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Séverine de Compreignac à propos du rapport annuel sur la gestion des déchets ménagers et assimilés

Sur le rapport annuel sur la gestion des déchets ménagers assimilés à Paris qui confirme une tendance toute petite à l’amélioration amorcée depuis quelques années. On voit en effet encore une fois une toute petite diminution des tonnages collectés par rapport à 2023. On est à – 0,4 %. On pourrait parler de stagnation qui s’inscrit dans la continuité d’une baisse globale observée de 6 % des déchets produits. 

Dans la communication sur l’année 2023, la ville s’était engagée à renforcer les dispositifs de tri, développer le compostage et élargir les solutions de réemploi. Et globalement, des progrès ont été faits sur la fréquence des collectes des bacs jaunes, des dispositifs pour le tri des déchets alimentaires et l’accessibilité au point d’apport volontaire. Par ailleurs, la communication d’aujourd’hui annonce le lancement de 59 nouveaux sites de compostage collectif accompagnés de la distribution de 1 477 lombri composteurs individuels. Cependant, malgré ces avancées, plusieurs défis persistent. L’incinération demeure la principale voie de traitement des déchets résiduels représentant encore 87 % du contenu des poubelles grises et une augmentation des erreurs de tri est relevée, en particulier dans les bacs multimatériaux. Ces erreurs nuisent à la qualité des flux collectés évidemment et freinent les performances de recyclage. À ce jour donc, les résultats restent timides et la ville doit impérativement renforcer ses actions de prévention, d’éducation au tri et encourager plus fortement le réemploi et la réduction à la source. La ville fait face à des lacunes structurelles, des efforts insuffisants pour encourager le tri, en particulier auprès des jeunes public, c’est l’éducation et une progression trop lente dans le déploiement de points d’apport volontaire et de composteur de proximité. 

Malgré la généralisation du tri imposée par la loi AGEC en 2018 de mémoire, 2019. L’insuffisance des infrastructures seulement 621 copropriétés couvertes en 2023; vous imaginez à l’échelle de Paris ce que ça fait; limite la collecte et la valorisation des déchets. On peut tout de même noter les avancées les trilib’, les points d’apport volontaire, les composteurs, mais leur répartition reste très inégale sur le territoire. Et la généralisation du tri des biodéchets reste un défi. 

En 2023, seuls 200 abris bacs étaient disponibles. Je m’arrêterais une petite minute sur la question des mégots de cigarettes qui est un vrai défi pour une ville comme la nôtre. Il y a beaucoup de progrès qui ont été faits ces dernières années sur le traitement de ce type de déchets. On sait les valoriser, on sait en faire autre chose et il est plus que temps de faire un plan innovant et volontaire. Aujourd’hui à Paris, dans 90 % des cas, on jette au mieux les mégots dans les poubelles de rue. Nous attendons donc toujours le plan de communication de la mairie sur ce sujet. Dans le 6e arrondissement, on avance, les conseils de quartier s’en sont saisis et ont obtenu la multiplication des cendriers de rue avec l’appui de petits tracts pédagogiques qu’ils distribuent eux-mêmes. Mais si c’est une réponse concrète, ce n’est pas à l’échelle de l’enjeu. C’est à la mairie de Paris de se saisir de ce sujet et d’investir vraiment pour qu’il y ait plus de mégots aux pieds des arbres et que ceux qui sont récoltés soient recyclés et non jetés dans la poubelle générale. 

Comme tout bilan, il faut distinguer ce qui relève d’une amélioration structurelle de ce qui découle de facteurs extérieurs. L’évolution positive entre guillemets des tonnages par exemple est aussi la conséquence de la baisse des activités économiques, du recul démographique et de la mutation des modes de consommation. Ainsi, s’il faut reconnaître certaines avancées, ces progrès demeurent largement insuffisants, au regard de l’urgence environnementale. La faiblesse encore une fois du tri des biodéchets en est un exemple frappant, il représente 26 % du contenu des poubelles parisiennes mais seulement 1 % aujourd’hui effectivement triés. 

Donc en conclusion, si la ville revendique des avancées notables en matière de propreté et de gestion des déchets, ces progrès restent fragiles et souvent plus affichés que véritablement transformateurs. Seule une action plus structurante permettra de répondre à l’urgence climatique. 

Je vous remercie.

Béatrice Lecouturier à propos du bilan des missions d’information et d’évaluation (MIE)

Mes chers collègues,

En préambule, je souhaiterais à nouveau saluer l’esprit de concorde qui a souvent régné dans ces MIE que nous avons pu suivre. Nous pouvons donc remercier la patience parfois voir souvent mise à l’épreuve des présidents et des rapporteurs pour mener des débats de manière sereine et aboutir à des propositions votées à l’unanimité des membres. En profiter aussi pour remercier bien évidemment l’administration qui a toujours fourni un travail remarquable. 

