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Maud Gatel à propos du plan local de mobilité

Merci beaucoup Monsieur le Maire, 

Alors il aura fallu que cela soit imposé par la loi LOM pour que vous vous résolviez enfin à élaborer un plan global des mobilités. Puisque le plan de déplacement urbain date de 2007 et depuis lors nous n’avons eu que des plans, en silo. Alors qu’évidemment cette stratégie de mobilité doit passer par une stratégie globale et non par la juxtaposition des plans. 

Et c’est ce que depuis 2014, nous n’avons eu de cesse de réclamer. Le Parisien est multimodal, il est piéton, utilisateur des transports en commun, soucieux de diminuer l’impact de ses déplacements, mais il se déplace aussi en voiture, en deux-roues motorisés et pour les plus chanceux, il est cycliste. 

Alors dans ces conditions, l’objectif de mieux partager l’espace public ne peut passer que par une stratégie globale, et non par la vente à la découpe. 

Et puis cette stratégie globale, elle doit impérativement être concertée. A défaut d’être partagée par tous, elle doit faire l’objet d’une large concertation. Votre incapacité à penser au-delà du périphérique que nous n’avons eu de cesse de dénoncer, qu’il s’agisse de la transformation du périphérique et la concertation associée des tarifs de stationnement, cette incapacité est problématique, et dénoncée pas simplement par nous, mais fait l’objet d’une grande partie du rapport de la Chambre régionale des comptes qui vous appelle à enfin à intégrer l’ensemble des acteurs et notamment la préfecture de police dans l’ensemble des travaux d’aménagement de la capitale parce que Paris n’est pas une île !

Au chapitre du bilan, je voudrais aussi parler du cimetière des mobilités. Depuis 10 ans, donc nous avons vu un service Vélib optimal, définitivement oublié, la disparition d’Autolib, un certain nombre d’acteurs de free floating disparaître. Finalement la traduction d’une navigation à vue. Et sans parler des trottinettes que vous avez accompagné, que vous avez échoué à réguler : sans anticiper la jungle, auquel, elle donnerait lieu et sans vous donner les moyens d’y mettre fin. 

Alors malgré ce bilan plus que mitigé, il n’est jamais trop tard et l’élaboration de ce plan de mobilité nous donne l’opportunité de revenir sur certaines de nos propositions.  

Je l’ai dit, nous avons besoin d’un schéma global pour accompagner un nouveau partage de l’espace public auquel nous sommes particulièrement attachés. Cela passe par le stationnement, l’enfouissement du stationnement pour permettre de récupérer de l’espace en voirie, pour végétaliser, adapter ainsi la ville au changement climatique et mieux l’anticiper et l’atténuer. 

Cela passe également par une véritable politique d’aménagement : il ne suffit pas et nous l’avons dit à de maintes reprises de peindre pour faire des voies cyclables. De la même manière, quand il y a autant de modes de transport qui cohabitent, il faut qu’on pense globalement. Parfois, il s’agit de décaler de quelques mètres un passage piéton pour que tout le monde soit en sécurité. Donc autorisons-nous à remettre à plat toutes les politiques d’aménagement urbain pour faire cohabiter les différents modes de transport. 

Il faut une concertation digne de ce nom, avec les maires d’arrondissement, la préfecture de police, c’est la raison pour laquelle nous déposons un vœu sur l’étude d’impact de la ZTL qui existe, on aimerait en avoir connaissance, ça fait partie aussi des préconisations de la chambre régionale des comptes, que de faire que cette étude d’impact soit préalable et ce schéma d’aménagement soit préalable à la mise en place de la ZTL.

Et puis, il nous faut poursuivre le soutien au développement des mobilités actives : c’est la raison pour laquelle nous redéposons un vœu concernant les arceaux vélos, et nous insistons : sensibilisation mais encore davantage de verbalisation, car la jungle actuelle ne doit pas continuer à se développer. 

Volet aussi sur la mobilité touristique plus durable : il nous faire respecter les interdictions de stationnement pour les cars de tourisme tout comme l’interdiction de laisser les moteurs allumés pour des raisons environnementales. 

Et puis soutien à la mobilité électrique, vous disiez Monsieur le Maire, le réseau de bornes en surface, il est insuffisant, ça a été prouvé. Or vous n’en parlez pas dans la proposition de délibération, vous parlez simplement dans les copropriétés, il faut qu’on continue à développer si l’on souhaite accompagner le développement de la mobilité électrique. 

