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Béatrice Lecouturier à propos du Conseil parisien de la jeunesse 2024

Monsieur Maire,

Chers amis du Conseil parisien de la jeunesse,

Vous le savez, nous attendons toujours avec attention le rapport d’activité du conseil parisien de la jeunesse car au-delà de la promesse de l’avenir que vous portez, il y a un travail et des propositions toujours de grande qualité.

Et je dois avouer que ce crû 2024 Joséphine Baker est un excellent crû !

Dans un moment où le bruit et la violence montent dans certaines instances politiques, vous faites preuve de votre côté d’une très grande maturité, d’une réflexion profonde et d’une volonté à mettre en avant l’intérêt général pour faire avancer le débat.

Et pour tout cela, notre groupe Modem et Indépendants vous remercie.

Et puis le choix de votre vœu portant sur l’accès des jeunes Parisiens à la culture témoigne de l’importance que revêt la culture pour vous, dans vos vies et qu’elle est un axe de progression pour les jeunes dans notre ville.

Sensibilisation au handicap, alimentation comme enjeu majeur pour la santé des jeunes générations, mieux s’approprier l’Union européenne en renforçant les échanges entre jeunes Parisiens et leurs homologues européens, favoriser une politique du logement abordable notamment pour les jeunes qui deviennent parents, lutter contre l’isolement des jeunes en renforçant le lien social et enfin rendre la capitale plus verte, plus propre et plus sûre, ça c’est un vrai programme électoral et des thématiques que notre groupe soutient régulièrement dans ses interventions et vous avez bien entendu tout notre soutien. 

Votre travail doit être reconnu à plusieurs niveaux : tout d’abord par la valorisation de votre expérience et de vos travaux d’élus, au sein du conseil de la jeunesse en vous délivrant effectivement une certification officielle pour les institutions éducatives ou pour les employeurs auxquels vous auriez à faire plus tard. 

Ensuite par un suivi et une évaluation de vos propositions, et là je rejoins Paul Hatte un suivi et une évaluation de vos propositions qui sont indispensables pour mesurer toute politique publique, son impact et la transparence sur sa mise en œuvre. 

Et nous, nous sommes très attachés à cette idée d’évaluation.

En revanche, nous restons aussi très attachés à l’idée de bénévolat de l’engagement. L’idée de gratuité, l’idée du don de ses actions devient un concept, je sais,  inconnu dans nos sociétés modernes. 

Et pourtant, je suis suis sûre que vous trouvez une autre richesse à vous engager pour les autres, pour les personnes que vous rencontrez, pour la satisfaction à faire avancer le bien commun grâce à vos actions. Sachons donner de son temps gratuitement à l’autre sans en attendre obligatoirement une rétribution pécuniaire.

Cependant, tout travail méritant salaire, nous devons engager une réflexion sur des modes d’indemnisation indirects.

Le vœu que vous proposez à notre assemblée aujourd’hui est fondamental.

L’accès à la culture pour tous, et notamment pour tous les jeunes, est une exigence que nous devrions tous avoir. C’est un fil rouge que nous défendons nous, depuis toujours, dans notre groupe Modem et Indépendants. 

Notre grande préoccupation est de libérer les jeunes des freins qui les retiennent à entrer dans un lieu de culture : des freins sociaux souvent, des freins financiers parfois qu’il faut savoir lever.

Pour cela, il est nécessaire de développer une politique très fine au plus près des jeunes en question au niveau de chaque arrondissement et nous vous soutenons dans l’idée d’embarquer les maires d’arrondissement et leurs adjoints avec vous.

L’idée de gamification est une idée tout à fait novatrice et tout à fait intéressante pour adapter le récit des musées à leurs jeunes visiteurs et rendre leur expérience plus immersive, plus active tout en délivrant des messages de grande qualité. 

Il est indispensable d’intégrer ces innovations technologiques pour ouvrir plus largement les portes de nos musées.

En revanche permettez moi d’apporter un petit doute sur la mise en place d’une concertation dans chaque instance culturelle. Il me semble un peu difficile de mettre en place cette mesure sans ajouter de lourdeur administrative. 

Quant à une harmonisation des accès aux lieux de culture, c’est  là encore notre combat de toujours notamment pour l’accès aux bibliothèques qui sont les premiers accès à la culture des jeunes Parisiens bien avant les musées. 

