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Delphine Bürkli à propos de l’apaisement de l’espace public

Merci Madame la Maire,

Monsieur le préfet,

Hier, en ouverture de ce Conseil de Paris, notre assemblée a rendu hommage à Paul Varry, tué à l’âge de 27 ans, le 15 octobre dernier sur la voie publique parisienne. 

Je veux le redire ici : il n’y aucune justification, aucune explication à chercher dans le meurtre de Paul. Nous avons affaire à la violence routière la plus débridée et contre laquelle il nous faut collectivement renforcer notre action pour lutter contre ces comportements criminels. Et il faut espérer que la mission mise en place par le ministre des transports nous apporte des mesures fortes pour réduire les conflits d’usage et les comportements agressifs.

Et parallèlement, côté collectivité, Ville, Région, Métropole, mais aussi Île-de-France mobilités, il nous faut poursuivre nos efforts pour accélérer et adapter notre territoire aux nouvelles mobilités non carbonées. C’est un enjeu d’avenir, on sait tous que la part modale du vélo va passer entre 2019 et 2030 de 2% à 6% en Île-de-France, avec une accélération très forte que nous avons constatée pendant le Covid. Je sais, madame la Maire, votre engagement sur ce sujet. Vous l’avez redit ce matin en séance. Comme vous, nous soutenons le développement du vélo dans notre capitale, mais regrettons que le plan vélo de la Ville ait pris encore beaucoup de retard. Ainsi, selon les données de “Paris en selle”, à la fin août 2024, seulement 34% des aménagements prévus sont achevés à 18 mois de la fin de la mandature. Voies cyclables, stationnement, le plan est aujourd’hui loin d’être achevé. 

La mission vélo nous annonce des réalisations d’aménagement que nous attendions pour cette année, mais qui seront finalement reportés après 2026, à l’image de la piste cyclable boulevard des Italiens, boulevard des Capucines, boulevard de la Madeleine, englobant la place de l’Opéra. On a besoin de comprendre pourquoi. Cette décision, évidemment nous la déplorons, vraiment. Parce que c’est un axe structurant de Paris, qui s’ajoute aux autres axes et carrefours dangereux que les associations « Paris en Selle » et « Mieux se déplacer à bicyclette » ont priorisé dans leur communication en début de semaine.

Et puis il est urgent de remettre des règles dans l’espace public et de s’assurer qu’elles soient respectées par les agents de la police municipale. Nous ne pouvons que saluer la proposition de ces deux associations cyclistes visant à obtenir « la création d’une équipe d’au moins 50 policiers municipaux dédiés à la protection des usagers vulnérables ». 

Et Monsieur le Préfet, nous ne pouvons que relayer la demande de ces associations d’assurer la meilleure prise en charge possible dans nos commissariats, des plaintes des cyclistes. Mais je sais que vous y êtes personnellement attentif. 

Madame la Maire, pouvez-vous nous indiquer votre calendrier de déploiement du plan vélo et notamment l’aménagement des 20 carrefours les plus dangereux identifiés par les associations ? 

Je vous remercie. 

Delphine Bürkli à propos de la création de zones “vélos pied à terre”

En effet, je souhaite aborder un sujet encore au Conseil de Paris sur ce vœu relatif à la mise en place de zones cyclistes “pied à terre”. Lille, Nice, Strasbourg, Angers : les villes françaises sont très nombreuses à avoir pris, d’ores et déjà l’arrêté municipal “vélos pied à terre”, qui leur permet de réglementer les déplacements en vélo ou en trottinette dans certains quartiers très fréquentés. Beaucoup de villes, peut-être même la majorité des villes en France, sauf Paris. 

La Ville de Paris n’a plus à prouver qu’elle mène une politique en faveur de la pratique cyclable tant les aménagements sécurisés et dédiés ont été nombreux ces dernières années, avec le soutien, bien sûr, de la région Île-de-France, de la métropole, de l’État et les projets en cours ne manquent pas. 

D’ailleurs, je profite de ce vœu pour insister sur mon souhait de voir se réaliser très rapidement maintenant la piste cyclable boulevard des Italiens, puisque j’ai entendu de la part des services un peu de retenue sur ce sujet, avec un projet qui serait reporté aux calendes donc j’espère que les engagements seront vraiment vraiment retenus et vraiment engagés pour le boulevard des Italiens. 

