Étiquette : international

Maud Lelièvre à propos de la demande de citoyenneté d’honneur de Paul Watson

Madame la Maire,

Mes chers collègues,

L’attribution de la citoyenneté d’honneur à Paul Watson est un geste symbolique mais puissant : un appel à la justice, à la reconnaissance et aussi à la défense des valeurs que nous partageons.

Paul Watson est un militant de la première heure, fondateur de Sea Shepherd, connu mondialement pour son engagement en faveur de protection des océans et son action courageuse, celle de son organisation, a permis de faire connaître des combats mondiaux contre la surpêche, le massacre des cétacés ou la destruction des écosystèmes marins. Paul Watson a choisi de ne pas rester spectateur face à la destruction de notre patrimoine naturel mais d’agir, d’interpeller pour protéger ce que nous avons de plus précieux.

Loin des discours convenus, c’est un homme de conviction, injustement privé de liberté que nous sommes quelques-uns à avoir eu le plaisir de connaître et d’avoir rencontré. Détenu dans le cadre de son mandat d’arrêt international, Paul paye le prix de son engagement. Ces accusations, nous le savons, sont motivées moins par la justice que par la volonté de faire taire une voix qui dérange. En le poursuivant, ce sont les droits fondamentaux à l’engagement du citoyen et à la protection de l’environnement qui sont attaqués.

La Ville de Paris mais également un certain nombre d’entre nous, en particulier la mairie du 9ème arrondissement, se sont mobilisés pour Paul Watson. Vous l’avez vu, sur nos murs, ces banderoles affichent un soutien clair : « Liberté pour Paul Watson ». Ces mots sont un écho à nos valeurs républicaines. Ils rappellent notre responsabilité de soutenir ceux qui se battent pour des causes justes, au-delà des frontières et des intérêts.

Ces paroles résonnent comme un appel à l’unité et à la solidarité. Elles rappellent que la protection de l’environnement est un enjeu global qui exige des actes courageux, et une reconnaissance de ceux qui se battent pour sauver notre planète.

L’engagement va bien au-delà du simple militantisme. Paul Watson est un homme qui, par son courage et sa persévérance, comme l’est également la Présidente de Sea Shepherd, Lamya Essemlali, incarne l’espoir d’une humanité plus juste et respectueuse de l’environnement. Il nous rappelle que chaque espèce préservée, chaque espace marin défendu, est une victoire pour notre avenir collectif. En lui attribuant la citoyenneté d’honneur ce n’est pas simplement un geste de soutien, mais un engagement pour les causes qu’il défend avec beaucoup d’acharnement.

Nous réaffirmons, par cet acte symbolique, que nous sommes aux côtés des lanceurs d’alerte, des défenseurs de la nature, de ceux qui refusent de baisser les bras face à l’urgence climatique et écologique. Ce geste incarne des valeurs de courage, de justice, de solidarité et de responsabilité qui doivent guider notre action collective.

C’est aussi une façon de répondre à l’appel des jeunes générations, qui attendent de leurs représentants politiques des actes à la hauteur des défis à venir. Paul Watson représente cette détermination, ce courage que nous devons soutenir et encourager. En le reconnaissant, nous affirmons que les combats pour l’écologie, pour la justice sociale sont indissociables. Nous renforçons notre engagement à construire un monde plus durable et plus solidaire.

En votant cette délibération, avec notre groupe nous réaffirmons que les défenseurs de l’environnement ne sont pas seuls.

Libérons Paul Watson, soutenons son combat, celui des océans, et rappelons au monde que notre engagement pour notre avenir commun est une valeur que nous porterons toujours haut. 

Je vous remercie.

Alexis Govciyan à propos des inondations survenues en octobre à Valence

Merci Madame la Maire,

Mes chers collègues,

Au lendemain des terribles inondations qui ont frappé l’Espagne et plus particulièrement la région de Valence, et qui ont laissé derrière elles un bilan humain et matériel dramatique, vous nous invitez à prendre la parole et je vous en remercie. 

