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Béatrice Lecouturier à propos du plan parisien de santé environnementale

Madame la Maire,

Mes chers collègues,

La santé environnementale à Paris est un sujet crucial compte tenu de la densité de la population et des défis écologiques auxquels doit faire face notre capitale. Nous le savons, plusieurs facteurs extérieurs influencent la santé des Parisiennes et des Parisiens.

Je veux parler notamment du bruit, de la pollution de l’air interne et externe, de la place des espaces verts ou encore de la pollution lumineuse. Le  deuxième Plan parisien de santé reflète une volonté louable de la Ville de Paris à intégrer la santé dans toutes les politiques publiques comme le recommande l’OMS.

Les populations les plus fragiles, je veux parler des enfants, des personnes âgées, des habitants des quartiers populaires sont bien identifiées dans les actions à mener pour les protéger.

Mais les objectifs fixés dans ce plan sont toujours trop vagues, peu mesurables, flous sur leur financement qui laisse à penser que leur évaluation et leur efficacité sera difficile à faire. Il est crucial de mettre en place des indicateurs clairs pour évaluer l’impact des actions mises en place.

J’aimerais faire un focus sur le bruit à Paris, véritable fléau qui ne fait que s’aggraver.

81% des Parisiens se disent lésés par le bruit soit 5 points de plus par rapport à 2016. Deuxième source de morbidité selon l’OMS, le bruit et ses impacts sur la santé de nos concitoyens doit être une priorité absolue. 

Pour mémoire, les normes européennes indiquent ne pas dépasser les 40 décibels.  À Paris, 20% des Parisiens victimes du bruit sont exposés à plus de 55 décibels, et dans le centre de Paris, c’est 50% de la population qui est exposée à ce taux de 55 décibels la nuit. 

D’ailleurs je suis dérangé par le bruit qui est à ma gauche. (interruption de la présidente de séance.) 

Cette surexposition au bruit des riverains dans les quartiers festifs comme le Marais ou Pigalle est bien identifiée dans le deuxième plan de santé que vous nous présentez aujourd’hui. Elle pose bien évidemment la question de la gestion des terrasses à Paris.

Or jusqu’à présent la volonté de la Mairie de Paris à faire respecter la réglementation est bien timide. Car si les terrasses estivales sont appréciées des Parisiens, la tranquillité et la santé des riverains doivent aussi être respectées. Et c’est bien à la ville de Paris que revient ce devoir qu’elle ne fait pas ou insuffisamment.

C’est par la concertation entre les différents acteurs du secteur, par une action de la police municipale et des sanctions administratives en cas de récidives qu’une véritable gestion des terrasses se fera. Ce n’est pas le tout laisser faire qui doit être la solution.

Pour lutter contre le bruit sur le périphérique, c’est le changement de revêtement de la chaussée, la construction de murs anti-bruit et la lutte contre les embouteillages qui amoindrira des nuisances sonores pour les riverains qui habitent à proximité de cette voie fréquentée par plus d’un million de véhicules par jour. 

Quant à la ZTL, vous ne faites que reporter le bruit sans vous attaquer aux causes réelles. Votre approche entraîne la congestion d’autres axes déjà très fréquentés augmentant ainsi le bruit et la pollution de l’air.

Un sujet qui exaspère aussi les Parisiens c’est aussi un bruit incessant des chantiers sans fin de la voirie parisienne. Nous ne revenons pas évidemment sur la nécessité de ces chantiers, mais sur leur mauvaise gestion de phasages et les nuisances sonores qu’ils génèrent sans aucun contrôle.

La santé environnementale des enfants est primordiale et la présence d’amiante dans les écoles, est un problème de santé publique qui exige une réponse à la hauteur des enjeux encourus. Rappelons qu’à Paris 70%, 70% des écoles parisiennes contiennent encore de l’amiante bien qu’elle soit interdite depuis 1997 compte tenu de sa dangerosité.

Notre groupe MoDem avait demandé un état des lieux précis de chaque établissement ainsi qu’un calendrier des travaux de désamiantage, or cette demande avait été rejetée par l’Exécutif. 

Alors les Parisiens ont besoin de transparence. Ce nouveau plan de santé sera, nous l’espérons, l’occasion de les informer sur la santé de leurs enfants dans les écoles.  

Notre groupe Modem a toujours été force de propositions sur les questions de santé environnementale. Elles n’ont que trop peu attiré votre attention. Aujourd’hui, la santé physique et mentale des Parisiens ne va pas bien. Il serait temps de prendre la mesure de l’urgence. Nous serons attentifs à ce que ce plan y réponde. 

Je vous remercie.  

