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Béatrice Lecouturier à propos du rapport d’activité 2025 du Conseil parisien des Européens

Chers amis européens, 

C’est toujours une grande joie de vous accueillir pour nous, élus MoDem et Indépendants car comme vous le savez pour nous, l’Europe fait partie de notre ADN politique et nous croyons fermement que c’est avec l’Europe que la France relèvera ces grands défis. 

Alors, nous attendons toujours vos travaux et propositions pour Paris à la lumière des expériences d’autres capitales européennes qui nous obligent à réfléchir sous un autre angle, à sortir de nos certitudes pour nous ouvrir à de nouvelles politiques de la ville. Alors, que ce soit la végétalisation, la culture, la citoyenneté ou le sport, ces quatre thématiques sur lesquelles vous avez travaillé sont des thèmes structurants pour notre capitale et merci de les avoir choisies. Parmi les propositions fortes que vous nous proposez, notre groupe retiendra particulièrement la création de Rangers dédiés à la nature en ville ou encore l’apport essentiel de la réflexion sur le handicap. 

Vous ouvrez par là, la voie à une conception universelle des usages et des activités où la nature en ville ne doit exclure personne et c’est une excellente chose. Sur le thème de la culture, la ville de Paris rappelle qu’elle est impliquée dans plusieurs réseaux européens et c’est très bien. Mais encore faudrait-il que cet écosystème culturel européen qui est là, d’une base extraordinaire, soit mieux exploité par la Ville de Paris. En tout cas, elle ne l’est pas suffisamment fait d’une manière suffisamment visible. 

Vos travaux ont permis d’identifier des exemples internationaux particulièrement inspirants qui montrent à quel point l’éducation à l’image et au numérique est devenue un enjeu culturel majeur en Europe. Ils ouvrent une voie ambitieuse et nécessaire pour Paris non seulement pour adapter notre politique culturelle aux nouveaux usages numériques, mais aussi de construire une véritable stratégie d’éducation à l’image, à la hauteur des enjeux démocratiques actuels, et je parle bien d’enjeux démocratiques. 

En suggérant des outils concrets comme des hub numériques, des campagnes citoyennes, des formations, des prix, des observatoires, une coordination renforcée des programmes européens, elles esquissent une politique culturelle moderne, innovante, inclusive et structurante. 

Enfin, je terminerai par le sujet de la citoyenneté. Nous ne le répéterons jamais assez. Les Européens ont le droit de vote aux élections municipales. Paris est la ville dans laquelle ils habitent, ils travaillent, ils sortent, ils se soignent. Alors, je lance un appel. Amis européens, allez vous inscrire sur les listes électorales parisiennes ! Exprimez-vous sur la ville que vous voulez. La Ville de Paris porte une réelle responsabilité à faire connaître et savoir ce droit. Nous demandons donc une vaste campagne de communication et vous l’avez très bien fait et très bien dit soit faite notamment en s’appuyant sur les réseaux sociaux, les réseaux associatifs ou les diasporas européennes présentes à Paris comme vous le proposez. 

Bravo pour vos travaux qui font avancer les choses. Vous êtes les meilleurs ambassadeurs pour sensibiliser nos compatriotes européen à s’investir à Paris, dans la ville qu’ils ont choisie mais qui n’est pas toujours aussi accueillante ni facile à vivre qu’ils l’auraient imaginée en arrivant et ils nous l’ont dit. 

Pour terminer, nous voterons bien évidemment votre vœu pour améliorer l’accès au sport à toutes et à tous à Paris en passant notamment par la promotion d’un sport accessible et inclusif. Je vous remercie.

Alexis Govciyan à propos de la protection et libération des prisonniers arméniens en Azerbaïdjan

Madame la Maire,

Avec Rachida Dati, Maud Gatel, Delphine Bürkli, Jean-Didier Berthault, Brigitte Kuster et l’ensemble des élus du groupe Changer Paris et MoDem et Indépendants, j’ai l’honneur de présenter ce vœu portant sur la demande de protection et de libération des prisonniers politiques arméniens actuellement détenus en Azerbaïdjan. 

