Étiquette : transition écologique

Séverine de Compreignac à propos du Plan climat de Paris 2024-2030

Madame la Maire, 

Entre le Plan Climat et le PLU (Plan local d’urbanisme) que nous examinons aujourd’hui les enjeux ne sont pas minces. Et Madame la Maire, je vous le dis, nous partageons totalement votre ambition. 

Depuis le dernier plan les choses ont bien changé. La question du réchauffement climatique et des vagues de chaleur potentielles, de plus en plus nombreuses et intenses, nous arrivent en pleine figure. Et les scénaris sur le réchauffement des températures doivent nous pousser à agir rapidement, vous l’avez dit Madame la Maire, et efficacement. 

Les moyens pour adapter la ville sont peu nombreux et doivent éviter une dispersion de l’action publique. Ne pas nécessairement aller plus loin surtout, mais être plus efficace. 

À la lecture des deux documents, cette prise de conscience est bien là, avec une bonne reprise des préconisations de la MIE Paris à 50 degrés, excellent travail de nos collègues emmené par Maud Lelièvre. En fait ce plan paraît bien dans ses objectifs, mais comme souvent on ne sait pas très bien par quels moyens on les atteint ni avec quel financement et vous fabriquez une fois de plus quelque chose un peu comme si nous vivions en vase clos.

Je n’ai pas le temps de parler de toutes les thématiques je n’en viserai que deux. La première que je relève c’est la végétalisation et le rafraîchissement de l’espace public et c’est un axe absolument central du Plan Climat avec d’abord la débitumisation. L’ambition sur ce point n’est pas gigantesque en tout cas elle ne le semble pas avec un objectif d’effort de seulement 7 % du territoire en plus de 30 ans. 

Par ailleurs, les techniques pour y arriver ne sont pas mentionnées. Concernant la plantation d’arbres, elle est une réponse évidemment incontournable en matière d’adaptation de la ville alors 170 000 arbres en 6 ans en privilégiant la pleine terre. Nous en avons déjà parlé ici il y a quelques mois et je me permets d’émettre à nouveau des doutes quant à la capacité de la ville à assumer cette promesse vu les réalisations des années précédentes. Mais il faut toujours espérer. 

Autre point important, l’ouverture d’espace vert au public. Le PLU et le Plan Climat assument le même objectif : créer 300 hectares de surface d’espaces verts ouverts au public d’ici à 2040 en réalité, ce ne sont pas 300 nouveaux hectares, ce sont 300 hectares ouverts, c’est dommage et ça semble un peu insuffisant. 

Il est absolument indispensable de planifier sanctuariser des espaces à végétaliser chaque année. Il faut aussi veiller à leur juste répartition au sein de la capitale, pour diminuer la vulnérabilité de certains quartiers aux épisodes de chaleur. 

Vous parlez enfin de la réalisation de places oasis dans tous les arrondissements en y incluant du mobilier rafraîchissant des fontaines et cetera, c’est la première fois que la ville parle de la mise en place de telle place et je regrette qu’à l’époque où nous avions déposé un vœu allant dans ce sens l’exécutif avait malheureusement rejeté notre proposition. Sur l’adaptation du bâti parisien, je laisserai Maud Gatel parler tout à l’heure sur ce sujet lors de l’examen du PLU. 

Bien sûr c’est un défi majeur à rappeler et l’adaptation de nos villes ne saurait se faire sans cela. Le confort d’été doit dorénavant être pris en compte systématiquement et un Big Bang de la rénovation du bâti doit être enfin exécuté. Le Plan Climat évoque largement ses enjeux avec l’introduction d’un indice d’inconfort d’été nous ne pouvons évidemment que souscrire ainsi que sur le plan le volet ou le recours à des espaces refuges. 

Je reprends volontiers à mon compte, en revanche les remarques de la région sur la trop faible utilisation du potentiel de géothermie, mais je crois comprendre que le principal frein est l’état de nos finances qui ne supporterait pas les investissements nécessaires en la matière, et je le regrette vraiment. 

Sur le plan grand chaud à destination des personnes en situation de rue, la ville doit prendre ses responsabilités et établir un plan grand chaud à l’échelle parisienne. Là-dessus aussi je crois que nous sommes en retard. Je comprends que le recensement n’a pas commencé à l’heure où il faudrait passer à l’action des aménagements nécessaires. Dans ce sens, nous réitérons la nécessité de permettre à chaque habitant l’accès à un lieu de fraîcheur à moins de 200 m de son domicile en journée et 800 m la nuit.   

Dernier point que je veux aborder rapidement, le financement de l’adaptation et le suivi des mesures : les questions de financement sont cruciales et ce qui en découle c’est-à-dire la priorisation des investissements. Et là j’ai peur qu’aucune priorité ne soit clairement fixée. Ce que nous attendons en la matière en fait c’est une sorte de PIM climatique avec une projection claire et précise des dépenses engagées et les investissements prioritaires à opérer. 

Pour finir, je veux vous dire que nous considérons ce Plan Climat comme ambitieux par les objectifs qu’il se fixe et parce que la Ville entend utiliser tous les leviers d’action possible pour opérer sa transition écologique. Toutes ces actions sont louables mais nécessitent une accélération de la mise en place et nous y serons extrêmement attentif en attendant nous voterons pour ce plan climat.  