Mon intervention portera ce matin sur la MIE des Bois de Boulogne et de Vincennes. Première MIE traitant de ce sujet essentiel pourtant pour notre capitale. Merci donc à sa présidente Valérie Montandon et à son rapporteur Émile Meunier. Alors, ce sujet des bois n’ayant jamais été exploré, les sujets abordés allant de la biodiversité en passant par la sécurité, la propreté, les coupes rases, la circulation ou le patrimoine, et bien tous ces sujets ont donné corps à de nombreuses et riches propositions, 68 en tout. Si nous saluons quelques avancées significatives selon la délibération que vous nous présentez aujourd’hui sur les mobilités avec le développement des pistes cyclables ou une reconquête écologique, une avancée sur la propreté, ce bilan reste encore bien en deçà de la richesse des préconisations de cette MIE et notamment une absence totale sur tout le volet patrimonial que portait notre groupe MoDem et Indépendants. 

Vous connaissez notre combat à défendre le patrimoine à Paris et notamment tous les éléments de ce petit patrimoine qui abonde aussi dans les bois de Boulogne et de Vincennes. Rappelons que ces deux bois ont une histoire puisqu’ils ont été créés sous Napoléon III et qu’ils recèlent de très nombreux éléments architecturaux pour rendre la promenade plus agréable. Les Parisiens sont tous témoins et regrettent de voir la dégradation rapide patrimoniale de nos bois. Aucune réalisation ou réflexion n’a été menée sur le sujet, aggravant encore l’état préoccupant des bancs, des abris, ou de tous ces petits bâtiments du 19e siècle qui sont en danger par manque d’entretien. 

Alors, nous réitérons encore notre demande à faire un véritable travail d’inventaire et de protection des éléments patrimoniaux des deux bois. Qu’en est-il également de la clause pollueur-payeur pour l’événementiel ? De la lutte anti dépôt sauvage par piège photo ? Rien non plus sur l’intégration des deux bois au plan de mobilité avec un calendrier d’accessibilité PMR ou les cheminements de déploiement d’abribus de banc et de sanitaires. Rien sur la continuité écologique anti fragmentation. La gouvernance reste au registre des bonnes intentions bilatérales sans généralisation des conventions, ni refontes de l’achat 2003 que vous réclamez. Donc un sentiment très mitigé sur ce bilan des MIE, de la MIE des Bois de Boulogne et de Vincennes. Un sentiment plus de saupoudrage de mesure qu’une réelle volonté à s’attaquer à des sujets structurants qui demandent évidemment plus de volonté politique et de moyens pour être efficace. 

Nous le regrettons sincèrement car c’est tout le travail des élus de la MIE, des dizaines de personnes auditionnées et de l’administration qui n’est pas suffisamment reconnu. C’est donc le sens du vœu que nous présentons avec les élus du groupe MoDem et Indépendants pour que chaque MIE ait un bilan détaillé et qui soit transmis au Conseil indiquant l’état d’avancement de chaque recommandation, le service responsable, le calendrier et les résultats obtenus et surtout que ces informations soient régulièrement mises à jour et rendues publics dans un vrai esprit de transparence. Car si les présentations en commission méritent d’être saluées, elles ne sont pas assez régulières pour permettre un véritable suivi dans le temps et leur méthodologie pose question car ces préconisations sont regroupées par grand thème, les réponses se limitant à l’avancement global des politiques municipales sans examen précis de chaque recommandation. 

Néanmoins, un travail a été fait, il faut le reconnaître. Il demandera certainement d’autres MIE sur les sujets précis qui en ont émergé. Il faudra aussi peut-être et certainement une autre majorité pour les mettre en œuvre. Je vous remercie. 

Maud Lelièvre à propos des 10 ans de l’Accord de Paris

Madame la Maire, 

Mes chers collègues,

Il y a dix ans, Paris accueillait un moment rare d’unité internationale : l’Accord de Paris. Un traité climatique, certes, mais aussi une feuille de route partagée pour repenser nos trajectoires de développement. Il portait une ambition claire : inscrire l’action de chacun dans une dynamique globale, aligner les politiques publiques, les investissements, les comportements, autour d’un objectif et d’un horizon commun et soutenable.

Dix ans plus tard, le bilan est contrasté. Si des avancées sont visibles – notamment sur l’intégration de la neutralité carbone dans de nombreuses stratégies –, les dynamiques engagées ne sont pas à la hauteur des défis. Les effets du réchauffement climatique s’intensifient au-delà des prévisions, les écarts d’engagements se creusent, les trajectoires restent globalement éloignées des objectifs à long terme. Il ne s’agit pas de remettre en cause l’Accord de Paris, mais de reconnaître que l’heure n’est plus aux déclarations de principes, mais à la consolidation et l’accélération de l’action.

