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Delphine Bürkli à propos du rôle des agents municipaux dans l’action de la Ville

Merci Monsieur le Maire, 

S’il est un pilier que nous partageons tous dans cet hémicycle, c’est l’ambition de défendre un service public solide capable de répondre aux besoins des Parisiens et c’est une évidence. Ce sont les agents qui par leur engagement donnent vie au service public et en garantissent toute la qualité. 

Ce sont 53 000 agents de la ville qui assurent chaque jour l’accueil dans les crèches, la sécurité dans les écoles, la propreté de l’espace public, l’entretien de nos équipements sportifs et culturels, la gestion de nos espaces verts, l’animation de nos quartiers. Sans eux, Paris ne fonctionnerait pas. Et pourtant, depuis plusieurs années maintenant, ces agents expriment un malaise. Un malaise qui n’est pas ponctuel, qui n’est pas lié uniquement au manque de moyens, mais qui procède d’une paire progressive de reconnaissance et de confiance de la part de la collectivité elle-même. La ville a cessé progressivement d’assumer pleinement son rôle d’employeur. Ce malaise s’observe d’abord dans le choix croissant de la ville de recourir à des prestataires privés pour des missions que l’administration municipale a longtemps assumées qu’il s’agisse d’ingénierie, de conduite de projet, de gestion de l’espace public ou même de l’accompagnement des carrières. La ville délègue et au-delà du coût financier dont nous aimerions bien avoir le montant, la ville affaiblit ses équipes et s’éloigne de ce qui fait la force et la fierté du service public parisien : ses agents. 

Ce glissement a eu une autre conséquence importante, l’affaiblissement du dialogue social. Cela se traduit par des décisions structurantes qui arrivent sans concertation suffisante ou qui sont perçues comme déjà décidées. Résultat, les agents ont le sentiment d’être mis à distance. Ce n’est pas une question idéologique, c’est une question de méthode. Un dialogue social, Mesdames et Messieurs, n’est pas une formalité, c’est un outil de travail. C’est ce qui permet l’adhésion, la confiance, l’élaboration collective, lorsque ce dialogue se fragilise, tout le système se tend. Et aujourd’hui, dans ce même temps, de nombreux services publics peinent à fonctionner normalement. Des piscines affichent porte closes et des bibliothèques réduisent leurs horaires. Nous en voyons les effets très clairement dans les écoles. Ce sont aujourd’hui des équipes entières, animateurs, ATSEM, personnel technique, agents d’entretien, intervenants, personnel de restauration qui doivent faire face à des organisations fragilisées. Les directrices et les directeurs d’école ont été mis en difficulté par des réorganisations rapides, là où une concertation approfondie aurait permis d’apporter des améliorations plutôt que des tensions. Les PVP dont la place dans le projet éducatif parisien est essentiel, voient leurs effectifs diminuer, ce qui appauvrit la richesse de l’offre scolaire. Les animateurs et les ATSEM indispensables à la vie quotidienne des enfants alertent depuis des mois sur les sous-effectifs, la complexité des horaires et l’épuisement des équipes. 

Cette situation se retrouve aussi dans les crèches. Dans certains arrondissements, la moitié des places restent vacantes, faute de personnel. Et nous connaissons les conditions parfois insuffisantes dans lesquelles les équipes doivent travailler. Des salles de repos sont encore situées en sous-sol, sans fenêtre, dans des conditions matérielles indignes comment parler d’attractivité ou de qualité de vie au travail dans ces conditions. Alors, ce n’est donc pas un hasard si l’immobilisation se répète. La grève, actuellement en cours dans les écoles à l’initiative des personnels de l’animation s’inscrit dans ce mouvement. Les revendications qu’il portent sont simples et mesurées, des recrutements suffisants, la fin de la précarité des vacataires, un accès renforcé aux formations, des moyens pour accompagner les enfants à besoins particuliers et une rémunération qui reconnaissent vraiment la valeur de leur métier, autrement dit les conditions indispensables pour assurer un service public de qualité. Et si cela se répète dans les crèches, les écoles, les piscines, les bibliothèques, les services techniques, c’est bien qu’il y a un problème global. La ville ne se tient plus assez ceux qui la font vivre. Cela crée du stress, de l’épuisement, une perte de sens et affecte directement la santé mentale des agents. 

Car au-delà de porter un service public à bout de souffle, ce sont nos agents qui doivent affronter en première ligne souvent le mécontentement des Parisiennes et des Parisiens. Et puis dans ce contexte déjà tendu, certaines décisions municipales ont été vécues ces derniers mois comme brutales. Il y en a une notamment qui a profondément marqué les esprits, l’annonce juste avant l’été de l’éventuelle suppression de la DAE sans concertation et moins d’un an avant les municipales. Une décision tombée dont on ne sait où, sans considération pour le devenir des agents ni pour les politiques publiques de cette direction pilote. D’ailleurs, certains membres de l’Exécutif se sont joints à une manifestation des agents et on leur a fait comprendre qu’il n’y avait pas leur place. 

Cet épisode a été vécu comme d’une très grande violence par les agents de la DAE, mais aussi par l’ensemble des agents municipaux qui ont vu une désinvolture et un mépris profond pour leur travail. J’évoquerai également le déménagement de la DRH pour transformer le site en logements sociaux sans plan clair pour accueillir l’administration qui a été vécue comme l’idée que la qualité de vie au travail des agents était secondaire. La ville fait de la création de logements sociaux une priorité, nous le savons, mais cela ne peut pas se substituer à une autre priorité qui est celle d’offrir à nos agents des conditions de travail stables et reconnues. 