Voilà, donc un grand bravo à vous et nous voterons bien évidemment favorablement votre vœu. 

Merci pour votre travail et la qualité. 

Je vous remercie.

Béatrice Lecouturier à propos de la disparition du dernier point physique de l’Office du tourisme

Merci Madame la Maire, 

Madame la Maire, 

Mes chers collègues, 

Véritable institution parisienne, l’Office du Tourisme a fermé ses portes le 12 janvier dernier.

Et nous le regrettons. Nous le regrettons car disparaît un point reconnu, visible et apprécié des touristes. Et lorsque l’on visite une ville que l’on ne connaît pas, il est toujours réconfortant de savoir que des personnes formées à recevoir des touristes, qui parlent souvent plusieurs langues étrangères, sont là pour vous aider et vous donner les renseignements pratiques dont vous avez besoin.

Alors oui bien sûr les usages évoluent et le numérique a pris le pas sur les pratiques plus traditionnelles lorsqu’on prépare son voyage.

L’hyper connectivité exclut aussi toute une partie de la population moins connectée ou moins à l’aise avec les nouvelles technologies.

Le lien humain reste encore la plus jolie porte d’entrée à visiter une ville. Et nous souhaitons rendre hommage aux salariés de l’office du tourisme qui ont œuvré avec beaucoup de professionnalisme à l’accueil des touristes et ont vu brutalement leurs emplois supprimés. 

Votre argument pour fermer cette structure ? Pas assez de fréquentation.

Mais qui, sinon vous, avez décidé de délocaliser l’office du tourisme pour le transporter dans les anciens locaux du CIDJ ? (Centre d’information et de documentation jeunesse). 

Il ne fallait pas être devin pour savoir que ce lieu même situé à deux pas de la Tour Eiffel n’était pas assez visible pour être fréquenté par les touristes.

C’est pourquoi nous vous demandons par ce vœu de réinstaller un point physique de l’office du tourisme, central, visible, facilement accessible comme ils continuent d’exister dans de nombreuses autres capitales. 

Cela peut bien évidemment se  faire en complément d’une décentralisation de l’information au niveau des arrondissements.

De plus, l’information des touristes ne s’improvise pas et nous demandons que nos amis les kiosquiers bénéficient d’une formation solide pour être accompagnés dans leurs nouvelles missions de guides touristiques.

Concernant votre vœu bis, le vœu bis qui a été déposé par l’Exécutif, nous le voterons même s’il ne répond pas à notre demande de mettre en place un office du tourisme. Mais s’il explore d’autres pistes intéressantes notamment la stratégie touristique par arrondissement.  

Je vous remercie.

Béatrice Lecouturier à propos du vœu de l’Exécutif relatif à l’égalité des droits et des chances

Nous fêtons donc cette année les 20 ans de la loi de 2005 sur le handicap défendue et voulue par Jacques Chirac. 

Si les choses ont bougé, si les pouvoirs publics se sont emparés du sujet,  si les Jeux olympiques et paralympiques sont passés par là pour faire évoluer les mentalités, il reste encore tant à faire.

Car parler du handicap, ce n’est pas cocher des cases de normes pour avoir bonne conscience. Non, pour nous, pour notre groupe Modem et indépendants, parler du handicap c’est une philosophie qui doit s’imposer et nous engager dans toutes les décisions que nous prenons pour notre ville.

Alors oui nous sommes fiers d’avoir déposé de nombreux vœux et amendements  à chaque conseil pour tenter d’améliorer la vie de nos concitoyens qui sont en situation de handicap avec, il faut le dire, une écoute très relative de votre exécutif préférant se défausser sur l’Etat ou la Région plutôt que de mettre en place nos propositions.

Mais il n’est jamais trop tard pour faire avancer les causes nobles et vous comptez sur nous pour persévérer dans notre combat.

L’accès aux soins reste une des premières inégalités lorsqu’on est en situation de handicap. En effet, ces personnes participent deux fois moins aux dépistages nationaux de cancers que l’ensemble de la population. 

Résultat, la prise en charge est souvent trop tardive. 

Cartographier les points de santé accessibles aux personnes à mobilité réduite est une mesure simple à mettre en place que nous avions proposée et pourtant, vous l’avez refusée.

Nous l’avons dit souvent, les déplacements à Paris sont un véritable parcours du combattant pour les personnes en situation de handicap qui rêvent de se déplacer en toute sécurité sur les trottoirs sans être constamment en danger.