La question arménienne tant sur le plan de l’histoire et de la mémoire que sur celui de la République d’Arménie et de la République du Karabakh d’Artsakh est une cause majeure défendue par l’ensemble des élus des groupes politiques du Conseil de Paris. 

Dans notre hémicycle, cette question est revenue à plusieurs reprises dès le début de la guerre d’agression lancée par l’Azerbaïdjan contre la République arménienne du Haut-Karabakh. Ce processus a conduit à un nettoyage ethnique provoquant l’occupation totale du territoire d’Artsakh, l’assassinat de milliers d’Arméniens et le déplacement forcé de plus de 120 000 civils vers la République d’Arménie. 

L’ensemble des milieux politiques, intellectuels et associatifs français se sont mobilisés pour dénoncer cette agression et pour tenter de soutenir, défendre, voire sauver un Artsakh arménien dont l’existence physique, historique et culturelle était et demeure plus que jamais menacé. C’est dans cet esprit que notre Conseiller de Paris a attribué au peuple du Haut-Karabakh la citoyenneté d’honneur de la Ville de Paris outil de protection diplomatique et humanitaire pour continuer d’apporter aux victimes une visibilité internationale, une protection morale et une légitimité renforcée dans les démarches politiques de mobilisation. 

Aujourd’hui, une urgence humanitaire nous conduit à présenter au Conseil de Paris l’initiative d’une action rapide inscrite dans la durée pour la libération des 23 prisonniers politiques arméniens détenus par l’Azerbaïdjan et parmi lesquels figurent d’anciens ou actuels responsables politiques institutionnels du Haut-Karabakh. Lors d’une audience judiciaire récente à Bakou, le procureur a en effet requis des peines de réclusion à perpétuité pour nombre d’entre eux, et des peines très lourdes pour d’autres. 

Pour toutes ces raisons, nous demandons que le Conseil de Paris se prononce sur la protection et la libération de ses prisonniers politiques et organise avec l’ensemble des groupes politiques une manifestation d’envergure mettant en lumière les conditions de détention arbitraire et l’impérieuse nécessité de leur libération et que par ailleurs les photos et les noms soient affichés sur la façade de l’hôtel de ville dans les plus brefs délais. 

Alexis Govciyan à propos du sommet des maires européens contre l’antisémitisme

Merci Madame la Maire,

Mes chers collègues,

Vous nous soumettez aujourd’hui une convention à conclure entre la Ville de Paris et l’organisation “Combat Antisemitism Movement” relative à l’organisation d’un sommet des maires européens contre l’antisémitisme qui s’est déjà tenu les 19 et 20 novembre 2025 et vous sollicitez aujourd’hui notre approbation. 

Aux côtés de “Combat Antisemitism Movement” depuis 2021, je souhaite en premier lieu saluer l’engagement exemplaire de l’ensemble de ses dirigeants et je tiens à leur réaffirmer le soutien plein entier de notre groupe MoDem et Indépendants dans ce combat fondamental. 

Comme vous le savez, le groupe MoDem et Indépendants est pleinement mobilisé dans la lutte contre l’antisémitisme. C’est donc en cohérence avec cet engagement que nous voterons en faveur de cette délibération. Cette détermination est d’autant plus nécessaire que l’actualité toute récente, marquée par des attentats antisémites survenus à Sydney, nous rappelle tragiquement que la haine des juifs n’appartient ni au passé, ni à un seul territoire, mais constitue une menace globale bien réelle persistante et violente. 

Pour autant, la méthode retenue par l’Exécutif parisien pour l’organisation et le suivi de cet événement pourtant majeur nous étonne car le sommet s’est tenu alors même que le Conseil de Paris était réuni en séance plénière au mois de novembre dernier. Pourquoi cette convention n’a-t-elle pas été soumise au vote à cette occasion ? D’autant plus que nous avons précisément débattu lors de la séance de novembre du plan parisien de lutte contre le racisme et l’antisémitisme. Ce contexte aurait offert un cadre particulièrement pertinent pour engager une réflexion collective sur la portée politique de ce sommet, sur ses objectifs et sur les engagements concrets que la ville entendait en tirer. 