Beaucoup d’agents ont ressenti cette décision comme une mise à distance symbolique. Éloigner la direction qui gère le personnel de l’hôtel de ville, de l’Exécutif et du secrétariat général, a été perçu comme un geste de mépris. À cela s’ajoute l’incompréhension suscitée par le choix de quitter des bureaux appartenant à la ville pour installer les agents dans des locaux loués. Alors que d’autres collectivités comme la région ont fait le choix de rationaliser leur implantation administrative, la ville de Paris continue à fonctionner sans planification d’ensemble, ni pour les services centraux, ni pour les services territoriaux. Et au lieu de profiter de ces nouveaux locaux pour regrouper des services aujourd’hui éparpillés, la décision a fragmenté encore davantage l’organisation administrative. 

À cela s’ajoute la question du logement qui est centrale pour l’attractivité d’une ville employeur. La moitié des agents, on le sait, vivent hors de Paris. 10 000 sont en attente d’un logement social. Et malgré un contingent qui devrait théoriquement leur être réservé, moins de 500 logements leur ont été attribués l’année dernière. Comment fidéliser des équipes ? Comment attirer de nouveaux professionnels, quand vivre à proximité du lieu de travail devient un luxe ? Alors, que faire ? 

Il me semble que la réponse tient en une orientation simple. Remettre les agents au centre de l’action municipale. Cela suppose de réinvestir dans l’expertise interne plutôt que d’externaliser. Cela suppose de revaloriser les carrières non pas seulement en offrant des perspectives hiérarchiques, mais en reconnaissant la valeur du travail sur le terrain. Cela suppose d’améliorer véritablement les conditions de travail dans les écoles, dans les crèches notamment. Cela suppose aussi une politique du logement plus volontariste parce que la proximité est un facteur de bien-être et de stabilité et surtout cela suppose que nous reprenions le temps de parler avec nos agents sereinement et collectivement. C’est pourquoi la prochaine mandature devra absolument organiser des assises RH de la ville de Paris réunissant les agents, les directions, les syndicats et les élus : non pas pour refaire un diagnostic que nous connaissons déjà, mais pour construire ensemble des décisions durables, Madame Polski. Il faudra alléger la bureaucratie, simplifier les procédures, redonner de la souplesse au service et surtout remettre des agents sur le terrain là où leur action est la plus reconnue et la plus valorisante. 

Alors Mesdames et Messieurs les élus, on ne défend pas le service public en multipliant les slogans, le défend en soutenant celles et ceux qui le portent. C’est reconnaître leur expertise, leur engagement, leur rôle indispensable auprès des Parisiens pour faire fonctionner notre municipalité. Et aujourd’hui, ils ont besoin de reconnaissance, de stabilité, de confiance. C’est notre responsabilité de les entendre et c’est ainsi que nous pourrons de nouveau donner aux agents les conditions d’exercer leur métier dignement et aux Parisiens, la qualité de service public qu’ils sont en droit d’attendre. 

Je vous remercie. 

Delphine Bürkli à propos du rapport de la chambre régionale des comptes sur l’école élémentaire

Mes chers collègues,

Ce rapport de la CRC dresse un constat précis et sans complaisance. Il met en évidence les tensions démographiques financières, organisationnelles qui appellent de notre part, de la part de la ville de Paris un pilotage plus lucide et plus cohérent. 

Depuis près de 15 ans, Paris connaît une baisse continue des effectifs dans les écoles publiques, – 15 % entre 2019 et 2024, tandis que l’enseignement privé maintient ses positions et représente désormais plus d’un quart des élèves du premier degré, nous l’avions dit en septembre dernier, lors de la communication sur la rentrée scolaire. Après les fermetures de classe et si rien n’est anticipé viendront les fermetures d’école et d’ailleurs elles ont commencé dans plusieurs arrondissements de Paris. 

Alors il faut regarder bien sûr cette réalité en face et s’y préparer, non pas dans la précipitation mais avec méthode et concertation, notamment avec les maires d’arrondissement. Ce rapport pointe aussi la question de la gouvernance. Le projet éducatif territorial de 2021-2026 se voulait ambitieux dans son intention : mieux articuler les temps scolaires et périscolaires, mais il reste entravé par des dysfonctionnements, coordination insuffisante entre les enseignants, les REV et les animateurs, appropriation inégale du projet, manque de temps partagé pour construire une réelle continuité éducative et surtout une filière de l’animation encore trop fragile, avec des personnels qui ne se sentent pas suffisamment considérés. Là encore, c’est une question de moyens mais pas seulement. C’est une question d’organisation, de pilotage, de confiance donnée aux équipes de terrain. 

Cela veut dire de désigner des personnels animateurs et ATSEM en nombre suffisant pour assurer le temps périscolaire, soutenir nos professeurs de la ville de Paris pour le sport, pour les arts plastiques, pour la musique. C’est une spécificité parisienne qu’il faut absolument conserver et là aussi nous peinons à obtenir les moyens nécessaires avec de moins en moins de PVP, d’animateurs, d’ATSEM, sans parler de médecin scolaires, d’assistantes sociales et pourtant, tous sont indispensables dans l’épanouissement des enfants. 

Le sujet des directeurs et directrices d’école parlons-en. Cette question mérite bien sûr là aussi une attention particulière. La Chambre critique le régime dérogatoire de décharge totale non compensé financièrement par la ville de Paris depuis 2019. La dette est de 73 millions d’euros vis-à-vis de l’État et pourtant chacun en convient ici, ces personnels assument des responsabilités considérables souvent face à la complexité administrative, à la gestion des travaux, à la multiplicité des partenaires éducatifs : supprimer les décharges reviendraient à affaiblir l’ensemble du fonctionnement scolaire. Avec mon groupe, nous défendons le maintien de ce régime et demandons surtout que la ville sécurise financièrement et juridiquement cette exception au lieu de s’enfoncer dans un bras de fer avec l’État. 

