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Béatrice Lecouturier à propos de la piétonisation et de la végétalisation de la place du Trocadéro

Madame la Maire,

Mes chers collègues, 

La justice administrative a rejeté 2 fois, 2 fois madame la Maire, le projet de la ville de Paris de végétaliser et de piétonniser la perspective reliant la Tour Eiffel au Champ-de-Mars dont fait partie la place du Trocadéro.

Alors je cite la Cour d’appel : 

«  La baisse attendue de la circulation en raison de la pratique du vélo et du télétravail n’est pas suffisante pour accepter le projet de la Mairie de Paris ».

Alors, le vélo et le télétravail peuvent-ils être les ultimes recours à la voiture ? Peut-on couper en deux la place du Trocadéro, point structurant de la circulation à Paris, sans mettre en danger toute l’organisation d’un périmètre large en engorgeant les grands axes à l’entour de la Place du Trocadéro à savoir les avenues Foch, Victor Hugo, Wilson, Iéna et toutes les rues alentour ?

Si nous avons toujours défendu dans notre groupe MoDem la diminution de la place de la voiture à Paris, cela ne signifie pas l’éradication de la voiture.

La liberté de la circulation est une des premières des libertés.

Mais en fermant la moitié de la place du Trocadéro à la circulation, vous portez atteinte à la liberté de transport de milliers de Parisiens.

Aucune sérieuse, aucune étude sérieuse de report de circulation n’a été apportée au projet.

Aucune solution n’est apportée en termes de complément de transport pour pallier à cette fermeture.

Aucune solution non plus sur la sécurité du lieu qui devra être renforcée alors que le Trocadéro attire des millions de touristes et que l’insécurité ne fait que croître autour de ce site.

Aucune concertation avec les riverains, inquiets, concernant les grands événements qui apportent beaucoup de nuisances sonores.

Voilà donc autant d’interrogations dont les réponses ne nous sont pas apportées. 

En plus, les finances de la ville sont exsangues avec un déficit de près de 10 milliards d’euros à horizon 2026. Et pourtant, ce projet au départ budgété à 70 millions a déjà dérapé à plus de 110 millions d’euros.

Madame la Maire, comment comptez-vous financer ce projet et les autres que vous souhaitez mettre en place ? 

Comme d’habitude vous passez en force, en balayant d’un revers de main les décisions de la justice, l’avis du préfet de police, et le quotidien des Parisiens.

Cette politique de la hache, n’est pas notre manière de faire de la politique Madame la Maire.

Et à en croire les différentes études menées auprès des Parisiennes et des Parisiens sur votre politique, ce n’est pas la leur non plus.

Ils en ont assez de votre manque d’écoute et votre vision très personnelle de vouloir détruire la ville de Paris. 

Et pourtant, cette place du Trocadéro méritait oui, elle méritait une réelle réflexion pour la rendre plus agréable. Mais pas comme ça, pas au mépris de tous.

Vous choisissez l’autoritarisme. Nous préférons le dialogue. 

Non, la place du Trocadéro ce n’est pas devenir un grand amphithéâtre de contemplation comme nous pouvons le lire dans votre projet.

Elle risque au contraire de devenir un enfer de pollution dû aux embouteillages, de nuisances sonores importantes et de stress supplémentaire pour les Parisiens et les touristes.

Vous l’aurez compris, votre projet n’apporte aucune réponse à nos inquiétudes concernant la piétonisation de la place du Trocadéro.

Et je vous remercie. 

Béatrice Lecouturier à propos de la carte scolaire

Madame la Maire,

Mes chers collègues, 

Notre école va mal et notre responsabilité est collective.

Même si notre école va mal en France, elle va encore plus mal à Paris.

Depuis 10 ans, l’académie de Paris a perdu 27 500 élèves dans le 1er degré soit 20% des effectifs. Et cette tendance s’est accélérée depuis ces dernières années.

Une baisse de plus de 2 000 élèves est attendue pour la prochaine rentrée comme vient de le dire ma collègue Catherine Ibled. 

Alors oui, nous avons un problème de démographie à l’échelle nationale qui se répercute nécessairement sur les effectifs d’élèves parisiens.