L’accessibilité à un espace public apaisé et sécurisant et à des modes de transport adaptés est un sujet majeur où la ville de Paris s’est défaussée de ses responsabilités souvent en rejetant la responsabilité sur les autres acteurs et refusant de coordonner des actions avec la région ou Ile de France Mobilités.

Et je suis contente Madame la Maire, de vous entendre dire que l’accessibilité de métro devenait pour vous une priorité alors que vous l’avez refusé explicitement lorsque la présidente de région, Madame Pécresse l’avait proposé (Interruption) 

Abaissement des trottoirs, accélération de l’accessibilité du métro parisien en capitalisant sur l’héritage des JOP ou encore créer un vélib pour tous pour fauteuils roulants, autant de propositions concrètes que nous vous avions proposées.

Alors, quand on est valide, la vie est déjà bien compliquée à Paris. Alors imaginez ce que peut être le quotidien d’un enfant ou d’un adulte en situation de handicap. 

C’est pourquoi il est de notre responsabilité de leur faciliter la vie et leur accessibilité à tous les services de la ville. 

Parmi les propositions que nous avons formulées créer de jeux pour les enfants en situation de handicap dans tous les arrondissements, réserver des créneaux horaires pour aller au spectacle ou encore aménager  les espaces pour assister à un concert comme le fait très bien La Philharmonie de Paris, déployer des horaires calmes dans les établissements publics parisiens ou développer les pôles sourds dans les bibliothèques, faire connaître plus largement les structures sportives qui proposent la pratique du handisport.

L’école reste le chantier le plus important et la préoccupation majeure des parents terriblement démunis devant la difficulté à scolariser leur enfant dans un cadre scolaire inclusif ou spécialisé.

La difficulté devient croissante lorsque l’enfant grandit et qu’aucune structure n’est disponible pour accueillir le jeune devenu adulte.

Les familles se sentent complètement démunies, inquiètes de l’avenir de leur enfant en situation de handicap.

Le logement social peut devenir un vecteur de soulagement pour toutes ces familles.C’est pourquoi nous avons proposé la transformation de 10% des logements du parc social en logements accessibles à l’occasion des rénovations d’ampleur et répondre à une demande importante de logements accessibles.

Alors ces 20 dernières années ont consacré au handicap des avancées indéniables. Mais la société demande encore trop aux personnes porteuses d’un handicap à s’adapter à la société plutôt que l’inverse.

Or une ville qui s’adapte à ses citoyens vulnérables qu’ils soient invalides, malades, personnes âgées est une ville qui permet à chacun de trouver sa place et de faire société.

Nous formons donc le vœu que Paris retrouve enfin cet esprit de faire société et que notre capitale mette tout en œuvre pour faciliter le quotidien de toute personne porteuse d’un handicap.

Je vous remercie.

Béatrice Lecouturier à propos des futures fermetures de classes dans les écoles et collèges

Merci Madame la Maire, 

Madame la Maire, 

Mes chers collègues,

La suppression de postes d’enseignants et la remise en cause du régime de décharge des directeurs d’écoles sont des questions lourdes, qui touchent directement les élèves, les familles et l’ensemble de la communauté éducative. 

Nous sommes pleinement engagés sur le sujet et je tiens à excuser Delphine Bürkli qui se trouve actuellement à leurs côtés dans le cadre de la mobilisation qui a lieu au Rectorat. 

Oui, les chiffres sont impressionnants. Mais ils ne sont malheureusement que le reflet de votre politique depuis 10 ans. Depuis 2014, c’est  une baisse de 136 000 Parisiens à laquelle nous avons assisté. Tous niveaux confondus, les écoles et les établissements publics parisiens ont perdu 39 000 élèves depuis la rentrée 2014, soit une baisse de 15 % des effectifs. 

Et inéluctablement, cette baisse a des conséquences concrètes sur nos écoles. 

Pour un débat sincère, il est indispensable de ramener le nombre d’élèves au nombre de classes à Paris. C’est bien le taux d’encadrement, les conditions d’accueil et la politique d’inclusion qui importent. 

