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Alexis Govciyan à propos de la dénomination de la place Garbis Aprikian (9e)

Madame la Maire, 

Chère Laurence Patrice, Chers collègues, 

Nous examinons aujourd’hui une délibération qui donne corps à un vœu voté lors du Conseil de Paris de novembre dernier. Celle de dédier un lieu du 9e arrondissement de Paris à la mémoire de monsieur Garbis Aprikian, compositeur et chef de chœur franco-arménien, disparu en octobre 2024 au lendemain de ses 98 ans. 

À travers cette dénomination, il s’agit de rendre hommage à une personnalité d’exception, une figure discrète mais majeure dont la vie et l’œuvre ont tissé un lien singulier entre les cultures, entre les traditions liturgiques arméniennes et les canons de la musique occidentale. Né à Alexandrie en 1926, le futur maestro a grandi au sein de la communauté arménienne où le champ sacré devient très tôt une seconde langue. Son destin artistique se dessine dès l’adolescence à l’ombre des grandes figures de l’opéra italien grâce à un maître formé par Mascagni. 

Sa première œuvre, l’Hirondelle, dit bien cette vocation précoce de porter la voix et l’exil au plus haut. Arrivé à Paris en 1953, boursier, il intègre les grandes institutions de la vie musicale française. Il y reçoit l’enseignement rigoureux de Tony Aubin, de Simone Plé-Caussade et surtout d’Olivier Messiaen, dont il suit les cours d’esthétique musical au conservatoire national supérieur. 

C’est à Paris qu’il compose, dirige et transmet sans relâche pendant plus de 60 ans. Chef des cœurs mixtes Sipan Komitas qu’il dirige pendant plus d’un demi-siècle, Garbis Aprikian s’est imposé comme un ambassadeur infatigable de la musique arménienne qu’il a fait rayonner à travers toute l’Europe de Munich à Venise en passant par Genève et Amsterdam. 

Sa démarche artistique n’a jamais été le repli, mais au contraire le dialogue des cultures, alliance des mélodies européennes et de la diaspora. Parmi ces œuvres marquantes, citons notamment la la naissance de David de Sassoun, inspiré de l’épopée arménienne. Homme de paix et de transmission, Monsieur Aprikian a consacré sa vie à la création, au partage, à l’harmonie, au sens musical, comme essence comme au sens citoyen du terme. 

En 1991, juste après la chute de l’URSS et l’indépendance de la République d’Arménie, il est invité par les plus hautes autorités du pays à s’y produire pour la première fois. Une reconnaissance forte, à la fois symbolique et artistique pour un compositeur longtemps ancré, connu et reconnu en diaspora. 

Ces talents ont été salués par de nombreuses distinctions dont le titre de commandeur dans l’ordre des arts et des lettres en 2021. Afin d’honorer sa mémoire et son héritage en lien étroit avec ses enfants Ara Aprikian et Gorune Aprikian et avec vous chère Laurence Patrice, le choix de la place large et arborée à l’angle des rues de Maubeuge et d’Abbeville et à quelques maîtres de l’Église Saint-Vincent de Paul où il a donné son concert d’adieux, s’est imposé avec justesse. 

Dans cette période où la mémoire et le dialogue doivent être des piliers donnés à un lieu du 9e arrondissement de Paris, le nom de Garbis Aprikian c’est réaffirmer l’importance du travail de mémoire, de la transmission du partage de culture et de la fidélité aux racines sans renier l’universel. Vous l’aurez compris aujourd’hui nous sommes heureux et satisfaits de l’examen et du vote en faveur de cette délibération.

Maud Gatel à propos de la dénomination d’une piste cyclable en hommage à Paul Varry

Le 15 octobre dernier, Paul Varry, ce jeune parisien de 27 ans, a été volontairement renversé par un automobiliste. Cette phrase est purement inimaginable. Elle traduit la sauvagerie de ce drame, de cette vie qui ne demandait qu’à s’épanouir, brusquement interrompue. 

Le rapport d’expertise révélé quelques semaines après l’accident est accablant. Alors que le conducteur parlait de perte de contrôle du véhicule, l’expertise démontre que la voiture a reculé, puis accéléré pour écraser le jeune homme. Une manœuvre délibérée de la part du conducteur. 

