Catégorie : Alexis Govciyan (Page 1 of 4)

Alexis Govciyan à propos d’un dépôt de plaque commémorative en hommage à Alfred Nobel (9ème)

Merci Monsieur le Maire, 

Mes chers collègues, Chère Laurence Patrice, 

La délibération que vous nous présentez ce soir vise à honorer Alfred Nobel, figure universelle dont le destin a croisé celui du 9e arrondissement de Paris. Né en 1833 à Stockholm, inventeur et chimiste de génie, Alfred Nobel a marqué l’histoire par ses découvertes, en particulier la dynamite qui a révolutionné les grands travaux d’ingénierie du 19e siècle. Mais sa plus grande invention était d’ordre humaniste. 

En 1895 au 58 rue de la Chaussée d’Antin, dans le 9e, il rédigeait son testament. En effet, c’est dans cet immeuble de la Chaussée d’Antin qu’est né l’idée d’un prix qui depuis plus d’un siècle récompense celles et ceux qui auront rendu à l’humanité les plus grands services. Ce lien n’est pas anodin. Le 9e, cet arrondissement de Paris est depuis toujours un territoire d’invention et de génie. Quartier d’artistes et de savants, il a vu éclore des projets visionnaires et accueilli des figures dont l’œuvre a rayonné bien au-delà de nos frontières. 

En choisissant de signer ce testament décisif, Alfred Nobel inscrit Paris et son 9e arrondissement dans la grande histoire du progrès, de la science et de la paix. Le prix Nobel remis pour la première fois en 1901 a consacré des figures illustres, 76 Parisiens en son lauréat. Leur renommée rejaillit aussi sur ce lieu de mémoire où Alfred Nobel a jeté les bases de cette institution universelle. Il est donc légitime qu’une plaque commémorative soit apposée au 58 rues de la Chaussée d’Antin rappelant que c’est là qu’Alfred Nobel a pris la décision qui a changé la manière dont l’humanité distingue et encourage de savoir la littérature et la paix. 

Alors mes chers collègues, en rendant hommage à Alfred Nobel, nous nous affirmons que le 9e arrondissement est non seulement un quartier d’histoire, mais aussi un territoire de génie et d’inventivité de Paris. Je vous remercie.

Alexis Govciyan à propos du carnet de l’engagement citoyen et associatif

Madame la Maire,

Mesdames, Mes chers collègues, 

Au nom du groupe MoDem et Indépendants, je souhaite remercier le Conseil parisien des associations, pour la présentation de leur travaux ainsi que de leur vœu relatif à la création du dispositif “Carnet de l’engagement citoyen et associatif”. 

En effet, rien n’est plus légitime que de vouloir renforcer le tissu associatif et de faire de l’engagement un atout pour les parcours individuels. Donner de son temps libre est un véritable levier pour la démocratie locale et aujourd’hui plus que jamais, nous devons accompagner, mettre en contact nos concitoyens pour la défense des valeurs d’entraide, d’écoute et d’engagement et pour construire un mieux vivre-ensemble à Paris. 

C’est dans une époque marquée par une abstention grandissante, une exigence essentielle. Et parfois le découragement civique, toute tentative qui viennent à accompagner et valoriser l’individu plutôt que le collectif et la société sont à regarder avec beaucoup d’attention. 

Aussi, toute tentative visant à reconnaître l’engagement citoyen mérite d’être considérée et valorisée, c’est ce que nous pensons avec vous et à vos côtés. 

Ce “carnet de l’engagement” est donc présenté, Madame la Maire, comme une innovation, un outil de valorisation et de reconnaissance du bénévolat et du volontariat à Paris. 

Si l’intention est louable, nous craignons aussi, qu’il ne s’agisse d’un énième exercice de communication de votre majorité, Madame la Maire.  

Je m’explique. Parler de reconnaissance des compétences sans préciser comment celles-ci peuvent être concrètement reconnues par exemple sur le marché de l’emploi, ce serait faire de ce carnet un outil seulement symbolique. 

Aucune garantie sérieuse ne semble être donnée pour que ce carnet soit effectivement reconnu par les entreprises, les grandes associations, les grandes organisations ou les recruteurs, ni même articulé avec les dispositifs existants de certification des acquis de l’expérience ou du compte personnel de formation. Il n’y a rien en tout cas de concret qui vient de cet exercice qui nous est présenté. 