Or, la délibération qui nous est soumise aujourd’hui intervient a postériori sans qu’aucun élément précis ne nous soit communiqué sur le contenu du programme, la nature des échanges ou les conclusions des travaux. Vous affirmez dans votre projet de délibération que l’accueil pour Paris de ce sommet devait permettre d’adresser un message fort, de produire des retombées directes pour les Parisiennes et les Parisiens, d’alimenter les politiques éducatives, culturelles et citoyennes locales et de renforcer la prévention des discriminations, consolider, le vivre ensemble dans la capitale. 

Mais qu’en est-il concrètement ? Quels enseignements en ont été tirés et quels effets mesurables peuvent aujourd’hui être identifiés ? Si cette délibération nous avait été soumise en amont de la tenue du sommet, nous vous aurions demandé d’aller au-delà de déclaration d’intention pour inscrire cette initiative dans une réflexion politique de fonds sur la lutte effective contre l’antisémitisme et contre l’antitionisme. Nous vous aurions également interrogé sur le décalage persistant entre cette volonté affichée et la tolérance dont ont bénéficié pendant des mois certaines initiatives, prises de position ou expressions émanant de membres de votre majorité visant Israël et son peuple jusqu’à les accuser parfois de crimes génocidaires. 

Vous avez sans doute eu des réponses à ces interrogations légitimes, mais nous les attendons avec attention. Merci.

Maud Gatel à propos des déplacements de la Maire de Paris

Mes chers collègues, 

Alors traditionnellement, au sein de cette salle des séances, vous brillez Madame la Maire, par votre absence. Nous en avons l’habitude mais la tendance est singulièrement accélérée ces dernières années. Il suffit de regarder vos chiffres de présence en séance. En 24, 18 %, en 25, 13 %. Sur 4 jours de conseil, vous ne participez en moyenne qu’à une demi-journée de nos travaux. Comme si le quotidien des Parisiens ne vous intéressait pas. 

Votre absence se manifeste désormais également à l’extérieur de cet hémicycle. Casse au Louvre, grave incident aux Halles, Shein au BHV, sur les grands événements et sujets parisiens, vos réactions se font attendre. Certes, vous avez fait le choix de ne pas vous représenter en mars prochain et il est probable que les Parisiens vous disent merci, même si vos trois héritiers devront porter votre bilan comme un fardeau. Et vous en avez parfaitement le droit, comme vous avez tout à fait le droit d’avoir un plan de carrière pour la suite, à condition que cela ne soit pas au dépend des Parisiens. 

Or aujourd’hui, vous êtes physiquement et politiquement ailleurs, engagée dans une autre aventure que celle pour laquelle les Parisiens vous ont élu. Depuis le début de l’année, nous comptons une vingtaine de déplacements à l’étranger. On les apprend par la presse puisque vous refusez, malgré nos demandes réitérées, dès le vote de mandats spéciaux des autorisations de voyage, non dictées par le voyeurisme, mais simplement pour que notre conseil puisse exercer ses prérogatives de contrôle et d’évaluation. 

Les Parisiens connaissent désormais votre plan de carrière. Vous affichez vos ambitions pour le HCR (agence des Nations Unies pour les réfugiés) ou pour toute autre agence onusienne. Cela aurait dû vous conduire à justifier proactivement vos déplacements. Car comment distinguer ce qui relève des engagements de la ville et ce qui relève de votre processus de recrutement. Les derniers déplacements ne font qu’accroître ces interrogations légitimes. 

C’est encore plus problématique lorsque la presse nous apprend les modalités de ces déplacements. Voyager en business peut-être totalement justifié en cas de programme chargé ou de décalage horaire. Ce qui est problématique, c’est que cela contrevient au cadre que vous avez vous-même fixé en 2020 et pire encore, cela rentre en contradiction avec vos déclarations, celles de vos adjoints et celles de vos services. Les dossiers n’avancent plus, plus rien ne compte à part l’ONU. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est l’un de vos adjoints. Une maire absente ne peut prétendre diriger la capitale de la France. 

Les Parisiens méritent un maire à plein temps qui répondent à leurs préoccupations sur la sécurité, le cadre de vie, les solidarités. Alors, une question s’impose aujourd’hui. Si Paris ne vous intéresse plus, pourquoi ne pas démissionner ?

