Catégorie : 2025 (Page 3 of 14)

Pierre Casanova à propos des orientations budgétaires de la Ville

Sur les affaires budgétaires, si vous me le permettez, je voulais relever trois éléments.

Premièrement, la situation, deuxièmement, les justifications de la majorité municipale et troisièmement, ce que nous souhaitons, nous au centre avec mes collègues Gatel, Lecouturier et Compreignac. Alors la situation telle qu’elle est aujourd’hui, telle qu’elle ressort de ses orientations, c’est une chute des recettes d’investissement de plus de 100 millions en 2025. C’est une hausse des dépenses de fonctionnement et c’est une hausse également, cela a été dit et bien dit par mes prédécesseurs ou en tout cas une grande partie d’entre eux, du recours à l’emprunt puisque ce recours s’est élevé à 994 millions en 2025, ce qui nous conduit à une dette totale sur cette fin d’exercice de plus de 9,3 milliards. Et en effet, il est à craindre qu’à l’issue de votre mandat, Madame la Maire, nous atteindrons 10 milliards d’euros, sinon 12. 

C’est une dette et un fardeau, que vous faites, que vous ferez reposer sur les épaules des générations futures. Et ça n’est pas un progrès social de grever l’avenir des habitants de Paris. C’est ce genre de comportement qui diminue leur pouvoir d’achat, qui diminue leur niveau de vie et qui les fait fuir une ville mal gérée. 

La chambre régionale des comptes ne me semble pas avoir disconvenue de notre analyse, même si comme toujours, elle tient un propos pondéré et argumenté. Nous essayons en ce sens de l’imiter. Deuxième point, les justifications de la majorité municipale : elles sont nombreuses et je ne voudrais pas les prendre une à une puisque j’ai promis à ma camarade Gatel que je tiendrai dans les moins de 5 minutes. Alors je m’y applique. 

Deux arguments nécessitent me semble-t-il une réponse immédiate : premièrement la responsabilité de l’État, deuxièmement les DMTO. Alors la responsabilité de l’État, mon collègue Bohbot a parlé de schizophrénie. Moi, j’avais repéré une autre schizophrénie, mais en ceci, nous nous rejoindrons sur l’analyse psychologique ou psychiatrique, c’est celle qui consiste à l’Assemblée de refuser toute mesure d’économie et d’assainissement des financements publics et au Conseil de Paris à se plaindre que l’État, ainsi appauvri, déficitaire et endetté diminue ses contributions. Et bien quand un État est mal géré, il aide moins les collectivités et les collectivités sont malheureusement les victimes comme les Français et les Parisiens. Et en ceci, il est évident que la politique que nous soutenons depuis plus de 8 ans à Paris, au Conseil de Paris comme à l’Assemblée nationale qui consiste à prendre les décisions difficiles d’assainissement des finances publiques françaises permettrait à l’État d’être plus équilibré et à la ville de Paris peut-être de bénéficier davantage d’aides. 

Et permettez-moi de citer un auteur progressiste puisque je sais qu’il y a dans la majorité municipale encore des lecteurs ou des admirateurs comme moi de Pierre Mendès France, il disait “Les comptes en désordre sont le signe des nations qui s’abandonnent.” Et bien amis Mendésiste, souvenez-vous de ces paroles de Pierre Mendès France et appliquez-les à la ville de Paris. 

Deuxièmement, mais moi j’ai critiqué également quel que soit leur partis ceux qui n’appliquaient pas ce genre de règles de bon sens. 

Alors deuxièmement, les DMTO. Les DMTO, je vous dis la même chose que les années passées. Vous aurez tort et j’aurai raison car vos prévisions sont faussement optimistes. Vous aviez tort en 2023, vous avez eu un écart entre vos prétentions et la réalité de 200 millions, 200 millions d’euros. Vous aviez tort en 2024, vous avez subi un verdict, écart de 100 millions d’euros. Je me permets, même si, comme disait le prix Nobel Bohr, la prédiction est un exercice compliqué, surtout lorsqu’elle porte sur le futur. Je me permets de vous dire qu’il est aventureux d’imaginer qu’en 2026, il y aura une hausse des DMTO pour deux raisons. D’abord, les taux d’intérêt ne sont pas favorables. Deuxièmement, la fiscalité française et contraire au développement immobilier et à celui des transactions. Et donc, la prudence comptable voudrait que vous ne prévoyiez pas une hausse des DMTO. Et il me semble que vous allez subir, comme lors des deux exercices passés, la contradiction des faits par rapport à vos espérances. 

