées ou encore Paris brûle-t-il ?, place Denfert-Rochereau, ou encore l’hôtel des Invalides.

En réponse à notre vœu et en accord avec la famille de l’acteur, vous nous proposez que la dénomination Promenade Jean Paul Belmondo soit attribuée au terre-plein central du pont de Bir-Hakeim, sous le viaduc du métro aérien.

Le lieu même de la célèbre cascade de Jean Paul Belmondo, alias le commissaire Jean Letellier, sur le toit du métro de la ligne 6 dans le film Peur sur la ville, qui lui valut de se blesser pour l’unique fois de sa carrière.

La promenade fera également face aux immeubles du Front de Seine qui clôturent ce véritable succès populaire qui réunit près de 4 millions de spectateurs à sa sortie. Un choix que nous soutenons avec grand enthousiasme et je voudrais remercier Laurence Patrice pour son soutien et son travail avec la famille de l’acteur.

Je vous remercie.



Maud Gatel à propos d’un voeu relatif à des aménagements cyclables

Merci beaucoup, Monsieur le Maire, 

Je ne doute pas que cette belle concorde en fin de conseil se poursuive dans la mesure où nous allons parler d’apaisement et de partage de l’espace public et de qualité des aménagements cyclables.

Le décret du 30 juillet 2008 prévoit notamment que dans les zones 30, “toutes les chaussées sont à double sens”.

Une part significative des aménagements cyclables de la capitale sont d’ailleurs le fait des contresens cyclables, puisqu’en 2019, c’était pas moins d’un tiers des aménagements qui étaient constitués en réalité de contresens cyclables.

Lorsque la Ville de Paris a décidé en 2021 de la généralisation des 30 km/h dans la capitale, à l’exception de quelques axes structurants, cela a signifié la généralisation de fait des contresens cyclables.

Mais malheureusement, cela doit s’accompagner d’un véritable aménagement ambitieux, parce qu’il ne suffit pas de peindre un vélo sur la chaussée pour en faire une infrastructure adaptée, sécurisée, pour les cyclistes et l’ensemble des usagers de l’espace public.

Quelques exemples me viennent en tête.

La plupart des rues sont marquées par une absence de signalisation ou de “sas” ou de “porte” en début de voie pour signifier le contresens cyclable, ce qui signifie que très souvent, les véhicules à quatre roues n’ont même pas conscience que des cyclistes peuvent venir en sens inverse, ce qui évidemment pose des difficultés.

Il y a la question également du maintien du stationnement motorisé de part et d’autre qui, alors même que la chaussée est insuffisamment large, rend les croisements extrêmement hypothétiques.

Et puis, je vous signale également des aménagements erratiques puisque, par exemple, rue Saint-Jacques, il y a quand même un radar pédagogique qui est situé du côté cyclable et non pas du côté des voitures.

Je ne doute pas que les cyclistes vont très très vite, mais je ne suis pas sûre que ce soit réellement utile.

Et plus globalement, on a des interrogations sur la mise en conformité avec les décisions de 2021, qui tarde.

De nombreuses rues pouvant être considérées comme contresens cyclables ne sont pas aménagées comme telles.

Une réalisation d’aménagement a minima met en jeu la sécurité des cyclistes et il est extrêmement important d’avoir une véritable ambition dans les aménagements, cela même de pacifier l’espace public parisien afin qu’un bon principe ne se transforme pas en mauvaise réalisation, mettant ainsi en jeu la sécurité des cyclistes.

Je vous remercie.



Béatrice Lecouturier à propos du renouvellement du Plan Paris Lecture, voeu porté par l’Assemblée citoyenne

Madame la maire, mes chers collègues, chers membres de l’Assemblée Citoyenne,

Je vais intervenir au nom de notre groupe Modem, Centre et Démocrates sur le vœu relatif au Plan Paris Lecture et ma collègue Maud Gatel parlera ensuite sur le code de la rue.

Je vous remercie sincèrement de vous être emparés sur un sujet fondamental non seulement pour la ville de Paris mais aussi pour notre pays tout entier.