Sur le plan du patrimoine scolaire, la CRC reconnaît la volonté de la ville de réduire l’empreinte énergétique des bâtiments, mais elle souligne aussi le manque de pilotage, l’absence d’articulation entre politique de rénovation et réalité démographique, le rôle de la collectivité, le rôle des maires d’arrondissement est d’offrir les meilleures conditions d’apprentissage dans nos écoles. Cela veut dire concrètement adapter nos bâtiments aux défis climatiques, mieux les isoler, les connecter au réseau de fraîcheur de Paris et le compte n’y est pas. On se souvient encore de la première semaine caniculaire de juillet, il y a quelques mois, avec des directeurs incitant les parents à sortir leurs enfants de l’école ou des élèves obligés de se réfugier dans des cinémas climatisés de la capitale pendant le temps du centre de loisirs. 

Rénover l’intégralité du parc alors que certaines fermetures sont prévisibles posent questions. Là encore, l’anticipation et la priorisation doivent guider l’action plutôt qu’une approche uniforme. Et au-delà du diagnostic, ce rapport met en lumière un enjeu fondamental, celui de la soutenabilité financière. Les dépenses de fonctionnement augmentent alors que le nombre d’élèves diminue, les investissements se réduisent. Dans ce contexte, il devient urgent de repenser la politique éducative parisienne, non pas pour la restreindre, mais au contraire pour la rendre plus cohérente et plus lisible. 

Et puis je terminerai par cela. Je l’ai dit, redit, dans cette enceinte, il faut revenir à la réforme payante de 2013, imposée à l’époque à marche forcée à l’ensemble de la communauté scolaire. Votre choix qu’aucune autre collectivité n’a retenu d’ailleurs, qu’elle soit de gauche, de droite, du centre, d’organiser la semaine avec un mardi, un vendredi à partir de 15h réservés au TAP et un mercredi après-midi en centre de loisirs. Cette organisation doit être absolument revue pour les familles, pour les équipes encadrantes et aussi et surtout pour l’intérêt de l’enfant. 

Si ce sujet était déjà il y a 10 ans important et vrai, aujourd’hui il y a urgence face aux difficultés que connaît l’école, souvent le mal mené. La difficulté de maintenir les enseignants à Paris, la difficulté de proposer une filière de l’animation robuste. Nous devons nous poser la question du retour de la semaine de 4 jours pour l’enseignement des fondamentaux avec une journée complète le mercredi dédiée aux périscolaires. Parce que je suis convaincue comme beaucoup ici que l’école reste le premier levier d’émancipation et de cohésion. Nous devons en préserver la force et la promesse. 

Je vous remercie Madame la Maire.

Delphine Bürkli à propos d’un programme d’acquisition dans le 9ème

Merci Madame, 

Nous examinons aujourd’hui une délibération importante portant sur la transformation d’un projet de parking, enfin la transformation d’un parking pardon celui de Pigalle, le théâtre Trinité, Jean-Baptiste Pigalle en un ensemble de 101 logements, 42 logements sociaux portés par Paris Habitat et 59 logements en accession libre et de commerce. Alors oui, nous avons besoin de logement à Paris, mais nous devons aussi veiller à ce que chaque opération s’intègre harmonieusement dans son environnement, respecte la qualité de vie des habitants, et fasse l’objet d’une concertation sincère et complète. 

Or, dans ce dossier, je le regrette, ces conditions ne sont pas réunies. Alors, Monsieur Baudrier, vous connaissez ma manière de travailler. Je suis toujours ouverte au dialogue et force de proposition, mais que dire de ce projet, disons-le, pharaonique ? Qui à la ferveur d’un certificat d’urbanisme signé à la hâte par Emmanuel Grégoire ne rentrera pas dans les nouvelles dispositions du PLUB qui, je le rappelle, a été adopté l’an dernier dans cette enceinte. Que dire d’un projet dont l’achèvement est lointain, pas avant 2030- 2031, qui va donc faire fit de toutes les nouvelles dispositions préconisations du PLUB notamment relative aux démolitions. Quel est l’impact environnemental d’un tel chantier ? D’un tel projet ? Quid de la préservation de la biodiversité au cœur de la nouvelle Athènes, des jardins aux alentours. Rien de tout cela n’a été mené malheureusement. Est-ce que ce projet une fois terminé, validé sur la base d’un PLU qui date de 2006, une autre époque. 

Est-ce que ce projet répondra aux enjeux environnementaux socio-économiques des années 2030-2040 ? Je n’en suis pas convaincue. Si j’ai pu rencontrer les équipes d’Emerige alors seule initiative d’ailleurs en début d’année si j’ai souhaité réunir en présence des promoteurs, les riverains et les acteurs du quartier à la rentrée à la mairie du 9e pour leur faire part de ce projet et ouvrir le champ de la concertation, je déplore vraiment que sur ce sujet si important pour la ville, aucune réunion préalable, malgré mes demandes, n’ait été organisée entre la mairie du 9e et vos services entre nous et vous ou avec Madame l’adjointe en charge de l’urbanisme. 

D’ailleurs, j’apprends en marge de ce conseil, il y a tout juste une heure que Madame El-Aaraje a signé le permis de construire en donnant un avis favorable alors que le porteur de projet n’a pas répondu, n’a répondu d’ailleurs à aucune des interrogations soulevées pendant la phase de concertation. Et je rappelle les points soulevés, je le répète, l’impact environnemental : aucune étude d’ensoleillement ni d’impact lumineux n’a été fourni alors que les volumes bâtis sont considérables. Les balcons prévus sur certaines façades inquiètent fortement les habitants, les risques de nuisance sonore, les effets de caisse de résonance, les vis-à-vis directs. J’ai demandé qu’un diagnostic acoustique complet et indépendant soit mené avant toute délivrance de permis. Pas de réponse. 

Autre sujet majeur quand même, la disparition de 600 places de stationnement du parking Pigalle théâtre Trinité dans un secteur qui concentre la plus grande densité de théâtre et de salles de spectacles de Paris. Casino de Paris, Mogador, Saint-Georges, théâtre de Paris, Fontaine, la Bruire pour n’en citer que quelques-uns. Épicentre du théâtre parisien, formidable poumon culturel économique de Paris. Là encore, aucune étude de circulation, aucune analyse d’impact sur la fréquentation où la desserte n’a été menée et c’est une erreur. 