Oui les écoles se vident mais oui, votre politique Madame la Maire porte une responsabilité dans la fuite des familles à Paris, un véritable exode comme le constatent les écoles. 

Notre groupe MoDem a régulièrement alerté, vous a régulièrement alerté sur ces chiffres. 

Votre réponse était surprenante et inquiétante de vous réjouir de cette baisse des effectifs au motif qu’il y aurait moins d’élèves dans les classes pour un meilleur enseignement.

Mais je rappelle que nous avons déjà un des meilleurs taux d’encadrement à Paris qui est de 19,9 élèves par classe alors qu’il est de 21,7 au niveau national. 

Il était évident qu’une baisse des effectifs entraînerait mathématiquement des fermetures de classes et des suppressions de postes.

C’était évident sauf à avoir une vision totalement déconnectée de la réalité en se réfugiant dans le déni.

Alors aujourd’hui vous vous offusquez de ces fermetures de classes.

Mais nous aussi, Madame la Maire, qui partait. Nous aussi, et plus encore que vous car elles sont, je le répète, le fruit de votre politique, de votre manque de vision politique pour que les familles et leurs enfants ne quittent pas Paris. 

L’école ne va pas bien à Paris avec des classes non chauffées comme l’école maternelle des Grands-Champs, dans le XXe arrondissement, ou bien dans le XVIIIè où plus d’un millier d’enfants n’ont pas eu leur repas chaud en plein hiver à la cantine sans information donnée aux parents.

L’école ne va pas bien à Paris où la mixité sociale est faite à marche forcée. 

Notre groupe Modem réaffirme tout son attachement oui, à une bonne mixité sociale dans les établissements scolaires.

Mais il nous faut regretter les affectations d’Affelnet trop nombreuses qui n’ont aucun sens sauf à envoyer des enfants avec un bon bulletin scolaire à l’autre bout de Paris uniquement pour relever l’Indice de position Sociale de certains établissements scolaires qui ont été abandonnés depuis des années.

L’excellence et l’exigence pour tous. Voilà bien notre boussole.

Oui les écoles préparatoires doivent accueillir des élèves méritants des bacs professionnels mais pas au détriment des classes préparatoires générales.

Oui nous devons ouvrir, et non pas brader l’accès à des établissements d’élite à des élèves boursiers qui ont des résultats remarquables dans leur scolarité et qui suivront des cours avec la même exigence que leurs camarades non-boursiers sans concession ni baisse de niveau.

Enfin, l’école ne va pas bien à Paris car vous rallumez la guerre scolaire avec l’enseignement privé en suspendant le financement de la ville de Paris à Stanislas établissement privé sous contrat avec l’Etat. C’est à l’Etat, car c’est à l’Etat de décider si son statut d’établissement privé sous contrat doit être reconduit et non pas à la ville de Paris. La loi vous oblige. La loi vous oblige donc à verser les subventions de la ville qui sont dues à cet établissement sans chantage ni faire planer une épée de Damoclès sur leurs finances. 

Pour toutes ces raisons Madame la Maire, nous ne voterons pas ce vœu de l’exécutif.

Et je vous remercie.

Béatrice Lecouturier à propos des subventions à la Philharmonie de Paris

Monsieur le maire, 

Mes chers collègues, 

Je profite de cette délibération pour saluer la politique culturelle déployée par ce vaisseau amiral de la culture parisienne; je veux parler de la Philharmonie de Paris.

En 2023, ce sont plus de 1,4 millions de visiteurs qui sont allés à la Philharmonie avec un taux de 85% pour les concerts. 

Autre bonne nouvelle : le rajeunissement spectaculaire du public. En 2023 le jeune public de moins de 28 ans a augmenté de 57% par rapport à la période avant Covid.  Cette progression a été favorisée par une stratégie tarifaire volontaire très avantageuse avec 8 euros le concert en abonnement et 10 euros à l’unité. 

Alors comment expliquer ce succès culturel qui semble à part dans le paysage parisien ? Exigence artistique, pluridisciplinarité et souci de la transmission comme l’indique son directeur Olivier Mantei.