Delphine Bürkli à propos de la transition écologique du bâti parisien

Rénover notre bâti est devenu une urgence et une nécessité. Aujourd’hui, nous sommes malheureusement au pied du mur et démunis face aux conséquences du dérèglement climatique, parce qu’une fois encore, nous sommes contraints de déplorer, à travers cette communication, une stratégie dont l’exécution ne sera au mieux que très parcellaires.

D’abord, je prendrai l’exemple du logement social. Combien de locataires nous interpellent régulièrement pour déplorer des dégâts des eaux provenant souvent du toit, des peintures écaillées, des sols mal étanchéifiés, des installations de chauffage défaillantes, des cours dans les parties communes qui s’enfoncent comme c’est le cas au 90 rue Rochechouart avec des délais d’intervention qui restent très très longs. C’est la réalité de beaucoup de locataires aujourd’hui à Paris.

La Ville se fixe ici comme objectif de rénover 5 000 logements sociaux par an. Or, en 15 ans, ce sont seulement 35 603 logements qui ont bénéficié de travaux, malgré un financement pour la rénovation de 69 209 logements sociaux depuis 2009. À ce rythme, l’ensemble du parc social sera rénové dans 53 ans, car en réalité on constate que le rythme moyen de rénovation par an s’élève à seulement 2 373 logements.  

Et pourtant, c’est vrai, les fonds existent, entre 2022 et 2023, le coût des subventions de la ville de Paris dans la rénovation environnementale du parc social est passé de 62 M€ à 95 M€. Mais les travaux, dans la vie réelle, ne sont pas ou mal réalisés. Comment dépenser autant avec une qualité si décevante ? On a besoin de comprendre. 

Pour le parc de logement privé, l’évolution des subventions allouées par la Ville au dispositif Eco-Rénovons Paris soulève également des questionnements. Parce que le dispositif, beau sur le papier, manque d’un financement clair et prévisible et freine concrètement l’engagement des copropriétaires dans des travaux de rénovation efficaces et ambitieux. C’est ce que souligne d’ailleurs le récent rapport de la Cour des Comptes qui en dresse un bilan mitigé.

Alors oui, la Ville de Paris multiplie les plans, multiplie les dispositifs mais la méthode reste inchangée, inadaptée et au final les promesses non tenues. Et c’est là le cœur du problème.

La preuve encore : dès 2013, la Ville annonçait un plan de rénovation thermique de 600 écoles d’ici 2020. Nous sommes en 2024, où en sommes-nous ? Encore une fausse promesse puisque la ville annonce cette année un nouveau plan de rénovation incluant cette fois 631 écoles et 450 crèches d’ici 2050. Vous êtes depuis 25 ans aux responsabilités. Cruel décalage qui met en lumière les lacunes et les retards dans l’exécution des engagements initiaux. Et pourtant. 

Les bâtiments parisiens doivent impérativement s’adapter aux épisodes intenses de pluie qui vont être de plus en plus fréquents. Ces derniers mois, il ne se passe pas une visite d’architecture ou un conseil d’école où les directeurs et les parents nous font part de nombreux dégâts des eaux, de caves inondées, de murs gorgées d’eau, de crise d’asthme avec l’humidité ambiante. Là-dessus, nous avons l’impression que rien ne bouge ou pas suffisamment. 

Et cette rénovation écologique des écoles et crèches de la ville de Paris n’apparaît d’ailleurs que plus urgente à la lumière des niveaux inquiétants de mercure détectés dans certains établissements parisiens. Notre conseiller d’arrondissement, j’espère demain conseillé de Paris, Bertil Fort a d’ailleurs alerté la Mairie de Paris lors du dernier conseil du 10e au sujet de la crèche Bossuet et de l’école polyvalente Belzunce.

Et puis vous savez mon engagement pour améliorer la qualité de l’air intérieur, notamment dans les crèches et les écoles. On le sait, les enfants sont une population davantage sensible à la pollution de l’air que les adultes. Et je déplore que dans ce plan, on ne parle pas suffisamment de la nécessité de mieux ventiler les bâtiments, d’installer systématiquement des purificateurs d’air comme nous l’avons fait dans le 9e dès 2018. 

Aucune réflexion également dans ce plan sur la dépollution de l’air extérieur, de nos écoles et des crèches. Evidemment il faut travailler l’amont, végétaliser, piétonniser  là où c’est possible, aux abords des établissements, encourager les mobilités non polluantes, mais là aussi il faut se rendre à l’évidence, parce que s’il faut attendre la rénovation de 100% du bâti et 100% du parc automobile, pour qu’il devienne électrique, s’il faut attendre tout ça, pour bénéficier d’un air plus sain et non pollué à Paris, alors nous allons beaucoup subir, et encore longtemps. 

Pourquoi refuser d’avoir recours à des moyens technologiques innovants pour dépolluer l’air ? Nous avons, nous-même accompagné une expérimentation en lien avec l’ADEME et avec le soutien des associations environnementales, dans le 9e, à l’école primaire de la rue de la Victoire pour mieux comprendre sur une année, les phénomènes influençant la qualité de l’air tout au long de l’année. 

