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Alexis Govciyan à propos de la dénomination de la place Garbis Aprikian (9e)

Madame la Maire, 

Chère Laurence Patrice, Chers collègues, 

Nous examinons aujourd’hui une délibération qui donne corps à un vœu voté lors du Conseil de Paris de novembre dernier. Celle de dédier un lieu du 9e arrondissement de Paris à la mémoire de monsieur Garbis Aprikian, compositeur et chef de chœur franco-arménien, disparu en octobre 2024 au lendemain de ses 98 ans. 

À travers cette dénomination, il s’agit de rendre hommage à une personnalité d’exception, une figure discrète mais majeure dont la vie et l’œuvre ont tissé un lien singulier entre les cultures, entre les traditions liturgiques arméniennes et les canons de la musique occidentale. Né à Alexandrie en 1926, le futur maestro a grandi au sein de la communauté arménienne où le champ sacré devient très tôt une seconde langue. Son destin artistique se dessine dès l’adolescence à l’ombre des grandes figures de l’opéra italien grâce à un maître formé par Mascagni. 

Sa première œuvre, l’Hirondelle, dit bien cette vocation précoce de porter la voix et l’exil au plus haut. Arrivé à Paris en 1953, boursier, il intègre les grandes institutions de la vie musicale française. Il y reçoit l’enseignement rigoureux de Tony Aubin, de Simone Plé-Caussade et surtout d’Olivier Messiaen, dont il suit les cours d’esthétique musical au conservatoire national supérieur. 

C’est à Paris qu’il compose, dirige et transmet sans relâche pendant plus de 60 ans. Chef des cœurs mixtes Sipan Komitas qu’il dirige pendant plus d’un demi-siècle, Garbis Aprikian s’est imposé comme un ambassadeur infatigable de la musique arménienne qu’il a fait rayonner à travers toute l’Europe de Munich à Venise en passant par Genève et Amsterdam. 

Sa démarche artistique n’a jamais été le repli, mais au contraire le dialogue des cultures, alliance des mélodies européennes et de la diaspora. Parmi ces œuvres marquantes, citons notamment la la naissance de David de Sassoun, inspiré de l’épopée arménienne. Homme de paix et de transmission, Monsieur Aprikian a consacré sa vie à la création, au partage, à l’harmonie, au sens musical, comme essence comme au sens citoyen du terme. 

En 1991, juste après la chute de l’URSS et l’indépendance de la République d’Arménie, il est invité par les plus hautes autorités du pays à s’y produire pour la première fois. Une reconnaissance forte, à la fois symbolique et artistique pour un compositeur longtemps ancré, connu et reconnu en diaspora. 

Ces talents ont été salués par de nombreuses distinctions dont le titre de commandeur dans l’ordre des arts et des lettres en 2021. Afin d’honorer sa mémoire et son héritage en lien étroit avec ses enfants Ara Aprikian et Gorune Aprikian et avec vous chère Laurence Patrice, le choix de la place large et arborée à l’angle des rues de Maubeuge et d’Abbeville et à quelques maîtres de l’Église Saint-Vincent de Paul où il a donné son concert d’adieux, s’est imposé avec justesse. 

Dans cette période où la mémoire et le dialogue doivent être des piliers donnés à un lieu du 9e arrondissement de Paris, le nom de Garbis Aprikian c’est réaffirmer l’importance du travail de mémoire, de la transmission du partage de culture et de la fidélité aux racines sans renier l’universel. Vous l’aurez compris aujourd’hui nous sommes heureux et satisfaits de l’examen et du vote en faveur de cette délibération.

Alexis Govciyan à propos des droits de terrasse estivale des cafés solidaires

Ce deuxième vœu est aussi présenté par Delphine Bürkli, maire du 9e arrondissement et le groupe Modem et Indépendants. 