À Paris, il est de notre responsabilité de traduire ces ambitions dans le concret, au plus près des habitants.

Des efforts ont été faits. La baisse des émissions depuis 2004, les politiques de verdissement très présentes, les mobilités actives, les investissements dans les énergies renouvelables : tous ces éléments vont dans le bon sens. Mais pour que ces actions portent pleinement leurs fruits, elles doivent s’inscrire dans une approche plus structurée, mieux coordonnée, et plus équitable sur le territoire.  

La résilience doit se planifier et elle suppose d’abord de mettre les moyens là où l’urgence est la plus importante. Or que constate-t-on ? Une chute des investissements depuis 2019. Pour 2025, le budget total alloué à l’environnement atteint 110,2 millions d’euros, ce qui ne représente qu’environ 6 % des besoins réellement estimés. La Ville devrait en effet pouvoir mobiliser chaque année près de 500 millions d’euros pour répondre efficacement à l’ensemble de ces enjeux. Un désengagement pointé par la Chambre régionale des comptes couplé à une baisse des effectifs notamment dans les services de la DEVE. 

À l’inverse des exigences de l’Accord de Paris, le court terme l’emporte parfois sur le long terme.

Sur la question de la biodiversité, les initiatives locales se multiplient, des arbres sont plantés, des îlots de fraîcheur sont créés. C’est essentiel. Mais il faut faire plus. Donner plus de moyens. C’est ce que les habitants et la nature attendent, ce sont des continuités écologiques. Pour une végétalisation plus cohérente et plus vivante. 

Il faut arbitrer en faveur de la nature à chaque fois quand c’est possible car ces solutions fondées sur la nature participent à l’adaptation de la ville, au rafraîchissement urbain, à la résilience sociale et écologique. En ce faisant, c ’est prendre acte de l’interdépendance entre nos politiques climat et celles du vivant.

Et pour réussir, nous avons besoin de transversalité, de coopérations renouvelées. L’énergie, la logistique, la gestion de l’eau ou des déchets ne s’arrêtent pas au périphérique. La stratégie climatique de Paris ne peut rester isolée. Elle doit se construire dans la Métropole, avec la Région, avec les communes voisines et dans un esprit de partenariat, de co-échange et d’efficacité.

Enfin, l’un des enjeux cruciaux reste l’adaptation sociale. C’est peut-être là où nos politiques sont trop en retrait. Les événements climatiques extrêmes frappent d’abord les plus fragiles. Il faut aller plus loin : cartographier les vulnérabilités, anticiper les risques, ouvrir des lieux de refuge accessibles, signalés, opérationnels et 24H/24. Il ne s’agit pas uniquement de résilience technique, mais de solidarité. 

C’est cette vision que nous portons au sein du groupe MoDem et Indépendants :

– Une écologie partagée, co-construite à l’échelle du territoire.

– Une écologie protectrice, centrée sur l’adaptation et la justice sociale.

– Une écologie rigoureuse, avec des objectifs publics, des échéances claires et des budgets fléchés.

– Et une écologie non partisane, où le climat n’attend pas nos désaccords. 

Paris a une responsabilité particulière. Parce que l’histoire des Accords de Paris s’est construite à Paris. Parce que la crédibilité de la transition passe aussi par l’exemplarité locale. Parce que, dix ans après, il est urgent de traduire l’esprit des Accords de Paris en actes concrets, efficaces et durables.

À l’approche de la COP30 au Brésil, Paris devra se hisser à la hauteur du texte qu’elle a accueilli. Non par des effets de communication, mais par une stratégie ancrée dans les quatre piliers de l’Accord de Paris : universalité, long terme, transversalité, durabilité.

Je vous remercie.

Maud Lelièvre à propos du rapport sur la transition écologique et sociale “Paris Demain” 2024

Le rapport, mes chers collègues, 

Le rapport “Paris Demain” présenté en 8e commission est un document essentiel. Il donne à voir la trajectoire écologique et sociale de notre ville à travers 33 indicateurs structurés, mesurables, utiles. 

Je veux saluer la rigueur des services de la DTEC, leur capacité à rendre visible l’effort collectif, mené dans un contexte difficile et leur travail d’en faveur d’une transparence. Oui, Paris avance. Le réseau de chaleur est devenu le premier de France. La qualité de l’air s’est améliorée. La consommation énergétique baisse. 

Et dans une ville exposée à des piques de chaleur toujours plus intense, dans une ville, où + 0,7 degrés Celsius ont été mesurés en 2024 par rapport à la normale dans une ville construite à 90 % avant les normes climatiques modernes, avons-nous le droit de nous contenter du rythme actuel ? Je ne le crois pas. 