Je tiens tout d’abord à adresser, au nom de notre groupe MoDem et Indépendants, nos pensées les plus sincères à toutes les victimes, à leurs familles, mais également à tous les habitants, à toutes celles et tous ceux touchés par ce drame : celles et ceux qui ont vu leur maison submergée, leurs biens emportés, celles et ceux qui ont vécu l’horreur. 

Je renouvelle aussi notre soutien aux forces de secours mobilisées pour leur venir en aide, à nos compatriotes français qui y résident, ainsi qu’à nos services consulaires et diplomatiques pour leur mobilisation et leur soutien sur place, au plus près du terrain. Notre solidarité s’exprime aujourd’hui, Madame la Maire, à travers ce projet de délibération que vous nous présentez pour une aide d’urgence de 150 000€ à la ville de Valence pour notamment soutenir la réhabilitation des infrastructures municipales endommagées ou détruites. 

Nous voterons en faveur de cette délibération, bien évidemment, car la solidarité internationale ne doit pas être un vain mot et Paris, notre capitale à portée universelle, est toujours au rendez-vous. Paris doit être solidaire, c’est le cas. Mais comme dans tant d’autres grandes villes, Paris doit se préparer. Nous devons adapter nos infrastructures et anticiper les crises climatiques afin de protéger nos concitoyens. Il ne s’agit pas seulement de réagir mais d’agir préventivement pour éviter que ces scènes tragiques ne se reproduisent chez nous. Il s’agit de plus de vigilance, de mobilisation, et aussi et surtout de plus de coordination et de concertation avec l’ensemble des acteurs concernés. Des mesures concrètes et des investissements ambitieux sont indispensables pour garantir la sécurité de tous. C’est le sens du travail que nous devons collectivement mener quelles que soient nos approches politiques. C’était aussi l’ambition et le message unanime des élus membres de la mission d’information et d’évaluation Paris 50°, et aussi l’ambition des plans, notamment le Plan Climat et le Plan Résilience dont nous débattrons lors de ce Conseil de Paris, notamment pour lutter contre les causes profondes de ces bouleversements tout en nous organisant à tous les niveaux. 

C’est donc un appel à la responsabilité collective qu’il nous faut lancer aujourd’hui. Nous n’avons pas une minute à perdre dans ce combat. Nous serons aussi à vos côtés, aux côtés de tous nos collègues et de tous les groupes politiques.

Je vous en remercie. 

Maud Gatel à propos d’une aide d’urgence aux populations civiles libanaises

Merci beaucoup Monsieur le Maire 

Mes chers collègues,

Un an après, il est manifestement toujours aussi difficile d’essayer de faire la part des choses et de ne verser dans l’hémiplégie. Parler de la situation libanaise sans parler du rôle et de la responsabilité du Hezbollah est quand même un tout petit peu particulier. Je voudrais rappeler quand même que depuis le 8 octobre 2023, des milliers de frappes ont visé Israël depuis le Liban et le Hezbollah, à l’origine de ces tirs, se félicitait d’avoir fait plus de 2000 victimes israéliennes, à l’image de l’attaque du Golan ou encore à Jaffa. Les 9000 tirs de roquettes et de missiles ont provoqué le déplacement de plus de 230 000 Israéliens.

Armé et financé par les Gardiens de la révolution islamique, le Hezbollah est le groupe armé non étatique le plus puissant du monde. Il coopère avec les autres milices pro-Iran à travers le Moyen-Orient, qu’il s’agisse des Houthis, du Hamas ou encore du Jihad islamique. Comme le Hamas, il se sert de la population libanaise comme d’un bouclier pour commettre des atrocités. Déterminé à détruire Israël, ses membres se sont aussi attaqués aux Etats-Unis mais également à la France, il y a 40 ans, lors de la tragique attaque du Drakar qui a tué 58 militaires français.