Et puis le 9ème y prend toute sa part, bien sûr, et même très largement à cette politique cyclable, si l’on en croit la dernière étude menée par l’association Paris en selle. 

La question ici avec les arrêtés municipaux “vélos pied à terre” n’est pas d’être pour ou contre le vélo à Paris, bien au contraire, mais bien de sécuriser les déplacements piétons dans les rues piétonnes, aux abords des écoles, et dans les rues à forte densité commerciale. La priorité piéton, c’est la priorité numéro une du Code de la rue, votée par notre Conseil de Paris en juillet dernier. 

Alors bien sûr je pense aux rues du 9ème, la rue des Martyrs, la rue Cadet, mais pas seulement : la rue Montorgueil, la rue Mouffetard, ou encore autour du marché Aligre dans le 12ème, les jours de marché. Vous allez me répondre que le Code de la route stipule déjà que dans ce type de rue, les vélos doivent rouler au pas, mais qu’est-ce que cela signifie, pour un vélo, de rouler au pas ? Comment voulez-vous que les agents municipaux, déjà si peu nombreux sur le terrain, et bien occupés par d’autres sujets, les verbalisent alors qu’il est impossible de quantifier un dépassement de vitesse pour le “rouler au pas”, en tout cas, ça fait partie aussi de leur retour d’expérience, et ce qu’ils me disent. 

Alors, à travers ce vœu, je réitère ma demande de donner de vrais outils de régulation de l’espace public à nos policiers municipaux, en adoptant par arrêté, des zones cyclistes “pied à terre”, et puis de choisir bien sûr les rues concernées en concertation avec les mairies d’arrondissement. 

Je vous remercie. 

Maud Gatel à propos de la régulation des “fat bike” sur l’espace public

Merci beaucoup Madame la Maire, 

Ils sont de plus en plus nombreux sur les pistes cyclables parisiennes, ils, ce sont les fat bike. 

Bike, c’est contestable, puisqu’il fait plutôt penser à une Harley-Davidson et qu’on pédale à peine. 

Fat sans aucun doute, de grosses roues, deux fois plus larges qu’un vélo classique et un cadre épaissi. On pourrait presque parler de vélo SUV. 

Ils sont considérés comme des vélos à assistance électrique dans le code de la route et dès lors limité à 25 km/h. Contrairement aux speed bike, qui eux, peuvent aller jusqu’à 45 km/h et pour lesquels le port du casque, l’immatriculation et l’assurance sont obligatoires. 

Le principal problème des fat bike est la facilité avec laquelle on peut les débrider qui est d’ailleurs largement un argument de vente. Il est particulièrement aisé de reprogrammer les logiciels qui limitent la vitesse pardon de l’engin. 

Résultat les fat bike se transforment en speed bike mais sans les obligations qui vont avec. Soit des bolides lancés à 30 ou 45 km/h, créant des conflits d’usage et des situations particulièrement accidentogènes notamment pour les autres usagers de la piste cyclable et pour les piétons. 

Comme ils peuvent être une aide appréciable pour certains utilisateurs compte tenu de leur stabilité en temps de pluie, je pense notamment aux livreurs, l’idée n’est évidemment pas de les interdire néanmoins ne laissons pas l’anarchie s’installer comme ce fut le cas avec les trottinettes. 

Les collectivités territoriales en France, mais aussi en Europe et je pense notamment à Amsterdam se saisissent actuellement de ce sujet. Il est donc urgent que notre ville en face de même, et assure la régulation nécessaire pour ne pas que les conflits d’usage et les situations accidentogènes ne s’installent. 

Je vous remercie. 

Maud Gatel à propos du plan “métro pour tous”

Merci beaucoup Madame la Maire, 

Oui nous avons souhaité prendre la parole en tant qu’explication de vote sur ce vœu bis extrêmement important pour souligner quand même le revirement total de la première demande puisqu’il est écrit : “la Ville de Paris s’engage à continuer à s’impliquer pleinement dans la démarche du métro pour tous”. 

Alors non, je pense qu’on ne peut pas jouer ainsi avec la réalité, je l’ai dit il y a deux jours. La Maire de Paris avait donné une fin de non-recevoir le jour même de l’ouverture des jeux paralympiques à la proposition de la présidente de la région Ile-de-France en disant : “l’accessibilité, ce n’est pas mon affaire”. 