Cette baisse démographique s’est accélérée depuis 2021. Il est donc normal que Paris prenne sa part dans la fermeture de classe alors qu’elle a toujours bénéficié d’un taux d’encadrement plus favorable que la moyenne nationale

En 2024, Paris était l’académie de l’Hexagone (hors Corse) où le ratio professeurs/élèves était le plus élevé, loin devant les académies de Créteil et de Versailles avec 600 ETP (équivalent temps plein) pour le 1e degré que la moyenne française. Et malgré la baisse du nombre de classes liée à une prévision de moins 3 200 élèves à la rentrée 2025, le bon taux d’encadrement se poursuivra à Paris avec un ratio professeurs/élèves qui augmentera en 2025. 

C’est une question d’équité entre les territoires. Et je m’étonne que cela ne soit pas davantage souligné par l’Exécutif. Bien sûr, nous demandons que la réduction du nombre de postes ne se fasse pas au détriment des dispositifs essentiels pour les élèves à besoins spécifiques et que les filières d’excellence soient poursuivies. C’est la raison pour laquelle nous nous réjouissons de l’annonce en matière d’amélioration de l’inclusion, à travers la création de deux ULIS en lycée, d’une unité de RSA (refus scolaire anxieux) et la création d’une UP2A (Unité pédagogique pour élèves allophones arrivants). 

Et il faut impérativement penser à la suite. Il faut préparer notre école à une chute du nombre d’élèves qui se poursuit plutôt que de reporter systématiquement sur autrui les conséquences de votre propre politique. 

C’est aussi le cas sur la suppression annoncée du régime de décharge des directeurs d’écoles à 5 classes. 

En novembre 2024, la Cour des comptes a demandé la fin de l’exception parisienne sur les décharges des directeurs d’école. 

La dernière convention, qui date du 15 novembre 2019, fixait à 12 millions le montant dû par la Ville au titre de l’année 2018-2019. Or, depuis 2018, le ministère de l’Éducation nationale rencontre des difficultés à obtenir ce remboursement et à la fin de l’année scolaire 2023-2024, le coût pour l’État des décharges de directeurs d’écoles parisiennes, non compensées par la ville de Paris, atteignait 116,4 millions, pensions incluses.

Madame la Maire, le régime spécifique dont bénéficient les directeurs d’écoles parisiennes depuis 1982, sous l’impulsion de Jacques Chirac, est devenu une nécessité, de votre responsabilité, et vous ne pouvez vous en affranchir. 

Dans notre capitale, les directeurs sont confrontés à des responsabilités accrues, et bien souvent, ils sont livrés à eux-mêmes. La gestion des cours Oasis ou l’aménagement des rythmes scolaires illustrent parfaitement le manque d’accompagnement dont ils souffrent. 

Nous dénonçons le véritable entêtement de la Ville à ne pas revenir sur la question des rythmes scolaires, alors que cela constitue un véritable enjeu pour les directeurs d’école. 

Si les compléments de décharge venaient à disparaître, les conséquences pour les écoles parisiennes seraient considérables : les directeurs ne pourraient plus assurer pleinement leurs missions, la fonction deviendrait moins attractive, le dialogue avec les familles se détériorerait. 

Aujourd’hui, la Ville cherche à faire porter la responsabilité à l’État. Pourtant, si nous en sommes là, c’est bien parce qu’elle n’a pas respecté ses engagements financiers. 

Le rectorat lui-même a confirmé que la question des décharges était principalement liée au différend budgétaire entre la Ville et le Ministère. Autrement dit, cette crise aurait pu être évitée si la Ville avait simplement assumé ses obligations.

C’est pourquoi nous demandons à la Ville de Paris de sortir de l’affrontement stérile et d’ouvrir un véritable dialogue avec l’État. Trouver une solution est une nécessité pour les directeurs d’école, qui ne peuvent être victimes collatérales de la mauvaise gestion de la ville.

Je vous remercie. 

Béatrice Lecouturier à propos de l’harmonisation des horaires d’ouverture des bibliothèques

Merci Madame la Maire, 

Alors Madame la Maire, Mes chers collègues,

Nous le disons souvent, les bibliothèques sont le 1er accès à la lecture et à la culture.

Et cela passe par une bonne compréhension des horaires sur l’ensemble du territoire parisien. Il faut aller à la bibliothèque sans se poser la question de savoir si elle est ouverte ou fermée.

Je pense notamment aux étudiants qui souhaitent travailler dans un environnement calme ou encore aux familles qui souhaitent emprunter des livres. Et qui souvent trouvent porte close car les horaires ou les jours d’ouverture sont différents d’une bibliothèques à une autre dans Paris.