Troisièmement, ce qu’il faut faire, il ne me reste que 50 secondes, donc je vais au plus vite. On nous reproche souvent à tort de ne pas dire quelles dépenses nous proposerions de diminuer. Et bien écoutez, pour vous faire gagner du temps, je vais citer quelques exemples. Il ne nous paraît toujours pas raisonnable que la ville de Paris alloue aux transports automobiles un budget de 40 millions d’euros en 2025. Ça n’a pas de sens. Si vous avez besoin d’automobile, faites comme tout le monde, louez-les, c’est moins cher, ça ne nécessite pas d’entretien et souvent elles sont mieux réglées et non polluantes. 

Deuxièmement, le personnel de la mairie de Paris a encore augmenté en 2025 de 364 emplois temps plein. Dans un monde normal, quand on a des difficultés budgétaires, quand on a des dettes, on baisse ses dépenses, on n’embauche pas. Votre cordonnier, votre boulanger vous le dira quand l’année est mauvaise, je n’embauche pas. Vous faites le contraire. 

Troisièmement, on évite les subventions clientélistes. Nous avons ris en commission des finances de cette subvention de 20 000 € à la péniche Petit bain qui va s’honorer d’un conseil d’administration auquel la mairie de Paris siègera. C’est une perte de temps, c’est une perte d’argent. 

Quatrièmement, le personnel de la direction de la communication de la ville de Paris ne nécessite pas plus de 230 personnes. Vous pouvez fonctionner mieux avec beaucoup moins de dépenses, beaucoup moins de copinage et de clientélisme. 

Et enfin, je termine enfin je termine. Une municipalité n’a pas besoin d’une direction des relations internationales. On ne se prend pas pour ce qu’on n’est pas. On n’est pas l’État, on n’est pas la République, on n’a pas besoin d’un ministère des affaires étrangères ni d’un quai d’Orsay. C’est une moquerie. Voilà, chers collègues, ce que je vous ai dit et ce que je souhaitais souligner.

Pierre Casanova à propos des débats au Conseil de Paris

Madame la Maire, 

Écoutez, non, je voudrais juste dire un mot au nom du groupe centriste et de mes collègues. Si vous voulez, nous avons toujours la même réaction quand ces attaques personnelles se diffusent dans cette enceinte, c’est de vous dire gardez-les pour les couloirs. 

Vous pouvez avoir vos animosités, vos détestations. J’entends parler d’intimidation et de courage dans la résistance aux intimidations. Tout ça n’est pas toujours audible mais j’ai envie de vous dire gardez ça pour des discussions privées parce que il me semble que cela engendre trois inconvénients majeurs. La première chose c’est je trouve que ça abaisse ceux qui professent ces attaques personnelles quels que soient les bancs sur lesquels ils siègent. 

Deuxièmement, ça abaisse le débat démocratique parce que c’est exactement ce que nos concitoyens ne supportent pas. Il ne supporte pas de voir des élus de la République, pour la plupart payés par la République, se comporter comme des enfants dans une cour d’école, se donner des coups et des insultes. 

Deuxièmement, ils ne supportent pas ce parfum d’accusation de corruption. Moi, je vous rappelle les années 30 où Maurice Thorez accusait Léon Blum de “reptile répugnant”. Ce genre d’attaque personnelle rappelle à tous que c’est toujours le populisme qui gagne dans l’attaque. C’est toujours les populistes, que ce soit à l’extrême gauche ou à l’extrême droite, qui tirent leur marron du feu quand on se livre à ce genre de facilité. 

Et pardon de reprendre la phrase de Camus, mais un homme ça se retient, ça se contrôle, ça résiste. On garde ses sentiments pour des discussions privées, pas pour des discussions publiques, s’il vous plaît.  

Maud Gatel à propos de la détention de Christophe Gleizes

Merci Madame la Maire,

Mes chers collègues,

Cela vient d’être rappelé, Christophe Gleizes est aujourd’hui le seul journaliste français emprisonné pour avoir exercé sa mission et à l’approche de son procès en appel le 3 décembre prochain, il est essentiel que nous évoquions à nouveau dans cette assemblée le sort de ce journaliste de 36 ans journaliste à So Foot et Society.