Béatrice Lecouturier rend hommage à Thomas Lauret

Madame la Maire,

Mes chers collègues,

Nous avons tous été saisis d’effroi, ce 24 septembre lorsque nous avons appris le décès brutal de Thomas Lauret à 53 ans. 

Saisis d’effroi car Thomas Lauret faisait partie de ces êtres sympathiques, empathiques et authentiques au-delà des clivages politiques qui nous séparent.

Saisis d’effroi car ce grand gaillard arpentait souvent le 16è arrondissement, sportif et en pleine forme.

Il était originaire de Montpellier et c’était tout le soleil du Sud qui éclairait son sourire.

C’était aussi cette chaleur humaine qu’il savait transmettre par son écoute ou son désir de convaincre. 

Car son engagement qu’il soit politique, professionnel, associatif ou amical, son engagement était total. 

Brillant étudiant, il fut diplômé de Sciences po, à Paris puis a intégré l’école des Hautes études de santé publique (l’EHESP). Thomas Lauret est alors nommé dans le corps national des directeurs d’hôpitaux. Il mène sa carrière dans la direction de plusieurs établissements de l’APHP, où il était un directeur reconnu et apprécié pour ses qualités de manager, son intelligence vive et sa curiosité toujours aiguisée.

En 2021, il est nommé Directeur général d’UNIVI santé regroupant la Porte Verte à Versailles et d’autres établissements de santé dans le sud de la France.

Sa trajectoire politique a été également rapide où il a été élu comme conseiller d’arrondissement Parti socialiste en 2008 dans le 16è arrondissement puis devenu Conseiller de Paris de 2014 à 2020. 

Et il en fallait du courage pour être opposant socialiste dans les conseils d’arrondissement dans le 16ème face à un redoutable député maire qu’était Claude Goasguen.

Mais Thomas Lauret a toujours défendu ses idées avec opiniâtreté et patience.

En 2017, il choisit de quitter le PS et crée avec Julien Bargeton, ancien adjoint aux finances à la ville de Paris,  le groupe macroniste démocrate et indépendant au conseil de Paris.

C’était tout ça Thomas Lauret. Le vrai sens de l’engagement, du service public, de la volonté de faire bouger les choses et les lignes.

Alors, notre groupe Modem et Indépendants pense à sa femme, à ses enfants et à tous ses amis qui le pleurent. Nous leur adressons nos sincères condoléances et nos affectueuses pensées. 

Je vous remercie. 

Béatrice Lecouturier à propos du bilan du Plan Lire à Paris 2018-2022

Merci Madame la Maire,

Madame la Maire,

Chère Carine Rolland,

Mes chers collègues,

En 2018, un plan lecture audacieux et intéressant dans ses perspectives proposées nous était présenté, et, pardon de le dire, aujourd’hui je ne retrouve dans le bilan ni l’élan, ni l’envie qu’avait suscité ce plan Lecture.

C’est un bilan assez terne pour les bibliothèques, sans révolution ni ambition pour ramener les lecteurs, et notamment les jeunes lecteurs, vers les livres.

Et lorsqu’on connait les chiffres effectivement inquiétants chez les jeunes lecteurs justement, nous étions en droit d’attendre un bilan bien plus ambitieux.

Car les chiffres sont là : 1 jeune sur 3, 1 jeune sur 3, de 16 à 19 ans ne lit plus du tout dans le cadre de ses loisirs et ils passent 10 fois plus de temps sur les écrans plutôt que de lire des livres selon la dernière étude du Centre national du livre de 2024.

Lire doit être pourtant une fête et si vous voulez attirer les jeunes vers la culture et la lecture, il faut susciter chez eux une véritable désir de découvrir les trésors qu’apporte la lecture, les transporter dans des mondes imaginaires dans lesquels seule la lecture peut vous transporter en témoigne d’ailleurs l’envol des ventes de livres du comte de Monte Cristo après le succès de son adaptation au cinéma.

La concurrence avec les écrans est lourde. Il faut être beaucoup plus volontaristes et imaginatifs pour attirer les jeunes générations vers les livres.

Si les jeunes élèves de maternelle ou de primaire sont encore assidus à la lecture de par leur environnement familial ou scolaire, les chiffres s’effondrent avec les collégiens et les lycéens. Il y a donc un véritable chantier à aborder dans notre ville pour que les bibliothèques et médiathèques soient ultra-connectées pour attirer tous ces adolescents vers la lecture. 