Un mot enfin sur les cours Oasis. Au dernier conseil de Paris, j’ai déploré que les services ne prennent pas suffisamment en compte les recommandations du rapport de l’inspection générale de la Ville, notamment le fait de ne pas privilégier forcément des sols en asphalte clair trop éblouissant et dont les gains de chaleur ne sont pas du tout significatifs ; le rapport pointe aussi la nécessité d’avoir recours régulièrement à une entreprise pour nettoyer les copeaux ou encore pour entretenir les espaces verts. Cet exemple, encore un, reflète bien des effets de communication mais pas de méthodologie derrière pour assurer la gestion courante.

Alors nous appelons vraiment à un changement de cap et à moins de promesses. Moins de plans et plus d’actions. Voilà, moins de stratégie mais plus d’actions car c’est pour nous la garantie d’une transition qui pourra être réussie.

Je vous remercie. 

Béatrice Lecouturier à propos du plan parisien de santé environnementale

Madame la Maire,

Mes chers collègues,

La santé environnementale à Paris est un sujet crucial compte tenu de la densité de la population et des défis écologiques auxquels doit faire face notre capitale. Nous le savons, plusieurs facteurs extérieurs influencent la santé des Parisiennes et des Parisiens.

Je veux parler notamment du bruit, de la pollution de l’air interne et externe, de la place des espaces verts ou encore de la pollution lumineuse. Le  deuxième Plan parisien de santé reflète une volonté louable de la Ville de Paris à intégrer la santé dans toutes les politiques publiques comme le recommande l’OMS.

Les populations les plus fragiles, je veux parler des enfants, des personnes âgées, des habitants des quartiers populaires sont bien identifiées dans les actions à mener pour les protéger.

Mais les objectifs fixés dans ce plan sont toujours trop vagues, peu mesurables, flous sur leur financement qui laisse à penser que leur évaluation et leur efficacité sera difficile à faire. Il est crucial de mettre en place des indicateurs clairs pour évaluer l’impact des actions mises en place.

J’aimerais faire un focus sur le bruit à Paris, véritable fléau qui ne fait que s’aggraver.

81% des Parisiens se disent lésés par le bruit soit 5 points de plus par rapport à 2016. Deuxième source de morbidité selon l’OMS, le bruit et ses impacts sur la santé de nos concitoyens doit être une priorité absolue. 

Pour mémoire, les normes européennes indiquent ne pas dépasser les 40 décibels.  À Paris, 20% des Parisiens victimes du bruit sont exposés à plus de 55 décibels, et dans le centre de Paris, c’est 50% de la population qui est exposée à ce taux de 55 décibels la nuit. 

D’ailleurs je suis dérangé par le bruit qui est à ma gauche. (interruption de la présidente de séance.) 

Cette surexposition au bruit des riverains dans les quartiers festifs comme le Marais ou Pigalle est bien identifiée dans le deuxième plan de santé que vous nous présentez aujourd’hui. Elle pose bien évidemment la question de la gestion des terrasses à Paris.

Or jusqu’à présent la volonté de la Mairie de Paris à faire respecter la réglementation est bien timide. Car si les terrasses estivales sont appréciées des Parisiens, la tranquillité et la santé des riverains doivent aussi être respectées. Et c’est bien à la ville de Paris que revient ce devoir qu’elle ne fait pas ou insuffisamment.

C’est par la concertation entre les différents acteurs du secteur, par une action de la police municipale et des sanctions administratives en cas de récidives qu’une véritable gestion des terrasses se fera. Ce n’est pas le tout laisser faire qui doit être la solution.

Pour lutter contre le bruit sur le périphérique, c’est le changement de revêtement de la chaussée, la construction de murs anti-bruit et la lutte contre les embouteillages qui amoindrira des nuisances sonores pour les riverains qui habitent à proximité de cette voie fréquentée par plus d’un million de véhicules par jour. 

Quant à la ZTL, vous ne faites que reporter le bruit sans vous attaquer aux causes réelles. Votre approche entraîne la congestion d’autres axes déjà très fréquentés augmentant ainsi le bruit et la pollution de l’air.

Un sujet qui exaspère aussi les Parisiens c’est aussi un bruit incessant des chantiers sans fin de la voirie parisienne. Nous ne revenons pas évidemment sur la nécessité de ces chantiers, mais sur leur mauvaise gestion de phasages et les nuisances sonores qu’ils génèrent sans aucun contrôle.

La santé environnementale des enfants est primordiale et la présence d’amiante dans les écoles, est un problème de santé publique qui exige une réponse à la hauteur des enjeux encourus. Rappelons qu’à Paris 70%, 70% des écoles parisiennes contiennent encore de l’amiante bien qu’elle soit interdite depuis 1997 compte tenu de sa dangerosité.

Notre groupe MoDem avait demandé un état des lieux précis de chaque établissement ainsi qu’un calendrier des travaux de désamiantage, or cette demande avait été rejetée par l’Exécutif. 

Alors les Parisiens ont besoin de transparence. Ce nouveau plan de santé sera, nous l’espérons, l’occasion de les informer sur la santé de leurs enfants dans les écoles.  

Notre groupe Modem a toujours été force de propositions sur les questions de santé environnementale. Elles n’ont que trop peu attiré votre attention. Aujourd’hui, la santé physique et mentale des Parisiens ne va pas bien. Il serait temps de prendre la mesure de l’urgence. Nous serons attentifs à ce que ce plan y réponde. 

Je vous remercie.  

