Au 111 rue Saint-Honoré se trouve un bâtiment du 18e siècle inscrit aux monuments historiques. C’est un ancien répartiteur d’eau. Le bâtiment de la fontaine de la Croix-du-Trahoir présente une forte valeur patrimoniale au cœur même de Paris à proximité immédiate de l’église Saint-Germain l’Auxerrois.
Ce bâtiment a d’abord été squatté, puis la ville a passé une convention d’occupation et une convention d’objectif avec les squatteurs qui s’était constitué en collectif, transformé donc en association Paris Centre qui désormais est le laboratoire de la création en 2004. Des manifestations culturelles ont eu lieu mais de moins en moins et depuis cette date, depuis 2004, le bâtiment s’est significativement dégradé, suscitant l’inquiétude des riverains. Son aspect extérieur est absolument indigne de la capitale et de l’entretien des bâtiments que nous devons au patrimoine parisien.
Dès lors, nous attendons des réponses, des réponses de la ville et des actes. D’abord, qui occupe ce bâtiment désormais ? Bâtiment, je le rappelle, inscrit aux monuments historiques et sous quel régime ? Et deuxièmement, quand la ville mènera-t-elle les travaux absolument nécessaires de diagnostic et les travaux de rénovation de ce bâtiment historique au cœur de la capitale pour ne pas laisser un tel joyau se dégrader de la sorte. Je vous remercie.
Nous examinons aujourd’hui une délibération qui donne corps à un vœu voté lors du Conseil de Paris de novembre dernier. Celle de dédier un lieu du 9e arrondissement de Paris à la mémoire de monsieur Garbis Aprikian, compositeur et chef de chœur franco-arménien, disparu en octobre 2024 au lendemain de ses 98 ans.
À travers cette dénomination, il s’agit de rendre hommage à une personnalité d’exception, une figure discrète mais majeure dont la vie et l’œuvre ont tissé un lien singulier entre les cultures, entre les traditions liturgiques arméniennes et les canons de la musique occidentale. Né à Alexandrie en 1926, le futur maestro a grandi au sein de la communauté arménienne où le champ sacré devient très tôt une seconde langue. Son destin artistique se dessine dès l’adolescence à l’ombre des grandes figures de l’opéra italien grâce à un maître formé par Mascagni.
Sa première œuvre, l’Hirondelle, dit bien cette vocation précoce de porter la voix et l’exil au plus haut. Arrivé à Paris en 1953, boursier, il intègre les grandes institutions de la vie musicale française. Il y reçoit l’enseignement rigoureux de Tony Aubin, de Simone Plé-Caussade et surtout d’Olivier Messiaen, dont il suit les cours d’esthétique musical au conservatoire national supérieur.
C’est à Paris qu’il compose, dirige et transmet sans relâche pendant plus de 60 ans. Chef des cœurs mixtes Sipan Komitas qu’il dirige pendant plus d’un demi-siècle, Garbis Aprikian s’est imposé comme un ambassadeur infatigable de la musique arménienne qu’il a fait rayonner à travers toute l’Europe de Munich à Venise en passant par Genève et Amsterdam.
Sa démarche artistique n’a jamais été le repli, mais au contraire le dialogue des cultures, alliance des mélodies européennes et de la diaspora. Parmi ces œuvres marquantes, citons notamment la la naissance de David de Sassoun, inspiré de l’épopée arménienne. Homme de paix et de transmission, Monsieur Aprikian a consacré sa vie à la création, au partage, à l’harmonie, au sens musical, comme essence comme au sens citoyen du terme.
En 1991, juste après la chute de l’URSS et l’indépendance de la République d’Arménie, il est invité par les plus hautes autorités du pays à s’y produire pour la première fois. Une reconnaissance forte, à la fois symbolique et artistique pour un compositeur longtemps ancré, connu et reconnu en diaspora.
Ces talents ont été salués par de nombreuses distinctions dont le titre de commandeur dans l’ordre des arts et des lettres en 2021. Afin d’honorer sa mémoire et son héritage en lien étroit avec ses enfants Ara Aprikian et Gorune Aprikian et avec vous chère Laurence Patrice, le choix de la place large et arborée à l’angle des rues de Maubeuge et d’Abbeville et à quelques maîtres de l’Église Saint-Vincent de Paul où il a donné son concert d’adieux, s’est imposé avec justesse.