Une programmation exigeante de concerts qui s’appuie sur des fondamentaux, avec les plus grands solistes et orchestres internationaux, et qui attire un public de connaisseurs mais qui a séduit également tout un nouveau public moins expert.

Une ouverture vers un jeune public issus des quartiers populaires de la ville, les fameux concerts Démos et l’inclusion de spectateurs en situation de handicap sont de réels succès alors que ces publics n’ont pas toujours leur place dans le monde feutré de la musique classique.

Mais on ne va pas seulement à la Philharmonie pour écouter un concert. On y va dans ce lieu, qui devient de plus en plus un lieu de vie où l’on visite une exposition, on emmène ses enfants à la cité de la Musique, on va au restaurant, on passe du temps dans cet espace où il se passe toujours quelque chose.

Un vent nouveau souffle sur la philharmonie, un vent de démocratisation de ces publics, sans se couper de son ambition artistique. 

Un vrai projet politique, sociétal et social, donc que construit la philharmonie et que la Ville de Paris doit s’honorer d’accompagner et je vous remercie. 

Béatrice Lecouturier à propos de la dénomination Jardin Charles Aznavour attribuée au Carré Ledoyen (8e)

Madame la Maire, 

Mes chers collègues,

Donner le nom de Charles Aznavour au patrimoine commun parisien, c’est rendre hommage à une figure marquante de la musique française, un héritage de valeurs dans un territoire, et enfin esquisser l’ambition d’un lieu. 

C’est dans cet esprit que, la dénomination Jardin Charles Aznavour a été attribuée à une partie des jardins des Champs-Élysées sur le carré Ledoyen. 

Décédé le 1er octobre 2018 à l’âge de 94 ans, Charles Aznavour était un auteur, un compositeur, un interprète, qui a diverti le monde pendant près de 75 ans. 

Icône par excellence de la culture populaire française, il était reconnu de tous comme un écrivain remarquablement doué et styliste de chansons uniques. Souvenons-nous des mille chansons qu’il a pu composer comme “Hier encore”, “Emmenez-moi”, “For me For me Formidable”, ou encore “la Bohème” pour ne citer qu’elles parmi tant d’autres.

Plus jeune, bien qu’il ait eu un appétit pour la musique, Charles Aznavour a canalisé son énergie vers le théâtre. Puis, de la scène à l’écran, où il a tourné dans quelque soixante films sous la direction des meilleurs réalisateurs de son temps, de Cocteau à Chabrol, sans oublier Lelouch ou Truffaut dans Shoot the Piano Player, qui fait de lui une star française de l’écran. 

Pourtant, il n’a jamais cessé de s’identifier le plus étroitement à son héritage arménien, qui résonne aujourd’hui plus fort que jamais. Né Shahnour Varenagh Aznavourian, ses racines françaises provenaient du départ de ses parents qui ont fui la menace du massacre Turc. Il fut un grand défenseur de la reconnaissance du génocide arménien, qui en avril 1915 et juillet 1916, a fait plusieurs centaines de milliers de morts dans la communauté arménienne en Turquie. Combat qu’il mènera toute sa vie durant, puisqu’il sera ambassadeur et représentant permanent de l’Arménie auprès de l’ONU. 

Admiré à l’internationale, Charles Aznavour a eu un immense succès, bien qu’il fut initialement très difficile pour lui d’être accepté comme compositeur. Grâce à ses talents d’écrivains et à son timbre de voix, sa percée a eu lieu en 1956, lors d’un engagement de vaudeville à Casablanca, où le public le place en tête d’affiche. 

Car très tôt, Charles Aznavour a appris à surmonter ses craintes, en partie grâce à l’aide d’Édith Piaf, avec qui il a travaillé, développé son style, et qui, aujourd’hui encore, reste inimitable. 

Chanteur exigeant, artiste délicat, il chantait l’amour, les moments de joies et les déceptions sous timbre de mélancolie. 

Tant de succès pour un auteur-compositeur qui savait séduire son auditoire dès les premières notes de musique, en créant des mélodies à caractère personnel et émotionnelles qui élargissaient notre gamme d’émotions. 