Je souhaite aujourd’hui attirer votre attention sur une incohérence du règlement des terrasses et étalages parisiens. Dans sa version actuelle, il exclut de facto les associations qui exploitent des cafés solidaires à but non lucratif de la possibilité de bénéficier d’une terrasse estivale. Et pourtant, ces structures souvent portées par des habitants, des collectifs, des bénévoles jouent un rôle essentiel dans notre tissu social de nos quartiers. 

Elles créent du lien, elles luttent contre l’isolement, elles accueillent des publics précaires, elles offrent des lieux de respiration. Elles participent à l’animation locale avec des charges d’exploitation et des contributions fiscales comme la CFE comparable à celle des établissements commerciaux. 

Donc les priver d’un espace extérieur en été, c’est les pénaliser doublement : en visibilité, en fréquentation, en revenu. Alors même que ces terrasses pourraient renforcer leur mission sociale dans un cadre maîtrisé. 

C’est pourquoi nous émettons un vœu simple et juste, pour que les cafés solidaires puissent déposer une demande de terrasse estivale au même titre que tout acteur économique local et qu’il soit exonéré de droits de terrasse en reconnaissance de leur mission d’intérêt général que la ville de Paris d’y soutenir à travers ses engagements en faveur de l’économie sociale et solidaire. 

Ce que nous demandons est une forme de cohérence entre les discours et les actes et une juste reconnaissance de la place des cafés solidaires associatifs dans l’espace public parisien. Je vous remercie.

Alexis Govciyan à propos de l’extension d’ouverture des terrasses estivales de 22H à 23H

Merci Monsieur le Maire,

Chers collègues, 

Ce vœu est présenté par Delphine Bürkli, maire du 9e arrondissement ainsi que l’ensemble du groupe MoDem et Indépendants. 

Nous avons découvert par voie de presse le 6 juin dernier l’annonce de l’extension des horaires d’ouverture des terrasses estivales jusqu’à 23h du 21 juin au 14 septembre 2025. 

Une décision unilatérale prise sans concertation préalable avec les maires d’arrondissement et qui soulève de nombreuses inquiétudes. Dans le 9e arrondissement, nous avons toujours défendu un équilibre entre dynamisme économique et qualité de vie des riverains. 

Nous savons pouvoir compter sur une majorité de restaurateurs responsables, mais aussi sur une minorité d’établissements récidivistes qui exploitent l’espace public en infraction malgré les verbalisations répétées dans un contexte sous-effectif chronique de la police municipale. 

Le bruit est aujourd’hui l’une des premières causes de souffrance urbaine et la multiplication des nuisances nocturnes mine la confiance des habitants dans la capacité de la ville à faire respecter les règles. C’est pourquoi nous émettons ce vœux pour que la ville renonce à cette extension d’horaire sans garde fou. 

Que la ville engage enfin une concertation avec les maires d’arrondissement pour qu’elle renforce les procédures de retrait des terrasses abusives et pour qu’un véritable plan de contrôle et de tranquillité publique soit déployé en lien avec les services concernés avec des effectifs policiers renforcés en soirée et une transparence mensuelle des verbalisations. 

Paris mérite mieux que ces décisions prises à la hâte et Paris mérite une gouvernance locale respectueuse, ferme et équilibrée. Je vous remercie.

Alexis Govciyan à propos d’une subvention à l’association Santé Arménie pour une aide d’urgence

Merci Monsieur le Maire, 

Chers collègues,

Cette délibération a pour objet d’accorder une subvention de 35 000 € à l’association Santé Arménie pour une aide d’urgence destinée au développement et au fonctionnement du centre de rééducation et de réadaptation pour enfants en Arménie à Goris. 

Je souhaite saluer toutes celles et tous ceux engagés au sein de Santé Arménie qui rassemblent plusieurs organisations du monde franco-arménien de la santé et dispose de plusieurs centaines de bénévoles, professeurs d’université et praticiens hospitaliers, médecins, chirurgiens. 

Santé Arménie est une institution très investie en Arménie comme elle n’était dans le Haut-Karabakh avant la tragédie qu’a vécu le peuple arménien. Tragédie que nous avons suivi de près ici et qui nous a conduit collectivement, chers collègues, de manière unanime à leur réaffirmer notre soutien et notre mobilisation. 

