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Maud Gatel à propos du PLU bioclimatique et les positions du groupe MoDem – Juin 2023

Madame la Maire,

Mes chers collègues,

Je voudrais commencer cette explication de vote par remercier les services de la ville, pour le titanesque travail fourni. Bien évidemment nous avons regretter d’avoir tardivement les documents mais je voulais quand même saluer l’excellent travail réalisé par l’ensemble des services de la ville. Et puis saluer également le Premier adjoint et son cabinet, non pas qu’il ait compté sur nous pour réconcilier sa majorité pour trouver un moyen de voter ce PLU, mais en tout cas, au cours des ces deux dernières années, nous avons eu des informations régulières sur la manière dont se déroulaient les discussions.

Ce PLU parisien, nous avons un regret, qu’il ne soit justement que parisien, et en 2006, lors des précédents débats relatifs au dernier PLU, nous avions déjà critiqué à l’époque, le manque de pertinence de l’échelle, le PLU n’étant pas métropolitain.

Évidemment, cette critique nous la renouvelons à un moment où le sujet métropolitain aurait été absolument stratégique pour réfléchir tant au logement, qu’aux emplois et à la mobilité, car sans tenir compte de la zone dense, voire de l’ensemble de la région, réfléchir à un PLU à la simple échelle parisienne n’a guère de sens…

Au-delà de ce regret, je voulais noter plusieurs choses qui vont dans le bon sens, en revenant sur certaines dispositions de l’ancien PLU qui ont contribué, et cela a été documenté, démontré, à artificialiser la ville.

  • Revenir sur des compensations qui clairement manquaient d’ambition sur le volet végétalisation : notamment construire sur la pleine terre contre des toitures végétalisées, un artifice auquel la ville a trop souvent fait appel et qui a contribué à la bétonisation de Paris.
  • Autre critique, sur laquelle vous revenez dans ce projet, c’est de faire des EVP de véritables espaces sanctuarisés, contrairement à ce qui fut la norme par le passé : où vous n’hésitiez jamais à déclasser une parcelle pour permettre la construction.
  • Autre sujet, l’Instauration d’un seuil minimal de pleine terre et le classement des arbres remarquables, un sujet que notre groupe a porté lors de la précédente mandature, sans grande écoute à l’époque, et je le regrette.

Et j’ajoute le fait de remettre, à travers notamment des installations de bancs dans l’espace public, des assises nécessaires à la mobilité, mais également au lien social.

Au-delà de ces avancées réelles, elles ne suffisent pas à masquer des manquements d’une part face à l’impératif de l’adaptation de la ville au dérèglement climatique, et des divergences qui demeurent sur des sujets particulièrement structurants.

Maud Lelièvre l’a démontré dans son intervention, il ne suffit pas de répéter l’adjectif « bioclimatique » pour que ce PLU soit à la hauteur de la nécessité vitale de l’atténuation et de l’adaptation de la ville face au dérèglement climatique. Particulièrement lorsque vous avez passé les dernières années à nous dire que non vous n’aviez pas artificialisé la ville, contre toute réalité… Avec un résultat : une densification bâtimentaire qui fait baisser la densité en terme de population. Le paradoxe n’est qu’apparent, les Parisiens aspirent à respirer dans leur ville.

Au-delà des mots, il faut des actes. Après les projets anti écologiques que vous avez porté lors de la précédente mandature, il est encore temps de renoncer au projet de densification et à la diminution des espaces de fraîcheur. Séparez vous à la centrale béton de Lafarge. Sans quoi ces engagements sont vides de sens.

Vous martelez que 300 ha d’espaces verts seront mis à disposition d’ici 2040. C’est 4 fois plus que ce qui a été fait ces 18 dernières années, alors même que le projet de PLU ne prévoit que 53 ha. Dans le 15e, les parcelles réservées à la végétalisation représentent 1 % des emprises réservées. Dans ces conditions, comment peut-on imaginer atteindre les objectifs que vous avez fixés ? “Le grand projet de Paris, c’est la nature », venez-vous de dire Monsieur le premier adjoint. Et bien, ici, nous sommes ici bien loin de l’ambition nécessaire pour faire respirer Paris.