Le chauffard est aujourd’hui poursuivi pour meurtre. La violence routière, chaque usager l’a rencontré et la rencontre. C’est un chauffeur de bus qui se rabat brusquement et délibérément pour obliger le cycliste à s’arrêter s’il ne veut pas passer sous ses roues. C’est un piéton sur un passage protégé, renversé par un chauffard qui grille un feu sous l’emprise de stupéfiants. C’est un conducteur de deux roues motorisé qui renverse un cycliste en circulant sur une voie partagée. C’est un fat bike débridé qui en grillant le feu renverse un piéton. 

Ce sont quelques-uns des drames qui se sont produits ces dernières semaines. Oui, la violence routière est un fléau. Lorsqu’elle s’exprime au volant d’un véhicule motorisé, elle peut engendrer des tragédies, elle peut tuer et parfois la frontière entre violence routière et inconscience sur la route est ténue. Pour lutter contre les deux, il faut agir contre, sur tous les leviers. Ce sont les 40 mesures du rapport Barbe. Ce sont également les propositions de toutes les associations cyclistes. 

Contre la violence routière, agir dès la première manifestation en confisquant les véhicules des personnes concernées et en les obligeant à suivre un programme adapté. Contrôler situation accidentogène, renforcer la verbalisation et améliorer les infrastructures afin que chacun puisse circuler en toute sécurité. 

Car oui, le code de la route est fait pour être respecté car il est là pour nous protéger. Nous saluons bien sûr la dénomination de la future piste rue de Réaumur sur laquelle Paul avait travaillé et qui était située à proximité immédiate de chez lui. 

Mais notre hommage sera incomplet si nous ne mettons pas tout en œuvre pour qu’une telle situation ne se reproduise jamais. Je vous remercie. 

Maud Gatel rend hommage à Jean Tiberi

Mes chers collègues,

Le 27 mai dernier, celui qui fut le 3ème maire de notre capitale nous a quittés à l’âge de 90 ans après une vie consacrée à la politique parisienne. 

Exemple de méritocratie Jean Tiberi est né dans une famille corse d’origine modeste et suit de très brillantes études jusqu’à devenir magistrat. Mais c’est l’engagement politique qu’il appelle très tôt dans le 5e arrondissement dont il restera à jamais une figure. D’abord adjoint au maire il devient le maire du 5e arrondissement en 83, il restera jusqu’en 2014.

Durant toutes ces années, il tisse un lien étroit, affectif, avec les habitants du 5e arrondissement, défenseur du quartier latin, protecteur du patrimoine, il était véritablement un maire de terrain cultivant sa proximité avec ses administrés.  

Lorsque Jacques Chirac est élu président de la République, il devient le maire de Paris, il mettra la végétalisation et le développement des mobilités alternatives à la voiture au cœur des politiques publiques. Réalisation de la coulée verte, de Bastille à Vincennes, création des parcs André Citroën et de Bercy, organisation des premières opérations Paris Respire, restriction de la circulation sur les berges de Seine, premier plan vélo avec la création du réseau inaugural de pistes cyclables et lancement des études pour le tramway.

Au-delà des polémiques qui émailleront son mandat, il sera un maire de Paris avec une vision très affirmée de la capitale. Il voulait transformer la ville et en apposer les jalons et à jamais Jean Tiberi restera un emblématique maire du 5e arrondissement et l’illustration même de la fidélité en politique. 

Les élus du groupe MoDem et Indépendants adressent à son épouse Xavière à ses enfants Hélène et Dominique, petits-enfants, à ses amis aux habitants du 5e arrondissement, leurs condoléances les plus sincères et leurs pensées les plus chaleureuses, je vous remercie. 

Delphine Bürkli à propos de la situation de l’écrivain Boualem Sansal

Merci Madame la Maire, 

À travers ce vœu, nous voulons réaffirmer notre soutien plein et entier à Boualem Sansal, l’ami proche de Kamel Daoud et je remercie très sincèrement Marie-Caroline Douceré et la réponse de Jean-Luc Roméro au titre de l’Exécutif pour ce soutien réaffirmé à cet immense écrivain. Ici nous voulons réaffirmer le soutien à Boualem Sansal, cet homme de lettre, qui a la double nationalité française et algérien, ce grand écrivain qui a la passion des mots et de la liberté et qui depuis 200 jours maintenant est détenu arbitrairement en Algérie. Alors il est en prison mais vous allez me dire “Mais pourquoi au juste ?”. 