Aznavour n’a cessé de se produire et d’enregistrer jusqu’à sa mort, notamment en 2015 avec “Encores” son 51e et dernier album studio, pour une carrière qui aura multiplié les collaborations, les duos, les itinérances musicales, restant toutefois fidèle au jazz. 

Aznavour serait le dernier à se comparer à ceux qu’il considérait comme des chanteurs surdoués, tels que Sinatra et Mel Tormé, préférant se considérer comme un compositeur plutôt que comme un artiste. 

Alors, pour lui rendre hommage, votons unanimement pour sa mémoire, et notamment pour l’Arménie, une dénomination du carré Ledoyen, qui intègre une partie des jardins des Champs-Élysées dans le 8ème arrondissement. 

Pour que vibre son nom et ses chansons. 

Je vous remercie. 

Béatrice Lecouturier à propos du budget 2024 de la Ville de Paris

Merci monsieur le maire, 

Mes chers collègues,

Je vais intervenir sur le volet culture du budget 2024.

Alors si nous nous réjouissons tous de voir enfin une augmentation du budget culture à Paris, on en avait perdu l’habitude depuis 3 ans, cette hausse ne reste qu’une éclaircie dans un ciel de plomb.

Le budget de fonctionnement de la culture s’élève donc à 178,2 millions d’euros soit une augmentation de 6% par rapport à 2023.

Alors vous vous réjouissez chère Carine Rolland de cette hausse inédite en nous rappelant en commission l’ambition forte de la Maire de Paris à mettre, ou plutôt, de remettre la culture au cœur de ses priorités.

Nous aimerions partager votre enthousiasme mais malheureusement cette augmentation n’est rien de plus qu’un juste rééquilibrage des subventions que vous avez allègrement diminué aux établissements culturels parisiens sur les 3 trois derniers exercices budgétaires. 

L’exemple le plus emblématique restant la Philharmonie de Paris où la subvention de fonctionnement avait diminué de près de 5 millions d’euros passant de 11,2 millions à  6,7 millions en 2022.

Nous ne pouvons donc qu’approuver l’augmentation de la subvention, qui retrouve son niveau de 2020 dans ce budget 2024 à ce grand établissement culturel aux résultats de fréquentation impressionnants avec plus de 1,4 millions de spectateurs en 2022. 

Les musées sont le 2ème poste de dépenses culturelles avec un budget de 58,4 millions d’euros et je crois que nous pouvons tous saluer ici la réussite de Paris Musées avec à sa tête sa directrice Anne Sophie de Gasquet. 

Ce succès est dû à une programmation riche comme l’exposition actuelle de Nicolas de Staël au Musée d’Art moderne de la ville de Paris, un programme varié, audacieux parfois et je pense notamment aux expositions sur les peintres nordiques au Petit Palais.

Ils étaient 2,13 millions de visiteurs en 2022 à avoir fréquenté l’un des 14 musées de la ville de Paris. C’est bien. 

Car ce sont bien les expositions temporaires payantes qui amènent les publics avertis et non pas les expositions permanentes gratuites supposées ouvrir les musées à des publics éloignés de la culture. 

Une réflexion serait donc à mener sur la diversité des publics fréquentant le réseau des musées de la Ville de Paris.

Concernant le budget patrimoine de la ville de Paris.

Dans le Budget 2023, le patrimoine avait subi une baisse de 19%. 

Cette année, nous ne retrouvons pas d’augmentation compensant cette baisse. Le patrimoine parisien reste encore le parent pauvre du budget culture avec un budget des dépenses de fonctionnement de 5,4 millions d’euros. Un manque évident d’ambition politique à entretenir un patrimoine qui accuse déjà de nombreuses marques de délabrement. 

Alors chers amis écologistes, vous qui souhaitez la fin des bâches publicitaires sur les édifices lors des travaux, sachez que sans cette manne financière, la ville, notre ville ne pourrait pas réaliser des travaux comme ceux de l’église de la Madeleine, ceux de Notre Dame de Lorette ou encore celle de la Trinité. Aujourd’hui le mécénat et les bâches publicitaires sont des recettes indispensables à l’entretien de notre patrimoine parisien.

