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Delphine Bürkli à propos de la création de zones “vélos pied à terre”

En effet, je souhaite aborder un sujet encore au Conseil de Paris sur ce vœu relatif à la mise en place de zones cyclistes “pied à terre”. Lille, Nice, Strasbourg, Angers : les villes françaises sont très nombreuses à avoir pris, d’ores et déjà l’arrêté municipal “vélos pied à terre”, qui leur permet de réglementer les déplacements en vélo ou en trottinette dans certains quartiers très fréquentés. Beaucoup de villes, peut-être même la majorité des villes en France, sauf Paris. 

La Ville de Paris n’a plus à prouver qu’elle mène une politique en faveur de la pratique cyclable tant les aménagements sécurisés et dédiés ont été nombreux ces dernières années, avec le soutien, bien sûr, de la région Île-de-France, de la métropole, de l’État et les projets en cours ne manquent pas. 

D’ailleurs, je profite de ce vœu pour insister sur mon souhait de voir se réaliser très rapidement maintenant la piste cyclable boulevard des Italiens, puisque j’ai entendu de la part des services un peu de retenue sur ce sujet, avec un projet qui serait reporté aux calendes donc j’espère que les engagements seront vraiment vraiment retenus et vraiment engagés pour le boulevard des Italiens. 

Et puis le 9ème y prend toute sa part, bien sûr, et même très largement à cette politique cyclable, si l’on en croit la dernière étude menée par l’association Paris en selle. 

La question ici avec les arrêtés municipaux “vélos pied à terre” n’est pas d’être pour ou contre le vélo à Paris, bien au contraire, mais bien de sécuriser les déplacements piétons dans les rues piétonnes, aux abords des écoles, et dans les rues à forte densité commerciale. La priorité piéton, c’est la priorité numéro une du Code de la rue, votée par notre Conseil de Paris en juillet dernier. 

Alors bien sûr je pense aux rues du 9ème, la rue des Martyrs, la rue Cadet, mais pas seulement : la rue Montorgueil, la rue Mouffetard, ou encore autour du marché Aligre dans le 12ème, les jours de marché. Vous allez me répondre que le Code de la route stipule déjà que dans ce type de rue, les vélos doivent rouler au pas, mais qu’est-ce que cela signifie, pour un vélo, de rouler au pas ? Comment voulez-vous que les agents municipaux, déjà si peu nombreux sur le terrain, et bien occupés par d’autres sujets, les verbalisent alors qu’il est impossible de quantifier un dépassement de vitesse pour le “rouler au pas”, en tout cas, ça fait partie aussi de leur retour d’expérience, et ce qu’ils me disent. 

Alors, à travers ce vœu, je réitère ma demande de donner de vrais outils de régulation de l’espace public à nos policiers municipaux, en adoptant par arrêté, des zones cyclistes “pied à terre”, et puis de choisir bien sûr les rues concernées en concertation avec les mairies d’arrondissement. 

Je vous remercie. 

Delphine Bürkli à propos d’une meilleure prise en compte des besoins des familles monoparentales

Monsieur le Maire,

Qu’entendons-nous exactement par famille monoparentale ? 

Cette notion finalement englobe des réalités bien diverses. 

Une famille monoparentale, par définition, est un foyer composé d’un parent seul – père ou mère – qui assume la responsabilité de l’éducation et des besoins quotidiens de ses enfants.

Or, il existe de nombreuses variations dans ce modèle : certaines familles monoparentales le deviennent après un divorce ou une séparation, tandis que d’autres le sont dès le départ, parfois à la suite d’un veuvage ou d’un choix de vie. Et la situation de ces familles peut également évoluer avec le temps, notamment si le parent trouve un nouveau partenaire, ce qui modifie à nouveau leur statut familial. 

C’est pourquoi, bien que le groupe PEC ait opté pour une définition élargie des familles monoparentales, nous aimerions, avec Maud Lelièvre, avec le groupe Modem et Indépendants, mettre l’accent sur la situation des mères isolées plus particulièrement. Car il est bien différent de pouvoir bénéficier de bras secourables quelques jours par semaine, certains week-ends, de partager les décisions et les tâches administratives ou de faire face vraiment seul comme le font les parents isolés à la responsabilité légale et morale d’un ou de plusieurs enfants. 

Ces parents isolés rencontrent des défis majeurs : plus grande difficulté économique, difficultés d’accès au logement, burn out parental notamment pour celui ou celle qui élève un enfant en situation de handicap, une des principales situations des familles isolées. 

Nous regrettons ici que cette délibération ne soit pas plus ambitieuse pour aller plus loin et protéger les plus vulnérables. 

