Il s’agit, avec notre vœu, d’honorer la mémoire d’un homme engagé, et de rendre vivante la mémoire d’une institution importante de la vie spirituelle juive à Paris et en particulier, dans notre 9ème arrondissement.
Fondée dans les années 1840 par monsieur Samuel Schneeberg, l’entreprise spécialisée dans les pompes funèbres israélites est très rapidement devenue une institution emblématique et son fils, Edouard Schneeberg, a poursuivi cette mission. Sachez, chers collègues, que durant l’occupation, la maison Schneeberg a continué d’accompagner des familles dans les rites funéraires, malgré les dangers pour les Juifs.
Aussi, Monsieur Schneeberg, qui continuait ce travail, a été arrêté une première fois par les autorités nazies, le 10 septembre 1941, puis à nouveau par la police française, le 20 mars 1942, dans ses bureaux de la rue de la Victoire. Finalement, il est déporté le 31 juillet 1943 dans le convoie 58 en direction d’Auschwitz Birkenau, où il trouve la mort.
Pendant toute la période de l’Occupation, et avant d’être déporté, Monsieur Schneeberg assurait, pour le Consistoire israélite de Paris, l’inhumation gratuite de ses coreligionnaires les plus démunis. Cette action souligne son humanité et son sens de la solidarité avec son engagement envers les plus vulnérables. De même, il assurait, dès le 12 juin 1940, et en l’absence des autorités consistoriales et rabbiniques, le fonctionnement du culte à la synagogue de la Victoire.
Alors, une plaque posée au 43 rue de la Victoire, là où était la maison Schneeberg, rappellera la mémoire d’un homme engagé, d’un homme de valeur, et aussi rendra hommage à la maison qui a assuré toute une partie de la vie spirituelle juive pendant toute cette période.
Donc nous vous proposons ce vœu et nous attendons votre retour, Madame la Maire.
Notre groupe MoDem et Indépendants votera bien évidemment en faveur de cette délibération qui concerne un projet innovant et utile de développement d’une application numérique mémorielle.
Ce projet, émouvant dans ses objectifs, permettra de visualiser les noms, les visages et les histoires des enfants juifs déportés, grâce aux informations issues de la base de données du Mémorial de la Shoah qui réalise, comme chacun le sait, un travail très important de transmission de la mémoire.
Et chers collègues, nous avons aujourd’hui plus que jamais besoin de rendre vivante la mémoire de ces enfants. Pouvoir croiser leurs regards, mettre des noms sur des images, mieux comprendre leur histoire et la vie humaine qui était la leur avant la Shoah, sera l’une des conséquence de ce projet et c’est tant mieux.
Cela sera en 2025 puisque dès le 27 janvier 2025, nous commencerons à commémorer l’ouverture la libération des camps nazis et d’abord le camp d’Auschwitz Birkenau.
Je profite de cette intervention pour remercier une nouvelle fois le mémorial de la Shoah, son directeur Jacques Fredj comme l’ensemble des équipes pour leur approche universelle de la mémoire et pour leur travail de transmission.
Monsieur le Maire, cher Patrick Bloche, j’avais prévu de dire ces quelques mots et de m’arrêter là. Mais, lors des débats d’hier dans notre hémicycle, vous en parliez, pour l’examen de la DASCO 86, un autre projet important du Mémorial sur le parcours éducatif d’histoire et de mémoire, j’ai hélas entendu une nouvelle fois des propos fort déplaisants.
Il faut arrêter avec ces postures. Certains même dans cet hémicycle, tout en disant avec des trémolos dans la voix leur combat contre l’antisémitisme, ne peuvent s’empêcher de proférer l’insulte suprême, oui l’insulte suprême, en affirmant qu’Israël commettrait un génocide à Gaza. Chaque Juif descendant des rescapés de la Shoah ou ayant cette mémoire un héritage partout dans le monde, comme les descendants du génocide des Arméniens ici et partout dans le monde, ou bien des Tutsis qui sont qui ont été exterminés au Rwanda et de leurs descendants comme partout dans le monde. Et pour ne parler que des horreurs du 20e siècle. Toutes ces personnes, tous ces gens, ne peuvent que se sentir insultés de ces affirmations stériles mais dangereuses. Affirmations stériles, dangereuses et propagées par d’autres de l’étranger pour de la manipulation et de la division y compris chez nous. Et d’autres viennent dans ce piège.