Cela venait à la suite de 20 ans d’inaction que d’ailleurs nous n’avons de cesse de dénoncer. Jamais le sujet de la mise en accessibilité des stations de métro n’a été mise en avant par cet exécutif alors même que chaque année, une dizaine de stations sont rénovées. 

Alors comme nous préférons voir les choses de manières positives, et voir que ce retournement total de posture de la maire, et voir dans ce retournement total, un encouragement. Et d’ailleurs Monsieur le maire, vous avez hier avec Delphine Bürkli, présidente de la commission accessibilité, affirmé justement cette nouvelle position et nous vous en remercions.

Pour nous, c’est un encouragement, oui, c’est un chantier titanesque, long et coûteux, mais comme nous l’avons dit avant nous n’avons que trop tardé. Avançons collectivement pour ce sujet absolument majeur d’accès aux droits. 

Je vous remercie. 

Maud Gatel à propos du stationnement de surface

Monsieur le Maire,

Mes chers collègues,

J’avais eu l’occasion au mois de mai dernier, de revenir sur la votation et sur l’instrumentalisation de la démocratie participative à laquelle nous avions assisté. 

Je n’y reviendrai pas mais je souscris au propos de mon collègue, tout comme je souscris à ses propos concernant les véhicules familiaux et la nécessité pour l’exécutif d’entendre aussi les contraintes des familles, notamment des familles nombreuses concernant les véhicules. Même si je considère que les constructeurs doivent urgemment faire un effort pour faire en sorte que ces gros véhicules ne soient plus dans nos rues parce que c’est un enjeu aussi de sécurité routière. 

Mais je voulais revenir sur cette délibération fourre-tout, qui à mon sens est symptomatique de dysfonctionnements et d’incohérences puisqu’il nous est soumis trois sujets finalement assez différents les uns des autres, même si à chaque fois vous parlez d’ajustement. Je pense qu’il s’agit d’un peu plus que ça. 

D’abord, vous évoquez la question du dézonage, du dézonage en lien avec 21 des 160 zones de stationnement résidentiel qui figuraient dans le périmètre rouge mis en place au moment des JO, et qui nécessitaient pour les résidents parfois de s’éloigner pour bénéficier du tarif résidentiel. 

Et donc je regrette que ce soit aujourd’hui que nous parlions de ce sujet qui a ennuyé beaucoup de résidents à proximité immédiate des zones rouges, dont certains ont dû changer leurs habitudes, d’autres ont pu obtenir des FPS et pour lesquels il faudra des RAPO (Recours Administratif Préalable Obligatoire). Donc j’aimerai d’abord savoir si vous avez d’ores et déjà une estimation du nombre de RAPO qui seraient susceptibles d’intervenir, en raison de ce dézonage on ne peut plus tardif puisqu’on rappelle que ce dézonage a commencé il y a quasiment 3 mois. 

Deuxième sujet, c’est effectivement l’augmentation de la tarification au poids pour le stationnement, pour les véhicules hybrides. 

Alors, au mois de mai dernier, ma collègue Inès de Raguenel avait déposé un vœu sur ce sujet pour souligner l’incongruité de cette mesure, dans la mesure où justement les véhicules hybrides sont favorisés compte tenu de leur coût écologique moindre et que 1,6 tonne n’avait guère de sens. 

Je vous avais moi-même alerté sur cette question mais il faut attendre quatre mois pour que vous preniez la décision, sous couvert de remarques faites par les Parisiennes et les Parisiens. Donc ce serait bien aussi que vous écoutiez les élus qui sont aussi les représentants des Parisiens. 

Et puis dernier point : je regrette vraiment le manque d’anticipation puisque, par définition, au moment de l’entrée en vigueur de cette augmentation du stationnement visiteur, nous connaissions les dates des Jeux olympiques et donc, par définition, le 1er septembre intervenait au milieu des Jeux paralympiques. 

Et donc après coup, un mois après, retarder d’un mois l’entrée en vigueur de cette nouvelle tarification me semble démontrer un manque d’anticipation que je trouve regrettable. 

Je vous remercie. 

Maud Gatel à propos du bruit et du PLU bioclimatique

Merci.

Madame la Maire, 

Monsieur le Préfet,

Mes chers collègues,

Paris fait face à des défis majeurs, des défis qui nous imposent un changement radical”. Ces mots, ce sont les vôtres Madame la Maire.  