Et trouver porte close, c’est renoncer à accéder à un espace culturel.

Aussi nous vous demandons d’engager une réflexion autour de l’harmonisation des horaires des bibliothèques municipales qui tiennent compte de la variété des publics qui les fréquentent et des nouvelles habitudes de la vie des Parisiens.

Des services publics modernes doivent s’adapter au rythme de leurs usagers et non le contraire.

Aussi, nous vous demandons également d’engager une véritable concertation avec les usagers et le personnel des bibliothèques pour évoquer cette question chère aux Parisiens.

Je vous remercie.

Béatrice Lecouturier à propos de l’association de soutien pour le théâtre privé (ASTP)

Merci Monsieur le Maire.

Monsieur le Maire, Mes chers collègues,

Nous déposons ce vœu car je m’associe à mes collègues précédents, nous sommes inquiets pour l’avenir du théâtre privé à Paris.

Les professionnels du secteur ont appris, sans dialogue préalable, une réduction de la subvention à l’ASTP de 40% les mettant dans une situation très difficile. Je rappelle que le théâtre privé a toute sa place dans le paysage parisien avec 86 théâtres, 35 000 représentations et ses 5 millions de billets vendus. C’est la diversité des publics aussi, la variété des œuvres jouées, un accès à la culture populaire pour tous les budgets et toutes les tranches d’âges.

J’ajoute qu’au-delà de la dimension culturelle, les théâtres privés représentent également une véritable richesse économique à Paris avec les emplois artistiques et techniques, les intermittents qu’ils génèrent et toute l’activité de restauration, de taxis et autres qui gravitent autour d’une sortie au théâtre.

Alors lorsque j’entends madame Filipetti directrice des Affaires culturelles de la ville de Paris assimiler le théâtre privé à des spectacles uniformisés pour humoristes stars de la télévision, je m’interroge sur les raisons profondes de la baisse de cette subvention.

Le secteur a dû affronter la violente épidémie de COVID où tous les théâtres ont été mis à l’arrêt, un contexte économique actuel inquiétant, et pourtant malgré cela les théâtres continuent à se battre pour faire vivre la comédie ou la création contemporaine.

Aussi face à l’incompréhension de cette baisse brutale, nous vous demandons que la subvention de 2024 soit reconduite en 2025 sans baisse pour continuer à soutenir le théâtre privé à Paris.

Je vous remercie.

Béatrice Lecouturier à propos du budget primitif de la Ville de Paris pour l’année 2025

Madame la Maire,

Mes chers collègues,

Comme le disait si justement William Christie samedi soir à la philharmonie de Paris : la France a parmi ses armes la culture. La culture, véritable rempart des esprits contre les obscurantismes qui voudraient abattre nos libertés.

Alors si le groupe Modem et Démocrates se félicite d’une augmentation de 3,3 millions d’euros du budget culture 2025 par rapport à celui de 2024 pour atteindre 181,7 millions d’euros, nous ne sommes pas dupes pourtant. Cette hausse n’est qu’un juste retour des subventions à leur niveau d’avant 2020. Donc rien de bien révolutionnaire dans ce budget culture.

Parmi les satisfactions, toujours le réseau des 14 musées municipaux de Paris Musées et leur programmation attractive. Cependant, les Jeux olympiques et paralympiques de cette année nous ont démontré la fréquentation de ces musées pas assez tournée vers une clientèle de touristes étrangers qui se dirigent essentiellement vers les grands musées nationaux et passent à côté de musées comme Cognacq Jay, Cernucchi, Balzac ou celui de la vie romantique. Le petit palais n’arrive qu’à la qu’à la 57è place et le Musée d’Art Moderne à la 74è place des classements. 

Alors, ce qui doit nous animer avant tout dans la construction d’un budget culturel c’est bien l’accès de la culture à tous. Et la première clé de l’accès à la culture pour tous commence par la lecture et l’accès aux bibliothèques parisiennes.

Concernant le fonctionnement des bibliothèques , le budget reste stable malgré leurs difficultés financières. Je rappelle qu’au mois d’octobre dernier, elles faisaient face à une insuffisance de crédits de paiement.