Nous combattrons sans cesse cela avec force et détermination et nous le dénoncerons, et nous souhaitons, Monsieur le Maire, cher Patrick Bloche, que dans notre hémicycle on parle autrement que comme c’est fait avec des termes négationnistes et qui sont dans une logique de anti-Israël parce que de haine des Juifs.
La révision de ce Plan d’urbanisme s’inscrit dans un moment crucial où notre ville se retrouve face à une réalité incontestable, vous le savez : la nécessité de s’adapter aux bouleversements climatiques.
Le rapport Paris à 50 degrés, avait révélé la nécessité d’adapter notre Ville face aux vagues de chaleur de plus en plus intenses qui exposent nos concitoyens à des conditions de vie extrêmes.
Pour adapter Paris, nous devons donc rompre avec les logiques urbanistiques du passé et nous tourner vers l’avenir. Paris doit devenir une véritable ville-nature où végétalisation en pleine terre et désimperméabilisation doivent être les maîtres mots.
La débitumisation doit s’accompagner de pratiques favorisant le développement des sols vivants. Notre groupe propose de relier les fosses de plantation par des bandes végétalisées pour créer un réseau de sol fertile et perméable, améliorant l’hydratation des plantations et renforçant la biodiversité urbaine.
Avec l’intensification des épisodes de fortes précipitations et l’aggravation des canicules, nos infrastructures doivent prévenir le risque d’inondation, contribuer à rafraîchir la ville et préserver notre patrimoine végétal. C’est le sens des amendements que nous déposons pour favoriser l’infiltration des eaux tout en optimisant l’arrosage naturel des plantations.
Pour faire revenir la biodiversité, l’ouverture de nouveaux espaces verts, mais aussi l’implantation de trames vertes sont indispensables. Les 300 hectares supplémentaires prévus d’ici 2040 doivent impérativement passer par l’ouverture des nouveaux parcs, stratégiquement situés pour maximiser leur rôle de rafraîchissement urbain. Et ces espaces doivent être répartis équitablement, pour ne laisser aucun quartier vulnérable face aux vagues de chaleur. Le pari est immense.
De même, Paris doit adapter son bâti pour répondre aux enjeux climatiques et garantir le confort de vie de ses habitants. Si les normes du PLU apportent des progrès, elles restent à nos yeux insuffisantes. C’est pourquoi, nous vous proposons des mesures comme l’ajout systématique d’une lame d’air sur les toitures pour limiter la chaleur, ou la préservation des cheminées comme couloirs de ventilation.
Transformer Paris en une ville résiliente, durable et juste pour faire face à la montée des températures ne relève plus de l’option, mais de l’impératif. Ce travail exige de nous tous une vision claire, une action concertée et des moyens substantiels.
Ensemble, engageons-nous à construire un avenir où chaque Parisien et Parisienne, dans chaque quartier, pourra vivre dignement malgré les bouleversements climatiques.
Avec une densité urbaine et des infrastructures souvent vulnérables, Paris doit accélérer les transformations nécessaires pour protéger sa population et faire face à des conditions climatiques de plus en plus extrêmes.
Mais, préparer Paris à ces crises et catastrophes ne se limite pas à la seule dimension climatique : il s’agit aussi de répondre aux défis sociaux, sanitaires et technologiques. Tous ces enjeux sont soulignés dans votre stratégie de résilience et représentent autant de défis humains, financiers et logistiques.
Le rapport de la Mission d’Information et d’Évaluation dont on a parlé à plusieurs reprises Paris à 50°C. Ce rapport avait déjà tiré la sonnette d’alarme en 2023 sur la nécessaire adaptation de la Ville aux vagues de chaleur. L’un des axes majeurs soulevés à l’unanimité par l’ensemble des membres de la mission résidait dans la protection des populations notamment les plus vulnérables.
A ce titre, nous avions démontré l’urgence d’identifier et de renforcer les lieux de refuge dans chaque arrondissement, surtout pour les populations les plus exposées. Qu’en est-il aujourd’hui ? Il semble que de tels espaces manquent encore dans bien des quartiers. Nous le regrettons car cela est d’autant plus problématique que ces solutions auraient pu être initiées rapidement, sans nécessiter des ressources excessives.
