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Maud Lelièvre à propos des 10 ans de l’Accord de Paris

Madame la Maire, 

Mes chers collègues,

Il y a dix ans, Paris accueillait un moment rare d’unité internationale : l’Accord de Paris. Un traité climatique, certes, mais aussi une feuille de route partagée pour repenser nos trajectoires de développement. Il portait une ambition claire : inscrire l’action de chacun dans une dynamique globale, aligner les politiques publiques, les investissements, les comportements, autour d’un objectif et d’un horizon commun et soutenable.

Dix ans plus tard, le bilan est contrasté. Si des avancées sont visibles – notamment sur l’intégration de la neutralité carbone dans de nombreuses stratégies –, les dynamiques engagées ne sont pas à la hauteur des défis. Les effets du réchauffement climatique s’intensifient au-delà des prévisions, les écarts d’engagements se creusent, les trajectoires restent globalement éloignées des objectifs à long terme. Il ne s’agit pas de remettre en cause l’Accord de Paris, mais de reconnaître que l’heure n’est plus aux déclarations de principes, mais à la consolidation et l’accélération de l’action.

À Paris, il est de notre responsabilité de traduire ces ambitions dans le concret, au plus près des habitants.

Des efforts ont été faits. La baisse des émissions depuis 2004, les politiques de verdissement très présentes, les mobilités actives, les investissements dans les énergies renouvelables : tous ces éléments vont dans le bon sens. Mais pour que ces actions portent pleinement leurs fruits, elles doivent s’inscrire dans une approche plus structurée, mieux coordonnée, et plus équitable sur le territoire.  

La résilience doit se planifier et elle suppose d’abord de mettre les moyens là où l’urgence est la plus importante. Or que constate-t-on ? Une chute des investissements depuis 2019. Pour 2025, le budget total alloué à l’environnement atteint 110,2 millions d’euros, ce qui ne représente qu’environ 6 % des besoins réellement estimés. La Ville devrait en effet pouvoir mobiliser chaque année près de 500 millions d’euros pour répondre efficacement à l’ensemble de ces enjeux. Un désengagement pointé par la Chambre régionale des comptes couplé à une baisse des effectifs notamment dans les services de la DEVE. 

À l’inverse des exigences de l’Accord de Paris, le court terme l’emporte parfois sur le long terme.

Sur la question de la biodiversité, les initiatives locales se multiplient, des arbres sont plantés, des îlots de fraîcheur sont créés. C’est essentiel. Mais il faut faire plus. Donner plus de moyens. C’est ce que les habitants et la nature attendent, ce sont des continuités écologiques. Pour une végétalisation plus cohérente et plus vivante. 

Il faut arbitrer en faveur de la nature à chaque fois quand c’est possible car ces solutions fondées sur la nature participent à l’adaptation de la ville, au rafraîchissement urbain, à la résilience sociale et écologique. En ce faisant, c ’est prendre acte de l’interdépendance entre nos politiques climat et celles du vivant.

Et pour réussir, nous avons besoin de transversalité, de coopérations renouvelées. L’énergie, la logistique, la gestion de l’eau ou des déchets ne s’arrêtent pas au périphérique. La stratégie climatique de Paris ne peut rester isolée. Elle doit se construire dans la Métropole, avec la Région, avec les communes voisines et dans un esprit de partenariat, de co-échange et d’efficacité.

Enfin, l’un des enjeux cruciaux reste l’adaptation sociale. C’est peut-être là où nos politiques sont trop en retrait. Les événements climatiques extrêmes frappent d’abord les plus fragiles. Il faut aller plus loin : cartographier les vulnérabilités, anticiper les risques, ouvrir des lieux de refuge accessibles, signalés, opérationnels et 24H/24. Il ne s’agit pas uniquement de résilience technique, mais de solidarité. 

C’est cette vision que nous portons au sein du groupe MoDem et Indépendants :

– Une écologie partagée, co-construite à l’échelle du territoire.

– Une écologie protectrice, centrée sur l’adaptation et la justice sociale.

– Une écologie rigoureuse, avec des objectifs publics, des échéances claires et des budgets fléchés.

– Et une écologie non partisane, où le climat n’attend pas nos désaccords. 