Alexis Govciyan à propos de la stratégie résilience de Paris

Mes chers collègues,

Avec une densité urbaine et des infrastructures souvent vulnérables, Paris doit accélérer les transformations nécessaires pour protéger sa population et faire face à des conditions climatiques de plus en plus extrêmes.

Mais, préparer Paris à ces crises et catastrophes ne se limite pas à la seule dimension climatique : il s’agit aussi de répondre aux défis sociaux, sanitaires et technologiques. Tous ces enjeux sont soulignés dans votre stratégie de résilience et représentent autant de défis humains, financiers et logistiques.

Le rapport de la Mission d’Information et d’Évaluation dont on a parlé à plusieurs reprises Paris à 50°C. Ce rapport avait déjà tiré la sonnette d’alarme en 2023 sur la nécessaire adaptation de la Ville aux vagues de chaleur. L’un des axes majeurs soulevés à l’unanimité par l’ensemble des membres de la mission résidait dans la protection des populations notamment les plus vulnérables.

A ce titre, nous avions démontré l’urgence d’identifier et de renforcer les lieux de refuge dans chaque arrondissement, surtout pour les populations les plus exposées. Qu’en est-il aujourd’hui ? Il semble que de tels espaces manquent encore dans bien des quartiers. Nous le regrettons car cela est d’autant plus problématique que ces solutions auraient pu être initiées rapidement, sans nécessiter des ressources excessives.

Notre Ville gagnerait à passer de la théorie à l’action et s’appuyer sur des remontées de terrain, c’est pourquoi, les maires d’arrondissements doivent être pleinement associés à la mise en œuvre du plan. Vous le savez, par leur proximité avec les habitants, ils disposent d’une connaissance fine et précise à la fois des besoins et des vulnérabilités de chaque quartier. Les inclure dans notre sensibilisation et la formation des citoyens, ainsi que dans l’organisation des exercices de crise, renforcerait considérablement l’efficacité du dispositif.

Votre stratégie de résilience propose la création d’une réserve de sécurité civile, initiative prometteuse mais exigeante, que nous soutenons. Sa mise en œuvre nécessite des ressources substantielles : formation, équipement, suivi des volontaires, etc. là non plus, aucune indication précise n’est donnée sur les moyens alloués à ce projet.

De même, les actions prévues sur la thématique du lien social et à l’assistance de proximité vont dans le bon sens mais reposent essentiellement sur la mobilisation de volontaires ou des bénévoles. Si l’engagement citoyen est essentiel, compter trop largement sur les volontaires pour la gestion de crise pourrait poser des problèmes de continuité.

Par ailleurs, l’absence de budget détaillé pour les 50 actions prévues par le plan de résilience nous confirme dans l’idée que Paris, déjà sous forte pression, doit absolument prévoir des partenariats structurants avec la Région et l’État pour garantir la pérennité de ces mesures.

Si le bénévolat reste un moyen important de diffuser cette culture de la résilience, la Ville doit prendre toute sa part dans la diffusion au grand public de cette culture.

En effet, un sondage IFOP commandé par l’Association Française pour la Prévention des Catastrophes Naturelles et Technologiques démontre que 80% des Français considèrent qu’ils ne sont pas assez renseignés ni formés à la gestion des risques et des catastrophes. 

Or, sans une sensibilisation efficace, même les meilleures mesures risquent de rester méconnues et donc sous-utilisées. Il est urgent d’améliorer cette communication pour qu’elle devienne un véritable levier de mobilisation citoyenne.

C’est l’objet du vœu présenté par notre groupe MoDem et Indépendants et qui répond à ces deux impératifs : des indicateurs clairs pour mesurer l’action publique et de la clarté dans la communication aux Parisiens. Les conséquences dramatiques du changement climatique sont d’ores et déjà perceptibles sur notre continent. Nous avons parlé des inondations en Espagne, il y a d’autres exemples vous le savez et tout cela nous interpellent et nous rappellent cruellement la nécessité d’agir vite. 

Dans cette optique, nous souhaitons que la Ville de Paris détaille précisément son action pour faire face à ces épisodes. 

Pour conclure, j’aimerais que l’exécutif s’interroge sur l’efficacité de son action. 

Combien de plans, de stratégies, et de projets ambitieux sont préparés, chacun dans sa thématique et pas toujours en cohérence ou en cohésion avec les autres. La résilience ne doit pas se limiter à un slogan à la mode ou à une ligne directrice de communication : elle doit devenir une véritable priorité politique, traduite en actions. 

Je vous remercie. 

Maud Lelièvre à propos du plan de sobriété en eau de la Ville de Paris

Madame la Maire, 

Mes chers collègues,

La raréfaction de l’eau est un défi que nous devons relever avec sérieux et détermination, d’autant plus que les projections climatiques sont alarmantes : d’ici la fin du siècle, la baisse des débits dans les cours d’eau, l’augmentation des épisodes de sécheresses et la pression démographique sur le bassin Seine-Normandie menaçent la viabilité de notre territoire. 

Raison pour laquelle nous avions déjà proposé, déposé des voeux au sein du Conseil de Paris avec le groupe MoDem il y a deux ans. 

Si ce rapport et les travaux engagés donnent matière à répondre à certains défis, face à ce constat, le plan qui nous est présenté aujourd’hui manque cruellement de moyens concrets pour notre ville à l’horizon 2030. 