Une politique pour tous et là je voudrais vraiment mettre l’accent sur la marche, c’est pas demain la veille que le cycliste deviendra le premier mode de déplacement, il nous faut mettre l’accent sur la marche et cela passe par le désencombrement des trottoirs, l’entretien de la chaussée, le plan banc que nous appelons de nos vœux pour permettre à chacun, à son rythme de sillonner la ville. L’abaissement des trottoirs et également un dernier point sur la question de l’inclusivité et des transports en commun. 

Nous avons un immense regret, c’est que depuis plus de vingt ans, vous n’ayez pas mis la question de l’accessibilité des transports en commun et notamment du métro, bien sûr que c’est long, bien sûr que ça coûte cher mais dans la mesure où on ne l’a jamais proposé, que la Ville de Paris ne l’a jamais proposé bien évidemment nous avons pris un retard inacceptable. Et à la veille des JOP, c’est absolument inacceptable. 

Dès lors, il nous manque un calendrier, un phasage, un budget, mais dans ce projet de plan nous voulons vraiment être ambitieux pour que ce soit à la hauteur d’une ville multimodale comme Paris, 

Je vous remercie.

Maud Gatel à propos de l’approbation du plan d’action “Paris : priorité Piéton”

Merci beaucoup Monsieur le maire, 

Vous nous avez suffisamment entendu dans cette enceinte dénoncer le fait que les piétons étaient les parents pauvres de la politique des déplacements parisiens, pour que nous puissions nous réjouir de la présentation de ce texte qui d’abord au regard du précédent débat que nous avons eu sur le sujet avec le code de la route, le code de la rue, a au moins le mérite de ne pas nous prendre pour des imbéciles. 

Alors le nombre d’inscrits, oui il est important parce que c’est un sujet qui a trop longtemps été oublié par la ville alors qu’il représente 65% des déplacements à Paris. 

Si beaucoup d’éléments vont dans le bon sens, Monsieur le maire, reprenant nombreuses de nos propositions, il nous laisse pour autant sur notre faim. Car il s’agit avant tout d’une compilation de mesures déjà annoncées, dont nous partageons certes globalement la philosophie, mais sans calendrier, ni phasage ou budget en conséquence. Or, si les déplacements piétons ont augmenté, la qualité des aménagements depuis 2017 s’est dégradée comme le traduisent les résultats du dernier baromètre ville marchable qui place Paris à la 9e place, sur 11, avec une note générale de 7, 7 sur 20, on peut mieux faire. 

Il y a donc urgence, pour améliorer la situation, et c’est bien d’un changement de braquet dont nous avons besoin et de tirer les enseignements de la mise en œuvre, très partielle, du précédent plan piéton.  

Reconquérir l’espace public au profit des piétons, c’est ce que nous n’avons de cesse de réclamer. Il nous faut à la fois de l’espace pour élargir les trottoirs et permettre une végétalisation suffisante pour permettre d’adapter la ville au changement climatique. Et pour ce faire, nous réclamons l’enfouissement du stationnement, un élément totalement absent de ce plan.  

Les trottoirs restent aujourd’hui trop petits. Rappelons d’ailleurs que parfois ils n’existent pas. Et ailleurs, ils peuvent s’apparenter à un véritable parcours d’obstacles : signalétique surnuméraire, terrasse, mais également et de plus en plus des vélos stationnés sont des freins au déplacement des piétons. Et sur cette question spécifique des vélos, il faut absolument que nous augmentions significativement le nombre d’arceaux vélos mais également que nous soyons absolument intransigeants lorsqu’un vélo stationné empêche la circulation sur les trottoirs. 

Et nous l’avions réclamé lors de l’examen du plan vélo : améliorons la visibilité de part et d’autre des passages piétons, la loi le permet. Et ça permettrait de remplacer les stationnements voiture par des arceaux vélos. 

Il nous faut également un choc sur le confort des déplacements piétons : la qualité des aménagements tarde à s’améliorer, et ce n’est guère étonnant compte-tenu de la baisse tendancielle du budget en matière de voirie, baisse à laquelle vous avez mis fin enfin, cette année. Néanmoins, le budget reste absolument insuffisant pour tous les travaux nécessaires à la réflexion des trottoirs. Des trottoirs peu entretenus, et qui donne lieu régulièrement à des indemnisations encore à ce conseil. Des indemnisations qui sont parfois passées de 900 000 euros en 2018 à plus de 1,5 million cette année. 

Alors, faisons réellement, lors des travaux, des piétons les publics prioritaires, ce qui n’est que trop rarement le cas. 