Dans cette période où la mémoire et le dialogue doivent être des piliers donnés à un lieu du 9e arrondissement de Paris, le nom de Garbis Aprikian c’est réaffirmer l’importance du travail de mémoire, de la transmission du partage de culture et de la fidélité aux racines sans renier l’universel. Vous l’aurez compris aujourd’hui nous sommes heureux et satisfaits de l’examen et du vote en faveur de cette délibération.
La Butte Montmartre est sans conteste l’un des paysages urbains les plus emblématiques de Paris. Son relief sans pareil, son tissu ancien de ruelles étroites, ses escaliers pittoresques, ses places, ses jardins sans oublier ses vues spectaculaires sur la capitale en font bien sûr un site d’exception.
Elle abrite aussi un patrimoine historique, architectural, culturel de premier plan associant monuments classés, bâtis anciens, lieu de mémoire et au lieu de la création artistique, le magnifique musée de Montmartre, rue Cortot et son équipe remarquable en témoigne.
Montmartre occupe une place centrale dans l’histoire de Paris et dans l’imaginaire collectif. Et pourtant, malgré son caractère singulier, ce quartier ne bénéficie à ce jour d’aucun dispositif global de protection à la hauteur de ses spécificités. Il est donc légitime, comme le souligne Véronique Bucaille et le groupe Demain Paris de poser la question des outils adaptés pour mieux préserver cet ensemble.
Le site patrimonial remarquable “SPR” peut-être effectivement l’un de ces outils pour nous permettre de porter une vision cohérente à l’échelle du quartier en conciliant protection et régulation du patrimoine pour encadrer la mise en valeur et l’évolution d’ensemble urbain homogène et remarquable.
Ce SPR s’inscrirait d’ailleurs dans une dynamique plus large portée par les acteurs locaux en lien avec le projet de classement de Montmartre au patrimoine mondial de l’UNESCO en tant que paysage culturel vivant.
Et cette démarche que vous appelez de vos vœux dans ce document est déjà engagée par l’État dont c’est la compétence dans le cadre de la mise en œuvre de la protection de l’ensemble Paris Rive de Seine et de ses abords et qui concerne bon nombre d’arrondissements. Montmartre en fait partie tout comme le quartier de la Nouvelle Athènes et je m’en félicite dans le 9e.
Seulement à Montmartre les enjeux dépassent le seul patrimoine bâti, c’est l’ensemble du tissu social, culturel et vivant qu’il s’agit de préserver face à un tourisme de masse, vous l’avez dit, à la pression foncière et aux grandes difficultés, voire au déclin des commerces de proximité.
Le quartier accueille près de 12 millions de visiteurs par an, concentré sur un périmètre restreint avec des conséquences directes sur la vie quotidienne des habitants du 18e. Et je crois savoir qu’il y a des habitants du 18e dans les travées que je salue chaleureusement.
Quotidien des habitants du 18e et pas seulement, aussi du 9e. Et nous continuons malgré nos alertes et nos avertissement de subir la pollution et l’encombrement de bon nombre de cars de tourisme parce que l’emplacement de stationnement de ces cars côté 9e derrière la cité Jacques Decour, boulevard Marguerite de Rochechouart pour acheminer tous ces touristes et reste inapproprié. Nous attendons en vain des solutions de la Ville de Paris pour remédier à cette situation.
Parce que la ville a un rôle majeur à jouer en matière de gestion de l’accessibilité, de régulation des flux touristiques, d’aménagement de l’espace public, de la préservation du cadre de vie des Parisiens. C’est une responsabilité pleinement municipale que de garantir un équilibre entre l’activité du quartier et la qualité de vie de ses habitants.
Cela passe par des choix clairs en matière de circulation, de tranquillité publique, de maintien du commerce de proximité, de services essentiels à la vie locale. Alors, le SPR ne réglera pas tout et c’est la complémentarité entre l’action de l’État, celle de la Ville, qui permettra de répondre aux défis du quartier. Alors, il ne s’agit pas de multiplier les demandes dans tous les sens, mais de travailler en bonne intelligence avec l’État, déjà engagé sur le sujet et avec les habitants, les acteurs associatifs, les acteurs économiques, avec la Mairie du 18e, ses élus d’arrondissements qui connaissent et vivent leur quartier au quotidien.