Maud Gatel à propos de la détention de Christophe Gleizes

Merci Madame la Maire,

Mes chers collègues,

Cela vient d’être rappelé, Christophe Gleizes est aujourd’hui le seul journaliste français emprisonné pour avoir exercé sa mission et à l’approche de son procès en appel le 3 décembre prochain, il est essentiel que nous évoquions à nouveau dans cette assemblée le sort de ce journaliste de 36 ans journaliste à So Foot et Society.

Il y a parfois dans l’actualité internationale des moments qui rappellent que la diplomatie n’est pas un enchaînement de communiqués. Elle peut aussi arracher des hommes à l’injustice. La libération de Boualem Sansal en est l’illustration. Celle-ci est la preuve qu’un patient travail de conviction, mené dans la discrétion mais avec constance peut infléchir le cours des choses et nous tenions à ce titre à remercier l’ensemble des agents du Quai d’Orsay qui ont permis la libération de Boualem Sansal et à remercier la diplomatie allemande. 

Le 29 juin dernier, Christophe Gleizes a subi une très lourde condamnation : 7 ans de prison pour apologie du terrorisme et possession de publication dans un but de propagande nuisant à l’intérêt national. La famille de Christophe Gleizes l’a rappelé hier dans une tribune publiée dans le journal Le Monde. Sa place n’est pas en prison car la place d’un journaliste qui ne fait que son travail n’est jamais en prison. 

La France ne demande pas un traitement d’exception pour Christophe Gleizes, elle ne conteste pas la souveraineté d’un État, elle rappelle simplement les droits fondamentaux qui font toute justice digne de ce nom. 

C’est pourquoi nous appelons avec gravité et sans posture à ce que la procédure dont fait aujourd’hui l’objet Christophe Gleizes soit réexaminée avec toutes les garanties du droit. Nous souhaitons que l’exemple de Boualem Sansal devienne un chemin qui montre que même lorsque les relations sont délicates, le dialogue diplomatique respectueux reste la voie la plus solide et la plus efficace. À ce titre, la mobilisation publique joue un rôle concret. Elle protège, elle met sous surveillance internationale une situation qui ne peut qui ne doit s’enliser dans le silence. 

La mobilisation du conseil de Paris, des élus parisiens notamment des maires d’arrondissement qui en pavoisant leur mairie ont mis en avant la situation de Boualem Sansal, je veux à ce titre remercier les différents maires et notamment Delphine Bürkli, maire du 9e arrondissement, ont permis de continuer à faire parler de l’écrivain. 

Pour que jamais Christophe Gleizes ne devienne un simple nom perdu dans un dossier judiciaire, mais reste celui d’un journaliste français que la société civile, les élus, les pouvoirs publics refusent d’abandonner. Nous votons ce vœu de l’Exécutif en continuant d’alerter, de rendre visible, de soutenir sa cause et de refuser de détourner le regard lorsque nos principes sont remis en cause. Je vous remercie.

Maud Lelièvre à propos des 10 ans de l’Accord de Paris

Madame la Maire, 

Mes chers collègues,

Il y a dix ans, Paris accueillait un moment rare d’unité internationale : l’Accord de Paris. Un traité climatique, certes, mais aussi une feuille de route partagée pour repenser nos trajectoires de développement. Il portait une ambition claire : inscrire l’action de chacun dans une dynamique globale, aligner les politiques publiques, les investissements, les comportements, autour d’un objectif et d’un horizon commun et soutenable.

Dix ans plus tard, le bilan est contrasté. Si des avancées sont visibles – notamment sur l’intégration de la neutralité carbone dans de nombreuses stratégies –, les dynamiques engagées ne sont pas à la hauteur des défis. Les effets du réchauffement climatique s’intensifient au-delà des prévisions, les écarts d’engagements se creusent, les trajectoires restent globalement éloignées des objectifs à long terme. Il ne s’agit pas de remettre en cause l’Accord de Paris, mais de reconnaître que l’heure n’est plus aux déclarations de principes, mais à la consolidation et l’accélération de l’action.

À Paris, il est de notre responsabilité de traduire ces ambitions dans le concret, au plus près des habitants.