Il y a parfois dans l’actualité internationale des moments qui rappellent que la diplomatie n’est pas un enchaînement de communiqués. Elle peut aussi arracher des hommes à l’injustice. La libération de Boualem Sansal en est l’illustration. Celle-ci est la preuve qu’un patient travail de conviction, mené dans la discrétion mais avec constance peut infléchir le cours des choses et nous tenions à ce titre à remercier l’ensemble des agents du Quai d’Orsay qui ont permis la libération de Boualem Sansal et à remercier la diplomatie allemande. 

Le 29 juin dernier, Christophe Gleizes a subi une très lourde condamnation : 7 ans de prison pour apologie du terrorisme et possession de publication dans un but de propagande nuisant à l’intérêt national. La famille de Christophe Gleizes l’a rappelé hier dans une tribune publiée dans le journal Le Monde. Sa place n’est pas en prison car la place d’un journaliste qui ne fait que son travail n’est jamais en prison. 

La France ne demande pas un traitement d’exception pour Christophe Gleizes, elle ne conteste pas la souveraineté d’un État, elle rappelle simplement les droits fondamentaux qui font toute justice digne de ce nom. 

C’est pourquoi nous appelons avec gravité et sans posture à ce que la procédure dont fait aujourd’hui l’objet Christophe Gleizes soit réexaminée avec toutes les garanties du droit. Nous souhaitons que l’exemple de Boualem Sansal devienne un chemin qui montre que même lorsque les relations sont délicates, le dialogue diplomatique respectueux reste la voie la plus solide et la plus efficace. À ce titre, la mobilisation publique joue un rôle concret. Elle protège, elle met sous surveillance internationale une situation qui ne peut qui ne doit s’enliser dans le silence. 

La mobilisation du conseil de Paris, des élus parisiens notamment des maires d’arrondissement qui en pavoisant leur mairie ont mis en avant la situation de Boualem Sansal, je veux à ce titre remercier les différents maires et notamment Delphine Bürkli, maire du 9e arrondissement, ont permis de continuer à faire parler de l’écrivain. 

Pour que jamais Christophe Gleizes ne devienne un simple nom perdu dans un dossier judiciaire, mais reste celui d’un journaliste français que la société civile, les élus, les pouvoirs publics refusent d’abandonner. Nous votons ce vœu de l’Exécutif en continuant d’alerter, de rendre visible, de soutenir sa cause et de refuser de détourner le regard lorsque nos principes sont remis en cause. Je vous remercie.

Maud Gatel à propos de la nouvelle tarification des abonnements Vélib’

Merci Madame la Maire, 

Au cœur de l’été, l’Agence métropolitaine des mobilités partagées dont je salue le président (qui n’est pas là) a annoncé à bas bruit un changement radical du modèle Vélib. L’augmentation des prix et la fin d’un abonnement à coup fixe. En amont la fin du modèle Vélib’ tel qu’il existait depuis 2007. 

En mettant en place un tarif forfaitaire par trajet, le modèle d’abonnement disparaît. Cette annonce est d’autant plus malvenue que la qualité de service n’est toujours pas au rendez-vous, 7 ans après le changement de prestataire et que cet été a été marqué par une dégradation particulièrement forte pour les utilisateurs de Vélib’. Car oui, depuis 7 ans, jamais le service Vélib’ n’a été à la hauteur de la qualité que nous devons aux Parisiens. 

Taille de la flotte inférieure au nombre prévu dans le contrat, manque de disponibilité, flotte dégradée, trouver un Vélib’ qui fonctionne particulièrement s’agissant de vélo électrique relève du parcours du combattant. On finit par se demander si cette décision n’a pas pour objectif de revenir à une offre majoritairement mécanique et de laisser une voie royale à l’offre électrique des opérateurs en free-floating dont le coût prohibitif va finir par rivaliser avec celui du Vélib’. 

Mais alors qu’une hausse de tarif ne devrait pouvoir être envisagée tant que le service n’est pas au rendez-vous, les annonces de cet été marquent un tournant pour l’offre Vélib’ qui constitue pourtant un outil central de mobilité pour les Parisiens et un peu au-delà. 