Si nous partageons l’objectif de cette niche et que nous saluons l’engagement du groupe Demain Paris pour la protection de Montmartre, nous ne sommes pas convaincus que les ressorts utilisés pour offrir à la butte un statut spécifique soient les plus opportuns. C’est dans cet esprit que nous avons choisi de nous abstenir sur cette délibération et je vous remercie.
Alors je ne vais pas reprendre ce qu’on déjà dit mes collègues et en effet depuis 1818 pardon Guignol fait le bonheur de nombreuses générations de jeunes parisiens et il est devenu mondialement emblématique “petit patrimoine populaire parisien”.
Car c’est bien aussi sous l’angle du petit de l’angle de la sauvegarde du petit patrimoine que s’inscrit ce vœu pour sauvegarder le théâtre de Guignol des Champs-Élysées. Alors nous regrettons que la Ville n’ait pas réagi plus vite à la fermeture du petit théâtre de Guignol des Champs-Élysées alors que le concessionnaire ne faisait aucun travaux et que les associations vous alertaient sur la dégradation de ce petit castelet. Et nous profitons pour remercier les associations de sauvegarde du patrimoine qui sont les vigies de notre patrimoine parisien.
Le castelet est aujourd’hui dans un état de dégradation inquiétant qui, si rien n’est fait disparaîtra. Alors grâce à notre groupe MoDem et Indépendants, Paris a mis en place une politique et un observatoire pour la sauvegarde du petit patrimoine.
Aussi face à un concessionnaire qui n’a pas, ou pas pu respecter ses engagements de travaux, depuis longtemps, nous demandons que la ville de Paris reprenne la main sur la gestion du castelet de Guignol des Champs-Élysées et qu’une estimation des travaux soit faite rapidement pour une réouverture de ce lieu emblématique.
Enfin nous demandons que ce petit théâtre de Guignol soit garanti d’un suivi des travaux dans le cadre de l’observatoire du petit patrimoine dont je parlais précédemment afin qu’il ne tombe pas aux oubliettes.
Les plaques dans la ville, c’est la mémoire au coin de la rue. Alors, reconnaissables entre mille, les plaques de rues parisiennes participent à l’identité de notre ville et je comprends qu’on puisse avoir envie de garder, ce qui ce qui est véritablement des trésors mais c’est aussi un acte contre la ville et contre les Parisiens.
Alors par ce vœu, nous demandons plusieurs choses : la première c’est que vous aviez lancé Monsieur le Maire une campagne de recensement des plaques manquantes et c’est donc d’achever le remplacement des plaques de rues manquantes.
Le fait de déposer systématiquement plainte lorsqu’un vol est constaté : étudier la possibilité d’apposer pour les nouvelles plaques, un numéro de série permettant justement de faire la traçabilité et de lutter contre le recel sur les plateformes de revente tout en ayant évidemment un échange approfondi avec ces plateformes pour les sensibiliser au risque de recel dont elles se rendraient complices.
Cette délibération concerne certains projets, institutions que la ville soutient pour leur travail de transmission de la mémoire de la Shoah.
Il s’agit de Fonds Mémoire d’Auschwitz, L’Enfant et la Shoah – Yad Layeled, Mémoire des Résistants Juifs de la Main d’œuvre immigré, Langage de Femmes, l’Union des Déportés d’Auschwitz et le comité français pour Yad Vashem.
Il est difficile de reprendre la description de ces institutions toutes indispensables, surtout dans les périodes actuelles que notre société traverse et qui nécessite une mobilisation citoyenne et républicaine de chaque instant.
Pour agir avec force contre le racisme, l’antisémitisme, pour faire prendre conscience de leur de leurs conséquences dramatiques et pour combattre toute forme de négationnisme. Les attaques antisémites, très amplifiées depuis l’horreur des pogromes du 7 octobre 2023 et encore tout récemment contre le mémorial de la Shoah, les synagogues et d’autres lieux nous invitent au travail mémoriel de connaissance, de transmission et surtout de vigilance.
En effet, la remise en cause de la mémoire, de l’histoire, de l’existence d’Israël et le refus de certains de plus en plus nombreux, de reconnaître comme nos frères et sœurs en République française tous ceux et toutes celles de nos concitoyens de confessions juive sont inacceptables et nous devons tout faire pour les combattre.