Si nous jugeons ce PLU pas à la hauteur de l’urgence climatique, nous avons aussi des divergences majeures sur ce que doit être une ville. Pour nous, une ville doit offrir une hétérogénéité des usages. Faire cohabiter logement, emplois, équipements et services publics. C’est un équilibre à trouver.

J’ai entendu ce matin dire qu’il fallait chasser le moindre m2 de bureau de la ville, quand d’autres entendent continuer à y travailler. J’y vois peut-être des divergences qui ne sont pas réglées dans la majorité. Et bien non, pour nous, une ville sans activité, ce n’est pas notre vision.

Sur la question du logement, vous avez annoncé, Monsieur le Premier adjoint, que vos objectif étaient ceux-ci : « mixité, vivre ensemble, dignité pour tous ». Souffrez monsieur le Premier adjoint que vous puissiez ne pas être les seuls à avoir les mêmes objectifs. Et que vous n’avez pas le monopole des solutions pour y parvenir.

Nous, nous ne nous satisfaisons pas de la situation actuelle. Des arrondissements surdotés, avec insuffisamment d’équipements publics pour les locataires et pour offrir les meilleures conditions d’accueil possible.

Au MoDem, nous voulons une meilleure répartition du parc social sur l’ensemble du territoire. Nous voulons mettre l’accent sur les indispensables rénovations pour améliorer la vie des locataires du parc social. Nous prônons pour la poursuite du financement du logement social pour mieux le rééquilibrer sur le territoire parisien. Et oui, nous sommes en faveur d’une meilleure mixité sociale et favorables à un véritable parcours résidentiel pour les Parisiens.

Nous avons assisté toute la journée à une surenchère autour du PLU pour savoir s’il était plus communiste que vert, ou plus vert que communiste. Une chose est certaine, c’est que la majorité en sera collectivement comptable. Et que certaines orientations ne vont pas dans le sens d’une ville plus respirable.

La question : avec ce PLU, les Parisiens vivront ils mieux. Permettra-t-il d’améliorer leurs conditions de vie ? C’est la seule question qui mérite d’être posée. Et à l’aune de laquelle se positionner.

Nous avions fait des propositions, à travers 40 amendements et 10 vœux. Pour soutenir un projet alternatif, renforcer nos exigences en matière d’adaptation, notamment à travers la déclinaison des recommandations de la Mission d’information “Paris à 50 °C”. Sur l’accessibilité du logement à travers le soutien aux BRS. Dès lors, il est particulièrement dommageable de ne pas avoir de réponse, ou plus exactement, un rejet en bloc de l’ensemble de ces propositions qui auraient permis de traduire certains discours en actes.

Pour nous, ce PLU n’est pas soutenable.

  • Ni sur un plan financier – le pastillage et la servitude de mixité fonctionnelle coûteront des milliards aux finances de la ville.
  • Ni sur le plan écologique, en raison de son manque d’ambition. C’est une occasion ratée.

Je vous remercie. 

Maud Gatel à propos du futur PLU bioclimatique – Juin 2023

Madame la Maire, 

Mes chers collègues, 

Enfin. Ce PLU que, comme Godot, nous attendions depuis dix mois, a fini par arriver. Il aura donc fallu 3 ans, 3 ans à la majorité pour se mettre d’accord sur un programme de mandature. 

3 ans au cours desquels l’absence de vision partagée faisait capoter, les uns après les autres, les projets d’urbanisme de la Ville. 

Ce qui a changé ? C’est que vous êtes, Madame la Maire, revenue sur vos engagements de campagne. 

Et ce PLU marque la réconciliation de la majorité municipale au prix des renoncements. 

Renoncements à votre promesse de ne pas augmenter les impôts, qui vous permet de lever le verrou financier et aligner deux ambitions irréconciliables, sauf à laisser filer la dette. 

Renoncement aussi à tout ce que vous avez porté depuis 2001

Les balbutiements au sein de la majorité auront fait perdre beaucoup de temps à la ville. Car l’ancienneté du PLU actuel est un frein à la nécessaire adaptation de la ville dans un monde en constante accélération. 