Les  temps de lecture collective partagée au travers de clubs et de cafés lecture, ou encore le développement de séjours littéraires comme le suggère le vœu de l’Assemblée citoyenne de Mars 2023 sont des idées à développer pour une véritable politique de la lecture à Paris.Les bibliothèques pourraient devenir aussi des lieux de culture et de connaissances après les cours des collèges, des occasions de discuter avec des auteurs en résidence dans les bibliothèques

Ce ne sont pas les idées qui manquent, mais malheureusement de tout cela, votre bilan n’en parle pas.

Autre sujet que nous défendons depuis la précédente mandature,  l’amplitude des horaires d’ouverture des bibliothèques parisiennes  qui n’est pas assez étendue. Les bibliothèques doivent s’adapter au rythme de la vie des Parisiens. Un rythme et des habitudes qui ont radicalement évolué depuis 6 ans. Comment accepter que seules 10 bibliothèques soient ouvertes le dimanche sur les 60 que compte la ville de Paris ? Pourtant, ces ouvertures dominicales sont la clé pour accéder à la lecture, à la lecture notamment des familles qui les plébiscitent.

Car nous le savons tous, le goût de la lecture vient dès les premières années avec les histoires lues avec ses parents. Pouvez-vous nous préciser Madame la Maire, ou Madame l’adjointe, si un calendrier de nouvelles ouvertures de bibliothèques le dimanche est en cours ?

Le manque d’harmonisation des horaires d’ouverture et de fermeture est aussi un obstacle à un accès facile de ces lieux de culture. Là encore, pouvez-vous nous dire s’il existe des pistes d’un alignement  des horaires des bibliothèques parisiennes ?

Comme vous le savez, faciliter la vie des personnes porteuses d’un handicap à Paris est pour notre groupe MoDem une constante. C’est dans cet esprit que nous avions fait adopter un vœu voté à l’unanimité sur  l’instauration d’heures calmes dans certains lieux publics. Les bibliothèques sont l’endroit idéal pour les personnes atteintes d’un trouble autistique pour leur offrir un moment privilégié. 

Pouvez-vous nous faire un retour de cette expérimentation dans les bibliothèques et nous exposer quels ont été les moyens mis en place pour que ce dispositif fonctionne ?L’innovation c’est aussi choisir des livres dans son arrondissement et pouvoir les déposer dans un arrondissement où l’on travaille. Pourquoi ne pas faire une expérimentation au niveau de 2 ou 3 arrondissements ?

Faire sortir les livres hors des bibliothèques pour aller au devant des publics les plus défavorisés par la mise en place de boîtes à livres dans des lieux de passage publics, pourquoi pas à proximité des abris bus, des galeries commerciales, des gares, ça aussi c’est favoriser l’envie de prendre un livre et de le lire. 

Bref, tout faire pour susciter un désir d’ouvrir un livre plutôt que de se plonger dans un écran de smartphone.

Enfin, un article du Parisien nous a alertés sur les bibliothèques qui étaient priées de prioriser leurs dépenses d’acquisitions de livres, CD et DVD. Il serait dommage que la culture fasse les frais des finances de la ville de Paris qui partent à la dérive. Vous nous avez précisé mercredi en question d’actualité que ce n’était pas le cas. Nous verrons donc dans les bibliothèques si c’est bien le cas et si les derniers livres  parus, surtout dans cette période littéraire riche, sont bien présentés sur les présentoirs de nos bibliothèques.

Alors soyons, soyez plus audacieux dans votre volonté de mettre en œuvre un vrai plan innovant pour la lecture à Paris, un plan qui donne envie, un plan qui ne soit pas plan-plan comme le bilan que vous nous présentez aujourd’hui.

Je vous remercie.

Béatrice Lecouturier à propos du droit à une alimentation seine et durable pour tous

Alors qu’environ 16 % de la population française se trouve en situation de précarité alimentaire et doit parfois sauter des repas faute de ressources suffisantes, l’accès à des produits frais, de saison, locaux et abordables demeure difficile, malgré le doublement de l’aide alimentaire au cours des trois dernières années.

Il est donc urgent de favoriser des choix alimentaires plus sains pour protéger la santé de tous, tout en veillant à les rendre accessibles à tous. C’est d’ailleurs l’objectif des réformes dans la restauration collective, renforcées par la loi Climat et Résilience, ainsi que l’importance accordée à l’éducation alimentaire, qui vise à inculquer dès le plus jeune âge de bonnes habitudes alimentaires.

La délibération qui nous est soumise aujourd’hui à notre Conseil va dans le bon sens. Elle propose un soutien financier à diverses actions pour permettre à tous et à toutes un accès à l’alimentation durable.