Notre capitale a un potentiel immense et sous exploité de son patrimoine historique. Il faut absolument le valoriser en encourageant la création artistique, concevoir des évènements pour que les Parisiens retrouvent un intérêt et une fierté à vivre à Paris. C’est ce que notre groupe a souhaité faire en faisant adopter à son initiative une politique de valorisation du petit patrimoine au sein de ce conseil en cette année 2023. 

Rénover notre patrimoine c’est une nécessité, ce n’est pas un coût, c’est un investissement. 

Alors où est votre politique culturelle à faire rayonner la ville de Paris Madame la Maire ? Où est la mobilisation des énergies et des investissements monter des projets artistiques d’ampleur internationale ? Où est la volonté de remettre du beau dans notre capitale ?

Malheureusement, votre budget culturel n’est pas au rendez-vous alors que le monde entier s’apprête à venir à Paris pour les Jeux Olympiques et Paralympiques.

Je profite enfin de cette discussion budgétaire pour dire à nouveau tout notre soutien aux bouquinistes parisiens qui vont voir leurs boîtes démontées au moment des JO. Nous attendons de la ville de Paris qu’elle prenne toutes ses responsabilités pour les aider à traverser cette épreuve difficile. 

Je pense également aux jardins de Notre Dame afin que la raison l’emporte enfin sur le projet, sur un projet inacceptable de destruction des jardins autour de la cathédrale.

Il n’est jamais trop tard pour revenir sur un projet qui n’aurait aucun sens, ni patrimonial, ni écologique, ni de mémoire pour cet espace autour d’une Notre Dame qui a retrouvé toute sa majesté.

Je vous remercie. 

Béatrice Lecouturier à propos de l’offre de stationnement pour les vélos

Monsieur Le Maire,

Mes chers collègues,

Notre groupe MoDem s’inquiète des chiffres alarmants de la progression de vol de vélos à Paris.

En 2022, c’est une augmentation de 81% de vols des vélos électriques et 25% de vols de vélos mécaniques.

Alors au-delà des traumatismes que ces vols procurent auprès des usagers, ils sont surtout un frein pour un nombre important de Parisiens qui seraient prêts à franchir le pas pour l’achat d’un vélo.

C’est pourquoi nous vous demandons par ce vœu quels moyens comptez-vous mettre en place pour lutter contre le vol des vélos en nous présentant un calendrier précis des offres de stationnement sécurisé prévu dans le plan vélo ainsi qu’une expérimentation d’arceaux sécurisés qui sont présentés à Barcelone.

Ça, c’est le premier point. 

Et le second, chaque cycliste à Paris pourra témoigner de la difficulté à trouver une place pour garer son vélo sur l’un des 60 000 arceaux de stationnement.

Il l’est d’autant plus que les vélos encombrants et lourds des vélos de free floating qui n’ont pas besoin d’attache pour éviter leur vol, occupent nombreuses de ces places empêchant les vélos particuliers à se garer en sécurité.

Alors, par ce vœu nous vous demandons également de mettre fin à l’autorisation de stationnement de ces vélos en free floating sur les zones de stationnement des vélos normaux. 

Je vous remercie.

Béatrice Lecouturier à propos du Contrat Parisien de Prévention et de Sécurité 2023-2026

Madame la Maire,

Monsieur le Préfet de police, 

Mes chers collègues,

Nous sommes aujourd’hui appelés à débattre sur le sujet ô combien important qu’est  la sécurité pour les Parisiennes et les Parisiens.

Avec plus de 2 millions d’habitants et une densité de 30 000 habitants au km2, Paris est l’une des villes les plus denses au monde et de fait, la protection de ses habitants est un enjeu primordial. 

Paris a également accueilli 44 millions de touristes en 2022 et près de 7 000 manifestations sportives et leurs sécurités est aussi importante que la sécurité quotidienne des Parisiens, encore plus à l’aube des Jeux Olympiques. 

Le droit à la sécurité est un droit fondamental. Il doit être garanti à chacun et je ne doute pas que cette vision sera partagée par l’ensemble des élus de cet hémicycle.