Le vœu indique que le Conseil parisien des associations aura un rôle dans l’expérimentation, l’évaluation, la co-construction du projet. C’est bien évidemment un point positif, indispensable. Mais comment ces citoyens seront-ils réellement accompagnés dans la construction et la valorisation de ce carnet ? Là non plus on a pas de réponse en tout cas pour l’instant. 

Je souhaite aussi souligner que ce carnet qui prendra une forme numérique, aurait pu, aurait dû, interroger les nouvelles formes de participation. En effet, les jeunes de 15 à 34 ans montrent une participation plus active aux engagements associatifs, certes. 

Mais souvent sous des formes plus ponctuelles, plus souples, plus liées au numérique ou aux réseaux sociaux par exemple les ateliers citoyen, consultations en ligne, budgets participatif en ligne etc. Quelle place pensez-vous donner à ces nouvelles réalités de l’engagement dans ce dispositif ? 

Pour conclure, vous m’avez compris, nous ne rejetons pas l’idée du carnet, nous voterons en sa faveur, mais nous ne souhaitons qu’il devienne un énième support de communication municipale sans poids concret et sans réalité concrète. Car ce serait une nouvelle fois là, une occasion manquée. 

En l’état, ce projet reste pour nous une promesse en suspens, et nous serons attentifs à toutes démarches qui seront entreprises dans ce cas. Merci.

Alexis Govciyan à propos du co-living à Paris

Madame la Maire,
Mes chers collègues, 

Ce débat autour du Co-living mérite sans doute plus de nuances qu’il n’en a reçu jusqu’ici. Importé des États-Unis et développé chez nous à partir de 2017, le Co-living existe sans exister. Il n’est pas défini par la loi. Il navigue dans un entre-deux juridique, ni tout à fait colocation, ni résidence étudiante, ni résidence hôtelière. Ce flou a permis les sortes d’opérateurs spécialisés qui exploitent les marges de manœuvre offertes par les différents régimes. Et c’est sans doute là que se loge le problème. 

Comme toutes les innovations immobilières qui émergent dans un bid réglementaire, le Co-living s’installe dans les failles du droit existant et en tire partie. Il fragilise l’offre de logements familiaux classiques lorsqu’il convertit des immeubles entiers en chambre individuelle. Et enfin, il transforme l’habitant en produit financier davantage pensé pour sa rentabilité que pour répondre à une demande sociale réelle. 

Il nous paraît donc nécessaire de mieux encadrer cette pratique avec des règles de droit commun et en évitant que ces compléments de loyers parfois artificiels ne deviennent un prétexte à inflation. Pour autant, la proposition du groupe communiste appelle plusieurs réserves. 

D’abord, si elle a le mérite d’attirer l’attention sur un sujet réel, votre proposition, cher Ian Brossat, se heurte à une limite institutionnelle évidente et vous le savez, le Conseil de Paris n’a pas compétence pour définir le cadre légal du logement. Plaider auprès de l’État pour l’interdiction du Co-living relève davantage de la déclaration de principe de la posture symbolique que de l’action municipale. 

Peut-être est-ce pour cela d’ailleurs que vous n’avez pas jugé utile de prendre contact avec le groupe MoDem et Indépendants pour préparer en amont le contenu de cette niche et échanger avec nous pour avoir peut-être quelques apports qu’on aurait pu formuler pour vous pour votre travail. 

Nous devons donc rappeler ce contexte, le contexte d’un manque criant de logement à Paris qui accueille chaque année des milliers d’étudiants, des jeunes actifs, des travailleurs venus de province ou de l’étranger. Pratiquement tous les intervenants avant moi l’ont précisé. Alors, veut-on vraiment les en dissuader ? La ville ne construit plus et la pénurie s’aggrave d’année en année. 

Ensuite, vouloir bannir simplement cette forme de logement ne nous paraît pas la bonne approche car il existe bel et bien une demande pour ce type d’habitat. Elle émane notamment d’une génération de jeunes actifs qui vivent seuls entre 28 et 35 ans, souvent isolés dans une ville où la solitude progresse hélas à grande vitesse. 