La riposte israélienne face aux attaques quotidiennes du Hezbollah prenait d’abord la forme de frappes ciblées. Depuis fin septembre, et l’attaque des bipers, et l’élimination de Nasrallah, la riposte s’est intensifiée, s’est massifiée, et une étape a été franchie. De très nombreuses victimes, y compris civiles, sont à déplorer et l’escalade du conflit fait craindre un embrasement régional.

Israël a un droit inconditionnel à voir garantie sa sécurité mais les actions récentes et les propos inacceptables de Benyamin Nétanyahou ne doivent pas nous laisser sans réponse. Il menace le Liban, et les conséquences de cette escalade sur les populations civiles déjà particulièrement éprouvées par la situation politique et économique du pays sont lourdes.  

Plus de 200 000 Libanais auraient été contraints à quitter leur foyer. Des centres de santé, des écoles ont été contraints à la fermeture. Et nous pleurons 2 victimes françaises au cours des attaques de ces derniers jours.

La France, de par ses liens de profonde amitié qui la lient au Liban, est aux côtés de sa population. Sur le plan diplomatique, en appelant au cessez-le-feu et en multipliant les contacts, notamment lors de la venue du ministre des Affaires étrangères le 29 septembre dernier, première visite au Liban d’un haut diplomate occidental depuis l’intensification des frappes israéliennes. Et puis il y a cette annonce de conférence internationale le 24 octobre prochain. 

La France est aussi bien sûr aux côtés du peuple libanais sur le plan humanitaire. Face à la situation catastrophique, plus de 27 tonnes de médicaments, de matériel médical d’urgence, et d’autres biens de première nécessité (couvertures, kits d’hygiène) ont été acheminées jusqu’à Beyrouth.  

Ces nouvelles livraisons font suite à celle de fin septembre 2024, qui avaient déjà permis à la France de fournir près de 12 tonnes d’aide humanitaire au Liban. Cette aide permettra de soutenir la prise en charge clinique des blessés et l’assistance aux populations déplacées, menées par la Croix Rouge libanaise, les services de santé libanais, plusieurs ONG locales et l’ONG française ACTED.

Dès lors, nous ne pouvons que saluer la proposition de la ville de Paris d’accorder à la fondation Plan international, une subvention visant à fournir des kits de premières nécessités, un accompagnement psychologique et un accès à l’éducation. 

Paris, comme la France doivent demeurer aux côtés des libanais.

Je vous remercie. 

Alexis Govciyan à propos d’une subvention à l’association de soutien au Haut-Karabakh

Monsieur le Maire, 

Mes chers collègues, 

J’aimerais commencer cette intervention par rappeler ce qu’écrivait récemment Frédéric Encel, docteur en géopolitique. Il disait : “Qui parle encore du Karabakh lamentablement vidé de sa population, suite à une offensive militaire azérie fulgurante et meurtrière, puis à un intenable blocus. Qui parle encore des 150 000 réfugiés en République d’Arménie ? De l’occupation de plusieurs villages et villes par les troupes azerbaïdjanaises, des prisonniers politiques embastillés illégalement et sans jugement ? De la destruction méthodique des vestiges et sites spirituels de l’Artsakh, et des menaces militaires récurrentes de Bakou ?” 

 “Pas grand monde” écrivait Frédéric Encel.

On pourrait ajouter ici qui parle de ces femmes, de ces hommes, de ces enfants, de ces vieillards qui sont désormais des réfugiés, même si c’est dans un territoire frère, toutes ces populations qui ont tout laissé ou presque, et là où il y avait de la vie, aujourd’hui il n’y a plus rien.

On pourrait transposer ce qu’écrivait Victor Hugo dans son poème L’Enfant et dire que les azéris sont passés là. 