Paris a une responsabilité particulière. Parce que l’histoire des Accords de Paris s’est construite à Paris. Parce que la crédibilité de la transition passe aussi par l’exemplarité locale. Parce que, dix ans après, il est urgent de traduire l’esprit des Accords de Paris en actes concrets, efficaces et durables.

À l’approche de la COP30 au Brésil, Paris devra se hisser à la hauteur du texte qu’elle a accueilli. Non par des effets de communication, mais par une stratégie ancrée dans les quatre piliers de l’Accord de Paris : universalité, long terme, transversalité, durabilité.

Je vous remercie.

Alexis Govciyan à propos d’une subvention à l’association Santé Arménie pour une aide d’urgence

Merci Monsieur le Maire, 

Chers collègues,

Cette délibération a pour objet d’accorder une subvention de 35 000 € à l’association Santé Arménie pour une aide d’urgence destinée au développement et au fonctionnement du centre de rééducation et de réadaptation pour enfants en Arménie à Goris. 

Je souhaite saluer toutes celles et tous ceux engagés au sein de Santé Arménie qui rassemblent plusieurs organisations du monde franco-arménien de la santé et dispose de plusieurs centaines de bénévoles, professeurs d’université et praticiens hospitaliers, médecins, chirurgiens. 

Santé Arménie est une institution très investie en Arménie comme elle n’était dans le Haut-Karabakh avant la tragédie qu’a vécu le peuple arménien. Tragédie que nous avons suivi de près ici et qui nous a conduit collectivement, chers collègues, de manière unanime à leur réaffirmer notre soutien et notre mobilisation. 

Dans ce cadre, nous avions notamment soutenu Santé Arménie pour son projet humanitaire relatif à la prise en charge psychosociale des blessés de guerre, de leurs familles et plus généralement des populations civiles du Haut-Karabakh. 

Toute cette activité s’inscrit dans le contexte actuel de disparition juridique et ethnique inacceptable, subi par les Arméniens du Haut-Karabakh après qu’ils aient fait l’objet de multiples agressions. 

Une guerre dite des 44 jours déclenchée par l’Azerbaïdjan qui avait démarré en septembre 2020 et aussi après avoir été coupée du reste du monde par les agressions et blocages Azéri et enfin la catastrophe humanitaire et territoriale que les 120 000 Arméniens ont en effet subi. 

C’est aussi dans ce contexte que notre Conseil de Paris vient régulièrement en soutien auprès de nos concitoyens français d’origine arménienne et leurs organisations représenté par le CCAF, le Conseil de coordination des organisations arméniennes de France, que chacun connaît dans cet hémicycle. 

Toutes ces institutions agissent ensemble dans les domaines politiques, culturels, social, humanitaires, de jeunesse et aussi avec un axe majeur de santé. C’était le cas au moment de l’indépendance de l’Arménie en 1991, de la guerre et des massacres Azéri contre les populations du Haut-Karabakh jusqu’en 1994 et depuis lors avec l’Union générale arménienne de bienfaisance, l’UGAB, avec l’Union médicale arménienne de France, l’UMAF, mais aussi depuis septembre 2020 avec notamment Santé Arménie. 

Aussi, cette délibération au profit des actions de santé Arménie est importante et mérite notre attention. Le budget que nous allons allouer peut sembler nettement insuffisant par rapport aux enjeux et aux moyens nécessaires. Il est en effet. Mais il nous faut considérer ce soutien comme un engagement politique, celui de Paris, et de s’inscrire dans le cadre plus global de toutes les décisions que nous avons collectivement prises, ici, dans cette assemblée. Notre groupe MoDem Indépendants votera bien évidemment en faveur de cette délibération en émettant le souhait que Santé Arménie puisse développer et amplifier ses interventions en Arménie et espérons le bientôt à nouveau dans le Haut-Karabakh. 

Je vous remercie. 

Alexis Govciyan à propos de l’octroi de subventions à l’ambassade de Turquie

Merci Monsieur le Maire, 

Mes chers collègues,

Je vais être très rapide et ne pas forcément intervenir sur le fond de la délibération et l’ensemble des dossiers concernés puisque nous n’avons pas au sein de notre groupe MoDem et Indépendants de problèmes particuliers sur tel ou tel dossier et nous suivons avec attention ces projets d’animation au titre des temps d’activité périscolaires. 