À de nombreuses reprises, notre groupe MoDem avait eu l’occasion d’ailleurs de s’exprimer sur la question de la précarité étudiante et le projet « garantie étudiante » soutenu dans cette délibération mérite d’être soulevé. La mise à disposition d’une carte prépayée, abondée à hauteur de 100€, utilisables dans des commerces d’alimentations durables pré-sélectionnés est une bonne chose. À ce titre, je tiens à rappeler que nous avions déjà, maintes fois, demandé de définir un plan d’actions, de manière coordonnée avec tous les arrondissements, pour faciliter notamment l’implantation d’épiceries solidaires ou de distributions alimentaires dans des lieux connus de tous et d’accès faciles. Par ailleurs l’amélioration de l’information des étudiants sur les dispositifs qui seront mis en œuvre ne doit pas être négligée.

En parallèle à la garantie étudiante, une caisse alimentaire solidaire sera également mise en place, ce qui est une très bonne chose aussi.

Nous nous interrogeons pourtant sur une chose : sur le complément de financement qui devra être apporté si certains membres du dispositif ne peuvent plus cotiser. Cela risquerait de compromettre l’efficacité des efforts déployés par les autres cotisants. Et si tel était le cas, il faudra nécessairement envisager une dépendance financière accrue du dispositif à l’égard de la Ville de Paris pour combler les déficits.

Voilà. Donc pour conclure, je souhaite réaffirmer qu’ au-delà de l’accès à une alimentation saine pour les publics les plus précaires, il faut également veiller à ce que tous les Parisiens aient accès à une alimentation durable.

Je vous remercie.

 

Béatrice Lecouturier à propos de la dénomination de l’avenue Hubert Germain dans le 16e arr.

Merci Monsieur le Maire.

Monsieur le Maire, mes chers collègues,

Bien évidemment, le choix dans cette délibération, ne se pose pas entre, d’un côté, Hubert Germain grand résistant qui incarne des valeurs de résistance, de courage et de patriotisme et, de l’autre, le général Bugeaud où son rôle dans la colonisation de l’Algérie est controversé, notamment en raison des méthodes brutales qu’il a employées. Évidemment notre groupe Modem choisit Hubert Germain.

Mais les choses ne sont pas si simples et le changement de dénomination d’une rue publique est toujours un acte politique bien plus complexe qu’un simple remplacement de plaque de rue.

Essayer de toujours vouloir cacher, effacer, oublier à jamais ce qui dérange n’est pas, à notre sens, la solution. La culture de l’annulation est une négation et le refus de l’histoire. L’histoire n’est pas binaire. Refuser dans le passé ce qui gêne notre présent est dangereux et ouvre la porte à des pratiques que nous rejetons avec force.

Oui, c’est une évidence; notre histoire comporte ses parts d’ombre et de ténèbres qu’il nous convient d’assumer. Notre groupe Modem préfère les affronter en expliquant, en faisant réfléchir nos concitoyens de manière apaisée sur ces sujets devenus brûlants comme celui de la colonisation. La commission de toponymie recommande d’ailleurs de faire de la pédagogie sur les noms existants.

Mais profitons de cette délibération qui propose de changer la dénomination de l’avenue pour faire, si vous le voulez bien, un pas en arrière et nous replonger dans le contexte d’une époque.

Le général Bugeaud est nommé gouverneur de l’Algérie en 1840 pour achever sa colonisation commencée en 1830 par Charles X. Il lance une véritable conquête du pays qui se traduit par des massacres, des rapts de femmes et d’enfants, par des spoliations de terres ou encore par ces terribles enfumades.

Tocqueville écrivait en 1841 dans son ouvrage Travail sur l’Algérie : « Je crois que le droit de la guerre nous autorise à ravager le pays ». A l’époque, la fin justifie les moyens et les gouvernants se donnent bonne conscience en inventant le mythe des civilisations dites « supérieures » venues tirer vers le haut les civilisations dites « inférieures ». Et on oublie trop souvent que des Jules Ferry, des Ernest Renan, ont théorisé eux-aussi la raciologie, la différenciation qualitative entre les races.

Ces mots n’excusent en rien la barbarie perpétrée par le Général Bugeaud et ses troupes. Mais il est important aussi de recontextualiser ces événements d’une colonisation en Algérie qui a été violente.

Alors lire l’histoire de la colonisation de 1841 avec nos yeux de citoyens éclairés de 2024 doit nous interroger. Oui ces crimes sont odieux, oui un peuple a souffert sous le joug de militaires ou de colons violents. Oui il faut les reconnaitre, et oui il faut demander pardon à ceux qui en ont été les victimes. Mais oui, cela fait aussi partie de notre histoire de France.