“Tout est ruine et deuil. Tout est désert, il n’y a plus rien de ce qui peut faire qu’un être humain peut vivre en toute dignité et sans subir, de manière durable l’horreur d’avoir la tête courbée et humiliée.” 

Qui en parle encore ? Nous en parlons. Et nous agissons, ici, dans cet hémicycle, avec l’Exécutif et tous nos collègues, tous les groupes politiques et partout où nous pouvons nous retrouver car depuis longtemps déjà, notre assemblée est unanime pour marquer notre soutien politique au Haut-Karabakh, à l’Arménie pour engager toutes les actions possibles et pour nous mobiliser, aussi, sur le plan humanitaire, pour réaffirmer notre totale solidarité avec toute cette population qui souffre. 

C’est aussi le cas, partout en France, mes collègues l’ont rappelé. Avec la mobilisation de plusieurs collectivités, ce dont il faut se féliciter mais aussi considérer que tout cela nécessite sans doute une meilleure coordination.

Et Paris pourrait et devrait y jouer un rôle majeur. Cette délibération s’inscrit une nouvelle fois dans le cadre de ces actions et de cette politique. Mais elle définit aussi une évolution dans la mesure où il s’agit, pour la première fois, d’une subvention à l’association de soutien au Haut-Karabakh. 

Il s’agit ainsi de redonner à cette cause une réalité, une vie du quotidien, de chaque instant, mais aussi une perspective pour le long terme, car vous le savez, mes chers collègues, toutes celles et tous ceux du Haut-Karabakh ont désespérément besoin d’espérance et leurs regards sont tournés vers la France, vers Paris.

Je vous remercie. 

Maud Gatel à propos d’une subvention et convention avec Acted pour l’aide humanitaire en Arménie

Merci beaucoup Madame la Maire.

Mes chers collègues,

En septembre dernier, l’offensive militaire menée par l’Azerbaïdjan a conduit à un nettoyage ethnique, sous menace génocidaire. Nous avons assisté, impuissants, à l’exode de la population du Haut-Karabagh pour fuir les forces du président Aliyev, résolu à effacer l’identité de ce peuple. Dans des conditions extrêmement difficiles, la population du Haut-Karabagh a trouvé refuge en Arménie.

La France et sa diplomatie ont longtemps été isolées en Europe dans son soutien au Haut-Karabagh et à l’Arménie. Mais grâce à son action volontariste, elle est parvenue à entraîner d’autres pays aux côtés du peuple arménien.

Alors les besoins sont massifs :

  • accueillir dans de bonnes conditions les réfugiés du Haut-Karabagh à travers un plan à long terme d’aide à la réintégration des réfugiés qui malheureusement ne pourront pas, tout de suite, retourner au Haut-Karabagh;
  • donner accès à la facilité européenne de paix pour permettre à l’Arménie de se défendre;
  • et renforcer la création d’une mission européenne pour protéger la souveraineté et l’intégrité de l’Arménie menacée par ses voisins russe et azerbaïdjanais.

Au regard des enjeux, nous soutenons évidemment cette aide d’urgence pour permettre d’accompagner l’installation durable de la population réfugiée du Haut-Karabagh en Arménie.

Je vous remercie.

Maud Gatel à propos des missions en France et à l’étranger des membres du Conseil de Paris

Merci beaucoup Monsieur le Maire,

Cela a été rappelé, il a fallu attendre les interrogations liées au Tahiti Gate pour que la Maire de Paris accepte de rendre compte au Conseil de Paris de ses propres déplacements et des déplacements de l’exécutif en France et à l’étranger. Une transparence qui devrait être naturelle, dont font preuve les collectivités qui nous entourent. La maire est certes habilitée, cela a été rappelé, par notre Conseil de Paris, dans une délibération de 2020 réitérée à l’instant, à déterminer la composition des délégations du Conseil de Paris représentant la Ville de Paris en France et à l’étranger à établir les ordres de mission des membres de ces délégations. Cela ne l’affranchit néanmoins pas de rendre des comptes.