Je souhaite néanmoins appeler votre attention et l’attention de notre conseil sur une certaine anomalie que nous avons rencontré en lisant ces dossiers notamment les annexes et deux dossiers qui sont concernés par l’ambassade de Turquie qui serait celle qui organise une convention avec notre collectivité. Que je sache, une collectivité ne pourrait intervenir avec un dossier auprès d’une ambassade étrangère, quel que soit d’ailleurs ses qualités ou ses défauts. Et c’est la première question que je souhaite poser à Monsieur le Premier adjoint : comment se fait-il qu’on puisse faire acte de candidature lorsqu’on a une ambassade et comment notre collectivité, la Ville de Paris puisse accepter une telle candidature et décide d’attribuer une subvention donc dans le cadre de deux écoles qui sont dans le 20e arrondissement ? 

En effet, c’est une première question, une deuxième qui est encore beaucoup plus globale et je pense que sur cette question, nous sommes tous d’accord puisque ça a été le sens du dernier vote que nous avions fait collectivement pour le maire d’Istanbul qui avait été emprisonné auquel nous avions attribué Monsieur le Maire la citoyenneté d’honneur donc à Ekrem İmamoğlu. 

Et puis je souhaite juste rappeler dans ce cadre que nous avions lu collectivement ce qui était écrit dans l’exposé des motifs pour l’attribution de cette citoyenneté d’honneur. L’arrestation du maire d’Istanbul marque clairement la volonté du gouvernement turc d’éviter par tous les moyens la possibilité d’une alternance démocratique. Elle est une tentative d’intimidation de l’opposition et une atteinte au principe de libre administration des collectivités locales qui doit voir se mobiliser tous les démocrates attachés au respect de l’État de droit dans un pays qui est par ailleurs membre du Conseil de l’Europe. 

Donc lorsqu’on parle de ce pays qui agit de la sorte en tous les cas de ce régime non pas forcément son peuple lorsqu’on parle avec ces termes attribuer par ailleurs aux représentants de ce même régime, c’est-à-dire à l’ambassade de Turquie, une subvention pour qu’ils viennent accompagner nos enfants, nos élèves dans les écoles parisiennes pose questions. Et je souhaite pour cela attirer votre attention sur la nécessité de corriger cette anomalie. Je vous remercie. 

Delphine Bürkli à propos de la situation de l’écrivain Boualem Sansal

Merci Madame la Maire, 

À travers ce vœu, nous voulons réaffirmer notre soutien plein et entier à Boualem Sansal, l’ami proche de Kamel Daoud et je remercie très sincèrement Marie-Caroline Douceré et la réponse de Jean-Luc Roméro au titre de l’Exécutif pour ce soutien réaffirmé à cet immense écrivain. Ici nous voulons réaffirmer le soutien à Boualem Sansal, cet homme de lettre, qui a la double nationalité française et algérien, ce grand écrivain qui a la passion des mots et de la liberté et qui depuis 200 jours maintenant est détenu arbitrairement en Algérie. Alors il est en prison mais vous allez me dire “Mais pourquoi au juste ?”. 

Coupable de quoi ? Coupable d’avoir pensé, coupable d’avoir écrit librement critiquant le pouvoir algérien, il a plus de 80 ans, il est gravement malade, il a besoin de soins et nous ne pouvons pas nous taire bien au contraire. 

Nous étions avec mon collègue maire du 17e, Geoffroy Boulard il y a quelques semaines présents pour la manifestation pour Boualem Sansal. Ici en France où la liberté d’expression est un pilier de notre démocratie, notre devoir aujourd’hui est de tout faire pour le faire revenir en France. Nous avons affiché son portrait sur la façade des mairies du 5e, du 17e, du 15e de Paris Centre et du 9e arrondissement bien sûr depuis le mois 16e pardon aussi avec Jérémy Redler, Florence Berthout, Philippe Gougeon, Ariel Weil pour Paris centre. D’autres maires à travers la France ont fait de même, de même que la région Île-de-France, la région Occitanie, toutes ces collectivités ont refusé le silence parce que tous ont compris qu’en défendant Boualem Sansal nous défendions nos valeurs. 

Je rappelle aussi que la sénatrice Catherine Dumas avait déposé un vœu au nom d’Union Capitale en décembre dernier, qui interpellait la Ville de Paris déjà sur le sort de Boualem Sansal. Alors aujourd’hui nous vous appelons de nos vœux cher Jean-Luc, nous appelons de nos vœux que la Ville de Paris en face de même et condamne fermement la détention de Boualem Sansal et appelle à sa libération immédiate et sans condition décerne la citoyenneté d’honneur à Boualem Sansal en reconnaissance de son engagement littéraire humaniste et démocratique. 