Cette proposition du groupe Paris en commun marque certes une avancée notable, mais elle accorde une priorité quasi-exclusive aux familles résidant dans les quartiers populaires. Si ces familles méritent, sans aucun doute, un soutien renforcé, nous ne devons pas oublier qu’il existe également des femmes isolées en dehors de ces quartiers. 

Ces femmes, souvent invisibles aux yeux des politiques publiques, font face aux mêmes difficultés sans pour autant bénéficier des mêmes dispositifs d’aide. Que ces mères vivent dans des quartiers plus favorisés ou qu’elles n’appartiennent pas aux catégories socioprofessionnelles ciblées par les politiques actuelles, elles sont tout autant confrontées à la précarité, une réalité qui n’est pas suffisamment prise en compte dans cette délibération. 

Paris ne peut pas en effet se permettre de limiter ses actions à certains territoires. La monoparentalité touche toute la ville, et il est impératif que toutes les familles monoparentales, sans distinction de quartier ou de classe sociale, puissent bénéficier des dispositifs proposés. 

Nous devons prendre en compte toutes les formes de précarité, et non seulement celles des familles monoparentales dans des contextes socio-économiques spécifiques. Nous pensons aux femmes isolées – car ce sont bien souvent des femmes – qui, ne répondant pas aux critères socio-économiques définis, se retrouvent sans aide. Bien qu’elles ne vivent pas dans des quartiers classés comme prioritaires, elles n’en sont pas moins en situation de grande vulnérabilité. 

Concernant la délibération présentée aujourd’hui, il nous semble qu’elle manque de clarté sur certains points essentiels, en particulier en ce qui concerne le financement, l’évaluation des mesures proposées et la coordination avec les dispositifs déjà existants. 

Premièrement, sur le volet financier. 

Nous saluons l’initiative visant à ne pas fiscaliser la pension alimentaire perçue par le parent ayant la charge des enfants. C’est une mesure d’ailleurs qui a été portée en octobre 2022 à l’Assemblée nationale par des parlementaires MoDem. 

Il est indispensable que nous ayons aussi une évaluation claire du coût des mesures proposées. Les aides aux familles monoparentales, l’extension des dispositifs de garde ou encore les ajustements tarifaires pour les crèches et cantines nécessitent une transparence financière pour garantir la pérennité de ces actions​. 

Deuxièmement, sur le volet évaluation et suivi.

L’impact des mesures telles que la carte “famille monoparentale” doit être évalué régulièrement pour s’assurer que ces politiques répondent aux besoins des bénéficiaires. Il est indispensable de définir des indicateurs de succès et de mettre en place des mécanismes de suivi clairs​. 

Enfin, sur le volet innovation.

Si certaines mesures mises en place telles que les logements temporaires ou les lieux de répit, sont un premier pas, la Ville de Paris devrait encore aller plus loin en proposant un programme spécifique de création d’habitats partagés dans chaque arrondissement. C’est une belle initiative qui est portée notamment par la Fondation Moi et mes enfants, avec sa présidente Olivia Barreau, que je salue. 

Ce type de solution permettrait non seulement de répondre à la crise du logement qui frappe particulièrement les familles monoparentales, mais également de créer des communautés solidaires où les mères isolées pourraient s’entraider au quotidien. Notamment en mutualisant les ressources et les services, comme la garde d’enfants et la mise en commun de biens de consommation. 

Loin de faire des plaidoyers, nous devons passer à une étape concrète de mise en œuvre qui prenne en compte toutes les formes de précarité et de vulnérabilité, et garantisse un avenir meilleur à ces familles. Ignorer leur situation ne fait qu’aggraver leur précarité et les défis quotidiens qu’elles rencontrent. 

Je vous remercie. 

Delphine Bürkli à propos des conclusions de la MIE sur le contrat de concession entre Paris et GRDF

Merci. 

Merci Monsieur le Maire. 

J’ai souhaité faire partie de cette mission et de participer pleinement à ses travaux parce que c’était ma responsabilité de maire d’arrondissement bien sûr. Mais je le devais aussi aux victimes de la rue de Trévise. Pour toutes ces heures passées avec elles à échanger, à lister ce qui doit être changé justement pour qu’un tel drame ne se reproduise pas. 

Alors, j’ai bien sûr une pensée particulière pour elles aujourd’hui, alors que les réaménagements, leurs retours dans les appartements commenceront début novembre, quasiment 6 ans après l’explosion, tant les entraves judiciaires et assurantielles ont été incessantes.