Alors oui, vous avez raison, la lecture est un axe central pour lutter contre les inégalités scolaires et sociales. Elle est un outil d’émancipation, de réflexion, de compréhension, bref, la lecture c’est la liberté.

Or, lorsque nous considérons les chiffres de l’Education Nationale sur le niveau de lecture des élèves, nous ne pouvons qu’être inquiets. Le niveau de lecture des élèves de CM1 est en baisse et la France est reléguée à la 34e place du classement sur 50 pays selon l’étude du Programme international de recherche en lecture scolaire. 

C’est donc très tôt qu’il leur faut donner le goût de lire, à travers des livres, oui, mais aussi à travers des appareils numériques.

 Et il revient aux politiques éducatives de ne laisser personne sur le chemin.

La lecture est la base pour gommer les inégalités sociales. Il existe tant d’exemples d’hommes et de femmes qui se sont extraits de leur milieu social par la lecture. Et il faut refuser le déterminisme social dans la réussite scolaire.

Toutes les propositions que vous faites vont dans le bon sens pour un plus grand rayonnement de la lecture à Paris et nous vous rejoignons tout à fait dans vos propositions.

Cependant, la ville de Paris doit appliquer une réelle politique volontariste sur le plan lecture. Nous avons parlé juste avant votre arrivée de vous accueillir du périscolaire et de la qualité du recrutement de ses animateurs. Je crois beaucoup à un goût partagé de la lecture dans les temps périscolaires, en complément du travail des professeurs qu’il faut saluer dans notre assemblée.

 Mais une qualité des ateliers périscolaires sur la lecture ne se fera que par des animateurs motivés, formés et professionnels ce qui n’est pas encore le cas aujourd’hui ou pas assez.

Vous parlez à juste titre du rôle que doivent tenir les bibliothèques à Paris. Elles sont en effet le premier accès à la culture. Franchir la porte d’une bibliothèque, c’est ouvrir la porte sur le monde infini du savoir. Les professionnels des bibliothèques font un travail remarquable pour éveiller les enfants à la lecture.

Et je regrette cependant que vous n’ayez pas du tout abordé l’élargissement des horaires des bibliothèques et leur ouverture le dimanche.

Lors de notre Mission d’évaluation des politiques d’éducation artistique et culturelle, de nombreuses directrices de bibliothèques nous ont dit combien le rôle des familles était important dans le goût de la lecture pour  leurs enfants. Toutes les études le montrent. La lecture c’est une histoire de famille où les parents lisent des histoires à leurs enfants, occasion d’ échanger et de développer leur langage par la lecture.

Et les familles, elles souhaiteraient pouvoir partager ces temps de culture et de lecture le dimanche. Mais le dimanche, les bibliothèques sont fermées à Paris sauf 9 qui sont ouvertes.

Alors je me souviens que le dernier plan d’action sur la lecture à Paris en 2018 mené par Bruno Julliard demandait l’élargissement des horaires d’ouverture des bibliothèques, comme le préconise d’ailleurs le rapport Orsenna sur la lecture, ainsi que l’ouverture dominicale de 10 bibliothèques.

Le pari n’est pas tenu. Le débat n’avance pas, même si nous le réclamons très souvent et nous le regrettons encore une fois.

Alors mes chers collègues, nous voterons bien évidemment votre vœu en émettant tout de même certaines interrogations sur la réelle capacité de la Ville et de ses mesures à faire évoluer les choses si la mairie de Paris ne prend pas en compte les vrais problèmes qu’elle refuse de mettre en place. Mais nous serons au rendez-vous à vos côtés pour faire un bilan de ce nouveau plan lecture.

Je vous remercie.

 

 

 

 

Maud Gatel à propos d’un fonds d’indemnisation des commerçants pour les chantiers de grande ampleur

Merci beaucoup, Madame la Maire.

Nous avons commencé ce conseil avec la mention de la commission d’indemnisation des commerçants affectés par le chantier du tramway, mais il y a d’autres grands projets à Paris, qui sont cette fois-ci du seul ressort de la ville de Paris, votés par notre conseil, et je pense ici au réaménagement de places, la restructuration d’espaces ou encore la fermeture de rues qui ont des impacts extrêmement importants sur leur environnement.