Quel impact pour le cadre de vie des riverains ? Des flux de circulation en plus ? Un parking à ciel ouvert ? Ah non merci, nous n’en voulons pas. Alors sans réponse du porteur de projet, sans étude, je n’avais pas d’autre choix que de donner un avis défavorable sur ce permis. 

Enfin, un mot sur le choix de l’opérateur Paris Habitat. Je redis que ce bailleur n’est pas le plus adapté à ce site. Nous connaissons, vous et moi, toutes les difficultés persistantes dans la résidence voisine, rue de la Tour des Dames. Nuisances fortes, insécurité, manque de gestion de proximité. Les locataires, y sont d’ailleurs les premières victimes puisque ils dénoncent cette situation depuis des mois. J’ai demandé là aussi que la ville dès janvier étudie le choix d’un autre opérateur social capable d’assurer un accompagnement de terrain et une mixité résidentielle apaisée. Pas de réponse là non plus. 

Alors le 9e n’est pas hostile à la création de logement. Au contraire, nous avons accompagné, soutenu de multiples créations de logements. J’ai moi-même proposé en tant que maire à la ville des immeubles susceptibles d’être transformés en logement dans le cadre de la concertation sur le PLUB. Mais nous exigeons, j’exige simplement des projets exemplaires respectueux des habitants, du patrimoine, des mobilités et mené dans un esprit de transparence et de concertation et par conséquent l’état actuel des choses, je suis dans l’obligation de voter contre cette délibération. 

J’en appelle donc à plus de méthodes, plus d’écoute, plus de coordination. Paris ne peut pas se construire contre ses arrondissements et ses habitants. Elle doit se construire avec eux. J’espère pouvoir être entendue. Je vous remercie.

Delphine Bürkli à propos de la rentrée scolaire 2025

Merci Madame la Maire,

Paris dispose d’un patrimoine bâtimentaire éducatif exceptionnel. Des écoles de qualité, des enseignants et des personnels municipaux engagés, des classes moins chargées que dans d’autres villes de France entre 20 et 25 élèves par classe, c’est une réalité et nous devons absolument la préserver. 

Parce qu’il y a d’abord une densité plus importante d’élèves au mètre carré à Paris qu’en province et la taille des salles de classe, des cours et des préaux est plus modeste dans nos écoles parisiennes. 

Et puis, il faut être capable de répondre à la diversité des profils des élèves et de mieux les accompagner dans un environnement adapté. Le rôle de la collectivité, notre rôle de maire d’arrondissement est d’offrir les meilleures conditions d’apprentissage dans nos écoles. Cela veut dire concrètement adapter nos bâtiments au défi climatique, mieux les isoler, les connecter au réseau de fraîcheur. Et sur ce sujet, on est loin du compte. 

On se souvient encore des récents épisodes caniculaires avant les vacances d’été et des directeurs incitant les parents à sortir leurs enfants de l’école surchauffée ou des élèves qui se sont réfugiés avec leurs enseignants ou leurs animateurs dans des cinémas climatisés de la capitale pour trouver un peu de fraîcheur. 

Cela veut dire aussi mettre des moyens et des personnels animateurs et ATSEM en nombre suffisant pour assurer le temps périscolaire. Soutenir nos professeurs de la Ville de Paris pour la pratique du sport, des arts plastiques et de la musique. Une spécificité parisienne à conserver et à amplifier. Et là aussi, nous peinons à obtenir les moyens nécessaires avec de moins en moins de PVP. Sans parler de la médecine scolaire qui est en sous-effectif chronique et pourtant tous ces métiers sont indispensables à l’épanouissement des enfants. 

Quant aux directrices et directeurs des écoles, ils ont subi de plein fouet l’an dernier vos hésitations à prendre en charge financièrement ces six dernières années lors des charges d’enseignement. Une spécificité là aussi parisienne depuis 40 ans, ce qui a déstabilisé l’ensemble de la communauté scolaire. Non seulement nous souhaitons que leur décharge soit maintenue, que leur rôle soit soutenu et renforcé et que leur soit confié de nouvelles prérogatives comme un budget d’autonomie pour l’entretien courant des écoles. 

Et puis nous ne pourrons pas faire l’économie d’une remise à plat enfin des rythmes scolaires que vous avez mis en place dans la douleur il y a 11 ans. Cette réforme de 2013 doit une bonne fois pour toutes être évaluée d’un point de vue financier organisationnel pour les familles, pour les équipes d’encadrement, mais aussi et surtout du point de vue de l’intérêt de l’enfant. Parce que nous soutenons l’école publique, qu’elle porte en elle une mission d’élévation et d’épanouissement, nous devons aussi mettre sur la table la question du retour de la semaine de 4 jours pour l’enseignement des fondamentaux avec une journée complète le mercredi dédiée aux périscolaires et des études surveillées à partir de 16h30 les mardis, les lundis, mardis, jeudis et vendredis. 

On sait tous la difficulté de recruter des enseignants qui habitent souvent loin de Paris, de trouver des remplaçants en cas d’absence ou de temps partiel et puis pour les REV (Responsables Educatif Ville) et les animateurs, ne serait-il pas plus efficace pour eux et leurs conditions de travail d’avoir un emploi du temps plus stable et surtout moins haché ? Autant de sujets que nous ne pouvons plus mettre sous le tapis à Paris et que nous devrons regarder en face. 

Je vous remercie.

Delphine Bürkli à propos de la création d’un site remarquable pour la butte Montmartre

La Butte Montmartre est sans conteste l’un des paysages urbains les plus emblématiques de Paris. Son relief sans pareil, son tissu ancien de ruelles étroites, ses escaliers pittoresques, ses places, ses jardins sans oublier ses vues spectaculaires sur la capitale en font bien sûr un site d’exception. 