Dans ce cadre, nous avions notamment soutenu Santé Arménie pour son projet humanitaire relatif à la prise en charge psychosociale des blessés de guerre, de leurs familles et plus généralement des populations civiles du Haut-Karabakh. 

Toute cette activité s’inscrit dans le contexte actuel de disparition juridique et ethnique inacceptable, subi par les Arméniens du Haut-Karabakh après qu’ils aient fait l’objet de multiples agressions. 

Une guerre dite des 44 jours déclenchée par l’Azerbaïdjan qui avait démarré en septembre 2020 et aussi après avoir été coupée du reste du monde par les agressions et blocages Azéri et enfin la catastrophe humanitaire et territoriale que les 120 000 Arméniens ont en effet subi. 

C’est aussi dans ce contexte que notre Conseil de Paris vient régulièrement en soutien auprès de nos concitoyens français d’origine arménienne et leurs organisations représenté par le CCAF, le Conseil de coordination des organisations arméniennes de France, que chacun connaît dans cet hémicycle. 

Toutes ces institutions agissent ensemble dans les domaines politiques, culturels, social, humanitaires, de jeunesse et aussi avec un axe majeur de santé. C’était le cas au moment de l’indépendance de l’Arménie en 1991, de la guerre et des massacres Azéri contre les populations du Haut-Karabakh jusqu’en 1994 et depuis lors avec l’Union générale arménienne de bienfaisance, l’UGAB, avec l’Union médicale arménienne de France, l’UMAF, mais aussi depuis septembre 2020 avec notamment Santé Arménie. 

Aussi, cette délibération au profit des actions de santé Arménie est importante et mérite notre attention. Le budget que nous allons allouer peut sembler nettement insuffisant par rapport aux enjeux et aux moyens nécessaires. Il est en effet. Mais il nous faut considérer ce soutien comme un engagement politique, celui de Paris, et de s’inscrire dans le cadre plus global de toutes les décisions que nous avons collectivement prises, ici, dans cette assemblée. Notre groupe MoDem Indépendants votera bien évidemment en faveur de cette délibération en émettant le souhait que Santé Arménie puisse développer et amplifier ses interventions en Arménie et espérons le bientôt à nouveau dans le Haut-Karabakh. 

Je vous remercie. 

Alexis Govciyan à propos de l’octroi de subventions à l’ambassade de Turquie

Merci Monsieur le Maire, 

Mes chers collègues,

Je vais être très rapide et ne pas forcément intervenir sur le fond de la délibération et l’ensemble des dossiers concernés puisque nous n’avons pas au sein de notre groupe MoDem et Indépendants de problèmes particuliers sur tel ou tel dossier et nous suivons avec attention ces projets d’animation au titre des temps d’activité périscolaires. 

Je souhaite néanmoins appeler votre attention et l’attention de notre conseil sur une certaine anomalie que nous avons rencontré en lisant ces dossiers notamment les annexes et deux dossiers qui sont concernés par l’ambassade de Turquie qui serait celle qui organise une convention avec notre collectivité. Que je sache, une collectivité ne pourrait intervenir avec un dossier auprès d’une ambassade étrangère, quel que soit d’ailleurs ses qualités ou ses défauts. Et c’est la première question que je souhaite poser à Monsieur le Premier adjoint : comment se fait-il qu’on puisse faire acte de candidature lorsqu’on a une ambassade et comment notre collectivité, la Ville de Paris puisse accepter une telle candidature et décide d’attribuer une subvention donc dans le cadre de deux écoles qui sont dans le 20e arrondissement ? 

En effet, c’est une première question, une deuxième qui est encore beaucoup plus globale et je pense que sur cette question, nous sommes tous d’accord puisque ça a été le sens du dernier vote que nous avions fait collectivement pour le maire d’Istanbul qui avait été emprisonné auquel nous avions attribué Monsieur le Maire la citoyenneté d’honneur donc à Ekrem İmamoğlu. 