Préparer Paris aux crises, c’est se mettre à la hauteur d’un climat qui évolue plus vite que nos plans et c’est assumer une forme de lucidité. Toutes les politiques ne se valent pas. 

Une végétalisation réussie ne se mesure pas uniquement au nombre d’arbres plantés mais à la capacité des sols à les accueillir. Il serait essentiel de façon collective pour faciliter notre trajectoire sur la biodiversité de mettre plus de moyens pour évaluer le nombre de pieds d’arbre encore bitumé, les trames vertes dont il faudrait assurer la continuité alors même que nous connaissons leur importance face aux îlots de chaleur. 

Plus de moyens, nous l’avons évoqué hier sur les restrictions en matière budgétaire sur le budget environnement. L’eau, elle aussi l’eau doit aussi trouver sa juste place dans l’espace urbain, non pas comme un accessoire mais comme un système. 

Au-delà des fontaines rénovées, nous l’avons évoqué hier, trop nombreuses qui restent trop nombreuses fermées ou en non état d’utilisation, des zones de baignade à offrir plus nombreuses, il est urgent d’instaurer un maillage dense d’espace d’eau pour rafraîchir et irriguer la végétation. 

La création d’ouvrage de rétention permettrait d’ailleurs par le stockage d’eau en milieu urbain une ressource précieuse face aux périodes de sécheresse. Le nombre croissant de nuits à des températures très chaudes augmente les risques pour la santé. Des solutions existent, comme celles mises en place en Espagne. Nous les avons déjà évoqué dans cet hémicycle, en particulier à Madrid, combinant végétalisation, infrastructure d’eau dont nous manquons et réseau de froid urbain qui doivent inspirer notre stratégie locale. 

Il est possible d’associer réseau de froids urbains, bassin de rétention, toiture végétalisée, cours d’école désimpermalisées dans une stratégie cohérente et efficace. À nous d’avancer en ce sens. 

Dans un an, ces indicateurs nous permettront de dresser un bilan précis de l’efficacité des politiques mises en œuvre. Cependant, il ne faut pas oublier que les années passées sous votre mandat, Madame la Maire, ont déjà façonné la trajectoire de Paris et que les résultats d’aujourd’hui sont le fruit de choix et d’orientations que vous avez choisi. Je pense notamment à la tour triangle, aux surfaces bitumées qui continue d’aggraver les îlots de chaleur.

Maud Lelièvre à propos de la canicule à Paris

Madame la Maire, 

Mes chers collègues, 

Paris est aujourd’hui confrontée à une situation que nous avons dénoncée, redoutée, et même anticipée. L’intensité des vagues de chaleur que nous subissons constitue une menace directe pour la vie des Parisiens. 5 jours à plus de 40°C depuis 2019. Avant 2019, combien ? Aucun ! 

Cette semaine, les records de température sont exceptionnels dépassant les 40 degrés celsius – sauf peut-être d’ailleurs dans cet hémicycle climatisé de façon privilégiée. Partout ailleurs dans Paris, cette canicule s’accompagne de nuits tropicales particulièrement insupportables rendant impossible le repos des Parisiens. 

Impossible à l’intérieur, du fait de la chaleur, mais aussi impossible d’ouvrir les fenêtres en raison des nuisances sonores générées notamment par les terrasses et ceux qui restent dehors et qui empêchent le sommeil de nombreux Parisiens. 

Ce n’est pas tout. Qu’en est-il de l’ouverture des piscines municipales ? Elles ferment à 18h sans extension d’horaire avant le 5 juillet sans personnel supplémentaire pour accueillir les usagers qui voudraient un peu de fraîcheur. 

Quant à la forêt urbaine, place de l’Hôtel de ville, elle est fermée. Vous avez même supprimé des points d’eau qui permettaient de soulager un peu la chaleur. Cette fermeture de fontaine concerne d’ailleurs tout Paris, pas simplement la place avec moins d’une fontaine sur deux en fonctionnement. 

Ces exemples montrent combien les Parisiens sont vulnérables face à la chaleur, face à la canicule. Il y a 2 ans, en tant que rapporteur de la mission Paris à 50° degrés présidée par Alexandre Florentin, nous avions collectivement fait plusieurs recommandations dont deux majeures sur lesquelles je voudrais revenir. 

Recommandation 6, raccorder les établissements scolaires au réseau fraîcheur de Paris. Où en sommes-nous à ce sujet ? 

Recommandation 42, lancer une étude sur un développement plus rapide de fraîcheur de Paris accompagné d’une étude d’impact. Quelles avancées concrètes ?