Débaptiser les rues crée une rupture dans les mémoires collectives. Leurs noms forment une histoire dans notre ville élaborée sur des dizaines d’années, qui permet de comprendre l’évolution et les contradictions de l’Histoire. Effacer ces traces trop brutalement serait imposer une histoire officielle, au risque de créer des non-dits et des tabous.

Il est vrai que seuls quatre changements de dénominations de rues ont eu lieu depuis 2001 ce qui prouve le caractère exceptionnel de cette démarche. Et nous serons attentifs à la pérennité de cet esprit d’exception.

Permettez-moi à ce moment d’avoir une pensée pour nos habitants du XVIe, qui habitent cette avenue et qui vont connaître une période administrative difficile.

Nous voterons bien évidemment favorablement cette délibération pour accueillir Hubert Germain dans le 16ème arrondissement, grand résistant et homme exceptionnel qui honore la grandeur de notre histoire de France.

Je vous remercie. 

Béatrice Lecouturier à propos du plan d’amélioration de l’environnement sonore 2021-2026

Merci Monsieur le Maire,

Je précise que ce vœu a été déposé par ma collègue Maud Gatel.

Monsieur le Maire, mes chers collègues,

Nous venons d’en parler, le bruit a un impact sur 79% des habitants de l’agglomération parisienne et représente un coût social extrêmement important. Bruitparif l’estime à plus de 42 millions d’euros.

La Ville s’est dotée d’un plan d’amélioration de l’environnement sonore en 2021, prévoyant l’amplification de la lutte contre le bruit pour diminuer la pollution sonore de 1 à 4 décibels d’ici à 2026. Cet impératif doit pouvoir être mesuré et donc évalué comme l’a rappelé la Chambre régionale des comptes pour veiller à la mise en œuvre de cet objectif que nous partageons et qui est une exigence pour les Parisiens et la santé publique.

Le comité de concertation sur la pollution sonore s’est réuni pour la première fois le mois dernier. C’est bien sûr trop tard. Il nous faut avoir des points d’étape réguliers pour évaluer la politique publique et l’adapter le cas échéant.

Alors, c’est l’objet de ce vœu qui demande deux choses très simples :

  • La réalisation de mesures quantitatives du bruit quartier par quartier ;
  • La présentation de points d’étape réguliers aux Conseillers de Paris et d’un bilan à mi-parcours de la mise en œuvre du PAES.

Je vous remercie.

Béatrice Lecouturier à propos du projet de réaménagement de la place de la Concorde

Au mois de février dernier, vous soumettiez au Conseil de Paris votre projet de réaménagement de la place de la Concorde. Pour penser ce projet vous avez réuni le 3 avril 2024 une commission d’experts et unissant diverses personnalités reconnues chargées de dessiner les futurs contours de ce réaménagement. 

Au terme de 2 mois de travaux très apaisés dans un esprit de concorde, ce sont 12 préconisations qui vous ont été soumises. Un point incontournable est ressorti de cette commission, à savoir, conserver le caractère patrimonial de la place, sa symétrie, ses grandes perspectives, ses éléments architecturaux, ses décors historiques existants, tout en souhaitant retrouver la place promenade historique avec ses fossés plantés. 

Alors nous souscrivons pleinement à ces douze mesures prises par la commission, que je tiens par ailleurs à féliciter pour son travail rigoureux et sa capacité à trouver un consensus. Nous nous réjouissons d’avoir en principe, l’assurance de la stricte préservation  de l’aspect patrimonial et culturel de cette place, cependant il est de notre devoir de faire preuve de vigilance et de discernement face à ce projet et nous devons soulever plusieurs préoccupations majeures.

Tout d’abord le coût de l’opération. Annoncé à près de 36 millions d’euros, nous nous permettons d‘être interrogatifs quant au montant prévu de ce projet. Nous craignons que le budget alloué effectivement soit insuffisant au regard des ambitions affichées, comme cela a été le cas pour d’autres projets de réaménagement des places de Paris et comme le souligne également un récent rapport publié par la CRC. Au regard de l’état des finances de la Ville de Paris, une projection budgétaire juste et honnête serait nécessaire. 

Ensuite, le calendrier retenu, pourquoi madame la Maire annoncez vous un projet si ambitieux à la fin de  votre mandat. Vous prévoyez un début des travaux en 2026, soit juste avant la fin de la mandature, or nous le savons tous, il est impossible que les travaux respectent ce calendrier.