Vous nous présentez aujourd’hui un contrat qui est le fruit d’un travail de concertation entre la Mairie de Paris et un certain nombre d’acteurs La Préfecture de Police, le Rectorat, le Parquet, le Préfet de Région, le Préfet de Paris et la Chancellerie des Universités. Par ailleurs, la rédaction de ce contrat parisien a été établie à la suite de la rédaction des CPPS d’arrondissement, vous le rappeliez Monsieur le Préfet de police, afin qu’il soit pensé comme des réponses aux problématiques locales. Et nous ne pouvons bien évidemment que souscrire à cette méthode.

Alors depuis la révision du dernier CPPS une évolution majeure est enfin arrivée : la création de la police municipale parisienne, lancée officiellement en octobre 2021, qui, je le rappelle, est un combat historique porté par notre groupe. Et même si évidemment nous nous en réjouissons, nous regrettons malgré tout, les atermoiements de la majorité municipale sur ce sujet qui a fait perdre beaucoup de temps à nos concitoyens. 

Malgré tout, le temps n’est plus au regret mais à l’action.

Alors pour ce faire, nous sommes convaincus qu’une pleine et entière coopération entre les effectifs de police nationale et de police municipale est l’unique moyen pour assurer une véritable sécurité et doit ainsi assurer son rôle. L’État, pardon doit ainsi assurer son rôle sur ses missions régaliennes de maintien de l’ordre, de lutte contre les trafics et du terrorisme. 

Je salue par ailleurs, la volonté du Ministre de l’Intérieur, qui a décidé de renforcer considérablement les effectifs de policiers sur le terrain. 

Si la police nationale est activement engagée au service de la sécurité, il convient aussi que la Ville de Paris tienne ses engagements. 

Oui, le rôle de la police municipale et même nos positions restent constantes sur ce sujet, est de venir en soutien à la police nationale et d’assurer une mission de lutte contre les incivilités : l’insalubrité, les nuisances sonores et de pacification de l’espace public. Mais Paris est un territoire urbain diversifié qui justifie un ajustement ciblé des dispositifs de prévention et de délinquance. L’adaptation des missions aux circonstances de terrain, c’est donc cela la plus-value de la police municipale.

Or, nous sommes encore loin de répondre aux enjeux qui permettront cette efficacité. Selon nous, cela s’explique par deux problématiques :

–   D’une part, la trop lente montée en puissance de la police municipale parisienne. En novembre 2023, nous dénombrons 1 300 agents contre les 5 000 initialement promis en 2024. Force est de constater que l’atteinte de cet objectif semble être compromis. Ce retard, et vous le savez car nous ne le cessons de le dénoncer, est notamment lié à un manque d’attractivité de la fonction. Pour pallier à ces problématiques de recrutement notre groupe a formulé des vœux afin que notamment permettre une meilleure accession au logement social pour les policiers municipaux qui le souhaitent. Ces vœux ayant d’ailleurs été adoptés en Conseil de Paris, pourriez-vous nous donner le chiffre précis des agents de policiers municipaux qui ont pu en bénéficier ?

–   D’autre part, il devient aujourd’hui primordial d’adopter une politique de tolérance 0 contre les incivilités du quotidien qui rendent chaque jour la ville plus difficile à vivre : ordures, tags, vols à la tire, dépôts sauvages… Cette tolérance 0 devra également s’appliquer afin de garantir la pacification sur l’espace public qui est aujourd’hui tel qu’il devient nécessaire de mener des actions fortes et non des énièmes coups de communication.

La Ville doit prendre ses responsabilités, et vite.

Pour revenir plus précisément sur le contenu du contrat lui-même. Ce dernier donne les grandes tendances de politique générale avec des actions concrètes à mener qui sont réparties en fonction des différents acteurs sur diverses thématiques que sont la violence, la radicalisation, l’accompagnement des mineurs et l’amélioration de la tranquillité publique.

Nous regrettons un document un peu fourre-tout, avec beaucoup d’actions de sensibilisation. Malgré la mention des indicateurs retenus pour opérer des évaluations sur ces actions, ce contrat est totalement dépourvu d’objectifs chiffrés en matière de lutte contre les incivilités notamment.