Pour beaucoup, le Co-living représente une manière d’accéder à un logement en ville tout en recréant un cadre de sociabilité. Balayé d’un revers de main, cette réalité sociale serait se priver de comprendre pourquoi cette offre a trouvé un public. Il faut aussi rappeler que le co-living s’est surtout développé dans des projets de reconversion de bureaux en logements. Contribuant donc à augmenter l’offre nette là où Airbnb la réduisait. Le comparer à ce dernier est donc un contresens. 

Quant à la spéculation, il faut aussi rappeler que les investisseurs institutionnels ont déjà les rendements les plus faibles d’Europe autour de 3 %. Ce sont précisément ces investisseurs non spéculateurs, la Caisse des dépôts, Action logement ou encore des assureurs comme Covéa qui ont investi des centaines de millions d’euros dans ces opérations en imposant des loyers encadrés, même là où le PLU ne l’exigeait pas. 

Aussi, plutôt que d’interdire en bloc, il vaut sans doute mieux encourager les projets vertueux par des incitations fiscales, des délais accélérés et une vraie reconnaissance des bonnes pratiques. Le véritable enjeu, c’est donc d’éviter les dérives spéculatives sans nier la demande sociologique à laquelle le Co-living répond. 

En l’intégrant dans le droit commun et en limitant les excès tarifaires, on pourrait prévenir l’effet d’éviction et garantir un meilleur équilibre sur le marché locatif sans pour autant ignorer que certaines évolutions urbaines et sociales rendent ce modèle attractif pour une partie des habitants, c’est une réalité. En conclusion, nous devons reconnaître l’alerte que vous posez, chers collègues, mais nous refusons la facilité de l’interdiction pure et simple. Merci. 

Alexis Govciyan rend hommage à Jacques Martial

Merci Madame la Maire, 

Mes chers collègues,

C’est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris cet été, la disparition de notre cher collègue Jacques Martial, décédé le 13 août dernier et que nous avons accompagné pour son dernier voyage au Père Lachaise. 

Jacques Martial fait partie de ces personnalités nourries de richesses culturelles, territoriales et profondément marquées par les nombreux pays d’Afrique et des Antilles où son père était affecté. 

C’est en Guyane, adolescent, que Jacques Martial découvre le théâtre, art qui deviendra sa vocation. Acteur, metteur en scène, il sera aussi un homme politique engagé notamment à Paris. 

Formé à l’atelier de Sarah Sanders dont il fut l’assistant. Il donne un souffle pédagogique à sa démarche, en animant des stages de formation pour acteurs en étant déjà dans la transmission. 

Tout en mettant en scène plusieurs spectacles, il poursuit sa carrière d’acteur, devenant, vous l’avez rappelé, un visage familier pour le grand public, notamment dans la série Navarro où il incarnait Bain-Marie.

Jacques Martial, c’est aussi l’action citoyenne ! Engagé, honnête homme au sens des Lumières, il savait conjuguer les mots culture et citoyenneté pour faire rayonner la diversité et l’histoire des Outre-mer dans notre capitale. 

Nommé, ça a été rappelé également président de la Villette par Jacques Chirac en 2006, il a été le premier dirigeant noir à la tête d’une grande institution culturelle parisienne.

Élu conseiller de Paris en 2020, adjoint à la Maire, chargé des Outre-mer en 2022, Jacques Martial s’est battu pour défendre les Parisiens ultramarins, soutenir leurs associations, coopérer avec les collectivités ultramarines et porter la mémoire de leurs luttes et de leurs figures emblématiques dans l’espace public parisien.

Grâce à lui, Paris a vu naître le jardin et la statue Solitude, héroïne emblématique de la lutte contre l’esclavagisme et pour la défense des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. Il a aussi œuvré pour la dénomination du jardin Toussaint Louverture, ainsi que celle de la statue de Paulette Nardal, fidèle en cela à ses valeurs de transmission.

Son combat était, en effet, celui de la Mémoire en partage, toujours avec la même exigence d’humanité et d’universalité. Son engagement l’a d’ailleurs conduit à de hautes responsabilités comme la présidence de Mémorial ACTe, le musée de l’esclavage de Pointe-à-Pitre. 

En dernier, il était membre du comité de pilotage du Mémorial national des victimes de l’esclavage où il représentait notre collectivité aux côtés notamment du CM98, le Comité marche du 23 mai 1998 dont je salue les dirigeants et militants pour tous leurs engagements mémoriels. 