Et puis je souhaite juste rappeler dans ce cadre que nous avions lu collectivement ce qui était écrit dans l’exposé des motifs pour l’attribution de cette citoyenneté d’honneur. L’arrestation du maire d’Istanbul marque clairement la volonté du gouvernement turc d’éviter par tous les moyens la possibilité d’une alternance démocratique. Elle est une tentative d’intimidation de l’opposition et une atteinte au principe de libre administration des collectivités locales qui doit voir se mobiliser tous les démocrates attachés au respect de l’État de droit dans un pays qui est par ailleurs membre du Conseil de l’Europe. 

Donc lorsqu’on parle de ce pays qui agit de la sorte en tous les cas de ce régime non pas forcément son peuple lorsqu’on parle avec ces termes attribuer par ailleurs aux représentants de ce même régime, c’est-à-dire à l’ambassade de Turquie, une subvention pour qu’ils viennent accompagner nos enfants, nos élèves dans les écoles parisiennes pose questions. Et je souhaite pour cela attirer votre attention sur la nécessité de corriger cette anomalie. Je vous remercie. 

Alexis Govciyan à propos du bleu budgétaire Politique de la Ville 2024

Mes chers collègues, Nous examinons aujourd’hui le bleu budgétaire consacré à la politique de la ville affichant près de 476 millions d’euros en 2024 pour nos quartiers populaires. 

Cet engagement financier est évidemment nécessaire dans une ville où les fractures sociales et territoriales demeurent profondes. Pour autant, l’essentiel réside dans l’efficacité réelle de chaque euro dépensé, dans la capacité de la ville à répondre aux besoins concrets des habitants de chaque quartier. Or, force de constater que le fléchage budgétaire actuel ne permet pas de distinguer les priorités selon les besoins spécifiques de chaque quartier. 

Nous sommes face à un budget empilé sur des logiques administratives, direction par direction, sans pilotage fin, sans priorisation des territoires et sans croisement des données de santé publique d’accès à l’emploi de précarité ou de facture numérique. Concrètement, un quartier où l’isolement des seniors et des majeurs n’aura pas de réponse adaptée. Un autre le taux de chômage des jeunes explose n’aura pas de réponse spécifique ou encore des dispositifs comme ceux de l’apprentissage et de la formation ne seront pas pris en compte. Cela n’est plus acceptable. 

Cette approche budgétaire généraliste qui répartit des crédits par tuyau administratif de manière technocratique sans tenir compte des urgences et des besoins locaux montre aujourd’hui ses limites. Elle empêche de répondre efficacement à la diversité des situations que connaissent nos 21 quartiers prioritaires répartis dans neuf arrondissements. La politique de la ville ne peut pas être une simple ligne budgétaire. Elle doit être une politique publique transversale et renforcée. Elle ne peut pas se contenter d’un fléchage administratif. Elle doit s’appuyer sur une lecture fine des besoins locaux, des attentes des habitants et des priorités qui doivent être hiérarchisées. 

Nous en avons assez des grands plans qui s’empilent sans cohérence et qui font office d’affichage budgétaire sans que les urgences concrètes continuent à persister dans nos quartiers populaires. Dans le même temps, nous le rappelons, cette politique se déploie dans un cadre budgétaire plombé par une dette municipale dépassant de 9 milliards d’euros. Or, à force de tout financer sans hiérarchisation, la Ville de Paris met en péril sa capacité à maintenir des actions durables dans les quartiers populaires. 

Nous proposons donc que la ville engage un véritable audit de besoins par quartier partagé avec les habitants, les associations de terrain et les acteurs locaux pour hiérarchiser quartier par quartier les priorités d’action. Nous parlons d’un véritable audit de besoins et non de ce que vous appelez les consultations dans les arrondissements concernés tel que précisé dans le bleu budgétaire que vous nous présentez et qui s’appuie apparemment sur une moyenne de 166 questionnaires par arrondissement.  