Et la question n’est pas de savoir si on est favorables ou opposés à ces projets, mais bien de tenir compte de leur impact sur l’environnement.

Les effets sur les riverains et les commerçants peuvent être extrêmement importants et les commerçants doivent pouvoir se retourner vers la ville pour bénéficier d’un fonds de soutien et compenser ainsi, même très partiellement, les conséquences des travaux sur leurs activités.

Ce dispositif aurait aussi l’intérêt d’éviter de longues procédures judiciaires et soutenir concrètement le commerce parisien.

Un exemple, la place de Catalogne, dont les travaux pour la soi-disant forêt urbaine, entamés il y a plus d’un an, et qui vont encore se poursuivre plusieurs mois avec un plan de circulation totalement kafkaïen, illisible.

Aujourd’hui, la place est fermée pour une large part à la circulation automobile et également aux circulations piétonnes.

À l’image de ce qui a été fait avec la RATP pour le tramway, ce vœu demande la mise en place d’une structure d’indemnisation, une structure contradictoire qui pourrait recueillir et examiner les demandes de compensation à travers les différents leviers de soutien dont dispose la Ville.

Je vous remercie.



Séverine de Compreignac à propos des recommandations de la CRC sur la prévention et la gestion des déchets

Merci Madame la Maire.

Je souscris tout à fait à ce que vient de dire le maire du 17ème.

Je voudrais revenir sur une des délibérations précédentes sur la CFE, mais je voudrais bien comprendre, en écoutant les orateurs de la majorité, le rapport entre le taux de CFE dont il se vante qu’il soit le plus bas et la retraite à 60 ans.

Vous vous flattez d’avoir un taux bas et cherchez en même temps à faire croire aux Parisiens qu’on peut partir à 60 ans avec des impôts en baisse. Je vous avoue que je ne comprends pas du tout le mode de raisonnement.

Mais j’en viens au sujet de cette minute.

J’étais intervenue l’an passé sur le rapport de la Chambre régionale des comptes concernant la gestion des déchets à Paris, qui faisait un certain nombre de remarques très critiques et des recommandations. On y est.

Je ne reviens pas sur les critiques émises l’année dernière. Sur la gestion des recommandations financières, très rapidement, on voit qu’il y a des améliorations, plutôt notables pour certaines d’entre elles.

Ça va mieux, en tout cas sur la présentation des engagements. On y voit plus clair sur les années à venir et les projections peuvent nous donner un peu d’espoir. Heureusement, parce que les JO arrivent et les Parisiens sont un peu las, je crois.

Heureusement aussi parce que les temps qui sont là nécessitent de la transparence et donc on a besoin de précision sur les engagements, d’avoir des vues à moyen et long terme. Il y a simplement, elle revient, la Chambre régionale des comptes sur la soutenabilité de l’investissement.

En vous donnant quitus, mais c’est normal, vous avez choisi la voie royale pour vous, mais pas pour les Parisiens, l’augmentation des impôts, c’est une façon de voir les choses.

Vous faites payer les Parisiens plutôt que de gérer les finances de la ville de façon raisonnable et ce sont donc eux qui vont payer. Mais vous pouvez désormais vous laisser aller, au moins pour quelque temps.

Alors oui, la CRC vous dit que vous aurez moins besoin d’emprunter. Elle le salue et c’est un peu facile. Sur la prévention et la gestion des déchets. Là aussi, la Chambre est plutôt rassurante sur la question des indicateurs mis en place, à juste titre.

Cependant, je me demande si tout cela ne manque pas un peu d’ambition. Je prends un tout petit exemple. Notre assemblée a voté en décembre un vœu que j’avais proposé sur la gestion des mégots.

On peut rigoler, mais c’est un vrai sujet. Je ne vais pas revenir sur le fond et sur les arguments développés l’année dernière, mais il devrait y avoir bien davantage qu’un vœu sur le sujet, la mise en place d’une véritable politique.

On sait gérer tout cela maintenant, le ramassage, le recyclage et nous avons des années de retard. Nous en sommes encore à tenter de faire comprendre aux Parisiens qu’il faut jeter les mégots dans les poubelles, avec assez peu de succès d’ailleurs.