Le débat de ce matin nous donne l’occasion de dresser un bilan précis de votre action depuis maintenant plus de 20 ans. Un bilan maintes fois dénoncé, et aujourd’hui parfaitement documenté grâce au travail des services de la ville. 

Depuis 2006 : 

  • Vous avez bétonné Paris : c’est incontestable, et mesuré : entre 2006 et 2020, ce sont plus de 2, 85 millions de m2 supplémentaires qui ont été construits, dont 1,5 million de m2 de bureaux, avec une augmentation allant jusqu’à 21 % depuis 2014…
  • Vous avez promu des projets anti écologiques en vous affranchissant de la règle des 37 mètres, dans les ZAC, ou encore avec la Tour Triangle…  
  • Vous avez diminué les espaces de respiration en déclassant des parcelles classées « espaces verts protégés », en autorisant 1477 surélévations, ainsi que les constructions en cœur d’îlot
  • Vous avez créé des îlots de chaleur à l’image de la place de la République 

Votre premier adjoint, le résume d’ailleurs parfaitement : le PLU de 2006, c’était le temps de la construction. On ne saurait dire mieux, malgré les discours et les dénégations tentant de faire croire l’inverse aux Parisiens.

Ce n’est pas ce que nous souhaitons pour les prochaines années. Discuter du PLU, c’est se projeter sur le long terme. C’est prendre des décisions aujourd’hui qui auront une incidence sur les prochaines décennies. C’est œuvrer pour que les Parisiens vivent mieux. Voire vivent tout court. 

Si ce PLU peut aujourd’hui être présenté, c’est parce que vous avez renoncé à l’idée même de la sobriété financière avec des objectifs non soutenables, que vous affichez dans ce projet en matière de logements. 

Vous escomptez une augmentation du nombre de logements et une augmentation du nombre de logements publics, grâce au renforcement 

  • de la servitude de mixité sociale, 
  • du pastillage (611 emprises supplémentaires),
  • des surélévations,
  • et à la création de la servitude de mixité fonctionnelle. 

Cet objectif passe par un « moratoire » sur les bureaux, et l’objectif d’une diminution de leur nombre de 20 à 15 millions de m2.

Des dispositifs critiquables à bien des égards : 

Contre productifs : les propriétaires des emprises tertiaires concernées seront découragés de faire les nécessaires travaux de rénovation thermique et plutôt que de voir dépréciés leurs biens seront incités à vendre.

Éminemment dispendieux : le droit de délaissement représentera un puit sans fond pour les finances de la ville…

Des dispositifs aussi discutables juridiquement quand il s’agit de dire qu’un arrondissement est sous doté en logement social quand il respecte les 25% de la loi SRU… 

La ville de Paris a aujourd’hui atteint les objectifs de la loi SRU. Cela signifie-t-il que le chantier du logement est clos ? Sûrement pas. 

Nous considérons, au groupe MoDem, qu’il faut continuer de produire du logement social. Des logements mieux répartis sur le territoire, en limitant à 35% le pourcentage de logements sociaux par arrondissement, et donc en diminuant leur nombre dans les 19e, 20e et 13e arrondissements.

Pour ce faire, il faut renouer avec l’accession sociale à la propriété dans les zones surdotées en logements sociaux, pour soutenir la mixité sociale et redonner des marges de manœuvre financières aux bailleurs pour œuvrer sur la dimension qualitative des logements sociaux actuels, et continuer à produire là où il n’y en a pas suffisamment, dans le respect de la loi actuelle. 

Renforcer le parcours résidentiel, rééquilibrer le logement social sur le territoire parisien et œuvrer pour la qualité du logement social, il y a beaucoup à faire. Mais vos objectifs ne sont en rien soutenables. 

L’autre urgence, c’est l’atténuation du changement climatique et l’adaptation de la ville au dérèglement climatique. Les deux. Des promesses qui doivent se traduire en actes. 

Préserver les espaces de pleine terre, c’est renoncer aux projets de construction sur les EVP, comme le projet Reille, ou encore sanctuariser les espaces verts actuels, comme sur le site de l’ancien hôpital de La Rochefoucauld. 

Moins construire, réutiliser, c’est évidemment diminuer sa consommation de béton ; d’où la logique de mettre fin à l’implantation de l’usine Lafarge.