Cela ne nous paraît pas adapté ni suffisant pour prétendre connaître ce qui relève du terrain et du travail de proximité. C’est la raison de notre demande insistante de nos dites de besoins. Si nous voulons que la politique de la ville soit utile, qu’elle permette réellement de réduire les inégalités et d’améliorer la vie des habitants, nous devons changer de méthode. Passer d’une approche administrative, technocratique à une approche de terrain, une approche qualitative, ciblée, lisible et partagée. Le temps des effets d’annonce doit se terminer, seule l’action utile doit enfin commencer. En tout cas, nous sommes prêts à travailler dans ce cadre. Je vous remercie.

Alexis Govciyan à propos des nouveaux pouvoirs aux Parisiens par l’Assemblée citoyenne

Merci, Chers collègues,

Notre groupe, MoDem et Indépendants, tient à saluer les travaux de l’Assemblée citoyenne de Paris. Merci à l’ensemble de ses membres pour leur implication, la rigueur de leur méthode et pour la qualité des propositions formulées.

Cette réflexion sur le renouveau démocratique est précieuse, elle est bienvenue et notre débat intervient à un moment crucial pour la démocratie locale.

Nous traversons en effet une crise de confiance profonde entre les citoyens et la Ville, alimentée notamment par la multiplication des dispositifs participatifs, qui manquent de lisibilité, de transparence ou d’efficacité.

Plus nous créons de mécanismes censés rapprocher les citoyens des décisions, plus ils ont le sentiment que leur parole ne porte pas.

Ce décalage, entre l’intention affichée et la réalité perçue, alimente les frustrations et les colères.

Alors, la démocratie participative ne saurait servir de façade pour légitimer des décisions déjà prises. Elle ne peut pas être instrumentalisée comme un outil de communication politique. Car lorsque la participation est factice, les citoyens s’en détournent.

Nous le disons clairement : oui à la démocratie participative, à condition qu’elle soit exigeante, sincère, et dotée de réels leviers d’influence.

C’est pourquoi, nous souscrivons à une majorité des propositions qui nous sont présentées aujourd’hui. Permettez-moi de revenir sur quelques-unes d’entre elles.

D’abord, sur la mise en place d’un véritable droit de suite. Cela fait des années que nous demandons des retours concrets sur les vœux que nous adoptons ici-même. Force est de constater que l’Exécutif ne s’y résout pas. 

Alors si les travaux de l’Assemblée citoyenne permettent de faire émerger un mécanisme clair de suivi et d’évaluation des décisions votées, alors oui, ce sera un progrès démocratique concret et nécessaire.

Nous voulons également réaffirmer notre soutien à la création d’un passeport de l’engagement, une de vos propositions que notre collègue Béatrice Lecouturier avait saluée à l’occasion du rapport du Conseil parisien de la jeunesse.

De la même manière, nous saluons l’idée d’une Semaine de la participation et de l’engagement. Cette initiative offrira une visibilité nouvelle à l’ensemble des dispositifs participatifs existants, souvent méconnus ou mal perçus.

Elle pourra également devenir un temps fort de restitution, de pédagogie, de dialogue et d’évaluation.

Un point de satisfaction également concernant vos réflexions et vos propositions sur l’organisation des votations citoyennes. Chers membres de l’Assemblée citoyenne, vous le soulignez justement : il est urgent d’élargir ce mécanisme, de mieux l’encadrer, et surtout d’en améliorer la communication.

Car par exemple, personne ne peut ignorer les caractéristiques des deux dernières votations organisées à Paris : manque d’information, calendrier peu lisible, formulation des questions contestées, car mal orientées, modalités critiquées, et des réserves formulées jusqu’au sein de la commission de déontologie.

Une remarque aussi sur la mesure 20 où il est proposé aux mairies d’arrondissements de concevoir un dispositif de propositions de questions locales par les citoyens, en laissant l’exécutif maître du choix final. Ne serait-ce pas une forme de mépris démocratique à l’égard des maires d’arrondissements et surtout une absence de confiance dans la démocratie de proximité. La question vous est posée. 