Elle abrite aussi un patrimoine historique, architectural, culturel de premier plan associant monuments classés, bâtis anciens, lieu de mémoire et au lieu de la création artistique, le magnifique musée de Montmartre, rue Cortot et son équipe remarquable en témoigne. 

Montmartre occupe une place centrale dans l’histoire de Paris et dans l’imaginaire collectif. Et pourtant, malgré son caractère singulier, ce quartier ne bénéficie à ce jour d’aucun dispositif global de protection à la hauteur de ses spécificités. Il est donc légitime, comme le souligne Véronique Bucaille et le groupe Demain Paris de poser la question des outils adaptés pour mieux préserver cet ensemble. 

Le site patrimonial remarquable “SPR” peut-être effectivement l’un de ces outils pour nous permettre de porter une vision cohérente à l’échelle du quartier en conciliant protection et régulation du patrimoine pour encadrer la mise en valeur et l’évolution d’ensemble urbain homogène et remarquable. 

Ce SPR s’inscrirait d’ailleurs dans une dynamique plus large portée par les acteurs locaux en lien avec le projet de classement de Montmartre au patrimoine mondial de l’UNESCO en tant que paysage culturel vivant.

Et cette démarche que vous appelez de vos vœux dans ce document est déjà engagée par l’État dont c’est la compétence dans le cadre de la mise en œuvre de la protection de l’ensemble Paris Rive de Seine et de ses abords et qui concerne bon nombre d’arrondissements. Montmartre en fait partie tout comme le quartier de la Nouvelle Athènes et je m’en félicite dans le 9e. 

Seulement à Montmartre les enjeux dépassent le seul patrimoine bâti, c’est l’ensemble du tissu social, culturel et vivant qu’il s’agit de préserver face à un tourisme de masse, vous l’avez dit, à la pression foncière et aux grandes difficultés, voire au déclin des commerces de proximité. 

Le quartier accueille près de 12 millions de visiteurs par an, concentré sur un périmètre restreint avec des conséquences directes sur la vie quotidienne des habitants du 18e. Et je crois savoir qu’il y a des habitants du 18e dans les travées que je salue chaleureusement. 

Quotidien des habitants du 18e et pas seulement, aussi du 9e. Et nous continuons malgré nos alertes et nos avertissement de subir la pollution et l’encombrement de bon nombre de cars de tourisme parce que l’emplacement de stationnement de ces cars côté 9e derrière la cité Jacques Decour, boulevard Marguerite de Rochechouart pour acheminer tous ces touristes et reste inapproprié. Nous attendons en vain des solutions de la Ville de Paris pour remédier à cette situation. 

Parce que la ville a un rôle majeur à jouer en matière de gestion de l’accessibilité, de régulation des flux touristiques, d’aménagement de l’espace public, de la préservation du cadre de vie des Parisiens. C’est une responsabilité pleinement municipale que de garantir un équilibre entre l’activité du quartier et la qualité de vie de ses habitants. 

Cela passe par des choix clairs en matière de circulation, de tranquillité publique, de maintien du commerce de proximité, de services essentiels à la vie locale. Alors, le SPR ne réglera pas tout et c’est la complémentarité entre l’action de l’État, celle de la Ville, qui permettra de répondre aux défis du quartier. Alors, il ne s’agit pas de multiplier les demandes dans tous les sens, mais de travailler en bonne intelligence avec l’État, déjà engagé sur le sujet et avec les habitants, les acteurs associatifs, les acteurs économiques, avec la Mairie du 18e, ses élus d’arrondissements qui connaissent et vivent leur quartier au quotidien. 

Si nous partageons l’objectif de cette niche et que nous saluons l’engagement du groupe Demain Paris pour la protection de Montmartre, nous ne sommes pas convaincus que les ressorts utilisés pour offrir à la butte un statut spécifique soient les plus opportuns. C’est dans cet esprit que nous avons choisi de nous abstenir sur cette délibération et je vous remercie. 

Delphine Bürkli à propos de la situation de l’écrivain Boualem Sansal

Merci Madame la Maire, 

À travers ce vœu, nous voulons réaffirmer notre soutien plein et entier à Boualem Sansal, l’ami proche de Kamel Daoud et je remercie très sincèrement Marie-Caroline Douceré et la réponse de Jean-Luc Roméro au titre de l’Exécutif pour ce soutien réaffirmé à cet immense écrivain. Ici nous voulons réaffirmer le soutien à Boualem Sansal, cet homme de lettre, qui a la double nationalité française et algérien, ce grand écrivain qui a la passion des mots et de la liberté et qui depuis 200 jours maintenant est détenu arbitrairement en Algérie. Alors il est en prison mais vous allez me dire “Mais pourquoi au juste ?”. 

Coupable de quoi ? Coupable d’avoir pensé, coupable d’avoir écrit librement critiquant le pouvoir algérien, il a plus de 80 ans, il est gravement malade, il a besoin de soins et nous ne pouvons pas nous taire bien au contraire. 

Nous étions avec mon collègue maire du 17e, Geoffroy Boulard il y a quelques semaines présents pour la manifestation pour Boualem Sansal. Ici en France où la liberté d’expression est un pilier de notre démocratie, notre devoir aujourd’hui est de tout faire pour le faire revenir en France. Nous avons affiché son portrait sur la façade des mairies du 5e, du 17e, du 15e de Paris Centre et du 9e arrondissement bien sûr depuis le mois 16e pardon aussi avec Jérémy Redler, Florence Berthout, Philippe Gougeon, Ariel Weil pour Paris centre. D’autres maires à travers la France ont fait de même, de même que la région Île-de-France, la région Occitanie, toutes ces collectivités ont refusé le silence parce que tous ont compris qu’en défendant Boualem Sansal nous défendions nos valeurs. 