Affiche publiquement également son soutien comme nous l’avons fait dans nos mairies d’arrondissement à travers l’installation d’un portrait de Boualem Sansal sur la façade de l’Hôtel de Ville et puis s’engage à soutenir ou à coorganiser comme nous l’avons fait également avec Geoffroy des événements culturels pour rappeler l’importance de la liberté d’expression et du combat des intellectuels dans les régimes répressifs. 

Merci Monsieur. 

Béatrice Lecouturier à propos du soutien aux associations parisiennes

Merci Monsieur le Maire, 

Monsieur le Maire, 

Mes chers collègues,

La niche présentée par ce jour par le groupe Changer Paris a le mérite de poser un principe d’exigence démocratique de transparence. 

Je veux parler du contrôle juste des associations à Paris, car le contrôle n’est ni un gros mot ni un soupçon, mais il est au contraire un devoir de clarté et d’égalité de traitement des associations. 

Nos concitoyens nous le demandent et nous devons le respecter. Cette niche intervient également dans un contexte financier très tendu pour la ville de Paris compte tenu des mauvais choix budgétaires qui ont été faits depuis deux mandatures. Une évaluation des subventions est donc indispensable pour faire un choix juste et éclairé lorsqu’il s’agit de l’argent public. 

Le contrat d’engagement républicain n’est ni une formalité, ni une option pour les associations. Ce contrat républicain impose un cadre commun de laïcité et de neutralité politique dans lequel chacune d’elles a le devoir de s’inscrire sans ambiguïté, sans contrevenir ni à l’ordre public ni au fondement de nos principes républicains. 

L’exemple des associations et des subventions adressées à l’international est particulièrement intéressant à étudier. Je mets bien évidemment à part les aides d’urgence apportées aux pays en état de catastrophe naturelle, de guerre ou d’événements exceptionnels les touchant et que Paris s’honore à aider.

Le sujet des subventions adressées à l’international est cher à notre groupe et notre collègue Pierre Casanova qui avait critiqué à juste titre, l’ampleur des crédits alloués par la Ville de Paris à l’action internationale, pas toujours justifiés ni dans l’intérêt des Parisiens. 

Alors l’accord de coopération technique par exemple l’accord de coopération technique avec Yaoundé au Cameroun voté en novembre 2024 est particulièrement parlant. La délibération concerne un projet de coopération technique entre la Ville de Paris, la communauté urbaine de Yaoundé et l’atelier parisien d’urbanisme l’APUR.  

Alors écoutez bien, ce partenariat vise à répondre aux défis d’urbanisme et de gestion des eaux pluviales à Yaoundé notamment sur l’avenue Kennedy sujette à des inondations fréquentes. Budget total 384 360 €. 

Pouvez-vous alors nous expliquer l’intérêt des Parisiens dans ce financement ? A ce titre nous demandons un moratoire sur les coopérations internationales de la Ville tant que la stratégie n’aura pas été débattue en Conseil. 

Je crois que cette délibération nous donne l’opportunité de redonner un cadre et des priorités de financement aux associations qui sont le cœur battant de Paris et qui font un travail remarquable dans leur grande majorité. Nous soutenons l’idée de donner une méthode claire transparente et démocratique et le que le Conseil de Paris soit saisi chaque année d’un débat de programmation de la politique associative. Un débat public transparent appuyé sur des objectifs clairs partagés et soumis à évaluation. 

Nous soutenons également la nécessité d’avoir un état des lieux précis de toutes les missions de service public de chaque association Il en va de même pour une meilleure clarté des délibérations parfois “fourtout” qui attribuent des des subventions importantes à diverses associations dans la même délibération ce qui rend sa lecture difficile. 

Et nous porterons une nouvelle fois la demande de convention pluriannuelle pour donner aux associations de la prévisibilité. Enfin il y a la question des finances, oui la ville de Paris est endettée très ou trop endettée. Et oui cette réalité nous oblige à l’exigence, à la clarté et à la responsabilité dans l’usage de chaque euros dépensé. Mais ne faisons pas de cette contrainte budgétaire un prétexte à l’austérité aveugle. 