Alors nous ne pouvons que saluer cette démarche tardive, mais le document qui nous a été transmis finalement pose beaucoup plus de questions qu’il n’apporte de réponses et cela a été évoqué, notamment en matière d’opportunité, d’objectif, de coûts.

Certains déplacements et les seules informations données dans ce tableau démontrent combien ils apparaissent totalement dans les prérogatives et les périmètres d’action des adjoints. Certains beaucoup moins et c’est la raison pour laquelle nous réitérons notre souhait de voir le Conseil de Paris voter des mandats spéciaux ce qui permettrait d’évoquer en amont les déplacements, les objectifs assignés, mais pour cela peut-être faudrait-il que la Maire nous réunisse davantage que 6 fois par an.

Je vous remercie.

Maud Gatel à propos de la subvention pour une aide d’urgence aux populations sinistrées de Gaza

Merci beaucoup Madame la Maire,

Le 07 octobre, Israël a subi une effroyable attaque de la part du mouvement terroriste du Hamas. 1200 tués, des centaines de blessés, et encore 136 otages. Bien sûr Israël a le droit, comme l’ensemble des Etats, à la sécurité et Israël a le droit de se défendre. 

Israël continue d’exiger la libération des otages, et ce, sans conditions. Mais tout cela doit se faire, dans le respect du droit international. Or, nous le savons, la population gazaouie paye un très lourd tribu. On le sait également, la population gazaouie est aussi victime du Hamas. Dès lors, il est particulièrement important que la France, que Paris, s’engage à la fois sur le volet diplomatique et sur le volet  humanitaire. Dans la lignée de ce qui a toujours été la position de notre pays, une solution à deux Etats, avec les garanties indispensables pour la sécurité de chacun. 

La France a appelé à travers le vote de différentes résolutions à l’ONU en faveur de la cessation des hostilités. Elle a également appelé à mettre fin aux violences en Cisjordanie. 

Parallèlement des dizaines de milliers de morts, une situation humanitaire effroyable, la France a organisé une conférence humanitaire internationale permettant de lever plus d’un milliard d’euros, elle-même contribuant à hauteur de 100 millions d’euros pour l’aide humanitaire. Ce sont 1000 tonnes de fret humanitaire qui ont été acheminées et quant à la mission Dixmude elle a permis de soigner l’équivalent de 1200 patients. 

Notre action résolue sur le volet diplomatique comme humanitaire doit se poursuivre, nous appelons à la cessation du conflit, à la libération des otages et nous voterons en faveur de cette délibération. 

Je vous remercie. 

Maud Gatel à propos de l’attribution de la citoyenneté d’honneur de Paris aux otages du Hamas

Merci Madame la Maire,

Mes chers collègues, 

Le 07 octobre dernier, l’attaque barbare, de l’organisation terroriste Hamas a raisonné chez chacun d’entre nous comme une déflagration. 

Un chagrin et une colère immense nous ont saisis. 

Traqué, violé, assassiné, parce que juif. 

J’appartiens, comme beaucoup d’entre nous ici, à une génération qui s’est construite en se disant plus jamais cela. Alors assister impuissant au plus grand massacre antisémite de ce siècle, impose force et unité. 

Non, jamais rien ne saurait justifier une telle barbarie. Aucune décision politique, aussi contestée et contestable soit-elle, ne peut justifier le terrorisme. 