Notre Ville gagnerait à passer de la théorie à l’action et s’appuyer sur des remontées de terrain, c’est pourquoi, les maires d’arrondissements doivent être pleinement associés à la mise en œuvre du plan. Vous le savez, par leur proximité avec les habitants, ils disposent d’une connaissance fine et précise à la fois des besoins et des vulnérabilités de chaque quartier. Les inclure dans notre sensibilisation et la formation des citoyens, ainsi que dans l’organisation des exercices de crise, renforcerait considérablement l’efficacité du dispositif.
Votre stratégie de résilience propose la création d’une réserve de sécurité civile, initiative prometteuse mais exigeante, que nous soutenons. Sa mise en œuvre nécessite des ressources substantielles : formation, équipement, suivi des volontaires, etc. là non plus, aucune indication précise n’est donnée sur les moyens alloués à ce projet.
De même, les actions prévues sur la thématique du lien social et à l’assistance de proximité vont dans le bon sens mais reposent essentiellement sur la mobilisation de volontaires ou des bénévoles.Si l’engagement citoyen est essentiel, compter trop largement sur les volontaires pour la gestion de crise pourrait poser des problèmes de continuité.
Par ailleurs, l’absence de budget détaillé pour les 50 actions prévues par le plan de résilience nous confirme dans l’idée que Paris, déjà sous forte pression, doit absolument prévoir des partenariats structurants avec la Région et l’État pour garantir la pérennité de ces mesures.
Si le bénévolat reste un moyen important de diffuser cette culture de la résilience, la Ville doit prendre toute sa part dans la diffusion au grand public de cette culture.
En effet, un sondage IFOP commandé par l’Association Française pour la Prévention des Catastrophes Naturelles et Technologiques démontre que 80% des Français considèrent qu’ils ne sont pas assez renseignés ni formés à la gestion des risques et des catastrophes.
Or, sans une sensibilisation efficace, même les meilleures mesures risquent de rester méconnues et donc sous-utilisées. Il est urgent d’améliorer cette communication pour qu’elle devienne un véritable levier de mobilisation citoyenne.
C’est l’objet du vœu présenté par notre groupe MoDem et Indépendants et qui répond à ces deux impératifs : des indicateurs clairs pour mesurer l’action publique et de la clarté dans la communication aux Parisiens. Les conséquences dramatiques du changement climatique sont d’ores et déjà perceptibles sur notre continent. Nous avons parlé des inondations en Espagne, il y a d’autres exemples vous le savez et tout cela nous interpellent et nous rappellent cruellement la nécessité d’agir vite.
Dans cette optique, nous souhaitons que la Ville de Paris détaille précisément son action pour faire face à ces épisodes.
Pour conclure, j’aimerais que l’exécutif s’interroge sur l’efficacité de son action.
Combien de plans, de stratégies, et de projets ambitieux sont préparés, chacun dans sa thématique et pas toujours en cohérence ou en cohésion avec les autres. La résilience ne doit pas se limiter à un slogan à la mode ou à une ligne directrice de communication : elle doit devenir une véritable priorité politique, traduite en actions.
Au lendemain des terribles inondations qui ont frappé l’Espagne et plus particulièrement la région de Valence, et qui ont laissé derrière elles un bilan humain et matériel dramatique, vous nous invitez à prendre la parole et je vous en remercie.
Je tiens tout d’abord à adresser, au nom de notre groupe MoDem et Indépendants, nos pensées les plus sincères à toutes les victimes, à leurs familles, mais également à tous les habitants, à toutes celles et tous ceux touchés par ce drame : celles et ceux qui ont vu leur maison submergée, leurs biens emportés, celles et ceux qui ont vécu l’horreur.
Je renouvelle aussi notre soutien aux forces de secours mobilisées pour leur venir en aide, à nos compatriotes français qui y résident, ainsi qu’à nos services consulaires et diplomatiques pour leur mobilisation et leur soutien sur place, au plus près du terrain. Notre solidarité s’exprime aujourd’hui, Madame la Maire, à travers ce projet de délibération que vous nous présentez pour une aide d’urgence de 150 000€ à la ville de Valence pour notamment soutenir la réhabilitation des infrastructures municipales endommagées ou détruites.
