Étiquette : Solidarités

Béatrice Lecouturier à propos de la politique de soutien de la Ville de Paris aux proches aidants

Merci Monsieur le Maire, 

Mes chers collègues, il y a parfois des armées de combattants silencieux au dévouement sans faille. Les proches des aidants appartiennent à cela. 

11 millions de personnes en France déclarent apporter une aide régulière et bénévole à un proche en situation de handicap ou en perte d’autonomie. À Paris, ce sont environ 310 000 personnes qui déclarent aider un proche, soit près d’un Parisien sur 6. 

Très souvent, trop souvent, ce sont des femmes à 80 % qui jonglent entre vie professionnelle, familiale et responsabilité d’aidantes. Beaucoup d’entre elles expriment leur épuisement, un malaise, une solitude et un manque de reconnaissance. Et d’ailleurs, 54 % ignorent qu’ils ou qu’elles sont des aidants étant accompagnés d’un proche, un proche étant une évidence pour eux. Ils disent simplement, “Je m’occupe de quelqu’un que j’aime.” 

La ville de Paris a mis déjà un certain nombre de dispositifs rappelés dans cette communication comme la maison des aînés et des aidants, des plateformes de répit et organiser des villages des aidants ou des cafés des aidants pour écouter, informer et surtout rompre l’isolement. 

Mais soyons lucides. Malgré ces progrès, trop d’aidants restent seuls, épuisés, parfois à bout. Nous devons aller donc plus loin. Aller plus loin dans la reconnaissance. Beaucoup d’aidants ignorent encore leur droit. Pourquoi ne pas créer une carte aussi des aidants de Paris qui donne accès à des avantages dans les transports, la culture ou les services municipaux ? 

Il faut aller plus loin dans l’information à l’hôpital, dans les mairies d’arrondissement, dans les associations avec une grande campagne municipale d’information sur tous les panneaux municipaux. 

Aller plus loin dans l’aide financière en renforçant l’accès à l’information à l’AJPA, l’allocation journalière du proche aidant ou en aidant au montage du dossier ou à celui de l’accès aux aides parisiennes pour couvrir les coûts d’aide à domicile ou à l’adaptation au logement. 

Aller plus loin dans le répit des aidants. Il n’y a pas de bon accompagnement sans repos. Nous pourrions créer des relais à domicile, des séjours adaptés et des accueils temporaires ou encore dédier une ligne téléphonique unique pour leur donner un soutien moral ou des informations pratiques. 

Enfin, aller plus loin dans la conciliation avec le travail. Beaucoup d’aidants travaillent en entreprise. Ils jonglent entre emploi et accompagnement. Certains quittent même leur emploi pour se consacrer entièrement à un parent ou à un enfant. Nous devons encourager les entreprises parisiennes à proposer des horaires aménagés, du télétravail ou des congés d’aidant mieux rémunérés et la ville doit être exemplaire dans ses propres services. 

Parce qu’aider un proche, ce n’est pas un à-côté, c’est un engagement à part entière. Accompagner les aidants, c’est un acte d’humanité, de justice sociale et de bien-être commun. C’est reconnaître ceux qui donnent toujours sans recevoir, soulager les souffrances, témoigner de notre reconnaissance. 

L’appui politique, les ressources et la cohérence sont les clés de ce succès. Nous avons les dispositifs de base, mais nous devons les renforcer, les rendre plus visibles, plus accessibles, plus généreux et mieux coordonnés. 

Je vous remercie.

Maud Gatel à propos de l’accès aux droits et aux besoins fondamentaux pour les sans-abris

Madame la Maire,

À mon tour de saluer cette délibération et je voudrais mettre l’accent sur deux projets spécifiquement. 

La première subvention à l’intention de Montparnasse Rencontres et l’énorme travail en matière de domiciliation que tous ces bénévoles effectuent et également Mobile’ Douche dans Paris Centre. 

Paris centre qui concentre aujourd’hui près d’un 5ème des sans abris de la capitale. 

660 personnes ont été décomptées lors de la dernière Nuit de la Solidarité, soit une hausse de 70 % en un an. Ces chiffres rappellent, s’il en était besoin, l’urgence de renforcer nos dispositifs d’accès au droit. Et c’est précisément l’esprit du projet Mobil’Douche mené par l’association de Pôle France, l’une des initiatives qui nous est proposé de soutenir à travers cette délibération. 

Aller vers celles et ceux qui durablement installés dans la rue ne fréquentent plus les appels, les accueils de jour ni les bains douches municipaux. Offrir à ces personnes un moment d’intimité, un peu de chaleur, un moment d’écoute et d’humanité. 