Enfin, la question des mobilités. La place de la Concorde est un nœud central dans la circulation parisienne. Ce sont 5 400 véhicules, 3 200 vélos et 3 300 piétons par heure, qui traversent la place en moyenne. Il est crucial que le nouveau plan de mobilités soit équilibré, en augmentant la place donnée aux cheminements piétons, en favorisant les déplacements doux et les transports en commun, tout en respectant et en assurant une fluidité du trafic pour les véhicules motorisés.

Alors nous serons attentifs à chacune des étapes de ce projet et nous souhaitons aujourd’hui Madame la Maire avoir des réponses sur l’ensemble de ces trois éléments, à savoir : la maîtrise du coût budgétaire, le respect du calendrier et le plan de mobilités. 

Béatrice Lecouturier à propos du vœu de l’Assemblée citoyenne relatif aux rues-jardins

Merci Madame la Maire, 

Madame la Maire, mes chers collègues, 

Je tiens tout d’abord à féliciter cette deuxième promotion de l’Assemblée citoyenne pour son travail et la présentation de ce vœu. 

L’idée d’installer des rues-jardins piétonnes, végétalisées et débétonisées est sans aucun doute une très bonne idée. Elle répond à des enjeux majeurs de notre époque: lutte contre le réchauffement climatique, la préservation de la biodiversité et la création d’espaces de vie apaisés. Notre groupe MoDem, Démocrates et Écologistes partage l’objectif de redonner une place de premier plan au végétal dans nos rues et d’améliorer la qualité de vie dans notre ville.

En effet, ces espaces apportent des bénéfices multiples : en plus de réguler la température urbaine, ils embellissent notre cadre de vie avec leurs couleurs, avec leur fraîcheur. Ils permettent une réappropriation de l’espace public par les habitants, dynamisant ainsi la vie de quartier et renforçant le lien social à travers des pratiques comme le jardinage urbain. Notre groupe MoDem avait d’ailleurs proposé la création de placettes oasis, des lieux de socialisation et de fraîcheur, composés de végétalisation de pleine terre et équipés de mobilier urbain rafraîchissant. 

Il est impératif d’agir rapidement, car avec seulement 3,2 m2 d’espaces verts par habitant, bien loin des 13m2 recommandés par l’OMS, nous devons travailler absolument collectivement. Cependant, il est également crucial d’agir de manière réfléchie et durable.

C’est pourquoi je souhaite ici soulever plusieurs points d’attentions : 

En termes de gestion tout d’abord, nous soutenons l’idée que les conseils de quartier doivent jouer un rôle dans la régulation des jardins et l’impulsion politique collective. Mais la transformation des rues en zones piétonnes doit également être sécurisée pour prévenir les actes de vandalisme et d’incivilités. De plus, les reports modals de circulation devront être pris en compte. 

La création des rues-jardins exigera un entretien régulier. Et là je m’adresse à la majorité car entre 2015 et 2021, les effectifs de la DEVE ont reculé de 16,52%. (Non, ne m’interrompez-pas cher Monsieur) Avec des ressources humaines en baisse, comment envisagez-vous de gérer l’entretien de ces nouveaux espaces ? Le coût budgétaire par la municipalité est également une préoccupation majeure, dont nous n’avons aujourd’hui malheureusement pas la réponse. D’autant plus que l’objectif de ce vœu est de transformer 100 rues en rues-jardins d’ici la fin de la mandature, ce qui paraît particulièrement ambitieux quand on connaît les difficultés de la municipalité à tenir le calendrier et respecter les budgets. 

Alors notre groupe MoDem, résolument engagé à lutter contre la bétonisation et la surdensification afin de faire de Paris une ville plus verte où chaque Parisien peut se réconcilier avec un environnement sain et apaisé, votera bien sûr votre vœu.

Je vous remercie. 

Béatrice Lecouturier à propos du rapport de la MIE sur le Bois de Boulogne et de Vincennes

Madame la Maire,

Mes chers collègues,

Je tiens à mon tour à remercier l’initiative du groupe Changer Paris de nous avoir proposé cette MIE sur les bois de Boulogne et de Vincennes et je remercie tout particulièrement sa présidente, Valérie Montandon. Une grande reconnaissance également à son rapporteur, Emile Meunier, de cette mission. Tous les deux ont fourni un travail considérable, mené des débats avec beaucoup, mais je peux vous dire, beaucoup de patience et ont fait preuve d‘un esprit de concorde et de rassemblement inédit pour arriver à l’adoption de ce rapport assorti de ses 68 propositions.

Et pourtant, au départ, ce pari était loin d’être gagné.

De grands remerciements vont également à l’ensemble des services du Bureau des missions de l’Assemblée ainsi qu’ à nos collaborateurs qui ont été très investis sur le sujet. Et je vous en remercie.

