Paris, le 8 janvier 2018

Le dernier bilan des déplacements à Paris pour l’année 2016, établi par l’Observatoire des déplacements, organisme piloté par la Mairie de Paris, fait part de conclusions qui sont à nuancer.

Dans les grandes lignes, ce bilan fait état d’une stagnation de l’usage du métro, d’une augmentation légère de l’utilisation des autres transports en commun, d’une nette progression de la fréquentation des pistes cyclables, tout en observant une baisse de l’usage de Vélib’. La stabilité de la circulation automobile doit être appréhendée au sein d’un système de vase communicant vers les deux roues motorisées.

La légère baisse de la pollution de l’air annoncée dans ce bilan semble ainsi avant tout le fait d’un renouvellement du parc automobile, avec des véhicules neufs, récents, et moins polluants, en témoigne le fait que le nombre de jours de déclenchement du seuil d’information pour pic de pollution a augmenté en 2016.

La stagnation globale semble donc être le mot d’ordre de l’année 2016 pour les déplacements à Paris, tant dans la circulation automobile que dans l’usage des transports en commun et l’état de la pollution de l’air, avec toutefois, un point positif, un regain pour le vélo pour lequel je continue de penser que la marge de progression reste très importante.

De ce point de vue, deux de nos revendications à la ville comme à la Région restent à mettre en œuvre : la création d’une double autoroute à vélos est-ouest et nord-sud et la création dans chaque quartier de parkings fermés sécurisés pour les vélos, facile d’usage et d’accès.

Certes “stagner” ou progresser très faiblement, c’est toujours mieux que reculer. Mais une fois de plus, comme je l’ai déjà dit à plusieurs reprises au conseil de Paris, soyons modestes au regard de ces chiffres et des difficultés évidemment énormes face à cette question “mastodontique” des déplacements à Paris.

Certes, la mairie a pris une direction que nous avons à chaque fois approuvée : moins de voitures pour moins de pollution, plus de circulation douce. Pourrions-nous réellement prendre une autre direction d’ailleurs ? Pour autant, ce bilan place les compteurs à un niveau proche de zéro sur tous les indicateurs. Il n’y a donc pas de quoi être satisfait outre mesure. 

Je reste par exemple toujours aussi stupéfait de la place considérable que la voiture occupe à Paris quand on compare la situation des centres ville de Paris avec ceux de Bordeaux, Strasbourg ou Nantes, et d’autres capitales, au nord de l’Europe par exemple, ou même à Rome avec des rues partagées sans trottoirs qui favorisent largement les piétons à tout autre mode de déplacement au centre. Mais à Paris, la piétonisation est quasi inexistante, la quasi-totalité des petites rues sont accessibles par toutes les voitures, notamment en hyper centre, le stationnement de surface est totalement embolisé sans aucune politique réelle “d’enterrement” des places de surface…

Bref, un chantier difficile, mais qui est loin d’être parfait… ce bilan en témoigne.             

 

Yann Wehrling

Porte-parole du groupe UDI-MoDem du Conseil de Paris

Conseiller de Paris (15ème)

Conseiller régional d’Ile-de-France