Aujourd’hui, le raccordement au réseau fraîcheur de Paris reste hors de portée pour de nombreuses structures d’arrondissement, encore plus évidemment pour les habitants face au coût prohibitif pour réaliser ces raccordements. 

Rafraîchir les écoles en priorité aurait permis de créer des lieux refuges. Ma question est simple. Sur les 800 établissements que nous avions identifiés, combien d’établissements publics sont effectivement raccordés ? Combien d’écoles ? 

Et ce n’est pas la seule solidarité climatique que nous devons mettre en œuvre. Les EHPAD à Paris ne disposent pas de climatisation individuelle dans toutes les chambres alors qu’un certain nombre de résidents très âgés voire malades ne peuvent pas se déplacer. Or en EHPAD, les travaux ont des conséquences sur le prix d’hébergement payé par les résidents. À nous de faire en sorte que ces personnes âgées soient prioritaires dans le raccordement et que cela soit pris en charge par la ville.

Maud Gatel à propos de la réforme de la taxe sur la publicité extérieure

Merci beaucoup Monsieur le Maire, 

Je prends l’habitude de clôturer ces séances et peut-être souhaiterez-vous désormais que je les débute. 

Malgré les annonces, nous continuons d’attendre la révision du RLP (Règlement local de publicité) pour adopter nos règles à la publicité moderne. Mieux prendre en compte les innovations en la matière, qui ne sont en matière de publicité pas toujours des progrès. 

La délibération qui nous est soumise aujourd’hui met à jour un certain nombre de modalités, il s’agit d’une part de simplifier les catégories et d’autre part d’augmenter quand même les tarifs à hauteur d’un peu plus que l’inflation. 

Alors à Paris on taxe la publicité dès le 1er cm carré mais certains y échappent dans une large mesure. Depuis novembre 2023, au 103 de l’avenue des Champs-Élysées, une malle géante aux couleurs de Louis Vuitton et qui a prévu de rester jusqu’en 2027. Alors pour certains c’est une enseigne temporaire, pour d’autres c’est une publicité. En tout cas pour les recettes de la ville, c’est une somme certes significative, mais relativement modeste au regard d’autres contributions puisque c’est 1,7 million. 

C’est une installation promouvant une marque sur un bâtiment classé, éclairé la nuit et destiné à rester 4 ans. Donc ça n’est absolument pas neutre. Et je pense que cette installation doit nous inciter encore davantage à accélérer la révision du calendrier du RLP pour bien savoir ce dont on parle. 

Je vous remercie.

Delphine Bürkli à propos de la convention citoyenne sur les droits de la Seine

Merci Madame la Maire, Mesdames et Monsieur, 

Pendant des décennies, notre ville a tourné le dos à la Seine, l’enserrant dans du béton, la reléguant au rang de décor plus que de bien commun. Et pourtant, elle est là, bien présente, ancrée dans notre territoire, notre histoire commune, et plus que jamais au cœur des enjeux écologiques à venir.

C’est dans cet esprit que nous accueillons favorablement les travaux de la Convention citoyenne pour les droits de la Seine. Ce processus a permis à des Parisiennes et des Parisiens, tirés au sort, de penser ensemble un nouveau rapport à notre fleuve, avec sérieux, humilité et une ambition que nous saluons. Merci Madame la Maire pour avoir pris cette initiative. 

Nous partageons plusieurs constats issus de leurs travaux : la nécessité de repenser la Seine comme un écosystème vivant, de mieux concilier ses usages, de renforcer sa protection, et surtout de lui redonner une place centrale dans notre ville. Oui, la Seine doit redevenir un axe de respiration, de fraîcheur, de biodiversité, mais aussi un levier majeur pour la logistique fluviale et des mobilités alternatives, moins polluantes. 

Avec Maud Gatel, avec l’ensemble de mon groupe nous sommes favorables à une gouvernance renforcée et plus transparente du fleuve. L’idée d’un Parlement de la Seine, si elle mérite d’être approfondie, va dans le bon sens : celui d’une plus grande démocratie environnementale, où les citoyens ne sont plus cantonnés à des rôles consultatifs mais deviennent de véritables acteurs de la décision.

Nous serons toutefois vigilants à ce que cette ambition se traduise dans les faits. La reconnaissance d’une personnalité juridique de la Seine, par exemple, pose des questions complexes, qu’il ne faut pas éluder, notamment en matière de compétence, d’application du droit, de coordination entre acteurs. Nous ne devons pas promettre plus que ce que nous sommes capables d’instituer durablement. 

Mais je veux retenir l’essentiel : cette convention est une respiration démocratique et écologique. Elle nous rappelle qu’il est temps de réconcilier la ville et le fleuve, de penser la nature comme sujet et non comme contrainte, de faire de la Seine une alliée face aux défis climatiques.