Car parmi toutes les dépenses publiques, celles qui vont au monde associatif sont souvent celles qui retombent le plus directement dans la vie des Parisiens. Ce sont les crèches gérées par les associations, ce sont des cours de sport ou de théâtre dans les quartiers, des aides alimentaires, des permanences juridiques, des soutiens psychologiques, des activités pour des jeunes ou les aînés.

Ce sont parfois des lieux de respiration sociale, de lien et de dignité. Donc oui à la transparence, au respect des valeurs républicaines, à l’évaluation des associations tout en veillant au bon fonctionnement et au bon financement de tout ce précieux tissu associatif qui respecte ses valeurs et qui fait la richesse de notre capitale. 

Nous voterons donc favorablement cette délibération. Je vous remercie. 

Béatrice Lecouturier à propos du Conseil parisien des européens

Monsieur le Maire,

Mes chers collègues,

Chers amis du Conseil Parisien des Européens,

Tout d’abord, permettez-moi de regretter l’absence de la Maire qui aurait dû être là pour vous accueillir et de regretter également le manque d’élus qui sont là également pour vous accueillir ce matin. 

C’est toujours, en tout cas, une joie pour nous de vous accueillir. D’accueillir l’Europe par votre entremise dans notre conseil et peut-être aujourd’hui encore plus que jamais considérant la situation internationale actuelle. Et de vous remercier tout particulièrement de vos propos ce matin que vous avez tenus devant nous. 

Une fois encore, notre groupe MoDem et Indépendants salue les travaux du Conseil parisien des Européens réalisé sur l’année 2024. Une ouverture sur de bonnes pratiques dans les villes européennes, comme vous nous l’avez rappelé, dont Paris doit pouvoir s’emparer.

Ainsi, nous souscrivons parfaitement et complètement aux travaux et recommandations du groupe de travail qui s’est penché sur la “valorisation des déchets”.

En effet, les recommandations s’appuient sur des exemples concrets, testés dans plusieurs capitales européennes, et transportables à notre réalité parisienne. Nous pouvons souligner les mesures de bons sens comme l’adaptation des fréquences de collecte, des bacs enterrés, les sanctions dissuasives ou encore les technologies de suivi intelligent des conteneurs.  

Ces propositions vont dans le sens de ce que nous, notre groupe nous portons depuis le début de cette mandature mais malheureusement, nos vœux nombreux ont souvent été rejetés. Cependant les enjeux persistent, et le diagnostic est partagé : Paris est encore loin d’être exemplaire en matière de gestion des déchets, donc nous comptons beaucoup sur vos propositions pour que la Ville de Paris fasse quelque chose. 

Notre groupe MoDem et Indépendants tient également à saluer le vœu que vous nous présentez aujourd’hui. L’isolement dans les villes et notamment dans les grandes villes est un sujet essentiel à traiter pour notre humanité. 

Savoir accueillir l’autre pour mieux l’intégrer, savoir protéger nos aînés de l’isolement doivent être des valeurs cardinales de notre politique municipale. 

Tout d’abord concernant l’accueil, les mairies d’arrondissements doivent être les clés d’entrée pour les personnes étrangères qui arrivent à Paris, pour expliquer le fonctionnement, vous l’avez très bien dit madame, de notre ville, les démarches administratives et effectuer ou comment trouver un logement et bien sûr proposer des cours de français de manière beaucoup plus large qu’aujourd’hui, car la langue reste le premier vecteur d’intégration lorsqu’on arrive dans notre capitale.

Vos propositions d’un guide multilingue est tout à fait intéressant à ce sujet. La formation des agents municipaux dans l’accueil des personnes étrangères qui arrivent à Paris est aussi un axe à améliorer et à développer. Ce sont des idées dans la droite ligne de ce que notre groupe défend depuis longtemps : une intégration accompagnée, exigeante mais humaine, qui ne laisse personne sur le bord du chemin. 

Sur le sujet de la solitude et de la lutte contre l’isolement des personnes âgées, qu’il s’agisse des repas intergénérationnels, des espaces de rencontres informels ou des logements partagés que vous proposez dans ce vœu, notre groupe y souscrit entièrement. 