Dans le 6e comme dans le 9e d’ailleurs, de gros efforts sont faits, mais avec des moyens très faibles. Et c’est donc une politique à l’échelle de la ville qu’il faut mettre en place et vous devriez être moteur dans cette affaire, ce que vous n’êtes pas du tout.

Enfin, je veux dire un mot sur la situation actuelle. J’en profite. Quelle honte, quel saccage, quelle image. Vous imaginez ce qu’il y a dans la tête des touristes parisiens en ce moment ?

Quelle irresponsabilité de votre part de laisser les Parisiens avec ces milliers de tonnes de déchets … obligeant les Parisiens … Mais on a été élu ici pour s’occuper des Parisiens, pas pour faire de la politique nationale.

Il y a une assemblée nationale pour cela. On laisse donc des milliers de Parisiens avec ces tonnes de déchets, obligeant à naviguer entre des montagnes d’ordures. Les conditions sanitaires sont déplorables.

Mais le pire, sans doute, c’est que vous soutenez tout cela. Vous trahissez vraiment le mandat que les Parisiens vous ont donné.

Nous sommes tous des militants politiques et c’est pour cela que nous sommes là, parce que nous pensons que nous pouvons agir, mais notre mandat ici, c’est d’agir pour les Parisiens.

Vous vous servez de votre mandat de maire de la capitale de notre pays pour faire de la politique politicienne, au lieu de prendre soin de vos administrés, ils sauront s’en souvenir, j’en suis sûre.



Question d’actualité posée par Béatrice Lecouturier à propos des notes de frais d’Anne Hidalgo

 

Madame la Maire,

Il y a cinq ans, le journaliste néérlandais Stefan de Vries demandait à consulter vos notes de frais pour l’année 2017, ainsi que celle de votre cabinet.  L’objectif était de répondre à la question suivante :  « quelles ont été les actions d’influence menées par Anne Hidalgo et ses conseillers pour obtenir l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de 2024 ? ». Une démarche en apparence simple.

Or, depuis sa première demande formulée en janvier 2018, et constatant que la mairie ne souhaitait pas transmettre ces éléments, une procédure juridique s’est alors engagée. Après la saisine de la Commission d’accès aux documents administratifs en juillet 2018 puis un jugement devant le tribunal administratif, vous avez formé un pourvoi devant le Conseil d’Etat.

Par sa décision rendue le 8 février dernier, le Conseil d’Etat a finalement  donné raison à M. De Vries en estimant que : «Des notes de frais et reçus de déplacements ainsi que des notes de frais de restauration et reçus de frais de représentation d’élus locaux ou d’agents publics constituent des documents administratifs, communicables à toute personne qui en fait la demande».  Vous avez donc été enjoint à réexaminer la demande de Stefan de Vries «dans un délai d’un mois» et la Ville de Paris a été condamnée à lui verser 3000 euros.

Alors madame la Maire, je souhaite insister sur le fait que nous ne remettons pas en cause votre volonté de vous conformer à la décision du Conseil d’Etat. Nous avons, par ailleurs,  appris que vous avez donné rendez-vous à M. de Vries le 22 mars prochain à l’Hôtel de Ville afin qu’il puisse avoir accès aux documents demandés.

Cependant deux points nous interrogent :

  • Premièrement, pourquoi ne pas avoir communiqué ces notes de frais dès janvier 2018, plutôt que d’engager des frais de justice qui pèseront, à nouveau, sur les Parisiennes et les Parisiens ?
  • Deuxièmement, dans son pourvoi, la Ville de Paris invoquait que le jugement du tribunal administratif autorisait la production de documents qui portait manifestement atteinte à la vie privée de la maire de Paris et de ses collaborateurs. Pourquoi avoir invoqué ce motif ?

Nous avons accompagné la mise en place des règles de déontologie car nous considérons que cela participe de la confiance que nous devons renforcer avec nos concitoyens. La transparence est un pilier indispensable du processus d’élaboration des décisions publiques, nous souhaitons donc des réponses.

Je vous remercie.

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