Il a aussi été à l’origine d’initiatives culturelles fortes, vous l’avez rappelé, comme la si symbolique Nuit Blanche d’Outre-mer. On se souviendra du magnifique feu d’artifice du 14 juillet, en préambule à des Jeux olympiques historiques où les Outre-Mer avaient été mis à l’honneur.    

Pour toute son œuvre et sa vie citoyenne, il était nommé Chevalier de la Légion d’honneur en 2006, puis promu officier des Arts et Lettres en 2015. 

Au nom du groupe MoDem et Indépendants, je souhaite adresser à son époux, à sa famille, à ses proches et à ses amis, nos plus sincères condoléances. Jacques Martial, homme accompli, laisse une empreinte indélébile dans le cœur de Paris. 

Sa gentillesse et sa générosité d’âme, comme son héritage et sa place parmi nous dans ce Conseil, nous invitent à poursuivre son combat avec la même exigence dans la transmission et la même détermination dans l’action. 

Alexis Govciyan à propos de la dénomination de la place Garbis Aprikian (9e)

Madame la Maire, 

Chère Laurence Patrice, Chers collègues, 

Nous examinons aujourd’hui une délibération qui donne corps à un vœu voté lors du Conseil de Paris de novembre dernier. Celle de dédier un lieu du 9e arrondissement de Paris à la mémoire de monsieur Garbis Aprikian, compositeur et chef de chœur franco-arménien, disparu en octobre 2024 au lendemain de ses 98 ans. 

À travers cette dénomination, il s’agit de rendre hommage à une personnalité d’exception, une figure discrète mais majeure dont la vie et l’œuvre ont tissé un lien singulier entre les cultures, entre les traditions liturgiques arméniennes et les canons de la musique occidentale. Né à Alexandrie en 1926, le futur maestro a grandi au sein de la communauté arménienne où le champ sacré devient très tôt une seconde langue. Son destin artistique se dessine dès l’adolescence à l’ombre des grandes figures de l’opéra italien grâce à un maître formé par Mascagni. 

Sa première œuvre, l’Hirondelle, dit bien cette vocation précoce de porter la voix et l’exil au plus haut. Arrivé à Paris en 1953, boursier, il intègre les grandes institutions de la vie musicale française. Il y reçoit l’enseignement rigoureux de Tony Aubin, de Simone Plé-Caussade et surtout d’Olivier Messiaen, dont il suit les cours d’esthétique musical au conservatoire national supérieur. 

C’est à Paris qu’il compose, dirige et transmet sans relâche pendant plus de 60 ans. Chef des cœurs mixtes Sipan Komitas qu’il dirige pendant plus d’un demi-siècle, Garbis Aprikian s’est imposé comme un ambassadeur infatigable de la musique arménienne qu’il a fait rayonner à travers toute l’Europe de Munich à Venise en passant par Genève et Amsterdam. 

Sa démarche artistique n’a jamais été le repli, mais au contraire le dialogue des cultures, alliance des mélodies européennes et de la diaspora. Parmi ces œuvres marquantes, citons notamment la la naissance de David de Sassoun, inspiré de l’épopée arménienne. Homme de paix et de transmission, Monsieur Aprikian a consacré sa vie à la création, au partage, à l’harmonie, au sens musical, comme essence comme au sens citoyen du terme. 

En 1991, juste après la chute de l’URSS et l’indépendance de la République d’Arménie, il est invité par les plus hautes autorités du pays à s’y produire pour la première fois. Une reconnaissance forte, à la fois symbolique et artistique pour un compositeur longtemps ancré, connu et reconnu en diaspora. 

Ces talents ont été salués par de nombreuses distinctions dont le titre de commandeur dans l’ordre des arts et des lettres en 2021. Afin d’honorer sa mémoire et son héritage en lien étroit avec ses enfants Ara Aprikian et Gorune Aprikian et avec vous chère Laurence Patrice, le choix de la place large et arborée à l’angle des rues de Maubeuge et d’Abbeville et à quelques maîtres de l’Église Saint-Vincent de Paul où il a donné son concert d’adieux, s’est imposé avec justesse. 

Dans cette période où la mémoire et le dialogue doivent être des piliers donnés à un lieu du 9e arrondissement de Paris, le nom de Garbis Aprikian c’est réaffirmer l’importance du travail de mémoire, de la transmission du partage de culture et de la fidélité aux racines sans renier l’universel. Vous l’aurez compris aujourd’hui nous sommes heureux et satisfaits de l’examen et du vote en faveur de cette délibération.