Nous avons collectivement de plus en plus de travail et dans ce cadre les projets de ces six associations sont tous très utiles. Par manque de temps, il est difficile d’analyser en détail chacune des actions.
Objet de notre soutien mais réaffirmons toute leur importance alors que le contexte tant dans notre pays qu’au niveau international nécessite une véritable mise en mouvement mémoriel.
Aussi Madame la Maire, chère Laurence Patrice, je souhaite saluer les efforts de ces six associations et les remercier avec une pensée particulière pour l’Union des Déportés d’Auschwitz car je me souviens de l’hommage que nous avions rendu le 8 février 2022 à Raphaël Esrail, qui venait de quitter notre monde.
Entré dès 1943 dans la résistance alors qu’il n’avait que 18 ans pour combattre la barbarie, le nazisme, l’antisémitisme et avec un sens aigu de l’engagement mais aussi de l’espérance pour des jours meilleurs, il a inspiré tous ceux qui lui ont succédé à l’Union des déportés d’Auschwitz. Là encore sa mémoire peut et doit nous inspirer et surtout nous obliger.
De même, qu’il me soit permis de rendre un hommage appuyé au comité français pour Yad Vashem et à l’extraordinaire travail réalisé dans le cadre du programme visant à reconnaître et à honorer les “Justes parmi les nations”. Surtout une attention particulière au projet intitulé “La voix des Justes” qui avec des podcasts met en résonance des témoignages précieux des aînés avec les réactions des jeunes d’aujourd’hui pour une transmission vivante et moderne de la mémoire et pour constituer un puissant outil de lutte contre l’antisémitisme et le négationnisme.
Notre soutien permettra au comité français pour Yad Vashem, la réalisation en 2025 de 10 nouveaux podcasts qui seront très utiles pour le travail qu’ils ont à réaliser et permettez-moi à cet effet de saluer et de remercier le président du comité français pour Yad Vashem, le président actuel Patrick Klugman ainsi que ses présidents d’honneur Richard Prasquier et Pierre-François Veil et l’ensemble de leurs équipes pour tout leur engagement et leur réalisation.
Paris est une ville d’Histoire, de mémoire et de patrimoine. Ce patrimoine ne se limite pas aux monuments que nous admirons sur nos places et dans nos rues. Il est aussi présent dans nos cimetières, ces lieux de recueillement mais aussi ces lieux de transmission, où repose notre passé. Conserver et valoriser ces témoignages de l’histoire parisienne est une responsabilité qui nous incombe collectivement.
C’est pourquoi l’expérimentation que nous propose cette délibération mérite toute notre attention. Elle s’inscrit dans une double démarche : d’abord préserver notre patrimoine funéraire et répondre à la demande légitime des Parisiens souhaitant obtenir une concession dans nos cimetières intra-muros. Trop de monuments, témoins d’un art funéraire remarquable, ont été laissés à l’abandon et nous avons aujourd’hui l’opportunité d’inverser cette tendance, avec un cadre juridique clair et protecteur.
L’originalité de ce dispositif réside dans son montage en deux temps. En distinguant la vente du monument de l’attribution de la concession, nous garantissons que la restauration sera bien réalisée avant toute acquisition définitive. C’est un point essentiel : nous ne devons pas voir ces monuments comme de simples biens à céder, mais bien au contraire des éléments de notre patrimoine à transmettre dans le respect de leur histoire et de ceux qui y ont reposé.
Loin d’être une privatisation du patrimoine funéraire parisien, ce projet repose sur un principe vertueux d’économie circulaire. Il offre ainsi une alternative qui pourrait favoriser la préservation du patrimoine tout en limitant le recours à de nouvelles constructions. Cette démarche, à la fois patrimoniale et écologique, contribuerait à maintenir l’identité historique des cimetières parisiens.
Enfin, rappelons que cette expérimentation repose sur un cadre strict et transparent. Les futurs acquéreurs seront sélectionnés par tirage au sort et devront présenter des devis de restauration avant toute acquisition. De plus, l’intervention de l’Architecte des Bâtiments de France garantira que les monuments restaurés respecteront l’identité architecturale des cimetières parisiens. Nous y serons extrêmement vigilants.