Des efforts ont été faits. La baisse des émissions depuis 2004, les politiques de verdissement très présentes, les mobilités actives, les investissements dans les énergies renouvelables : tous ces éléments vont dans le bon sens. Mais pour que ces actions portent pleinement leurs fruits, elles doivent s’inscrire dans une approche plus structurée, mieux coordonnée, et plus équitable sur le territoire.  

La résilience doit se planifier et elle suppose d’abord de mettre les moyens là où l’urgence est la plus importante. Or que constate-t-on ? Une chute des investissements depuis 2019. Pour 2025, le budget total alloué à l’environnement atteint 110,2 millions d’euros, ce qui ne représente qu’environ 6 % des besoins réellement estimés. La Ville devrait en effet pouvoir mobiliser chaque année près de 500 millions d’euros pour répondre efficacement à l’ensemble de ces enjeux. Un désengagement pointé par la Chambre régionale des comptes couplé à une baisse des effectifs notamment dans les services de la DEVE. 

À l’inverse des exigences de l’Accord de Paris, le court terme l’emporte parfois sur le long terme.

Sur la question de la biodiversité, les initiatives locales se multiplient, des arbres sont plantés, des îlots de fraîcheur sont créés. C’est essentiel. Mais il faut faire plus. Donner plus de moyens. C’est ce que les habitants et la nature attendent, ce sont des continuités écologiques. Pour une végétalisation plus cohérente et plus vivante. 

Il faut arbitrer en faveur de la nature à chaque fois quand c’est possible car ces solutions fondées sur la nature participent à l’adaptation de la ville, au rafraîchissement urbain, à la résilience sociale et écologique. En ce faisant, c ’est prendre acte de l’interdépendance entre nos politiques climat et celles du vivant.

Et pour réussir, nous avons besoin de transversalité, de coopérations renouvelées. L’énergie, la logistique, la gestion de l’eau ou des déchets ne s’arrêtent pas au périphérique. La stratégie climatique de Paris ne peut rester isolée. Elle doit se construire dans la Métropole, avec la Région, avec les communes voisines et dans un esprit de partenariat, de co-échange et d’efficacité.

Enfin, l’un des enjeux cruciaux reste l’adaptation sociale. C’est peut-être là où nos politiques sont trop en retrait. Les événements climatiques extrêmes frappent d’abord les plus fragiles. Il faut aller plus loin : cartographier les vulnérabilités, anticiper les risques, ouvrir des lieux de refuge accessibles, signalés, opérationnels et 24H/24. Il ne s’agit pas uniquement de résilience technique, mais de solidarité. 

C’est cette vision que nous portons au sein du groupe MoDem et Indépendants :

– Une écologie partagée, co-construite à l’échelle du territoire.

– Une écologie protectrice, centrée sur l’adaptation et la justice sociale.

– Une écologie rigoureuse, avec des objectifs publics, des échéances claires et des budgets fléchés.

– Et une écologie non partisane, où le climat n’attend pas nos désaccords. 

Paris a une responsabilité particulière. Parce que l’histoire des Accords de Paris s’est construite à Paris. Parce que la crédibilité de la transition passe aussi par l’exemplarité locale. Parce que, dix ans après, il est urgent de traduire l’esprit des Accords de Paris en actes concrets, efficaces et durables.

À l’approche de la COP30 au Brésil, Paris devra se hisser à la hauteur du texte qu’elle a accueilli. Non par des effets de communication, mais par une stratégie ancrée dans les quatre piliers de l’Accord de Paris : universalité, long terme, transversalité, durabilité.

Je vous remercie.

Alexis Govciyan à propos d’une subvention à l’association Santé Arménie pour une aide d’urgence

Merci Monsieur le Maire, 

Chers collègues,

Cette délibération a pour objet d’accorder une subvention de 35 000 € à l’association Santé Arménie pour une aide d’urgence destinée au développement et au fonctionnement du centre de rééducation et de réadaptation pour enfants en Arménie à Goris. 

Je souhaite saluer toutes celles et tous ceux engagés au sein de Santé Arménie qui rassemblent plusieurs organisations du monde franco-arménien de la santé et dispose de plusieurs centaines de bénévoles, professeurs d’université et praticiens hospitaliers, médecins, chirurgiens. 