Alexis Govciyan à propos des droits de terrasse estivale des cafés solidaires

Ce deuxième vœu est aussi présenté par Delphine Bürkli, maire du 9e arrondissement et le groupe Modem et Indépendants. 

Je souhaite aujourd’hui attirer votre attention sur une incohérence du règlement des terrasses et étalages parisiens. Dans sa version actuelle, il exclut de facto les associations qui exploitent des cafés solidaires à but non lucratif de la possibilité de bénéficier d’une terrasse estivale. Et pourtant, ces structures souvent portées par des habitants, des collectifs, des bénévoles jouent un rôle essentiel dans notre tissu social de nos quartiers. 

Elles créent du lien, elles luttent contre l’isolement, elles accueillent des publics précaires, elles offrent des lieux de respiration. Elles participent à l’animation locale avec des charges d’exploitation et des contributions fiscales comme la CFE comparable à celle des établissements commerciaux. 

Donc les priver d’un espace extérieur en été, c’est les pénaliser doublement : en visibilité, en fréquentation, en revenu. Alors même que ces terrasses pourraient renforcer leur mission sociale dans un cadre maîtrisé. 

C’est pourquoi nous émettons un vœu simple et juste, pour que les cafés solidaires puissent déposer une demande de terrasse estivale au même titre que tout acteur économique local et qu’il soit exonéré de droits de terrasse en reconnaissance de leur mission d’intérêt général que la ville de Paris d’y soutenir à travers ses engagements en faveur de l’économie sociale et solidaire. 

Ce que nous demandons est une forme de cohérence entre les discours et les actes et une juste reconnaissance de la place des cafés solidaires associatifs dans l’espace public parisien. Je vous remercie.

Alexis Govciyan à propos de l’extension d’ouverture des terrasses estivales de 22H à 23H

Merci Monsieur le Maire,

Chers collègues, 

Ce vœu est présenté par Delphine Bürkli, maire du 9e arrondissement ainsi que l’ensemble du groupe MoDem et Indépendants. 

Nous avons découvert par voie de presse le 6 juin dernier l’annonce de l’extension des horaires d’ouverture des terrasses estivales jusqu’à 23h du 21 juin au 14 septembre 2025. 

Une décision unilatérale prise sans concertation préalable avec les maires d’arrondissement et qui soulève de nombreuses inquiétudes. Dans le 9e arrondissement, nous avons toujours défendu un équilibre entre dynamisme économique et qualité de vie des riverains. 

Nous savons pouvoir compter sur une majorité de restaurateurs responsables, mais aussi sur une minorité d’établissements récidivistes qui exploitent l’espace public en infraction malgré les verbalisations répétées dans un contexte sous-effectif chronique de la police municipale. 

Le bruit est aujourd’hui l’une des premières causes de souffrance urbaine et la multiplication des nuisances nocturnes mine la confiance des habitants dans la capacité de la ville à faire respecter les règles. C’est pourquoi nous émettons ce vœux pour que la ville renonce à cette extension d’horaire sans garde fou. 

Que la ville engage enfin une concertation avec les maires d’arrondissement pour qu’elle renforce les procédures de retrait des terrasses abusives et pour qu’un véritable plan de contrôle et de tranquillité publique soit déployé en lien avec les services concernés avec des effectifs policiers renforcés en soirée et une transparence mensuelle des verbalisations. 

Paris mérite mieux que ces décisions prises à la hâte et Paris mérite une gouvernance locale respectueuse, ferme et équilibrée. Je vous remercie.

Alexis Govciyan à propos d’une subvention à l’association Santé Arménie pour une aide d’urgence

Merci Monsieur le Maire, 

Chers collègues,

Cette délibération a pour objet d’accorder une subvention de 35 000 € à l’association Santé Arménie pour une aide d’urgence destinée au développement et au fonctionnement du centre de rééducation et de réadaptation pour enfants en Arménie à Goris. 

Je souhaite saluer toutes celles et tous ceux engagés au sein de Santé Arménie qui rassemblent plusieurs organisations du monde franco-arménien de la santé et dispose de plusieurs centaines de bénévoles, professeurs d’université et praticiens hospitaliers, médecins, chirurgiens. 

