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Pierre Casanova à propos de la politique du handicap – Conseil de juillet 2022

Merci madame la Maire,

Donc ma question porte sur la politique du handicap à Paris.

Alors, évidement je n’accablerai pas un bilan quelconque parce que je suis parfaitement conscient que l’adjoint qui était en charge de ce dossier a quitté ses attributions il y a 15 jours et Monsieur Galvani est un ami et un garçon très sympathique et il n’est pas là pour se défendre donc je ne vais pas critiquer d’une quelconque manière le bilan. Et Madame Komitès vient d’être nommée et comme beaucoup d’entre nous elle donne beaucoup de cœur à ce sujet et il n’y a pas de motif pour lui faire un quelconque procès d’intention.

Je voudrais simplement faire quelques remarques si vous me le permettez. 

La situation du handicap à Paris est souvent l’objet de discours, parfois d’action politique mais pas toujours à la hauteur de l’enjeu. Je prendrai trois exemples. Si je regarde les transports en commun qui ont été pendant longtemps en slogan de ceux qui luttaient contre les transports individuels même propres, on constatera qu’une seule ligne de métro à Paris intramuros est véritablement accessible aux personnes à mobilité réduite. Je devrais mentionner en plus des personnes à mobilité réduite tout simplement les personnes âgées. Mes parents, ça n’intéresse personne mais je le dis parce que j’y tiens, ne peuvent plus prendre le métro parce que les escaliers et les escalators, pour eux, sont une épreuve souvent sanctionnée de chutes, ça fait beaucoup de parisiens si on regarde la démographie de la ville.

Deuxièmement, les difficultés avec un handicap sensoriel sont malheureusement encore trop nombreuses dans notre paysage urbain. Enfin, la multiplication anarchique des travaux, je dis ça sans polémique, se fait malheureusement trop souvent sans prendre en compte la question du passage même rapide de la population frappée d’un handicap qu’elle soit motorisée ou non motorisée et je tenais à le dire.

Si on regarde du côté des institutions, des établissements, la maison départementale des handicaps n’est pas toujours à l’abri des critiques. Deuxièmement, les établissements recevant du public sont très loin malheureusement de l’objectif d’accessibilité universelle.

Vous savez, avec le centre, depuis longtemps, depuis bien avant votre humble serviteur s’est emparé de ces questions-là. Maud Gatel, l’an passé avec l’unanimité de vos suffrages avait soumis à votre honorable assemblée un vœu sur le dispositif des “heures calmes” et je me permets, madame l’adjointe, de vous poser deux questions. 

Quelle est la politique de la ville en matière de handicap ? Nous connaissions le projet de 2017 à 2021, qu’en est-il de celui de demain ? Qu’en est-il du calendrier de ce projet ?

Pierre Casanova à propos de l’état financier et du budget général – Conseil de juin 2022

Merci monsieur le Maire,

Alors quelques mots rapidement, trois points. 

Premièrement, évidemment, je m’associe aux propos de de mon prédécesseur de En marche ! sur les réserves qui ont accompagné la certification du commissaire aux comptes. Je pense que c’est un sujet à prendre avec sérieux parce qu’une réserve, c’est inhabituel. Cette réserve, pour moi, c’est tout à fait inédit. Je ne reviendrai pas sur le détail de ces réserves. Il est important, simplement deux remarques.

La première remarque, c’est que pour plusieurs de ses réserves, il est fait référence à des travaux de fiabilisation qui remontent assez loin dans le temps. Ça veut dire, semble-t-il, deux choses. Premièrement, qu’on avait connaissance d’insuffisances voire d’irrégularités et que, à l’heure actuelle, on n’a pas encore résolu ses difficultés. Je prends un exemple sur les terrains et constructions, on apprend, grâce aux rapports très instructifs du commissaire aux comptes, que depuis 2017, un projet de stabilisation de l’inventaire des terrains et constructions a été mis en œuvre. C’est très bien, mais cela signifie, si je lis bien, que cinq ans après il n’est pas achevé. Alors peut-être que c’est parce qu’un tel projet représente une ampleur de travaux que je sous-estime ou peut-être qu’on n’a pas mis les moyens nécessaires en équipe et en attention, est en instruction et en direction pour aboutir à résoudre, encore une fois,  ce problème. Il est fâcheux que, cinq ans après, on comprenne que la fiabilité n’est pas achevée. Ce qui m’amène à une question qui vaut d’ailleurs pour toutes les réserves. Évidemment, ma question s’adresse à Monsieur Simon. Peut-il s’engager à ce que l’an prochain dans la même salle, sur des documents équivalents, ces sept réserve ne seront n’auront plus lieu d’être et seront derrière nous ? C’est ma première question.