Premier point de critique : l’insuffisance des investissements dans la modernisation des infrastructures. Le réseau d’eau non potable, datant du XIXème siècle, est vieillissant, responsable de pertes d’eau significatives. Et si des progrès indéniables ont déjà été faits, les efforts proposés ici sont insuffisants. Le plan prévoit un renouvellement à un rythme dérisoire de 0,6% par an. Rythme, tout simplement incompatible avec les risques de changements et de bouleversements climatiques. 

Nous plaidons pour une accélération massive des rénovations afin de réduire les fuites qui représentent une hémorragie naturelle et environnementale mais aussi économique dans la gestion de la ressource en eau et d’allouer des investissements plus importants, car les investissements ne permettent pas de répondre à cet objectif.  

En effet le bassin Seine-Normandie qui abrite 30% de la population française est soumis à une pression démographique et économique intense, exaspéré par ces changements.   

Nous devons de plus à l’avenir nous préparer à des sécheresses plus fréquentes, plus intenses, une baisse de la recharge des nappes phréatiques et des débits en cours d’eau. 

N’oublions pas mes chers collègues que les épisodes de canicule que nous avons connus et que nous continueront à connaître en période estivale, rendront la raréfaction de l’eau plus importante en particulier durant les périodes d’étiage. Les tensions sur la ressource en eau sont sources de conflits entre les différents utilisateurs. Si ils ne sont pas aujourd’hui ingérables, la sécheresse risque de mettre en danger certaines activités agricoles. L’approvisionnement en eau potable des communes dont les réseaux d’adduction d’eau sont fragiles et enfin exacerber des conflits entre usagers qui ne comprennent pas que dans un pays du Nord on ait à partager l’eau. 

Si le plan vise à réduire les prélèvements d’eau potable de 10 % et ceux d’eau non potable de 20 % d’ici 2030, ces objectifs ne vont pas assez loin. L’administration parisienne en effet, consomme 3 % de l’eau potable, laissant 97 % restants aux entreprises et aux citoyens. Si nous voulons un véritable changement, il est impératif que le plan intègre des mécanismes plus ambitieux pour responsabiliser l’ensemble des usagers qui permettent cette solidarité. 

Les bois de Boulogne et de Vincennes, qui consomment une part importante d’eau non potable, sont également un point de vigilance. Ce plan propose des efforts pour réduire cette consommation, mais il manque de détails sur la manière de préserver la biodiversité et les activités dans ces espaces. Sans une stratégie claire, la réduction des consommations pourrait avoir des conséquences graves sur les écosystèmes locaux.

Le groupe MoDem et Indépendants ne peut que regretter l’absence de mesures concrètes concernant la restauration de la Bièvre, aujourd’hui ensevelie. La réouverture, bien que complexe, est une opportunité, pour améliorer la gestion d’eaux pluviales et pour renforcer la biodiversité dans certains quartiers. Par ailleurs, la situation actuelle autour des zones humides urbaines, comme le bassin de l’Arsenal, expose les habitants à la prolifération de moustiques et aux risques sanitaires d’une façon générale. Ces nuisances doivent être mieux prises en compte dans le plan. 

Paris doit également se positionner comme un véritable laboratoire écologique, faisant preuve d’innovation et d’exemplarité. La capitale, en tant que métropole européenne, a une responsabilité pour mener une transition vers des pratiques plus durables. Et j’insiste sur ce point pour  trouver un usage dans l’ensemble de nos aménagements, de nos pavés drainants, de la récupération des eaux pluviales. Le plan sobriété doit accélérer l’intégration des systèmes de collecte d’eau pluviale dans les espaces urbains publics notamment. 

Bien que l’idée d’expérimenter la récupération des eaux grises est positive, les moyens restent aussi ici insuffisants. Mettre en place des systèmes de récupération à plus grande échelle est une obligation morale dans l’ensemble de nos bâtiments publics, mais également espaces verts et infrastructures municipales, car la réutilisation de ces ressources pourrait limiter les prélèvements d’eau potable crucial en période de sécheresse. 

Nous devons être capable de résoudre cette double équation : quantitative et qualitative : disposer d’eau en quantité suffisante et exempte de pollution. 

L’impératif est bien la sobriété des usages mais également accompagné de ces politiques de solidarité notamment territoriales. 

Je vous remercie.  

Maud Lelièvre à propos du rapport de la Chambre régional des comptes sur la végétalisation de Paris

Monsieur le Maire,

Mes chers collègues,

Nous nous trouvons aujourd’hui à un carrefour critique de notre histoire urbaine. La végétalisation n’est pas juste un projet écologique. C’est une nécessité impérieuse. Une question de santé publique et de justice sociale.

En tant que rapporteure de la mission d’information et d’évaluation « Paris à 50°C », présidée par mon collègue Alexandre Florentin, nous avions posé ces constats, ceux que notre capitale devait faire face à des défis sans précédent liés au réchauffement climatique. Les îlots de chaleur urbains ne sont pas simplement une question d’inconfort, c’est un risque pour la santé extrêmement grave, notamment pour les citoyens les plus vulnérables. C’est pourquoi la stratégie de végétalisation a la plus grande importance. Comme le souligne le rapport de la Chambre régionale des comptes, des ajustements significatifs doivent être envisagés pour optimiser notre réponse à ces enjeux.