Et pourtant, enjeu majeur pour la vie quotidienne et la santé publique des Parisiens, le bruit n’est pas suffisamment intégré dans le PLU, dit bioclimatique, de la ville. 

Nous ne sommes pas les seuls à le dire. Le commissaire enquêteur l’a également écrit en estimant que, je cite : “la ville sous-estime les niveaux de bruits à Paris, notamment dans les quartiers denses. Le diagnostic de l’APUR ne comporte aucune analyse, ni même aucune référence au bruit des activités humaines. En conséquence, faute d’éléments pour asseoir la réflexion de la ville, le PLU dit bioclimatique n’offre aucune orientation destinée à mieux encadrer les activités festives et récréatives à Paris”. 

Or, selon BruitParif, ce sont 5,5% des Parisiens qui sont exposés à des niveaux de plus de 68 décibels, soit la limite fixée par le Code de l’environnement, posant des questions de qualité de vie, bien sûr, mais également de santé publique : stress, troubles du sommeil, fatigue chronique, troubles cardiovasculaires sont des conséquences connues du bruit. 

Et puis, du fait de leur exposition aux nuisances sonores dans la zone dense francilienne, ces habitants perdent en moyenne 10,7 mois de vie en bonne santé. 

Quant au coût de la pollution sonore, il s’élève à 42,6 milliards d’euros. 

Les sources de bruit sont connues : les transports bien sûr. Pour mémoire, une moto débridée réveille jusqu’à 11 000 personnes en traversant Paris la nuit. Selon le rapport de l’enquête publique du PLU, il est dès lors indispensable de renforcer la surveillance intra muros des engins motorisés générant un bruit anormal par rapport à leur conception, par la mise en place effective de radars anti-bruit, tels qu’annoncés. 

Le respect de l’utilisation des sirènes par les véhicules d’urgence est également nécessaire, et je sais monsieur le Préfet, combien vous y êtes attentif. 

Il y a aussi le bruit issu des chantiers qui ont atteint un pic en mai 2024 avec 7 553 emprises.

Et puis les activités commerciales contribuent également fortement aux nuisances sonores. Les plaintes récurrentes, notamment pour les terrasses, témoignent des difficultés que rencontrent les riverains dans des quartiers densément peuplés, poussant des collectifs citoyens à faire eux-mêmes les relevés pour alerter la Mairie et la police municipale. 

Nous ne pouvons que regretter que les professionnels n’aient pas été davantage responsabilisés sur cette question. Le retrait des autorisations d’exploitation aux raisons d’un nombre trop important de plaintes aurait pu aider si les premiers règlements de terrasse l’avaient prévu. 

Et puis il y a évidemment les nuisances liées au voisinage, particulièrement dans le parc social. 

Il y a donc urgence à agir. Pouvez-vous nous confirmer Madame la Maire que vous suivrez intégralement les orientations proposées par le commissaire enquêteur et intègrerez ces dimensions dans le PLU actualisé ? 

Je vous remercie. 

Maud Gatel à propos de la mise en place d’un signal sonore à la descente des bus

Merci monsieur le Maire.

C’est un vœu de ma collègue Béatrice Lecouturier, qui a trait aux conséquences liées aux pistes cyclables situées entre le quai de bus et le trottoir. Ces coussins qui ne sont pas particulièrement optimaux et dont on souhaite d’ailleurs la disparition et certains commencent à disparaître. Mais pour ceux qui existent encore, ça implique que les personnes descendant du bus, soient directement sur la piste cyclable pour rejoindre le trottoir ce qui peut être effectivement très dangereux notamment pour les personnes les plus fragiles qui peuvent être surprises. 

Donc Béatrice Lecouturier propose que nous demandions à la RATP que des annonces sonores avertissant les passagers de la présence d’une piste cyclable à la descente du bus puisse être faite comme cela se fait dans d’autres villes. Un dispositif qui fonctionne très bien, notamment pour les publics les plus fragiles, je vous remercie.

Maud Gatel à propos de la Zone à trafic limité dans Paris centre

Merci beaucoup Monsieur le Maire, 

Madame la représentante du Préfet de police, Mes chers collègues.