Aussi, afin de prévenir de tels couacs, il serait judicieux d’accorder à nos bibliothèques un accompagnement financier renforcé. Alors vous me direz que les budgets augmentent côté investissement en passant de 6,7 à 7,2 millions d’euros. Mais, vous le savez très bien, il s’agit essentiellement de crédits destinés aux acquisitions de collections pour les nouvelles bibliothèques. 

Vous connaissez notre combat de toujours qui est l’ouverture des bibliothèques parisiennes le dimanche et notre ténacité à vous le demander régulièrement. Et pourtant c’est un non récurrent qui nous est rendu et nous le regrettons pour les Parisiens. 

Combat tenace également pour l’accessibilité des bibliothèques. Pour notre groupe Modem et Démocrates il est impératif de l’améliorer et nous réitérons notre demande par le biais d’un amendement budgétaire qui demande l’extension des pôles Sourd et Lire autrement dans les bibliothèques parisiennes.

Égalité d’accès également par une simplification et une uniformisation des horaires d’ouverture des bibliothèques sur l’ensemble du territoire parisien.

Outre celui des bibliothèques, vous connaissez également notre combat à défendre le patrimoine parisien. Et même si nous reconnaissons la bonne volonté de Karen Taïeb à essayer de le préserver, les chiffres sont là. 

Alors que les Jeux olympiques parisiens ont révélé aux yeux du monde la splendeur de notre patrimoine, la Ville de Paris s’honorerait à faire des choix politiques pour sa restauration et sa sauvegarde.

Nous, nous avons choisi d’en faire une priorité en faisant adopter par notre assemblée une politique de sauvegarde du petit patrimoine parisien qui peut disparaître. 

Aussi, afin de renforcer cette démarche, nous vous proposons un amendement visant à instaurer une véritable journée du Petit Patrimoine dans le calendrier parisien.

Je parlais de choix politique concernant le patrimoine. Je peux également en parler en ce qui concerne le théâtre privé puisque vous avez choisi de baisser de 40% leur  subvention en 2024 de 40% mettant tous les acteurs de cette activité en grave danger. Je cite Madame Filipetti Directrice des affaires culturelles qui assimile le théâtre privé parisien à des spectacles uniformisés pour humoristes stars de la télévision. Mais Madame la Maire, serait-ce le mot de privé qui vous coûte tant ?

Pourtant, le théâtre privé est complémentaire au théâtre public. Il a son public, ses acteurs et sa place dans l’espace culturel parisien. Je rappelle que les théâtres publics parisiens sont subventionnés à hauteur de 36 millions d’euros alors que le théâtre privé l’est un peu plus de 3 millions d’euros.

C’est l’occasion pour nous, groupe Modem, de rappeler tout notre soutien au théâtre privé, à ses acteurs, à son public et à toute l’activité économique qu’il apporte à la ville de Paris.

Je vous remercie.

Béatrice Lecouturier à propos du bilan 2023 de la Commission du Vieux Paris

Merci Monsieur le Maire.

Monsieur le Maire,

Mes chers collègues,

Alors, permettez-moi tout d’abord de saluer le dynamique président de la Commission du Vieux Paris, Jean-François Legaret, comme ça a été fait, accompagné de Simon Texier, c’est le secrétaire général, et de leurs équipes qui assurent tous avec beaucoup de professionnalisme, de consensus mais aussi de fermeté et de convictions la conduite de cette vénérable institution parisienne.

Merci cher Jean-François.

La commission du Vieux Paris a rendu son rapport annuel de 2023.

Alors, j’ai regretté malgré tout qu’en 2ème commission nous n’ayons pas eu la présentation de ce rapport par son président comme cela se faisait habituellement et j’espère que nous pourrons le faire la prochaine fois.  

Je veux rendre hommage une fois encore à la Commission du Vieux Paris, véritable vigie de notre patrimoine parisien qui fournit un travail exceptionnel de documentation et qui rend ses avis sur des éléments historiques et architecturaux très précis.

Car le patrimoine parisien est une richesse fragile et qui peut se dégrader très vite ou disparaître du fait de démolitions totales ou partielles ou encore d’ajouts ou de transformations qui dénaturent le bâti originel.

Je veux parler des surélévations des bâtiments notamment faubouriens car c’est toute l’âme de Paris qui se trouve anéantie lorsque vous transformez une charmante petite maison faubourienne qui a un ou deux étages et qui se transforme en un immeuble de R+7 (rez-de-chaussée plus sept étages). 