Je crois qu’il faut rendre hommage également à l’histoire, et à Napoléon III qui confie au baron Haussmann le soin de créer ces deux grands poumons verts de la capitale et à ses architectes Alphand et Davioud qui les mirent en œuvre. Ils ont été mis en œuvre pour la détente des Parisiens. 

Mais en 2024, en dehors de l’aspect récréatif de détente des Parisiens, ces deux bois représentent un enjeu fondamental dans la réponse aux défis climatiques et environnementaux auxquels est confrontée notre ville.

Vous connaissez notre attachement à la politique de sauvegarde du patrimoine à Paris et notamment celle du petit patrimoine que nous avons fait voter dans cette assemblée. Les deux bois de Boulogne et de Vincennes recèlent de véritables trésors patrimoniaux souvent inconnus et nous avons constaté sur place, leurs très mauvais entretiens. 

Alors, nous demandons un inventaire exhaustif du bâti, un diagnostic de leur état, une rénovation des éléments patrimoniaux les plus en urgence.

Les habitudes de déplacement ont largement évolué avec une diminution notoire des déplacements en voiture dans les deux bois. Nous regrettons par ailleurs qu’il n’ait pas été inclus dans le Plan de mobilité adopté en 2024. Ils avaient pourtant toute leur place. Il faut penser donc à une amélioration de la signalétique dans les bois, un meilleur entretien des trottoirs comme des voies piétonnes et des pistes cyclables. Réfléchir à l’installation de bancs, d’abris bus respectueux du paysage, sans oublier l’installation de toilettes, car c’est bien connu, personne n’a jamais envie d’aller aux toilettes quand il va se promener en famille dans les bois de Boulogne et de Vincennes. Tant mieux, car pour eux, il n’y pas de toilettes ou si peu!

Le sujet des coupes rases dans les bois a été un sujet épidermique entre les pro et les anti coupes rases. Selon les experts, les coupes rases ont de grandes conséquences écologiques : dégradation de la structure des sols en cas de fortes pluies ou de fortes chaleurs. Mais c’est aussi très traumatisant pour les Parisiens de voir des surfaces entièrement arborées, coupées du jour au lendemain, laissant un paysage lunaire à la place. Les arbres ont pris de plus en plus de places protectrices dans nos vies et je comprends que cette méthode choque nos concitoyens.

Nous proposons alors de privilégier la sylviculture irrégulière permettant le couvert forestier et donc de favoriser une régénération des arbres de manière ponctuelle et éparse. Nous proposons également le respect de la biodiversité et de la sécurité par la mise en place d’un éclairage intelligent afin de respecter les trames noires nécessaires à la faune.

Les débats sur la propreté et la sécurité ont été particulièrement houleux selon les sensibilités politiques des différents groupes. La ville de Paris a choisi de diminuer drastiquement le nombre des corbeilles, pour moins de déchets. L’idée peut paraître absolument séduisante. Mais encore faut-il proposer une offre alternative aux Parisiens venus pique-niquer un dimanche ou se retrouver entre amis. Et le compte n’y est pas. Les points de collecte de déchets doivent être repensés et installés aux abords des concessions, des équipements sportifs et sur les grands axes des deux bois.

En ce qui concerne la sécurité, notre groupe tient à saluer tout le travail de prévention et de lien social qu’effectuent les associations. Il existe une forte précarisation des populations dans les bois entraînant une grande violence. A saluer également, le travail de la police municipale et nationale mais avec des effectifs encore insuffisants. 

Enfin un autre grand sujet de friction, la gouvernance des bois avec les communes jouxtant les deux bois. Il y a manifestement une volonté de non-collaboration de la ville de Paris à travailler avec ces communes limitrophes. Notre groupe regrette le manque d’ambition de ce rapport pour mettre en place des conventions bilatérales entre la Ville de Paris et les communes limitrophes.

Bilan donc mitigé pour cette MIE dans la vitalité et l’audace de ses propositions pour satisfaire certains groupes politiques peu désireux à faire avancer ce débat sur des sujets devenus idéologiques.

Cette MIE est une première. Nous serons attentifs bien évidemment à la bonne exécution de ses préconisations. Et nous espérons surtout qu’il y ait d’autres MIE sur les bois de Boulogne et de Vincennes. Ils le valent bien et les Parisiens aussi.

Je vous remercie. 

Béatrice Lecouturier à propos de l’accessibilité et la prise en compte des handicaps par la Mairie

Merci beaucoup Monsieur le Maire.

Monsieur le Maire, mes chers collègues,

La constance est une qualité devenue rare en politique et s’il est un sujet structurant dans notre groupe MoDem, c’est bien le thème du handicap.