Je veux à mon tour saluer la qualité de la présidence conjointe de cette mission par mes collègues Jean-Pierre Lecoq et Eric Lejoindre. Merci à vous deux d’avoir mené ces travaux avec beaucoup d’intelligence et de bienveillance. Je ne peux regretter cependant que nous n’ayons pas obtenu suffisamment de réponses claires de la part de GRDF à nos interrogations. Jean-Pierre Lecoq le rappelait très justement tout à l’heure, sa directrice générale malgré ces demandes d’auditions répétées n’a jamais voulu répondre favorablement à notre demande et n’a jamais dénié venir devant nous. 

Je remercie les membres de la mission d’avoir accepté les propositions que j’ai formulées pendant cette mission sur la sécurité du réseau et au soutien aux victimes d’accident collectif dû au gaz. Ces propositions sont reprises dans ce rapport. Elles sont de tous ordres, aussi bien techniques que juridiques.

La plus importante selon moi – parce qu’elle concerne directement la Ville de Paris, et c’est un engagement fort pour l’avenir : c’est de faire disparaître totalement du sous-sol parisien le réseau de basse pression en fonte ductile qui est plus fuyard que la moyenne pression en polyéthylène et dont les fuites sont plus difficilement détectables. Ce sujet il est central, c’est une garantie de sécurité supplémentaire qui avait fait d’ailleurs l’objet d’un rapport ministériel, du ministère de la transition écologique en 2020 demeuré avec la crise sanitaire lettre morte, mais il est de notre devoir, en tant qu’élus parisiens maintenant de nous saisir de cet enjeu et de négocier avec GRDF en ce sens.

Parmi les autres propositions que j’ai faites et qui ont été reprises, il y a celles demandant tout simplement de transmettre au conseil de Paris un tableau de suivi des 13 recommandations de l’Inspection générale de la Ville de Paris (IGVP) formulées dans son rapport de septembre 2020, à la suite de l’explosion de la rue de Trévise et qui concernent toutes, la mise en place de process nouveaux au sein des services de la ville pour une meilleure coordination entre eux.

 Enfin j’ai une proposition qui me tenait très à cœur et qui a été partiellement reprise mais qui a le mérite d’apparaître dans ce document même un peu tronquée par rapport à l’ambition que je portais.

J’avais proposé de modifier par avenant la convention liant la ville de Paris à GRDF pour préciser qu’en cas d’accident sur le réseau, GRDF et son assureur sont tenus, au regard de la responsabilité et du “fait des choses”, d’indemniser les victimes jusqu’à ce que les responsabilités finales soient établies.

Aujourd’hui dans la convention actuelle qui nous lie à GRDF, il n’y a pas une ligne sur la prise en charge des victimes en cas d’accident. À l’issue des discussions que nous avons eues au sein de cette mission ma proposition a été reformulée en, je cite  « demander à la maire de Paris de saisir l’État pour créer un fonds national dédié pour indemniser rapidement les victimes dans l’attente de l’établissement de la responsabilité de l’accident » : ce serait en effet une façon de graver dans le marbre la jurisprudence Trévise et la création du fonds d’indemnisation, pour que chaque collectivité soit le mieux outillée possible, mais je continue de penser que c’est au concessionnaire et à son assureur d’en porter l’entière responsabilité financière car, qu’il soit mis en cause ou pas, en attendant l’entretien du réseau est la responsabilité de GRDF et c’est la seule chose dont on est sûr. 

Je vous remercie.

Delphine Bürkli à propos de la rentrée scolaire 2024

Madame la Maire, 

Pour vous, une rentrée réussie signifie que chaque enfant ait un enseignant devant lui, une table, une chaise, quelques fournitures et un repas chaud dès le premier jour. Sur ces points, votre communication reflète assez fidèlement la réalité.

Cependant, elle ne souligne pas assez selon nous les nouveaux défis auxquels nous faisons face : la crise des vocations professionnelles, la surreprésentation des réseaux sociaux et des jeux en ligne, le départ des familles, le dérèglement climatique et l’importance cruciale de l’investissement dans les écoles, qui doit être le pilier de cette politique publique.

Alors je ne me limiterai pas à critiquer les fermetures de classes, qui ne sont finalement qu’une conséquence. La vraie cause, c’est le certain mal-être dans nos écoles : des familles qui se tournent vers le privé ou qui quittent la ville, animateurs et REV en grève depuis plus de 18 mois, crise du recrutement, notamment chez les animateurs et dans les crèches. La situation est devenue plus que préoccupante.