Dans ce combat contre l’isolement, le lien social passe aussi par la présence de nos animaux de compagnie. Et c’est pourquoi notre présidente de groupe, Maud Gatel, a porté une mesure forte : ouvrir la possibilité d’accueillir des chiens et des chats dans les EHPAD parisiens. Cette expérimentation connaît un grand succès auprès des personnes âgées seules qui retrouvent une joie de vivre grâce à la compagnie de nos amis à quatre pattes. 

Nous soutenons donc pleinement votre vœu, qui s’inscrit dans une logique d’action, de partage d’expériences à l’échelle européenne, et de construction d’un Paris plus humain, plus solidaire, plus attentif aux fragilités de chacun.

En conclusion, chers amis du Conseil parisien Européens, vos travaux et vos réflexions nous confortent que l’Europe est une source d’inspiration pour nos politiques municipales à Paris et une richesse dans notre vivre ensemble. 

Je vous remercie. 

Alexis Govciyan à propos d’une aide d’urgence aux victimes du séisme en Birmanie

Merci Monsieur le maire, 

Mes chers collègues,

Plus de 3350 morts ! Le tremblement de terre qui a pulvérisé le 28 mars dernier des immeubles et détruit des infrastructures à travers la Birmanie a également fait plus de 3 300 morts et plus de 4 500 blessés, et on dit que 220 personnes restent portées disparues, ceci selon les sources officielles du pays. 

Ces chiffres officiels nécessiteront sans doute des mises à jour pour tenir compte de la réalité du terrain et risquent d’être beaucoup plus conséquents. 

L’état d’urgence a été déclaré par la junte militaire, on en a parlé, qui a lancé un appel à l’aide humanitaire internationale. De même, selon une estimation des Nations unies, plus de trois millions de personnes ont été affectées d’une façon ou d’une autre par cette catastrophe, venant s’ajouter aux ravages de quatre années de guerre civile.

Selon la presse locale, les crématoriums n’arrivent pas à gérer l’afflux de corps et cela semble être aussi le cas un peu partout dans le pays.

Les restrictions imposées par le régime militaire, les pénuries d’électricité, les difficultés d’approvisionnement, enfin le manque cruel d’eau potable et une chaleur intense aggravent encore la crise humanitaire dans le pays.   

En effet, la situation sanitaire désastreuse n’est pas la seule crise à laquelle est confrontée la population birmane, notre collègue Raphaëlle-Primet en a parlé. Il s’agit aussi pour ce pays, “sous le choc”, de quatre années de conflit déclenchées par le coup d’État militaire en 2021. Par ailleurs, le Myanmar a subi ces dernières années un cyclone et des inondations massives.

Il s’agit donc d’un véritable drame subi par ces populations et cela mérite toute notre attention.

C’est pourquoi, nous voterons ce projet de délibération pour venir en aide aux populations avec Solidarité International, ONG spécialisée dans l’aide humanitaire et d’urgence qui nous sollicite pour une subvention de 50 000 euros pour soutenir près de 500 ménages avec notamment des kits d’abris et d’hygiène d’urgence. 

Nous voterons en faveur de cette délibération. 

Je vous remercie. 

 

Alexis Govciyan à propos de la citoyenneté d’honneur à Ekrem IMAMOGLU

Chers collègues,

Par cette délibération, vous nous proposez d’attribuer la citoyenneté d’honneur à Ekrem IMAMOGLU, homme politique turc, maire d’Istanbul, récemment arrêté et incarcéré sous la double accusation de corruption et de liens présumés avec des organisations terroristes.

Des griefs qui semblent reposer sur des éléments de preuve contestables, fantaisistes et sans doute dignes des méthodes employées par des dictatures et des régimes obscurantistes.

IMAMOGLU est l’un des leaders du Parti Républicain du Peuple, candidat prochain à la présidence de la Turquie avec des chances de succès, ce qui ne semble pas convenir au président Recep ERDOGAN qui utilise tous les moyens possibles pour garder le pouvoir et pour éviter une alternance démocratique.

Tout cela constitue une atteinte grave à la démocratie, au respect de la citoyenneté, et dans ce cas précis, au principe de libre administration des collectivités locales.

Nous ne pouvons pas accepter tout cet arbitraire car notre devoir et notre responsabilité est de permettre le respect des droits des élus, notamment de l’opposition.

Il est évident que les pays, les institutions, européennes et internationales et aussi les collectivités locales doivent dénoncer ces décisions, et c’est ce que vous faites Madame la Maire. Ces décisions, les méthodes du président ERDOGAN et de son gouvernement, nous devons dénoncer cette situation inacceptable et d’exiger la libération immédiate du maire d’Istanbul.