Santé Arménie est une institution très investie en Arménie comme elle n’était dans le Haut-Karabakh avant la tragédie qu’a vécu le peuple arménien. Tragédie que nous avons suivi de près ici et qui nous a conduit collectivement, chers collègues, de manière unanime à leur réaffirmer notre soutien et notre mobilisation. 

Dans ce cadre, nous avions notamment soutenu Santé Arménie pour son projet humanitaire relatif à la prise en charge psychosociale des blessés de guerre, de leurs familles et plus généralement des populations civiles du Haut-Karabakh. 

Toute cette activité s’inscrit dans le contexte actuel de disparition juridique et ethnique inacceptable, subi par les Arméniens du Haut-Karabakh après qu’ils aient fait l’objet de multiples agressions. 

Une guerre dite des 44 jours déclenchée par l’Azerbaïdjan qui avait démarré en septembre 2020 et aussi après avoir été coupée du reste du monde par les agressions et blocages Azéri et enfin la catastrophe humanitaire et territoriale que les 120 000 Arméniens ont en effet subi. 

C’est aussi dans ce contexte que notre Conseil de Paris vient régulièrement en soutien auprès de nos concitoyens français d’origine arménienne et leurs organisations représenté par le CCAF, le Conseil de coordination des organisations arméniennes de France, que chacun connaît dans cet hémicycle. 

Toutes ces institutions agissent ensemble dans les domaines politiques, culturels, social, humanitaires, de jeunesse et aussi avec un axe majeur de santé. C’était le cas au moment de l’indépendance de l’Arménie en 1991, de la guerre et des massacres Azéri contre les populations du Haut-Karabakh jusqu’en 1994 et depuis lors avec l’Union générale arménienne de bienfaisance, l’UGAB, avec l’Union médicale arménienne de France, l’UMAF, mais aussi depuis septembre 2020 avec notamment Santé Arménie. 

Aussi, cette délibération au profit des actions de santé Arménie est importante et mérite notre attention. Le budget que nous allons allouer peut sembler nettement insuffisant par rapport aux enjeux et aux moyens nécessaires. Il est en effet. Mais il nous faut considérer ce soutien comme un engagement politique, celui de Paris, et de s’inscrire dans le cadre plus global de toutes les décisions que nous avons collectivement prises, ici, dans cette assemblée. Notre groupe MoDem Indépendants votera bien évidemment en faveur de cette délibération en émettant le souhait que Santé Arménie puisse développer et amplifier ses interventions en Arménie et espérons le bientôt à nouveau dans le Haut-Karabakh. 

Je vous remercie. 

Alexis Govciyan à propos de l’octroi de subventions à l’ambassade de Turquie

Merci Monsieur le Maire, 

Mes chers collègues,

Je vais être très rapide et ne pas forcément intervenir sur le fond de la délibération et l’ensemble des dossiers concernés puisque nous n’avons pas au sein de notre groupe MoDem et Indépendants de problèmes particuliers sur tel ou tel dossier et nous suivons avec attention ces projets d’animation au titre des temps d’activité périscolaires. 

Je souhaite néanmoins appeler votre attention et l’attention de notre conseil sur une certaine anomalie que nous avons rencontré en lisant ces dossiers notamment les annexes et deux dossiers qui sont concernés par l’ambassade de Turquie qui serait celle qui organise une convention avec notre collectivité. Que je sache, une collectivité ne pourrait intervenir avec un dossier auprès d’une ambassade étrangère, quel que soit d’ailleurs ses qualités ou ses défauts. Et c’est la première question que je souhaite poser à Monsieur le Premier adjoint : comment se fait-il qu’on puisse faire acte de candidature lorsqu’on a une ambassade et comment notre collectivité, la Ville de Paris puisse accepter une telle candidature et décide d’attribuer une subvention donc dans le cadre de deux écoles qui sont dans le 20e arrondissement ? 

En effet, c’est une première question, une deuxième qui est encore beaucoup plus globale et je pense que sur cette question, nous sommes tous d’accord puisque ça a été le sens du dernier vote que nous avions fait collectivement pour le maire d’Istanbul qui avait été emprisonné auquel nous avions attribué Monsieur le Maire la citoyenneté d’honneur donc à Ekrem İmamoğlu. 