Coupable de quoi ? Coupable d’avoir pensé, coupable d’avoir écrit librement critiquant le pouvoir algérien, il a plus de 80 ans, il est gravement malade, il a besoin de soins et nous ne pouvons pas nous taire bien au contraire. 

Nous étions avec mon collègue maire du 17e, Geoffroy Boulard il y a quelques semaines présents pour la manifestation pour Boualem Sansal. Ici en France où la liberté d’expression est un pilier de notre démocratie, notre devoir aujourd’hui est de tout faire pour le faire revenir en France. Nous avons affiché son portrait sur la façade des mairies du 5e, du 17e, du 15e de Paris Centre et du 9e arrondissement bien sûr depuis le mois 16e pardon aussi avec Jérémy Redler, Florence Berthout, Philippe Gougeon, Ariel Weil pour Paris centre. D’autres maires à travers la France ont fait de même, de même que la région Île-de-France, la région Occitanie, toutes ces collectivités ont refusé le silence parce que tous ont compris qu’en défendant Boualem Sansal nous défendions nos valeurs. 

Je rappelle aussi que la sénatrice Catherine Dumas avait déposé un vœu au nom d’Union Capitale en décembre dernier, qui interpellait la Ville de Paris déjà sur le sort de Boualem Sansal. Alors aujourd’hui nous vous appelons de nos vœux cher Jean-Luc, nous appelons de nos vœux que la Ville de Paris en face de même et condamne fermement la détention de Boualem Sansal et appelle à sa libération immédiate et sans condition décerne la citoyenneté d’honneur à Boualem Sansal en reconnaissance de son engagement littéraire humaniste et démocratique. 

Affiche publiquement également son soutien comme nous l’avons fait dans nos mairies d’arrondissement à travers l’installation d’un portrait de Boualem Sansal sur la façade de l’Hôtel de Ville et puis s’engage à soutenir ou à coorganiser comme nous l’avons fait également avec Geoffroy des événements culturels pour rappeler l’importance de la liberté d’expression et du combat des intellectuels dans les régimes répressifs. 

Merci Monsieur. 

Alexis Govciyan à propos des subventions aux associations pour la mémoire de la Shoah

Mes chers collègues, 

Cette délibération concerne certains projets, institutions que la ville soutient pour leur travail de transmission de la mémoire de la Shoah.

Il s’agit de Fonds Mémoire d’Auschwitz, L’Enfant et la Shoah – Yad Layeled, Mémoire des Résistants Juifs de la Main d’œuvre immigré, Langage de Femmes, l’Union des Déportés d’Auschwitz et le comité français pour Yad Vashem. 

Il est difficile de reprendre la description de ces institutions toutes indispensables, surtout dans les périodes actuelles que notre société traverse et qui nécessite une mobilisation citoyenne et républicaine de chaque instant. 

Pour agir avec force contre le racisme, l’antisémitisme, pour faire prendre conscience de leur de leurs conséquences dramatiques et pour combattre toute forme de négationnisme. Les attaques antisémites, très amplifiées depuis l’horreur des pogromes du 7 octobre 2023 et encore tout récemment contre le mémorial de la Shoah, les synagogues et d’autres lieux nous invitent au travail mémoriel de connaissance, de transmission et surtout de vigilance. 

En effet, la remise en cause de la mémoire, de l’histoire, de l’existence d’Israël et le refus de certains de plus en plus nombreux, de reconnaître comme nos frères et sœurs en République française tous ceux et toutes celles de nos concitoyens de confessions juive sont inacceptables et nous devons tout faire pour les combattre. 

Nous avons collectivement de plus en plus de travail et dans ce cadre les projets de ces six associations sont tous très utiles. Par manque de temps, il est difficile d’analyser en détail chacune des actions. 

Objet de notre soutien mais réaffirmons toute leur importance alors que le contexte tant dans notre pays qu’au niveau international nécessite une véritable mise en mouvement mémoriel. 