Paris a toujours su innover pour préserver son patrimoine. Aujourd’hui, nous avons l’occasion d’expérimenter une solution pragmatique et équilibrée. Alors donnons-lui sa chance. Et le groupe MoDem et Indépendants votera donc en faveur de cette délibération. Je vous en remercie.
Cette délibération concerne le Grand Prix 2025 de la baguette de la Ville de Paris, organisé en collaboration avec la Confédération nationale de la Boulangerie, Boulangerie Française, et boulangerie pâtisserie et les boulangers et pâtissiers du Grand Paris et bien sûr, la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de Paris Ile-de-France, qui est un partenaire important et totalement investi sur tout le territoire francilien et en particulier, pour ce qui nous concerne, auprès des artisans parisiens.
Ce prix permet aux artisans boulangers parisiens de démontrer et valoriser leur savoir-faire en matière de baguette de tradition et de qualité.
Rappelons aussi que la baguette française est inscrite au patrimoine immatériel de l’UNESCO.
Il s’agit donc, avec ce prix de 4 000 euros, de récompenser un boulanger au savoir-faire d’exception, le primus inter pares, le premier parmi ses pairs, car bien évidemment, tous les artisans sont en capacité de bien pratiquer leur savoir-faire.
Notre groupe votera bien évidemment en faveur de cette délibération.
Je profite aussi de cette opportunité pour saluer et féliciter Monsieur Dominique Anract président de la Confédération nationale de la Boulangerie, Boulangerie Pâtisserie Française, récemment élu président de la CGAD, la Confédération générale de l’alimentation en détails, qui regroupe tous les métiers de l’alimentaire, bouchers, brasseurs, cavistes, charcutiers-traiteurs, chocolatiers-confiseurs, crémiers-fromagers, épiciers, glaciers, pâtissiers, poissonniers, primeurs, restaurateurs, tripiers, et bien sûr boulangers.
Avec plus de 400 000 entreprises et un chiffre d’affaires de plus de 110 milliards d’euros, ces entreprises emploient 1,3 million d’actifs.
Tout cela nous rappelle l’importance majeure de ce secteur et son rôle en matière économique mais aussi d’emploi et d’apprentissage.
Avec leur président Dominique Anract, leur secrétaire générale Isabelle Bricard et les équipes, la CGAD est un partenaire majeur avec lequel il nous appartient de mobiliser tous les dispositifs de soutien qui leur seront nécessaires.
Pour l’organisation d’un tel partenariat, Monsieur le Maire, cher Nicolas Bonnet, vous pourrez compter sur notre groupe Modem et Indépendants.
J’ai l’honneur de prendre la parole au nom de mon groupe Modem et Indépendants pour la dénomination du parvis du tribunal de Paris qui s’appellera désormais “parvis Robert Badinter”.
“Grandeur de la France, noblesse de la gauche, humanisme de l’autre homme, et esprit du judaïsme”. Bernard-Henri Lévy écrivait ses quelques mots en hommage à Robert Badinter qui venait de décéder. C’était le 9 février 2024.
En effet, tout au long de sa vie Monsieur Badinter a participé de la grandeur de la France à travers son engagement pour une justice humaine, même s’il avait plusieurs autres centres d’intérêt et plusieurs activités. Professeur de droit, il a marqué notre pays par bien des facettes de son action, mais il était surtout l’artisan de progrès sensible accompli dans la défense de la dignité de la personne humaine et de la victoire qu’a constitué l’abolition de la peine de mort vous l’avez rappelé Madame la Maire.
Le 17 septembre 1981, près de deux siècles s’étaient écoulés depuis la première fois où Claude Le Peletier de Saint-Fargeau demandait à l’Assemblée constituante, l’abolition de la peine capitale.
En effet, la France a été, et elle est toujours grande, non seulement par sa puissance mais au-delà de sa puissance par l’engagement d’hommes et de femmes de génie par l’éclat des idées des causes, de la générosité et du sens de la solidarité. C’est de France de Paris que se sont toujours levées les plus grandes voix, celles qui ont raisonné le plus haut et le plus loin dans la conscience humaine.
Après Le Peletier de Saint-Fargeau il y a eu Lamartine, Jaurès, Aristide Briand, Victor Hugo sans oublier Camus mais aussi Gambetta, Clémenceau et bien d’autres très nombreux, tous ont soutenu la cause de l’abolition.