C’est tout un quartier qui est blessé de voir disparaître ce patrimoine auquel sont attachés les Parisiens.

Alors, je sais que la Commission du Vieux Paris veille. Mais malgré tout, c’est encore 21 surélévations qui ont vu le jour en 2023. C’est la disparité des hauteurs des bâtiments qui fait aussi le charme parisien au risque de fabriquer une ville uniforme. 

Permettez-moi de rendre également hommage aux nombreuses associations de sauvegarde du patrimoine parisien qui œuvrent avec beaucoup de vigilance et qui nous alertent régulièrement sur les dangers que courent de nombreux bâtiments patrimoniaux. Saluons le travail remarquable qu’ils font et leur engagement sans faille à éviter certaines catastrophes ou démolitions.

Je profite également de ce rapport pour rappeler l’importance de notre petit patrimoine parisien, et de rappeler aussi que c’est notre groupe MoDem qui est à l’origine de la politique de sa sauvegarde et je remercie à cette occasion Karen Taïeb et Jean-François Legaret pour que nous puissions travailler ensemble avec les arrondissements sur ce sujet qui est fondamental. 

Donc je salue la volonté de la CVP à vouloir accompagner le patrimoine dans la transformation due au changement climatique de la ville : il faut savoir vous écouter et j’espère que la Ville de Paris suivra vos recommandations pour faire évoluer un patrimoine séculaire vers la ville de demain. Nous avons plus que besoin de votre commission, cher Jean-François, pour protéger notre patrimoine parisien dont la sauvegarde et l’entretien n’est pas toujours à la hauteur que nous souhaiterions avoir.

Je vous remercie. 

 

Béatrice Lecouturier à propos du plan parisien de santé environnementale

Madame la Maire,

Mes chers collègues,

La santé environnementale à Paris est un sujet crucial compte tenu de la densité de la population et des défis écologiques auxquels doit faire face notre capitale. Nous le savons, plusieurs facteurs extérieurs influencent la santé des Parisiennes et des Parisiens.

Je veux parler notamment du bruit, de la pollution de l’air interne et externe, de la place des espaces verts ou encore de la pollution lumineuse. Le  deuxième Plan parisien de santé reflète une volonté louable de la Ville de Paris à intégrer la santé dans toutes les politiques publiques comme le recommande l’OMS.

Les populations les plus fragiles, je veux parler des enfants, des personnes âgées, des habitants des quartiers populaires sont bien identifiées dans les actions à mener pour les protéger.

Mais les objectifs fixés dans ce plan sont toujours trop vagues, peu mesurables, flous sur leur financement qui laisse à penser que leur évaluation et leur efficacité sera difficile à faire. Il est crucial de mettre en place des indicateurs clairs pour évaluer l’impact des actions mises en place.

J’aimerais faire un focus sur le bruit à Paris, véritable fléau qui ne fait que s’aggraver.

81% des Parisiens se disent lésés par le bruit soit 5 points de plus par rapport à 2016. Deuxième source de morbidité selon l’OMS, le bruit et ses impacts sur la santé de nos concitoyens doit être une priorité absolue. 

Pour mémoire, les normes européennes indiquent ne pas dépasser les 40 décibels.  À Paris, 20% des Parisiens victimes du bruit sont exposés à plus de 55 décibels, et dans le centre de Paris, c’est 50% de la population qui est exposée à ce taux de 55 décibels la nuit. 

D’ailleurs je suis dérangé par le bruit qui est à ma gauche. (interruption de la présidente de séance.) 

Cette surexposition au bruit des riverains dans les quartiers festifs comme le Marais ou Pigalle est bien identifiée dans le deuxième plan de santé que vous nous présentez aujourd’hui. Elle pose bien évidemment la question de la gestion des terrasses à Paris.

Or jusqu’à présent la volonté de la Mairie de Paris à faire respecter la réglementation est bien timide. Car si les terrasses estivales sont appréciées des Parisiens, la tranquillité et la santé des riverains doivent aussi être respectées. Et c’est bien à la ville de Paris que revient ce devoir qu’elle ne fait pas ou insuffisamment.

C’est par la concertation entre les différents acteurs du secteur, par une action de la police municipale et des sanctions administratives en cas de récidives qu’une véritable gestion des terrasses se fera. Ce n’est pas le tout laisser faire qui doit être la solution.