Sinon ce ne sont que des mots. C’est une accélération dont nous avons besoin pour adapter la ville au dérèglement climatique, et Maud Lelièvre y reviendra.

C’est aussi concilier urgence climatique et protection patrimoniale, Béatrice Lecouturier s’y arrêtera. 

Mieux vivre, c’est faire cohabiter harmonieusement les différentes activités logement, emploi, services publics, commerces. 

Au groupe MoDem, nous croyons à la mixité, qu’elle soit sociale ou fonctionnelle, mais cela doit se faire sans perte de valeurs, par l’accompagnement, pas par la contrainte ! 

Affirmer qu’on veut préserver le commerce, c’est bien. Soutenir concrètement les commerçants c’est encore mieux. Les nouveaux linéaires de protection commerciale vont dans le bon sens. Mais il faut aussi faciliter leur exercice, leur donner les moyens de travailler, notamment en leur permettant de livrer et de se faire livrer, à travers les places de livraison annoncées, que l’on souhaite voir inscrites dans le PLU.  

Améliorer le cadre de vie, c’est aussi prendre soin de la population et mener une politique véritablement inclusive. C’est adapter la ville aux grandes tendances démographiques, je pense notamment au vieillissement de la population – d’ici 2050, 27% des Parisiens auront plus de 60 ans. Cela implique de renforcer significativement l’offre de soins et les solutions d’hébergement pour nos aînés.  

Le PLU a pour objectif de dessiner aujourd’hui la ville de demain. Pour permettre aux Parisiens de vivre mieux, de bénéficier d’un cadre de vie accueillant pour tous, nous vous faisons de nombreuses propositions, une dizaine de vœux et une quarantaine d’amendements que mes collègues détailleront. Avec une seule boussole : rendre Paris attractive pour ses habitants. 

Je vous remercie.  

 

Maud Gatel à propos de la dénomination de la promenade Jean-Paul Belmondo (15ème et 16ème)

Merci beaucoup, Madame la Maire.

Mes chers collègues, après 60 ans de carrière, 75 films, Jean Paul Belmondo le Magnifique s’est éteint le 6 septembre 2021. Quelques jours après, mon groupe faisait voter un vœu pour demander que Paris rende hommage à l’immense acteur à travers la dénomination d’un lieu emblématique de sa vie ou de sa filmographie, en accord avec sa famille.

Le choix était vaste, compte tenu de l’empreinte majeure qu’a laissée l’acteur sur notre ville.

Enfant du 14ème arrondissement, ayant suivi les enseignements du Conservatoire national d’art dramatique dans le 9ème, il s’entraînait assidûment à la boxe à l’Avia Club dans le 10ème arrondissement et vécut longtemps dans le 6e arrondissement.

Parmi ses plus grands succès cinématographiques, nombreux sont ses films qui ont sublimé Paris. À bout de souffle, bien sûr, du quai Saint Michel à l’avenue des Champs Élysées ou encore Paris brûle-t-il ?, place Denfert-Rochereau, ou encore l’hôtel des Invalides.

En réponse à notre vœu et en accord avec la famille de l’acteur, vous nous proposez que la dénomination Promenade Jean Paul Belmondo soit attribuée au terre-plein central du pont de Bir-Hakeim, sous le viaduc du métro aérien.

Le lieu même de la célèbre cascade de Jean Paul Belmondo, alias le commissaire Jean Letellier, sur le toit du métro de la ligne 6 dans le film Peur sur la ville, qui lui valut de se blesser pour l’unique fois de sa carrière.

La promenade fera également face aux immeubles du Front de Seine qui clôturent ce véritable succès populaire qui réunit près de 4 millions de spectateurs à sa sortie. Un choix que nous soutenons avec grand enthousiasme et je voudrais remercier Laurence Patrice pour son soutien et son travail avec la famille de l’acteur.

Je vous remercie.



Maud Gatel à propos d’un voeu relatif à des aménagements cyclables

Merci beaucoup, Monsieur le Maire, 

Je ne doute pas que cette belle concorde en fin de conseil se poursuive dans la mesure où nous allons parler d’apaisement et de partage de l’espace public et de qualité des aménagements cyclables.