Premièrement, il est crucial que ces actions ne soient pas simplement des déclarations d’intentions. Nous devons garantir une exécution rigoureuse et suivie des projets de végétalisation. Pour cela, il est nécessaire d’avoir à la fois un cadre clair, des objectifs mesurables, des indicateurs. La végétalisation de 170 000 arbres d’ici 2026 est un objectif ambitieux, mais sa réalisation doit être mieux suivie et doit permettre également aux citoyens, aux Parisiens de suivre la progression des projets, leurs impact environnemental en garantissant que chaque arbre planté contribue à l’amélioration du cadre de vie et soit durable malgré les effets du réchauffement climatique. Malgré cet engagement ambitieux, la protection du système racinaire des arbres reste aujourd’hui insuffisante pour protéger dans la durée et pleinement les arbres qui seront matures demain. 

Deuxièmement, la distribution inégale de la végétalisation dans nos arrondissements doit être corrigée et des actions doivent être menées de façon prioritaire dans les quartiers qui souffrent d’un déficit de nature, alors que les bénéfices d’espaces verts sur la santé mentale et physique sont largement documentés. Chaque quartier, chaque arrondissement doit bénéficier de politiques de végétalisation voir bénéficier d’un rééquilibrage, assurant une justice environnementale pour tous. Il convient de planifier davantage de végétalisation dans l’espace public et de façon plus dense en cohérence avec les espaces existants. Si la création de nouveaux parcs est une nécessité dans certains quartiers, sa mise en réseau, des grands parcs et des grands bois vers le centre de Paris, la continuité paysagère, la mise en place de parcs présents et futurs sont un impératif pour garantir à la fois les corridors biologiques et le rafraîchissement à moyen terme.

Troisième chose et troisièmement, la mise en œuvre de la végétalisation doit être adaptée aux spécificités parisiennes. Nous ne pouvons pas nous permettre de généraliser des solutions qui ne tiennent pas compte de la complexité de notre urbanisme et aussi de nos sous-sols dont les méthodes d’entretien sont inadaptées et ne permettent pas de résister en fonction des moyens investis, au changement climatique et qui ne permettent pas de protéger la biodiversité urbaine. Si la mise en place de la récente charte de l’arbre et du guide des essences permet une meilleure planification, rappelant que la temporalité des jardins n’est plus vouée à être celle de l’éphémère, celle du printemps et de l’été, il ne s’agit pas plus que de réintégrer la nature en ville, il s’agit plus que d’esthétiser l’urbain, il faut protéger l’environnement dans nos territoires. 

Nous sommes conscients que Paris doit composer avec un certain nombre de contraintes, notamment la question réglementaire, la question des sous-sols que j’ai pu évoquer, cela nous oblige à être ambitieux et à trouver d’autres solutions. 

La Ville doit continuer également à porter des projets, mais également à renoncer à des projets qui vont à contresens de la préservation des espaces verts et cela nous oblige à sanctuariser les espaces verts existants, de façon définitive, mais également sanctuariser des espaces vides pour en faire demain des réservoirs de biodiversité.

Quatrièmement, comme souligné par la CRC, le rôle de la DEVE (direction des espaces verts et de l’environnement) qui est fondamental et doit être renforcé. La baisse des effectifs, la baisse des moyens sont préoccupants et doit être inversée pour assurer la pérennité de notre engagement envers la végétalisation. C’est un personnel bien formé, suffisant qui permettra de développer nos espaces verts et de les maintenir en bon état de conservation.

Cinquièmement, nous sommes également confrontés à une instabilité financière dans les investissements dédiés à la végétalisation. Après le pic en 2019, les dépenses ont diminué, mettant en péril la possibilité de réalisation d’un certain nombre d’objectifs. Cette soutenabilité financière de nos politiques exige une révision de notre modèle économique urbain en plaçant les espaces verts, la nature et l’environnement avant certains projets d’aménagement.

Enfin et peut-être de façon plus cruciale, le rapport indique qu’il faut tirer un bilan des actions menées dans la mesure où les documents de bilans annuels des plans manquent de mesures fiables et détaillées. Les plans sectoriels ne sont pas dotés de moyens financiers dédiés. La trajectoire des dépenses est insuffisante et incertaine. Des outils de suivi sont nécessaires comme ceux que porte la France sur le plan international pour avoir des bilans à mi-parcours du plan climat, du plan climat annuel, du “bleu climat”, pour intégrer ces données financières et calendaires et les détailler pour permettre un véritable pilotage des initiatives environnementales. 

Je vous remercie. 

Maud Gatel à propos du Plan Climat de Paris 2024-2030

Madame la Maire, 

Mes chers collègues, 

Impossible de ne pas partager l’orientation générale de ces 500 mesures d’autant plus que nous avons voté le précédent plan climat. 

Certes ce plan est avant tout la somme des annonces déjà faites, qui parfois présente même un recul par rapport à ce qui avait été annoncé et dont les nouveautés se résument à la reprise des recommandations de la MIE Paris à 50 degrés. Je voudrais d’ailleurs en profiter pour renouveler mes remerciements à l’attention d’Alexandre Florentin et Maud Lelièvre qui ont mené ces travaux. Dommage, dès lors d’avoir reporté de 6 mois la présentation de ce nouveau plan climat pour ne pas reprendre l’ensemble des recommandations de la MIE pourtant adoptées à l’unanimité. 