Dès lors, par ce vœu, nous demandons que les représentants de Paris au sein d’Agemob reviennent sur ses dispositions et qu’aucune hausse tarifaire ne soit envisagée tant que la qualité de service ne sera pas au rendez-vous et que la fin du tarif fixe soit abandonnée. 

Je vous remercie.

Maud Gatel à propos de la zone à trafic limité dans Paris centre

Merci beaucoup Madame la Maire, 

Le 4 septembre dernier, vous annonciez avoir décidé de prolonger la phase pédagogique de la ZL jusqu’en 2026 afin de permettre à tous les usagers de bien prendre en compte ce nouveau dispositif. 

Alors prévue pour 2022, reportée à deux reprises en 2024, cette annonce concernant la ZTL constitue un énième report d’un dispositif incantatoire, inapplicable et mal conçu depuis le premier jour. Mais vous n’êtes pas le seul responsable, Monsieur le Maire, et donc je ne dis pas que vous êtes la cause de tout. 

Et c’est tout le paradoxe de cette ZTL finalement, les bouchons demeurent mais elle a envoyé un signal très clair : les voitures ne sont plus les bienvenues dans le centre de Paris. Résultat, des commerces qui ont vu leur chiffres d’affaires baisser significativement. Pas les commerces de proximité bien sûr, pas les boulangeries, mais les commerces dont la zone de chalandise est plus vaste que le centre de Paris : tels les artisans d’art comme les artisans de l’horlogerie ou de la bijouterie qui sont particulièrement présents dans le centre de Paris. 

Si rien ne change, cet énième report risque de geler la situation et de condamner certains commerces définitivement. Profitons de ce temps pour repenser le dispositif avec les habitants, avec les commerçants. Revoyons le périmètre. Mieux vaut des rues piétonnes, totalement piétonnes et des axes où l’on circule pour permettre la reconquête de l’espace public sans condamner le commerce. 

Privilégions des mesures applicables ne nécessitant pas des moyens de contrôle que nous n’avons pas. Mettons en œuvre un dispositif qui fonctionne plutôt qu’une mesure relevant de l’incantatoire. 

Bref, pour améliorer la qualité de l’air, lutter contre le bruit et favoriser la sécurité routière, soyons efficace plutôt que dogmatique. Je vous remercie.

Maud Gatel à propos du plan de déménagement et de rénovation de la gare routière de Bercy-Seine

Merci beaucoup Madame la Maire, 

Mes chers collègues, 

Avec plus de 5 millions de voyageurs par an, la gare de Bercy-Seine est l’une des plus grandes gares d’Europe et probablement l’une des moins accueillantes. 

La ville qui s’était pourtant engagée à proposer un autre lieu de remplacement pour CSLO a laissé pourrir la situation. Finalement, le site de Saint-Denis Pleyel a été sélectionné, mais il ne sera pas effectif avant une dizaine d’années et le site de Pershing ne devrait prendre en charge que 15 % du trafic actuel, ce qui implique que la gare de Bercy continuera à opérer pendant plusieurs années. Et il est inenvisageable de conserver la gare dans l’état actuel. 

C’est un impératif pour les riverains, pour les voyageurs, mais aussi pour tous les salariés des entreprises concernées dont les conditions de travail pâtissent des mauvaises conditions d’accueil de la gare de Bercy-Seine. 

En avril dernier, dans la lignée des travaux de Pierre Baty au conseil régional, nous avions demandé par un vœu que la ville puisse engager un plan d’urgence de remise en état complet de la gare de Bercy. Cela passait notamment par la mise en place d’un espace d’attente digne de ce nom pour les voyageurs, du renforcement de la sécurité 365 jours par an avec la police municipale et que l’on puisse déplacer l’entrée de la gare vers le boulevard de Bercy à proximité immédiate de la sortie de métro pour que les riverains ne pâtissent plus des allées et venues. 

Avec cette délibération, vous ne répondez absolument pas à l’urgence de la situation. Quelques sièges et un coup de peinture ne sont en rien suffisants, en rien structurants pour la sécurité ou le confort des voyageurs et des salariés. 