Je rappelle aussi que la sénatrice Catherine Dumas avait déposé un vœu au nom d’Union Capitale en décembre dernier, qui interpellait la Ville de Paris déjà sur le sort de Boualem Sansal. Alors aujourd’hui nous vous appelons de nos vœux cher Jean-Luc, nous appelons de nos vœux que la Ville de Paris en face de même et condamne fermement la détention de Boualem Sansal et appelle à sa libération immédiate et sans condition décerne la citoyenneté d’honneur à Boualem Sansal en reconnaissance de son engagement littéraire humaniste et démocratique. 

Affiche publiquement également son soutien comme nous l’avons fait dans nos mairies d’arrondissement à travers l’installation d’un portrait de Boualem Sansal sur la façade de l’Hôtel de Ville et puis s’engage à soutenir ou à coorganiser comme nous l’avons fait également avec Geoffroy des événements culturels pour rappeler l’importance de la liberté d’expression et du combat des intellectuels dans les régimes répressifs. 

Merci Monsieur. 

Delphine Bürkli à propos de la convention citoyenne sur les droits de la Seine

Merci Madame la Maire, Mesdames et Monsieur, 

Pendant des décennies, notre ville a tourné le dos à la Seine, l’enserrant dans du béton, la reléguant au rang de décor plus que de bien commun. Et pourtant, elle est là, bien présente, ancrée dans notre territoire, notre histoire commune, et plus que jamais au cœur des enjeux écologiques à venir.

C’est dans cet esprit que nous accueillons favorablement les travaux de la Convention citoyenne pour les droits de la Seine. Ce processus a permis à des Parisiennes et des Parisiens, tirés au sort, de penser ensemble un nouveau rapport à notre fleuve, avec sérieux, humilité et une ambition que nous saluons. Merci Madame la Maire pour avoir pris cette initiative. 

Nous partageons plusieurs constats issus de leurs travaux : la nécessité de repenser la Seine comme un écosystème vivant, de mieux concilier ses usages, de renforcer sa protection, et surtout de lui redonner une place centrale dans notre ville. Oui, la Seine doit redevenir un axe de respiration, de fraîcheur, de biodiversité, mais aussi un levier majeur pour la logistique fluviale et des mobilités alternatives, moins polluantes. 

Avec Maud Gatel, avec l’ensemble de mon groupe nous sommes favorables à une gouvernance renforcée et plus transparente du fleuve. L’idée d’un Parlement de la Seine, si elle mérite d’être approfondie, va dans le bon sens : celui d’une plus grande démocratie environnementale, où les citoyens ne sont plus cantonnés à des rôles consultatifs mais deviennent de véritables acteurs de la décision.

Nous serons toutefois vigilants à ce que cette ambition se traduise dans les faits. La reconnaissance d’une personnalité juridique de la Seine, par exemple, pose des questions complexes, qu’il ne faut pas éluder, notamment en matière de compétence, d’application du droit, de coordination entre acteurs. Nous ne devons pas promettre plus que ce que nous sommes capables d’instituer durablement. 

Mais je veux retenir l’essentiel : cette convention est une respiration démocratique et écologique. Elle nous rappelle qu’il est temps de réconcilier la ville et le fleuve, de penser la nature comme sujet et non comme contrainte, de faire de la Seine une alliée face aux défis climatiques.

Et puisque l’avenir de l’eau à Paris ne se limite pas à la Seine, notre groupe appelle à aller plus loin et à redécouvrir un trésor oublié : la Bièvre. Cette rivière, ensevelie sous nos pieds depuis un siècle, qui traversait jadis les 5e et 13e arrondissements, irriguant faubourgs et ateliers. J’ai lu ce matin dans le Parisien, les déclarations de votre adjoint Dan Lert, qui vont dans le bon sens désormais et c’est vraiment une bonne chose car sa réouverture partielle, déjà engagée en amont par plusieurs communes, offrira à Paris une formidable opportunité de renaturation, de désimperméabilisation et de reconnexion avec son histoire. Elle permettra de créer des corridors de biodiversité, de nouveaux îlots de fraîcheur et des espaces de respiration pour les habitants.

La Seine comme la Bièvre doivent redevenir des priorités concrètes pour bâtir une ville plus résiliente et plus adaptée aux défis climatiques.

Au-delà de la question emblématique de la baignabilité de la Seine, qui a été rendue possible, et vous l’avez dit Madame la Maire, aussi grâce à l’engagement personnel de Marc Guillaume, il nous faut désormais aller plus loin pour développer les activités logistiques qui doivent se marier harmonieusement à notre paysage urbain. Vivre avec la Seine, c’est penser à de nouveaux usages durables et concrets du fleuve pour une ville plus respirable mais aussi pour soutenir l’emploi, pour soutenir le développement économique de notre capitale. Le développement du transport fluvial doit devenir une priorité, sa part modale aujourd’hui est de 6%. Elle doit tripler ces dix prochaines années, c’est l’ambition partagée de l’État, de la Ville mais pas seulement, du Havre, de Rouen dans le cadre d’Haropa port, de la région Ile-de-France. 

Ce transport constitue une alternative crédible, écologique et silencieuse au transport routier, tant pour les marchandises que, demain peut-être, pour les personnes. Redonner sa place au fleuve, c’est aussi cela : faire en sorte qu’il irrigue à nouveau nos mobilités, notre logistique urbaine, nos imaginaires collectifs.

Donc à travers cette délibération, notre groupe veut exprimer un soutien clair à la dynamique engagée. Et puis nous prenons l’engagement ce matin de la faire vivre, l’évaluer, et l’enrichir. Je vous remercie.

Delphine Bürkli à propos du budget supplémentaire de la ville pour 2025

Merci Madame la Maire, 

Le budget supplémentaire qui nous est présenté aujourd’hui traduit malheureusement à nouveau un manque d’anticipation et de prévision de votre part. 