Cela fait maintenant 4 ans, que le sujet de la ZTL s’invite régulièrement dans nos débats avec un flou, un manque de transparence et de concertation toujours notable. Ariel Weil le rappelait, lors de la campagne de 2020, vous avez annoncé la mise en place d’une zone à trafic limité dans les 7 arrondissements centraux de Paris. 4 ans plus tard, le périmètre est enfin stabilisé et ne concerne que les quatre premiers arrondissements parisiens, hors les îles et hors les quais hauts. 4 ans après la première annonce on ne connaît toujours pas les modalités d’accès et de contrôle de ce qui nous apparaît toujours être une usine à gaz. Comment empêcher le trafic de transit sans empêcher le trafic par destination, comment imaginer les contrôles alors que la police municipale peine à monter en puissance et qu’on imagine qu’ils seraient sûrement plus utiles pour lutter contre les incivilités du quotidien. 

La ZTL, en réalité, c’est incantatoire. Trop complexe pour être respectée mais le message est clair, “nous ne voulons plus des parisiens des arrondissements périphériques ou les franciliens, au cœur de Paris”. Quant à la concertation, elle est à l’image de la Ville, la préfecture de police s’en est elle-même émue et la transparence parcellaire, je ne compte plus le nombre de fois où j’ai réclamé l’étude environnementale du projet sans succès. L’étude environnementale justement est centrale, car au-delà des modalités mises en place particulièrement chaotiques de la ZTL, nous partageons les objectifs poursuivis. Apaiser l’espace public, baisser la pollution atmosphérique et sonore et mieux partager l’espace public entre les différents types de mobilités et c’est nous semble-t-il à l’aune de ces 3 critères que nous devons nous prononcer sur la pertinence pour les parisiens de la mise en place d’une ZTL et l’étude environnementale nous donne un certain nombre de réponses. Bien sûr, dans les 4 arrondissements concernés le trafic baissera, mais en revanche les reports de circulation aux frontières de la zone augmenteront. “Oui, lorsque certains gagnent, d’autres perdent”, avez-vous déclaré monsieur le Maire et ce sera effectivement le cas sur les grands boulevards, ainsi que sur les ponts et les quais en amont et en aval, notamment le pont de la Concorde, Alexandre III et Charles de Gaulle. Des reports importants également, devraient être constatés dans des zones beaucoup plus éloignées, boulevard des Invalides, boulevard Raspail et boulevard Saint-Jacques. Ce qui aura un impact sur la réduction de pollution de l’air espérée, réelle évidemment dans la ZTL, mais annulée à l’extérieur avec des concentrations plus fortes sur quelques voies, le quai Anatole France et le quai Saint-Bernard notamment. 

L’étude environnementale indique que les incidences positives du projet sont modérées et la qualité de l’air restera dégradée, quant à la réduction du bruit, l’étude indique que les modélisations prévoient peu d’incidences, de l’ordre de -1, +1 décibels selon les zones. L’autorité environnementale juge que, je cite : “L’impact acoustique global du projet est faible, l’amélioration étant principalement due à l’évolution des motorisations, notamment électriques et des vitesses de déplacement motorisées. Dès lors pour résumer et 4 ans après, ce projet prévoit une zone finalement restreinte au cœur de Paris, qui n’évitera pas les reports de trafic aux voies adjacentes, des impacts sur la pollution de l’air et la pollution sonore extrêmement limitée et une usine à gaz en termes de contrôle. 

Alors si nous avons toujours porté l’ambition d’un meilleur partage de l’espace public, difficile d’être très enthousiaste sur ce projet, je vous remercie.

Maud Gatel à propos de la votation et de la tarification des SUV

Merci beaucoup Monsieur le Maire.

Mes chers collègues,

Alors je regrette que la Maire de Paris ne soit pas là parce que je crois que ça aurait été utile compte-tenu des griefs que j’ai à lui faire mais je ne doute pas que vous lui en parlerez.

Alors petit retour en arrière, pour tenter de reprendre la main dans le cadre du Tahiti Gate, la maire de Paris a annoncé – en s’affranchissant de notre conseil, mais nous en avons l’habitude – l’organisation d’une consultation citoyenne appelée “Plus ou moins de SUV à Paris ?”. 

Une question évidemment caricaturale. Qui voudrait plus de SUV à Paris ? Pas nous en tout cas. Les voitures ont enflé ces dernières années, vous avez raison M. Badina, leur poids a augmenté et leur taille pose des questions d’encombrement de la voirie et est un enjeu de sécurité routière dans nos rues. C’est un enjeu pour le marché automobile. C’est un enjeu de partage de l’espace public et de sécurité routière. Et c’est un enjeu en matière de pollution de l’air pour les véhicules thermiques, beaucoup moins quand ils sont électriques.