Si nous saluons toujours les initiatives de la Ville de Paris qui vont dans le bon sens, nous sommes souvent déçus de constater la lenteur dans la réalisation des mesures votées. Depuis le début de la mandature, nous avons déposé pas moins de 8 vœux portant sur le handicap. Et pourtant, quel bilan en tirer ? 

En février 2021, notre groupe MoDem a déposé un vœu sur la mise en place d’heures calmes dans les administrations parisiennes à destination notamment des personnes atteintes de trouble autistique. Ce vœu a été largement adopté et pourtant, malgré nos demandes, aucun bilan ne nous a été fourni sur le déploiement de cette mesure pourtant plébiscitée par le monde du handicap.

L’accès à la culture des personnes porteuses de handicap devrait être une priorité à Paris. Et pourtant, seules 42 bibliothèques sur les 74 que compte Paris leur sont accessibles; on compte seulement 5 pôles sourds et seulement 2 pôles “Lire autrement” pour les personnes déficientes visuelles sur les 74 bibliothèques à Paris. 

Alors que les bibliothèques sont les 1ers points d’entrée de l’accès à la culture, la Ville de Paris n’est pas au rendez-vous avec le monde du handicap.

C’est pourquoi notre groupe Modem dépose un vœu rattaché à cette délibération demandant une accélération de la mise en accessibilité des bibliothèques municipales ainsi qu’un déploiement plus important des pôles sourds et Lire autrement sur l’ensemble du territoire parisien.

Autre demande de notre groupe, qui a été acceptée, je dois le reconnaître, par votre adjoint David Belliard, l’accessibilité des trottoirs parisiens. Nous avons demandé par la voix de notre présidente Maud Gatel un vaste plan de réfection et d’abaissement des trottoirs, car n’en déplaise à tous les bien portants qui ne comprennent pas cette demande, se déplacer à Paris en fauteuil roulant relève souvent du parcours du combattant.

L’accès des personnes handicapées est un sujet fondamental sur lequel nous avons fait des propositions.

Par exemple, la création d’une cartographie des points de santé accessibles aux personnes à mobilité réduite. En effet, dans un environnement d’établissements médicaux anciens, beaucoup ne sont toujours pas en capacité de les accueillir. C’était une mesure simple, facile à mettre en œuvre et utile et pourtant qui a été refusée par l’exécutif parisien.

Nous avions proposé aussi la création d’ambassadeurs de l’accessibilité, qui a été acceptée, mais où en est cette demande ? Où est l’école parisienne de l’accessibilité que vous nous aviez annoncée ?

Enfin, la question des 9000 enfants porteurs de handicap à Paris est centrale. Là encore notre groupe Modem a été force de proposition lors du dernier débat budgétaire à savoir le financement de jeux dans les jardins et les squares parisiens pour les enfants en situation de handicap. Nous sommes heureux de voir que vous reprenez cette proposition dans cette communication mais nous regrettons que tout le territoire parisien ne soit pas concerné.

De même sur le financement des places inclusives dans les centres de loisirs, places encore beaucoup trop insuffisantes qui obligent les parents à ne pas mettre leur enfant dans des centres de loisirs. Rejeté par votre exécutif.

Alors, Madame la Maire l’a rappelé, ce que le monde du handicap a besoin, c’est d’une visibilité, d’une stabilité. Ce n’est pas une énième batterie de mesures supplémentaire dont a besoin le monde du handicap, mais il a besoin que soient appliquées les mesures votées par notre assemblée. Il a besoin d’humanité, de simplifications des démarches, de mesures concrètes venant de tous les horizons politiques pour améliorer un quotidien à Paris déjà très compliqué.

Faut-il rappeler que seuls 1 325 ERP sur 2 957 sont accessibles à Paris pour les personnes porteuses d’un handicap.

Alors à l’heure où Paris s’apprête à recevoir les Jeux Olympiques et Paralympiques, nous aimerions partager votre optimisme Madame la Maire. Nous espérons que notre ville montrera au monde que le handicap est une vraie cause à Paris. La réalité n’est pas aussi optimiste que celle que vous nous présentiez ce matin. Beaucoup de choses importantes restent à faire pour que l’accessibilité des personnes handicapées soit une réalité à Paris. 

Il faut bien avoir une volonté politique à renverser la table pour que Paris devienne enfin une véritable ville inclusive. Mais nous ne sommes pas certains que ce soit encore le cas. Nous y travaillerons bien évidemment avec vous pour que ce sujet reste un des sujets principaux à Paris en tout cas.

Je vous remercie.

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