Et qui nous inquiète, sur la réalité des finances de notre ville. Lors du dernier débat budgétaire la contribution des collectivités redressement des finances publiques dans le cadre du PLF été estimé à 5 milliards d’euros par le gouvernement Barnier malgré ces annonces vous n’avez pas tenu compte des conséquences financières que cela aurait sur les finances de la ville de Paris : cette charge est in fine ramenée à 2,2 milliards mais aucune adaptation budgétaire sérieuse n’a été envisagée par la municipalité. 

Malgré une hausse de 295 millions d’euros des recettes de fonctionnement, les dépenses augmentent dans quasiment les mêmes proportions : plus 172,8 millions d’euros sans dégagement massif net d’épargne substantiel, ni réorganisation vers des priorités budgétaires clairement assumées.  Alors si plusieurs d’entre vous se sont déjà longuement exprimés sur l’état alarmant des finances de la ville, je souhaite pour ma part recentrer notre regard sur les arrondissements.

Parce que les arrondissements c’est la proximité. Ce mot de proximité que vous aimez tant brandir dans vos discours également en faire des affiches dans les rues de Paris encore récemment, mais un mot qui dans la réalité dans les actes se vide de son sens et surtout de ses moyens. Car ce que l’on constate aujourd’hui c’est que cette proximité que vous revendiquez haut et fort est en réalité la première, la première à sacrifier sur l’autel d’une gestion financière alarmante à travers des arbitrages budgétaires qui se traduisent unilatéralement par des coupes sévères et qui de fait déstabilisent aussi toute l’administration et donc nos services publics. 

Pour les arrondissements précisément les chiffres parlent d’eux-mêmes la dotation d’animation locale passe de 14,25 millions d’euros à 14,1 millions d’euros une baisse peut-être symbolique sur le papier mais qui pèse concrètement sur les initiatives de terrain sur la vie associative et sur la dynamique locale. 

La dotation de gestion locale elle, chute brutalement de 152,9 millions d’euros à 145,8 millions d’euros, ce sont plus de 7 millions qui disparaissent des marges de manœuvre quotidienne de nos mairies d’arrondissement. Et la dotation d’investissement est réduite quasiment de moitié de 5,6 millions d’euros à 3,1 millions d’euros, moins 2,5. Autant de projets reportés, annulés ou réalisés au rabais. 

Au total, ce sont près de 10 millions d’euros qui disparaissent du budget des arrondissements entre le budget primitif 2025 et aujourd’hui. Mais plus problématique encore cette année vous avez décidé unilatéralement de ponctionner les excédents des arrondissements malgré leur gestion rigoureuse et cela en dépit des règles l’article L 2511 45 du CGCT est pourtant très clair je cite “Le solde des excursions de l’état spécial est reporté de plein droit.” Dans le 9e arrondissement, ce sont 241 320 € issus de notre propre gestion que nous voyons nous envoler sous nos yeux.

Alors nous prenons acte de cette décision mais nous ne pouvons que nous inquiéter du signal qu’elle envoie. Les arrondissements sont sommés de faire plus avec moins, pendant que la ville tente de masquer son déficit structurel en puisant dans leur caisse. Cette manière de faire est non seulement injuste mais profondément contre-productive parce que ce sont nos concitoyens qui en paient les conséquences, ce sont leurs projets, leurs attentes, leurs engagements qui sont bafoués, mais au-delà des conséquences budgétaires il s’agit là d’un signal politique désastreux qui dit aux élus locaux que leur gestion ne compte pas que leur autonomie est illusoire et que la proximité est une variable d’ajustement. 

Alors soyons lucide la ville n’a plus les moyens de ses ambitions, l’organisation des JOP l’an dernier a été une formidable opportunité pour obtenir des crédits indispensables des pouvoirs publics, du COJO, pour livrer des aménagements structurants on parle des pistes cyclables, des équipements sportifs mais pas seulement je pense aussi aux forêts urbaines qui sont financées grâce au fond vert mis en place par le gouvernement. 

Malgré cela le mur de la dette est là et il est massif et au lieu d’assumer une révision de ses priorités vous choisissez de déshabiller, de siphonner les arrondissements pour tenter de sauver la face mais ça ne suffira pas et tout le monde le sait je vous remercie.

Delphine Bürkli à propos de la restructuration de la cité scolaire Jacques Decour (9e)

Merci Madame la Maire, 

Cette délibération est une très bonne nouvelle. Il y a un an ici même, je tirais la sonnette d’alarme sur l’avenir de la cité scolaire Decour et lançais un appel pour que les travaux de ce site exceptionnel commencent le plus vite possible. 

La communauté éducative de Decour les attend depuis très très très longtemps. Depuis le dialogue entre la Ville, la Région et le rectorat a repris. Les services de la région et de la ville de Paris ont travaillé ensemble dans la même direction et je sais l’investissement qui a été le vôtre Monsieur le Premier adjoint. 

Votre investissement personnel avec James Chéron le vice-président en charge des lycées pour faciliter justement ce dialogue et aboutir à la délibération qui nous est présentée aujourd’hui. 

La région nous a fait part, vous a fait part, de sa décision de commencer les travaux le plus rapidement possible. La chapelle et le théâtre dès cet été. Le ravalement du lycée à partir de novembre. 

Lors d’une réunion de travail avec la Région à laquelle j’ai participé le 12 mars, vous avez soutenu l’une des options proposées par la Région que les travaux soient engagés en même temps sur la partie collège, qui me semble être un scénario le plus avantageux puisqu’il nous permettra à la fois d’optimiser le chantier en terme de phasage, en terme de délai, en terme de coût et de bénéficier à plein du plan de délestage de la CMR qui a été construit avec le rectorat et donc de réouvrir comme nous le souhaitons tous le collège le plus rapidement possible. 