Et pourtant, de l’or entre les doigts, nous en avons : un maillage du territoire en écoles exceptionnel, des enseignants de qualité, des professeurs de la Ville de Paris (PVP) tout aussi remarquables, des classes peu chargées pour de meilleures conditions d’apprentissage, une offre culturelle et patrimoniale à portée de mains… pour garder les familles ou les faire revenir, nous devons absolument faire fructifier tous ces atouts et les renforcer.

Parmi nos priorités figure l’adaptation de nos locaux au changement climatique. Cela inclut bien sûr les cours oasis, inspirées du modèle belge, mais également des actions comme l’isolation des bâtiments, le remplacement des menuiseries, l’installation de stores extérieurs à toutes les fenêtres et de voilages dans les cours. Car nous sommes conscients que toutes les cours d’écoles parisiennes ne peuvent pas accueillir des plantations en pleine terre.

Pour renforcer les travaux que nous engageons sur nos IIL (Investissements localisées) dans chaque mairie d’arrondissement – je le rappelle à la Maire de Paris : ce sont les mairies d’arrondissement qui flèchent les investissements dans les écoles – il nous faut vraiment là aussi passer à la vitesse supérieure et pourquoi pas en mobilisant l’équivalent des fonds jusqu’à présent consacrés au budget participatif dans les écoles pour les consacrer aux seules cours de récréation.

A ce propos, j’ai lu avec intérêt le rapport de l’Inspection Générale sur les cours oasis, un rapport très instructif. Je regrette cependant que les recommandations n’aient pas encore été suivies, notamment sur l’usage des sols en asphalte clair qui s’avèrent peu efficaces en termes de perte de chaleur et particulièrement éblouissants. Il est également préconisé le recours régulier à une entreprise pour le nettoyage des copeaux et il est souligné que l’entretien des espaces verts est très mal coordonné. Cet exemple illustre bien la gestion incertaine adoptée par la ville de Paris : des annonces, mais sans méthodologie pour assurer un suivi efficace.

Pourquoi ne pas expérimenter des budgets d’autonomie pour les écoles, leur permettant, en lien avec les maires d’arrondissement, de réaliser des travaux de peinture et de petites réparations pour un entretien plus réactif ? À Paris, les directeurs d’écoles, souvent déchargés de la gestion des cours, sont très impliqués ; utilisons leur expertise pour garantir une qualité d’accueil constante.

Et puis nous devons redoubler d’attention pour nos collèges, alors qu’ils sont aujourd’hui le parent pauvre, un peu délaissé, il faut bien le dire, par le Département de Paris. Nous militons pour créer une véritable offre périscolaire dans les collèges avec la mise en place d’un REV par collège et pour confier aux CASPE d’arrondissement la compétence directe sur ces établissements.

Notre rôle d’élus est d’accompagner au mieux les familles parisiennes au quotidien. La rentrée a été marquée par des difficultés liées à la transition entre Facil Famille et Paris Familles. Vraiment un casse-tête pour les parents, pour les agents, pour les directeurs d’écoles, pour les REV. Il faut espérer que les problèmes informatiques seront bientôt résolus et qu’une hotline renforcée sera mise en place temporairement.

Un autre sujet important pour moi, qui n’est pas abordé dans la communication, est la sécurité aux abords des écoles et l’importance de maintenir ce qui fonctionne, comme les points écoles. Il est essentiel de les renforcer, surtout avec les ajouts de pistes cyclables bi-directionnelles. Apprendre aujourd’hui que certains points, pourtant accidentogènes, ne sont plus surveillés en raison d’incivilités des cyclistes et d’une nouvelle limitation d’âge pour les vacataires est tout simplement inacceptable.

Et puis depuis des mois, et en particulier hier encore, nous valorisons les bienfaits du sport, mais en même temps, nous réquisitionnons les gymnases un à deux mois par an minimum, privant ainsi les scolaires de leurs activités sportives hebdomadaires. Ces actions contre-productives envoient des signaux négatifs aux familles et les éloignent de nos écoles.

Enfin, dernier point, il est essentiel de vraiment renforcer les moyens dans les écoles, notamment sur le sujet des médecins scolaires et des ASEM. Pour rendre ces métiers plus attractifs, il faut revoir leur rémunération, payer les heures supplémentaires au lieu de leur proposer des récupérations, faciliter leur accès au parc locatif parisien. Concernant plus précisément les ASEM, il est crucial de viser une ASEM par classe, car l’actuelle règle du nombre de classes moins une n’a plus de sens compte tenu des absences que nous déplorons. Pour les crèches, et bien je renouvelle ma proposition pour terminer de rappeler les agents, jeunes retraités, qui souhaitent revenir à temps partiel pour aider les familles parisiennes.

Je vous remercie.