Oui, nous devons œuvrer pour une paix durable, fondée sur la solution à deux Etats. Seul à même de garantir les peuples, tous les peuples à vivre en sécurité. Hier, dans la cour des Invalides, la Nation a rendu hommage aux 42 Français victimes de la barbarie. Ces visages, ces 42 visages, ces vies brisées. Sans oublier les 135 otages, dont les trois français Orion, Ohad et Ofer. Alors au nom du groupe MoDem, je veux naturellement saluer les familles, leur courage, leur détermination ainsi que monsieur le président du consistoire et monsieur le président du CRIF. Mesdames, Messieurs, face à la barbarie notre condamnation est totale. Face à l’antisémitisme, jamais disparu mais s’exprimant désormais de manière éhontément décomplexée, nous sommes inflexibles pour lutter contre la haine. Soyez assurés de notre détermination à continuer d’œuvrer pour la libération des otages sans conditions. Comme la France, Paris doit rester inflexible sur ses valeurs et je voudrais Madame la Maire, vous remercier sincèrement à la fois pour vos mots mais également pour vos actions depuis le 07 octobre dernier et pour l’organisation de ce débat. 

Mesdames, Messieurs, Paris se tient à vos côtés. 

Je vous remercie. 

Maud Gatel à propos de l’aide d’urgence pour deux associations humanitaires (Israël/Gaza)

Le 7 octobre dernier au petit matin, le Hamas, rejoint dans son entreprise terroriste par le Djihâd islamique, ont méthodiquement traqué, violenté, assassiné femmes, hommes, enfants, personnes âgées et nouveau-nés.

Dans le désert du Néguev, ce sont 270 jeunes gens qui ont été sauvagement assassinés. Dans cette rave-party, un nombre de victimes équivalant à 2 fois le 13 novembre 2015. Dans les kibboutz de Kfar Aza et Be’ri, des habitants, encore dans leur lit, ont été violés, massacrés, brûlés… Des heures d’exactions, diffusées en direct sur les réseaux sociaux, parfois même envoyées aux familles des victimes…

Terroriser tout un peuple. Pour le faire disparaître.

Au total, ce sont 1 400 personnes tuées, 240 otages aux mains du Hamas, des centaines de blessés, 40 familles françaises endeuillées et 9 de nos compatriotes dont on a perdu la trace… Soit l’attaque la plus meurtrière contre des civils dans l’histoire d’Israël.

Face à de telles atrocités, nous rappelant les pires heures de l’Histoire, nous pensions que les condamnations du terrorisme du Hamas seraient unanimes et immédiates, franches et sans tergiversation. Au lieu de cela, certains ont cherché des excuses, poussant l’ignominie jusqu’à qualifier la barbarie du Hamas d’acte de résistance.

Il ne peut y avoir de justification au terrorisme. Jamais. En chercher, c’est déjà excuser.

Oui, la tragédie du 7 octobre s’inscrit dans un contexte. Nous avons suffisamment dénoncé l’abandon du processus de paix, la politique va-t-en-guerre de Benyamin Netanyahu et de ses alliés d’extrême-droite, l’affaiblissement voulu de l’Autorité palestinienne pour ne pas le réaffirmer aujourd’hui.

Mais rien, jamais, ne justifiera le recours au terrorisme.

Dans le but d’éliminer le Hamas, Israël a lancé une contre-offensive. Oui Israël a le droit à la sécurité et à se défendre à condition que cela soit fait dans le respect du droit international.

La riposte israélienne contre le Hamas dans la bande de Gaza, par nature particulièrement périlleuse, le Hamas se servant des Palestiniens comme de boucliers humains, fait des milliers de victimes, y compris civiles.

Et le blocus – tant de la part d’Israël que de l’Égypte, rend la vie impossible : eau, électricité, essence, médicaments, la population manque de tout. Face au drame en cours, nous ne pouvons rester sans voix, ce serait ajouter à l’horreur du 7 octobre le déshonneur d’une réponse sourde à la situation des civils gazaouis. 

Israéliens et Palestiniens ont le droit de vivre en sécurité et tous les leviers doivent être mobilisés pour protéger les populations civiles : l’aide humanitaire doit pouvoir arriver massivement grâce au déblocage de la porte de Raffah, le levier diplomatique continué à être utilisé pour libérer les otages et trouver une issue à ce meurtrier conflit tout en assurant la sécurité du peuple israélien et du peuple palestinien.