Nous voterons en faveur de cette délibération, bien évidemment, car la solidarité internationale ne doit pas être un vain mot et Paris, notre capitale à portée universelle, est toujours au rendez-vous. Paris doit être solidaire, c’est le cas. Mais comme dans tant d’autres grandes villes, Paris doit se préparer. Nous devons adapter nos infrastructures et anticiper les crises climatiques afin de protéger nos concitoyens. Il ne s’agit pas seulement de réagir mais d’agir préventivement pour éviter que ces scènes tragiques ne se reproduisent chez nous. Il s’agit de plus de vigilance, de mobilisation, et aussi et surtout de plus de coordination et de concertation avec l’ensemble des acteurs concernés. Des mesures concrètes et des investissements ambitieux sont indispensables pour garantir la sécurité de tous. C’est le sens du travail que nous devons collectivement mener quelles que soient nos approches politiques. C’était aussi l’ambition et le message unanime des élus membres de la mission d’information et d’évaluation Paris 50°, et aussi l’ambition des plans, notamment le Plan Climat et le Plan Résilience dont nous débattrons lors de ce Conseil de Paris, notamment pour lutter contre les causes profondes de ces bouleversements tout en nous organisant à tous les niveaux.
C’est donc un appel à la responsabilité collective qu’il nous faut lancer aujourd’hui. Nous n’avons pas une minute à perdre dans ce combat. Nous serons aussi à vos côtés, aux côtés de tous nos collègues et de tous les groupes politiques.
J’aimerais commencer cette intervention par rappeler ce qu’écrivait récemment Frédéric Encel, docteur en géopolitique. Il disait : “Qui parle encore du Karabakh lamentablement vidé de sa population, suite à une offensive militaire azérie fulgurante et meurtrière, puis à un intenable blocus. Qui parle encore des 150 000 réfugiés en République d’Arménie ? De l’occupation de plusieurs villages et villes par les troupes azerbaïdjanaises, des prisonniers politiques embastillés illégalement et sans jugement ? De la destruction méthodique des vestiges et sites spirituels de l’Artsakh, et des menaces militaires récurrentes de Bakou ?”
“Pas grand monde” écrivait Frédéric Encel.
On pourrait ajouter ici qui parle de ces femmes, de ces hommes, de ces enfants, de ces vieillards qui sont désormais des réfugiés, même si c’est dans un territoire frère, toutes ces populations qui ont tout laissé ou presque, et là où il y avait de la vie, aujourd’hui il n’y a plus rien.
On pourrait transposer ce qu’écrivait Victor Hugo dans son poème L’Enfant et dire que les azéris sont passés là.
“Tout est ruine et deuil. Tout est désert, il n’y a plus rien de ce qui peut faire qu’un être humain peut vivre en toute dignité et sans subir, de manière durable l’horreur d’avoir la tête courbée et humiliée.”
Qui en parle encore ? Nous en parlons. Et nous agissons, ici, dans cet hémicycle, avec l’Exécutif et tous nos collègues, tous les groupes politiques et partout où nous pouvons nous retrouver car depuis longtemps déjà, notre assemblée est unanime pour marquer notre soutien politique au Haut-Karabakh, à l’Arménie pour engager toutes les actions possibles et pour nous mobiliser, aussi, sur le plan humanitaire, pour réaffirmer notre totale solidarité avec toute cette population qui souffre.
C’est aussi le cas, partout en France, mes collègues l’ont rappelé. Avec la mobilisation de plusieurs collectivités, ce dont il faut se féliciter mais aussi considérer que tout cela nécessite sans doute une meilleure coordination.
Et Paris pourrait et devrait y jouer un rôle majeur. Cette délibération s’inscrit une nouvelle fois dans le cadre de ces actions et de cette politique. Mais elle définit aussi une évolution dans la mesure où il s’agit, pour la première fois, d’une subvention à l’association de soutien au Haut-Karabakh.
Il s’agit ainsi de redonner à cette cause une réalité, une vie du quotidien, de chaque instant, mais aussi une perspective pour le long terme, car vous le savez, mes chers collègues, toutes celles et tous ceux du Haut-Karabakh ont désespérément besoin d’espérance et leurs regards sont tournés vers la France, vers Paris.
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