Néanmoins, les Parisiens ont boudé ce scrutin puisque seuls 78 000 Parisiens se sont déplacés, soit pas moins de 5,68% du corps électoral, 2 points de moins que la précédente votation. Mais le résultat fut loin du raz-de-marée attendu car celles et ceux qui se sont déplacés ont bien vu que la question n’était pas “Plus ou moins de SUV ?” mais bien “Pour ou contre l’explosion des tarifs de stationnement”. 225 € pour 6 heures dans le centre de Paris, un tarif prohibitif qui devrait faire le bonheur des concessionnaires de parking souterrains.

La communication afférente à la votation volontairement trompeuse a d’ailleurs été critiquée, et c’est un fait assez rare pour être noté, par la commission de déontologie de la Ville de Paris qui a indiqué dans son rapport, publié très tardivement, qu’une attention particulière devait être portée à l’intelligibilité de la question et à la clarté des messages de communication faits à son sujet, dénonçant en creux l’instrumentalisation de la communication de la votation par la Ville.

Mais ce n’était que le début. Madame la maire, vous avez décidé seule, y compris sans votre exécutif, d’ajouter à la délibération que nous étudions cet après-midi une dimension qui ne figurait pas dans la question où dans le règlement de la consultation. Pire, que Madame la maire vous-même vous aviez écartée : faire payer un stationnement résidentiel à ceux qui en sont actuellement exonérés, c’est-à-dire les détenteurs de véhicules électriques ou hybrides.

Devant l’émoi suscité par une décision ajoutée à la dernière minute et jamais débattue, vous avez fait marche arrière en catastrophe avec un amendement de suppression de la disposition controversée que vous nous avez transmis ce matin.

Mais le mal est fait. Quelle confiance désormais accorder aux démarches de démocratie participative ? La démocratie participative est pourtant un formidable levier pour revivifier notre démocratie actuellement mise à mal. La complexité du monde, les crises multiples, la désinformation affaiblissent notre démocratie quotidiennement et partout dans le monde les populismes progressent, apparaissant comme une réponse certes simpliste aux difficultés économiques, sociétales voire morales.

A l’issue de la votation, vous avez déclaré “C’est la démocratie qui l’emporte !” Mais quelle démocratie ? Celle qui consiste à instrumentaliser un sujet sérieux avec une communication simpliste ? Celle consistant à faire dire aux Parisiens ce qu’ils n’ont jamais dit, pour la bonne et simple raison qu’ils n’ont pas été interrogés sur le sujet ? Comme vous, nous considérons que notre démocratie est en danger, qu’elle est mortelle et que tous les démocrates devraient lutter ensemble contre son affaiblissement et non nourrir la défiance. Or, en agissant de la sorte, vous avez contribué à la nourrir. Défendre la démocratie, c’est d’abord la respecter. La démocratie représentative comme la démocratie participative, elle s’abime suffisamment sans qu’on ait besoin de l’instrumentaliser ou de la tordre.

Je vous remercie.

Maud Gatel à propos du plan local de mobilité

Merci beaucoup Monsieur le Maire, 

Alors il aura fallu que cela soit imposé par la loi LOM pour que vous vous résolviez enfin à élaborer un plan global des mobilités. Puisque le plan de déplacement urbain date de 2007 et depuis lors nous n’avons eu que des plans, en silo. Alors qu’évidemment cette stratégie de mobilité doit passer par une stratégie globale et non par la juxtaposition des plans. 

Et c’est ce que depuis 2014, nous n’avons eu de cesse de réclamer. Le Parisien est multimodal, il est piéton, utilisateur des transports en commun, soucieux de diminuer l’impact de ses déplacements, mais il se déplace aussi en voiture, en deux-roues motorisés et pour les plus chanceux, il est cycliste. 

Alors dans ces conditions, l’objectif de mieux partager l’espace public ne peut passer que par une stratégie globale, et non par la vente à la découpe. 