Mais en parallèle, c’est une augmentation de 70 % des tarifs. Cette augmentation serait concevable et vous en faites la démonstration au regard des autres coûts qui sont qui sont proposés dans d’autres villes européennes si le service suivait. Mais en l’État, ce n’est absolument pas le cas. C’est pourtant un impératif pour le rayonnement et l’attractivité de notre capitale. 

Je vous remercie.

Maud Gatel à propos de l’apposition d’une plaque commémorative en hommage à Ismaël Kadaré

Mers chers collègues, 

Ismaël Kadaré est sans doute l’auteur albanais le plus connu et reconnu dans le monde entier et une voix universelle contre le totalitarisme. 

Très tôt, il se passionne pour les mots. Il est sélectionné pour aller étudier la littérature à Moscou et lorsque l’Albanie rompt avec la Russie pour se rapprocher de la Chine, il doit rentrer en Albanie. Il y débute une carrière de journaliste tout en continuant à écrire. Il n’a que 27 ans lorsqu’il écrit son premier roman Le général de l’armée morte, l’histoire d’un général italien envoyé en Albanie pour rapatrier les ossements de compatriotes tombés pendant la Seconde Guerre mondiale. 

Mal perçu en Albanie, le roman est plébiscité dans le monde entier et il sera d’ailleurs adapté au cinéma avec Marcello Mastroianni dont nous parlions tout à l’heure ainsi qu’Anouk Aimé comme quoi ça fait la synthèse. Une cinquantaine de romans suivirent et il sera primé à de très nombreuses reprises. 

Après la parution du poème Les pachas rouges, Kadaré se voit interdit de publication et doit se soumettre à une période de stage de rééducation. En 81, il publie Le palais des rêves, un roman antitotalitaire. L’ouvrage est interdit. Kadaré finit par être qualifié d’ennemi. La presse mondiale réagit à ces condamnations et des protestations s’élèvent pour défendre son auteur qui échappe aux sanctions. 

En 90, se sentant menacé dans son pays, il demande et obtient l’asile politique en France avec son épouse Elena. Il s’installe alors au 63 boulevard Saint-Michel. Dans son livre Matiné au café Rostan, il immortalisera ses heures passées à écrire au cœur de Paris, ce Paris qu’il aimait tant. 

Ismaël Kadaré s’est éteint le 1er juillet dernier. C’est pour rendre hommage à cet écrivain engagé voix de l’antitotalitarisme que nous souhaitons qu’une plaque soit apposée sur l’immeuble où il a vécu. Je vous remercie. 

Alexis Govciyan à propos d’un dépôt de plaque commémorative en hommage à Alfred Nobel (9ème)

Merci Monsieur le Maire, 

Mes chers collègues, Chère Laurence Patrice, 

La délibération que vous nous présentez ce soir vise à honorer Alfred Nobel, figure universelle dont le destin a croisé celui du 9e arrondissement de Paris. Né en 1833 à Stockholm, inventeur et chimiste de génie, Alfred Nobel a marqué l’histoire par ses découvertes, en particulier la dynamite qui a révolutionné les grands travaux d’ingénierie du 19e siècle. Mais sa plus grande invention était d’ordre humaniste. 

En 1895 au 58 rue de la Chaussée d’Antin, dans le 9e, il rédigeait son testament. En effet, c’est dans cet immeuble de la Chaussée d’Antin qu’est né l’idée d’un prix qui depuis plus d’un siècle récompense celles et ceux qui auront rendu à l’humanité les plus grands services. Ce lien n’est pas anodin. Le 9e, cet arrondissement de Paris est depuis toujours un territoire d’invention et de génie. Quartier d’artistes et de savants, il a vu éclore des projets visionnaires et accueilli des figures dont l’œuvre a rayonné bien au-delà de nos frontières. 

En choisissant de signer ce testament décisif, Alfred Nobel inscrit Paris et son 9e arrondissement dans la grande histoire du progrès, de la science et de la paix. Le prix Nobel remis pour la première fois en 1901 a consacré des figures illustres, 76 Parisiens en son lauréat. Leur renommée rejaillit aussi sur ce lieu de mémoire où Alfred Nobel a jeté les bases de cette institution universelle. Il est donc légitime qu’une plaque commémorative soit apposée au 58 rues de la Chaussée d’Antin rappelant que c’est là qu’Alfred Nobel a pris la décision qui a changé la manière dont l’humanité distingue et encourage de savoir la littérature et la paix. 