Aussi Madame la Maire, chère Laurence Patrice, je souhaite saluer les efforts de ces six associations et les remercier avec une pensée particulière pour l’Union des Déportés d’Auschwitz car je me souviens de l’hommage que nous avions rendu le 8 février 2022 à Raphaël Esrail, qui venait de quitter notre monde. 

Entré dès 1943 dans la résistance alors qu’il n’avait que 18 ans pour combattre la barbarie, le nazisme, l’antisémitisme et avec un sens aigu de l’engagement mais aussi de l’espérance pour des jours meilleurs, il a inspiré tous ceux qui lui ont succédé à l’Union des déportés d’Auschwitz. Là encore sa mémoire peut et doit nous inspirer et surtout nous obliger. 

De même, qu’il me soit permis de rendre un hommage appuyé au comité français pour Yad Vashem et à l’extraordinaire travail réalisé dans le cadre du programme visant à reconnaître et à honorer les “Justes parmi les nations”. Surtout une attention particulière au projet intitulé “La voix des Justes” qui avec des podcasts met en résonance des témoignages précieux des aînés avec les réactions des jeunes d’aujourd’hui pour une transmission vivante et moderne de la mémoire et pour constituer un puissant outil de lutte contre l’antisémitisme et le négationnisme. 

Notre soutien permettra au comité français pour Yad Vashem, la réalisation en 2025 de 10 nouveaux podcasts qui seront très utiles pour le travail qu’ils ont à réaliser et permettez-moi à cet effet de saluer et de remercier le président du comité français pour Yad Vashem, le président actuel Patrick Klugman ainsi que ses présidents d’honneur Richard Prasquier et Pierre-François Veil et l’ensemble de leurs équipes pour tout leur engagement et leur réalisation.

Je vous remercie. 

Maud Gatel à propos de la dénomination promenade Jacques Delors

Madame la Maire, 

Mes chers collègues,

En février 2024, le groupe MoDem et Indépendants faisait voter à l’unanimité de notre conseil un hommage au grand homme qu’était Jacques Delors, à travers la dénomination d’un lieu parisien.

Aujourd’hui nous y sommes, et je ne peux que m’en réjouir, car elles ne sont pas si nombreuses les personnalités qui servent notre pays avec le sens du devoir, avant le goût du pouvoir. Celles qui choisissent les convictions plutôt que la facilité des carrières. Jacques Delors était de celle-là, déterminé, profondément libre qui n’a eu de cesse de placer l’intérêt général au cœur de son engagement, de rassembler sans exclure. 

Haut-fonctionnaire, homme politique, député européen, ministre, maire, président de la Commission européenne, il aura profondément marqué plus de 40 années de la vie politique française et européenne. Le projet européen de Jacques Delors continue d’irriguer notre vision de ce que doit être la construction européenne : au service de la protection et de la réconciliation des peuples. 

C’était le cas hier ça l’ai encore davantage aujourd’hui. Si Jacques Delors était indéfectiblement associé à l’Union européenne, il était aussi profondément lié à notre ville. Paris dès lors se devait de lui rendre un hommage à la hauteur de sa carrière. C’est donc avec enthousiasme que nous voterons en faveur de la dénomination de la promenade Jacques Delors sur le terreplin central du boulevard de la Villette entre la rue Buisson Saint-Louis et la rue du Faubourg du Temple en face de la CFDT mais également en faveur de la dénomination de l’école élémentaire du 22 rue Saint-Maur. 

Et je ne doute pas que la figure de Jacques Delors, sa détermination, sa force de conviction seront de formidables exemples à suivre pour tous les écoliers de la rue Saint-Maur. Car les grandes figures ne s’éteignent pas, elles créent des conditions pour que d’autres prennent le relais je vous remercie. 

Alexis Govciyan à propos de l’attribution de la citoyenneté d’honneur à Cécile Kohler

Mes chers collègues,

À travers cette délibération il s’agit d’attribuer la citoyenneté d’honneur à Cécile Kohler, professeur de lettres et à Jacques Paris, professeur de mathématiques à la retraite. 