Alors j’ai lu avec plaisir que vous comptiez installer dans chaque arrondissement un cœur piéton, c’est d’ailleurs ce que nous avions proposé dans le cadre de la MIE. Et augmenter le nombre d’assises dans l’espace public. Alors j’avais présenté lors de la précédente mandature, un plan « bancs » pour augmenter le nombre de lieux pour faire des haltes, et il serait temps de voir qu’une ville marchable, c’est une ville où chacun peut cheminer à son rythme. 

Les piétons restent les principales victimes des autres usagers de la route. Et ils sont bien plus graves lorsqu’il s’agit d’accidents piétons mettant en scène des voitures. Mais il est donc urgent de concevoir les aménagements pour les plus fragiles de l’espace public. 

Et cela passe par la suppression des pistes cyclables sur les trottoirs, nous le réclamions vous l’avez annoncé. Désormais il nous faut un calendrier. 

Et cela passe par une réelle politique de sanction. Passer la ville à 30 km si on ne donne aucun moyen pour faire respecter cette limitation, c’est se donner bonne conscience, sans résultat. 

Et cela passe également par la lutte résolue contre les incivilités : les refus de priorité pour les piétons, quel qu’en soit l’auteur, doivent être sévèrement réprimés. 

Le laisser-aller généralisé n’a que trop duré. 

Sur la question spécifique de l’accessibilité, nous demandons un véritable plan d’abaissement des trottoirs. Cela doit être une priorité pour faire de la ville, une ville accessible sur terre à défaut de l’être sous terre, mais on ne peut s’en prendre qu’à votre manque de volonté politique, en la matière. Rénover et rendre accessibles les trottoirs nécessitent un budget plus important que les 300 millions. 

Améliorer le confort et la sécurité des piétons, c’est une priorité. Nous serons à vos côtés mais charge à vous de sortir de l’incantation et de l’action en mettant enfin les moyens nécessaires. Je vous remercie. 

Béatrice Lecouturier à propos de l’offre de stationnement pour les vélos

Monsieur Le Maire,

Mes chers collègues,

Notre groupe MoDem s’inquiète des chiffres alarmants de la progression de vol de vélos à Paris.

En 2022, c’est une augmentation de 81% de vols des vélos électriques et 25% de vols de vélos mécaniques.

Alors au-delà des traumatismes que ces vols procurent auprès des usagers, ils sont surtout un frein pour un nombre important de Parisiens qui seraient prêts à franchir le pas pour l’achat d’un vélo.

C’est pourquoi nous vous demandons par ce vœu quels moyens comptez-vous mettre en place pour lutter contre le vol des vélos en nous présentant un calendrier précis des offres de stationnement sécurisé prévu dans le plan vélo ainsi qu’une expérimentation d’arceaux sécurisés qui sont présentés à Barcelone.

Ça, c’est le premier point. 

Et le second, chaque cycliste à Paris pourra témoigner de la difficulté à trouver une place pour garer son vélo sur l’un des 60 000 arceaux de stationnement.

Il l’est d’autant plus que les vélos encombrants et lourds des vélos de free floating qui n’ont pas besoin d’attache pour éviter leur vol, occupent nombreuses de ces places empêchant les vélos particuliers à se garer en sécurité.

Alors, par ce vœu nous vous demandons également de mettre fin à l’autorisation de stationnement de ces vélos en free floating sur les zones de stationnement des vélos normaux. 

Je vous remercie.

Béatrice Lecouturier à propos du déploiement des bornes de recharge pour les véhicules électriques

Mesdames et Messieurs, 

Chers collègues,

Notre assemblée a voté, à l’unanimité, la fin des voitures thermiques à Paris à l’horizon 2030. Une volonté de lutter contre les particules fines afin de contribuer à améliorer la qualité de l’air.

Si nous soutenons un meilleur partage de l’espace public et une diminution de la place de la voiture à Paris, nous ne luttons pas contre la voiture. Mais contre la pollution.

Dès lors, la transition vers la mobilité électrique doit être soutenue. L’installation de bornes de recharge rapides et lentes est un facteur essentiel, et Paris prend du retard.

Ne nous fions pas à la présence des bornes Autolib inutilisées, Paris est en retard sur le déploiement des bornes sur la voie au regard des études qui pose un point de recharge pour dix véhicules.

Par ce vœu, nous vous demandons, Monsieur le Maire, la réalisation d’un état des lieux précis du déploiement des bornes de recharge sur la voirie et dans les parkings concédés ainsi que les prévisions, afin que les Parisiens puissent avoir une vision à long terme.

Je vous remercie.