Alors mes chers collègues, en rendant hommage à Alfred Nobel, nous nous affirmons que le 9e arrondissement est non seulement un quartier d’histoire, mais aussi un territoire de génie et d’inventivité de Paris. Je vous remercie.

Maud Gatel à propos du rapport de la CRC sur la situation financière de la Ville

Merci Monsieur le Maire, 

Mes chers collègues, la ville vit au-dessus de ses moyens. Je ne compte pas le nombre de fois où nous l’avons dénoncé, mais cette fois-ci, ce ne sont pas vos oppositions, mais des magistrats financiers de la Chambre régionale des comptes qui l’écrivent. 

Parmi les principaux enseignements de ce rapport passionnant, des dépenses de fonctionnement qui augmentent plus vite que les recettes et en tout état de cause trop élevées, qui engendrent une faiblesse structurelle de l’épargne de gestion et une chute de la capacité d’autofinancement. Ce qui provoque une explosion de l’encours de la dette plus 120 % en 10 ans, de 4,2 milliards en 2014 à 9,3 milliards en 2024, 10,6 avec les loyers capitalisés; et de la charge d’amortissement annuel de la dette de plus de 100 millions en simplement 3 ans. 

Ils dénoncent aussi des marges de manœuvre réduites à la portion congrue dans la mesure où la fiscalité et les tarifs n’ont eu de cesse d’augmenter au cours des deux derniers mandats et du tarissement des sessions qui ont représenté 28,6 millions en 2024 contre 162 en 2019. Il regrette également l’absence de PIM (Programme d’investissement de la Mandature) malgré les négations de Paul Simondon hier. Absence de PIM ne signifiant pas absence d’investissement et fort heureusement seulement l’absence de programmation et donc d’évaluation. 

Ces constats, nous les faisons depuis des années. Nous vous alertons et rien ne se passe. Ce qui est encore plus inquiétant c’est que vous semblez vouloir faire la même chose avec ce rapport, pourtant documenté et équilibré, lui prêtant des arrière-pensées et ne répondant jamais sur aucun des grands enseignements. C’est bien connu, tout le monde ment, mais vous, vous détenez la vérité universelle. Évidemment, vous avez réitéré vos arguments traditionnels. Nous sommes endettés à cause de l’État. Alors, c’est vrai, des décisions de l’État pèsent sur les finances des collectivités locales dans les deux sens d’ailleurs, ce que la ville omet régulièrement de dire. 

Et contrairement à ce que vous avez laissé entendre encore récemment, je rappelle et c’est documenté par la CRC que la suppression de la taxe d’habitation a évidemment été intégralement compensée. Lorsqu’on s’émeut de la dette, vous nous parlez d’investissement. C’est normal d’être endetté parce qu’on a investi. 

Alors, je voudrais revenir sur cet argument que vous répétez à l’envie. On ne vous reproche pas d’investir, sur certains points d’ailleurs, on vous reproche de ne pas suffisamment investir notamment sur la question du dérèglement climatique. Mais investissement n’égale pas dette ou pas d’investissement, pas de dette. Personne ne demande la fin de l’investissement. Ce que nous demandons, c’est d’investir en empruntant moins. C’est-à-dire en finançant davantage avec la CAF et donc en dégageant des marges de manœuvre. Ce qui implique des choses comme l’évaluation de l’opportunité et de l’efficience des dépenses, la priorisation, l’anticipation et la baisse des dépenses quand la structure financière doit être revue. 

Vos réactions traduisent que peu importe la hauteur et l’épaisseur du mur, vous continuez d’accélérer et ce sont Paris, les Parisiens et les générations futures qui en payent le prix. La CRC l’écrit : la restauration de l’épargne brute ne peut résulter désormais que d’une adaptation du rythme d’évolution de la dépense à celui des recettes de gestion. En d’autres termes, des économies, un impensé pour vous. 

Je veux citer la réponse que vous avez faite hier, Monsieur le Maire. Ce n’est pas vrai hors JO, les dépenses de communication sont restées stables. Imaginons une chose, que ces dépenses de communication puissent baisser car il y a désormais d’autres priorités. C’est tellement révélateur que finalement vous n’en parliez pas. 