Le décret du 30 juillet 2008 prévoit notamment que dans les zones 30, “toutes les chaussées sont à double sens”.

Une part significative des aménagements cyclables de la capitale sont d’ailleurs le fait des contresens cyclables, puisqu’en 2019, c’était pas moins d’un tiers des aménagements qui étaient constitués en réalité de contresens cyclables.

Lorsque la Ville de Paris a décidé en 2021 de la généralisation des 30 km/h dans la capitale, à l’exception de quelques axes structurants, cela a signifié la généralisation de fait des contresens cyclables.

Mais malheureusement, cela doit s’accompagner d’un véritable aménagement ambitieux, parce qu’il ne suffit pas de peindre un vélo sur la chaussée pour en faire une infrastructure adaptée, sécurisée, pour les cyclistes et l’ensemble des usagers de l’espace public.

Quelques exemples me viennent en tête.

La plupart des rues sont marquées par une absence de signalisation ou de “sas” ou de “porte” en début de voie pour signifier le contresens cyclable, ce qui signifie que très souvent, les véhicules à quatre roues n’ont même pas conscience que des cyclistes peuvent venir en sens inverse, ce qui évidemment pose des difficultés.

Il y a la question également du maintien du stationnement motorisé de part et d’autre qui, alors même que la chaussée est insuffisamment large, rend les croisements extrêmement hypothétiques.

Et puis, je vous signale également des aménagements erratiques puisque, par exemple, rue Saint-Jacques, il y a quand même un radar pédagogique qui est situé du côté cyclable et non pas du côté des voitures.

Je ne doute pas que les cyclistes vont très très vite, mais je ne suis pas sûre que ce soit réellement utile.

Et plus globalement, on a des interrogations sur la mise en conformité avec les décisions de 2021, qui tarde.

De nombreuses rues pouvant être considérées comme contresens cyclables ne sont pas aménagées comme telles.

Une réalisation d’aménagement a minima met en jeu la sécurité des cyclistes et il est extrêmement important d’avoir une véritable ambition dans les aménagements, cela même de pacifier l’espace public parisien afin qu’un bon principe ne se transforme pas en mauvaise réalisation, mettant ainsi en jeu la sécurité des cyclistes.

Je vous remercie.



Maud Gatel à propos d’un fonds d’indemnisation des commerçants pour les chantiers de grande ampleur

Merci beaucoup, Madame la Maire.

Nous avons commencé ce conseil avec la mention de la commission d’indemnisation des commerçants affectés par le chantier du tramway, mais il y a d’autres grands projets à Paris, qui sont cette fois-ci du seul ressort de la ville de Paris, votés par notre conseil, et je pense ici au réaménagement de places, la restructuration d’espaces ou encore la fermeture de rues qui ont des impacts extrêmement importants sur leur environnement.

Et la question n’est pas de savoir si on est favorables ou opposés à ces projets, mais bien de tenir compte de leur impact sur l’environnement.

Les effets sur les riverains et les commerçants peuvent être extrêmement importants et les commerçants doivent pouvoir se retourner vers la ville pour bénéficier d’un fonds de soutien et compenser ainsi, même très partiellement, les conséquences des travaux sur leurs activités.

Ce dispositif aurait aussi l’intérêt d’éviter de longues procédures judiciaires et soutenir concrètement le commerce parisien.

Un exemple, la place de Catalogne, dont les travaux pour la soi-disant forêt urbaine, entamés il y a plus d’un an, et qui vont encore se poursuivre plusieurs mois avec un plan de circulation totalement kafkaïen, illisible.

Aujourd’hui, la place est fermée pour une large part à la circulation automobile et également aux circulations piétonnes.

À l’image de ce qui a été fait avec la RATP pour le tramway, ce vœu demande la mise en place d’une structure d’indemnisation, une structure contradictoire qui pourrait recueillir et examiner les demandes de compensation à travers les différents leviers de soutien dont dispose la Ville.

Je vous remercie.



Pierre Casanova à propos de la déontologie et des conflits d’intérêts au Conseil de Paris

Madame la Maire, mes chers collègues, 

Ma question porte sur les conflits d’intérêts, une question que je devrais d’ailleurs baptiser “proposition” pour être plus fidèle à mon propos. Pour cette seule session de cette semaine, les élus de ce Conseil ont tous reçu la même documentation, composée de pas moins de 382 dossiers, au minimum 758 pages, je dis au minimum car je ne compte pas les annexes et les projets de délibération. 