Mais au sein de ce document particulièrement dense, il y a un grand absent : les enseignements de la non atteinte des objectifs du précédent plan climat. Parce que oui, énergie, mobilité, air, les objectifs, certes très ambitieux, du précédent plan n’ont pas été atteints. Y compris ceux dépendant exclusivement de la ville. Or, les mêmes objectifs sont réaffirmés. Comment dès lors faire confiance à ce nouveau plan si les manquements du passé ne sont pas analysés et si aucun correctif n’est apporté ? 

Parce que non, Madame la Maire, il n’y a pas d’autres choix possibles. Mais ce qui compte, ce sont les résultats. 

Pour passer de l’incantation à l’action, il faut des objectifs mais aussi les moyens de l’action, un phasage ! Or rien de tout ça. J’ai évoqué déjà hier le décalage entre  les ambitions et le financement par exemple avec l’annonce de 60 cours Oasis alors que le budget ne permet d’en financer que 13. 

Malheureusement, je n’aurais pas suffisamment de temps, mais nous avons déposé un certain nombre de vœux comme nous l’avions fait au moment du PLU et malheureusement l’ensemble de nos vœux avaient été rejetés par l’Exécutif. 

Vous dites « vouloir mettre la nature au cœur des politiques urbaines », évidemment nous partageons mais les enseignements du précédent mandat nous laissent pour le moins circonspects. 

Je rappelle la création nette de végétalisation lors du précédent mandat s’élève à 0,36m2, par habitant, soit bien bien loin des 300 hectares prévus … Et quant à  l’open data, il nous indique que ce sont uniquement 866 arbres qui ont plantés cette année. 

La nécessaire augmentation de l’indice de Canopée nécessite des arbres à maturité, et demande du temps et une protection. Et pour cela, il faut en finir avec les pieds d’arbres en résine qui sont de nature à fragiliser les végétaux et c’est l’objet de notre vœu 32.

Quant à la création de haies linéaires, à nouveau nous y sommes favorables mais c’est totalement orthogonal par rapport à ce que vous prévoyait en supprimant les grilles et les haies de squares. D’où notre vœu 30 : pas de dépose de grilles sans une étude d’impact sur la biodiversité. L’éclairage peut également être un ennemi de la biodiversité c’est la raison pour laquelle dans notre vœu 31, nous demandons de déployer un éclairage intelligent. 

Sur la rénovation thermique : vous avez hier abondé le budget pour le parc social et heureusement, puisqu’une nouvelle fois, les ambitions n’étaient absolument pas alignées avec les moyens budgétaires alloués. Alors c’est un premier pas. Quant aux rénovations énergétiques du privé, il repose sur l’accompagnement, précieux de l’APC, le soutien financier étant le propre d’autres et notamment de l’État. Alors oui c’est un combat partagé et qu’on doit renforcer ensemble plutôt que de s’opposer les uns les autres. 

Alors bien sûr, tout ne dépend pas de l’action de la ville. Mais souffrez que nous pointions l’incapacité de la Ville à remplir les objectifs qui ne dépendent que de vous. Et je pense par exemple à la réduction de 40% de la consommation énergétique du patrimoine, commençons avec les bâtiments publics de la Ville, je rappelle que  la mission confiée à Yves Contassot en 2017 n’a toujours pas été mise en œuvre. 

Madame la Maire, nous ne pouvons pas échouer à atteindre la neutralité carbone et adapter la ville au changement climatique. 

Il n’y a pas de point B, et donc pas de place à l’autosatisfaction quand les objectifs, que vous vous êtes vous-mêmes fixés, ne sont pas atteints. Et quand des décisions aberrantes sur le plan climatique ont été prises. 

Un peu d’humilité, de la méthode, l’alignement de l’ambition et des actions sont les conditions nécessaires pour changer le paradigme. Et manifestement, nous n’y sommes pas. 

Maud Lelièvre à propos du Plan Climat de Paris 2024-2030

Je vous remercie madame la Maire, 

Mes chers collègues, 

Les chiffres sont alarmants, on l’a déjà rappelé hier, le 17 novembre dernier, le Centre européen pour les révisions météorologiques avait enregistré une température globale de plus 2 degrés par rapport à la période de référence et sur le sol parisien, les chaleurs estivales de cet été ont dépassé le précédent record de septembre 2020. 

Paris à 50°C n’est plus une hypothèse et les conséquences sur notre capitale sont humaines, sociales et économiques. 

Les préconisations de la MIE Paris à 50 degrés ont été votées, je le rappelle, à l’unanimité des groupes politiques et elles envoyaient un message fort sur les leviers nécessaires et indissociables à mettre en œuvre. Certains d’entre eux ont certes été reprises dans le Plan Climat, et collectivement nous pouvons nous en féliciter. Mais, il est nécessaire pour répondre à l’urgence d’aller plus loin. Il faut plus de précisions, d’anticipations et de planifications.

Pour rendre Paris résiliente, ce Plan climat doit répondre à trois exigences. 

La première, celle de la protection pleine et entière des populations. La prise en compte des publics vulnérables a fait des progrès par rapport au précédent débat mais les dispositifs mis en place pour accompagner les personnes citées ne sont pas suffisants. Dans l’esprit de la MIE, on avait l’idée d’un plan d’urgence, d’un plan ORSEC à l’image de ceux sur les risques industriels ou les inondations. On ne protège pas une partie de la population, on la protège entièrement. 