Et puis je souhaite juste rappeler dans ce cadre que nous avions lu collectivement ce qui était écrit dans l’exposé des motifs pour l’attribution de cette citoyenneté d’honneur. L’arrestation du maire d’Istanbul marque clairement la volonté du gouvernement turc d’éviter par tous les moyens la possibilité d’une alternance démocratique. Elle est une tentative d’intimidation de l’opposition et une atteinte au principe de libre administration des collectivités locales qui doit voir se mobiliser tous les démocrates attachés au respect de l’État de droit dans un pays qui est par ailleurs membre du Conseil de l’Europe. 

Donc lorsqu’on parle de ce pays qui agit de la sorte en tous les cas de ce régime non pas forcément son peuple lorsqu’on parle avec ces termes attribuer par ailleurs aux représentants de ce même régime, c’est-à-dire à l’ambassade de Turquie, une subvention pour qu’ils viennent accompagner nos enfants, nos élèves dans les écoles parisiennes pose questions. Et je souhaite pour cela attirer votre attention sur la nécessité de corriger cette anomalie. Je vous remercie. 

Delphine Bürkli à propos de la situation de l’écrivain Boualem Sansal

Merci Madame la Maire, 

À travers ce vœu, nous voulons réaffirmer notre soutien plein et entier à Boualem Sansal, l’ami proche de Kamel Daoud et je remercie très sincèrement Marie-Caroline Douceré et la réponse de Jean-Luc Roméro au titre de l’Exécutif pour ce soutien réaffirmé à cet immense écrivain. Ici nous voulons réaffirmer le soutien à Boualem Sansal, cet homme de lettre, qui a la double nationalité française et algérien, ce grand écrivain qui a la passion des mots et de la liberté et qui depuis 200 jours maintenant est détenu arbitrairement en Algérie. Alors il est en prison mais vous allez me dire “Mais pourquoi au juste ?”. 

Coupable de quoi ? Coupable d’avoir pensé, coupable d’avoir écrit librement critiquant le pouvoir algérien, il a plus de 80 ans, il est gravement malade, il a besoin de soins et nous ne pouvons pas nous taire bien au contraire. 

Nous étions avec mon collègue maire du 17e, Geoffroy Boulard il y a quelques semaines présents pour la manifestation pour Boualem Sansal. Ici en France où la liberté d’expression est un pilier de notre démocratie, notre devoir aujourd’hui est de tout faire pour le faire revenir en France. Nous avons affiché son portrait sur la façade des mairies du 5e, du 17e, du 15e de Paris Centre et du 9e arrondissement bien sûr depuis le mois 16e pardon aussi avec Jérémy Redler, Florence Berthout, Philippe Gougeon, Ariel Weil pour Paris centre. D’autres maires à travers la France ont fait de même, de même que la région Île-de-France, la région Occitanie, toutes ces collectivités ont refusé le silence parce que tous ont compris qu’en défendant Boualem Sansal nous défendions nos valeurs. 

Je rappelle aussi que la sénatrice Catherine Dumas avait déposé un vœu au nom d’Union Capitale en décembre dernier, qui interpellait la Ville de Paris déjà sur le sort de Boualem Sansal. Alors aujourd’hui nous vous appelons de nos vœux cher Jean-Luc, nous appelons de nos vœux que la Ville de Paris en face de même et condamne fermement la détention de Boualem Sansal et appelle à sa libération immédiate et sans condition décerne la citoyenneté d’honneur à Boualem Sansal en reconnaissance de son engagement littéraire humaniste et démocratique. 

Affiche publiquement également son soutien comme nous l’avons fait dans nos mairies d’arrondissement à travers l’installation d’un portrait de Boualem Sansal sur la façade de l’Hôtel de Ville et puis s’engage à soutenir ou à coorganiser comme nous l’avons fait également avec Geoffroy des événements culturels pour rappeler l’importance de la liberté d’expression et du combat des intellectuels dans les régimes répressifs. 

Merci Monsieur. 

Béatrice Lecouturier à propos du soutien aux associations parisiennes

Merci Monsieur le Maire, 

Monsieur le Maire, 

Mes chers collègues,

La niche présentée par ce jour par le groupe Changer Paris a le mérite de poser un principe d’exigence démocratique de transparence. 