Nos compatriotes étaient partis en Iran pendant les vacances de Pâques de 2022 pour visiter le pays et suivre un circuit touristique classique. Ils sont arrêtés en mai 2022 sous des accusations qui seraient liées à des activités d’espionnage de déstabilisation les impliquant dans une tentative de renversement du régime iranien notamment en soutenant les manifestations qui secouaient le pays à l’époque. 

Accusation largement rejetée par notre pays qui considère cette arrestation comme étant politique, arbitraire et sans fondement. C’est pourquoi la France a saisi, notamment, la Cour internationale de justice. Depuis 3 ans, Cécile Kohler et Jacques Paris sont donc otages de la République islamique d’Iran, ils sont détenus séparément à la prison d’Evin au sein d’une section de haute sécurité, la section 209 placée sous le contrôle des services de renseignement. La France et l’Union européenne comme plusieurs organisations des droits de l’homme demandent leur libération. 

Comment pareil cas pour d’autres arrestations arbitraires en Iran comme ailleurs les accusations semblent reposées sur des éléments de preuves contestables, fantaisistes et dignes des méthodes employées par des dictatures et des régimes obscurantistes et c’est aussi de cela que nous débattons aujourd’hui. 

De ce régime iranien qui viole les libertés d’expression, les droits des femmes, les droits des minorités, et qui a systématiquement recours à des tortures et exécutions arbitraires. Pourtant le peuple iranien ne plie pas, les protestations sont souvent déclenchées par des revendications économiques, politiques, sociales ou sociétales mais la réponse du régime est toujours brutale utilisant la torture physique et psychologique et même la peine de mort. 

C’est donc ce pays qui retient nos deux compatriotes en otage et qui les accuse d’espionnage. C’est aussi ce pays dans lequel les femmes sont obligées de porter le voile en public qu’elles soient musulmanes ou non d’ailleurs, et ce qui est l’une des mesures les plus symboliques de cette oppression imposée par le régime islamiste à laquelle de nombreuses femmes ont résisté. Elles ont courageusement combattu et combattent encore le port obligatoire du voile en le retirant publiquement même si ce geste est toujours lourdement réprimé par le régime.  

Les militantes des droits des femmes comme Nasrin Sotoudeh ou Shirin Ebadi ont été persécutées, emprisonnées et contraintes à l’exil. Souvenons-nous aussi de Mahsa Amini cette femme de 22 ans qui voulait juste être libre. Elle est torturée et morte en détention après avoir été arrêtée par la police des mœurs. 

Sa mort a déclenché des manifestations à travers le pays où des femmes mais aussi des hommes ont exigé la liberté, l’égalité des droits et la fin de l’oppression systématique. Ce mouvement a été marqué par des slogans de libération et des actions courageuses comme le retrait du voile en public, nous pensons à toutes ces femmes elles sont nombreuses. 

C’est pourquoi notre Conseil de Paris se doit d’être en soutien à Cécile Kohler et à Jacques Paris et de s’engager dans une position politique et symbolique d’utilité humaine, c’est tout le sens de nos débats d’aujourd’hui. 

Nous devons aussi transmettre un message de fermeté à l’égard du régime iranien pour lui rappeler que nous continuerons à dénoncer toutes ces injustices et à nous mobiliser pour les combattre, et que nous ne lâcherons jamais nos compatriotes. 

Nous devons donc décider de leur attribuer la citoyenneté d’honneur qui est un outil de protection diplomatique et humanitaire pour continuer de leur apporter une visibilité internationale, une protection morale et une légitimité renforcée dans les démarches politiques de mobilisation. 

En les nommant citoyennes et citoyens d’honneur de Paris nous exigeons aussi et surtout leur libération immédiate. Vous l’aurez compris, Madame la Maire, mes chers collègues, notre groupe MoDem et Indépendants votera en faveur de l’attribution de la citoyenneté d’honneur à Cécile Kohler et à Jacques Paris, je vous remercie.

Béatrice Lecouturier à propos du principe de vente conditionnelle de monuments funéraires anciens

Merci Monsieur le Maire

Mes chers collègues,

Paris est une ville d’Histoire, de mémoire et de patrimoine. Ce patrimoine ne se limite pas aux monuments que nous admirons sur nos places et dans nos rues. Il est aussi présent dans nos cimetières, ces lieux de recueillement mais aussi ces lieux de transmission, où repose notre passé. Conserver et valoriser ces témoignages de l’histoire parisienne est une responsabilité qui nous incombe collectivement.