Mais ce projet est aussi un formidable exemple de démocratie locale vivante. Il est né en 2023 de la volonté conjointe des septs conseils de quartiers de Paris Centre qui se sont regroupés pour former un groupe inter conseil et construire ensemble une réponse adaptée à la détresse qu’ils observent quotidiennement dans nos rues. Ce collectif d’habitants engagés a su mobiliser des partenaires privés, des associations, la région Île-de-France et aujourd’hui la ville de Paris pour financer ce projet. 

Cette synergie entre citoyens, institution, acteurs associatifs, c’est exactement ce que nous devrions encourager. Une solidarité de proximité ancrée dans les réalités du terrain. Alors, je veux donc ici saluer le travail absolument remarquable du groupe inter conseil de quartier de Paris Centre et particulièrement Paule et Michel, leur constance, leur sens du collectif car ils ont su démontrer que par l’action citoyenne, quand elle est structurée, elle peut produire des solutions concrètes et durables au service des plus fragiles. 

Je vous invite donc à voter cette délibération avec conviction et reconnaissance pour celles et ceux qui l’ont rendue possible. 

Je vous remercie.

Maud Gatel à propos de la lutte contre la solitude

Merci beaucoup Monsieur le Maire.

Mes chers collègues, Mesdames et Messieurs les membres de l’Assemblée citoyenne, 

Je voudrais tout d’abord vous adresser nos chaleureux remerciements pour vous être saisis de cette question au combien essentielle. J’avais eu l’occasion de participer à vos derniers travaux et je vous redis combien la question dont vous êtes saisie est essentielle pour notre ville, pour notre vivre ensemble et pour ce que nous essayons de construire en commun. 

Alors, c’est une question dont on parle insuffisamment. Peut-être parce que les principaux concernés ne l’évoquent pas, et qui touche, vous l’avez rappelé, toutes les catégories de population, des jeunes au plus seniors par les familles monoparentales ou encore les aidants. C’est aussi un enjeu extrêmement important de santé mentale. Alors ça fait écho à des problématiques de pouvoir d’achat puisque la sociabilité a un coût et puis ça fait écho aussi à toutes les actions qu’une collectivité comme la Ville de Paris peut mettre en œuvre, puisque c’est au cœur de ces prérogatives. 

Alors, des choses d’ores et déjà existent, mais je voulais rappeler quelques-unes des propositions que nous avions eu l’occasion de faire. C’est d’abord la mise en réseau d’un certain nombre d’acteurs, qu’il s’agisse des gardiens d’immeuble, des commerçants et l’attention particulière à des moments clés de la vie, c’est l’arrivée à Paris, c’est un divorce ou encore un deuil. C’est la question de la prise en charge en période de crise et la canicule que nous vivons actuellement le souligne une fois encore et il faudra répondre à cette interdiction de transmission des informations du fichier réflexe aux différentes associations qui pourraient contribuer aussi à l’aller vers. 

C’est la question de l’aménagement et de l’urbanisme. Accroître le nombre d’espaces ouverts et publics est essentiel. C’est la raison pour laquelle nous avons proposé un plan banc ou encore des places de village dans chacun des quartiers. 

Bref, pour connaître un phénomène et mieux y répondre, la question de l’objectivation est essentielle et bien évidemment, nous soutenons votre proposition de cette grande étude comme nous soutenons votre campagne de mobilisation à destination des Parisiens pour les sensibiliser au maximum. Nous voterons très favorablement votre vœu. Merci beaucoup.

 Merci beaucoup.

Béatrice Lecouturier à propos des subventions au titre de Culture et Handicap 2025

Monsieur le Maire, 

Mes chers collègues,

L’accès à la culture reste parmi les grandes injustices les plus sensibles pour les personnes en situation de handicap. Car il y a une forte appétence pour la culture pour ces personnes et quel que soit leur handicap.

Une récente étude de Malakoff Humanis nous apprend que 61 % des personnes en situation de handicap considèrent l’accès à la culture difficile, même si 57 % d’entre eux estiment que la situation a progressé ces dernières années. Les personnes souffrant d’un handicap moteur pour 67 % et de handicap mentaux et psychiques pour 64 % sont celles qui éprouvent encore le plus de difficultés. 75 % des personnes en situation de handicap ont fréquenté au moins une fois par an lieu culturel ces dernières années et 59 % d’entre elles aimeraient sortir davantage.

Le cinéma demeure le plus attractif, suivi des musées, des expositions, des parcs de loisirs, des festivals de musique et du théâtre. Mais 40 % des répondants confient ne jamais assister à une pièce de théâtre, à un opéra ou à un ballet. Il est vrai que les spectateurs parisiens porteurs d’un handicap ont plus de chance à faire des sorties culturelles grâce au transports publics nombreux, à la carte mobilité inclusion et à une perception à l’accès de la culture comme plus facile. 