Santé Arménie est une institution très investie en Arménie comme elle n’était dans le Haut-Karabakh avant la tragédie qu’a vécu le peuple arménien. Tragédie que nous avons suivi de près ici et qui nous a conduit collectivement, chers collègues, de manière unanime à leur réaffirmer notre soutien et notre mobilisation. 

Dans ce cadre, nous avions notamment soutenu Santé Arménie pour son projet humanitaire relatif à la prise en charge psychosociale des blessés de guerre, de leurs familles et plus généralement des populations civiles du Haut-Karabakh. 

Toute cette activité s’inscrit dans le contexte actuel de disparition juridique et ethnique inacceptable, subi par les Arméniens du Haut-Karabakh après qu’ils aient fait l’objet de multiples agressions. 

Une guerre dite des 44 jours déclenchée par l’Azerbaïdjan qui avait démarré en septembre 2020 et aussi après avoir été coupée du reste du monde par les agressions et blocages Azéri et enfin la catastrophe humanitaire et territoriale que les 120 000 Arméniens ont en effet subi. 

C’est aussi dans ce contexte que notre Conseil de Paris vient régulièrement en soutien auprès de nos concitoyens français d’origine arménienne et leurs organisations représenté par le CCAF, le Conseil de coordination des organisations arméniennes de France, que chacun connaît dans cet hémicycle. 

Toutes ces institutions agissent ensemble dans les domaines politiques, culturels, social, humanitaires, de jeunesse et aussi avec un axe majeur de santé. C’était le cas au moment de l’indépendance de l’Arménie en 1991, de la guerre et des massacres Azéri contre les populations du Haut-Karabakh jusqu’en 1994 et depuis lors avec l’Union générale arménienne de bienfaisance, l’UGAB, avec l’Union médicale arménienne de France, l’UMAF, mais aussi depuis septembre 2020 avec notamment Santé Arménie. 

Aussi, cette délibération au profit des actions de santé Arménie est importante et mérite notre attention. Le budget que nous allons allouer peut sembler nettement insuffisant par rapport aux enjeux et aux moyens nécessaires. Il est en effet. Mais il nous faut considérer ce soutien comme un engagement politique, celui de Paris, et de s’inscrire dans le cadre plus global de toutes les décisions que nous avons collectivement prises, ici, dans cette assemblée. Notre groupe MoDem Indépendants votera bien évidemment en faveur de cette délibération en émettant le souhait que Santé Arménie puisse développer et amplifier ses interventions en Arménie et espérons le bientôt à nouveau dans le Haut-Karabakh. 

Je vous remercie. 

Alexis Govciyan à propos de l’octroi de subventions à l’ambassade de Turquie

Merci Monsieur le Maire, 

Mes chers collègues,

Je vais être très rapide et ne pas forcément intervenir sur le fond de la délibération et l’ensemble des dossiers concernés puisque nous n’avons pas au sein de notre groupe MoDem et Indépendants de problèmes particuliers sur tel ou tel dossier et nous suivons avec attention ces projets d’animation au titre des temps d’activité périscolaires. 

Je souhaite néanmoins appeler votre attention et l’attention de notre conseil sur une certaine anomalie que nous avons rencontré en lisant ces dossiers notamment les annexes et deux dossiers qui sont concernés par l’ambassade de Turquie qui serait celle qui organise une convention avec notre collectivité. Que je sache, une collectivité ne pourrait intervenir avec un dossier auprès d’une ambassade étrangère, quel que soit d’ailleurs ses qualités ou ses défauts. Et c’est la première question que je souhaite poser à Monsieur le Premier adjoint : comment se fait-il qu’on puisse faire acte de candidature lorsqu’on a une ambassade et comment notre collectivité, la Ville de Paris puisse accepter une telle candidature et décide d’attribuer une subvention donc dans le cadre de deux écoles qui sont dans le 20e arrondissement ? 

En effet, c’est une première question, une deuxième qui est encore beaucoup plus globale et je pense que sur cette question, nous sommes tous d’accord puisque ça a été le sens du dernier vote que nous avions fait collectivement pour le maire d’Istanbul qui avait été emprisonné auquel nous avions attribué Monsieur le Maire la citoyenneté d’honneur donc à Ekrem İmamoğlu. 