Et puisque l’avenir de l’eau à Paris ne se limite pas à la Seine, notre groupe appelle à aller plus loin et à redécouvrir un trésor oublié : la Bièvre. Cette rivière, ensevelie sous nos pieds depuis un siècle, qui traversait jadis les 5e et 13e arrondissements, irriguant faubourgs et ateliers. J’ai lu ce matin dans le Parisien, les déclarations de votre adjoint Dan Lert, qui vont dans le bon sens désormais et c’est vraiment une bonne chose car sa réouverture partielle, déjà engagée en amont par plusieurs communes, offrira à Paris une formidable opportunité de renaturation, de désimperméabilisation et de reconnexion avec son histoire. Elle permettra de créer des corridors de biodiversité, de nouveaux îlots de fraîcheur et des espaces de respiration pour les habitants.

La Seine comme la Bièvre doivent redevenir des priorités concrètes pour bâtir une ville plus résiliente et plus adaptée aux défis climatiques.

Au-delà de la question emblématique de la baignabilité de la Seine, qui a été rendue possible, et vous l’avez dit Madame la Maire, aussi grâce à l’engagement personnel de Marc Guillaume, il nous faut désormais aller plus loin pour développer les activités logistiques qui doivent se marier harmonieusement à notre paysage urbain. Vivre avec la Seine, c’est penser à de nouveaux usages durables et concrets du fleuve pour une ville plus respirable mais aussi pour soutenir l’emploi, pour soutenir le développement économique de notre capitale. Le développement du transport fluvial doit devenir une priorité, sa part modale aujourd’hui est de 6%. Elle doit tripler ces dix prochaines années, c’est l’ambition partagée de l’État, de la Ville mais pas seulement, du Havre, de Rouen dans le cadre d’Haropa port, de la région Ile-de-France. 

Ce transport constitue une alternative crédible, écologique et silencieuse au transport routier, tant pour les marchandises que, demain peut-être, pour les personnes. Redonner sa place au fleuve, c’est aussi cela : faire en sorte qu’il irrigue à nouveau nos mobilités, notre logistique urbaine, nos imaginaires collectifs.

Donc à travers cette délibération, notre groupe veut exprimer un soutien clair à la dynamique engagée. Et puis nous prenons l’engagement ce matin de la faire vivre, l’évaluer, et l’enrichir. Je vous remercie.

Maud Lelièvre à propos du plan biodiversité 2025-2030

Mes chers collègues,

Le plan que nous examinons aujourd’hui à Paris est un texte important, porteur d’ambitions que nous partageons largement : à savoir celle d’une capitale plus verte, plus résiliente, mieux armée face aux effets du changement climatique.

Le groupe MoDem et Indépendants salue ses ambitions : renaturation, trames écologiques, végétalisation du bâti et implication citoyenne. 

Et pour que cette ambition se traduise dans les faits, encore faut-il affronter la réalité du terrain, avec lucidité et rigueur. Plusieurs mesures ont déjà été annoncées par le passé, notamment sur les forêts urbaines et se sont butées à des contraintes techniques. Je pense notamment à la densité des réseaux souterrains, qui rendent souvent impossible la plantation en pleine terre, ou à des essences mal adaptées aux sols urbains. Or, sans enracinement profond, il est illusoire de croire que la santé et la pérennité des arbres sera assurée.  

Il ne suffit pas de verdir en surface. Il faut penser avant tout durable. Ce qui implique évidemment les plantations en pleine terre quand c’est possible, le choix des essences résilientes, et faire en sorte que la conception des aménagements soit pensée dans une logique de continuité écologique et de connaissance scientifique. 

De nombreux arrondissements, comme le 9ème, ont d’ailleurs engagé des politiques actives de transformation de places minérales, de végétalisation de squares, cours d’école converties en cours Oasis, soutien à la végétalisation des toitures et des cœurs d’îlot, accompagnement des copropriétés, rénovation privée. Ce sont des exemples et des actions concrètes, efficaces, mais qui nécessitent du temps, de l’ingénierie, des moyens, de la coordination et de la cohérence avec les services de la Ville. 

Autre point sur lequel j’aimerais revenir, la méthode Miyawaki. Elle avait suscité beaucoup d’attentes, parfois trop. L’expérience a montré qu’il était nécessaire de passer d’une logique de volume — planter pour planter — et de passer à une logique de qualité écologique, centrée sur l’indice de canopée. Ce recentrage est bienvenu et doit être clairement assumé dans le plan. Ce n’est pas le nombre d’arbres dans des tableaux excels qu’il faut compter mais leur capacité à s’inscrire dans le temps, à créer du microclimat, à renforcer la biodiversité.