Et même si la tragédie actuelle rend difficile toute projection, c’est aussi des perspectives qu’il nous faut tracer. Seuls deux États permettront aux Israéliens de vivre librement et en sécurité.

Il n’y aura de paix qu’avec la solution à deux États. Et il y aura deux États quand il y aura la paix. La paix est donc un devoir.

Condamner la barbarie terroriste.

Agir pour la libération immédiate des otages.

Réclamer une réponse juste d’Israël pour qu’elle soit forte. Faire respecter les droits des populations gazaouie et cisjordanienne.

Œuvrer pour la paix, seule solution pour la région, avec tous ceux qui peuvent y contribuer.

Dans la droite ligne de la position historique française, ce discours aurait dû être celui de tous les Républicains. Il a été le vôtre madame la Maire ce matin et je vous en remercie.

Sommes-nous devenus à ce point devenus hémiplégiques qu’il serait impossible de condamner le terrorisme si on promeut la solution à deux États ?

Sommes-nous devenus à ce point devenus hémiplégiques qu’il serait impossible de demander le respect du droit international sans condamner de tout notre être les crimes du Hamas ?

Le débat public serait-il devenu tellement manichéen qu’il faudrait choisir un  camp ? 

Nous nous y refusons.

Des irresponsables politiques, par calcul politique ou par idéologie, ont surfé sur ces raccourcis qui ont fait jaillir une parole, qui n’avait jamais disparue dans notre pays, sous l’effet notamment des coups de butoir de l’extrême-droite.

Cette haine des Juifs, parce que Juifs, en France.

En 5 semaines, le nombre d’actes antisémites dans notre pays est trois fois supérieurs à ceux déplorés aux cours de l’année 2022. Depuis le 7 octobre, ce sont 257 actes antisémites qui ont été recensés à Paris et en petite couronne, plus de 1200 au niveau national. Nous dénonçons avec la plus grande force la résurgence de la bête immonde qui s’affiche sur nos murs.

Les menaces, les insultes, les agressions antisémites se sont multipliées.

A l’horreur de l’attaque du 7 octobre, de la perte de membres de leur famille parfois s’ajoute désormais la peur, en France, pour nos concitoyens de confession juive. Or comme l’a rappelé le Président de la République, « La France où les Juifs ont peur n’est pas la France. »

La situation internationale, aussi tragique soit-elle, ne sera jamais une justification à l’antisémitisme. La condamnation face à ces actes doit être unanime. Et la République ne tremblera pas à l’heure de condamner les auteurs de ces faits.

Je veux à mon tour remercier la préfecture de police ainsi que tous les agents de la ville de Paris pour leur diligence à œuvrer dans le cadre de ces actes intolérables. Car s’attaquer à une personne de confession juive, c’est s’attaquer à la République. C’est le message des marches qui se sont déroulées dans toute la France le 12 octobre dernier pour défendre la République et lutter contre l’antisémitisme et à travers elle, toutes les luttes contre la haine de l’autre que certains ont une nouvelle fois cherché à décrédibiliser, utilisant le terme de « prétexte ». Lutter contre l’antisémitisme en France n’est en rien soutenir la politique de Benyamin Netanyahu, c’est simplement rappeler ce qu’est la France.

L’antisémitisme, comme toutes les haines, est un symptôme des maux de notre société. Quand il progresse, montent avec lui tous les dangers.

C’est d’un sursaut républicain dont nous avons besoin. Soyons à la hauteur de la gravité de la situation tant internationale qu’intérieure. Ne laissons personne exploiter à son profit des sujets aussi fondamentaux. Lorsqu’il s’agit de l’essentiel, il n’y aucune place pour l’instrumentalisation et le relativisme.

Aux Républicains de le clamer haut et fort.

Je vous remercie.