Il faut renforcer les plans de protection pour tous les Parisiens avec une mise en accessibilité évidemment là où c’est possible en adaptant les lieux de refuge dans chacun des arrondissements. C’était l’idée du plan Grand chaud que vous avez rebaptisé, l’idée d’une vraie cartographie des refuges comme le rappelait la MIE, c’était une mesure indispensable et prioritaire, à la fois dans des lieux fermés ainsi que dans des lieux ouverts et c’est un constat qu’on partageait avec les écologistes notamment sur l’ouverture des jardins de proximité. 

Vous annoncez également la réalisation d’une étude dans les conclusions qui permettront de lancer un grand plan anti-surchauffe : concrètement quels en sont les objectifs, les critères qui seront mis en place ? Il ne suffit pas d’annoncer des dispositifs, il s’agit d’être précis dans le plan qui va être mis en place et le programme nécessaire à suivre. Il existe par exemple des techniques précises, connues d’isolation des toits qui ont prouvé leur efficacité. La ville a pris beaucoup de retard sur cette question, et ce n’est pas nous qui le disons mais la FNE. 

La Ville annonce également atteindre 100% de toits frais pour les équipements municipaux avec un certain nombre de paliers d’ici 2026. Il a été démontré à plusieurs reprises que l’application des peintures rafraîchissantes ne fonctionnait pas toujours, y compris madame la Maire, par des membres de votre majorité, lors des débats de la MIE. Alors ne cherchons pas dans la technique des solutions miracles mais plutôt dans la sobriété. 

Deuxième exigence, faire de Paris une ville habitable sous 50 degrés en faisant une ville-jardin. C’était la seule solution : la solution mis en avant, prioritaire par le rapport. Végétaliser, rafraîchir massivement l’espace public. Si cet objectif est contenu dans le Plan climat, il reste très flou par rapport aux techniques utilisées pour y parvenir. 

Nous partageons un certain nombre d’objectifs mais mettre en place des revêtements clairs ou poreux avec quelques espaces dédiés aux plantations ne suffit pas. Il est absolument nécessaire de revenir à cette idée de Paris jardin et d’utiliser massivement les solutions fondées sur la nature non pas comme un slogan mais comme une réalité. 

Dernier point d’intention, l’installation des places oasis rafraîchissantes dans tous les arrondissements, qui appartient à cette stratégie de carte de fraîcheur, de lieux de refuge, d’autant plus que notre groupe avait déposé au moment du débat PLU, qui a écarté d’une main, toutes les préconisations de la MIE, l’installation, et cela avait été refusé au moment du vote. 

Indispensable évidemment ces places si elles sont réalisées avec ambition et non à la faveur d’indicateurs sur des tableaux excel comme le sont parfois certaines cours oasis, où planter un arbre suffit. Non, il faut transformer fondamentalement et de façon importante l’ensemble des cours et ainsi que l’ensemble des places mentionnées. 

Enfin dernière exigence, la nécessité d’un plan de financement innovant, ambitieux primordial pour permettre d’atteindre les cibles qui s’attachent à ce plan climat. 

Au mois de novembre dernier, le gouvernement présentait une étude recensant les leviers financiers afin de pouvoir investir notamment dans ces solutions fondées sur la nature, que j’évoquais tout à l’heure. Cette étude s’ inscrit dans la lignée des engagements de l’Etat, mais également dans l’engagement de toutes les villes qui investissent pour l’adaptation des territoires. Mettre la nature au cœur des politiques publiques comme vous l’avez énoncé tout à l’heure dans votre discours, ce n’est pas un slogan. Cela devrait se traduire par des choix d’investissements réels, pluriannuels. Par des progrès évalués par des indicateurs sinon les plans, succèdent aux plans, on l’a déjà évoqué, les solutions techniques cohabitent avec les mal adaptations. 

Ce plan climat est une étape, il doit devenir vraiment une rupture, faute de quoi, Paris, demain, ne sera plus habitable. 

Je vous remercie.

Béatrice Lecouturier à propos du déploiement des bornes de recharge pour les véhicules électriques

Mesdames et Messieurs, 

Chers collègues,

Notre assemblée a voté, à l’unanimité, la fin des voitures thermiques à Paris à l’horizon 2030. Une volonté de lutter contre les particules fines afin de contribuer à améliorer la qualité de l’air.

Si nous soutenons un meilleur partage de l’espace public et une diminution de la place de la voiture à Paris, nous ne luttons pas contre la voiture. Mais contre la pollution.

Dès lors, la transition vers la mobilité électrique doit être soutenue. L’installation de bornes de recharge rapides et lentes est un facteur essentiel, et Paris prend du retard.

Ne nous fions pas à la présence des bornes Autolib inutilisées, Paris est en retard sur le déploiement des bornes sur la voie au regard des études qui pose un point de recharge pour dix véhicules.

Par ce vœu, nous vous demandons, Monsieur le Maire, la réalisation d’un état des lieux précis du déploiement des bornes de recharge sur la voirie et dans les parkings concédés ainsi que les prévisions, afin que les Parisiens puissent avoir une vision à long terme.

Je vous remercie.