Une telle mobilisation peut et doit donner un message d’espoir à tous ceux qui en Turquie font l’objet de persécutions et ils sont nombreux. 

Je pense à tous les journalistes, à tous les avocats, à tous les militants des droits de l’homme emprisonnés, torturés !

Je pense à celles et ceux qui sont dépossédés de leur mémoire, de leur histoire !

Je pense à toutes celles et tous ceux, victimes de cet obscurantisme !

Alors ce que nous déciderons dans notre conseil de Paris, en faveur d’Ekrem IMAMOGLU sera, sans aucun doute, un acte politique et symbolique d’utilité humaine et c’est tant mieux.

Ce sera aussi un message de fermeté à l’égard du régime d’ERDOGAN pour lui rappeler que nous continuerons à dénoncer toutes ses injustices et à nous mobiliser pour les combattre.

Dans ce cadre, attribuer la citoyenneté d’honneur est aussi sans doute, un outil de protection, diplomatique et humanitaire, pour continuer d’apporter une visibilité internationale, une protection morale et une légitimité renforcée dans les démarches politiques de mobilisation.

Aussi, en nommant le maire d’Istanbul, citoyen d’honneur de Paris, nous exigeons sa libération.

Nous réaffirmons notre attachement à la liberté, à la justice, au respect de toutes celles et de tous ceux qui sont démocratiquement élus, auprès de qui, quelles que soient nos différences, quels que soient nos désaccords et quels que soient nos options politiques, nous nous devons de nous engager, nous nous devons de marquer notre solidarité et notre soutien.

Je vous remercie. 

Alexis Govciyan à propos du nettoyage ethnique des populations arméniennes du Haut-Karabakh

Monsieur le Maire.

Mes chers collègues,

Excellence Monsieur l’ambassadeur, je vous salue également, en lien avec notre Maire Delphine Bürkli. Vous connaissez notre attachement et l’attachement du 9ème arrondissement à son histoire et à la présence des Arméniens, de cette petite Arménie. Donc pour toutes ces raisons, le travail qui est réalisé avec Delphine Bürkli et notre équipe a sans doute une autre dimension. Et notre collègue, Arnaud Ngatcha est d’ailleurs aussi dans notre arrondissement et nous travaillons en étroite collaboration ensemble. 

Ce vœu, Monsieur le Maire, cher Arnaud Ngatcha, est un vœu qui arrive effectivement à temps, même si on aurait pu le faire un peu plus tôt. Mais je crois qu’il a le mérite de poser la question des dirigeants qui sont emprisonnés et la situation dramatique du peuple arménien, tant dans le Haut-Karabagh que dans l’Arménie, notamment dans la partie Sud-Est entre Syunik et Zanguezour. 

Donc, ce travail que vous avez fait, et qui nous permet aujourd’hui ce débat, me conduit à vous dire et à dire à tous et à toutes chers collègues, que les personnes dont il s’agit, les trois anciens présidents, l’ancien ministre d’Etat et tous les autres, en tous les cas je les connais personnellement parce que j’ai travaillé aussi bien avec le président Arkadi Ghoukassian, qu’avec Arayik Haroutiounian et Bako Sahakian, et bien évidemment avec Ruben Vardanian parce que toutes ces personnalités ont eu un travail très important tout au long de l’histoire du peuple arménien et dans le Haut-Karabagh. 

Donc ils sont victimes de la dictature, de l’obscurantisme et aussi de cette barbarie qui fait qu’il n’y a plus d’Arméniens dans le Haut-Karabagh, dans tout ce territoire, il n’y a plus rien, il n’y a ni école, ni administration. Il n’y a aucune présence des Arméniens, à tel point qu’au niveau de Google, quand on tape le lieu de naissance d’une personnalité arménienne, on met Khankendi au lieu de mettre Stepanakert parce que même les noms ont été changés et ont été turquisés ou azerbaïdjanisés, je ne sais pas comment on dit. 