J’aimerais revenir sur une avancée majeure qui aurait pu être portée plutôt mais qui est à saluer de façon positive. C’est la volonté de réorienter 100 % des dépenses identifiées comme défavorables à la biodiversité. C’est une mesure forte, elle aurait pu être portée précédemment par la Ville notamment au moment de l’adoption de l’article 8.32 en 1992 où les pays devaient s’engager et les villes à favoriser la réorientation des finances favorables au développement durable. Elle aurait pu être pensée en 2010 où le concept avait été tendu en France en particulier et recentré sur la biodiversité.
Mais elle ne pourra être effective cette mesure que si elle est suivie d’un travail précis, transversal, impliquant toutes les directions — pas simplement celles en charge des espaces verts. Car les politiques du logement, de la mobilité, des achats publics ou de la propreté ont un impact direct sur la biodiversité parfois de négative. 

Il nous manque aujourd’hui plusieurs choses pour que ce plan puisse donner sa pleine ampleur les prochaines années. D’abord une vision claire du financement, des objectifs affichés 40 hectares de nouvelles surfaces végétalisées, 360 cours Oasis supplémentaires d’ici 2030, nécessitent des moyens à la hauteur. Il nécessite également une cohérence complète avec les politiques de biodiversité de façon générale et dépasser la politique des silos. La cartographie et la continuité des corridors écologiques doivent se penser à une échelle métropolitaine, en cohérence avec les dynamiques des communes voisines. La biodiversité ne peut s’arrêter aux frontières administratives de Paris. 

Enfin, il nécessite et nous l’avons déjà dit une cohérence entre tous les plans portés par la Ville afin que ces plans n’ont pas à se superposer aux autres mais soient totalement cohérents. Plan climat, plan Arbre, plan local d’urbanisme, plan bioclimatique, plan Paris pluie, plan sobriété hydrique, plan résilience, plan local de prévention des déchets ménagers et assimilés. 

Tous ces plans doivent être appréhendés de façon globale et suivis notamment par des reportings réguliers à la 8ème commission. C’est dans ces conditions que nous pouvons préserver le vivant dans notre ville. 

Je vous remercie. 

Maud Lelièvre à propos de l’extinction des supports publicitaires lumineux dans les commerces

Mes chers collègues, 

Donc j’aimerais revenir à travers ce vœu qui s’inscrit pleinement sur les engagements que nous avons en matière d’environnement, biodiversité et sobriété énergétique sur la question de l’extinction des supports de publicités lumineuses dans les commerces de nuit. 

On constate malgré les dispositions qui ont été prises par notre conseil qu’un certain nombre d’enseignes lumineuses sont encore allumées inutilement la nuit et qu’éteindre n’est pas forcément le réflexe. 

Merci donc je vais reprendre. C’est un vœu qui porte sur les questions d’extinctions des supports publicitaires. On constate qu’à Paris, un certain nombre d’enseignes sont malgré les dispositions que l’on a pu présenter précédemment dans cette Assemblée sont encore trop souvent allumées. La pollution lumineuse est un enjeu de sobriété énergétique mais également un enjeu de biodiversité, on l’a rappelé à plusieurs reprises à travers les différents débats atteignant les vertébrés, les invertébrés, atteignant aussi la santé humaine.  

Nous ne pouvons pas aujourd’hui ignorer que les dispositions que nous avons pu prendre précédemment tant sur le plan national avec l’arrêté de décembre 2018, et ceux que nous avons pris à Paris, ne sont pas pleinement respectées. Il est nécessaire d’avoir des outils qui nous permettent d’agir concrètement. 

Depuis le 1er janvier 2024, la décentralisation de la police municipale nous permet de contrôler, d’accompagner les commerces dans cette mise en conformité avec des sanctions. Donc ce vœu demande deux choses très simples : 

un, qu’on puisse avoir un état des lieux y compris au niveau des mairies d’arrondissements qui permet à la fois d’accentuer les efforts mais aussi de les cibler voir engager une politique de prévention, notamment avec les petits commerces, qui n’ont pas forcément tous les outils à leur disposition pour faire cette transition. Et deux, de renforcer les contrôles et les sanctions pour assurer le respect de la réglementation.

C’est donc pourquoi je vous invite à voter ce vœu. 

Je vous remercie.

Séverine de Compreignac à propos du Plan climat de Paris 2024-2030

Madame la Maire, 

Entre le Plan Climat et le PLU (Plan local d’urbanisme) que nous examinons aujourd’hui les enjeux ne sont pas minces. Et Madame la Maire, je vous le dis, nous partageons totalement votre ambition. 

Depuis le dernier plan les choses ont bien changé. La question du réchauffement climatique et des vagues de chaleur potentielles, de plus en plus nombreuses et intenses, nous arrivent en pleine figure. Et les scénaris sur le réchauffement des températures doivent nous pousser à agir rapidement, vous l’avez dit Madame la Maire, et efficacement. 