Par ailleurs, nous déplorons l’absence d’actions et de préventions liées à la sécurité numérique qui ne sont pas mentionnées dans ce contrat : Sécurité des systèmes informatiques et cyber harcèlement. Et je rappelle que la Mairie a connu une vague de piratage de compte fin octobre. 

Nous sommes pleinement conscients que la Ville de Paris ne peut s’engager seule dans ce chantier, et pourtant, dans la mesure où ce contrat est élaboré en concertation avec l’État, il aurait pu être pertinent de mentionner ces enjeux.

Si l’ensemble des actions qui sont présentées dans ce contrat sont louables, il faut que ces dernières soient effectivement mises en œuvre. Au-delà des mots, ce sont les résultats que les Parisiens attendent. Les attentes de nos concitoyens sont fortes. Ils réclament des actions et des performances.

Alors soyons, soyez au rendez-vous,

Madame la Maire, 

Je vous remercie.

Béatrice Lecouturier rend hommage à Dominique Bernard

Madame la Maire,

Mes chers collègues,

Dominique BERNARD, 57 ans, assassiné le 13 octobre 2023 dans son lycée à Arras par un jeune terroriste islamiste parce qu’il était professeur.

Assassiné parce qu’il était professeur de lettres, parce qu’il éveillait les consciences de ses élèves par la connaissance, parce qu’il exerçait leur esprit critique pour éclairer leur jugement sur le monde, parce qu’il leur enseignait la richesse de notre langue et de notre culture pour leur ouvrir la voie de la liberté.

Assassiné, comme Samuel Paty l’avait sauvagement été 3 ans auparavant par autre terroriste islamiste, et pour les mêmes raisons.

Nos professeurs sont devenus des cibles. Des cibles pour tous ceux qui vouent une haine à notre démocratie, à notre République, à notre modèle basé sur le respect de la laïcité, à la richesse de la diversité, à notre culture française et universelle.

Dominique Bernard, un homme discret qui passait sa vie le nez dans les livres, un homme discret qui exerçait son métier avec un grand professionnalisme, reconnu et apprécié de ses élèves et de ses collègues. Un homme qui avait choisi de consacrer sa vie à transmettre à ses élèves son amour de la littérature, les humanités.

Et les paroles de Charles Péguy résonnent avec force en pensant à lui. Charles Péguy disait, « L’instituteur est le seul et l’inestimable représentant des poètes et des artistes, des philosophes et des savants, des hommes qui ont fait et qui maintiennent l’humanité. »

Dominique BERNARD était le représentant de l’humanité. Il avait choisi la vie et c’est la haine mortifère qui s’est abattue violemment sur lui.

Alors oui nous pouvons pleurer. Oui nous pouvons nous révolter, mais oui nous devons surtout agir. Agir pour honorer la mémoire de Dominique Bernard comme celle de Samuel Paty.

Nos professeurs doivent se sentir soutenus et protégés par leur hiérarchie, par la police, par la justice, par les réseaux sociaux. Il faut que chacun d’entre eux retrouve le courage de résister contre la peur, la peur d’aborder certains sujets en classe comme la Shoah, le conflit israelo-palestinien, l’histoire des religions ou même un tableau de Poussin montrant artistiquement la nudité des femmes.

Il est temps que notre République laïque reprenne ses droits à l’école, sans trembler, sans compromis, avec respect des règles qui sont bien souvent piétinées.

Il est temps de rendre hommage à nos enseignants souvent méprisés. Il est temps que l’autorité revienne dans nos écoles sans ambiguïté. Il est temps enfin de reconnaître tous nos renoncements, nos lâchetés, nos silences qui montrent aujourd’hui toutes nos faiblesses.

Alors, pour Dominique Bernard, pour Samuel Paty, soyons intransigeants pour notre école. Intransigeants contre tous ceux qui ciblent les professeurs comme des femmes et des hommes à abattre.

Notre République ne se négocie pas. Elle se respecte.

Je vous remercie.

Béatrice Lecouturier rend hommage à Thierry Hodent

Madame la Maire, 

Mes chers collègues,

Thierry HODENT était de ses personnages charmants que l’on a la chance de croiser parfois dans sa vie politique. 