Et puis je souhaite juste rappeler dans ce cadre que nous avions lu collectivement ce qui était écrit dans l’exposé des motifs pour l’attribution de cette citoyenneté d’honneur. L’arrestation du maire d’Istanbul marque clairement la volonté du gouvernement turc d’éviter par tous les moyens la possibilité d’une alternance démocratique. Elle est une tentative d’intimidation de l’opposition et une atteinte au principe de libre administration des collectivités locales qui doit voir se mobiliser tous les démocrates attachés au respect de l’État de droit dans un pays qui est par ailleurs membre du Conseil de l’Europe. 

Donc lorsqu’on parle de ce pays qui agit de la sorte en tous les cas de ce régime non pas forcément son peuple lorsqu’on parle avec ces termes attribuer par ailleurs aux représentants de ce même régime, c’est-à-dire à l’ambassade de Turquie, une subvention pour qu’ils viennent accompagner nos enfants, nos élèves dans les écoles parisiennes pose questions. Et je souhaite pour cela attirer votre attention sur la nécessité de corriger cette anomalie. Je vous remercie. 

Alexis Govciyan à propos du bleu budgétaire Politique de la Ville 2024

Mes chers collègues, Nous examinons aujourd’hui le bleu budgétaire consacré à la politique de la ville affichant près de 476 millions d’euros en 2024 pour nos quartiers populaires. 

Cet engagement financier est évidemment nécessaire dans une ville où les fractures sociales et territoriales demeurent profondes. Pour autant, l’essentiel réside dans l’efficacité réelle de chaque euro dépensé, dans la capacité de la ville à répondre aux besoins concrets des habitants de chaque quartier. Or, force de constater que le fléchage budgétaire actuel ne permet pas de distinguer les priorités selon les besoins spécifiques de chaque quartier. 

Nous sommes face à un budget empilé sur des logiques administratives, direction par direction, sans pilotage fin, sans priorisation des territoires et sans croisement des données de santé publique d’accès à l’emploi de précarité ou de facture numérique. Concrètement, un quartier où l’isolement des seniors et des majeurs n’aura pas de réponse adaptée. Un autre le taux de chômage des jeunes explose n’aura pas de réponse spécifique ou encore des dispositifs comme ceux de l’apprentissage et de la formation ne seront pas pris en compte. Cela n’est plus acceptable. 

Cette approche budgétaire généraliste qui répartit des crédits par tuyau administratif de manière technocratique sans tenir compte des urgences et des besoins locaux montre aujourd’hui ses limites. Elle empêche de répondre efficacement à la diversité des situations que connaissent nos 21 quartiers prioritaires répartis dans neuf arrondissements. La politique de la ville ne peut pas être une simple ligne budgétaire. Elle doit être une politique publique transversale et renforcée. Elle ne peut pas se contenter d’un fléchage administratif. Elle doit s’appuyer sur une lecture fine des besoins locaux, des attentes des habitants et des priorités qui doivent être hiérarchisées. 

Nous en avons assez des grands plans qui s’empilent sans cohérence et qui font office d’affichage budgétaire sans que les urgences concrètes continuent à persister dans nos quartiers populaires. Dans le même temps, nous le rappelons, cette politique se déploie dans un cadre budgétaire plombé par une dette municipale dépassant de 9 milliards d’euros. Or, à force de tout financer sans hiérarchisation, la Ville de Paris met en péril sa capacité à maintenir des actions durables dans les quartiers populaires. 

Nous proposons donc que la ville engage un véritable audit de besoins par quartier partagé avec les habitants, les associations de terrain et les acteurs locaux pour hiérarchiser quartier par quartier les priorités d’action. Nous parlons d’un véritable audit de besoins et non de ce que vous appelez les consultations dans les arrondissements concernés tel que précisé dans le bleu budgétaire que vous nous présentez et qui s’appuie apparemment sur une moyenne de 166 questionnaires par arrondissement.  

Cela ne nous paraît pas adapté ni suffisant pour prétendre connaître ce qui relève du terrain et du travail de proximité. C’est la raison de notre demande insistante de nos dites de besoins. Si nous voulons que la politique de la ville soit utile, qu’elle permette réellement de réduire les inégalités et d’améliorer la vie des habitants, nous devons changer de méthode. Passer d’une approche administrative, technocratique à une approche de terrain, une approche qualitative, ciblée, lisible et partagée. Le temps des effets d’annonce doit se terminer, seule l’action utile doit enfin commencer. En tout cas, nous sommes prêts à travailler dans ce cadre. Je vous remercie.

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