Le rapport de la chambre que nous étudierons le mois prochain doit impérativement intégrer l’intégralité des recommandations de la CRC, ce qui d’ailleurs n’avait pas été fait lors du précédent rapport. À défaut, l’absence de remise en question au dépens de la recherche permanente d’excuses, l’absence de fléchissement de la trajectoire budgétaire démontrerait une chose, que vous continuerez dans cette voie à creuser le déficit sans jamais questionner les dépenses. 

Nous nous portons une autre vision, pas par orthodoxie budgétaire, mais simplement pour permettre à la ville d’être au rendez-vous du défi du siècle, celui de l’adaptation au dérèglement climatique. Il est donc urgent de retrouver des marges de manœuvre et d’investir pour protéger les générations futures du poids de la dette poids du changement climatique et nous nous y attellerons. 

Je vous remercie.

Alexis Govciyan à propos du carnet de l’engagement citoyen et associatif

Madame la Maire,

Mesdames, Mes chers collègues, 

Au nom du groupe MoDem et Indépendants, je souhaite remercier le Conseil parisien des associations, pour la présentation de leur travaux ainsi que de leur vœu relatif à la création du dispositif “Carnet de l’engagement citoyen et associatif”. 

En effet, rien n’est plus légitime que de vouloir renforcer le tissu associatif et de faire de l’engagement un atout pour les parcours individuels. Donner de son temps libre est un véritable levier pour la démocratie locale et aujourd’hui plus que jamais, nous devons accompagner, mettre en contact nos concitoyens pour la défense des valeurs d’entraide, d’écoute et d’engagement et pour construire un mieux vivre-ensemble à Paris. 

C’est dans une époque marquée par une abstention grandissante, une exigence essentielle. Et parfois le découragement civique, toute tentative qui viennent à accompagner et valoriser l’individu plutôt que le collectif et la société sont à regarder avec beaucoup d’attention. 

Aussi, toute tentative visant à reconnaître l’engagement citoyen mérite d’être considérée et valorisée, c’est ce que nous pensons avec vous et à vos côtés. 

Ce “carnet de l’engagement” est donc présenté, Madame la Maire, comme une innovation, un outil de valorisation et de reconnaissance du bénévolat et du volontariat à Paris. 

Si l’intention est louable, nous craignons aussi, qu’il ne s’agisse d’un énième exercice de communication de votre majorité, Madame la Maire.  

Je m’explique. Parler de reconnaissance des compétences sans préciser comment celles-ci peuvent être concrètement reconnues par exemple sur le marché de l’emploi, ce serait faire de ce carnet un outil seulement symbolique. 

Aucune garantie sérieuse ne semble être donnée pour que ce carnet soit effectivement reconnu par les entreprises, les grandes associations, les grandes organisations ou les recruteurs, ni même articulé avec les dispositifs existants de certification des acquis de l’expérience ou du compte personnel de formation. Il n’y a rien en tout cas de concret qui vient de cet exercice qui nous est présenté. 

Le vœu indique que le Conseil parisien des associations aura un rôle dans l’expérimentation, l’évaluation, la co-construction du projet. C’est bien évidemment un point positif, indispensable. Mais comment ces citoyens seront-ils réellement accompagnés dans la construction et la valorisation de ce carnet ? Là non plus on a pas de réponse en tout cas pour l’instant. 

Je souhaite aussi souligner que ce carnet qui prendra une forme numérique, aurait pu, aurait dû, interroger les nouvelles formes de participation. En effet, les jeunes de 15 à 34 ans montrent une participation plus active aux engagements associatifs, certes. 

Mais souvent sous des formes plus ponctuelles, plus souples, plus liées au numérique ou aux réseaux sociaux par exemple les ateliers citoyen, consultations en ligne, budgets participatif en ligne etc. Quelle place pensez-vous donner à ces nouvelles réalités de l’engagement dans ce dispositif ? 

Pour conclure, vous m’avez compris, nous ne rejetons pas l’idée du carnet, nous voterons en sa faveur, mais nous ne souhaitons qu’il devienne un énième support de communication municipale sans poids concret et sans réalité concrète. Car ce serait une nouvelle fois là, une occasion manquée. 

En l’état, ce projet reste pour nous une promesse en suspens, et nous serons attentifs à toutes démarches qui seront entreprises dans ce cas. Merci.

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