D’où cette proposition d’amendement, de vœu, comme vous voulez, à cette délibération, pour que nous puissions tenir cet objectif de respecter le calendrier ce qui suppose l’engagement de la ville sur l’affermissement des tranches optionnelles 1 et 2 du marché de maîtrise d’œuvre dès la notification du marché et dès que l’étude avant projet définitif soit validée soit en novembre 2025. 

Je vous remercie et je remercie bien sûr les services de la ville d’avoir travaillé à cette délibération et à ce que ces travaux démarrent désormais le plus vite possible. 

Delphine Bürkli à propos du métro pour tous et de l’accessibilité de la ligne 6

Merci Madame la Maire, 

À travers cette délibération, je veux remercier la ville de Paris d’être au rendez-vous de la main tendue de la région Île-de-France pour le financement de la mise en accessibilité de la ligne 6. 

J’ai envie de dire enfin. Enfin. Dommage qu’il me semble que la majorité ici et là depuis 25 ans. Que monsieur Huchon était président de Région et qu’on aurait pu aborder, ce sujet aurait pu être mis sur la table depuis bien longtemps. C’est pour vous répondre cher Monsieur puisque il semblerait que vous n’ayez pas toutes les informations. 

Ce projet s’inscrit dans le grand chantier du métro pour tous lancé par Valérie Pécresse l’an dernier au lendemain des Jeux paralympiques. Nous étions d’ailleurs ensemble avec vous David Belliard en octobre au siège de la région avec l’État, avec la Ville, avec la RATP, avec les associations, avec la SNCF pour partager cette grande ambition.  

C’est un chantier complexe mais un chantier exaltant un investissement de 20 milliards d’euros sur 20 ans qui doit débuter par la ligne 6. Un chantier indispensable d’accessibilité du réseau historique du métro qui va bien sûr changer la vie de millions, de millions de franciliens. 

Alors ce qui est sûr c’est que comme pour l’organisation des Jeux olympiques d’ailleurs ce n’est que collectivement que nous pourrons porter et réussir ce chantier. Région, Ville, État en lien étroit avec Île-de-France mobilités en tant qu’autorité organisatrice des mobilités en Île-de-France, dont le rôle est central dans sa mise en œuvre avec les opérateurs. 

Nous savons aussi la mobilisation et les attentes très fortes des attentes légitimes des Franciliens et en premier lieu des Parisiens en la matière. Cette accessibilité partout sur ce réseau doit être absolument construite avec et pour les usagers dans un partenariat renforcé avec les associations qui les représentent. 

Je pense à l’APF France Handicap la FM Téléthon l’APPT (association des personnes de petites tailles) la CFPSAA (Confédération française pour la promotion sociale des aveugles et ambiyopes) les papillons blancs, l’Unanimès, l’UNAPEI (Union nationale des associations de parents d’enfants inadaptés) mais aussi Corerpa Île-de-France qui font toutes un travail absolument remarquable et nous voulons avec elles un dialogue continu, structuré et ambitieux, à la hauteur des enjeux essentiels que nous partageons. 

Je veux profiter aussi pour la bonne information de l’ensemble de mes collègues de cette délibération pour souligner que le réseau de transport francilien dépasse aujourd’hui les 300 gares accessibles soit cinq fois plus en 8 ans grâce au volontarisme de la région Île-de-France.

Île-de-France mobilités de gares et de connexions. C’est bien de le dire parce que je pense que vous ne l’auriez pas dit. C’est 96 % du réseau francilien RER et transilien qui est désormais accessible. Dernièrement c’est la gare du Pont Cardinet dans le 17e arrondissement, une ligne ferroviaire importante qui a bénéficié travaux de réaménagement et d’accessibilité. C’est le prolongement de la ligne 11. C’est le prolongement de la ligne 14 inaugurée l’an dernier avec de nouvelles stations 100 % accessibles. 

C’est aussi un réseau de bus 100 % accessible à Paris grâce à des aménagements financés par Île-de-France mobilités. Petit bémol sur le bus, nous regrettons, enfin je regrette que la vitesse commerciale se soit effondrée ces dernières années compte-tenu notamment de la politique routière de la ville de Paris passant de 15 km/h en 2000 à 9 km/h en 2024, une moyenne qui cache des disparités inquiétantes avec certaines lignes circulant à une vitesse inférieure à celle de la marche.

Je note une inflexion de la ville en la matière qui est prête désormais à revoir les conditions de circulation des lignes les plus utilisées. C’est une bonne chose. J’entendais aussi il y a quelques minutes, quelques heures la maire de Paris dire que les transports en communs sont importants. C’est pas vraiment la tonalité de son article dans l’équipe le 28 août dernier hein puisque les transports en commun ce n’était pas son affaire. Donc tout ça va dans la bonne direction et franchement c’est une bonne chose.

Très concrètement pour obtenir ses résultats sur l’accessibilité la Région a multiplié par deux son budget, ce qui nous permet de rivaliser aujourd’hui avec le réseau Londonien. 

L’accessibilité au transport est un enjeu majeur. Il est une nécessité pour tous de donner les mêmes droits et les mêmes accès quelles que soient les capacités physiques ou cognitives de chacun. L’accessibilité de ce métro historique reste un défi d’autant plus dans un contexte de vieillissement de la population parisienne pour répondre aux besoins de chacun en prenant en compte chaque situation mais aussi garantir l’autonomie des usagers à toutes les étapes de leur parcours sans distinction ni logique d’assistanat. 

Cette accessibilité passe aussi par un air plus pur dans les enceintes souterraines. C’est un enjeu de santé publique le traitement de l’air qui est un sujet qui me tient particulièrement à cœur à la fois comme Maire mais aussi dans mes fonctions à Île-de-France mobilités. Bref cette délibération va dans le bon sens et je ne peux que m’en féliciter bien sûr nous la voterons dès demain. 

Merci. 

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