Par conséquent, les élus de ce Conseil au moment de vérifier qu’ils ne sont pas affectés d’un conflit d’intérêts, au moment de vérifier qu’ils peuvent sereinement prendre part au vote plutôt que de se déporter, sont face à une information que nous dirons particulièrement volumineuse. 

Deuxième constat, cette information en plus d’être volumineuse, n’est pas complète. Par exemple, nous votons sur un projet de subvention à une association. Nous avons évidemment le montant, nous avons évidemment l’activité de l’association mais nous n’avons pas toujours la composition des organes conseil d’administration et autres de cette association. 

Deuxième exemple : nous votons la passation d’un marché ou un contrat avec une entreprise privée. Nous n’avons pas nécessairement la composition du capital et les actionnaires de contrôle ultime de cette société. Le résultat à la fois de cette information trop volumineuse et incomplète et que de nombreux élus de bonne foi peuvent manquer à leur devoir de vérification. 

La totalité des élus de ce Conseil, quel que soit leur bord politique, est honnête mais elle n’est pas omnisciente. Cette totalité d’élus a face à elle une exigence revendiquée à juste titre par nos concitoyens d’une plus grande transparence, d’un plus grand souci de probité et de vérification de conflits d’intérêts, mais elle ne bénéficie pas des instruments et les modalités de ces vérifications ne sont pas présentes. 

C’est pourquoi j’en viens à ma proposition, à la demande d’ailleurs après discussion avec des élus de droite de gauche et du centre, je pense que ça peut vraiment faire l’objet d’un consensus, il serait fort utile que préalablement aux sessions du Conseil de Paris, en même temps que les projets de résolution, il nous soit communiqué un répertoire, une liste portant d’une part l’identité de tous les tiers qui bénéficieront d’une subvention ou d’un contrat. Deuxièmement la composition de leurs organes sociaux quels qu’ils soient, directs et indirects, pour qu’on puisse rattacher chacun à un groupe, soit un groupe public, associatif ou privé, je ne fais pas la différence, de telle sorte que les élus puissent, si cet instrument était par exemple informatisé, par un simple jeu de mots clés vérifier ainsi leur absence de lien, ça peut être des liens d’ailleurs d’amitié ou des liens d’inimitié, ça peut être des gens contre qui on combat, il faut vérifier qu’on aura un vote objectif malgré ces combats. 

Et il serait utile également que cette liste – l’administration a toutes les informations elle est très facile à faire cette liste, il s’agit juste de mettre à niveau les élus avec l’administration ce qui me paraît le moins si vous me permettez – et deuxièmement et c’est la fin de mon propos, évidemment, il serait fort utile et démocratique que ce répertoire, cette liste soit rendue publique. Ainsi nos concitoyens, nos chers contribuables, sauraient exactement qui bénéficie, à quel rythme et selon quelle proportion. Évidemment toutes ces informations existent, toutes ces informations sont disponibles, je ne demande qu’une chose c’est qu’elles soient regroupées sous un instrument informatisé pour permettre une meilleure compréhension par tous. 

Maud Gatel à propos d’un voeu du groupe MoDem, Démocrates et Ecologistes relatif à la sobriété lumineuse

Merci beaucoup Madame la Maire.

La sobriété énergétique est une nécessité, tant d’un point de vue de la situation géopolitique et de notre autonomie stratégique, qu’un impératif écologique.

En septembre dernier, la Ville avait annoncé vouloir réaliser 10 % d’économie d’énergie avec un certain nombre de mesures. D’abord, l’extinction de la Tour Eiffel la nuit, puis la réduction de la température dans les bâtiments publics. Une disposition qui ne semble pas être respectée dans l’ensemble des bâtiments de la ville.

Le Conseil de Paris avait ajouté un dispositif relatif à l’extinction des publicités lumineuses sur les colonnes Morris, les kiosques, les abris voyageurs, de 23h45 à 6h du matin.