Et puis cette stratégie globale, elle doit impérativement être concertée. A défaut d’être partagée par tous, elle doit faire l’objet d’une large concertation. Votre incapacité à penser au-delà du périphérique que nous n’avons eu de cesse de dénoncer, qu’il s’agisse de la transformation du périphérique et la concertation associée des tarifs de stationnement, cette incapacité est problématique, et dénoncée pas simplement par nous, mais fait l’objet d’une grande partie du rapport de la Chambre régionale des comptes qui vous appelle à enfin à intégrer l’ensemble des acteurs et notamment la préfecture de police dans l’ensemble des travaux d’aménagement de la capitale parce que Paris n’est pas une île !

Au chapitre du bilan, je voudrais aussi parler du cimetière des mobilités. Depuis 10 ans, donc nous avons vu un service Vélib optimal, définitivement oublié, la disparition d’Autolib, un certain nombre d’acteurs de free floating disparaître. Finalement la traduction d’une navigation à vue. Et sans parler des trottinettes que vous avez accompagné, que vous avez échoué à réguler : sans anticiper la jungle, auquel, elle donnerait lieu et sans vous donner les moyens d’y mettre fin. 

Alors malgré ce bilan plus que mitigé, il n’est jamais trop tard et l’élaboration de ce plan de mobilité nous donne l’opportunité de revenir sur certaines de nos propositions.  

Je l’ai dit, nous avons besoin d’un schéma global pour accompagner un nouveau partage de l’espace public auquel nous sommes particulièrement attachés. Cela passe par le stationnement, l’enfouissement du stationnement pour permettre de récupérer de l’espace en voirie, pour végétaliser, adapter ainsi la ville au changement climatique et mieux l’anticiper et l’atténuer. 

Cela passe également par une véritable politique d’aménagement : il ne suffit pas et nous l’avons dit à de maintes reprises de peindre pour faire des voies cyclables. De la même manière, quand il y a autant de modes de transport qui cohabitent, il faut qu’on pense globalement. Parfois, il s’agit de décaler de quelques mètres un passage piéton pour que tout le monde soit en sécurité. Donc autorisons-nous à remettre à plat toutes les politiques d’aménagement urbain pour faire cohabiter les différents modes de transport. 

Il faut une concertation digne de ce nom, avec les maires d’arrondissement, la préfecture de police, c’est la raison pour laquelle nous déposons un vœu sur l’étude d’impact de la ZTL qui existe, on aimerait en avoir connaissance, ça fait partie aussi des préconisations de la chambre régionale des comptes, que de faire que cette étude d’impact soit préalable et ce schéma d’aménagement soit préalable à la mise en place de la ZTL.

Et puis, il nous faut poursuivre le soutien au développement des mobilités actives : c’est la raison pour laquelle nous redéposons un vœu concernant les arceaux vélos, et nous insistons : sensibilisation mais encore davantage de verbalisation, car la jungle actuelle ne doit pas continuer à se développer. 

Volet aussi sur la mobilité touristique plus durable : il nous faire respecter les interdictions de stationnement pour les cars de tourisme tout comme l’interdiction de laisser les moteurs allumés pour des raisons environnementales. 

Et puis soutien à la mobilité électrique, vous disiez Monsieur le Maire, le réseau de bornes en surface, il est insuffisant, ça a été prouvé. Or vous n’en parlez pas dans la proposition de délibération, vous parlez simplement dans les copropriétés, il faut qu’on continue à développer si l’on souhaite accompagner le développement de la mobilité électrique. 

Une politique pour tous et là je voudrais vraiment mettre l’accent sur la marche, c’est pas demain la veille que le cycliste deviendra le premier mode de déplacement, il nous faut mettre l’accent sur la marche et cela passe par le désencombrement des trottoirs, l’entretien de la chaussée, le plan banc que nous appelons de nos vœux pour permettre à chacun, à son rythme de sillonner la ville. L’abaissement des trottoirs et également un dernier point sur la question de l’inclusivité et des transports en commun. 

Nous avons un immense regret, c’est que depuis plus de vingt ans, vous n’ayez pas mis la question de l’accessibilité des transports en commun et notamment du métro, bien sûr que c’est long, bien sûr que ça coûte cher mais dans la mesure où on ne l’a jamais proposé, que la Ville de Paris ne l’a jamais proposé bien évidemment nous avons pris un retard inacceptable. Et à la veille des JOP, c’est absolument inacceptable. 

Dès lors, il nous manque un calendrier, un phasage, un budget, mais dans ce projet de plan nous voulons vraiment être ambitieux pour que ce soit à la hauteur d’une ville multimodale comme Paris, 

Je vous remercie.

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