Il faut reconnaître qu’un certain nombre de musées parisiens ont fait des efforts et ont réalisé des travaux d’accessibilité, où sont en cours d’être réalisés mais reste encore insuffisants. 

Cependant les freins restent nombreux, le prix, l’accessibilité, l’affluence. Trop d’affluence. Trop de lumière, trop de bruit, voilà pourquoi notre groupe avait déposé un vœu voté à l’unanimité sur l’instauration d’heures calmes dans les administrations parisiennes et les lieux de culture comme les bibliothèques. 

Malheureusement nous n’avons jamais eu de retours documentés concernant cette expérience et nous le regrettons notamment pour les personnes porteuses d’un spectre autistique. Autre piste de réflexion lorsqu’on est en situation de handicap dans un centre médico-social et qu’on le ne peut pas aller à la rencontre de la culture. Il faut favoriser alors l’entrée de la culture dans ces établissements en s’appuyant sur des artistes professionnels. 

Il faut encourager également pour eux le plus possible la gratuité pour tous les établissements culturels et dire à ces publics qu’ils ont toutes leurs chances et toutes leurs places dans ces dans les lieux et les festivals. 

Trop d’autocensure empêche encore de nombreuses personnes handicapées à aller les fréquenter. Mais l’accès à la culture c’est également l’accès au métier de la culture, et il faut saluer à ce sujet, le salon de l’emploi des métiers culturels aux personnes porteuses d’un handicap. 

En avril 2024 et des entreprises, des institutions, des administrations et des organisations professionnelles de la culture étaient conviés pour rencontrer de potentiels futurs salariés en situation de handicap. 

Il faut saluer l’Opéra de Paris, M6 l’Ina, le théâtre national de Chaillot, la cité de la musique, Energie Groupe, le musée d’Orsay, la Villette et le théâtre du Châtelet qui faisaient partie de ces entreprises culturelles présentes à ce forum. 

Ce sont des initiatives qu’il faut encourager pour que la culture et le handicap ne soient plus dissonants mais bien deux notions harmonieuses. 

Je vous remercie. 

Alexis Govciyan à propos des inondations survenues en octobre à Valence

Merci Madame la Maire,

Mes chers collègues,

Au lendemain des terribles inondations qui ont frappé l’Espagne et plus particulièrement la région de Valence, et qui ont laissé derrière elles un bilan humain et matériel dramatique, vous nous invitez à prendre la parole et je vous en remercie. 

Je tiens tout d’abord à adresser, au nom de notre groupe MoDem et Indépendants, nos pensées les plus sincères à toutes les victimes, à leurs familles, mais également à tous les habitants, à toutes celles et tous ceux touchés par ce drame : celles et ceux qui ont vu leur maison submergée, leurs biens emportés, celles et ceux qui ont vécu l’horreur. 

Je renouvelle aussi notre soutien aux forces de secours mobilisées pour leur venir en aide, à nos compatriotes français qui y résident, ainsi qu’à nos services consulaires et diplomatiques pour leur mobilisation et leur soutien sur place, au plus près du terrain. Notre solidarité s’exprime aujourd’hui, Madame la Maire, à travers ce projet de délibération que vous nous présentez pour une aide d’urgence de 150 000€ à la ville de Valence pour notamment soutenir la réhabilitation des infrastructures municipales endommagées ou détruites. 

Nous voterons en faveur de cette délibération, bien évidemment, car la solidarité internationale ne doit pas être un vain mot et Paris, notre capitale à portée universelle, est toujours au rendez-vous. Paris doit être solidaire, c’est le cas. Mais comme dans tant d’autres grandes villes, Paris doit se préparer. Nous devons adapter nos infrastructures et anticiper les crises climatiques afin de protéger nos concitoyens. Il ne s’agit pas seulement de réagir mais d’agir préventivement pour éviter que ces scènes tragiques ne se reproduisent chez nous. Il s’agit de plus de vigilance, de mobilisation, et aussi et surtout de plus de coordination et de concertation avec l’ensemble des acteurs concernés. Des mesures concrètes et des investissements ambitieux sont indispensables pour garantir la sécurité de tous. C’est le sens du travail que nous devons collectivement mener quelles que soient nos approches politiques. C’était aussi l’ambition et le message unanime des élus membres de la mission d’information et d’évaluation Paris 50°, et aussi l’ambition des plans, notamment le Plan Climat et le Plan Résilience dont nous débattrons lors de ce Conseil de Paris, notamment pour lutter contre les causes profondes de ces bouleversements tout en nous organisant à tous les niveaux. 

C’est donc un appel à la responsabilité collective qu’il nous faut lancer aujourd’hui. Nous n’avons pas une minute à perdre dans ce combat. Nous serons aussi à vos côtés, aux côtés de tous nos collègues et de tous les groupes politiques.

Je vous en remercie.