Madame la Maire, mes chers collègues,
À Paris, la promesse d’un avenir meilleur porté par notre jeunesse, est plus que jamais, une nécessité absolue.
Alors madame la Maire, il était temps de nous présenter au mois de novembre une communication sur l’éducation à Paris alors qu’a disparu la traditionnelle communication de rentrée. Bref …
Dans la première ligne de votre communication, vous nous annoncez que Paris est la ville de la jeunesse et des familles. C’est osé.
En effet, lors du précédent conseil de Paris, je vous avais interpellée sur l’inquiétante baisse de 6000 élèves en primaire lors de la rentrée 2021 confirmant une historique fuite des familles de Paris.
Or il est regrettable que ce chiffre, pourtant si alarmant, n’apparaisse nulle part dans cette communication.
Cette amnésie en dit long sur les familles à Paris. Elle prouve bien qu’elles ne sont pas votre priorité et que 6000 élèves en moins à Paris se résument à des classes moins surchargées comme nous l’a répondu l’exécutif parisien.
Un désamour s’est bien installé entre Paris et les familles, un désamour que vous avez amorcé et qui ne fait que s’accentuer.
Car au-delà de l’effet Covid, les conditions de vie à Paris n’encouragent pas les familles à rester et encore moins à les attirer : logement, transport et mobilité, sécurité, propreté, des indicateurs qui sont au rouge et pourtant essentiels au bien être des familles et de leurs enfants.
Alors lorsqu’on lit votre communication, tout est parfait. Il est vrai qu’un certain nombre de mesures fonctionnent bien et c’est tant mieux pour nos jeunes parisiens.
Et pourtant, pointer des faiblesses dans certains domaines, c’est aussi se grandir. Reconnaître que tout ne marche pas aussi bien qu’on le souhaiterait, c’est se laisser une marge de manœuvre de progrès. C’est accepter aussi qu’on peut se tromper en politique et que l’on est à l’écoute des Parisiens pour rectifier le tir.
Je ne reviendrai pas sur le choix qu’a fait la ville de Paris sur la semaine des 4 jours et demi. En revanche, je m’interroge sur les horaires d’ouverture des classes à 8h30. En effet, vous rappelez que 71% des familles sont actives et même bi-actives. Vous le savez, à Paris plus qu’ailleurs, déposer ses enfants à l’école avant d’aller travailler est un véritable parcours du combattant, plus encore lorsqu’il y a plusieurs enfants à déposer entre la crèche et l’école, voire le collège.
Aussi, notre groupe demande qu’une véritable réflexion soit menée au niveau de la ville et des élus afin qu’un accueil soit proposé dès 8h le matin. En effet, cela va dans le sens d’une demande des familles pour le bien-être des enfants comme celui de leurs parents afin que la journée ne commence pas dans la précipitation ni le stress.
Aujourd’hui, c’est la journée contre le harcèlement scolaire. Et malheureusement, rien n’apparait ou tellement peu dans la communication. Et pourtant, la ville de Paris s’honorerait à présenter un véritable plan contre ce harcèlement scolaire qui empoisonne nos élèves dès le primaire et les collégiens également.
La Ville de Paris possède de véritables atouts pour la réussite de tous les jeunes Parisiens.
Je pense aux Professeurs de la ville de Paris, aux écoles d’ingénieurs de la ville de Paris l’EIVP, l’EPSCI, je pense à l’Ecole Boulle, Duperré, Dubreuil. Je pense à tout cet écosystème culturel dont peuvent bénéficier nos écoliers, nos collégiens et nos lycéens.
Paris, c’est toute cette histoire qui s’est construite autour du savoir dont nous sommes les héritiers.
Il vous revient de faire renaitre cette envie en ayant de l’ambition pour nos jeunes.
Je ne retrouve malheureusement pas ni vision d’ambition dans cette communication qui est davantage une gestion quotidienne qu’un véritable souffle éducatif pour notre ville.
Un territoire éducatif, c’est avant tout un espace qui rassemble, qui apaise et qui sécurise ceux qui y apprennent. Or, force est de constater que les conditions ne sont plus réunies, en témoigne encore une fois les 6000 élèves qui se sont évaporés de Paris à la rentrée 2021.
Je vous remercie.