Et deuxièmement, je relève, comme mes camarades du groupe MoDem et Écologistes, que à nouveau nous devons constater une absence de stratégie à moyen et long terme et l’absence de PIM. De toute évidence, dans la situation actuelle, étant données les informations qui nous ont été communiquées par les commissaires aux comptes, il est urgent de clarifier, d’établir et de définir cette stratégie.

Troisième et dernier point, la critique lancinante et répétée de l’État. Moi, j’entends tout. Mais la critique du gouvernement et la critique de l’État ne valent pas stratégie budgétaire. Elles ne valent pas politique de financement des deniers de la municipalité. On peut tout à fait critiquer le gouvernement, mais ça ne dispense pas de cet effort indispensable. Deuxièmement, ça ne constitue pas, ça ne supplée pas, ça ne remplace pas l’absence du PIM. Donc, il faudra d’une façon ou d’une autre, comme c’était me semble-t-il d’ailleurs le cas sous les précédentes mandatures, donc le PIM n’est pas un gros mot, le PIM ne peut pas être un tabou, il y en a eu avant. Même, je crois, Madame Hidalgo, durant son premier mandat, ne se l’était pas refusée. Donc pourquoi ce silence ? Pourquoi cette omission ? C’est ma deuxième question pour Monsieur Simon, et peut-il s’engager à ce que lors du prochain exercice, nous aurons enfin ce document qui permet à tous les bords de cette honorable assemblée de se prononcer en regardant un peu plus loin que le bout de son petit doigt sur plusieurs années avec une vraie perspective.

Et surtout, je ne voudrais pas paraître pessimiste mais simplement réaliste. S’imaginer que des cris d’orfraie en direction du gouvernement pour obtenir des subventions ou des subsides nouveaux seront couronnés de succès, dans la situation des finances publiques actuelles, ça n’est, me semble-t-il, pas raisonnable, parce qu’évidemment, la même préoccupation que j’ai pour les finances de la ville, je dois l’avoir par cohérence pour la situation du pays. Quand on voit l’évolution des taux d’intérêt, quand on voit que le déficit public français pour 2021 était aux alentours de six et demi, que la dette publique dépassait les 113%, s’imaginer que dans ces situations, et avec une charge de la dette publique française qui, sur les trois premiers mois de l’année a tout simplement triplé par rapport à l’an passé du fait de cette évolution des taux d’intérêt. S’imaginer que dans ces conditions, dans cette situation financière et avec cette évolution des taux, la Ville de Paris, va recevoir de nouvelles aides, c’est franchement dire quelque chose auquel on ne croit pas soi-même quand on le dit.

Voilà les trois choses que je voulais vous dire au nom du groupe MoDem.

Pierre Casanova à propos du rapport de la MIE Santé – Conseil d’octobre 2022

Il s’agit d’un rapport républicain car 71 préconisations approuvées à l’unanimité par Messieurs Lecoq et Samaké. Je salue en effet le caractère transpartisan. Je ne veux pas fâcher en disant que ça ressemble presque à une démarche centriste, et de droite et de gauche, parce que je sais que ce serait très mal pris. Pas un seul instant, je n’ai pensé cela.Je salue simplement une démarche conjuguant les énergies et les esprits de couleurs politiques différentes et de convictions diverses pour aboutir à quelque chose, en effet,qui participe du dialogue républicain.

Et évidemment, le groupe centriste, qui a bien voulu me donner la parole sur ce sujet, qui m’est cher, depuis très longtemps, et sur lequel j’ai beaucoup travaillé, me permet de vous dire à quel point nous saluons cette démarche républicaine.