Pour lutter contre le bruit sur le périphérique, c’est le changement de revêtement de la chaussée, la construction de murs anti-bruit et la lutte contre les embouteillages qui amoindrira des nuisances sonores pour les riverains qui habitent à proximité de cette voie fréquentée par plus d’un million de véhicules par jour. 

Quant à la ZTL, vous ne faites que reporter le bruit sans vous attaquer aux causes réelles. Votre approche entraîne la congestion d’autres axes déjà très fréquentés augmentant ainsi le bruit et la pollution de l’air.

Un sujet qui exaspère aussi les Parisiens c’est aussi un bruit incessant des chantiers sans fin de la voirie parisienne. Nous ne revenons pas évidemment sur la nécessité de ces chantiers, mais sur leur mauvaise gestion de phasages et les nuisances sonores qu’ils génèrent sans aucun contrôle.

La santé environnementale des enfants est primordiale et la présence d’amiante dans les écoles, est un problème de santé publique qui exige une réponse à la hauteur des enjeux encourus. Rappelons qu’à Paris 70%, 70% des écoles parisiennes contiennent encore de l’amiante bien qu’elle soit interdite depuis 1997 compte tenu de sa dangerosité.

Notre groupe MoDem avait demandé un état des lieux précis de chaque établissement ainsi qu’un calendrier des travaux de désamiantage, or cette demande avait été rejetée par l’Exécutif. 

Alors les Parisiens ont besoin de transparence. Ce nouveau plan de santé sera, nous l’espérons, l’occasion de les informer sur la santé de leurs enfants dans les écoles.  

Notre groupe Modem a toujours été force de propositions sur les questions de santé environnementale. Elles n’ont que trop peu attiré votre attention. Aujourd’hui, la santé physique et mentale des Parisiens ne va pas bien. Il serait temps de prendre la mesure de l’urgence. Nous serons attentifs à ce que ce plan y réponde. 

Je vous remercie.  

Béatrice Lecouturier rend hommage à Thomas Lauret

Madame la Maire,

Mes chers collègues,

Nous avons tous été saisis d’effroi, ce 24 septembre lorsque nous avons appris le décès brutal de Thomas Lauret à 53 ans. 

Saisis d’effroi car Thomas Lauret faisait partie de ces êtres sympathiques, empathiques et authentiques au-delà des clivages politiques qui nous séparent.

Saisis d’effroi car ce grand gaillard arpentait souvent le 16è arrondissement, sportif et en pleine forme.

Il était originaire de Montpellier et c’était tout le soleil du Sud qui éclairait son sourire.

C’était aussi cette chaleur humaine qu’il savait transmettre par son écoute ou son désir de convaincre. 

Car son engagement qu’il soit politique, professionnel, associatif ou amical, son engagement était total. 

Brillant étudiant, il fut diplômé de Sciences po, à Paris puis a intégré l’école des Hautes études de santé publique (l’EHESP). Thomas Lauret est alors nommé dans le corps national des directeurs d’hôpitaux. Il mène sa carrière dans la direction de plusieurs établissements de l’APHP, où il était un directeur reconnu et apprécié pour ses qualités de manager, son intelligence vive et sa curiosité toujours aiguisée.

En 2021, il est nommé Directeur général d’UNIVI santé regroupant la Porte Verte à Versailles et d’autres établissements de santé dans le sud de la France.

Sa trajectoire politique a été également rapide où il a été élu comme conseiller d’arrondissement Parti socialiste en 2008 dans le 16è arrondissement puis devenu Conseiller de Paris de 2014 à 2020. 

Et il en fallait du courage pour être opposant socialiste dans les conseils d’arrondissement dans le 16ème face à un redoutable député maire qu’était Claude Goasguen.

Mais Thomas Lauret a toujours défendu ses idées avec opiniâtreté et patience.

En 2017, il choisit de quitter le PS et crée avec Julien Bargeton, ancien adjoint aux finances à la ville de Paris,  le groupe macroniste démocrate et indépendant au conseil de Paris.

C’était tout ça Thomas Lauret. Le vrai sens de l’engagement, du service public, de la volonté de faire bouger les choses et les lignes.

Alors, notre groupe Modem et Indépendants pense à sa femme, à ses enfants et à tous ses amis qui le pleurent. Nous leur adressons nos sincères condoléances et nos affectueuses pensées. 

Je vous remercie. 

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