Les Parisiens méritent mieux. Ils méritent des dispositifs compréhensibles, bien préparés, bien encadrés. C’est une de vos demandes que nous soutenons.

Pour finir, un point d’attention sur la création, dans chaque arrondissement, d’assemblées citoyennes locales. Bien évidemment, nous sommes pour le renforcement de la démocratie de proximité. Mais sa mise en œuvre devra être rigoureuse.

Car ces nouvelles instances devront disposer de moyens réels pour fonctionner, et surtout d’un rôle clair pour éviter tout chevauchement avec les conseils de quartier et autres dispositifs déjà existants. La complémentarité devra être pensée dès le départ, sous peine de créer de la confusion là où l’on souhaite apporter de la clarté.

Les Parisiennes et les Parisiens ne veulent pas être consultés pour la forme. Ils veulent être des acteurs pleinement associés à la vie citoyenne. Ils veulent comprendre, débattre, co-construire, décider. Et ils ont raison.  

Nous saluons d’ailleurs votre souhait de généraliser les pré-conseils d’arrondissements comme nous le faisons déjà depuis notre élection dans le 9eme arrondissement avec Delphine BÜRKLI.

Alors à nous d’ouvrir sur le plan parisien, une nouvelle étape, plus transparente, plus sincère, plus partagée. Avec vous. Nous serons au rendez-vous ! 

Je vous remercie.

Alexis Govciyan à propos des subventions aux associations pour la mémoire de la Shoah

Mes chers collègues, 

Cette délibération concerne certains projets, institutions que la ville soutient pour leur travail de transmission de la mémoire de la Shoah.

Il s’agit de Fonds Mémoire d’Auschwitz, L’Enfant et la Shoah – Yad Layeled, Mémoire des Résistants Juifs de la Main d’œuvre immigré, Langage de Femmes, l’Union des Déportés d’Auschwitz et le comité français pour Yad Vashem. 

Il est difficile de reprendre la description de ces institutions toutes indispensables, surtout dans les périodes actuelles que notre société traverse et qui nécessite une mobilisation citoyenne et républicaine de chaque instant. 

Pour agir avec force contre le racisme, l’antisémitisme, pour faire prendre conscience de leur de leurs conséquences dramatiques et pour combattre toute forme de négationnisme. Les attaques antisémites, très amplifiées depuis l’horreur des pogromes du 7 octobre 2023 et encore tout récemment contre le mémorial de la Shoah, les synagogues et d’autres lieux nous invitent au travail mémoriel de connaissance, de transmission et surtout de vigilance. 

En effet, la remise en cause de la mémoire, de l’histoire, de l’existence d’Israël et le refus de certains de plus en plus nombreux, de reconnaître comme nos frères et sœurs en République française tous ceux et toutes celles de nos concitoyens de confessions juive sont inacceptables et nous devons tout faire pour les combattre. 

Nous avons collectivement de plus en plus de travail et dans ce cadre les projets de ces six associations sont tous très utiles. Par manque de temps, il est difficile d’analyser en détail chacune des actions. 

Objet de notre soutien mais réaffirmons toute leur importance alors que le contexte tant dans notre pays qu’au niveau international nécessite une véritable mise en mouvement mémoriel. 

Aussi Madame la Maire, chère Laurence Patrice, je souhaite saluer les efforts de ces six associations et les remercier avec une pensée particulière pour l’Union des Déportés d’Auschwitz car je me souviens de l’hommage que nous avions rendu le 8 février 2022 à Raphaël Esrail, qui venait de quitter notre monde. 

Entré dès 1943 dans la résistance alors qu’il n’avait que 18 ans pour combattre la barbarie, le nazisme, l’antisémitisme et avec un sens aigu de l’engagement mais aussi de l’espérance pour des jours meilleurs, il a inspiré tous ceux qui lui ont succédé à l’Union des déportés d’Auschwitz. Là encore sa mémoire peut et doit nous inspirer et surtout nous obliger. 