Donc bien évidemment, nous voterons en faveur de ce vœu, cher Arnaud Ngatcha, et puis je pense que ce sera effectivement un vote unanime. Je voudrais juste proposer quelque chose qu’on pourrait prendre en considération ensemble : tout récemment, le CCAF, le Conseil de coordination des organisations arméniennes de France a saisi le procureur du tribunal pénal international pour l’ouverture d’une enquête contre M. Aliev et contre l’Azerbaïdjan pour les attaques civiles et militaires en 2020 et 2023 et qui ont provoqué le nettoyage ethnique de la Dzar et de ses 150 000 Arméniens.

Dans la mesure où cette procédure est lancée et que le CCAF a saisi le procureur du tribunal pénal international, je souhaiterais, si vous en étiez d’accord, si tous mes collègues étaient d’accord, que nous puissions travailler pour que la Ville de Paris apporte son soutien et son engagement total auprès du CCAF pour que cette procédure prenne encore plus de force et de vigueur. 

Je vous remercie.

 

Alexis Govciyan à propos de l’organisation du nouvel an kurde

Merci Monsieur le Maire, 

Mes chers collègues, 

Par cette délibération, il s’agit de nous prononcer sur la co organisation entre la Ville de Paris et la représentation du Gouvernement régional du Kurdistan-Irak en France du nouvel an kurde le Newroz le 27 mars prochain dans les salons de l’Hôtel de Ville. 

En kurde Newroz signifie le jour nouveau, annonciateur d’une année nouvelle qui commence avec le renouveau de la nature après l’hiver. C’est le 21 mars, jour de l’équinoxe du printemps. 

Dans la tradition kurde, c’est aussi et surtout une fête avec une forte symbolique émancipatrice de liberté et de l’esprit de résistance à la tyrannie, la révolte contre l’injustice et toutes les injustices. Longtemps interdite et réprimée en Turquie, cette fête est encore très encadrée par l’État turc. En France, et particulièrement à Paris, nous avons une forte communauté kurde, attachée à ses valeurs, à son histoire, à sa culture mais qui est aussi engagée dans la cité au niveau associatif, culturel et citoyen, nous en parlons régulièrement.   

Avec cette délibération examinée aujourd’hui, nous rappelons notre intérêt public local à cette communauté avec laquelle Paris s’inscrit dans une longue histoire de soutien et d’engagement à leurs côtés, notre groupe MoDem et Indépendants votera bien évidemment en faveur de cette délibération. Mais parmi nos engagements, je souhaite aussi rappeler notre attention particulière à l’institut kurde de Paris, à sa bibliothèque et à l’organisation de manifestations culturelles et artistiques. Cela pour permettre d’une part, de sauvegarder la plus importante bibliothèque kurde du monde occidental et d’autre part, de diffuser la culture kurde car en effet l’Institut participe du maintien, du développement et de la transmission de l’histoire de la mémoire et de la culture des kurdes en France et en Europe. 

Je profite aussi de cette intervention,  pour nous rappeler collectivement chers collègues de continuer à porter une attention particulière à la situation intenable des avocats, journalistes, intellectuels, militants kurdes injustement opprimés et emprisonnés en Turquie. Les prisons dont l’état inhumain est connu de tous, sont pleines de ces femmes et de ces hommes qui défendent leur identité, leur langue, leur culture.  

Paris n’a pas été épargnée car les services secrets turcs ont agi à plusieurs occasions en assassinant des militantes et militants qui avaient le tort d’être kurde. Nous avons été collectivement en soutien à ces persécutés. 

Nous avons aussi salué les combattantes et les combattants kurdes, cette armée de peshmergas qui ont notamment combattu l’État islamique. Ces peshmergas dont le nom sera également attribué à une allée du parc André Citroën dans le 15ème arrondissement de Paris conformément à la délibération que nous avons votée lors de ce conseil. 

Pour terminer, je souhaite attirer votre attention, une nouvelle fois sur la situation de Monsieur Osman Kavala, philanthrope, défenseur du patrimoine turc et de sa diversité culturelle, militant des droits de l’homme, fondateur de la maison d’édition Iletisim, soutien de la reconstruction de monuments historiques, dont les églises arméniennes en Turquie, Osman Kavala est en prison depuis 2 659 jours par la seule volonté du président Turc Monsieur Erdogan et son appareil d’état. 

Aussi, il me paraît particulièrement important et utile que la Ville de Paris prenne enfin position en exigeant la libération de Monsieur Osman Kavala, Monsieur le Maire, cher Arnaud Ngatcha, nous avons encore ce chantier à mener.  

Merci. 

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