Mais notre pays a mis deux siècles à légiférer grâce et par la volonté de Robert Badinter, cet avocat des causes justes qui s’inscrivait dans la lignée des grands hommes et des grandes femmes qui forment notre conscience nationale.
Lui qui disait devant la représentation nationale au Palais Bourbon que désormais la justice française ne serait plus une justice qui tue. Qu’il n’y aurait plus pour notre honte commune d’exécution furtive à l’aube sous le devoir dans les prisons françaises.
Il disait aussi qu’à cet instant plus qu’à aucun autre il avait le sentiment d’assumer son ministère au sens ancien, au sens noble, le plus noble qui soit c’est-à-dire au sens de service.
Monsieur Badinter a vécu l’engagement politique, l’exercice du pouvoir, les subtilités du contrôle de constitutionnalité, mais aussi la réflexion et l’éloquence nécessaire pour les mots et les idées justes.
Il a promu la création de la Cour pénale internationale. Il a participé de la dépénalisation de l’homosexualité. Il a écrit des livres, des essais, des articles, une pièce de théâtre, un livret d’opéra, il a participé à nombre de colloques et de conférences.
Intellectuel engagé dans les débats de son temps, conscience morale aux yeux de ses contemporains, c’était avant tout un homme de droit et de justice qui portait la prescription biblique : “la justice tu chercheras ardemment”. Enfant de déporté, il a connu très tôt la blessure de ne plus revoir ceux qu’il aimait.
L’héritage moral dont il était dépositaire lui donnera aussi sans doute cette volonté de justice et non de vengeance. De la faculté de Besançon au haut-lieu du pouvoir politique au Gouvernement, au Parlement, au Conseil constitutionnel, il aura laissé dans les lois comme dans la mémoire de ceux qui l’ont approché, la trace d’un homme infatigable, rigoureux vivant et agissant pour la justice et le droit.
Alors Madame la Maire, mes chers collègues, ce parvis Robert Badinter que cette délibération que nous adopterons, je l’espère à l’unanimité, rappellera pour toujours le juste à l’humanité qu’il était, les valeurs qu’il a incarné les luttes pour la justice qu’il l’a symbolisé lui fils de Simon, déporté et de Charlotte lui époux d’Élisabeth, une grande dame à qui nous souhaitons aussi présenter nos respectueux hommages.
Il y a 80 ans, les troupes du Général Leclerc entraient les premières dans la capitale et nous l’avons célébré cet été. Des hommes mais aussi des femmes, qui ont mis en péril leurs vies pour sauver les nôtres.
Le rôle des femmes dans la deuxième DB (division blindée) est peu connu et pourtant, elles ont tenu une place centrale, que ce soit les Rochambelles ou les Marinettes. Les Marinettes, engagées d’abord en Angleterre puis en France, qui ont participé à la Libération de Paris, au sein du régiment blindé des fusiliers marins, d’où leur surnom.
Je voudrais profiter de cette délibération pour citer ces 9 femmes au courage extraordinaire : Jacqueline Carsignol, Monique et Jacqueline Bardet, Cécile de Jerphanion, Françoise La Chassagne de Polignac, Jeanne Andrei, Jacqueline Cadoret, Yolaine Dagnon et Marie-Louise Courbary. Ces femmes sont retombées dans l’oubli et à l’issue de la guerre, elles se sont pour la plupart engagées à l’hôpital Necker et sont peu à peu tombées dans l’oubli.
Alors, j’avais déposé un vœu au mois de juillet dernier et je remercie sincèrement Madame la Maire d’avoir apporté une réponse si rapide et donc nous sommes extrêmement heureux de cette délibération et de cette dénomination dans le square Claude-Nicolas Ledoux, place Denfert-Rochereau, à proximité du musée de la Libération et dans le prolongement de l’avenue de Général Leclerc, à côté de l’allée des Rochambelles qui a été dénommée ainsi à l’initiative de Thierry Ledet, élu du 14ème arrondissement. Cela nous permettra de rendre l’hommage qu’elles méritent et de célébrer ainsi le courage de ces femmes, transmettre leur mémoire à travers les générations.
Nous voterons donc avec enthousiasme cette délibération.
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