De même, qu’il me soit permis de rendre un hommage appuyé au comité français pour Yad Vashem et à l’extraordinaire travail réalisé dans le cadre du programme visant à reconnaître et à honorer les “Justes parmi les nations”. Surtout une attention particulière au projet intitulé “La voix des Justes” qui avec des podcasts met en résonance des témoignages précieux des aînés avec les réactions des jeunes d’aujourd’hui pour une transmission vivante et moderne de la mémoire et pour constituer un puissant outil de lutte contre l’antisémitisme et le négationnisme. 

Notre soutien permettra au comité français pour Yad Vashem, la réalisation en 2025 de 10 nouveaux podcasts qui seront très utiles pour le travail qu’ils ont à réaliser et permettez-moi à cet effet de saluer et de remercier le président du comité français pour Yad Vashem, le président actuel Patrick Klugman ainsi que ses présidents d’honneur Richard Prasquier et Pierre-François Veil et l’ensemble de leurs équipes pour tout leur engagement et leur réalisation.

Je vous remercie. 

Alexis Govciyan à propos de l’attribution de la citoyenneté d’honneur à Cécile Kohler

Mes chers collègues,

À travers cette délibération il s’agit d’attribuer la citoyenneté d’honneur à Cécile Kohler, professeur de lettres et à Jacques Paris, professeur de mathématiques à la retraite. 

Nos compatriotes étaient partis en Iran pendant les vacances de Pâques de 2022 pour visiter le pays et suivre un circuit touristique classique. Ils sont arrêtés en mai 2022 sous des accusations qui seraient liées à des activités d’espionnage de déstabilisation les impliquant dans une tentative de renversement du régime iranien notamment en soutenant les manifestations qui secouaient le pays à l’époque. 

Accusation largement rejetée par notre pays qui considère cette arrestation comme étant politique, arbitraire et sans fondement. C’est pourquoi la France a saisi, notamment, la Cour internationale de justice. Depuis 3 ans, Cécile Kohler et Jacques Paris sont donc otages de la République islamique d’Iran, ils sont détenus séparément à la prison d’Evin au sein d’une section de haute sécurité, la section 209 placée sous le contrôle des services de renseignement. La France et l’Union européenne comme plusieurs organisations des droits de l’homme demandent leur libération. 

Comment pareil cas pour d’autres arrestations arbitraires en Iran comme ailleurs les accusations semblent reposées sur des éléments de preuves contestables, fantaisistes et dignes des méthodes employées par des dictatures et des régimes obscurantistes et c’est aussi de cela que nous débattons aujourd’hui. 

De ce régime iranien qui viole les libertés d’expression, les droits des femmes, les droits des minorités, et qui a systématiquement recours à des tortures et exécutions arbitraires. Pourtant le peuple iranien ne plie pas, les protestations sont souvent déclenchées par des revendications économiques, politiques, sociales ou sociétales mais la réponse du régime est toujours brutale utilisant la torture physique et psychologique et même la peine de mort. 

C’est donc ce pays qui retient nos deux compatriotes en otage et qui les accuse d’espionnage. C’est aussi ce pays dans lequel les femmes sont obligées de porter le voile en public qu’elles soient musulmanes ou non d’ailleurs, et ce qui est l’une des mesures les plus symboliques de cette oppression imposée par le régime islamiste à laquelle de nombreuses femmes ont résisté. Elles ont courageusement combattu et combattent encore le port obligatoire du voile en le retirant publiquement même si ce geste est toujours lourdement réprimé par le régime.  

Les militantes des droits des femmes comme Nasrin Sotoudeh ou Shirin Ebadi ont été persécutées, emprisonnées et contraintes à l’exil. Souvenons-nous aussi de Mahsa Amini cette femme de 22 ans qui voulait juste être libre. Elle est torturée et morte en détention après avoir été arrêtée par la police des mœurs. 