Je veux parler du contrôle juste des associations à Paris, car le contrôle n’est ni un gros mot ni un soupçon, mais il est au contraire un devoir de clarté et d’égalité de traitement des associations. 

Nos concitoyens nous le demandent et nous devons le respecter. Cette niche intervient également dans un contexte financier très tendu pour la ville de Paris compte tenu des mauvais choix budgétaires qui ont été faits depuis deux mandatures. Une évaluation des subventions est donc indispensable pour faire un choix juste et éclairé lorsqu’il s’agit de l’argent public. 

Le contrat d’engagement républicain n’est ni une formalité, ni une option pour les associations. Ce contrat républicain impose un cadre commun de laïcité et de neutralité politique dans lequel chacune d’elles a le devoir de s’inscrire sans ambiguïté, sans contrevenir ni à l’ordre public ni au fondement de nos principes républicains. 

L’exemple des associations et des subventions adressées à l’international est particulièrement intéressant à étudier. Je mets bien évidemment à part les aides d’urgence apportées aux pays en état de catastrophe naturelle, de guerre ou d’événements exceptionnels les touchant et que Paris s’honore à aider.

Le sujet des subventions adressées à l’international est cher à notre groupe et notre collègue Pierre Casanova qui avait critiqué à juste titre, l’ampleur des crédits alloués par la Ville de Paris à l’action internationale, pas toujours justifiés ni dans l’intérêt des Parisiens. 

Alors l’accord de coopération technique par exemple l’accord de coopération technique avec Yaoundé au Cameroun voté en novembre 2024 est particulièrement parlant. La délibération concerne un projet de coopération technique entre la Ville de Paris, la communauté urbaine de Yaoundé et l’atelier parisien d’urbanisme l’APUR.  

Alors écoutez bien, ce partenariat vise à répondre aux défis d’urbanisme et de gestion des eaux pluviales à Yaoundé notamment sur l’avenue Kennedy sujette à des inondations fréquentes. Budget total 384 360 €. 

Pouvez-vous alors nous expliquer l’intérêt des Parisiens dans ce financement ? A ce titre nous demandons un moratoire sur les coopérations internationales de la Ville tant que la stratégie n’aura pas été débattue en Conseil. 

Je crois que cette délibération nous donne l’opportunité de redonner un cadre et des priorités de financement aux associations qui sont le cœur battant de Paris et qui font un travail remarquable dans leur grande majorité. Nous soutenons l’idée de donner une méthode claire transparente et démocratique et le que le Conseil de Paris soit saisi chaque année d’un débat de programmation de la politique associative. Un débat public transparent appuyé sur des objectifs clairs partagés et soumis à évaluation. 

Nous soutenons également la nécessité d’avoir un état des lieux précis de toutes les missions de service public de chaque association Il en va de même pour une meilleure clarté des délibérations parfois “fourtout” qui attribuent des des subventions importantes à diverses associations dans la même délibération ce qui rend sa lecture difficile. 

Et nous porterons une nouvelle fois la demande de convention pluriannuelle pour donner aux associations de la prévisibilité. Enfin il y a la question des finances, oui la ville de Paris est endettée très ou trop endettée. Et oui cette réalité nous oblige à l’exigence, à la clarté et à la responsabilité dans l’usage de chaque euros dépensé. Mais ne faisons pas de cette contrainte budgétaire un prétexte à l’austérité aveugle. 

Car parmi toutes les dépenses publiques, celles qui vont au monde associatif sont souvent celles qui retombent le plus directement dans la vie des Parisiens. Ce sont les crèches gérées par les associations, ce sont des cours de sport ou de théâtre dans les quartiers, des aides alimentaires, des permanences juridiques, des soutiens psychologiques, des activités pour des jeunes ou les aînés.

Ce sont parfois des lieux de respiration sociale, de lien et de dignité. Donc oui à la transparence, au respect des valeurs républicaines, à l’évaluation des associations tout en veillant au bon fonctionnement et au bon financement de tout ce précieux tissu associatif qui respecte ses valeurs et qui fait la richesse de notre capitale. 

Nous voterons donc favorablement cette délibération. Je vous remercie. 

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