C’est pourquoi l’expérimentation que nous propose cette délibération mérite toute notre attention. Elle s’inscrit dans une double démarche : d’abord préserver notre patrimoine funéraire et répondre à la demande légitime des Parisiens souhaitant obtenir une concession dans nos cimetières intra-muros. Trop de monuments, témoins d’un art funéraire remarquable, ont été laissés à l’abandon et nous avons aujourd’hui l’opportunité d’inverser cette tendance, avec un cadre juridique clair et protecteur.

L’originalité de ce dispositif réside dans son montage en deux temps. En distinguant la vente du monument de l’attribution de la concession, nous garantissons que la restauration sera bien réalisée avant toute acquisition définitive. C’est un point essentiel : nous ne devons pas voir ces monuments comme de simples biens à céder, mais bien au contraire des éléments de notre patrimoine à transmettre dans le respect de leur histoire et de ceux qui y ont reposé.

Loin d’être une privatisation du patrimoine funéraire parisien, ce projet repose sur un principe vertueux d’économie circulaire. Il offre ainsi une alternative qui pourrait favoriser la préservation du patrimoine tout en limitant le recours à de nouvelles constructions. Cette démarche, à la fois patrimoniale et écologique, contribuerait à maintenir l’identité historique des cimetières parisiens.

Enfin, rappelons que cette expérimentation repose sur un cadre strict et transparent. Les futurs acquéreurs seront sélectionnés par tirage au sort et devront présenter des devis de restauration avant toute acquisition. De plus, l’intervention de l’Architecte des Bâtiments de France garantira que les monuments restaurés respecteront l’identité architecturale des cimetières parisiens. Nous y serons extrêmement vigilants.

Paris a toujours su innover pour préserver son patrimoine. Aujourd’hui, nous avons l’occasion d’expérimenter une solution pragmatique et équilibrée. Alors donnons-lui sa chance. Et le groupe MoDem et Indépendants votera donc en faveur de cette délibération.

Je vous en remercie. 

Maud Gatel rend hommage à Jean-Louis Debré

Merci beaucoup, 

Madame la Maire,

Monsieur le Préfet de Région, 

Madame la représentante du Préfet de police, 

Chère famille, 

Aujourd’hui, nous rendons hommage à une grande figure de la République : Jean-Louis Debré qui nous a quittés à l’âge de 80 ans. 

Magistrat, ministre, président de l’Assemblée nationale, puis du Conseil constitutionnel, il a incarné avec une constance remarquable la défense de nos institutions et de l’État de droit.

Fils de Michel Debré, premier Premier ministre de la Ve République, petit-fils de Robert Debré, fondateur de la pédiatrie moderne, Jean-Louis Debré a poursuivi cet héritage avec un sens aigu du devoir et du service public. Il ne voyait pas le droit comme un simple outil technique, mais comme un rempart essentiel contre l’arbitraire, une garantie pour les libertés et un fondement de notre démocratie.

Son engagement n’a jamais faibli. Il avait cette élégance rare des serviteurs de la République : celle de la constance, du respect des principes et du refus des compromissions. Et c’est sans doute pour cela que son décès a suscité des hommages unanimes, venant de tous les bords politiques. Car au-delà des clivages, Jean-Louis Debré appartenait à cette génération qui croyait profondément en la force des institutions et au rôle de l’État comme protecteur des citoyens.

En ces temps où nos équilibres démocratiques sont parfois malmenés, où l’indépendance des institutions est remise en cause, son parcours nous rappelle combien l’État de droit n’est jamais acquis, mais toujours à défendre.

Jean-Louis Debré, incarnation de la fidélité dans un monde politique qui en manque pourtant souvent, quitte la scène, mais son engagement reste un exemple. 

C’est avec respect et gratitude que nous saluons aujourd’hui sa mémoire.

Je vous remercie. 