Par ce vœu, nous demandons simplement une évaluation du plan tel qu’il avait été présenté et mis en œuvre par la Ville. Et par ailleurs, il nous donne l’opportunité de rappeler notre attachement à la révision du RLP.

Le sujet de la publicité lumineuse est une question importante, tant d’un point de vue environnemental que de santé publique.

Il mérite donc de faire l’objet d’un débat public et de trouver une traduction dans le RLP.

Pourriez vous nous éclairer sur le calendrier de sa modification ?

Je vous remercie.

Maud Gatel à propos de la votation citoyenne “Pour ou Contre les trottinettes en free-floating à Paris” ?

Merci Madame la maire, 

Cinq ans après l’arrivée des trottinettes en libre-service, voici le bilan, votre bilan :

–        La chaussée et les trottoirs parisiens se sont transformés en jungle urbaine anxiogène,

–        Les accidents ont augmenté, 710 blessés en 2022 et 8 personnes malheureusement décédées dans l’agglomération parisienne ;

–        Les règles les plus élémentaires du code de la route ne sont pas respectées,

–        Et le stationnement anarchique devient la règle sur l’espace public.

Alors pointer du doigt les mauvais usages serait nier la responsabilité de la ville en la matière :

–        La dégradation de la voirie rend ces véhicules légers particulièrement vulnérables. 

–        L’absence de régulation et de verbalisation, et ce malgré les leviers qu’offre la règlementation, n’aide pas. 

Les trottinettes, en tant qu’offre de micro mobilité, peuvent avoir un intérêt, notamment en termes de report modal, même si nous avons beaucoup à redire sur le modèle tant social qu’environnemental.

Mais ce ne sont pas les trottinettes qui intrinsèquement posent problème – d’ailleurs leur intégration se passe merveilleusement bien à Roubaix, Saint-Quentin ou encore à Grenoble – mais ce sont bien les conséquences de l’incapacité parisienne à assurer une intégration sécurisée dans l’espace public qui posent problème.

Et pourtant, nous avons essayé de vous convaincre de réguler. Depuis mars 2018, ce ne sont pas moins de 7 vœux que nous avons déposés pour renforcer la sécurisation de l’intégration des trottinettes en libre-service.  

–        Pour demander notamment un meilleur pilotage des contrats liant la ville aux opérateurs sur le respect du code de la route et le contrôle des zones de stationnement,

–        Pour exiger une véritable verbalisation à travers l’identification des trottinettes,

–        Ou encore pour demander l’interdiction de l’utilisation par les mineurs.

Six vœux dont beaucoup ont été repris par vous-même, semblant signifier une volonté de la ville de réguler les trottinettes en libre-service.

Cinq ans plus tard, le constat est sans appel : la Ville est incapable de gérer les contrats avec ses opérateurs et d’assurer la régulation qu’elle s’est pourtant elle-même engagée à mettre en place. Parce que oui, quand on accompagne l’arrivée d’une innovation, sa responsabilité c’est de se donner les moyens d’une bonne intégration.

Alors, face au constat de votre échec, nous vous avons demandé en novembre dernier d’en tirer toutes les conséquences en mettant fin aux contrats liant la Ville aux opérateurs.

Et puis donc, en janvier, patatras ! Vous annoncez une votation. Bref, vous vous défaussez sur les Parisiens pour prendre une décision difficile.

 Quant à la votation, elle est à l’image de la gestion des contrats avec les opérateurs : manque d’anticipation et de concertation. Et puis ce matin, un Conseil de Paris mis devant le fait accompli, il faut dire effectivement que cela fait 3 mois que vous n’avez pas daigné nous rassembler.

Je ne reviendrai pas sur les conditions rocambolesques de l’organisation de cette votation, un jour de marathon de Paris, dans seulement 21 lieux, et sur l’incongruité du débat ce matin, à moins de 3 semaines de cette consultation fantoche, avec des règles déjà fixées.

Une consultation donc qui ne servira à rien, le règlement de la consultation étant d’ailleurs assez clair sur ce sujet, mais qui aura en revanche un coût bien réel pour le contribuable.