Un rapport néanmoins modeste pour deux raisons. D’abord modeste parce que certaines de nos suggestions -car comme tout être humain, nous sommes vaniteux- nous paraissaient justes, nous paraissaient souhaitables mais elles n’ont pas été retenues néanmoins.

Cela nous incite à la modestie ; la prochaine fois, certainement, nous ferons mieux. Nous essaierons de vous convaincre davantage que le sort des personnes âgées dans le système de santé parisien pourrait être largement amélioré.

Vous savez que c’est un sujet qui nous est cher depuis longtemps,  sur lequel nous revenons sur les questions des déplacements, des véhicules individuels, des transports en commun qui ne sont pas accessibles aux personnes à mobilité réduite.

Et il est fâcheux que la seule population qui soit croissante à Paris, les seniors, ne soit pas accueillie comme elle devrait l’être. Et cela s’applique également, évidemment, aux questions de santé. Je pense en particulier à nos propositions relatives aux EHPAD.

Nous avons proposé, c’est un sujet qui est cher à plusieurs de mes collègues de permettre et de favoriser même la présence d’animaux dans les Ehpad. Et cela participe d’une démarche plus chorale.

Deuxième élément qui nous fait souligner le caractère peut être modeste ou prudent, peut être réaliste, des conclusions de ce rapport,ce sont évidemment ces silences.

Et là, je suis sûr que le président Lecoq a préféré laisser à ceux qui ont la compétence, probablement aux pouvoirs exécutif et législatif, la question de la réforme des urgences, la question du temps de travail, la question de la cité, de l’organisation administrative, pour ne pas dire technocratique.

Je ne cite pas le caractère peut être parfois ressemblant à une cogestion de certains des organes, mais il a parlé à très juste titre (et c’est là que j’arrive au troisième point) : un rapport pragmatique.

Il a parlé de la nécessaire réforme de la gouvernance et évidemment, si elle est faite dans un esprit qui, j’espère, est celui des auteurs du rapport, vers une meilleure efficacité, une meilleure reconnaissance du mérite du personnel soignant, quand il est méritant, une meilleure verticalité et peut être moins d’horizontalité sur les sujets qui nécessitent des décisions d’urgence sanitaire.

Et bien évidemment, une réforme de la gouvernance serait une mesure tout à fait pragmatique et nous pourrions à juste titre, comme sur beaucoup d’autres sujets d’ailleurs, prendre exemple sur les modèles étrangers qui marchent, plutôt que de perpétuer de vieux slogans qui n’ont plus l’heure au XXIᵉ siècle.

Deuxième élément qui nous semble montrer la sagesse des préconisations de ce rapport : inciter davantage la médecine libérale à s’installer dans Paris. Et évidemment, tout le monde a en tête la question du foncier.

Il est évident que, pour quelles que soient les spécialités, s’installer dans une ville dont les loyers ne cessent de monter est un problème très difficile à surmonter.

Et à cet égard, évidemment, la proposition d’inciter beaucoup plus vivement les logements sociaux à accorder des espaces à ces structures, qu’elles soient libérales ou pas, peu importe,me paraît une très très bonne piste

D’ailleurs je pense que c’est une piste qui pourrait nous mener vers d’autres activités.

Je pense par exemple à l’accueil de la petite enfance. Vous savez il y avait des dispositions du code de l’urbanisme qui obligeaient les constructions nouvelles à inclure des parkings. On faisait ça beaucoup dans les années 60-70.

Moi, je me suis toujours dit “Pourquoi est-ce qu’on forcerait pas les constructions nouvelles à inclure un certain nombre de mètres carrés pour les professions médicales, mais aussi, par exemple, pour l’accueil de la petite enfance ?”

Franchement, ça, ça ne coûterait rien au budget de la Ville. Ça nécessite certes une réforme législative.Donc, je ne dis pas qu’on a essayé. J’ai terminé.

Je vous ai dit ce que je pensais de ce rapport. Il est donc républicain, modeste, mais néanmoins pragmatique. Et à ce titre, il recueille l’approbation du groupe centriste.

Merci Madame la Maire.

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