Attentif à l’autre, toujours de bonne humeur, ayant le recul nécessaire pour ne pas tomber dans l’excès, il était le voisin que l’on aime avoir à ses côtés pendant nos longs débats dans cette enceinte. Nous parlions souvent d’ailleurs, du Sud-Ouest qu’il aimait tant.

Nous n’appartenions pas à la même famille politique, et pourtant. Le respect et l’écoute permettaient des échanges toujours intéressants et constructifs. 

Il est élu dans le 7ème arrondissement en 2008, puis en 2014 où il occupait les fonctions d’adjoint à la culture et aux affaires scolaires. 

Lorsque j’étais présidente de la commission culture lors de la précédente mandature, Thierry était toujours là, présent, actif dans ce domaine qu’il aimait tant, la culture. 

II était soucieux de préserver la langue française dans sa beauté simple et pure et s’était prononcé très tôt contre l’écriture inclusive sur les plaques commémoratives de la Ville de Paris.

L’excellence et l’exigence guidaient ses choix et il n’hésitait pas à monter au créneau pour défendre ces valeurs lorsqu’elles étaient remises en cause. 

Et puis la maladie est arrivée, sournoise et terrible. Mais nous étions tous admiratifs de voir avec quel esprit combatif Thierry s’est battu, combien sa détermination à guérir était totale. Il n’a jamais rien lâché et malgré sa fatigue et son traitement il venait en séance. 

Nous avons appris avec beaucoup de tristesse son décès et les élus du groupe Modem et j’y associe également les élus du groupe GIP (Groupe Indépendants et Progressistes), adressent toutes leurs condoléances et leurs chaleureuses pensées à son épouse et sa famille.

Je vous remercie. 

Béatrice Lecouturier à propos du portail de l’Hôtel Raoul

 

Mes chers collègues,

Il y a parfois de belles et rares histoires qui se finissent bien en matière de patrimoine et la restauration du porche Raoul en est une preuve.

L’hôtel particulier Raoul construit en 1606 a eu une histoire riche en rebondissements mais fut démoli au milieu des années 60 avant la promulgation de la loi Malraux de 1962 qui protège le patrimoine architectural du Marais.

Ne reste que ce magnifique porche du 18ème siècle qui a échappé à la démolition. Il est anachronique puisqu’il est à l’avant d’un immeuble des années 60, il devient une délicieuse incursion du temps passé dans notre quotidien.

Resté propriété de la famille Raoul, ce portail est vite devenu un fardeau et son manque d’entretien a transformé ce bijou architectural en un porche tagué dans un état de délabrement total.

Il a fallu donc toute l’énergie et la détermination de Michel Cribier, dynamique président du conseil syndical de l’immeuble moderne devant lequel se trouve le porche, pour sauver ce portail Raoul.

Son combat porte bien évidemment sur le financement de restauration de ce porche. Les tergiversations avec la Ville de Paris ne furent pas simples à gérer et depuis 2015, la sauvegarde du portail tient à l’avis de la Commission du vieux Paris qui s’est opposée à sa démolition qui avait été demandée à l’époque.

Finalement le dossier a été débloqué par un montage de financement public/privé et je me félicite que la Ville de Paris, grâce à l’intervention de Karen Taïeb, participe à sa restauration à hauteur de 50 000 euros.

Cette histoire illustre tellement bien tout ce patrimoine non protégé au titre des monuments historiques et qui pourtant sont des trésors pour notre ville qu’il faut sauvegarder. Une occasion de nous féliciter collégialement de la niche votée au Conseil de Paris que je portais au nom du groupe MoDem, en faveur de la sauvegarde du petit patrimoine à Paris.

J’en profite pour remercier Karen Taïeb qui, très sensible à ce sujet, a déjà fait une réunion de préfiguration sur la forme que pourra prendre la mise en place d’une véritable politique de sauvegarde du petit patrimoine à Paris.

Tous mobilisés sur le patrimoine parisien, nous parviendrons à éviter que d’autres portails Raoul ne tombent dans le délabrement, faute de reconnaissance.

Je vous remercie.

 

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