Alors demander leur avis aux Parisiens, oui, 1000 fois oui, y compris sur des projets locaux, mais encore faut-il qu’ils puissent réellement avoir leur mot à dire. Et d’une certaine manière, la question aurait dû être : faites-vous confiance à la maire de Paris pour réguler le service des trottinettes en libre-service ? La question, comme la réponse apportée, auraient été plus claires.

Au-delà de cette nouvelle illustration de votre incapacité à assumer vos échecs et à prendre les décisions qui en découlent, nous sommes inquiets des conséquences de cette parodie de concertation.

Si les Parisiens répondent « contre les trottinettes » et actent donc l’échec de votre politique, on se privera, à un an des JO d’une offre de mobilité et les trottinettes personnelles se multiplieront, alors même que le service Vélib’ n’est toujours pas à la hauteur. Et si les Parisiens répondent « pour les trottinettes » quelle sera la marge de manœuvre de la ville pour négocier avec les opérateurs ? Nulle.

Finalement : Face, la pacification de l’espace public perd. Pile, l’anarchie urbaine gagne.

Au groupe MoDem, nous n’avons pas changé d’avis et nous continuons de considérer que votre incapacité de réguler cette offre de mobilité doit conduire à y renoncer. Mais il serait illusoire de penser que cela suffira à apaiser l’espace public, donner une place à chacun, et à protéger les plus fragiles. C’est d’un schéma global des déplacements dont nous avons urgemment besoin.

Je vous remercie.

Maud Gatel à propos de la dénomination du quai Valéry Giscard d’Estaing

Madame la maire, monsieur le Président, mes chers collègues,

Après la disparition, le 2 décembre 2020, du Président Valéry Giscard d’Estaing, c’est à l’initiative du groupe MoDem que cette Assemblée a voté à l’unanimité pour que la ville, en accord avec sa famille, puisse renommer une partie des quais rive gauche jouxtant le musée d’Orsay qui est né de sa volonté.

Alors, cette délibération nous offre l’opportunité de lui redire notre reconnaissance et j’associe naturellement le Groupe Indépendants et Progressistes à cet hommage.

Engagé dans la résistance auprès du général de Lattre de Tassigny, Valéry Giscard d’Estaing ne cessera de servir son pays comme député, haut fonctionnaire, ministre, président de la République.

Au cours de son septennat, il a fait souffler un vent de modernité et de liberté pour l’ensemble du pays à travers un certain nombre d’avancées que je voudrais citer :

Avancées d’abord pour la démocratie :

        à travers le renforcement de la place des femmes dans nos institutions ;

        l’abaissement du droit de vote à 18 ans ;

        et puis en permettant aux Parisiens d’avoir un maire élu au suffrage universel ;

Avancées pour les droits des femmes et l’égalité des droits :

        à l’image de la dépénalisation de l’IVG ;

        du remboursement de la pilule contraceptive ;

        ou encore du divorce par consentement mutuel ; 

Avancées pour l’aménagement du territoire :

        et pour Paris, la piétonisation en milieu urbain ;

    et sa mobilisation pour empêcher la transformation des quais rive gauche en autoroute urbaine ;

Avancées pour l’environnement, enfin, en posant les premières bases grâce à la loi relative à la protection de la nature, de notre droit de l’environnement contemporain. Et enfin avancées pour la cause européenne, avec la poursuite de la réconciliation franco-allemande et l’approfondissement de nos institutions, notamment avec l’élection au suffrage universel direct du parlement européen et plus tard en cherchant à doter notre Europe d’une véritable constitution avec la convention pour l’avenir de l’Europe.

Lors de notre conseil de décembre 2020, nous avions voté deux vœux pour rendre hommage au Président Valéry Giscard d’Estaing :

        l’ajout du nom de l’ancien président à l’institution culturelle qu’il avait voulue, le Musée Orsay, à l’initiative de la présidente Rachida Dati, ce qui fut voté par le Parlement

        Et puis le fait de renommer les quais jouxtant le musée d’Orsay avec le nom de Valéry Giscard d’Estaing à notre initiative.

C’est donc avec beaucoup de plaisir et d’enthousiasme que nous voterons cette délibération et je remercie Laurence Patrice pour le travail qu’elle a pu initier en partenariat avec la famille de l’ancien président de la République.

Je vous remercie.




 

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