Les moyens pour adapter la ville sont peu nombreux et doivent éviter une dispersion de l’action publique. Ne pas nécessairement aller plus loin surtout, mais être plus efficace. 

À la lecture des deux documents, cette prise de conscience est bien là, avec une bonne reprise des préconisations de la MIE Paris à 50 degrés, excellent travail de nos collègues emmené par Maud Lelièvre. En fait ce plan paraît bien dans ses objectifs, mais comme souvent on ne sait pas très bien par quels moyens on les atteint ni avec quel financement et vous fabriquez une fois de plus quelque chose un peu comme si nous vivions en vase clos.

Je n’ai pas le temps de parler de toutes les thématiques je n’en viserai que deux. La première que je relève c’est la végétalisation et le rafraîchissement de l’espace public et c’est un axe absolument central du Plan Climat avec d’abord la débitumisation. L’ambition sur ce point n’est pas gigantesque en tout cas elle ne le semble pas avec un objectif d’effort de seulement 7 % du territoire en plus de 30 ans. 

Par ailleurs, les techniques pour y arriver ne sont pas mentionnées. Concernant la plantation d’arbres, elle est une réponse évidemment incontournable en matière d’adaptation de la ville alors 170 000 arbres en 6 ans en privilégiant la pleine terre. Nous en avons déjà parlé ici il y a quelques mois et je me permets d’émettre à nouveau des doutes quant à la capacité de la ville à assumer cette promesse vu les réalisations des années précédentes. Mais il faut toujours espérer. 

Autre point important, l’ouverture d’espace vert au public. Le PLU et le Plan Climat assument le même objectif : créer 300 hectares de surface d’espaces verts ouverts au public d’ici à 2040 en réalité, ce ne sont pas 300 nouveaux hectares, ce sont 300 hectares ouverts, c’est dommage et ça semble un peu insuffisant. 

Il est absolument indispensable de planifier sanctuariser des espaces à végétaliser chaque année. Il faut aussi veiller à leur juste répartition au sein de la capitale, pour diminuer la vulnérabilité de certains quartiers aux épisodes de chaleur. 

Vous parlez enfin de la réalisation de places oasis dans tous les arrondissements en y incluant du mobilier rafraîchissant des fontaines et cetera, c’est la première fois que la ville parle de la mise en place de telle place et je regrette qu’à l’époque où nous avions déposé un vœu allant dans ce sens l’exécutif avait malheureusement rejeté notre proposition. Sur l’adaptation du bâti parisien, je laisserai Maud Gatel parler tout à l’heure sur ce sujet lors de l’examen du PLU. 

Bien sûr c’est un défi majeur à rappeler et l’adaptation de nos villes ne saurait se faire sans cela. Le confort d’été doit dorénavant être pris en compte systématiquement et un Big Bang de la rénovation du bâti doit être enfin exécuté. Le Plan Climat évoque largement ses enjeux avec l’introduction d’un indice d’inconfort d’été nous ne pouvons évidemment que souscrire ainsi que sur le plan le volet ou le recours à des espaces refuges. 

Je reprends volontiers à mon compte, en revanche les remarques de la région sur la trop faible utilisation du potentiel de géothermie, mais je crois comprendre que le principal frein est l’état de nos finances qui ne supporterait pas les investissements nécessaires en la matière, et je le regrette vraiment. 

Sur le plan grand chaud à destination des personnes en situation de rue, la ville doit prendre ses responsabilités et établir un plan grand chaud à l’échelle parisienne. Là-dessus aussi je crois que nous sommes en retard. Je comprends que le recensement n’a pas commencé à l’heure où il faudrait passer à l’action des aménagements nécessaires. Dans ce sens, nous réitérons la nécessité de permettre à chaque habitant l’accès à un lieu de fraîcheur à moins de 200 m de son domicile en journée et 800 m la nuit.   

Dernier point que je veux aborder rapidement, le financement de l’adaptation et le suivi des mesures : les questions de financement sont cruciales et ce qui en découle c’est-à-dire la priorisation des investissements. Et là j’ai peur qu’aucune priorité ne soit clairement fixée. Ce que nous attendons en la matière en fait c’est une sorte de PIM climatique avec une projection claire et précise des dépenses engagées et les investissements prioritaires à opérer. 

Pour finir, je veux vous dire que nous considérons ce Plan Climat comme ambitieux par les objectifs qu’il se fixe et parce que la Ville entend utiliser tous les leviers d’action possible pour opérer sa transition écologique. Toutes ces actions sont louables mais nécessitent une accélération de la mise en place et nous y serons extrêmement attentif en attendant nous voterons pour ce plan climat.  

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