Sa mort a déclenché des manifestations à travers le pays où des femmes mais aussi des hommes ont exigé la liberté, l’égalité des droits et la fin de l’oppression systématique. Ce mouvement a été marqué par des slogans de libération et des actions courageuses comme le retrait du voile en public, nous pensons à toutes ces femmes elles sont nombreuses. 

C’est pourquoi notre Conseil de Paris se doit d’être en soutien à Cécile Kohler et à Jacques Paris et de s’engager dans une position politique et symbolique d’utilité humaine, c’est tout le sens de nos débats d’aujourd’hui. 

Nous devons aussi transmettre un message de fermeté à l’égard du régime iranien pour lui rappeler que nous continuerons à dénoncer toutes ces injustices et à nous mobiliser pour les combattre, et que nous ne lâcherons jamais nos compatriotes. 

Nous devons donc décider de leur attribuer la citoyenneté d’honneur qui est un outil de protection diplomatique et humanitaire pour continuer de leur apporter une visibilité internationale, une protection morale et une légitimité renforcée dans les démarches politiques de mobilisation. 

En les nommant citoyennes et citoyens d’honneur de Paris nous exigeons aussi et surtout leur libération immédiate. Vous l’aurez compris, Madame la Maire, mes chers collègues, notre groupe MoDem et Indépendants votera en faveur de l’attribution de la citoyenneté d’honneur à Cécile Kohler et à Jacques Paris, je vous remercie.

Alexis Govciyan à propos de la place des artisans à Paris

Madame la Maire,

Changer une chaudière, faire réparer une machine à laver, refaire une installation électrique… Peut-être, certains considèrent-ils que ces sujets relèvent trop du quotidien pour être abordés ici. Et pourtant, ils sont au cœur de la vie des Parisiennes et des Parisiens – et donc de nos responsabilités municipales.

Or, il y a le manque criant d’une politique réelle de soutien à l’artisanat parisien.
Les artisans, leurs salariés, leurs apprentis, sont confrontés à une accumulation de freins : accessibilité réduite, manque de stationnement adapté, manque de réseau de recharge à la hauteur des besoins… Résultat : des coûts qui explosent, des clients qui renoncent, des professionnels qui n’interviennent plus à Paris.

Et ce constat dépasse les simples particuliers. Les services de la Ville eux-mêmes ont des difficultés à trouver des artisans acceptant de répondre à leurs cahiers des charges, faute de main-d’œuvre disponible mais aussi face aux difficultés innombrables pour intervenir à Paris.

500 couvreurs manquent aujourd’hui à Paris. 500. Alors même qu’il y a urgence à adapter la ville au changement climatique et à accélérer la rénovation énergétique du bâti parisien.

Alors même que les savoir-faire d’exception des couvreurs-zingueurs font partie, désormais, du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. Merci Delphine BÜRKLI pour cette excellente initiative !

Les artisans du bâtiment ne vont pas bien ; ils sont en ce moment même en train de manifester en bas de l’Hôtel de Ville pour vous alerter sur leur sentiment d’abandon. Car ce sont bien les artisans du bâtiment qui rendront possible l’adaptation de notre bâti au changement climatique. Si nous ne les soutenons pas de manière urgente et concrète, vos grandes déclarations sur la transition écologique resteront ce qu’elles sont trop souvent : de simples effets d’annonce, sans impact réel sur le terrain.

Autre illustration, nous avons constaté hier votre initiative de retirer une délibération concernant la Chambre de métiers et de l’artisanat, pourtant à l’ordre du jour de ce conseil de Paris. Cela est sans doute dû à une absence de concertation et révèle aussi une désinvolture envers ce secteur pourtant vital de notre ville.

Alors, Madame la Maire, avez-vous une véritable politique pour soutenir l’artisanat à Paris ? Quand allez-vous enfin prendre la mesure de l’urgence et bâtir, avec les professionnels, et non sans eux, une stratégie cohérente pour permettre aux artisans de continuer à exercer à Paris ?

 

 

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