Alexis Govciyan à propos de la dénomination parvis Robert Badinter (17e)

Merci Madame la Maire, 

Mes chers collègues,

J’ai l’honneur de prendre la parole au nom de mon groupe Modem et Indépendants pour la dénomination du parvis du tribunal de Paris qui s’appellera désormais “parvis Robert Badinter”. 

“Grandeur de la France, noblesse de la gauche, humanisme de l’autre homme, et esprit du judaïsme”. Bernard-Henri Lévy écrivait ses quelques mots en hommage à Robert Badinter qui venait de décéder. C’était le 9 février 2024. 

En effet, tout au long de sa vie Monsieur Badinter a participé de la grandeur de la France à travers son engagement pour une justice humaine, même s’il avait plusieurs autres centres d’intérêt et plusieurs activités. Professeur de droit, il a marqué notre pays par bien des facettes de son action, mais il était surtout l’artisan de progrès sensible accompli dans la défense de la dignité de la personne humaine et de la victoire qu’a constitué l’abolition de la peine de mort vous l’avez rappelé Madame la Maire. 

Le 17 septembre 1981, près de deux siècles s’étaient écoulés depuis la première fois où Claude Le Peletier de Saint-Fargeau demandait à l’Assemblée constituante, l’abolition de la peine capitale. 

En effet, la France a été, et elle est toujours grande, non seulement par sa puissance mais au-delà de sa puissance par l’engagement d’hommes et de femmes de génie par l’éclat des idées des causes, de la générosité et du sens de la solidarité. C’est de France de Paris que se sont toujours levées les plus grandes voix, celles qui ont raisonné le plus haut et le plus loin dans la conscience humaine. 

Après Le Peletier de Saint-Fargeau il y a eu Lamartine, Jaurès, Aristide Briand, Victor Hugo sans oublier Camus mais aussi Gambetta, Clémenceau et bien d’autres très nombreux, tous ont soutenu la cause de l’abolition.

Mais notre pays a mis deux siècles à légiférer grâce et par la volonté de Robert Badinter, cet avocat des causes justes qui s’inscrivait dans la lignée des grands hommes et des grandes femmes qui forment notre conscience nationale.

Lui qui disait devant la représentation nationale au Palais Bourbon que désormais la justice française ne serait plus une justice qui tue. Qu’il n’y aurait plus pour notre honte commune d’exécution furtive à l’aube sous le devoir dans les prisons françaises.

Il disait aussi qu’à cet instant plus qu’à aucun autre il avait le sentiment d’assumer son ministère au sens ancien, au sens noble, le plus noble qui soit c’est-à-dire au sens de service. 

Monsieur Badinter a vécu l’engagement politique, l’exercice du pouvoir, les subtilités du contrôle de constitutionnalité, mais aussi la réflexion et l’éloquence nécessaire pour les mots et les idées justes. 

Il a promu la création de la Cour pénale internationale.  Il a participé de la dépénalisation de l’homosexualité. Il a écrit des livres, des essais, des articles, une pièce de théâtre, un livret d’opéra, il a participé à nombre de colloques et de conférences.

Intellectuel engagé dans les débats de son temps, conscience morale aux yeux de ses contemporains, c’était avant tout un homme de droit et de justice qui portait la prescription biblique : “la justice tu chercheras ardemment”. Enfant de déporté, il a connu très tôt la blessure de ne plus revoir ceux qu’il aimait.

L’héritage moral dont il était dépositaire lui donnera aussi sans doute cette volonté de justice et non de vengeance. De la faculté de Besançon au haut-lieu du pouvoir politique au Gouvernement, au Parlement, au Conseil constitutionnel, il aura laissé dans les lois comme dans la mémoire de ceux qui l’ont approché, la trace d’un homme infatigable, rigoureux vivant et agissant pour la justice et le droit. 

Alors Madame la Maire, mes chers collègues, ce parvis Robert Badinter que cette délibération que nous adopterons, je l’espère à l’unanimité, rappellera pour toujours le juste à l’humanité qu’il était, les valeurs qu’il a incarné les luttes pour la justice qu’il l’a symbolisé lui fils de Simon, déporté et de Charlotte lui époux d’Élisabeth, une grande dame à qui nous souhaitons aussi présenter nos respectueux hommages. 

Je vous remercie. 

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